Progrèsenurologie(2017)27,446—449
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LETTRES À LA RÉDACTION
Syndrome de la maladie post-orgasmique
Post-orgasmicillnesssyndrome
Motsclés Syndromedelamaladiepost-orgasmique; Troublessexuels
Keywords Post-orgasmicillnesssyndrome;Sexual disorders
Le«syndromedelamaladiepost-orgasmique»(SMPO)se manifesteparunensembledesymptômesphysiquesetcog- nitifsfaisantsuiteàunorgasmeetpouvantdurerplusieurs jours.Nousrapportonsicilecasdetroishommessansanté- cédentprésentantprobablementunSMPO.
Leurplainte principalesecaractérisaitparl’apparition systématiqued’unesérie desymptômespouvant êtretrès invalidantsdansleurviequotidienne,survenantdemanière électiveaprèschaqueéjaculationetn’apparaissantjamais en dehors de ces moments. Ces symptômes, allant de la céphaléeàl’étatdetorpeur,sontdécritsdansleTableau1 ainsiqueleurdélaid’apparitionetleurdurée.Nos3patients présentaientunexamencliniqueneurologiqueglobaletdu périnéestrictementnormalendehorsdescrises.L’ensemble desinvestigations complémentairesentreprises (imagerie, cystoscopie, EMG, tests neurovégétatifs, biologie biochi- mique, vitaminique, hormonale et immunitaire) étaient aussinormales.
LeSMPOaétéinitialementrapportéen2002[1]etl’on recensemaintenant52casdanslalittérature,dont45par leseulWaldinger[1]quipropose5critèresdiagnostiquesdu SMPO.Premièrement,lepatientdoitprésenterundessymp- tômes parmi : unesensation d’état grippal oud’extrême fatigue,unefaiblessemusculaire,unétatfébrileoudesfris- sons,destroublesdel’humeur,uneirritabilité,destroubles demémoireetdeconcentration,undiscoursincohérent,un pruritnasalet/ouoculaire.Deuxièmement,l’ensemblede cessymptômesdoitapparaîtreimmédiatementoudansles
heuressuivant uneéjaculation.Troisièmement,ces symp- tômes doivent arrivertoujours ou presquetoujours (dans plus de 90 % des cas) après une éjaculation. Quatrième- ment,ces symptômesdoiventdurerentre2et7jourset, cinquièmement,doiventdisparaîtrespontanément.
Enreprenantces critères,nostroispatientsprésentent doncunSMPO,deformeprimairepuisqueconnudepuisla puberté,nondéclenchédanslessuitesd’unquelconqueévè- nement.Notonstoutefois,etcecin’ajamaisétérapporté, quelepatient3seplaignaitdetroublesvésico-sphinctériens associés à type de pollakiurie et de dysurie avec débi- métrie altérée ainsi que d’une sensation d’hypoesthésie pénienne.
L’étiologie du SMPO est discutée : origine psycho- somatique, troubles hormonaux, désordre du système sérotoninergique et adrénergique ont été proposés ainsi qu’une défaillance immuno-allergologique [1] avec une auto-allergieauliquideséminal.Noussoulevonsl’hypothèse d’une dysrégulation passagère du système nerveux auto- nomepuisqu’ilestbienconnuquel’éjaculationdéclenche un « orage végétatif » avec une augmentation de l’activité sympathique et libération de noradrénaline [2]
après l’orgasme et certains symptômes du SMPO sont évocateurs d’une dysautonomie. Les autres hypothèses possiblesseraientneurologiques avecunecomitialitépar- tielledéclenchéeparl’éjaculation etune «migrainesans migraine».
Sur le plan thérapeutique, les AINS, le tramadol, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ont pu apporter quelques bénéfices, mais pour quelques cas seulement[2].Nousrapportonsuneefficacitépartiellemais seulementtransitoiredetraitementsneuroleptiques,anti- histaminiques, anticholinergique et anticholinestérasique autraversdel’undenoscas.
Le SMPO est une maladie rare et probablement sous-diagnostiquée car encore méconnue, des études complémentairesetle recensementd’autrescasdeSMPO serontnécessairespour étayerces hypothèsesetproposer destraitementsspécifiques.
Lettresàlarédaction447 Tableau1 Récapitulatifdes3cascliniques.
Cas1 Cas2 Cas3
Âge 29ans 37ans 28ans
Symptômespost-orgasmiques Sensationdemalaise Difficultésdeconcentration Hyperesthésiedecontact Asthénie
Baissedelaprécisiondes mouvements
Céphalées
Éblouissementàlalumière Sécheressebuccaleetlacrymale Sensationd’hypotension orthostatique
Sensationdestase œsophagogastrique
Crampesmembresinférieurs Irritabilité
Ralentissementpsychomoteur Asthénie
Rhinorrhée Larmoiement Éternuements Boufféesdechaleur Hypersudation/frilosité
Somnolence Torpeur
Difficultésdeconcentration Crampesmembresinférieurs Sensationdeblocage œsophagien
Sensationdesatiétérapide
Délaiapparition 5à6minutesaprèséjaculation 15à20minutesaprèséjaculation Immédiatementaprès éjaculation
Duréedessymptômes 24à72heures Quelquesjours 48à72heures
Signesassociés(àdistancedesorgasmes) Aucun Constipation
Difficultéàl’émissiondegaz
Hypoesthésiepénienne pendantlesrapports Pollakiurie
Dysurie
Éblouissementfacileàla lumière
Examensparacliniques(normaux) IRMcérébrale,médullaire EMGpérinée
Testsneurovégétatifs
Dosagebiologiquesbiochimique, vitaminique,hormonal,
immunitaire
Testsneurovégétatifs Cystoscopie
IRMcérébrale
Traitementsinefficaces Sérotoninergiques Benzodiazépines
Neuroleptiques(amisulpride,halopéridol) Complémentsalimentaires(Oméga3etMg)
Antihistaminiques(cétirizine) Alpha-bloquant
Relaxation Traitementsefficaces(temporairement) Aucun Neuroleptiques(olanzapine,aripiprazole)
Antihistaminiques(cétirizine,loratadine, ebastine,mequitazine)
Nicotinamide Bipéridène
Association«chlorured’ambénonium+lécithine desoja»
Aucun
448 Lettresàlarédaction Déclarationdeliensd’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
Références
[1]Waldinger M, Meinardi M, Zwinderman A, Schweitzer D.
Postorgasmic illness syndrome (POIS) in 45 Dutch Cauca- sian males: clinical characteristics and evidence for an immunogenic pathogenesis (part 1). J Sex Med 2011;8(4):
1164—70.
[2]WaldingerM,SchweitzerD.Postorgasmicillnesssyndrome:two cases.JSexMaritalTher2002;28(3):251—5.
B.Bignami∗,T.Honore,N.Turmel, R.Haddad,L.Weglinski,F.LeBreton, G.Amarenco GRC01,groupederecherchecliniqueen neuro-urologie(GREEN),servicede neuro-urologie,hôpitalTenon,Sorbonne universités,UPMCuniversitéParis06,AP—HP,4, ruedelaChine,75020Paris,France
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:blaisebignami@gmail.com (B.Bignami) DisponiblesurInternetle18avril2017
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.03.007
1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
Diverticule congénital de l’urètre antérieur chez l’enfant : à propos d’un cas
Congenitalanteriorurethraldiverticuluminchildren:
Acasereport
Motsclés Diverticuleurétralcongénital;Valvede l’urètreantérieur;Diverticulectomie;Uréthroplastie Keywords Congenitalurethraldiverticular;Anterior urethralvalve;Diverticulectomy;Urethroplasty Diverticulecongénitaldel’urètreantérieurchez l’enfant
Le diverticule urétral antérieur congénital (DUAC) chez l’enfant est une pathologie rare. Il représente moins de 10% de tous les diverticules urétrauxantérieurs qui sont le plus souvent acquis, se développant après chirurgie d’hypospadias ou post traumatique, ou secondaire a une valvedel’urètreantérieurouàunedilatationkystiquedes glandesdecowper.
Nousrapportonsuncasdediverticuleurétralantérieur congénitalchezunnourrissondeunan.Ils’agitd’unnour- rissondesexemasculinâgédeunan auxantécédents,un épisoded’infectionurinaireàl’âgede7mois,adressépour unetuméfactiondelafaceventraledelavergeassociéeà unfaiblejeturinaire.
Figure1. Miseenplaced’unesondetransurétrale.
À l’examen clinique, on observait une tuméfaction pénienne distale,kystique, fluctuanteetcompressiblequi s’effondraitcomplètementàlacompressionmanuelleavec issue d’urineàtraversle méaturétral quin’étaitpassté- nosé,admettantfacilementunesondeCharrière8(Fig.1).
Lebilanrénal,l’examencytobactériologiquedesurines et l’échographie étaient sans anomalie. L’urétrocys- tographierétrogrademontraitunvolumineuxdiverticulede laportiondistaledel’urètreantérieur.
Lepatientaétéopéré.Undégantagedelaverge(Fig.2) etuneplicaturedudiverticuleparunsurjetmatelassésur sondeontétéréaliséssansouverturedelalumièreurétrale.
Le diverticule a été réséqué tout en laissant un petit lambeau permettantde couvrir l’uréthroplastie. Le corps spongieuxétaitbiendéveloppé cequiapermis unespon- gioplastiesuivied’unrecouvrementcutané.
Après un an de suivi, l’évolution postopératoire était favorablesansrécidive.
Figure2. Déshabillagedelavergeetdissectiondudiverticule.