FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNEE 1902-1903 Ho 91
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DE
taie générale rapide
PAR LE
SŒMNOFORME
chlorure
d'ethyle, bromure û'etliyle et chlorure de méthyle, selon le procédé du Docteur Rolland)
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
et soutenuepudiquementle 30 jinrâr 1903
PAR
Auguste-Raymond
FRONTGOUSNé àChristchurch(Nouvelle-Zélande),le 30 décembre 1878.
ÉLÈVEDU SERVICEDE SANTÉ DELA MARINE
MM. DEMONS, professeur, président.
rsde laThèse; { B ADAL,professeur. \
DENUCÉ, agrégé. ' Juges.
MOURE, chargé de cours. }
heCandidat répondra aux questions quiluiseront faitessur les diverses parties de l'Enseignementmédieal.
RORDEAUX
imprimerie J. DURAND, 20, rue Condillac 1903
FACULTÉ
DEMÉDECINE
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pachon princetead.
lagrange.
cardes.
LeSecrétaire de laFaculté:lemaire.
m,1,arses .3eration du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinionsémises
dans e.
quiluisont présentées doivent être considéréescommepropres àleursauteurs6
que euentend leurdonnerniapprobation niimprobation.
Au Docteur Alexandre JOURDAN
DE MARSEILLE
Au Docteur Henri ROURGUET
d'AIX
A MES AMIS
A MES CAMARADES
DES CORPS DE SANTÉ DE LA MARINE ET I)E L'ARMÉE COLONIALE
A Monsieur le Docteur TALAIRACH
DirecteurduService de Santé delaMarine,
Directeur de VEcoleprincipale du Service de Santé de la Marine et des Colonies,
Commandeur delaLégion d'honneur, Officier de l'Instructionpublique.
A Monsieur le Docteur GIRARD
Médecinprincipal de la Marine,
Sous-Directeurde l'Ecoleprincipale du Service deSanté de laMarine,
Chevalier de laLégion d'honneur.
A Monsieur le Docteur ROLLAND
Directeurde l'Ecole dentaire de Bordeaux.
A MON
PRÉSIDENT
DETHÈSE
Monsieur le Docteur DEMONS
Professeur de Clinique chirurgicaleà laFaculté de Médecine
deBordeaux,
Membrecorrespondant, de l'Académie demédecine, Officierdela Légiond'honneur, Officierde VInstruction publique.
AYANT-PROPOS
Aux quelques maîtres qui nous ontaccordé leur bienveil¬
lance au cours de nos études, nous venons adresser aujour¬
d'hui des remerciements d'autant plus sincères que nous n'avons pas le sentiment de l'avoirtoujours méritée.
Parmi nos maîtres delà Marine, MM.les docteursGirard, Suardet Gorron, M. le pharmacien Gautret nous témoi¬
gnèrent de l'intérêt et nous furent indulgents ; d'autre part,
MM. les professeurs Picot, Lanelongue et Cannieu, M. le
médecin-major
Hassler, M. le docteur Davezac, M. le pro¬fesseuragrégéChavannaz, ont bien voulu s'occuper de nous
au cours de notre stagehospitalier ou lors de nos examens du doctorat.
Chez nos camarades, nous avons rencontré plusieurs bonnes amitiés, entre autres celles des docteurs Le Moignic
etde
Goyon
qui nous furent efficaces.Enfin M. le docteur Rolland, nous a fourni le sujet et les matériaux de notre thèse. M. le professeur Démons veut
bien en présider la soutenance et nous sommes très sensi¬
ble à ces hautes marques de faveur.
R. F.
INTRODUCTION
En matière d'anesthésie chirurgicale ou plus exactement
d'anesthésierapidepour les petites interventions, les diverses
méthodes employées jusqu'àce jour, malgré leurs incontes¬
tablesavantages, laissaient place à assez de désidérata pour qu'il fût permis dechercher ailleurs.
C'est ainsi que le docteur Rolland a été amené à combiner
le chlorure de méthyle, le chlorure d'éthvle et le bromure d'éthyle et c'est à une modeste étude de l'anesthésique ainsi composé que nous consacrerons notre travail inaugural.
Après un court historique de l'anesthésie générale, nous étudierons sommairement l'histoire médicale des composants
de ce sœmnoforme, puis nous tâcherons de lixer quelques
uns des points relatifs aux modifications qu'il apporte dans
le fonctionnement de l'organisme, nous noterons ensuite
le
détail de son emploi et ses résultats générauxd'après les
travaux antérieurs et quelques observations personnelles.
- 13 -
CHAPITRE I
Historique de l'anesthésie.
«L'anesthésiechirurgicale que Yelpeau qualifiait de chimère impossible à réaliser, ne compte guère qu'un demi siècle d'existence, et c'estau hasard que l'on doit la découverte de
son principe. De nombreux corps, pavot, mandragore, chan¬
vre indien, qui ont l'avantage de provoquer une ivresse narcotique, avaient été employés pour tenter la suppression
delàdouleur, mais le résultat obtenu était bien éloigné du
sommeil profondavecinsensibilité absolue et résolution mus¬
culairequicaractérise l'action des vrais anestbésiques. L'hyp¬
notisme de son côté avait trouvé là, matière à des expé¬
riences dont les résultats furent très variables mais dans tous les cas, absolument à la merci de l'état psychique du sujet, ce qui restreignait par trop la valeur pratique de la
méthode. C'est au protoxyde cl'azote que devait échoir l'hon¬
neur d'ouvrir la liste des substances anestbésiques; vers la
findu siècle dernier Humpty Davy qui l'appela gaz hilarant,
soupçonna sa propriété d'abolir la douleur, maisce n'est que
longtemps
plus tard en 1884, que Horace Wels, dentiste amé¬ricain,
servi par le hasard, put constater l'abolition de la sensibilité qui résulte de l'inhalation de ce gaz.Malheureusement
il ne put appliquer cette propriétéqu'à
h
chirurgie
dentaire.Ce fut à peu près à la même époque que
l'anesthésie
par 1éther fût tentée avecsuccès par Mort.on et Jackson, et que
le
— 14 —
chloroforme fit enfin son apparition dans le domaine chirur¬
gical à la faveur des expériences de Flourens et surtout des travaux de l'Ecossais Simpson.
Cependant malgré l'important progrès réalisé dans le sens de l'anesthésie chirurgicale, par l'emploi de chloroforme,
la méthode ne laissait pas d'être parfois dangereuse et les
morts se produisirent; aussi, tandis queles uns comme Paul
Bert avec ses mélanges titrés songeaient à la perfectionner, d'autres orientaient leurs recherches vers des substances nouvelles et Nunneley notamment préconisa le bromure d'éthyle en 1849.
Et depuis lors jusqu'à notre époque, à part ia cocaïne qu'étudiasurtout Reclus, et le chlorure d'éthylequifût intro¬
duit dans la chirurgiepar Von Hacker en Autriche en 1898,
et Pollosson en France en 1900, on s'occupait par des tâton¬
nements de plus en plus hardis à faire rendre de plusen plus aux méthodes déjà instituées, mais on
cherchait
peu ailleurs. Toutefois si la grande chirurgie avait unarsenal
anesthésique assez parfait, en matièred'anesthésie rapide,
malgré le bromure et le chlorure d'éthyleil yavait suffisam¬
ment de progrès à réaliser pour en justifier la
tentative. C'est
ainsi que nous arrivons au sœmnoforme.
CHAPITRE II
Composition du sœmnoforme.
—Etude de
sescomposés.
Le sœmnoforme est un mélange de chlorure
d'Éthyle,
dechlorure de méthyle etde bromure d'éthyle, dans les propor¬
tions pour 100 parties de 00 pour le premier de ces corps, 35 pour le second et 5 pour le troisième. C'est un liquide clair, excessivement mobile et très inflammable, dont lé poidsspécifique nedoit pas être très élevé et dont le point d'ébullition doit être voisin de 0°. Il se décompose facilement
sous l'influence de la lumière ce qui justifie la précaution prisede le conserver dans des flacons de verre coloré. Son odeur n'est pas désagréable. Enfinses propriétés étant évi¬
demment les résultantes de celles des corps qui le composent,
nous ne serons renseigné sur ce mélange qu'après en avoir étudié rapidement les parties constituantes moins
nupointde vue chimique qu'au point de vue de leur action
physiologique.
1° Chlorure d'éthyle.
Lechlorured'éthyle, CTTCl, estun liquide incolore,d'odeur aromatique et de saveurdouceâtre. Sa densité est 0,921 à 0°.
Sadensitéde vapeur est 2,219. Sonpointd'ébullition est
12°5.
Son pointdesolidification = 29°.
dest très combustible et brûle avec une flamme verte en
'^gageant
del'acide cblorliydrique. On le prépare en portantà150uun
mélanged'acide chlorhydrique et d'alcool
éthylique
sous une pression de 40 atmosphères; le produit est distillé, déshydraté et recueilli dans un récipientfroid.
Le chlorure d'éthyle étant susceptible de se dédoubleren l'acideet l'alcool qui lui ontdonné naissance, ilest important, puisqu'il est difficile d'écarter les influences malconnuesqui pourraient provoquer ce dédoublement, de s'assurer de sa
pureté. S'il rougit le papier de tournesol on donne avec le nitrate d'argent un précipité insoluble dans l'acide azotique,
c'est qu'ilest impuretl'on devra le proscrirerigoureusement.
Au point de vue de l'anesthésie générale l'importance de
ce corps est relativement récente, mais depuis les assertions
de Nérat en 1831 et les très concluantes expériences de
Flourens en 1831, la puissance anesthésique du chlorure d'éthyle est démontrée. Toutefois, pendant longtemps les
conclusions des expérimentateurs ne lui sont pas
favorables
et Guénaut de Mussy, en 1882, est loin d'en conseiller l'em¬
ploi. En somme, jusqu'à ces dernièresannées on ne
possédait
sur son compte que de vagues.notions et on en faisait peu
de
cas; mais le hasard encore se mit de la partie et
attira
surses propriétés d'anesthésique générall'attention d'undentiste de
Gottenburg, nommé Carlson qui pût en1893 publier des
comptes rendus probants. Billetervulgarise son
emploi dans
l'art dentaire et le professeur autrichien
Von Hacker lui
ouvre les portes de la chirurgie générale en
1897. Dans les
travaux entrepris sous sa direction on ne trouve aucun exemple d'anestbésie totale, on obtenait une
insensibilité
sans narcose complète après une minute et
demi d'inhala¬
tion environ et l'on, n'allait pas au-delà.
Deux
ansaprès,
toujours sous le même patronage, de plus
complets travaux
sont publiés par Wiesmer qui résume à peu
près ainsi seo
observations : après une minute et
demie à deux minutes
environ, anesthésie complète avec
persistance des réilexes
pupillaires et cornéens, période
d'excitation parfois très vio¬
lenteavec les alcooliques, réveils fréquents
pendant lopera-
lion car la narcose est assez superficielle,
suites excellentes,
en somme bons résultats de cette méthode dans tous
les cas
— 17 —
où le chloroforme et l'éther sont contreindiqués. Dumont,-
deBerne, qui l'étudiéà peu prèsà la mêmeépoque, considère qnemalgré ses excellents résultats, il fautencore se montrer assez circonspect dans son application. Enfin, au Congrès de chirurgiede Lyon, en 1900, Pollosson, après une pratique de sept mois et des observations nombreuses, dit du chlorure
d'éthylequ'il
procure une narcose facile, sans agitation, mais quelquefoisavec forte congestion de l'opéré.Fauchier, de Lyon, pense que la sécurité n'est pas absolue
avec un anesthésique qui amène si vite de la dilatationpupil- laire; Gayet, cite cinq cas où l'anesthésie fut plutôt difficile.
ACongrès international demédecine, Sévereannese déclare convaincu de l'inocuité du chlorure d'éthyle, mais insiste sur ladélicatesse réelle de son application et sur l'urgence qu'il yaàsuspendre les inhalations dès que la pupille se dilate;
Noguéveutgénéraliser l'emploidece corps dans les dispen¬
saires; Jacobs se montre tout à fait opposé à la méthode et parle de troubles gastro intestinaux intenses qui en résultent souvent; Verneuil, de Bruxelles, s'en montre très satisfait,
veut un
masque, très
hermétique,
mais s'oppose à de trop longues inhalations.Enfin, en octobre, 1902, la Revue de
chirurgie
publie du docteurHenriGirard, médecin de la marine, un travail trèsdocumenté auquel nous nous adressons pour recueillir les
renseignements probablement les plus autorisés aujourd'hui
sur l'anesthésie au chlorure d'éthyle.
Nous allons résumer les quelques pages qu'il a rédigées
sur la marche générale de cette anesthésie d'après ses nom¬
breuses observations sur l'homme etl'animal.
Début : la période d'excitation n'existe pas en réalité, sauf chezles
timorés,
les nerveux et lesalcooliques, chez lesquels elle peut rendre l'anesthésie impossible tant elle est tumul¬tueuse;
la perte de connaissance est rapide, puis c'est la sensibilité générale qui s'émousseet disparaît encommençant l)ai les extrémités; une contraction se montre, assez faible,lapidement évanouie;
la pupille d'abord contractéese dilate;— 18 —
I
enfin les réflexes s'abolissentet l'insensibilité survientcom¬
plète, sauf pour les orifices
naturels qui
restent sensibles. Ettout cela s'est établi dans un temps variant de 30 secondes à 5 minutes (la statistique du docteur
Girard indique
4 minutescomme la durée la plus fréquente de la période pré-anesthé- sique). Une fois le
sommeil établi, la respiration
etle pouls
conservent leur régularité mais sont accélérés. Dans un cas le pouls a battu 160 à la minute. La température reste nor¬
male. Il se produit une vaso-dilatation toute
superficielle qui
se traduit par une teinte rosée prononcée des muqueuses
et
de la face, ainsi que de la partie
supérieure du
tronc, ces régions sont ainsi lesiège de
sueursprofuses.
Réveil : L'opération terminée et le cornet
enlevé, rarement
après 30 secondes le patient
s'éveille
età part quelques
ver¬tiges et quelques vomissements, sans
importance d'ailleurs,
chez un certain nombre d'opérés, en général tout
rentre très
vite dans l'ordre.
Girard a observé presquetoujours une
dilatation pupillaire
assez considérable, qui marque le temps
de la véritable
entrée en narcose; il la considère comme de
règle et la diffé¬
rencie nettement de cette dilatation très brusque et
très
intense observée sur plusieurs lapins,
aussitôt avant leur
mort parle chlorure cl'éthyleet
qui, elle, serait probablement
chez l'homme aussi un signe fâcheux.
Quant
auréflexe cor-
néen il serait supprimé dans
49 % des
cas;l'agitation se
manifeste dans 67 % des cas, elle est
très violente dans 7 cas.
Les contractures sont assez rares, mais dans
4 des
casde
Girard, elles furent très violentes et
atteignirent les muscles
respiratoires. Quant au réveil, en
général, il est instantané.
Du côté de l'urine, l'analyse pratiquée
dans 7
casa démontré
la présence d'albumine
qui n'a
pastoujours disparu au bout
de 24 heures.
En définitive, on peut dire qu'avec
le chlorure d'éthyle.
1° Les réactions quiprécèdent
l'annihilition des grandes fonc¬
tions, sont réduites presque toujours au
minimum observe.
2° Si Je produit est pur, la syncope
cardiaque primitive,
— 19 —
toujours àcraindre avec le chloroformeet le bromured'éthyle
par l'irritation des voies respiratoires supérieures, n'est pas àredouter.
3° On pourrait avoir une syncope respiratoire secondaire
dans les casd'absorption trop prolongéecommecela s'est pré¬
senté chez les animaux en expérience, mais elle se manifes¬
terait pardivers symptômes précurseurs, notamment par une dilatation pupiIlaire exagérée.
4° La syncope cardiaque secondaire ne semble pas à redouter au cours de l'anesthésie, car quelques expériences permettent presque d'affirmer qu'il y a inhibition du système
modérateurdu cœur (nerfs vagues).
5° L'anesthésiemixte qui substitue à l'impression du chlo¬
rure d'éthyle, le chloroforme ou l'éther, présente de grands avantages sur la narcose obtenue simplement par l'un ou l'autre cle cescorps.
6° Une réserve semble toutefois à faire, si l'on songe aux constatations anatomo-patbologiques faites sur le foie, le rein
et même le cœur, par Hallsbacher, et à la présence d'albu¬
mine dans l'urinenotée par Girard.
Enfin la brusquerie du réveil réclame une certaine sur¬
veillanceet rend difficile la poursuite d'une anesthésie longue
auchlorure d'éthyle.
2e Bromure
d'Éthyle.
Le bromure
d'éthyle
ou éther bromhydrique a été décou¬vert par
Sérulas,
en 1829.C'est un liquide incolore, transparent, très,fluide, dune densité de 1,47 à 0°, très volatil, il bout à + 29" ; pur, il
11est pas inflammable. Son odeur étliérée devient très désa¬
gréable s'il est
incomplètement
rectifiéet contient desdérivés de brome. Ilimporte de n'employer pour l'anesthésie que dubromure d'éthyle
d'une pureté absolue. Or, ce composé étantTHF.SE FRON'TGOIJS
— 20 -
très instable et susceptible de décomposition facile sous l'influence de l'airet de la lumière, on doit leconserverdans des flacons colorés, hermétiquement clos qu'on évitera de laisser au soleil. La plus simple façon d'essayer le bromure d'éthyle dont on dispose, c'est d'en verser une petite quantité
sur sa main : s'il ne s'évapore pas entièrement, s'il laisse un
résidu quelconque, même si ce dernier ne manifeste sapré¬
sence que par une légère sensation graisseuse, c'est du
bromure d'éthyle impur et partant dangereux. Pour cequi
est de sa préparation, le meilleur procédé est celui de
M. Denigès, qui utilise l'action simultanée du zincen gre¬
naille et de l'acide sulfurique sur l'alcool éthylique et le
brome.
C'est Nunneley, en 1849, qui découvrit le premier les pro¬
priétés anesthésiques du bromure d'éthyle.
En 1877, Lewisde Philadelphie, préconisatrès
chaudement
son emploi ; puis, ce fut le tourde Terrillon en
1880, d'user
du nouvel anesthésique et d'en vanter les
qualités; de
nos jours son emploi est courant dans les petitesopérations
sur¬tout dans celles qui relèvent de la
laryngologie
etde l'odon¬
tologie.
Marche de l'anesthésie. — Le malade étant assis, etsa
tète
solidement maintenue droite, car il y a souvent
des contrac¬
tures de la nuque qui pourraient faire
rejeler la tète en
arrière etgêner la respiration ; on lui l'ait
inhaler le bromure
à dose massive dans un cornet aussi hermétique que
possible
et, au bout de trente à cinquante
secondes, la narcose est
complète. La faceest colorée et transpire
abondamment. La
respiration est calme, la pupille est dilatée.
C'est alors qu'on
interrompt l'inhalation et que l'on opère
très vite. Pour une
intervention devant durer plusieurs minutes,
il serait néces¬
saire de faire respirer à deux ou trois
reprises bien séparées
les vapeurs anesthésiques. Mais il ne
faudrait jamais fane
durer ce manège même dix minutes,
cela pourrait être trop.
Quant à l'action de ce produit sur
les différents systèmes
de l'organisme, elle est la suivante : c'est un anesthésique
très puissant, très rapide, qui provoque une narcose dispa¬
raissant aussi brusquement qu'elle est venue; le malade est
en quelque sorte sidéré. Si le produit est pur, ses vapeurs sontpeu irritantes, mais on a à signaler deux cas de mort par syncope laryngo-réflexes, qui semblent indiquer que
parfois il ne l'est pas.
La perte de connaissance qui succède à l'analgésie n'est
établie qu'au bout d'une minute et demie. Aussi les réflexes
moteurs persistent-ils quelque temps après que le sujet est insensibilisé et c'est là la cause du retard de la résolution musculaire et de ces contractures, parfois gênantes, surtout lorsqu'elles se localisent à la mâchoire et à la nuque. On a
parlé de rêves érotiques manifestés pardes gestes en consé¬
quence. Cela pourrait être une contre indication à l'emploi de
la méthode dans certains cas de clientèle pudibonde.
Larespiration, après une courte période d'accélération, est plutôt ralentie, et si l'on pousse un peu loin l'administration
du bromure d'éthyle on peut produire son arrêt; cette syn¬
cope respiratoire serait même assez rapide. Quant à l'action
sur la circulation ce toxique estvaso-dilatateur et diminue la
pression sanguine. Le cerveau est hyperhémié et l'ischémie bulbaire peuà redouter. En revanche, on a constaté une fois
unarrêtbrusque du cœurchez un cardiaque. Il y a, de toute part, hypersécrétionet les mucosités peuvent en s'accumulant
danslepharynx gêner la respiration.
lels sont les principaux caractères du bromure d'éthyle agissant sur l'organisme : pas mal d'inconvénients lui sont
attribués comme on le voit, cependant le docteur Frèche,
dans une thèse de Bordeaux, qui n'emprunteses conclusions qu'àde l'expérimentation rigoureuse,pense que si le bromure
déthyle
est tout à fait pur, sesdangers sont assezrestreints.
3° Chlorure de méthyle.
Quant au troisièmecorps qui entre dans la compositiondu sœmnoforme, le chlorure de méthyle, c'estun éther chlorhy- drique de formule CH3CL; sa tension de vapeur est très
faible, ce qui permet une liquéfaction, un maniement etun transport faciles, et lui assurent une faculté de distension
dont le rôle est considérable dans la rapidité d'action du
sœmnoforme.
Il est employé pour produire une réfrigération des
tissus et
donne d'excellents résultats dans le traitement de certaines névrites; mais comme l'anesthésie générale n'a
jamais
eurecours à lui, nous ne nous y arrêterons pas davantage.
CHAPITRE III
Le Sœmnoforme.
Connaissant la composition du somnoforme, passons à quelques considérations relatives aux qualités que peutavoir
un mélange ainsi constitué au point de vue de l'anesthésie générale.
Le problème physiologique que le docteur Rolland a
voulu
résoudre en combinant ces divers corps, est formulé par
lui
entrois points dans les termes suivants:
1° Il est nécessaire pour produire l'anesthésie, que la ten¬
sion chi gaz anesthésique soit supérieure à celle de l'oxygène
pour se substituer à lui en une certaine proportion dans
l'alvéole pulmonaire.
2° Plus un corps estvolatil et par conséquent plusgrande
est satension, plus sa substitution à l'oxygène sera facile.
3°Plus un anesthésique, par ses conditions d'entrée, de séjour, de sortie vis-à-vis de l'organisme, représentera les
conditions d'entrée, de séjour, de sortie de l'oxygène, plus il
serapprochera de Panesthésique idéal.
Maintenant l'on admet avec les physiologistes que le
glo¬
bule sanguin dont l'hématine s'est chargée d'oxygène, met
vingt-cinq
secondes pour faire sarévolution,comme lamoitié
de la circulation est artérielle et l'autre moitié veineuse, on arrive à conclure que l'anesthésique devra avoir
atteint
son but entreizeà quatorze secondes.Or, en ajoutant au chlorure et au bromure d'éthyle un corps présentant comme le chlorure de méthyle une facilité
de distension très considérable ; la rapidité d'action de ces
anesthésiques, se trouvait augmentée d'autant, et les condi¬
tions dans lesquelles le problèmeainsi posé serait résolu, plus prèsd'êtreréalisées. Etl'on arriveeneffet, aveclesœmnoforme
(en veillant il est vrai à ce que l'anesthésiste ne soit pas inex¬
périmenté, à ce que l'anesthésié soit tout à fait docile et
l'appareil tout à fait hermétique, c'est-à-dire en se mettant dans les meilleures conditions possibles), à obtenir unenar¬
cosedans un laps de temps d'environ quinze secondes.
De plus, grâce à l'action corrective que les éléments anes¬
thésiques du mélange ont l'un sur l'autre au point de vuede lacirculation(vaso-constriction légèred'uncôté, vaso-dilatation
de l'autre), on pouvait espérer qu'en les combinanton s'éloi¬
gnerait de la physiologie propre à chacun d'eux pour se rapprocher de la physiologie naturelle. Et c'est encore ce qui
arrive.
Mais pour donner plus de poids à cette assertion et amener
nos conclusions, nous allons étudier la marche et la physio¬
logie de l'anesthésie au sœmnoforme, d'après nos propres observations et surtoutd'après les travaux antérieurs.
Marche de l'anesthésie.
Le processus par lequel le sujet passe à l'état
de
narcose complète, comporte un ensemble de phénomènesqu'il est
possible de dissocier si l'on a une certaine pratique
de lanes-
thésie au sœmnoforme, malgré la rapidité avec
laquelle il se
succèdent.
1° Période
d'analgésie.
— On note d'abordde la fixité du
regard avec perte absolue de son expression;
quelquefois tout
au début, comme avec le chlorure d'éthyle, après une
liés
rapide contraction pupillaire, on peut observer un
peu de
dilatation ; mais en général la pupilleréagit peu
et le cloclem
Rolland qui, au début de sa
pratique, procédant d'après les
règles de
l'anesthésié
auchlorure d'éthyle, attendait
cephé¬
nomène pour supprimer
l'anesthésique, et commander
l'intervention chirurgicale, a été amené par sa
longue expé¬
rience à ne plus tenir grand compte
d'une donnée aussi
peuconstante. A ce moment là, le malade est encore en état
de
subconscience, il entend parfois, se débat un peu, et, ayant
conservé une certaine sensibilité au contact, tout en étant parfaitement analgésié, il sent par
exemple qu'un davier lui
entre dans la bouche, mais ne fait aucune différence entre
cette sensation et celle infiniment plus
désagréable qu'il
ne manquerait pas d'avoir peu après s'iln'était
sousl'influence
del'anesthésique.
Comme cet état a mis très peu de temps à
s'établir, quel¬
quefois dix, douze à quinze secondes, il sera très passager
et
ne pourra convenir qu'à des
interventions très courtes et
confiées à des mains experles.
'1° Période de contracture. — Quant à la phase à laquelle on arrive ensuite si l'on poursuit les
inhalations,
en vued'ob¬
tenir vraiment une anesthésie générale, c'est celle
qui
corres¬pond à la période d'excitation du chloroforme,
mais
nous l'appellerons seulement période des contractures, car95 fois
sur100, le motd'excitation serait beaucouptrop fort. Le
sujet
est à ce moment-là absolument sous la dépendance
d'actions
réflexes médullaires d'autantplusfortesque l'état
de subcon¬
science qui persistait pendant la première phase
est
entrain
de disparaître. Des mouvements d'une amplitude en
général
peu étendue au niveau des membres supérieurs,
quelques
contractures du côté des jambes, parfois un peu
d'opisto-
'Ol|os; en tout cas un automatisme bien net qui fait par exemplequ'un des bras soulevépar un assistant reste
étendu
dans la position qu'on lui a donnée, tandis que
l'autre
sera Parfaitement, inerte avec tout son systèmemusculaire
en pleine résolution. Le sujet à cette période ne sentabsolument
rien et si on la choisit pour
intervenir,
cequi n'est
pasde
règle, car ce ne serait pas commode, on peut observer qu'il n'y a aucune relation de cause à effet entre l'acteopératoire
et les gestes du patient.
Cesphénomènes d'excitation sont, en général très fugaces
et très légers, souvent on n'en a pas à noter; toutefois, à la
clinique dentaire nous avons eu l'occasion dans des circons¬
tances récentes, c'était le 15 janvier dernier, lors d'uneanes-
thésie pratiquée par le docteur Rolland lui-même, et dont
nous relaterons plus loin le détail, d'observer uneexcitation très intense avec contractions cloniques ettoniques, vocifé¬
rationset mouvementsdésordonnés.Lesujet n'étaitpas alcoo¬
lique et l'hypothèse la plus sérieuse que l'on pût faire,après avoir
interrogé
le malade sur ses antécédents héréditaires etpersonnels, fût qu'on se trouvait en présence d'un névrosé, doué sans doute d'une écorce motrice particulièrement impressionnable et que le sœmnoforme n'avait faitquedéter¬
mineràune réaction violente qu'elle était prête à fournir. Cet homme en effet nous a avouéqu'une violentecolère lui faisait perdre connaissance et le mettait parfois dans unvéritable
état de crise. Il est à remarquer du reste dans ce cas parti¬
culier quecesphénomènessepassèrent, non pas avantl'anes-
thésie complète, mais après ; on avait endormi en vingt
secondes et avec cinq centimètres cubes de sœmnoforme,le
malade. Il avait subi plusieurs extractions avec important traumatisme d'une durée totale de une minute et demiesans broncheret sansrien sentir, etces réactions ne seproduisirent qu'une fois l'opération bien terminée. C'est là un exemple
assez rare de période d'excitation post-anesthésique. Dans un
autre cas un
alcoolique
fut. très excité et pasanesthésié.
3° Phase de résolution. — Après cette phase de
contracture
nous arrivons à la phase de résolution longue à
obtenir
com¬plète parfois.
Les paupières sont fermées, les membres inertes, la main
soulevée retombe ; comme dans toutes les anesthésies,
cest
la période dechoix pourles interventions chirurgicales.
A
ce— 27 —
moment là, il n'y a même plus cle
subconscience
; un som¬meil calme s'est établi et tous les réflexes sont
perdus
;le
réflexeconjonctival
disparaissant le dernier. Quant à la pupille
elle estrestée depuis le début de
l'opération
etreste
encorenormale ou très légèrement contractée.
C'est seulement
avecunedose plus grande de
sœmnoforme, qu'il n'est
pasdu reste
nécessaire d'employer dans la pratique,
qu'on peut dépasser
l'état précédent et arriver à la
dilatation pupillaire. Le doc¬
teurRolland ne relève qu'un ou deux cas, en
dehors évidem¬
mentde ses expériences sur les animaux, où ce
phénomène
s'est présenté. Il s'agissait
d'anesthésie poussée très loin
pen¬dantdegrandesinterventions
chirurgicales,
etd'ailleurs quel¬
ques inspirations d'air pur suffisaient pour
faire rétrocéder
aussitôt l'intoxication possible et permettre
de
recommencerbientôt sans danger les inhalations.
Enfin, quand il s'agit
d'animaux etd'expérimentationscomplètes,on
arrive,
commeavec tout anesthésique, à intoxiquer le
bulbe; quand il
ne s'agitquedu premier phénomène,c'est-à-dire l'apnéetoxique,
en laissant l'animalrespireraussitôt,on peut
voir les
secousses respiratoires se reproduire spontanément sinon,quelques
insufflations ou un peu de respiration
artificielle suffisent le
plussouvent àrétablir la fonction.
Le docteur Rolland cite un cas où, après deux
minutes
d'apnée totale, tout estrentré dans l'ordre. Ona du reste notédescas où l'arrêt du cœur ne suivait qu'après dix
minutes
celui des poumons, ce qui laisse du temps pour
tâcher de le
prévenir. Quant à cet accident, dans toutes les expériences
du
docteur Rolland, il ne s'est produit que le
dernier de
tousceux que nous avons mentionnés, et bien avant que
l'on
ne futarrivé à l'intoxication profonde du bulbe,dont il est la manifestation,
le ^signal d'alarme avait étédonné
entemps
f°utà fait opportun, par la dilatation pupillaire et
même à la
rigueur par l'apnée qui lui succède plus ou moins
vite.
Pour ce qui est de l'état post-anesthésique
(prenons bien
entendu les cas de pratique clinique), il est
excellent, et le
maladese relève de suite sans éprouver même un
malaise.
Le docteur Rolland n'a rencontré qu'un cas dans lequel le sujet ayant absorbé du sœmnoforme pendant près de vingt minutes, se trouva déprimé et présenta des phénomènes
nauséeux avec tendance
lypothimique.
Pour notre part, endormi nous-même très complètement à deux reprises,nous nous sommes réveillé au bout de quelques minutes
comme au sortir d'un rêve agréable, voluptueux même,mais dont nous ne pouvions nous rappeler le détail, avec un peu de flou peut-être dans les idées pendant untrès courtinstant.
Il était onze heures et demie du matin àl'hôpitalSaint-André,
et nous avons aussitôt après regagné
l'École
d'un pas bienassuré et déjeuné de tort bon appétit; tandis qu'il nous sou¬
vient d'avoir inhalé pendant cinq à six minutesdu chloro¬
forme, en nous arrêtant bien près sans doute de tomberen narcose, et de nous être trouvé déprimé et las pendant plu¬
sieurs heures, malgré la précaution prise de nous asseoirau
grand air dès la fin de cette imprudente expérience.
Mais, pour en revenir au sœmnoforme, la clinique semble permettre de Je considérer comme sans dangers pendant les
trois périodes intéressantes, au point de vue de lachirurgie rapide : la période initiale, la période d'état, la période post¬
opératoire.Du restecetteconclusion,à soninnocuitéprobable,
ne repose pas que sur des donnéesempiriques ; l'étudede ses caractères physiques etquelques travauxdephysiologie expé¬
rimentale permettent de la considérer comme scientifique¬
ment possible.
Physiologie.
A la période initiale, le sœmnoforme n'étant pas
caustique
et n'irritant pas les muqueuses des voies respiratoires
supé¬
rieures (ce qui peut arriver avec l'étber, le chloroforme
et
parfois le bromure d'étvle), ne risque pas de provoquerla
syncope laryngo réflexe de Duret, qui se produit,
d'après
FrançoisFranck,par
l'excitation du laryngé supérieur/trans¬
mise au bulbe et réfléchie sur le système
modérateur du
cœur, accident auquel un
sujet,
encommencement d'anes-
thésie,est plus prédisposé
qu'à l'état normal. Déplus, l'étude
entreprise par
l'école de Von Hacker,
enAutriche, ayant
démontré que lechlorure
d'éthyle
ala très précieuse qualité
d'inhiber le centre modérateur, nous croyons
pouvoir attri¬
buerau sœmnoforme, dont il est le
principal
composant,le
même avantage, ce qui donnera
beaucoup de poids à I hypo¬
thèse de l'impossibilité d'une syncope
cardiaque primitive
pendant la période d'état. Du reste,
pendant tout
cetemps,
latension artérielle est sensiblement plus élevée
qu'à l'état
normal. Des tracés pris au
sphygmographe de Marey,
sur le docteur Rolland lui-même, par les docteurs
Soulé
et Délabré, et antérieurement publiés, en
témoignent d'une
façon manifeste; or, cette tension se
maintient pendant
toute l'anesthésie, etl'expérimentation sur
l'animal démontre
que si cette dernière est poussée très
loin
et sans aucune prudence, avant de voir le pouls s'affaisser, onaurait
une syncope respiratoire. Quant à lapression sanguine, elle
a été recherchée dans deux expériences
pratiquées
parM. le professeur Sabrazès et le docteur
Muratet
;dans
la première, on voit, dès l'anesthésie commencée, une
ascension de 1° environ sur la pression
normale; puis, dès
l'anesthésie finie, une dépression de 1°.
Il
y alà
un mouve¬ment naturel dephénomènesd'excitation et
de dépression qui
semblentsebalancer presqueexactement.
Dans la 2e expérience,
malgré les détails plus nombreux et une
étude plus
pro¬longée
des phases de l'anesthésie, la courbe seramène
au même type, c'est-à-dire ascension de 2°5 au-dessusde la
normalependant la phase d'induction,
tension qui
semain-
tient alors en plateau pendant les trois minutes et
demie de
1anesthésie et dépression de 1°5aussitôt après
le retour à la
connaissanceavecquelquesoscillations
pendant
unevingtaine
lle minutes. Le pouls, la température, la
respiration, soi¬
gneusement suivis étaientà peu près normaux.