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THE CARSWELL COMPANY LIMITED
III
I3 9007 0317 3552 5
Date
Due
LE
[PREMIER REGISTRE D'ETAT CIVIL
m
MONTREAL
Par
O
M. H.LAPALICE
\j\hivhte de la fabrique Notre-Diim?
From "The Canadian Antiquarian and Nurr.icmatic Journal, Oclobcr. 1911.
MONTKKAI.
C. A.
MARCHAND
1911
SCOTT
LE PREMIER REGISTRE D'ÉTAT CIVIL
DE MONTREAL
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Facsimilé del'entréoriginaldansleRegistre rapportantlamortde Doîlardetdeses compagnons.
LE PREMIER REGISTRE D'ETAT CIVIL
DE MONTREAL.
ParO.M. H-
LAP
ALICE.Archiviste dela.Fabrique Notre-D;.mele Docteur
Doughty,
sous-ministre ces Archives de la puissancedu Canada, m'a
chargé, ily
a quelques mois, de copier,dans
le but d'enrichir nos ar- chives et de mettreau
jour de précieux documents,les premiers registres de l'état civil de la paroisse de
Notre-Dame
deMontréal
; geste des plus louables de la part deM.
le Sous-Ministre, dontnous
n'avons qu'à l'en féliciter.En
copiant ces registres, dont les feuilles sont jaunies par le temps, dont l'écriture lest aujourd'huidémodée,
et parfois difficile à comprendre, j'ai été àmême
de pouvoir contempler, admirer et savourerles actes de nos premiers pionniers.
Toute
difficulté vaincue, soitdans
le texte d'une phrase, d'un mot, d'une lettre,ou même
d'un seul point, donne, en outre d'une satisfaction bien légiti-me, un
jet de lumière sur notre histoire.Nos
registres d'état civil, en cette province, sont levolume,
paraphé à l'avance par le protonotaire, et ensuite rédigé par le curé de la paroisse, relatant les troisgrands
actes de la vie sociale dechaque
indivi-du
; à savoir,son
baptême, vers la date de la nais sance, son mariage,quand
il fonde le foyer de la famille, et enfin sa sépulture,quand
il disparaitdu
monde»
On
le retrace encore, cemême
individu,quand
ilfait baptiser ses enfants, presque toujours
nombreux, quand
il comparaitcomme témoin au mariage
de ceux-ci,etquand
il est parrain àun
baptême»A
lalouange
denos
curésetmissionnaires, depuisle
commencement
de la colonie jusqu'ànos
jours,nos
registres sont bien faits; et
on
peut retracer intégra- lementune
généalogie, non-seulement de pèreen
fils,mais
aussi demère
en fille.Ce
qui a permis àun Tanguay
d'en faireun
dictionnaire des pluscom-
plet, précieux et
unique en
son genre.La femme
mariéeou veuve garde son nom
de famille, et c'est toujours cenom
qui apparaît le pre- mierdans
le corps dechaque
acte,en marge
de lapage
etdans
le répertoire»Je
ne
puis m'étendre bienau
long, et d'unemanière
intrinsèque sur lecontenu
de ces premiers registres ; jeme
contenterai, ce soir, d'endonner
quelques remarques, et bien superficielles, et encore sur le premiervolume
seulement.Nia. lecture consistera à cueillir quelques brins
dans
cechamp
historique,ceux que
je crois les plus importantsou
les plus voyants» Jeme
refuserai d'en faireune
analyse sérieuse, parceque
telle ana- lyse seraitun
cours complet d'histoire»Toute
l'histoire primitive deMontréal
est conte-nue dans
cevolume
; histoire authentique, prise sur le vif, devant témoins et séance tenante. Si lesgrandes actions, les glorieux faits d'armes n'y sont pas relatés, ils
y
sontdu moins
distingués et signa-lés ; et
du
tout ensemble,on
peut, sans l'aide de nos historiens, reconstituer toute notre histoire.A
l'appui de cet avancé, je rapporteau
hazard,lesextraits suivants :
Le 24 Nov.
1657 étaitmaraine Jeanne Lemoinc
fille de Pierre
Lcmoine
hôtelier de Dieppe en France.Le
3 Oct. 1658, a été baptisée Elizabeth filledu
SieurLambert Gosse
sergentmajor
de la garnisonet de
Dam.
elleHizabeth Moyen
safemme. Le
parain
Adam
Dolard volontaire en ladite garnison, lamaraine
CatherinePrimot femme
de CharlesLemoyne, marchand.
"Le 22
juin 1669, a été baptiséeJeanne
Cécile, filledes précédents.
Le
parain, MessirePaul
deChomcdy gouverneur
de ce lieu, lamarraine Jeanne Mance
administratrice de l'hospital.
Le
18 juin 166S a été bapt.René
fils de PierreBoucher
écuier Sr. de Grosbois et deJeanne
Crevier safemme. Le
parain Sieur deVarenncs gouverneur
desTrois
Rivières,lamarraine Jeanne Mance.
Le 2%
août 1657 JeanDanou
deClermont
enAnjou
senoya au
Sault St-Louisen
revenant de(*) La statue de Lambert Closse repose au pied du monument de Maisonneuve.
conduire le Perc
du Perron
qui montait àOnontaë,
et son corps n'ayant
pu
être trouvéon
fitun
service solennel lelendemain pour
le repos deson âme ou M.
l'abbé deQueyîus grand
vicaire étaitlecélébrant.Et le 15septembre suivant
son
corps fut trouvéen
la
deuxième
Ile percée et enterréau même
lieu. ïly
a
une grande
croix sur son sépulcre,du
depuisnous avons
été en ladite ile rechercher ses os et lesavons
enterrésau
cimetière*Mgr Laval
était arrivéau Canada en
1659, eton
lit
dans
le registre de Montréal, l'acte suivant:*'
Le
22 Août
1660 a été baptiséeMarie
Angélique, fillede Pierre
Raguideau
et de MargueriteRebour
safemme
par lesmains
deMonseigneur
l'Illustrissime et RévérendissimeEvêque
de Petréegrand
vicaire apostoliqueen
tout leCanada
étant icivenu
faire sa visite.Le
parrain MessireLambert Raphaël
Cîosse sergentmajor
de la garnison.La marraine Demoi-
selle
Jeanne Mance
administratrice de l'hôpital.''Le
passage de l'Evêque deQuébec
est bien ici signalé,mais
il l'est encoremieux
par cette autrepage
supplémentaireaux
registres de l'état civil,ou
on
lit*" Catalogue de
ceux
qui ont été confirmés parMonseigneur
l'Illustrissime etRévérendissime
evê-que
de Petrée Vicaire Apostoliqueen
laNouvelle
France, en1664
leU
juillet; suivent lesnoms
de64
enfants confirmés, tous denom
français, à l'ex- ception d'unsauvage
huron.C'était la
2ème
visite àMontréal
deMgr
Laval.Plusieurs points d'histoire,
même
des pages sont renfermées et illustréesdans
ces citations.Montréal
a ses registres originaux,au
complet, intégralement et sans lacunes depuis soncommence-
ment. C'estune
gloire dont peut s'enorgueillirun nombre
très-restreint denos
paroisses,même
de date plus récenteque
notre ville.Québec
avaitcommen-
cé en 1608 et ses registres en 1621,
mais
l'incendie de 1640 détruisit ceux-ci; et la lacunene
futque
partiellement remplie par la tradition des familles en- core alors existantes. Trois-Rivières ne possède oue quelques feuillets détachés de 1634.Feuilletons
ensemble
cepremier volume.Montréal ouvre
ses registres en 1642 eten
troisvolumes
dis- tincts, soitun pour
les baptêmes, le2ime
pour lesmariages
et le dernierpour
les sépultures;chaque
acte d'unemême
nomenclature, étant inscrit à la suite, par ordre de date,dans chaque volume
respec-tif, le tout sur papier encore bien conservé, et d'une encre encore bien noire.
Le
pèrePoncet
Jésuite,y
inscrit l'acte suivant en langue latine,que
je traduis :En
l'an 1642, le28
avril, je, Joseph Poncet, dela Société de Jésus, j'ai baptisé
un
enfantâgé
d'envi- ron trois ans,du nom
de Anintakété, filsd'Atchem-
chi et de
Tchiouantoukoué,
de la nation desOu-
nountehatarounoungak,
à quion donna
lenom
de Joseph, le parrain futPaul
deMaisonneuve.
Il
y en
eut exclusivement de cettemême
teneur jusqu'en J647,dans
lesquelson
rencontre desnoms comme Niganchianoukoué,
Mitanouikigik,Kaouba-
touch,
Achigan, Ouachigamipamiouékoué, Manitan-
gouch, Saïakinsaouetch,Kaousaouistigouang,
etc., etc., dont les parrains étaient soit deMaisonneuve, ou
les premiers seigneurs, soldatsou
colonsvenus
aveclui, J.B. de Repentigny, NicolasGodé, Bernard
Berte,Jacques
Haudebert,
J.B. Le
Gardeur, Guil-laume
Boissier, Pierre de Puiseau, CésarLéger, J.B.Davenne,
Pierre Laforest,et dontlesmarraines furent pour la plupartJeanne Mance, Mdme
de la Peltrie,Mdme
Dailleboust et Marguerite Bourgeois.Les
pères Jésuites suivantsy
rédigèrent aussi desactes:
Dujubon, Duperon, Butcux, Daran,
Dreuiî- lette,Lejeune,Dequen,
Albaneî, Richard,Le Moyne, d'Endamare,
Jogues, Bailloquet et Pijart dont les actes de ce dernier sont les plusnombreux. Leurs
actes sonten
latin etnon
signés, (Fauteur senom- mant au commencement
de l'acte) et furent rédigés ainsi jusqu'auM
août 1657»A
cette époque,les Sulpiciens, arrivés à Montréal, furent chargés de la paroisseety
continuèrent les re- gistres,commencés
par les Jésuites, sans interrup- tion, de suite et sansaucune
remarque, le curé étantM.
Souart.Les
actes de ce dernier et ses succes- seurs, sont en français etnon
plus signés,à l'excep- tion des actes de mariage, et sont relatéscomme une
narration.
A
la findu volume, M.
Perot, curéen
1669, certifie
que
le livre est véritable. L'écriture deM»
Perot est des plus régulière, distincte et calligra- phique.Le
premier enfant français baptisé à Montréal, estune
fille deMathurin Le Mounier
et de FrançoiseFafard le
24
nov. 1648 ; le parrain fut deMaison-
neuve,marraine Jeanne Mance.
L'enfantmourut peu
après.Le deuxième
enfant français estun garçon
de Jean Desrocheset de FrançoiseGodé
le 2 janv. 1649. L'enfantmourut
aussitôt après sa nais- sance.Le
11 Dec. 1649, fut baptisé encoreun
enfant deJean
Desroches.Une
note enmarge
de l'acte se litcomme
suit :"Jean
Desroches 1er garçon deMont-
tréal, qui ait eu très longue vie."
Vers
cette date,lesbaptêmes
dessauvages
devien- nent plus rares ; la barbarie s'éloigne, pour faire place à la civilisation.Les
premiers colons fondentun
foyer et jettent les bases de la société montréa-laise.
Les
noms
suivants entre autres apparaissentcomme
les chefs des premières famillesimplantées àMontréal
et ses alentours : LaurentArchambault, Auguste
Hébert, EtienneDumais, Urbain
Tessier, Louis Loisel,Léonard Lukos,
Gilbert Barbier,Marin
Heurtebize, LouisPrudhomme,
Biaise Juillet,Jean
Leduc, Jean Gervaise, Gabriel Celle,Jean
Décarie, Eloi Jarry, Nicolat Forget, CharlesLemoine,
GillesLauzon,
JacquesLeBer
et autres.Dans
la répartition des terres a coloniserdans
laNouvelle
France,on
suivit d'unemanière
assez rap- prochée les traditions etcoutumes
féodales de la vieille France.Le
territoire fut partagé etconcédé
en circonscriptions plusoù moins
considérablesaux
principaux noblesou
anoblis à titre de fiefsou
sei- gneuries ; et le seigneur canadien avait la propriétédominante du
solinféodé et concédé à ses censitaires.Tout
colon, concessionnaire d'une partie d'un fiefeu
d'une seigneurie,et cultivantson
patrimoine concédé, se donnaitpour
titre et qualificatif celui d'habitant*La majeure
partie des chefs de famille,dont lesnoms
apparaissent jusqu'au
commencement du
18e siècle s'arrogeaientcomme
occupation le qualificatif d'ha-bitant
Mais on
rencontre aussiune
foule d'autres actesdans
lesquels lepersonnage
intéressé avaitune
autre occupationcomme
les suivants :Le 30 Sept 1657
a été baptisée Marguerite, fillede
Jean
leMerché
ditLaroche
menuisier et deCa-
therineHureau. Le
parrain Gilbert Barbier char- pentier.La marraine Marguerite
Bourgeois, filleusante de ses droits.
Le même
jour, a été baptiséeMarie
fille deJean
Milot taillandier et deMarthe
Pinson.Le 24 Nov.
1657 a été bapt.Marie
fille deJean Leduc
scieur deLong
et deMarie
Sulinier,Le 24 Mars
1658, a été bapt. Pierre fils deLouis
Prudhomme
brasseur et de Roberte Gadois»Le
2 Juin 1658 a été bapt. Charles fils de Louis Loisel serrurier et de Marguerite Chariot.Le
15 Sept. Charlesfilsde Jean Dccarie ditL choux
charbonnier et de Michellc Artus.Le M Nov.
Elizabeth fille de NicolasHubert
maître tailleur et deMarguerite Landreau.
Le 24 Mai
1659, a été baptisée Marguerite, fille de GillesLauzon,
chaudronnier et deMarie Archam-
bault.
Le
3 Juin Elizabeth filled'André
Charly boulan- ger et deMarie Dumesnil.
Le
7Août
1660,Médéric
fils de JeanAubuchon marchand
et de Marguerite Sédilot.Le
30 Sept. Jean fils deBenigue
Basset, greffier et deJeanne
Vauvilliers.Le
31 Oct. Pierre fils de Pierre Perras tonnellier et de Denise Lcmaitre.Le
2Nov.
de lamême
année, était parrain Jac- quesMorin
travaillant.Le 28 Nov.
était parrainHenri
Perrin laboureur.Le
4 Dec. 1660 était baptiséeBarbe
fille de MichelThéodore
lequel étaitmaçon.
Le
19 Fév. 1661 était parrain Jacques Roullot, charpentier de navires.Le
17 Avril était baptisé Zacharie fils d'EtienneBouchard
chirurgien et deMarg.
Boissel; et le 28, Jacques fils de Pierre Bessonet menuisier et deMa-
thurine
DesBordes.
10
Le
12 Oct* 1663, étaitmarraine
Perrine Picoté,fille de François Picoté, docteur en médecine.
En mai
1659 apparaît Louis Chartier, chirurgien et en 1663 et 1664Jean
Gaillard aussi chirurgien.Le
18 Janv. 1665,Urbain Baudereau
est qualifié syndic des habitants.Le
7mars
1666 a été baptisée Françoise, fille de PierreGadois
armurier et deJeanne Benard;
et le 9 suivant était parrainGuillaume Gendron,
couvreur.Le 27 Nov.
apparaît Nicolas deMouchy,
notaire.Enfin,
Marguerite
Bourgeois, maitresse d'école etJeanne Mance,
administratrice de l'hôpital*Toutes
les professions et tous les corps de métiers étaient bien représentés.Jeanne
Croisât, ElisabethLecomte,
etMarie Moyen
s'appelaient "filles de soy*"La deuxième
partiedu volume donne
les actes de mariage. C'est cetraité qui fait les délices des cher- cheurs généalogistes, et quimet au
jour plus d'un point d'histoire.Nos
anciens missionnaires,comme
le font d'ail- leurs nos pasteurs d'aujourd'hui, etcomme
l'ordonne aussi la législation,y
onten même temps
qu'ilsadmi-
nistraient
un
sacrementen
face de l'Eglise, rassem-blé, regardant aussi le
mariage comme un
contratcivil, des notions les plus diverses et instructives.
Sont
définis nettement lesnom, prénom, surnom
et sobriquet, occupation, titre et qualification des partis conjoints.
Leur
filiation est scrupuleusementIl
donnée, sans oublier leur âge, ni le lieu de la nais- sance-
En
outredu nom
des père etmère
des époux,on y donne
leur résidence, de telle ville, telle paroisse, tel diocèse, telle province deFrance ou
d'autre pays.La
liste des témoins presque toujoursnombreux au mariage
est toujours intéressante.Je
me
contenterai d'en relever quelques-uns, soitau
point devue
historique, soit anecdotique.Le
premiermariage
enregistré àMontréal
est celui dedeux
sauvages, le 7mars
1643, déjà mariés à lamode
de leur pays(more
patrio) et baptisés peu detemps auparavant
par le Père ImbertDupcron
jésuite; et
dans
cettemême année
1643, ont été célé- brés quatre mariages de sauvages.Le
premiermariage
de français qui fut célébré est celui deMathurin LeMonnier
et Françoise Fafardle 3
novembre
1647, parlePèreGeorges D'Endemare
jésuite.
LeMonnier
venait deClermont
près de Laflèchc,et l'épouse natived'Argence
près de Caen,villede
France;
étaient témoins deMaisonneuvc,
qui était aussi témoin a presque tous les mariages subsé- quents jusqu'en 1665, Gilbert Barbier etJeanne
St-Père. C'estLeMonnier
qui faisait baptiser lepremierenfantfrançaisle
24
nov. del'année suivante.Le 2èmc mariage
est celui de JeanDesroches
le 18 nov. 1647, qui faisait baptiser le 2e enfant et le pre-mier qui ait vécu.
Le
12 oct. J648, se mariaientLéonard Lukos
et12
Barbe Poisson
devant lePère
Pierre Bailloquet jésuite.Le 30 Nov.
1650, l'ancêtre delafamillePrudhom- me
deMontréal
se mariait solemnellementavec
RoberteGadois
; le père Pijart s'acquitta de l'inter- rogatoiredu
rituel, et le pèreSimon Lemoyne donna
la bénédiction nuptiale
pendant
la célébration de la messe»Une
note ditque Roberte
Gadois, qui avait contractémariage
antérieurementavec
Césaire Lé- ger, avaitobtenu
l'annulation de ce premiermariage
et la faculté de contracter
avec un
autre,du
pèreJérôme
Lallemant, supérieur ecclésiastique de la ré- gion.Jean
Leduc, le premier de cette famille établieau
coteau St-Pierre, se mariaitavec Marie
Soulinier en1652.
En
1654, se mariaitAndré Dumets ou Demers
avecMarie
Chedeville; il était de Dieppe, et il est l'ancêtredu
juge PhilippeDemers.
Le
3 Fév. 1654, se mariaient Jean Gervaise etAnne Archambault.
Une
note supplémentairedu
père Pijart ditque
ladite
Anne Archambault
était déjà mariée (àQué-
becen
1647) àMichel Chauvin,
lequelMichel
avait encore safemme
vivanteen
France.Son
crimeétant découvert, et la prudenceluiayant
conseillé de prendre la fuite,
Anne Archambault
apu
se remarier validement.Cette
même
année,une
des plusgrandes
figures13
de la colonie,
dans
la personne de CharlesLemoine,
unissait ses destinées à Catherine Primot. Il était de Dieppe, près de
Rouen,
fils de PierreLemoine
et de JudithDuchesne. Naquirent
de cemariage
les héros qui avaientnom
:Charles
Lemoine, baron
de Longueuil, Jacques, sieur de Ste-Hélène, Pierre, sieur d'ibcrville, Paul, sieur de Maricour, Joseph, sieur de Sésigny, Louis, sieur deChateauguay,
tuéau
Fort Nelson, Jean- Biptiste, sieur deMartigny,
qui tous illustrèrent lacolonie.
Charles
Lemoine
avaitdeux
soeurs mariées en 1658; l'une Jeanne épouse de Jacques Leber, et l'autreAnne
épouse deMichel
Messier; à leurma-
riage avaient assisté et ont signé :
Paul
deChomedy,
JeanneMance, Lambert
Closse et autres. JacquesLcmoync
dont la statue orne le bas-reliefdu monu- ment
de la Placed'Armes,
était son frère, et semaria
la
même année
àMathurinc Godé.
Le
père Pijart, jésuite, qui rédigeaiten
languelatine, n'avait pas
une
écriture des plus lisibles,quoique régulière, paraissant être
du
grec manuscrit, aumoins
de prime abord. J'en ai fait la dureexpérience.
En
1654,1e père Pijart mariaitAndré Charly
avecMarie Dumesny, que Maisonneuvc
avaitamenée
avec luidans un voyage
qu'il fit enFrance
cettemême
année.La
rédaction de l'acte en latin estu
pourtant faite
comme
les autres actes antécédents etsubséquents.
Pourtant
44 ans
après,M.
Dollier deCasson,
supérieur à St-Sulpice, n'aurait paspu
ni le lire ni le distinguer, puisque sur cettemême page
il écrit la note suivante,en
français ;Je certifie
qu'André Charly
etMarie Dumeny
ontété mariés le9nov.
1654
selonles rits etcoutumes
del'Eglise, lequel
mariage
avait étéomis
d'écrire par feu leRvd.
père Pijart, le ditmariage
fut fait en pré- sence dePaul
deChomedy
gouverneur, deM.
Clossemajor, de
Jacques Doré
et deJean
Gervaise.Fait à Villemarie ce
22
sept. 1698,JEAN DOLLIER,
curé etgrand
vicaire.Les
premières canadiennes n'attendaient pas decoifferla Ste-Catherine
pour
entreprendre les luttes de la vie à deux.Jean Aubuchon
s'étaitmarié
à Marguerite Sédilot le \9 sept» 1655aux
Trois-Riviè- res avec toute la solemnitéaccoutumée. Le mariage
fut déclaré nul parce
que
Marguerite n'avait pas en- core 12ans
révolus, et qu'ellene
devait atteindre qu'au4
avril de l'année suivante.Aussi
leurma-
riage fut célébré de
nouveau
le 12 avril 1655.Lambert
Closse,major
de Montréal, natif de St- Denis deMogres,
près de Trêves,P;rance, se mariaitle 12 août 1657, à Elisabeth
Moyen.
Il n'a pas laissé de descendants masculins. Cécile, sa seule fille qui ait vécu, se
maria
en 1678 à Jac-15
ques Bizard, et er 1694 à
Raymond
Biaise, sieur des Bergères.Avec
les actes demariage
deLambert
Closse etde Pierre Gadois, rédigés en latin, les Jésuites se re- tirent de la cure de
Notre-Dame,
et sont remplacés par lesMM.
de St-Sulpice.L'année 1658
compte
18mariages
àMontréal;
et l'année 1659, 10mariages
et l'année 1660 aussi 10mariages.
Dans
cette dernière année,on
relève entre autres lesmariages
de LaurentArchambault
et deMarie
Urtebise, et laremarque
suivante :Pierre
Gadois
etMarie
Pontonnier s'étaientmariésen
1657; etdans une
lettre écrite en 1660 par l'offi- cial de l'Evêque deQuébec,
laquelle lettre fut colla- tionnée par le notaire Basset à Montréal, il est dit :Les partys n'ayant peu
consommé
lemariage mê-
me
après la Réitération de la Bénédiction Nuptiale faite parmon
susdit Seigneur,avons
déclaré le susditmariage
nul et Invalide pour et a cause de l'Impuis- sance perpétuelle cause par Maléfice et en suite per-mis aux
susdits parties se marier et pourvoirou
illeur advisera
bon
estre.Marie
Pontonnier, séparée alors de Pierre Gadois, semaria
enNov.
1660 avec Pierre Martin, lequel fut tué parles Iroquois le 24mars
1661.Une
enfantposthume
naquit de cemariage
ennovembre
suivantet le 5 Dec, la
veuve
se remariait avecHonoré Lan-
glois.
16
Cette marie
Pontonnier
avait des idéesmatrimo-
niales très-prononcées.
Le 4
Juillet \66\,Mgr Laval
parune
lettre, dont l'original est conservé etannexé au
registre, dis- pensait surl'empêchement
demariage
entreHenri
Perrin etJeanne Merrin provenu
à cause d'une certaine affinité spirituelle»A
lapage
suivante, l'acte de mariage, rédigé parM.
Souart,mentionne
qu'ily
eut aussi dispense dela publication des trois
bans pour
debonnes
raisonsconnues aux
époux.Ces bonnes
raisons n'entrent pasdans
le corps del'acte,
mais
sont notéesau
bas de la page, et se lisentcomme
suit:"Scavoir que
le dit Perrinayant
péchéavec
ladite
Jeanne Merrin
sacommère,
elle se trouvait grosse de son fait de près de huit mois, et ainsi c'étaitpour
éviterle scandale".Le
3Mai
1660, Pierre Bessonnet,meunier
con-tractait
mariage
avecMathurine
Desbordes.Trois ans
plus tard, Bessonnetavoua
a quatre citoyens notoiresdu
lieu, lesquels témoignent parune
assermentation solemnelle, pardevantM.
Souart, qu'il avait laisséen France son
épouse légitime, parce qu'elle avait la réputation d'êtresorcière.
M.
Souart ayant déclaré lemariage
nul, il fut alors permis àMathurine Desbordes
de se remarier17
a qui
bon
lui semblerait; ce qu'elle fit avecMichel Bouvier maçon
le 16Août
1663.Mais,trêve de ces citations;
on
diraitque
nos an- cêtres deMontréal
nefurentque
des renégats.Pour-
tant ils furent choisis sur le volet de par les ordres les plus formels deSa
MajestéLouisXIV,
pour aller conquérir à la civilisation les plaines de l'Amérique Septentrionale.Les
quelquesexemples que nous venons
dedonner
ne sontque
des taches qui parais- sent d'autant plus noires,que
la page est des plusblanches.
Elle serait trop longue à
énumérer
la liste deceux
qui furent les fondateurs des premières familles deMontréal
et des alentours. Mériteraient tousune mention
honorable, ces preux et ces héros, qui, luttant contre la forêt et l'Iroquois, furent ces an- ciens Canadiens, le principe de nos traditions natio-nales.
En
1666, le décret "Ne Temere"
n'était pas en- core publié.Ce
décret, en outre de sa législation sur le mariage, établitque
les fiançailles pour être valides et produire leurs effets canoniques, doivent être contractées par écrit, en présencedu
curéoù
dedeux
témoins.Pourtant, il était
mis
en pratique bienavant
sa publication, puisqu'on lit l'acte suivant :"
Le
11 Juillet 1666, ont été fêtées et solemnisécsles fiançailles de Charles
Boycr
avec MargueriteTenard,
tousdeux
de cette paroisse.En
présence18
de
Mr
Zacharicdu Puy Major,
Gilbert Barbier etDamelle Jeanne Mance
et plusieurs autresamis
communs
des parties/'Lesquels partis se mariaient le
23 novembre
sui- vant.Passons
rapidement a la troisième partie, les sépultures.C'est
en
caractères desang
qu'ont été écrites ces premières pages de notre histoire.Ce
sont bien là lestemps
héroïques de la colonie.La
lutte contrele farouche Iroquois fut des plus terribleet désastreu- se
pour
les premiers colons et soldats de la garnison.Les
actes de sépulture,quoique
courts et succincts, endonnant
toujours lacause demort
delapersonne inhumée,
formentun
nécrologe bien rempli de cesmartyrs
de la foi et de la civilisation.La
plupart sont mentionnés, soit enfantsou
adul- tes,munis
des sacrements de l'Eglise, etpresquetou- joursinhumés
lemême
jourdu
décès, et de plus si le corps est pris à la résidenceou
à l'hôpital, à lagarnison
ou
la congrégation.Comme
les autresvolumes
précédents, ils sont ouverts par lesJésuites et rédigésen langue
latine.Le
premier acte se lit et se traduitcomme
suit:En
l'andu
Seigneur 1643, le 9juinGuillaume
Boissier charpentier deLimoges,
ordinairement appelé Guillin fut tué par les Iroquois etinhumé
lemême
jourdans
le cimetière,au
confluent de lagrande
et de la petite rivière, entouré de pieux, par19
moi Ambroise
Danost, prêtre de la société de Jésus.Etle
même
jourBernard
Bcrté, de Lenge, près deLyon
enFrance
et Pierre Laforest dit l'Auvergnat,tailleur de pierre, furent tués par les Iroquois, et in-
humés
le 12 suivantdans
lemême
cimetière.Ce
premier cimetière de Montréal, de la Pointe àCallières,ad confluxum magni
et parvi fluminis,au
confluentdu
St-Laurent et la rivière St-Pierre, est bien là défini et localisé.Le
30Mars
1644 furentinhumés Guillaume
Le- bcau, JeanMattemasse
et Pierre Bigot, tués par les Iroquois. Il n'y a pas d'autre sépulture en cetteannée.
En
1645
il n'yen euque
trois, et de sauvagesseule- ment, dont l'une par le P. Isaac Jogues, et lesdeux
autres par le P.
Paul
Lejeune.En
1646, troissauvages
sontinhumés
par le P.Lejeune.
En
1647, pas de sépulture.En
1648, sontinhumés Mathurin
Boncnfant, tué par les Iroquois, et l'enfantLe Monnier.
En
1649,Jean
de Lugerat se noiedans
le fleuve St-Laurent et son corps est trouvé par desSauva-
ges.
Les
années 1651, 1652et 1653rapportent en tout neuf sépultures; dont huit furent celles deJean
Boudart, dont lafemme
Catherine Mercier fut enle- vée pour être brûlée,Léonard
Barbot,Denis Ar-
chambault,Jean
Hébert,Antoine
Roos,André Da-
20
vid, Etienne
Thibault
etMichel
Noila turent tuésdans
desengagements
contre les Iroquois, etRenat Rodou mort
demort
naturelle»Le
texte latin mentionne»dans
quelques-uns de ces actes, " percussusab
Hirocis glandeplombea
"frappé d'une balle de
plomb
par les Iroquois; ce qui indiqueque
ces barbares se servaient déjà d'arque- buses,que
l'histoirenous
dit leur être fournies parles Hollandais
En
1654,en
plein hiver, le 10 Janvier, PierreNe- veu mourant, son
corps futinhumé dans une
terre bénite denouveau,
le jardin de l'habitation, à cause de l'inondation deseaux
au-dessusdu
cimetière.Ce changement
de cimetière est indiquédans
les sépultures subséquentes jusqu'enMai
1655»Les
Iroquois,ennemis
de tous,s'acharnaient indif-féremment
à la robe noirecomme aux
laïques. Jedonne au
latinune
traduction arbitraire à l'acte suivant.En
l'andu
Seigneur 1656, le 2 Sept» versonze
heuresdu
soir, le P»Léonard Gareau,
prêtre de la société de Jésus, rendit sonâme
à Dieu,muni
de tous lesSacrements, frappé d'une balle deplomb
parles Iroquois le
30 du mois
d'Août,pendant
qu'il s'acheminait vers les régions d'en haut,dans
le but de prêcher l'Evangile,Homme doué
de vertus et desdons
privilégiés de Dieu»Le
lendemain, par moi,Claude
Pijart, prêtre de cettemême
société de Jésus,2J
il fut
inhumé dans
le cimetière,etdans
la partie ré- servéeaux
prêtres.Etcet autre rédigéen français:
Le 30 Août
1661, a été enterrédans
l'Eglise Mssre. Jacques LeMaistre, prêtreéconome
de lacommunauté
des prêtres de ce lieu âgé de44
ans, natifdu pays
deNormandie,
lequel avait été tué la veille par les Iroquois quiont emportésa tête.
Et
cet autre:"Le
13Mars
1662,nous avons
reçu nouvelle par des lettresdu Rvd.
Père leMoyne
étant en mission àOnontaghé que Mrc. Guillaume
Vignal, prêtre dela
communauté
des prêtres de ce lieu qui avait été pris par les Iroquois a l'Ile à la pierre, le25 Octobre
dernier a été tué pareux deux
jours après sa prise.Il était âgé de
40
ans."Le
3 Juin 1660,on
lit la pagemémorable du
glo- rieux fait d'armes deDolard
et de sescompagnons
qu'il serait opportun de relater,
(voyez
le fac- similépage
J70)."Nous avons
reçu nouvelles parun huron
qui s'é- tait sauvé d'entrelesmains
des Iroquois,quil'avaient prisprisonnierau combat
quis'étaitfait8joursaupara- vant contre les dits Iroquois, qui étaientau nombre
de800
et 17 français de cette habitation et4
algon- quins et environ40 hurons au
pieddu Long
Sault,que
13 denos
français avaient été tués sur la place et4 enmenés
prisonniers, lesquelsdu
depuisnous
22
avons
appris,par 4 autreshurons
quisesont sauvés, avoir été cruellement brûlés par les dits Iroquoisen
leur pays*
Or,
lesnoms
des dits françaismorts
étaient:
Adam
Daulatcommandant
âgé de 25 ans, Jacques Brassier25
ans,Jean Tavernier
dit Lalo- chetière armurier28
ans, NicolasTiblemont
ser- rurier25
ans,Laurent Hébert
dit Larivière27
ans, Alonice de Lestre chaufournier 31 ans, Nicolas Josselin25
ans,Robîrt
Jurie24
ansNous avons
appris qu'il s'estsauvé
par lesHollandais et retourné en France. Jacques Boisseau23
ans, LouisMartin
21 ans, ChristopheAugier
dit Desjardins26
ans, EtienneRobin
dit Desforges27
ans,Jean
Valets27
ans,René Doucin 30
ans,Jean Lecompte 26
ans,Simon Grenet 25
ans, FrançoisCrusson
dit Pilote24
ans."Ajoutons
"Morts au champ
d'honneur."René
Doucin, le 14enommé
des hérosdu Long
Sault, était signalé
comme témoin au mariage
de Daniel Panieren Nov
1659.Et Jean Lecomte
le15eme
assistaitau mariage
deMarin
Eurtebise aussien
1659.Il serait trop long d'enumérer textuellement les actes de sépulture des victimes des Iroquois.
Le
nombre
s'élève,dans
les registres de Montréal, de 1643 à 1666,au
chiffre de 79;dans
le quelnombre
on remarque
"le 7 Février 1662, le sieurLambert
23
CIossc sergent major de la Garnison, tué la veille parles Iroquois."
De
1655 à 1670, Pierre Vilain,Simon Richomme, Adrien
Léger,un
soldat de Lafredière,Champagne
habitant, et Pierre Rouleau, périrent de la chute d'un arbre;
on
faisaitdonc du
défrichement.De
1649 à 1671, vingt colons et soldats se noyèrent.En
feuilletant le registre,on
rencontre les actes suivants, sinon instructifs,du moins
remarquables par leur originalité:"Le
8 Février 1658 a été enterré Gilles Trottier interprète de l'habitation âgé de 30 anslequela laissépar son testament tout ce qu'il pouvait avoir en ce
pays
cy a l'Eglise deMontréal
ayant reçu tous ses sacrements.Mort
à l'hôpital."Et
cet autre, le 1er février 1659 Pierre Lcfebrc boulanger âgé de24
ansmort
a l'hôpital après avoir reçu tous les sacrements; et a laissé tout son bien a l'Eglise parson
testament.Le
31Mars
1669 a été enterré FrançoisRobin meunier
trouvémort dans
le rouet de son moulin, et le 20 mai,Simon Galbrun
trouvémort dans
laCom- mune.
L'hiver de l'an 1667 apparaît
comme ayant
ététrès rigoureux; Jean Desrosiers et François Poisson, tous
deux
soldats furent trouvésmortssur lesNeiges.Le
cimetière deMontréal
étaitcommun
pour les24
habitants des postes environnants, où,
on
le suppose,il n'en existait pas encore.
En
1576,Bernard
Delpeche, habitant de Repenti-gny,
vient ici enterrer son enfant. Jacques Deslong-champs,
habitant deLaChenaye
fait demême. Et Mathurin
deVivien
habitant deLachine
fait aussi demême. En
1675, c'estClémence
Rapin, de la Côte St-Sulpice.Sont
enterrés àMontréal
en 1677:Jean Moquin
de St-Lambert, Pierre Regnault, de St-Martin;
en
1678,
Mathurin
Bernier, habitantdu
bas de l'Isle,André
l'Espagnol habitant de Laprairie,Jean May
habitant de St-Martin,
René
Filastreau habitant de St-Francois,Magdelaine Magnain,
habitant de St-Lambert,
l'enfant deMathurin
Labelle, fermier del'Isle Jésus, et
une
autre sépulture de Boucherville;en 1679 Charles Rouillard et Charles Ptolcmée, ha- bitants de Lachine.
"
Le 29
Janvier \679
a été enterré EtienneCou-
raut Taillandier âgé de 35 ans, pris à la forge des Seigneurs/'Il
y
avaitun
irlandaisdans
la garnison en 1666
; puisque "Le
8 février a été enterré Rustique Irlan- dais soldat de laCompagnie DuGuay âgé
d'environ 35ans mort
chezMr. Bouchard."
"
Le 20
Dec. 1665 a été enterré Pierre Dalepal ditLa
Palisse soldat âgé de27
ans,mort
à l'hospital;"
je
ne
lecompte
pasdans mes
ancêtres.Nos
anciens régistrateurs avaient à coeur,dans
25
les actes de sépulture, de noter la disparition de ce
monde
d'un citoyen, non-seulement résidant etmou-
rant à Montréal,
mais
leurs vues s'étendaientdans
toute la région et s'inquiétaient aussidu
sort de tout citoyen disparu.Dans
ces cas, rien de précis n'était confirmé,mais
était annoté et
commencé
parcesmots
:"nous avons
reçu nouvelles parun
telou un
tel"
Si cesnou-
velles étaient erronées, elles étaient rectifiées.
Par exemple
les actes suivants:M
Le 22
Juin 1661nous avons
reçu nouvelles par nos françaisque
lesambassadeurs
desOugoïronnons
ontramené que Michel
Messier avait été pris aveceux
âgé de 21 ans a été brûlé par lesOneouronnons Et
ils n'ontpu nous
dire quel jour."Avec
l'annotation suivante : "depuisnous avons
eu nouvelles certaines qu'il n'est pas mort.""
Le
5 Octobre 1661, les Iroquois qui sontvenus en ambassade
et qui ontramené
neuf françaisnous
ont ditque
PierreGoguet
âgé de 34 ans qui avaitété pris par les
Onaioutchonnons
le 25 février a été tué pareux
d'uncoup
de fusil, étant à la chasse.Et
le
R.
PèreLemoyne
qui est en cepays
lànous
a assuré par lettre de lamort
dudit PierreGoguet."
A
cet acte est ajoutéune
note etnon
de lamême
écriture: "Pierre
Goguet
a depuis écrit à safemme
de la
Nouvelle
Hollande, et j'ailu la lettre."En
1663: **Nous avons
appris parMr. Le Ber
habitant de ce lieuque
lenommé
Nicolas Gosselin26
âgé de
28 ans
qu'il avait prispour un
matelot faisantun voyage
àQuébec,
avait tournédans un
canot, et s'était noyé.Son
corps n'ayantpu
être trouvé/'Le
16Novembre
\666:"Nous avons
appris deceux
qui sont revenus de la guerre contre les Iro- quoisqu'un Canot
avait tournédans
leLac Cham-
plain
ou
ont éténoyés Marc
Butinparisienâgé
d'en- viron20
ans,Ange
deNogean
aussi parisienâgé
d'environ23
ans, et Jacques Hurtaut, d'Abbevilleen
Picardie âgé d'environ25
ans."Il
y
eutdeux
incendiesen
1674, puisqu'on lit:"
Le
9mars
a été enterré le restantdu
corps de Nicolas Milet charpentier qui avait été brûlé par accidentdans
les ruines de samaison."
Et
le 15Septembre
suivant,"
ont été enterrés lesossements
dedeux
petites filles d'Etienne Benoit brûlées par accidentdans
leurmaison."
Un
autre incendie eut lieuen
1679. "Le 29
Jan- vier ont été enterrés les ossements des trois enfantsdu
Sieur Jacquesdu
Bois, trouvés après le feu qui avaitconsommé
lamaison."
L'acte suivant est plein d'instruction:
Le
19Juin 1673,A
été enterréeDemoiselleJeanne
Mance
administratrice de l'hôpital de ce lieu âgée de 66 à 67 ans, prise audit hôpital.Son Coeur
â étémis en
dépost sous lalampe
dela chapelledu
dit hôpital qui sertmaintenant
de paroisse, jusqu'à ceque
l'Egliseencommencée
soiten
étatque
l'on ap-27
porte selon sa volonté, dont acte a été fait pardevant de Sr Basset, notaire.
Cette église déjà
commencée,
cellequi occupaitune
partie de la place
d'Armes
et de la rueNotre Dame
était terminée
en
1680, puisqu'ony
enterrait à cettedate.
Le
17Juillet deladiteannée
a été enterrédans
lechoeur de la nouvelle Eglise, Messire Giles Perot, prêtre, curé
du
lieu trouvémort
d'apoplexiedans
leJardin
du
Séminaire,ou
il se préparait a dire la Ste.Messe. Et
le 9Septembre
suivant était aussi en- terrée dans la nouvelleégliseMadeleine Migcon.
Il serait trop long de citer en entier tous ces ex- traits
du
premier registre de Montréal. Pourtant ilsmériteraient tous d'être
mentionnés
etcommentés
spécialement. Jusqu'en 1680, il n'en fut faite
qu'une
seule copie.A
cette date,une ordonnance
deMr.
de Boivinet, lieutenant général de laSencchaussé aux
3 rivières, prescrivit a tous les
Curés
des paroisses depuis cette villeen montant,
de faire cotter et para- pher suivant l'ordonnance parlui-même
les registres d'état civil, de les faireen
double, d'en garderune
copie et remettre l'autreau
greffier de la juridiction royale de l'Isle de Montréal, lequel greffier était dansle
temps
le notaireAntoine Adhemar.
La
reliure de ce premiervolume
doit dater de vers1712, sil'on
en
juge par quatre autresvolumes
sub- séquents tous reliés d'unemanière
identique.On
28
y
inséra, parceque
le format s'y prêtait, le cahieroriginal de