CONTRÔLE DE L’EFFICACITÉ DE LA « TÉTRACYCLINE
»
DANS LE TRAITEMENT DE LA LOQUE EUROPÉENNE
A.
BRIZARD,
Germaine DELORMEJ.
ALBISETTICentre de
Diagnostic
et de Recherches sur les Maladies desAbeilles, École
nationalevélérinaire,
Toulouse(Haute-Garonne)
SOMMAIRE
Sept
colonies de rucherslandais,
atteintes deLoque européenne,
ont subi un traitement à la«
Tétracycline
». Sur ces 7colonies,
6 ont été débarrassées de la maladie dans un délai d’un mois.L’action est
cependant
moinsrapide
que celle de la «Dihydrostreptomycine
».INTRODUCTION
Ayant
obtenudes résultats
concordant avec ceuxrelatés
par les auteursamé- ricains, l’un de
nous concluait en10 6 1
àl’efficacité de
la «Tétracycline
» contre laLoque européenne
etil précisait
notamment que lemédicament semblait agir aussi sûrement, mais plus
lentement que l’ «Oxytétracycline
» ou que la «Dihydrostrep- tomycine
».Cette
efficacité de la «Tétracycline
», nous avons voulu lavérifier
encore, au coursde l’année 19 6 2 ,
enopérant sur colonies de
rucherslandais
oùsévissaient
lesdeux Loques
etqui
nousfournirent, grâce
àl’obligeance de leurs propriétaires, les
moyens
les meilleurs d’expérimentation.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Reconnues toutes
atteintes,
finmai,
deLoque européenne
à sondébut, les colonies reçurent,
courant
juin,
un traitement à la «Tétracycline
» utilisée à la dose totale de i,5o g par colonie(poudre
à dissoudre dans un solvant
spécial
renfermant 20p. 100d’acideascorbique
sous forme d’ascorbate demagnésium : Sanclomycine-Vitamine C),
administrée en3 fois
à 7jours d’intervalle,
à raison de 5o cg
chaque fois,
dissous au moment del’emploi
etmélangés
à 5oo ml desirop
de sucre a 5o p. ioo.Ce dernier fut mis à la
disposition
des abeilles dans des nourrisseurs d’entrée du type Boardmann.Les rayons porteurs de larves malades ne furent pas
supprimés.
Aucune colonie témoin ne fut conservée. On
peut cependant
penser, compte tenu de ce que l’on sait de l’évolution habituelle versl’aggravation
de laLoque européenne
dans les Landes d’une part, d’autre part de la calamité que furent pour les abeilles unprintemps tardif,
un été très sec et unfroid très
précoce, (gelées
dèsseptembre),
que les colonies traitées n’auraient pasguéri spontané-
ment, au moins dans leur totalité.RÉSULTATS
Les observations essentielles auxquelles
ont donnélieu les essais de même
que les résultats obtenus sontconsignés
dans le tableauci-après.
A l’examen de ce
tableau,
on nepeut
pas ne pas remarquer, toutd’abord,
quesur 7 colonies
traitées,
6 ontété
débarrasséesde la maladie
dans undélai d’environ
un mois
(... peut-être
moins pour certaines d’entreelles)
et que laguérison s’est
maintenue l’année suivante
sur5 (l’une
dessix
aété supprimée),
sans aucuneinter-
vention.
Une
colonie cependant, particulièrement faible, n’a
pasété guérie
etprésentait
encore
des
tracesde Loque européenne quatre mois après le traitement. Elle dut, d’ailleurs,
êtreréunie
avec une autre(n o 21 ).
Par
ailleurs,
lesconstatations effectuées
21jours après
la fin de lamédication
sur
les colonies
n° 21, m et32 , paraissent devoir
nous renforcer dansl’opinion émise
en
ig6i quant
à uneplus grande
lenteur d’action de la «Tétracycline
» parrapport
à
la
«Dihydrostreptomycine
».Pour être tout à
fait objectifs,
il nousfaut faire état,
enoutre, de
ce que, aucours
d’un essai de traitement
par la« Tétracycline » d’une colonie atteinte de Loque américaine,
laLoque européenne
est apparueaprès
la 2eadministration duproduit.
Il
semble donc,
commecela
ad’ailleurs été constaté
pour tousles
autresantibiotiques,
que la
Loque européenne puisse résister, parfois,
à la «Tétracycline
».Le premier contrôle après la
fin dutraitement ayant été effectué
un peu tar-divement,
aucuntémoin n’ayant été gardé et, enfin, la saison ayant été
trèsmauvaise, il
a étéimpossible de juger de l’action stimulante du médicament.
En définitive,
onpeut dire cependant
que la« Tétracycline
» s’estrévélée
d’unegrande valeur puisqu’elle
apermis
à6 colonies malades
sur7 ,
nonseulement de
guérir, mais
encorede faire,
en finde saison, malgré les
conditionsclimatiques
catas-trophiques,
unepetite récolte ( 5 , 200 kg
en moyenne parcolonie,
pourles 7 colonies
traitées) .
CONCLUSIONS
1
°) Bien absorbée
ettolérée la
«Tétracycline
» estcapable,
à la dosede 50
cgadministrés
dans5 oo
ml desirop
de sucre à50
p. 100, 3fois
à unesemaine d’inter- valle, de guérir de façon durable les colonies atteintes de Loque européenne.
2
°) Elle
intervientplus
lentement que la «Dihydrostreptomycine
» et que«
l’Oxytétracycline
»(Terramycine).
3
°)
Dansquelques
cas,elle paraît incapable d’enrayer le développement de
la maladie.
4!) D’un emploi commode, elle constitue cependant
unexcellent
moyende lutte
contre laLoque européenne,
àretenir malgré
sonprix.
Reçu pour j!ublication
enjanvier 19 6 4 .
REMERCIEMENTS
Nous sommes très heureux de remercier ici MM.
B ARSACQ
et LESTRIIUAUT de Sabres(Landes)
pour leur
compréhensive
et active collaboration.Nous remercions la « Société Parisienne
d’Expansion Chimique » qui
a bien voulu nous fournirgracieusement
le médicament nécessaire à cetteexpérimentation (Sanclomycine).
SUMMARY
a TETRACYCLINE » AS A CONTROL MEASURE FOR EUROPEAN FOULBROOD
The authors had confirmed the effectiveness of
Tetracycline
on 7colonies of Landes hive bees.Syrup
once a week for 3weeks gave alasting
cure of infectedcolonies, although
its action was slo-wer than those of
Dihydrostreptomycine
andOxytetracycline (Terramycine).
In certain cases Tetra-cycline
seemed unable to check thedevelopment
of the disease.RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE
BxiZnttn