DE QUELQUES MALADIES NUTRITIONNELLES DU PORC
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE
A. RÉRAT
Station de Recherches sur
l’Élevage
desPorcs,
Centre national de Recherches
zootechniques,
I. N. R.A.,
78 -
Jouy-en-Josas
RÉSUMÉ
Cette revue
rapporte
lesplus
récents travaux concernant un certain nombre de maladies nutritionnelles.N’y
ont pas été décrites les maladies surlesquelles
peu de données nouvelles exis- tent, ainsi que celles où le facteurnutritionnel,
tout enjouant
un rôlecertain,
n’est pas le seulen cause
(rhinite atrophique,
ulcèresgastro-oesophagiens, entérites,
certainsproblèmes
d’inferti-lité et de
stérilité)
et certaines affections telles lamyopathie
exsudativedépigmentaire,
connuepar ses lésions mais sans
symptômes apparents
chez le vivant.Les maladies relatées ici ont été classées en 2
grands
groupes suivantqu’il s’agissait
de désor-dres liés à la
composition
de la ration ou bien de désordres liés à l’utilisation durégime
par l’animal.Parmi les
premières,
il fautcompter
lesdéséquilibres
nutritionnels : carencesénergétique
ouazotée
(expérimentales
ounaturelles),
excèsénergétique
ouazoté, déséquilibres portant
sur le calcium et lephosphore,
anémie par carencemartiale,
carencecuprique, parakératose
liée à lacarence de
zinc, hypervitaminose A, dystrophie
musculaire liée auxdéséquilibres
nutritionnels entre vitamineE,
sélénium et acides gras insaturés. Parailleurs,
lerégime peut
créer des into- xications alimentaires liées à laprésence
dans lerégime,
devégétaux
contenant des substancestoxiques (gossypol
du cotonnotamment),
de moisissures tellesl’aflatoxine,
ou de substances contaminantes.Parmi les
secondes,
onpeut
citer les maladies par défaut d’utilisationdigestive qui
abou-tissent le
plus
souvent à des diarrhées nonspécifiques
ouspécifiques, susceptibles
dedégénérer (syndrome entérotoxémique colibacillaire).
Entrentégalement
dans ce cadre les troubles méta-boliques
liés à la carence englucides
ou à leur mauvaise utilisationmétabolique
chez le toutjeune
animal
(hypoglycémie
dunouveau-né).
INTRODUCTION
Les relations entre la nutrition et la
pathologie
sontmultiples :
0
L’ingestion,
insuffisante ouexcessive,
de diversprincipes
nutritifspeut
être en soi lacause de
changements pathologiques.
(
*
)
Textecomplet
d’un rapportgénéral présenté
auCongrès
mondial vérérinaire de Mexico(août 1971 ).
0 Elle
peut
rendre les animauxparticulièrement
sensibles à des maladies non nutrition-nelles,
microbiennes ouvirales,
et d’unefaçon plus générale,
à touteagression physique, chimique
ou
biologique,
en réduisant les moyens de défense del’organisme.
a
Enfin,
la maladiequi
s’installe dans unorganisme peut
elle-même être àl’origine
d’unemodification des besoins ou de leur couverture.
C’est essentiellement le
premier aspect qui
feral’objet
de laprésente
revue. Ne seront traitéesdans ce thème que les maladies essentiellement nutritionnelles et seront laissées de côté certaines affections où le facteur nutritionnel
peut jouer
un certainrôle,
mais où il n’est pasunique (cas
de la rhinite
atrophique,
des ulcèresgastrooesophagiens,
desentérites,
desproblèmes
d’infertilité et destérilité).
Les maladies nutritionnelles et
métaboliques
au sens strict sont liées :- soit à des
imperfections
de la ration(déséquilibres quantitatifs
etqualitatifs, indispo- nibilité, présence
de certaines substancestoxiques),
- soit à une mauvaise utilisation
digestive
oumétabolique
par l’animal de rationsprésumées convenables,
notamment lors dechangements
derégime (sevrage),
ou d’autresagressions.
Leur
apparition
est facilitée par des facteursphysiques, chimiques
etbiologiques susceptibles
de modifier la
disponibilité
desprincipes alimentaires,
ou les besoins del’animal,
ou sa consom-mation_(SCRIMSHAW, 19 68).
‘ Ce
sont ces diverspoints qui
vont successivement êtreanalysés
en ne détaillant que les maladiesayant
faitl’objet
d’études au cours des toutes dernières années.I. -
DÉSÉQUILIBRES NUTRITIONNELS
(EXCÈS, CARENCE, MANQUE DE DISPONIBILITÉ)
ET INTOXICATIONS ALIMENTAIRES
I. I. -
DÉSÉQUILIBRES
NUTRITIONNELSi. i i. Azote et
énergie
I
. III.
Insuffisances.
Énergie.
Les
problèmes peuvent
découler des méthodes actuelles d’alimentationqui préconisent
larestriction alimentaire de l’animal en croissance en vue de l’obtention d’une carcasse
maigre,
ou de la truie en
gestation
pour économiser la nourriture. On constate ainsi des effets directs de la restrictionénergétique,
et des effets indirectspouvant
se traduire par des carences en d’autresprincipes
alimentaires(azote, vitamines).
Sur le
plan
de lacroissance,
une restrictionénergétique
se traduit par une diminution de la vitesse de croissance et del’adiposité
desanimaux,
et dans certaines conditionslorsqu’elle
n’est pas
trop marquée,
par une amélioration de l’efficacité nutritionnelle(V AIZSCHOU13ROEK
etal., 19
6 7
).
Une insuffisance secondaire de matières azotéespeut survenir
naturellement si l’onn’aug-
mente pas leur taux dans les
régimes
dans desproportions
convenables pour couvrir les besoins.Il faut
noter,
enoutre,
que, dans cesconditions,
unepartie
des matières azotées durégime
estdérivée de son utilisation
anabolique
aux fins desynthèse
musculaire et sert à couvrir une fraction de ladépense énergétique (RÉ RAT
etal., 1971 ) (tableau 1 ).
Sur le
plan
de lareproduction,
une restrictionénergétique importante
durant lagestation
provoque une diminution du
pourcentage
des mises bas ainsi que dupoids
desporcelets
à lanaissance et au sevrage
(B AKER
etal., 19 6 9 ). Cependant lorsqu’elle
estmodérée,
cet effet néfastene se retrouve
plus (SnLMON-LECncvEUR, rg6 5 ;
BnxEa etal., i 9 6 9 ;
FROBISH etal., 19 66)
etpermet
une économieimportante
de nourriture. Ce fait est illustré dans le tableau 2.Des résultats
quelque
peu différents sont obtenus par VERMEDAHL et al.(ig6g) qui
consta-tent
qu’une
réduction modérée de la consommation durant lagestation
provoque une diminution du nombre deporcelets
et de leurpoids
à la naissance. Cette restriction alimentairepeut,
si l’onne
prend
pas deprécautions,
créer des déficiences secondaires en certainsprincipes
alimentaires tels que la vitamine A(P EO , 19 6 5 ) :
il fautrappeler
à cesujet
que le taux de vitamine A néces- saire parkilogramme
derégime
varie en raison inverse del’apport journalier
de nourriture.Azote.
Chez l’animal en
croissance,
les déficiences observées naturellement neportent généralement
pas sur les matières azotées totales dont le taux est
généralement
suffisant et conforme aux recom-mandations
(N.
R.C., i 9 68 ;
A. R.C., 19 6 7 ).
Elles s’adressentplutôt
à certains acides aminés variables selonl’origine
et latechnologie
depréparation
des alimentsprotidiques
utilisés. On sait ainsi que la déficienceporte
sur les acides aminés soufrés dans le cas desrégimes
à base demaïs-soja (W ADD ELL, 1958), d’orge-féverole (HENRY
etRÉRAT, i g 6 g )
ou sur lalysine
dans lecas de
régimes
mil-arachide(Rnrr J anrr
etal., i 9 6 4 ), orge-coton (HiNTz
etH EITMAN , 19 6 7 ), orge-
arachide
(RÉ RAT
etL OUGNON , i 9 6 5 ).
Lesrégimes
à base de céréales nonsupplémentées
par un alimentprotidique
concentré sont déficients enplusieurs
acides aminés. Ils’agit ainsi,
chez lePorc en
finition,
de déficiencesportant
sur lalysine
pour le blé(J AMBOR , i 9 6 9 ;
RÉxnr etHENRY, ig6g)
ou pour le mil(J ENSE rr
etal., 19 6 9 ),
delysine
et de méthionine pourl’orge (T HIER
etBRUNE, 19
6 9
),
delysine
et detryptophane
pour le maïs(B AKER
etal., i 9 6 9 ).
Chez le Porc encroissance, l’orge,
le blé ou le maïssupplémentés
en divers acides aminés(méthionine, lysine, thréonine, tryp- tophane)
sont aussi efficacesqu’un régime
standard(MU LLER
etRozMA N , i 9 68).
La déficience en
protéines
ou en acidesaminés, quand
elle estlégère,
se traduit par une dimi- nution de la vitesse decroissance,
du rendement alimentaire et par unecomposition corporelle inadéquate
sans que les animaux soient réellementmalades ; plus prononcée,
elle provoque uneémaciation,
del’anémie,
del’hypoprotéinémie,
et un oedèmegénéralisé (G ALLA GHER, 19 6 4 )-
C’est ainsi que la
majorité
des anémies chez le porcpeut
être attribuée à une déficienceproti- dique ;
20p. 100des casayant
pourorigine
une carence martiale(LirrDT, 19 6 2 ). On constate éga-
lement une
atrophie
des viscères et des tissusépithéliaux,
une infiltrationgraisseuse
du foieparfois
suivie de nécrose et uneatrophie
dupancréas (G ALLAGHER , 19 6 4 ).
Le contenu d’acidesaminés libres dans le sang est
modifié,
le facteur limitant durégime
étant révélé par la très faible modification de son tauxplasmatique après l’ingestion
durégime (M ITCHELL
etal., I 9 68 ;
HoL- LIS,1967 ;
Plcx etMEADE, 1970 ).
En cas dedéplétion protidique complète,
la concentrationplasmatique
de laplupart
des acides aminésindispensables diminue,
surtout celle de laleucine,
de l’isoleucine et de la valine
(C UPERLOVI C
etS TOSIC ,
1970 ; GRIMBLE etWHITEHEAD, IC]70) ;
il en est de même de la concentration
d’a117llmlne,
GRIMBLEetW HITEHEAD , 19 6 9 ;
TUMBRESONet
al., 19 6 9 )
et defi-globulines (N I xoLIC
etal., 19 6 9 ).
L’influence de la restriction azotée durant la
gestation
de la Truie sur sesperformances
dereproduction
a étélargement
étudiée au cours des dernières années. Selon SALMON- LEGAGNEUR
( 19 6 5 ),
RIPPEL et al.( I g6 5 ),
une réductionimportante
du niveau ou de laqualité
des matières azotées n’a aucune influence néfaste sur la taille de la
portée,
ni sur sonpoids
ousa vitalité. Des résultats
analogues
ont été trouvés par LIVINGSTO:vE et al.( 19 66),
HAWTON etMEADE
(1971),
FROBISH Et al.( 19 66)
et HOLDEN et al.( 19 68).
POND et sonéquipe (POND
etal., 19
68
a etb, 19 6 9 )
ont pu montrer en outrequ’à
condition d’être administréaprès
lapériode
denidation de l’oeuf
( 20 e
au 24ejour
degestation)
unrégime
sans azote ne modifiait en rien lesperformances
dereproduction
des truies. L’administrationprolongée
de cerégime
durant toute lagestation produisait
toutefois une diminution dupoids
desporcelets
à la naissance(mais
nonde leur
nombre),
une réduction de leur vitesse de croissancepost
natale sansqu’il
y ait réduction du nombre des cellules de certains organes comme le cerveau(tabl. 3 ).
Si la réduction de
l’apport
azoté survient enpériode
delactation,
on constate alors une dimi- nution de laproduction
laitière et parconséquent
dupoids
desporcelets
au moment du sevrage(S
ALMON -L EG AGN EU
R, I9 6g ;
HOLDEN etal., I9 68 ;
RIPPEL etal., I96j).
Étude expérimentale
desinsuffisances énergétiques et/ou
azotées.C’est surtout dans des conditions
expérimentales qu’ont
étéétudiées,
defaçon
trèssysté- matique,
selon unetechnique
mise aupoint
par MCCANCE( 19 6 0 ),
les insuffisancescaloriques et/ou
azotées chez le porc encroissance,
afin de mieuxcomprendre
lesphénomènes
liés au « ma-rasme » et au kwashiarkor chez l’Homme
(W IDDOWSON , I c)6H).
Les déficiences créées sont trèsdrastiques puisque
les animauxâgés
d’un anpèsent
5 à 6kg (carence énergétique)
ou de Io à 16kg (carence protidique progressive),
alors que les animaux témoinspèsent
entre 150 et r8okg.
Lesanimaux
présentent
un certain nombre d’anomalies. Ceuxqui
sont carencés enprotéines
sontplus
gras que les animaux sous-alimentés : ils ont unpoil clairsemé ;
ils sontanémiques,
alorsque les sous-alimentés ne le sont pas ; leur foie est gras et gros, alors que celui des sous-alimentés est
petit
et noirâtre. Sans êtreoedémateux,
les deuxtypes
d’animauxprésentent
un excès deliquide
extracellulaire. Le métabolisme des sous-alimentés estplus
faible que celui des carencésen azote
(M C C ANCE
etM OUNT , 19 6 0 ) ;
enoutre,
lerapport
des acides aminés nonindispensables
aux
indispensables
dans leplasma
estaugmenté (W IDDOWSON
etW HITEHEAD , I9 66 ;
GRIMBLE etW HITEHEAD , 19 6 9 ).
Les animaux ne sont pas réellement malades etpeuvent
restaurer leurpoids
dans la mesure où la carence ne dure pastrop longtemps (M C C ANCE , 19 68). Cependant, beaucoup
d’entre eux meurentaprès
un an(tabl. 4 )
car ils deviennent sensibles à des infections à base demicroorganismes
commensaux(W IDDOWSON , I9 68).
Par
ailleurs,
une étude trèscomplète
des lésions et troubles créés par une carence enprotéines
a été réalisée par
l’équipe
de PLATT(P LA TT
etC ll., 19 6 4 ; P LATT , I9 68 ; HEAR D , I9 68 ; S TEWA RT, I
g68).
Ces auteurs fournissent un certain nombre derenseignements complémentaires
de ceux del’équipe
de WIDDOWSON :- les
poids
des organes des porcs carencés enprotéines exprimé
enpourcentage
dupoids
du corps, sont
plus proches
de ceux d’animauxplus jeunes
de mêmepoids (témoin « poids c)
que de ceux d’animaux normalement alimentés de mêmeâge (témoin « âge n).
- La
composition
des tissus des animaux carencés enprotéines
est modifiée : la teneur erL eauaugmente,
il seproduit
undépôt
delipides
dans le foie.- l’anémie
provoquée
par la carence enprotéines
estprévenue
par administrationde pro-
téines de
plus
haute valeurbiologique,
ou par addition deprotéines supplémentaires.
- Certaines enzymes voient leur concentration diminuer
(amylase
etphosphatase
alca-line)
ouaugmenter
dans le sérum(transaminase) ;
- Le tractus
gastro-intestinal
et lepancréas
exocrine sont modifiés dans leur structuremacroscopique
etmicroscopique.
Ladigestibilité apparente
de l’azotediminue, ce phénomène
étant accentué
lorsqu’à
la carenceprotidique s’ajoute
l’administration d’un excèsglucidique.
Il
n’y
acependant
aucune preuve d’une modification des sécrétionsenzymatiques.
- Toutes les
glandes
endocrines voient leurmorphologie
et leurhistologie
se modifier sous l’effet d’une carence azotée. Cette modifications’accompagne
dechangements fonctionnels,
cer-taines sécrétions hormonales étant
perturbées.
Il en résulte desperturbations marquées
du méta-bolisme,
notamment de celui des sucres. Selon ces auteurs(P LATT
etal., 19 6 4 )
lesrégimes
de trèsfaible valeur
protidique provoquent
une diminutionprécoce
de la sécrétioninsulinique
et unediminution
compensatrice
de l’activitéanti-insulinique
del’hypophyse,
ces deuxphénomènes
n’étant pas
synchronisés.
La fonctionthyroïdienne
estégalement réduite,
mais la sécrétion cortico- surrénalienne n’est pas modifiée. Ceschangements expliquent pourquoi
les tests desurcharge
de
glucose,
ou de toléranceinsulinique
sont modifiés chez les animaux carencés enprotéines.
- Parmi les nombreuses autres modifications
signalées
par PLATT et al.(i 9 6 4 ),
il fautsouligner
cellesportant
sur lesystème
nerveux centralqui
se traduisent par diverssymptômes
de
dysfonctionnement
nerveux.Ces
changements s’accompagnent,
chez lesjeunes animaux,
d’une diminution descapacités d’apprentissage qu’on
nepeut
restaurer par la suite parapport
azoté normal(POND et al., r 9 66a) ;
B
ARNESet
al., 19 68 ;
BARNES etal., 1970).
Enfin,
il fautsignaler
que chez lejeune adulte,
des alternances dejeûne complet
et de réali-mentation
provoquent
desdommages apparemment
irréversibles dusystème
cardiovasculaire(JOHNSON, 19 66a).
i. II2. Excès.
Il faut tout d’abord
rappeler qu’un
excès de calories accroît sensiblement lesphénomènes
de déficience azotée
(P LATT
etal., i 9 64 ;
POND etal., 19 66)..
Par
ailleurs,
lePorc,
commel’Homme,
estsujet, lorsqu’il prend
del’âge,
à des affections detype
athéromateux observées naturellement ou obtenuesexpérimentalement
à l’aide derégimes
riches en
lipides.
On sait ainsi(G ETTY , 19 6 5 )
que l’artériosclérose commence chez le porcâgé
demoins d’un an
et,
parsuite,
se trouveprésente
chez les porcsayant plus
d’un and’âge.
Chez lesanimaux
plus âgés
nourris d’eaux grasses, LUGINBUHL( 19 66)
a tenté de décrire les différents stades de lamaladie,
ycompris
les lésions très avancées : cet auteur a pu montrer que, chez lePorc,
l’artériosclérose progresse avecl’âge, puisque
les lésions sontbeaucoup plus
sévères chez les animauxâgés
que chez lesplus jeunes.
Deschangements
artérioscléreux sont trouvés dansl’aorte,
ilsoccupent
une surfaceimportante
de l’intima. Dans certainesparties
dusystème
arté-riel, l’épaississement
de l’intima provoque un rétrécissementmarqué
de la lumière artérielle. Des lésions obstruantespeuvent
se trouverfréquemment
dans les artérioles cérébrales avec une insuf- fisance vasculaire allantjusqu’à
la nécroseischémique
ainsi que dans lescoronaires,
mais sansconséquences
fonctionnelles dans ce cas. Sur leplan expérimental,
les affections detype
athéro-mateux sont liées à la
présence
dans lerégime
degrandes quantités
delipides
et éventuellement de cholestérol(RowsELL
etal., 19 66).
Selon ces auteurs et selon MORELAND et al.( 19 6 3 ),
lapré-
sence de cholestérol n’est pas nécessaire à
l’apparition
de cestroubles,
mais elle lesfavorise ;
l’ac- tion du taux azoté sur les lésions est inexistante(GREER
etal., 19 66).
Rappelons,
parailleurs,
que l’excès deprotéines
dans lerégime (tabl. 5 )
exerce une actiondéfavorable sur la consommation et la
croissance,
sans modifier l’indice de consommation. Parcontre, l’adiposité
des animaux est fortement diminuéelorsque
s’élève le tauxazoté,
mais ce faitpeut
être lié à la diminution de consommation(SuGnxnxn et al., 19 6 9 ).
Rappelons
enfin que les excès d’amino-acides se révèlent néfastes auxperformances
zootech-niques (RÉ RAT
etL OUGNON , ig66 ;
HENRY etal., rg 7 i),
sans toutefois créer de troubles caracté-ristiques
car les dosesutilisées,
mêmeexpérimentalement,
n’ontjamais
été aussi élevées que chez le Rat(G ODIN , 19 6 7 , HARPER, i 9 6 4 ).
Unexemple
en est donné dans le tableau 6(HENRY
etal.,
1971).
1
. 12.
Minéraux, oligo-éléments
et vitaminesLes
déséquilibres
lesplus fréquents,
étudiés au cours des dernièresannées,
concernent le calcium et lephosphore,
le fer et lecuivre,
la vitamineA,
la vitamine E et le sélénium.1
. 121.
Déséquilibres portant
sur le calcium et lephosphore.
D’une
façon générale,
on saitqu’il peut
exister troisgrands types
de lésions osseuses liées à des carences alimentaires : leurorigine
réside :- soit dans un défaut de la matrice
protéique (ostéoporose)
- soit dans un défaut de minéralisation de la matrice
(ostéomalacie
etrachitisme)
- soit dans une
« résorption
» osseuse excessive(ostéofibrose)
Chez le
Porc,
on connaît des casd’ostéoporose expérimentale
liée à une carenceprotéique (P
LATT
etS TEWART , 19 6 2 ;
PRATT etMcCnrrcE, 19 6 4 ) :
l’os est raréfié et de densité moindre que normalement. L’ostéomalacie chezl’adulte,
le rachitisme chez lejeune
sont liés à une déminé- ralisation del’os,
due à une carence en calcium ou en vitamine D : on les a crééesexpérimenta-
lement chez le Porc en croissance
(MCC ANCE
etDI CKERSON , 19 6 2 )
et chez la Truie engestation (A
BRAMOV
, 1970 ). Enfin, l’ostéofibrose, généralisée
oulocalisée, correspond
à uneostéolyse
exa-gérée,
liée à unhyperparathyroïdisme
secondaire : la causeprincipale
réside dans un défaut de calciumou/et
un excès dephosphore.
A noter que la rhiniteatrophique
est souvent confondueavec
l’ostéodystrophie
fibreuse(B ESANÇON , 1971 ).
Les
symptômes
et lésions associés aux déficiences en calcium et enphosphore
sont connusdepuis longtemps
et ont faitl’objet
de nombreusesdescriptions (C UNHA ,
1957 ;DurrNE, 195 8).
Récemment,
STORTS et KoESTrrEx( 19 6 5 )
ont étudié lesconséquences
de l’administration d’unrégime
carencé à la fois en calcium et enphosphore : après
4 semainesd’ingestion
de cesrégimes,
il
apparaît
dessignes
divers de faiblesse et del’ataxie ;
l’animal nepeut plus
selever, présente
un
appétit
réduit et un taux de croissancefaible,
ainsi que del’hyperesthésie.
Il seproduit
desfractures des os
longs,
et une incurvation des membres. Lesquelette
est moins minéralisé et ilse
produit
des lésions osseuses considérées commetypiques d’ostéodystrophie
secondaire à unhyperparathyroïdisme.
La réhabilitation se fait dès rétablissement d’unapport phosphocalcique
correct.
Lors de déficiences
portant
seulement sur le calcium(S TORTS
etK OESTNER , x 9 6 5 ),
il appa- raît en peu detemps ( 10
à 24jours)
une raideur des extrémitéspostérieures
et unerépugnance
à la station debout. Il
n’y
a pas defractures,
mais la minéralisation des os est réduite. Il seproduit
une activité accrue de la
thyroïde.
Selon PLONAIT( 19 6 7 )
lediagnostic
différentielpeut
se réaliserà l’aide d’un
dosage
de calcium dans le sang. Parailleurs,
desprécisions
sont fournies par Rys et al.( 19 6 7 - 19 68)
sur les modifications de croissance et decaractéristiques
tissulaires créées par une déficienceexpérimentale
duphosphore :
la vitesse de croissance estdiminuée,
l’indice de consom-mation est moins
bon,
et l’os contient moins de minéraux chez les animaux déficients enphos- phore,
cequi correspond
aux résultats de CROMWELLet al.( 1970 ),
mais se seproduit jamais
enpratique.
Le
poids
des divers organes est modifié lors de carencescalciques
ouphosphorées (M ILLER
et
al., 19 6 7 a) :
pour unâge
donné(six semaines) ,
lepoids
de laplupart
des organes estgénérale-
ment réduit en valeur
absolue,
sauf en cequi
concerne lessurrénales,
lors d’une carence en cal- cium ou en vitamineD ; exprimé
en fonction dupoids vif,
il y a aucontraire, augmentation
dupoids
relatif des organes et desglandes
notamment des surrénales.Toutefois, le poids
relatif dufémur et de la côte
augmente
en cas de carence enphosphore
alorsqu’il
resteinchangé
en cas decarence en calcium et en vitamine D. Les
dosages
dans le sérum(M ILLER
etal., I9 6 2 , I9 6¢ b) indiquent
un manqueprimaire
de calcium dans ces deux carences, alors que dans la carence enphosphore,
on trouve un excès de calcium utilisable(M ILLER
etal., 19 6 4 a) :
il est ainsi évident que la carence enphosphore
a un effetplus
direct sur la croissance des tissus non osseux que n’en a la carence en calcium.Les relations entre calcium et
phosphore
sontimportantes
à considérer : on pensegénérale-
ment que le
rapport Ca/P
dans lerégime
se situe entre 1,1 et 2,3(A.
R.C., 19 6 7 ). Cependant,
lerapport Ca/P
devient d’autantplus critique
que le taux dephosphore
ou de calcium estplus
faible :
ainsi,
onpeut
constater une diminution desperformances
de croissance avec unrapport Ca/P
inférieur à 2et un taux dephosphore
faible(C HAPMAN
etal., 19 6 2 ) ;
parcontre,
unrapport
de 3,2n’a aucun effet néfaste sur les
performances
ou la résistance de l’oslorsque
le taux dephos- phore
est de o,5 p. 100(M ILLER et al., 19 6 2 ). Inversement,
unrapport P
inférieur à Ia des consé--Ë!
quences d’autant
plus dramatiques
que la teneur en calcium durégime
est inférieure aux besoins.En
général,
unrapport supérieur
à 2 estpréférable
à unrapport
inférieur à I(G UEGUEN ,
com-munication
personnelle).
A noter
qu’il
existe uneperturbation génétique
del’absorption
du calciumqui peut
créerun rachitisme grave à 5
semaines,
dont lessymptômes
ne rétrocèdentqu’en présence
de trèslarges
doses de vitaminesD,
Iooo foissupérieures
à la normale(P LONAIT , 19 6 5
a,I9 6 9 ;
HARMEYERet
P LONAIT , 19 6 7 ;
MEYERetP LONAIT , 19 68).
Par
ailleurs,
les causes nutritionnellespouvant
être àl’origine
deparalysies
ou de boiteriessont énumérées dans leur ensemble par
T RUIJEN ( 19 6 3 ).
1
. 122.
Déséquilibres portant
suv lefe y .
Les travaux concernant l’anémie du
porcelet
sont très nombreux : ils ont étépassés
en revuepar SEAMER
( 19 66)
et par BRAUDE( 19 6 4 ).
Ils’agit
d’une maladieimportante
dujeune
porc, dont une des causesprincipales
est la carence en fer associée à des conditionsd’élevage
intensifen milieu confiné.
Cependant,
d’autres carences nutritionnellespeuvent
contribuer àl’apparition
de cette
dernière,
notamment le déficit enprotéines,
lié à uneinappétence
ou à un taux insuffi- sant dans lerégime (T UMBLESON
etal., 19 6 9 ).
Selon LINDT( 19 6 2 )
uncinquième
des cas d’anémieest lié au manque de fer.
Quoi qu’il
ensoit,
cette affection provoque despertes économiques importantes
dues à lamortalité,
la morbidité et la réduction de la vitesse decroissance,
surtoutdurant les mois d’hiver. Les
signes cliniques
sontcaractéristiques : pâleur,
accélération de larespiration,
diarrhée et mort ; le tauxd’hémoglobine
et le nombre deglobules
rouges sontréduits,
le foie
présente
des lésions dedégénérescence
et lerythme cardiaque
s’accélère et on assiste à la constitutiond’épanchements
séreux(S EAMER , 195 6) ;
enoutre,
les animaux sontplus
sensiblesaux toxines bactériennes
(O SBORNE
etD AVIS , I9 68).
Près de cent
publications
ont été consacrées à cette maladiedepuis 19 6 0 .
A noterparticu-
lièrement la
description qui
en a été faite parD VORAK ( 19 6 4
a,b, c,)
et par Rusov et al.( I9 68).
Ce
qui
a leplus
retenu l’attention deschercheurs,
c’est le traitement de cette maladie. C’est ainsi que certains auteurs ont étudiél’injection
de diverscomplexes polysaccharidiques
defer,
notam-ment le fer dextran :
(B OLLWAHN
etS CHULTEN , I9 64 ; D AB I JA
etal.,
Ig66 ;D VORAK , 19 6 0 , 19 6 4 d
U
NSHELMet
P REHN , I g6 4 ; N ANU , I9 6q. ;
TALBOTetS WENSO N, I g6 3 ;
BARTKO etG DOV I N , I g66 ;
WI N DEL
S et
C IL., I9 66 ; POLI DO RI, I9 6o ;
HENRY etal., 196 1 ; GLAWISCHNIG, 1966; T SCHIDERER , I
g66 ; C AVALLO , 19 6 3 ) ;
legluconate
de fer(G AV RIC ENKOV , 19 66) ;
lecomplexe
fer-citrate d’am- monium(K ERNKAMP
etal., I9 6 2 ).
Le fer dextan est surtoutcomparé
à d’autres sels defer,
admi-nistrés oralement :
gluconate
de Fe(C HANEY
etB ARNHART , I9 6 4 ),
fumarate(C HA N EY
et B.4R:VHARTI9
64 ;
1 BURKE etal., 19 6 4 b ;
SMIDT etS CHEVEN , I9 6¢ ; T OWLERTON , 19 68),
lactate(C HANEY
etB
ARNHART
, I g6q. ;
TUREK etH A IG E R, 19 6 4 ),
oxalate(KO VA CS
etal., 1 9 68), pyrophosphate (B AR -
BER
et
al., I9 60 ; B UYSSE , 19 6 2 ;
CARREDUetal., I9 66),
sulfate(TUR EK
etH A I G ER, I9 6 4 ;
TUREKet
ST E IN ACKE R, 19 6 7 ;
LE DiviDICH etC IL,
1970; CARREDU etl ll., I9 66).
Unexemple
en est donnédans le tableau 7. La
supplémentation
par le ferinjectable
maintient l’hématocrite à un niveausupérieur
au niveau leplus élevé ;
l’évolution de la teneur enhémoglobine
est en toutpoint
iden-tique
à celle de l’hématocrite.Le
gluconate
eninjection
a étécomparé
au sulfate administré oralement(N IKOLAENKO , 19 6 7 ).
Enfin,
la valeur de diverscomposés
administrés oralement a étécomparée :
sulfate et citrate d’ammonium(H ARMON
etal., 19 6 7 ),
sulfate et derrocène&dquo;(G OLBERT
etMARTIN, I96 4 ). Enfin,
diverses combinaisons de
comparaisons
ont été effectuées parAX KKERMANS
et BAARS( 19 6 7 ),
B OLLWAHN
et
U EBERSCHAR , ( 19 6 9 ) ;
TUREKetSTEIN A C KER , I9 6 7 ; SEVKOV 1 C
et1VIURG A S K I ( I9 6 3 ).
D’autres auteurs ont tenté de
prévenir
l’anémie duporcelet
en administrant à la Truie durant lagestation
et la lactation divers sels defer,
soit par voie orale sous forme de citrate de choline(S
MITHWICK
etal., 19 6 7 ),
difumarate(BÜRKE et al., 19 6 4
a etb ;
CHANEY etB AR N HAR T, ( 19 6 3 ) ;
3SEVÊIK
etM ÜLLER , 19 6 7 ) ,
enit par voie intra-musculaire sous forme de fer dextran(Bu y ssE,
i 9
62 ;
LEUILLET etS ALMO N-L E G AG N EUR , i 9 6 9 ).
Il estprésumé
que le transfert du fer se fait par l’intermédiaire du lait de Truie(C HANEY
etB ARNHART , 19 6 3 ),
mais le transfert réalisé semble insuffisant pour couvrir les besoins desporcelets (L EUILLET
etS ALMON -L EGAGNEUR , i 9 6 9 ) (tabl. 8).
Le rôle de la carence en cuivre dans
l’apparition
dusyndrome anémique
est discuté(S MITH
et
D EANS , Ig6 9 ;
SUTTLEetM ILLS , I9 66b).
L’administration de fer à haute dose
( 0 ,6 g/kg
depoids vif)
provoque dessymptômes
d’in-toxication,
très bien décrits par CAMPBELL( I 9 6 I ) : vomissements, tremblements, hyperpnée,
incoor-dination, paralysie
du trainpostérieur,
ou convulsionstétaniques
et mort. Ces effetstoxiques
seraient dus soit à des lésions de la muqueuse
digestive,
soit au taux très élevé de fer dans leplasma sanguin.
Unejaunisse
et des lésionshépatiques
sontsignalées
par BLANFORD et LODGE( I9
66).
Cette intoxication seproduit plus
facilementlorsque
lerégime
est déficient en vitamine E(BoLLwnxN
etU EBERSCHAR , I9 6g) :
ce faitpeut
être en relation avec une affinité accrue du musclesquelettique
pour le Fe(P ATTERSON
etal., 19 6 7 , I9 6 9 ). Quoi qu’il
ensoit,
la mort desporcelets
causée par le fer dextran est
prévenue
par l’addition de vitamineE,
mais la mortalité liée à l’in-gestion
de fortes doses de sulfate de fer ne l’est pas.(ToLLERZ, I9 6 5 ;
LANNEK etT OLLER z, I9
6z).
La toxicité estplus marquée lorsque l’apport
dephosphore
est insuffisant(O’D ONOVAN
et
al., 19 6 3 ) : ainsi,
une dose de 500o p.p.m. de Fe n’est pastoxique
pour le porc enprésence
de0
,6
à I,zo p. 100dephosphore.
A noter que certainespréparations
de Fe sont strictement incom-patibles (B OLLWAHN
etU EBERSCHAR , 19 6 9 ).
1
. 123.
Déséquilibres povtant
sur le cuivve.Le cuivre constitue un élément essentiel à l’établissement d’une
hématopoïèse
convenableet à la
prévention
d’une anémie nutritionnelle.Élément
constitutif de diverses enzymes, il esten outre
impliqué
dans le métabolisme de diversprincipes
nutritifs(L AHEY
etal., I952 ).
Outrel’anémie,
sa carence provoque un ramollissement desarticulations,
un fléchissement excessif desjarrets,
une déformation des membres antérieursqui
deviennent inutilisables(N.
R.C., I g68).
Des travaux récents montrent que la mort
peut
survenir parrupture
de l’aorte par suite d’une modificationchimique
des tissus de ce vaisseau(K IMBALL
etal., I9 6q ;
WEISSNIAN etal., 19 6 3 ).
Ces
symptômes apparaissent précocement
chez lesporcelets quand
les mères ont elles-mêmes reçu unrégime
pauvre en cuivre(CANCILLA
etal., 19 6 7 ).
Par
ailleurs,
on saitqu’à
doses modérées( 125
à 250p.p.m.),
le cuivreprésente
une actionaccélératrice sur la croissance et améliore l’efficacité alimentaire
(B RAUDE , I9 6 5 ).
A
plus
fortesdoses,
le cuivre se révèletoxique
et un certain nombre de travaux ontpermis
d’étudier sa toxicité
(S WART , 19 66 ;
ALLCROFT etal.,
1961 ; ALLEN etH A I2 DING , I ()6 2 ).
Certainsdes
signes
d’intoxication(dépression
decroissance, jaunisse,
anémiemicrocytaire hypochro- me) qui apparaissent après 4 semaines d’ingestion
derégime
à 750 p.p.m. de cuivre rétrocèdent lors de l’addition de 500 p.p.m. de Zn ou de 750 p.p.m. deFe;
un excès de calciumest,
parcontre,
favorisant en raison du déficit de zincqu’il
provoque(S UTTLE
etM ILLS , 19 66
a etb). L’apparition
éventuelle de
signes
d’intoxicationcuprique
chez des porcs recevant desrégimes
à 25o p.p.m. de cuivre utilisé comme stimulant decroissance,
serait ainsiexpliquée
par un tauxtrop
faible dc fer et de zinc et un tauxtrop
élevé de calcium : la sécurité d’unesupplémentation
par le cuivreexige
donc la correction du
déséquilibre
de ces facteurs.1- I24.
Déséquilibres portant
sur le zinc.En alimentation
animale,
le zincjoue
un rôle trèsimportant
dont les diversaspects
ont étérevus par SELZE
( 1971 ).
La carence en cet élément provoque une maladiecutanée,
laparakéra- tose,
caractérisée par une diminution de la vitesse decroissance, malgré
unappétit intact,
parl’apparition
deplaques rougeâtres
sur lesparties
inférieures desmembres, plaques
devenantsuintantes et confluant pour constituer des
placards
de croûtesnoirâtres, puis
s’étendant ensuitesur tout le corps. Au dernier
stade, l’appétit diminue, l’amaigrissement
devientprononcé
et lamort survient dans le marasme.
Récemment,
leschangements biochimiques, squelettiques
etallométriques
liés à cette maladie ont été décrits par MILLER et al.( 19 68).
Les mâles castrés sont moins sensibles que les femelles ou les mâles entiers(L IPTRAP
etal., ig6g).
Le taux de zincnécessaire pour
prévenir
cette maladie estgénéralement
estimé à 50 p.p.m. dans unrégime
bienéquilibré
par ailleurs(A.
R.C., 19 6 7 ). Cependant,
ce taux nécessairedépend
de certainsprin- cipes alimentaires, parmi lesquels
il faut citer le taux decalcium,
laprésence
d’acidephytique
etde vitamine D ainsi que le taux et
l’origine
desprotéines (A.
R.C., 19 68). Ainsi,
la diminution dedisponibilité
du zinc due auxprotéines végétales
vient de la formation d’uncomplexe-zinc- phytate-calcium-magnésium
insoluble aupH intestinal ;
l’absence dephosphore phytique
dansles
protéines
animales est au contraire un facteur favorable àl’absorption
du zinc(S ELZE , 1971 ).
Avec des rations à base de
caséine,
les besoins en zinc du porc en croissance seraient de 20p.p.m.environ, quantité
que l’on trouvepratiquement
dans cetteprotéine (SxANKLIN et al., I9 68 ;
SMITHet
al., 19 6 2 ) ;
parcontre,
des rations à base desoja
renfermant de 16 à4 6
p.p.m. de zincpeuvent
provoquer dessymptômes
de carence en zinc dontl’apparition
estprévenue
paradjonc-
tion de 30 à 60p.p.m. de
zinc,
cequi
semble prouver que laquasi
totalité du zincprésent
dans lesoja
seraitindisponible (P LUMLEE
etal., I9 6o ;
SMITHetal., 19 6 2 ).
Un excès de calcium( 1 , 5
p. 100environ) ajouté
à desrégimes
à base deprotéines végétales
détermine uneaugmentation
de l’inci-dence
d’apparition
de cessymptômes :
il suffitd’ajuster l’apport
de zinc à loo-i5o p.p.m. pour obtenir un retour à la normale(H OEKSTRA ,
I955 ; TUCKER etS ALMON ,
1955 ;BuYSSE, I g6o ;
PLUMLEE et
C ll.,
I()60 ; MILOSAVLJEVIC etl ll., 196 4 ; ÎIVKOVIC, 196 3 ).
A notercependant
que l’excès de calcium ne modifie en rien la rétention du zinc(M ORGAN
etal., 19 6 9 ).
Al’opposé,
l’excèsde calcium n’a que peu d’effet dans des
régimes
à base deprotéines
animales danslesquelles
pour- tant le taux de zinc est faible(O BERLEAS
etal., 19 6 2 ).
Si l’onajoute
à ces derniersrégimes
del’acide
phytique,
on constate une fortedépression
de croissance(O BERLEAS
etal., 19 6 2 ;
PLUMLEEet
al.., 19 6 0 ).
Ce fait est illustré dans le tableau 9.Les effets néfastes de l’acide
phytique
sontprévenus
non seulement par l’addition dezinc,
mais
également
parautoclavage
dusoja,
ou par addition de 450 p.p.m. d’unagent chélateur,
l’acideéthylènediamine tétracétique, qui
libère le zinc lié(S MITH
etal., 19 6 2 )
et ceci est montré dans le tableau io.Par
ailleurs,
certains métaux se révèlentantagonistes
du zinc. Ainsi MILLERet al.( 19 6 7 b)
notent
qu’en augmentant
le niveau du zinc dans lerégime,
on diminue la rétention et la concen-tration tissulaire du
cuivre,
cequi peut permettre
deprotéger
éventuellement l’animal contre une intoxicationcuprique
par l’addition d’unsupplément
de zinc.De la même
façon,
le fer et le zinc seraientantagonistes :
unesupplémentation
associée fer- zinc(ioo
p.p.m. de fer et 75p.p.m. dezinc) produit
uneaugmentation
de croissance moindre chez des porcs atteints deparakératose qu’une supplémentation
constituéeuniquement
de zinc(HoE-
FERet
al., ig6o) ;
la concentration en fer du foie est diminuée lors de l’addition de 400 p.p.m. de zinc à la ration(Cox
etHALE, 1 9 62).
L’action du cadmium est controversée : certains auteurs le considèrent comme
antagoniste
du zinc
puisque
son addition à unrégime
pauvre en zinc renforce lessignes déjà
existants deparakératose (H ENNIG
etal., 19 6 4
a,b, c,) ;
d’autres au contraire démontrent que le cadmium estincapable
de provoquer dessymptômes
de déficience en zinc chez des porcs recevant desrégimes
à faible taux de
zinc, malgré
uneperte importante
depoids :
ce faitsignifierait
que l’actionprin- cipale
de ce métal chez le porc ne résiderait pas dansun antagonisme
du zinc(POND
etal., 19 66 b),
Par
ailleurs,
MÀNSSON( I9 6 4
a,b,
c,d, I9 6 5 )
a étudiésystématiquement
les relations entrel’apparition
de laparakératose,
la teneur en zinc durégime
et lacomposition
de la floredigestive,
notamment sur le
plan
des clostridies.Enfin,
il fautrappeler
que le zinc ne se révèletoxique qu’au-dessus
de taux relativementélevés, supérieurs
à Iooo p.p.m.(BRINK
etal., 1959 ).
1
. 125.
Déséquilibres portant
sur la vitamine A.La carence en vitamine A est bien connue et les
symptômes
en ont été très bien décrits par PALLUDAN
( 19 66) : boiterie, paralysie,
crasse chez l’animal en croissance ;reproduction réduite, mortinatalité
chez la truie. L’intervention de cette carence dans l’eczéma est discutée(B EHRENS , 1
9 6
5 ; JOH NSON , I966b).
Un très
grand
nombre de travaux aporté
ces dernières années sur les troubles causés parune
hypervitaminose
A liée parexemple
à un mauvaismélange
d’aliments(G ROOTEN
et LOGTEN-BERG
,
19 6 9 ). Après
administration derégimes
contenant I Ioo 00o UI depalmitate
de vita-mine
A,
certains porcs meurent en 14jours,
d’autres offrent dessignes d’empoisonnement
en21
jours : poil hérissé,
peau squameuse,irritabilité, larmes, gonflement
des articulations dujarret, parfois
de celle du coude et du genou,hémorragies pétéchiales
sur l’abdomen et lesmembres, présence
de sang dans l’urine et lesfèces,
tremblements etperte
du contrôle despattes.
Al’autopsie
on note la
présence d’hémorragies
dans lesjarrets,
l’intestin et les reins et lesmétaphyses
os-seuses sont
décalcifiées ;
cessymptômes apparaissent
d’autantplus
tôt que la dose utilisée estplus élevée,
aucunsigne n’apparaissant après
8 semaines chez des animaux recevant 220 ooo U/kg
de
régime
ou moins(A NDER SON
etal., 19 66).
Cesrenseignements
sont confirmés par d’autres auteurs(P RY OR
etal., I969 ; DOBSON, I96g ;
HURT etal., I966 ;
WoLxE etal., 19 68) qui
notenten outre la démarche
caractéristique
des animauxintoxiqués, précisent
la nature des lésions osseuses ethépatiques,
notamment l’accroissementmarqué
du taux de vitamine A dans leplasma.
1
. 126. Vitamine E, sélénium et acides gras insatuvés.
L’ingestion
par le Porc derégimes
contenant de fortesproportions
d’acides gras insaturés(huile
de foie de morue : DODD etN EWLING , I g6o ;
huileapportée
naturellement par les céréales :T
HA
r‘vELIN, 19 6 0 )
estsusceptible
de provoquer une série desymptômes
et de lésionsapparais-
sant le
plus
souvent simultanément(SWAHN
etTHAFVELIN, 19 6 2 ).
On constate ainsil’apparition
d’une
dégénérescence
musculaire(OBEL, 1953 )
associée trèsfréquemment
à une élévation du tauxplasmatique
de la transaminaseglutamique-oxalacétique (M AGNUSSON
etO RSTADIUS , 19
6 3
; T ANHUAMPAA , I g6 5 ;
LANNEK etal., 19 6 1 ).
Ilpeut également
seproduire
unehépatite diététique (OBEL, 1953 ),
unemicro-angiopathie
souvent située dans le musclecardiaque (Z WART
et
H ARDING , I9 6q.)
maiségalement
ailleurs(GRANT, 1961 ; MouwEN, 19 65,
SENK etB OHM , 19 6 7 )
avec une concentration très faible de vitamine E
(LIN DBE RG
etS IREN , 19 6 5 )
de vitamine A(B EH -
RENS et
H ILL , 19 68), parfois
une décolorationjaunâtre
de tissuadipeux (S KOVGAARD , 19 6 0 ).
Elles