MECA 1855 Thermodynamique et Energ´etique
Solutions de la s´eance 2
Exercice 1 - Variation d’entropie d’un solide
Le corps analys´e ´etant un solide, il n’y a pas de distinction entre chaleur sp´ecifique
`
a pression constante et chaleur sp´ecifique `a volume constant en premi`ere approximation.
En effet, la pression d’un solide se ram`ene uniquement `a l’application de forces par unit´e de surface. Imposer ainsi une augmentation de temp´erature en contraignant le volume `a rester constant ou la pression `a rester constante revient exactement au mˆeme pour des corps solides indilatables et incompressibles. En toute rigueur, il faudrait cependant tenir compte de la l´eg`ere dilatation du solide et diff´erencier l´eg`erement les Cp et Cv mais la diff´erence est vraiment n´egligeable. En cons´equence, Cp = Cv = C. Donc, le processus de chauffe d’un solide peut ˆetre consid´er´e tant isobare qu’isochore, ce qui permet le calcul suivant :
T ds=dh−v dp T ds=du+p dv
T ds = dh=du=c dT T dS = dH =dU =C dT
∆S = R2
1 C dT
T = 125.48 ln 373
273
= 39 [J/K]
Exercice 2 - Calculs d’entropie
Questions a : Un gaz parfait est caract´eris´e par le fait que les chaleurs sp´ecifiquescp et cv ne varient pas avec la temp´erature et la pression. Par cons´equent, on peut au moins affirmer que ce gaz n’est pas parfait mais est soit id´eal, soit quelconque ! Il vous faut une seconde affirmation pour montrer que ce gaz est id´eal :
dh= ∂h
∂T
p
dT + ∂h
∂p
T
dp
du= ∂u
∂T
v
dT + ∂u
∂v
T
dv
Il faut que les seconds termes de ces deux ´equations soient nuls simultan´ement pour pouvoir affirmer que ce gaz quelconque r´epond en plus `a la loi des gaz parfaits (valable tant pour les gaz id´eaux que pour les gaz parfaits).
∂h
∂p
T
= 0
∂u
∂v
T
= 0
La loi d’´evolution du Cv est ´evidememnt de la forme suivante avec le R molaire : Cv = (a−n R) +b T
ou, avec le R∗ massique :
Cv = (a−M R∗) +b T Questions b :
∆S =
Z 2 1
dS = Z 2
1
1
T (dH −V dp) = Z 2
1
Cp
dT T
∆S =
Z 2 1
adT T +
Z 2 1
b dT =a ln T2
T1
+b (T2−T1)
∆S = 7.95 J
K
Questions c :
C¯p|T01 = 1 T1
Z T1
0
CpdT
C¯p|T02 = 1 T2
Z T2
0
CpdT
C¯p|TT2
1 = 1
T2−T1
Z T2
T1
CpdT
= 82.95 J
K
Questions d : On peut soit utiliser la d´efinition de l’enthalpie soit passer par l’utilisation duCp moyen.
D´efinition de l’enthalpie
∆H = Z 2
1
CpdT = Z 2
1
a dT + Z 2
1
b T dT
= a(T2−T1) +b T22−T12 2
= 2.5 [kJ]
Utilisation duCp moyen
∆H= ¯Cp|t02t2−C¯p|t01t1 = 2.5 [kJ] Exercice 3 - Transformations en syst`eme ferm´e
Il est important de se rappeler la diff´erence entre les ´equations d’´etat et les ´equations de transformation. Les ´equations d’´etat sont des relations qui relient entre elles les propri´et´es thermodynamiques d’un corps `a un ´equilibre donn´e, tandis que les ´equations de transfor- mation informe sur le chemin suivi pour passer d’un ´etat d’´equilibre `a un autre.
L’´equation d’´etat la plus connue est celle des gaz parfaits qui exprime une relation entre les variables de pression, volume massique et temp´erature :
p V =M R∗T ⇒ p v=R∗T
Un ´etat thermodynamique (monophasique) ´etant enti`erement d´efini par deux variables grˆace aux relations d’´etats (un couple (p,T) ou (p,v) ou (T,s)), les ´equations de transfor- mation expriment simplement une relation entre ces deux variables au cours de la trans- formation. Par exemple, les transformations de type polytropiques sont donn´ees par la relation suivante, si les chaleurs massiques peuvent ˆetre consid´er´ees comme constantes :
p vm = constante
o`u m est le coefficient polytropique. Une transformation polytropique r´epond `a l’hypo- th`ese suivante : l’augmentation d’entropie est proportionnelle `a l’augmentation d’´energie interne (ou d’enthalpie). Dans le cas o`u l’augmentation d’entropie est nulle,m est ´egal au coefficient de Poisson ; il est unitaire quand la transformation est isotherme, etc etc.
Le coefficient de Poisson se d´efinit comme suit :
Coefficient de Poisson =γ ≡ Cp
Cv = cp
cv =
7 2R∗
5
2R∗ = 1.4 pour tout Gaz Parfait diatomique Et en rappelant la relation entre les chaleurs sp´ecifiques et la constante des Gaz Par- faits :
R∗ =cp−cv = R Mm ⇒
J kg K
1. Transformation 2-3 : m = 1 (isotherme)
1 2 3
Pression [bar] 0.8 1.18 0.8
Temp´erature [K] 348 516 516
v [m3/kg] 1.25 1.25 1.85
∆ s [J/kg K] 0 281.4 393.9
D´etermination des caract´eristiques du point 1 Par la loi des gaz parfaits :
T1= p1v1
R∗ = 348 [K]
D´etermination des caract´eristiques du point 2
La transformation est isochore :v2 = v1. De plus, on nous donne la chaleur apport´ee au syst`eme durant la transformation. Du premier principe de la thermodynamique, on tient :
∆U =Q+We=Q−M Z
p dv+Wf =Q
en supposant que la transformation se fait en syst`eme ferm´e sans travaux de frottement.
Il est tr`es important de faire attention `a ne pas utiliser le raccourci : ∆H =Q provenant des simplifications de l’´equation du travail en syst`eme ouvert !
∆T = Q M cv
= q cv
= 167 [K]
La loi des gaz parfaits nous permet de trouver la pression au point 2 : p2= R∗T2
v2
= 1.18 [bar]
D´etermination des caract´eristiques du point 3
La transformation 2-3 ´etant isotherme :T3 = T2et la transformation 3-1 ´etant isobare : p3 = p1. On compl`ete le tableau via la loi des gaz parfaits :
v3= R∗T3
p3 = 1.85 [m3/kg]
D´etermination des variations d’entropie En partant des relations de l’entropie
T ds=du+p dv et T ds=dh−v dp Transformation 1-2 isochore :
ds= du+p dv
T = cvdT
T ⇒ ∆s= +281.4
J kg K
Transformation 2-3 isotherme : ds= dh−v dp
T = −v dp
T = −R∗dp
p ⇒ ∆s= +112.5
J kg K
Transformation 3-1 isobare : ds= dh−v dp
T = cpdT
T ⇒ ∆s=−393.9 J
kg K
La d´etermination du travail moteur est faite l´eg`erement plus loin dans l’exercice.
2. Transformation 2-3 : m = 1.2
Les caract´eristiques des ´etats 1 et 2 ne sont pas modifi´ees par la transformation 2-3 qui les suit. Par contre, les caract´eristiques thermodynamiques suivantes seront affect´ees par le changement de transformation.
La loi de transformation d’une transformation polytropique s’´ecrit : p vm=cste
Donc pour la transformation 2-3, on trouve : p2v1.22 =p3v31.2 ⇒ v3 =v2
p2
p3 1.21
= 1.74 m3
kg
La temp´erature au point 3 s’obtient par la loi des gaz parfaits.
T3 = p3v3
R∗ = 485K
Le calcul d’entropie au point 3 se fait `a partir des nouvelles caract´eristiques calcul´ees et via la transformation isobare 3-1 :
∆s3→1 = Z 1
3
cp TdT −
Z 1 3
v
Tdp=−cpln T3
T1
=−328.3 J
kg K
1 2 3
Pression [bar] 0.8 1.18 0.8
Temp´erature [K] 348 516 485
v [m3/kg] 1.25 1.25 1.74
∆ s [kJ/kg K] 0 281.4 328.3
3. Transformation 2-3 : m = 0.8 Le raisonnement est identique :
p2v0.82 =p3v30.8 ⇒ v3 =v2 p2
p3
0.81
= 2.03 m3
kg
La temp´erature au point 3 s’obtient par la loi des gaz parfaits.
T3 = p3v3
R∗ = 618K
Le calcul d’entropie au point 3 se fait `a partir des nouvelles caract´eristiques calcul´ees et via la transformation isobare 3-1 :
∆s3→1 = Z 1
3
cp TdT −
Z 1 3
v
Tdp=−cpln T3
T1
=−492.4 J
kg K
1 2 3
Pression [bar] 0.8 1.18 0.8
Temp´erature [K] 348 516 618
v [m3/kg] 1.25 1.25 2.22
∆ s [kJ/kg K] 0 281.4 492.4
4. Justification graphique
Calculs des travaux moteurs des trois cycles Le travail moteur peut ˆetre calcul´e comme l’aire enferm´ee dans le diagramme p-v ou dans le diagramme T-s. On peut cependant aussi simplement calculer le travail moteur associ´e `a chaque transformation :
Pour le cycle de base (avec m = 1 soit la transformation isotherme) :
wm,tot.=wm,1→2+wm,2→3+wm,3→1
wm,tot.=− Z 2
1
p dv− Z 3
2
p dv− Z 1
3
p dv
Z 2 1
p dv = 0 kJ
kg
car isochore Z 3
2
p dv = Z 3
2
R∗Tdv
v =R∗T ln v3
v2
= 58 kJ
kg
Z 1 3
p dv = p(v1−v3) =−48 kJ
kg
wm,tot./m=1= 0−58 + 48 =−10 kJ
kg
Pour le cycle 2 (avec m = 1.2) :
Z 2
1
p dv = 0 kJ
kg
car isochore Z 3
2
pdv = 1
m−1p2v2
"
v3,m=1.2 v2
1−m
−1
#
= 46.8 kJ
kg
Z 1 3
pdv = p(v1−v3,m=1.2) =−38.6 kJ
kg
wm,tot./m=1.2 =−46.8 + 38.6 =−8.2 kJ
kg
Pour le cycle 3 (avec m = 0.8) :
Z 2 1
p dv = 0 kJ
kg
car isochore Z 3
2
pdv = 1
m−1p2v2
"
v3,m=0.8
v2
1−m
−1
#
= 76.2 kJ
kg
Z 1 3
pdv = p(v1−v3,m=0.8) =−63.2 kJ
kg
wm,tot./m=0.8 =−76.2 + 63.2 =−13 kJ
kg
La comparaison de 3 r´esultats du travail moteur montre que c’est lors de la transformation avec m = 0.8 que le fluide fournit le travail moteur le plus important. Ceci est confirm´e visuellement par l’analyse graphique :
Lorsqu’on regarde les aires parcourues par les trois cycles, on se rend imm´ediatement compte que l’aire parcourue lors de la transformation `a m = 1.2 (courbes rouges) est inf´e- rieure `a celle parcourue lors de la transformation isotherme et l’est encore plus compar´ee
Fig. 1: Repr´esentation des transformations dans un diagramme p-v
Fig. 2: Repr´esentation des transformations dans un diagramme T-s
`
a la transformation `a m = 0.8 (courbes vertes).
Le cas m = 1 correspond au cycle qui permet de produire le plus de travail moteur `a partir d’un environnement `a temp´erature constanteT2. Le cas m = 0.8 permet de produire plus de travail, mais moyennant l’acc`es `a une source de chaleur de temp´erature sup´erieure
`
a T2. Dans ce cas, le travail fourni aurait pu ˆetre plus grand, en prolongeant la compres- sion isochore jusqu’`a une plus haute temp´erature, et en effectuant ensuite une d´etente isotherme.
Notons qu’on n’a pas consid´er´e ici les rendements des cycles propos´es, mais uniquement le travail moteur produit.
Exercice 4 - Cycle de transformations en syst`eme ferm´e
Dans cet exercice, des transformations en syst`eme ferm´e sont r´ealis´ees dans un cycle. On rapp`ele les diff´erences que cela implique sur le calcul du travail moteur (la d´emonstration a ´et´e effectu´ee dans le cours de FSAB1302 - Chimie 2) :
Cycles ferm´es de syst`emes ferm´es :wm =− I
p dv
Cycles ferm´es de syst`emes ouverts :wm = + I
v dp
Etape 1 - calcul de la masse de fluide
L’application de la loi des gaz parfaits au point 1 du cycle nous permet de trouver la masse de fluide pi´eg´ee dans chaque transformation. Ce fluide ´etant un gaz parfait (air), sa masse molaire vaut approximativement : 28.96×10−3[kg/mol] :
p1V1 =M R∗T1 ⇒ M = p V
R∗T = p V
R
MmT = 1.161 [kg]
Etape 2 - calcul des caract´eristiques en 4
L’objectif de cet exercice est de montrer que les calculs du cycle peut se r´ealis´e autant dans le sens horlogique qu’anti-horlogique. Ainsi, on conseille de commencer les calculs par la d´etermination de la pression au point 4 :
V4 = 1 p4 = R∗T4M
V4 = 1.33 [bar]
Etape 3 - calcul des caract´eristiques en 2
La transformation ´etant isotherme en syst`eme ferm´e et le gaz parfait, le premier prin- cipe se r´eduit `a :
∆U =Cv∆T = 0 =Q+Wm=Q− Z
p dV ⇒ Q= Z
p dV
La transformation ´etant isotherme, la loi d’´evolution s’exprime simplement comme p(v) = constantev . L’application de cette loi d’´evolution nous donne :
Q= Z
M R∗T dV
V =M R∗T ln V2
V1
V2 =V1 exp Q
M R∗T = 0.2516 [m3]
On aurait aussi pu commencer le calcul par la d´etermination de la pression en partant d’un raissonnement bas´e sur la d´efinition de l’enthalpie : On tire la diff´erentielle suivante :
H =U+p V ⇒ dH =dU +p dV +V dp Coupl´ee `a l’´equation du premier principe en syst`eme ferm´e :
dU =dQ+dWe=dQ−p dV +dWf
Et comme, la transformation est isotherme en gaz parfait, la variation d’enthalpie est nulle. En supposant les frottements n´egligeables :
dH =dQ+V dp ⇒ M cpdT = dQ+V dp 0 = −138000 +
Z
M R∗T dp p
0 = −138000 +M R∗T ln p2
p1
On peut facilement en d´eduire la pression au point 2 de ce cycle :
ln p2
p1
= − 138000
1.161× 28.96 108.3145−3 ×300
⇒ p2 = 3.975 [bar]
La loi des gaz parfaits permet le calcul du volume : V2= M R∗T2
p2 = 0.2516 [m3] Etape 4 - calcul des caract´eristiques en 3
La transformation 2-3 ´etant isochore et connaissant la temp´erature au point 3, on d´etermine facilementp3 via la loi des gaz parfaits :
V3 = 0.2516 [m3] p3 = R∗T3
v3 = 5.299 [bar]
Etat p [bar] T [K] V [m3] S [J/K]
1 1 300 1 0
2 3.975 300 0.25 ?
3 5.3 400 0.25 ?
4 1.33 400 1 ?
Etape 5 - calcul des variations d’entropie Pour une transformation isotherme :
dH =T dS+V dp ⇒ ds=−R∗dp p
∆s1−2 =−396 [J/kg K] ∆s3−4 = +396 [J/kg K]
∆S1−2=−396×1.161 =−460[J/K] ∆S3−4= +396×1.161 = 460[J/K]
Pour une transformation isochore :
dU =T dS−p dV ⇒ ds=cv dT T
∆s2−3 = 206.6 [J/kg K] ∆s4−1=−206.6 [J/kg K]
∆S2−3= 206.6×1.161 = 240 [J/K] ∆S4−1=−206.6×1.161 =−240 [J/K]
Etat p [bar] T [K] V [m3] s [J/kg K] S [J/K]
1 1 300 1 0 0
2 3.975 300 0.25 -396 -460
3 5.3 400 0.25 -190 -220
4 1.33 400 1 206 240
Etape 6 - calcul du travail du cycle
Le travail moteur dans un cycle ferm´e s’exprime de la fa¸con suivante : wm,tot.=−
I p dv
Le travail effectu´e par le cycle est la somme des contributions des quatre transforma- tions :
Wm,1−2 = −M
Z 2 1
p dv=−M R∗T1ln v2
v1
= 138 [kJ]
Wm,2−3 = −M
Z 3 2
p dv= 0 [kJ]
Wm,3−4 = −M
Z 4 3
p dv=−M R∗T3ln v4
v3
=−185 [kJ]
Wm,4−1 = −M
Z 4 1
p dv= 0 [kJ]
Le travail moteur vaut donc :Wm =−47 [kJ].
Du premier principe de la thermodynamique :
W +Q= ∆U ⇒ Z
p dv+q+wf = ∆u
Q1−2 = Z
p dV =− Z
V dp=M R∗T1ln p2
p1
=−138 [kJ] Q2−3 = ∆U =Cv(T3−T2) = 83.3 [kJ]
Q3−4 = M R∗T3ln p4
p3
= 185 [kJ] Q4−1 = Cv(T1−T4) =−83.3 [kJ]
Etape 7 - calcul du rendement du cycle
Le rendement du cycle repr´esente ce que l’on a retir´e du cycle pour la quantit´e d’´ener- gie qu’on lui a fournie. Dans notre cas, en ayant fourni des apports de chaleur lors des transformations 2-3 et 3-4, on r´ecup`ere le travail moteur du cycle. On a donc transform´e de l’´energie d’une source chaude en de l’´energie sous forme de travail moteur et sous forme de pertes `a la source froide.
η = Qc−Qf
Qc = +185 + 83−138−83
+185−83 = 0.175
Ce r´esultat est compar´e au rendement de Carnot qui repr´esente le meilleur r´esultat qu’un cycle aurait pu r´ealiser en travaillant entre ces temp´eratures. On voit imm´ediatement que notre rendement lui est bien inf´erieur ce qui nous rassure imm´ediatement sur la validit´e de nos calculs.
ηc= 1−Tf
Tc = 0.25