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Quelques propriétés des moteurs à gaz étudiées par le diagramme entropique
Bernard Brunhes
To cite this version:
Bernard Brunhes. Quelques propriétés des moteurs à gaz étudiées par le diagramme entropique. J.
Phys. Theor. Appl., 1901, 10 (1), pp.309-325. �10.1051/jphystap:0190100100030900�. �jpa-00240510�
309
QUELQUES PROPRIÉTÉS DES MOTEURS A GAZ
ÉTUDIÉES PAR LE DIAGRAMME ENTROPIQUE;
Par M. BERNARD BRUNHES.
Gibbs a préconisé l’introduction en thermodynamique d’un dia-
gramme différent du diagramme classique de Clapeyron, et que,
depuis quelques années, certains ingénieurs (~), à la suite de Bel-
paire, emploient couramment dans l’étude des machines thermiques.
Ce diagramme consiste à prendre pour variables, non plus le volume spécifique v et la pression p, mais l’entropie S (rapportée à l’unité
de masse) et la température absolue T.
Pour un corps bien déterminé et bien étudié, gaz parfait, gaz réel, mélange de liquide et de vapeur, il n’est pas toujours facile, mais il
est toujours possible, de passer des variables (v, p) aux variables (S, T). Nous n’insisterons pas sur le détail de ces changenlents de
variables (2) , et nous abordons tout de suite les propriétés essentielles du diagramme (S, T), dont nous verrons ensuite l’application aux
moteurs à gaz.
1
i. Admettons d’abord que le corps considéré ne subisse que des modifications réversibles. A chaque instant, la quantité de chaleur
qu’il emprunte à l’extérieur est :
Si une courbe AB (fig. 1) représente la suite de ses divers états dans le plan (S, T), la quantité de chaleur dQ est représentée par
l’aire du rectangle MiVI’PP’ compris entre l’élément de courbe MM’,
sa projection sur l’axe des S et les deux ordonnées ~ZP, MTB Il
s’ensuit que la chaleur empruntée le long de la modification finie AB
est donnée par l’aire AabB. 0~2 a pour la chaleur lc~ représentation (1) Voir, notamment, les articles de M. Boulvin dans La Revue de Mécanique,
t. I, p. 22 et suiv. ; 1897.
(2) Pour un gaz parfait on a les deux formules :
.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0190100100030900
310
graphique qu’on avait pour le t~°azcciZ dans le diagram1ne de Cla-
peyron.
Et c’est là le principal intérêt du diagramme nouveau. Considérons
un cycle CEDF (~’zg. 2). La chaleur empruntée par le système évo-
Fm. 1. FIG. 2.
luant aux sources chaudes est donnée par l’aire du rectangle curvi- ligne CED~c. La chaleur cédée par lui à l’extérieur, c’est-à-dire
aux sources froides, est donnée par l’aire DFCed. La différence,
c’est-à-dire la chaleur disparue ou transformée en travail, est l’aire
de la courbe fermée CEDF. Cette aire représente par là même, à un facteur près, le travail accompli par le système.
La conclusion est que le rendement de la machine thermique qui
fonctionne suivant ce cycle est le rapport de l’aire de la courbe, à l’aire totale CEDdc. Il sera, en général, aisé de voir sur la figure même, et sans calcul, C01nm.ent varie le rendement par une déforma-
tion de la courbe figu)-ative.
2. Rien n’est plus simple, dans le diagramme entropique, que la
représentation d’un cycle de Carnot. Une ligne isothermique est évi-
demment représentée par une horizontale ; une ligne adiabatique (ou isentropique) par une verticale. Donc le cycle de Carnot est figuré
par un rectangle parallèle aux axes coordonnés.
f° Compression adiabatique AB, élevant la température de T~ à Tl , (Pg. 3) ;
2° Communication de chaleur à la température constante T~ de la
chaudière ;
311 3° Détente adiabatique, productrice de travail, CD, refroidissant le fluide jusqu’à la température T2 du condenseur ;
4° Communication de chaleur, par le fluide, au condenseur à la
température fixe T 2 ~DA).
La chaleur prise par le fluide à la chaudière est, le rectangle HBCI,
la chaleur cédée au condenseur, le rectangle HAD I ; le rendement
est évidemment :
3. Dans le diagramme (S, T), les lignes d’égal volume v
=CtB
et d’égale pression p = Ce, seront des courbes dont les directions
FIG. 3.
en un point sont toutes deux dans le même angle DAB (fig. 4)
des deux lignes isothermique et adiabatique passant par ce point.
(1; On peut remarquer que tout cycle, formé par une courbe inscrite dans le
cycle rectangulaire de Carnot, et correspondant, par suite, aux mêmes tempéra-
tures extrêmes, donne un rendement inférieur à celui du cycle de Carnot. Cela
est évident
surle graphique.
312
Il suffit de remarquer que, dans le diagramme ordinaire, le fais-
ceau des deux lignes isothermique et adiabatique comprend à son
intérieur les deux lignes V
=Cle et p = C~, ou est compris tout
entier entre elles.
II
4. Cela posé, rappelons les principes de la théorie des moteurs à gaz 1’ ) .
Nous suivrons pas à pas le remarquable exposé qu’a donné de
cette théorie M. L. Marchis, dans un cours public professé en 1899-
1900 à l’Université de Bordeaux (2). Ce cours n’est pas seulement un
exposé des connaissances antérieures, mais, sur un grand nombre
de points, il rectifie des opinions erronées, trop généralement admises, et donne des aperçus nouveaux du plus haut intérêt.
Nous examinerons successivement le moteur à explosion ordinaire (moteur Otto, cycle Beau de Rochas), le moteur à explosion avec
admission limitée, du type Charon, et le moteur à combustion sous
pression constante (moteur Brayton).
.
Le moteur Otto est, comme la plupart des moteurs à gaz, un moteur quatre ter~2~s ; c’est-à-dire qu’il faut deux allées et venues
du piston pour constituer un cycle complet. Dans la première course (directe) du piston, le mélange explosif est aspiré et introduit dans le cylindre. Dans la seconde course (rétrograde), la soupape d’ad- mission étant désormais fermée, le mélange explosif est comprimé
dans une cavité, creusée, peut-on dire, dans la base du cylindre, et qu’on appelle la chambre de compression. Dans la troisième course
(directe), l’explosion a lieu au début, sensiblement à volume cons-
tant, puis le mélange des gaz brûlés et échauffés se détend en chas- sant le piston et produisant du travail utile. Dans la quatrième
course (rétrograde), les gaz s’échappent dans l’atmosphére. Dans la
(1) Il est à peine besoin de rappeler que tout ce qu’on dit des moteurs à gaz
s’applique aux moteurs à pétrole. Le même moteur, dans la pratique, sert sou-
vent comme moteur à gaz ou comme moteur à pétrole. Dans le second cas il présente un organe supplémentaire, le ca~~ôu~°aleur, qui est un réservoir à pétrole
où barbote l’air avant son admission dans le cylindre: l’air chargé de vapeur de pétrole joue ici le rôle du mélange d’air et de gaz d’éclairage.
(2) NI. Marchis a réuni ces leçons en un volume, qui va paraître chez Gauthier- Villars, sous le titre : Leçons su~~ les ~~~otem°s à gaz, Pl’oressées el la Faculté des Sciences de Bo~°cleaux.
--Ce livre. ne peut manquer d’être, à bref délai, un livre classique.
’
313 troisième course seule, on produit un travail extérieur positif; dans
les autres, on produit un travail extérieur négatif ou presque nul :
de là, la nécessité d’avoir un volant de masse considérable pour don-
ner quelque régularité au mouvement.
A vrai dire, on n’a pas ici, comme dans le cas de la machine à vapeur, un cycle fermé ; car les gaz rejetés à la quatrième course ne
sont pas identiques aux gaz aspirés à la première. Néanmoins, l’in- dicateur de Watt, monté sur un pareil moteur, tracera un diagramme
en (v, ~~), et l’étude de ce diagramme sera instructive. On trouvera des reproductions de diagrammes réels dans les traités classiques,
comme celui de M. Witz,.
C’est ici qu’intervient le rôle de ce que l’école de Hirn appelle la
théorie générique d’un moteur thermique. Par opposition à la tlzéoî-ie
e~~é~~in2eniate, qui suivrait pas à pas les phénomènes réels très complexes qui se passent dans le cylindre, la théorie générique con- sidère un cycle-type dont le cycle réel se rapproche, et, dans m but
de simplification, fait abstraction de tous les phénomènes accessoires, fussent-ils aussi importants que les échanges de chaleur entre le gaz et les parois du cylindre ; elle étudie les propriétés intrinsèques de
ce cycle-type, et cherche l’influence qu’ont, sur le rendement, les
divers paramètres numériques qui définissent un cycle de type donné.
Cette étude théorique faite, la théorie expérimentale pourra venir, qui examinera les phénomènes réels en tant que produisant des
écarts par rapport au cycle-type, et qui analysera les diverses causes
d’imperfection, mais qui pourra désormais aborder cette étude en
ayant un cadre et un plan.
I1~I. Witz, dont les beaux travaux font autorité en matière de moteurs à gaz et à pétrole, a exposé, en termes très heureux, cette
distinction entre la théurie générique et la théorie expérimentale des
moteurs thermiques, dans son Rapport au Congrès international de
physique sur les pi-ogrès de la théoî-ie des rnachines thermiques ( ~ ) .
La théorie générique du moteur Otto, telle que l’établit M. Mar-
chis, considère un cycle-type formé de deux lignes de volume cons-
tant et de deux adiabatiques. Le cycle comporte : 1° une compression adiabatique AB ; 2° une augmentation de pression et de température
à volume constant (c’est l’explosion) BC ; 3° une détente adiaba-
tique CD ; 4° un refroidissement à volume constant DA (fig. 5.)
(1) Rc~ppo~°ts ~r°ésentés au Congrès de physique, t. III, p. 296.
314
Nous renverrons aux divers traités, et en particulier aux leçons
de M. Marchis, pour le détail des considérations qui établissent
l’équivalence approximative entre le cycle ABCDA, et la série des transformations, non cyclique, que subit le mélange gazeux réel.
M. Marchis a insisté sur un point important : l’impossibilité de faire
coïncider les points D et A, et la nécessité d’avoir, à la fin de la détente utile, en D, une pression Da, supérieure à la pression atmos- phérique r1 a. Ce cycle-type est d’ailleurs celui que considère égale-
ment M. Boulvin.
FIG. 5.
Remarquons que l’adiabatique CD se rapporte aux gaz brûlés, l’adiabatique AB au mélange avant l’explosion. Elles n’appartiennent
donc pas à la même famille de courbes, le rapport des deux cha- leurs spécifiques qui intervient nécessairement dans l’équation d’une adiabatique en p et v n’ayant pas la même valeur pour les deux
mélanges. La modification DA correspond à un refroidissement à volume constant suivie d’une décomposition fictive, toujours à vo-
lume constant, et, qui, après la détente, restituerait une partie de la
chaleur de combustion, en redonnant le mélange initial. Oa est le volume du cylindre et Ob le volume de la chambre de combustion.
La discussion de la formule à laquelle on arrive pour le rende- ment, montre, en particulier, que ce rendement augmente avec la pression initiale établie dans la chambre de compression (avant l’explosion). Nous verrons comment le diagramme entropique rend
visible ce résultat.
315 En attendant, abordons la théorie générique élémentaire de deux autres types de moteurs.
5. Dans le moteur Charon, l’on s’est préoccupé de prolonger la
détente, ce qui permet de mieux utiliser la pression produite par
l’explosion ; on a disposé la machine de manière que le volume du
mélange introduit à l’admission fîit inférieur au volume de la cylin-
drée. Voici les quatre temps de ce moteur :
Première course (directe).
-Aspiration du mélange gazeux;
Deuxième course (rétrograde).
-Remisage, pendant une pre- mière partie de cette course, d’une fraction du mélange gazeux, dans un récipient spécial ; puis compression du reste du mélange
gazeux dans la chambre de compression ;
Troisième course (directe) .
-Explosion, puis détente des gaz
brûlés ;
Quatrième course.
-Expulsion dans l’atmosphère des gaz brûlés Le cycle-type dont les diagrammes réels se rapprochent le plus,
est un pentagone curviligne AEBCDA (/îg. 6). Il diffère du cycle Otto
Fm. 6.
en ce qu’il comprend une portion AE de ligne d’égale pression cor- respondante à la première partie de la seconde course; durant le remisage, la pression du mélange qui doit, l’instant d’après, être comprimé reste invariable. EB est la compression adiabatique ; BC, l’explosion à volume constant, CD la détente adiabatique, qui se
trouve ici prolongée jusqu’à iine pression aD plus voisine de la
316
pression atmosphérique que précédemment. Avec cette forme de cycle, on arrive au même rendement qu’avec le cycle Otto pour des
pressions initiale et finale beaucoup moindres. Or on est limité, dans l’adoption des pressions admises, par la résistance des parois du cylindre et de la chambre. Par contre, ce moteur comprend des
organes supplémentaires (chambre de remisage) qui le compliquent,
et c’est pourquoi il est difficile qu’il soit employé en automobilisme où le moteur du type Otto règne à peu près exclusivement.
Un moteur Otto peut se régler en modifiant la composition du mélange gazeux admis. Ce réglage sera fait, soit à la main par la
manoeuvre d’un robinet, soit d’une manière automatique. Quand le
moteur ne travaillera pas à pleine charge, on diminuera la propor- tion de gaz combustible; comme l’admission ne varie pas, la com-
pression avant l’explosion restera la même. La pression et la tempé-
rature après l’explosion seront abaissées, c’est-à-dire que la nouvelle
adiabatique de détente C’D’ sera au-dessous de CD (fig. 5). Le
rendement théorique, nous le verrons, n’est pas modifié.
Un moteur du type Charon peut être réglé de deux manières, ou
en agissant sur l’admission seule, ou en agissant à la fois sur
l’admission et sur la composition du mélange gazeux. Le premier
mode de réglage, adopté par la maison Ganz, et que M. Marchis
appelle système Ganz », consiste à régler l’admission comme on
fait pour une machine à vapeur. On prolonge le rejet d’une partie
du mélange, c’est-à-dire qu’on commence plus tard la compression, quand on demande moins de travail au moteur. On diminue par là la pression avant et après l’explosion, et l’on substitue au
cycle AEBCDA un cycle tel que AE’B’C’D’A (fig. 6).
Le second mode de réglage, bien préférable, est dû à un ingénieur
de Lille, M. Letombe. Il consiste, au contraire, à anticiper l’admission,
c’est-à-dire à commencer plus tôt la compression adiabatique lors- qu’on veut une puissance moindre, mais en même temps à diminuer
la richesse du mélange en gaz combustible. La première opération
aurait pour effet de produire une surcompression ; la seconde est reliée à la première, de telle sorte qu’il y ait compensation parfaite
entre les deux effets, en ce qui concerne la pression après l’explosion ;
on s’astreint à conserver constante la valeur de cette pression, pour
laquelle a été calculée la résistance du moteur.
Une discussion détaillée montre que, tandis que le système Ganz
diminue le rendement indiqué quand on n’opère pas à pleine charge,
317
le système Letombe augmente le rendement quand on diminue la charge (~). A charge inférieure à la pleine charge, le cycle d’un
moteur Letombe deviendrait AE"B"CDA ( fig. 6).
6. Un troisième type de moteur est le moteur à combustion sous
pression constante. Un exemple en est fourni par le moteur à
pétrole Brayton.
Ce moteur fonctionne à deux temps. Il comporte un cylindre
moteur et une pompe. Le cylindre moteur reçoit, dans une première partie de sa course, de l’air comprimé qui lui est envoyé par la pompe et qui a dû traverser un carburateur où il s’est chargé de vapeur
combustible ; le mélange est enflammé à son entrée dans le cylindre
moteur, et brûle au fur et à mesure de son introduction, sous une pression constante BC (/’zcJ. 7). A un certain moment de la même
course, on arrête l’admission, et les gaz brûlés se détendent adiaba-
tiquement en CD. Dans l’autre course du piston moteur, il y a d’abord
expulsion des gaz brûlés : pour tenir compte du travail négatif qu’on
demande à la pompe ; on doit raisonner comme si, après une expul-
sion partielle, il y avait compression adiabatique ramenant la pres- sion Bb, sous laquelle a lieu la combustion.
,
Fm. 7..
-Le cycle-type a la forme AEBCDA (l) (fig. 7).
(1) 11 s’agit du rendement indiqué. Comme le rendement effectif, mesuré au frein, diffère toujours du rendement indiqué, parce qu’il tient compte des frotte- ments et autres causes de perte de puissance, et que ces causes de perte aug- mentent toujours de aleur relative quand le travail demandé diminue, on voit qu’en général les divers modes de réglage ont pour résultat de diminuer le ren- dement effectif quand diminue la charge, tandis qu’avec le système Leto mbe, le rendement effectif reste sensiblement constant quand la charge diminue.
(2) Nous laisserons de côté, dans cette étude sommaire, le moteur Diesel. C’est
un moteur à combustion, dans lequel une partie de la combustion s’effectue à
318
III
î . Examinons maintenant ce que deviennent ces cycles, quand on adopte le diagramme entropique,.
F~G. 8.
Le cycle de la fl g. 5 (cycle Beau de Rochas, ou Otto) donnera uns cycle formé de deux adiabatiques, c’est-à-dire de deux portions de
température constante : le cycle-type comprend une portion d’isotherme, entre l’adiabatique de compression et l’adiabatique de détente. Son auteur, M. Diesel, voyait dans cette forme de cycle une cause de supériorité, en ce qu.e ce cycle rappelle
-très incomplètement d’ailleurs
-le cycle de Carnot. On a fait justice
de sa prétention d’avoir construit un « moteur thermique rationnel », plus parfait
en principe que les autres (Voir notamment les articles de MM. Witz et Brillouin dans la Revue ,géné~°aZe des Sciences de 1898, t. IX; pp. 462, 478 et 557); mais il
reste à l’inventeur le mérite d’avoir construit un moteur qui a un excellent ren- deu~ent, pal’ce qu’il fonctionne, en pratique, sous de t~°ès fo~°tes~ro~°essions; c’est un
moteur à quatre ten~ps; dans la seconde course (rétrograde), on comprime de l’air
dans la chambre de compression ; et, au début de la troisième course (directe), on injecte du pétrole dans cet air comprimé et chaud; il y a inflammation spontanée
et combustion progressive : on a ainsi su~p7°i~né tout alZzc3nage. Le principal intérêt
de ce moteur, ainsi que l’observe M. Witz, est d’avoir ramené l’attention vers les moteurs à combustion, qui, à égalité de pression maximum développée, sont
moins dangereux que les moteurs à explosion, mais qui, étant d’une construc-
tion plus compliquée, sont restés jusqu’ici infiniment moins répandus.
319 verticales AB et CD, et de deux courbes de volume constant. Il prend
la forme ABCD (fig. 8). Les mêmes lettres que celle de la fi g. 5
sont mises aux points correspondants.
Si l’on avait affaire à un gaz ou à un mélange de gaz qui reste identique à lui-même, le tracé ne donnerait lieu à aucune difficulté.
S a les dimensions d’une chaleur spécifique, et l’origine des abscisses
peut être prise arbitrairement. On prendra arbitrairement un point
A sur l’isotherme relative à la température TA avant la compression,
et on mènera la verticale AB jusqu’à l’isotherme de la température TB, obtenue après la compression ; puis on décrira la courbe BC
satisfaisant à l’équation :
Rien n’est plus aisé que de la tracer par points, quand on s’est
donné l’échelle (le nombre de degrés pour 1 centimètre pris sur les ordonnées, et le nombre de calories par gramme et par degré pour 1 centimètre sur les abscisses). On s’arrêtera quand on sera à la température T , obtenue après l’explosion. On mènera CD et on tra-
cerna DA par la même méthode.
En réalité, l’explosion à volume constant BC est une phase durant laquelle le gaz change de propriétés. On ne peut pas le traiter con1me
un gaz parfait pour lequel le coefficient R de la formule pv
._-_RT demeure constant [ce que suppose la formule (1)], et pour lequel la
chaleur spécifique c ne varie pas. Il est aisé, même dans ce cas, de tracer la courbe BC, sous la réserve que l’enti-opie du mélange ne
cesse pas d’êtî-e dé fânie et de satisraii-e à l’équation (~ ) .
dS étant la variation élémentaire de l’entropie et dQ la chaleur dégagée pendant un instant infiniment petit par la combustion. Sous la réserve que cette condition, que nous justifierons plus loin pour certains cas, soit remplie, on a en chaque point de la courbe BC :
Connaissant T et c et se donnant dS, on en déduit dT. I~e nouveau point de la courbe ainsi obtenu représente une combustion plus
(1) Sur cette réserve, voir plus bas, notre article : SUJ’l’enh’opie cl’tin rnélange
gazeux en co~nbustion.
320
avancée que le précédent, une composition nouvelle du mélange de
comburant et de combustible, par suite une nouvelle valeur moyenne de c, que l’on fera servir au calcul de l’élément suivant de la courbe.
On arrive ainsi de proche en proche jusqu’en C.
Cela posé, le I’e11de111211t indiqué théorique sera :
Si les deux mélanges, qui évoluent dans les deux périodes BC et AD, étaient identiques à eux-mêmes et entre eux, on aurait un coef- ficient c constant et unique, et il est aisé de voir que le rendement
’VI
ne dépendrait que du rapport 2 v des volumes spécifiques en BC et en
AD. Comme corollaire, si l’on s’arrange pour que l’explosion s’ar-
rête en un point C’ de température inférieure à C, et qu’en ce point
C’ on produise la détente C’D’, on ne change pas le rendement. C’est
ce qu’on réalise dans la régulation du moteur Otto, en appauvrissant
le mélange en gaz combustible : la chaleur dégagée par la combus- tion est moindre, et on n’atteint, après l’explosion, ni la même pres- sion ni la même température. Le rendement reste pourtant le méme.
La fig. 8 suffit à montrer que cette constance du rendement reste
approximativement vraie, lors même que c n’a pas la même valeur tout le long des courbes BC et AD.
Elle montre aussi, sans calcul, que ie rendement augmente quand
on réduit le volume spécifique durant l’explosion, c’est-à-dire qu’on
élève la courbe BC en B~C~, le volume avant la compression restant
le même. On voit par là l’intérêt de pousser la compression ou, d’une façon plus précise, de rendre auss’i petit que possible le ra~ro~~ort entre le volume Sp(/c£fique à la fin de la compression et le volume spécifique
initiccl.
8. Insistons un peu sur ce point. Si l’on se donne d’avance le mo-
teur tout construit, par suite, le volume de la cylindrée et le volume
de la chambre de compression, le rendement thermique théorique est
connu, au moins approximativement ; il ne le serait rigoureusement
que si les chaleurs spécifiques du mélange restaient constantes
durant la collibustionl’); mais on en a une valeiir approchée.
Mais si on a un moteur à construire, telles ne sont pas toujours
(1) Toujours sous les réserves qui seront formulées dans l’article ci-dessous
321
les données. On peut se donner, d’une part le volume de la cylin- drée, d’autre part la pression maximum qu’on peut tolérer. On dis- posera dès lors du volume de la chambre de compression.
Il y aura lieu alors de s’arranger 2~ou~~ que la teynpérat2cre à la fin
de l’explosion soit aussi basse que possible. En effet, plus elle s’abais- sera, plus l’on ira vers la gauche, sur la ligne d’égale pression du
’
point C, CC2; plus, par suite, la ligne B2C2 s’élèvera au-dessus de BC. C’est ce qu’on réalise en comprimant à plus forte pression un mélange contenant une certaine proportion de gaz inerte, ou encore entraînant des gouttelettes d’eau qui se vaporisent durant l’explo-
sion. Avec une compression initiale plus forte, on arrive à la même pression finale et à une température finale plus basse. On a diminué
la quantité de chaleur mise en jeu durant l’explosion, mais on a augmenté le rendement (~g. 8, cycle AB2C2D2).
Si l’on s’imposait une température après l’explosion, égale à une
valeur donnée, à celle du point C par exemple, et qu’on disposât du
volume de la chambre de compression, on verrait de même qu’il y a avantage, au point de vue du rendement, à augmenter la pression, après l’explosion.
A pression finale donnée, on a un rendement d"autant meilleur
que la te11Lpérature finale est plus basse.
A température finale donnée, on a un rendement d’autant meil-
leur que la pression finale est plus forte.
’