Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 129-187
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I29
OPTIQUE.
Recherche analitique des propriétés les plus générales des faisceaux lumineux directs, réfléchis
etréfractés;
Par M. G E R G O N N E.
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES
DES FAISCEAUX LUMINEUX.MALUS,
dans le XIVecahier du
Journal del’école polytechnique ,
et
postérieurement
dans son Mémoire sur la doublerétraction,
aremarqué
lepremier que, à quelque
loimathématique
que les rayons de lumière d’un mêmefaisceau
soientassujéttis ,
ces rayons sedistribuent, généralement parlant,
en deux séries continues de sur-faces développubles ,
dont ils sont, àla fois,
les élémensrectilignes
et les
intersections ,
de manière que ces rayons sont toustangens,
soit à deuxsarfaces
distinctes soit à deux nappes d’une même sur-face,
lieu des arêtes de rebroussement dessurfaces développables
des deux séries. Il a démontré de
plus
que, suivant que les sur-faces développables
dechaque
série coupent ou nonorthogonalement
les
surfaces développables
de l’autresérie ,
les rayons dont lefais-
ceau se compose
peuvent
ou non étre traversésorthogonalement
parune même
surface
courbe.Malus a reconnu en outre,
que,
si des rayons incidens étaient émanés d’unpoint fixe,
ouparallèles
à une droitefixe,
ces rayons,après
avoir été réfléchis ouréfractés,
suivant les lois del’optique,
à la rencontre d’une surface
mathématique quelconque, pouvaient
être traversés
orthogonalement
par une même surfacecourbe ;
inais il nepensait
pasqu’en général
ilpût
en être encore de même pourTom.
XIV,
n.°V, I.er
novembre I823. I8Dans un ouvrage recommandable d’ailleurs à
beaucoup
d’autrestitres
(*) , M. Dupin,
en traitant de la théorie des déblais etremblais,
que le
principe
de la moindre action rattache à celle des mouve- mens de lalumière,
a reconnu que leprincipe
de Malus étaittrop
restreint,
et que, pour que des rayons réfléchis ou réfractés pus-sent être traversés
orthogonalement
par une même surfacecourbe ,
il suffisait
simplement
que les rayons incidens offrissent la mêmepossibilité;
d’ou il a conclu ce beauthéorème , savoir,
que des rayonssusceptibles
d’être traversésorthogonalement
par une mêmesurface courbe,
conservent constamment cettepropriété, après
avoirsubi un nombre
quelconque
deréflexions
et deréfractions,
à la, ren-contre de
quelques surfaces mathématiques
que cepuisse
être.En cherchant à nous
démontrer
à nous-mêmes le théorème de M.Dupin,
nous en avons rencontré un autre ,lequel
consiste en ceque,
pour des rayons incidenssusceptibles
détre traversés ortho-gonalement
par une mêmesurface, l’effet
de tant deréflexions
et deréfractions qu’on
voudrapeut toujours
êtreremplacé
soit par uneréflexion
soit par uneréfraction unique.
C’est
principalement
à établir cette dernièreproposition
et à endévelopper
lesconséquences
lesplus importantes
que nous destinonsce
qu’on
valire ; mais ,
afind’épargner
au lecteur lapeine
dechercher autre part la démonstration des
principes
surlesquels
nousaurons besoin de nous appuyer, et de lui offrir un ensemlle
qui
se soutienne de
lui-même
nous démontrerons d’abord les théorèmes de Malus et ceux de M.Dupin.
Cesoin
nousparaît
d’autantplus
convenable que , d’unepart ,
comme leremarque
M.Dupin,
les calculs de
Malus,
assezcompliqués d’ailleurs ,
doivent être en- tachés dequelque
erreur ; que d’un autre ,M. Dupin n’a
donné(*)
Applications de géomètrie.
( Paris I822.)DFS FAISCEAUX LUMINEUX. I3I
de démonstration directe de son théorème que pour le cas de la réflexion
seulement,
etqu’il
se trouve même dans cette démonstra-tion une assertion tout au moins hasardée.
Pour éviter une trop
grande multiplicité d’accens ,
nous em-ploirons
constamment lesmajuscules X, Y, Z
commesymboles
des coordonnées
courantes , lesquelles
seronttoujours rectangulaires;
les diveres surfaces
(s) , (s’) , (s")
..., que nous aurons à consi- dérer aurontrespectivement
leurs coordonnéesreprésentées
par x,y, z;
x’ , y’ , zl , x", yll, zll, ... ;
et les différentielles par- tielles successives des fonctions z,z’ , z",
... ; des variables in-dépendantes x , y , x’ , y’ , x" , y" ,
..., serontreprésentées
suivantl’usage
par p, q , r, s, t, ...,p’, q’ , r’ ,
s’ ,t’,...; p" , q", r", Sll, t",....
Nous aurons soind’ailleurs,
à mesure que nousavancerons , d’éclairer
l’usage
de nos formulesgénérales,
en les ap-pliquant
à des casparticuliers.
§.
1.Manière
d’exprimer
desfaisceaux
de droites dansl’espace ,
etd’en étudier les
propriétés.
]. Soient des droites se succédant sans
interruption
les unes auxautres, suivant une loi
mathématique quelconque,
telle néanmoinsque , par chacun des
points
d’un espacedonné ,
circonscrit ou illi-mité,
il endoive,
engénéral ,
passer une et uneseule ;
commeil
arriverait ,
parexemple ,
pour des droites émanées d’un mêmepoint fixe,
ouparallèles
à une même droite fixe ou,plus généra-
lement encore , normales à
une
même surface donnée.Pour
exprimer analitiquement
de tellesdroites ,
d’une manièrea la fois commode et
générale, qui
permette d’en étudier les di-verses
propriétés ,
concevonsqu’à
travers leursystème
on fasse pas-ser une surface
arbitraire,
donnée parl’équation
Comme on pourra supposer toutes les droites du
système
éma-nées de cette
surface ,
nousl’appellerons
la base dufaisceau ;
et lepoint (x, y, z)
où chacune d’elles percera cette mêmesurface,
et
duquel
elle sera censéeémaner ,
sera dit lepoint d’application
de cette
droite ;
de sorte que la base du faisceau sera le lieu despoints d’application
desdroites qui
le composent. Alors unequel-,
conque des droites du
système
pourra êtregénéralement exprimée,
par deux
équations
de la formeP
et Q
étant des fonctions déterminées des variablesIndépendantes
x et y,
dont
la nature décidera de celle dusystème.
Onconçoit
au
surplus,
que Pet Q pourràient
bien aussirenfermer z,
et mêmep, q, r, s, t, ... ; mais alors ces lettres ne devraient y être con- sidérées que comme des
symboles
defonctions
de xet y
données parl’équation (s).
Il est même souvent bon d’introduire de tels sym- boles dans leséquations (D),
soit pour éviter les irrationnels dans Pet Q,
soit seulement pour obtenir cescoefficiens
sous une formeplus simple.
Que ,
parexemple , l’équation
de la base du faisceau soitet que les
équations générales
des droitesqui
le composent soienten mettant
dans les
numérateurs pour z-c sa valeur2013(x+y),
DES FAISCEAUX
LUMINEUX.
I33donnée par
l’équation
de labase, et pour x+y,
dans les dénomi-nateurs , sa valeur
2013( -c) ,
donnée par la mêmeéquation ,
ceséqua-
tions
prendront
cette formeplus simple ,
maiséquivalente
2. Il est clair
qu’avec
leséquations générales
des droites du fais- ceau , on pourra construire faut de ces droitesqu’on
voudra. Ense donnant en
effet
arbitrairement les deux variablesindépendan-
t s x et y,
l’équation
de la base feraconnaître z ;
on connaîtra donc ain i un despoints
de la droite àconstruire;
et lasubstitution
des valeurs de x , y , z, dans P etQ
fera connaître la direction de cette droite.A
l’inverse ,
des que l’on connaîtra la loimathématique
àlaquelle
les droites d’un même faisceau seront
assujetties,
on pourratoujours
en conclure les
équations générales
de ces droites.Supposons
parexemple,
que tous lespoints d’un plan
donne parl’équation
,pris
pourbase ,
on abaisse desperpendiculaires sur une droite
don-née par les
équations
ces droites
formeront un
certainfaisceau,
et ,pour en trouver les équa-
tions
générales,
voici comment onopérera. Désignant
par(x’ , y’ , z’)
lepied
de laperpendiculaire
abaissée dupoint (x, y, z) sur la droite
dont il
s’agit,
on aura d’abordet les
équations
de cetteperpendiculaire.
seyont de la formeLa condition de
perpendicularité
donnera ensuiteQU
nous aurons
donc,
entrex’ , y’,
z’ troiséquations desquelles
noustarerons
et de là
d’où
de sorte que les
équations générales des
droites du faisceau serontqu’au moyen
del’équation de.
labase , on pourra
réduire ensuite àc’est
précisément le
faisceauque nous
avionsd’abord pris pour
DES FAISCEAUX
LUMINEUX.
I35exemple,
et dont nous connaissonsprésentement
le mode degénération.
3. A l’aide des trois
équations
il sera
toujours
faciled’assigner
les droites du faisceauqui
ont une si-tuation
déterminée parrapport à
sa base. Pour en donnerdeux exemples simples ,
supposons, enpremier lieu , qu’on
demandequels sont
les
points
de cette base d’où les droites émanent dans des direc tionstangentes ;
en observant que la normale à la base aupoint (x ,
y ,z)
a pour seséquations
on verra que , pour
cela ,
il faut.qu’on
aitéquation
d’une surfacequi
coupera la base suivant uneligne
courbe àdouble
courbure ,
pour tous lespoints
delaquelle
cette circonstanceaura lieu. D’où l’on voit que , dans le cas
particulier
où cette der-nière
équation
ne différerait del’équation (s)
que par unsimple facteur,
les droites du faisceau seraient toutes destangent
à sabase.
Appliquons
ces considérations au faisceau donné par les troiséquations
Ayant
icil’équation
duproblème
serac’est-à-dire,
équation
d’unplan qui coupe
la base suivant une droite donnéepar les équations
Tel est donc le lieu de tous les
points
de la base d’où les droites dufaisceau
émanentdans
desdirections
tangentes à cettebase ,
etse confondent
conséquemment
avecelle, puisque
celle-ci est unesurface
plane.
4. Supposons ,
en secondlieu,
que l’on demandequels
sont lespoints
de la base d’où les droitesdu
faisceau émanent dans desdirections normales à
cette base. Il estclair qu’ici
il faudraposer
les
deux équations
qui , combinées
avecl’équation (s)
feront connaître lespoints
dela
base,
en nombrelimité,
pourlesquels
cette circonstance auralieu.
Sicependant y
dans des casparticulieirs ,
chacune de ceséqua-
tions se trouvait
comportée
par les deux autres, alors il y auraitsur la base une courbe à
double
courbure de chacun despoints
de
laquelle
les droites du faisceauémaneraient
dans des directions normales à cette base. Et si ces troiséquations
ne différaient lesunes
des autres que-par
unsimple facteur ,
toutes les droites dusystème
seraient des normales à sa base.Appliquons
DES
FAISCEAUX LUMINEUX. I37
Appliquons
ces considérations aufaisceau
de droites donné parles
troiséquation
Ayant
iciles deux équations
duproblème
serontc’est-à-dire ,
équations qui, conjointement
avecl’équation
de la base du
faisceau,
sont satisfaites enposant
mais
il est aisé de voir(2)
que cette solution ne saurait être admise.Elle se trouve introduite à raison de la
forme 9
que prennentalors P et
Q.
5. La base d’un faisceau de droite étant une surface tout-à-fait
arbitraire ,
on peutse
proposer de substituer une nouvelle base àune base donnée. Les
équations générales
des droites du faisceauchangent
alors deforme ;
et onopère
ainsi une transformation assezanalogue
à celle des coordonnées. Mais voyonsauparavant
commentTom. XIV. I9
autre lieu
quelconque (x’ , y’ , z’)
sur sadirection ;
de telle sortequ’alors
les coordonnéesx’ , y’, z’
deviendront tout-à-fait indé-pendantes
les unesdes
autres.Supposons qu’alors les équations
de
(D)
soientP’ et
Q’ devront
êtredes
fonctions, déterminéesde x’ , y’ ,
z’; etc’est à la recherche de ces fonctions que se réduira la résolution du
problème.
Or
, parce que lepoint (x, y, z)
doit être sur ladroite (D’) ,
on devra avoir
Ensuite,
parce que la direction de cette droite doittoupurs
de-meurer la
même,
on aura aussiJoignant
donc à sesquatre équations l’équation (s),
pour en eminer les trois
coordonnées x,
y, z, il enrésultera,
entre P’ etQ’,
deuxéquations desquelles
ontirera
les valeurs cherchées deces
inconnues,
fonctionsde x’ , y’ ,
zl.A ce
procédé
il serapeut-être quelquefois plus commode-
desubstituer le suivant : l’élimination de- pl et
Q’
entre lesquatre,
premières équations
donne les deuxsuivantes
en y
joignant
doncl’équation (s),
on en pourra tirer les valeursde x, y ,
z en x’,y’, z’ , lesquelles
substituées dans Pet Q
leschangeront
en P’ etQ’.
DES FAISCEAUX LUMINEUX.
I39
Quelque procédé qu’on emploie d’aille-tirs,
il s’offrira un moyen fortsimple
de vérifier les valeurs obtenues pour P’ etQ’.
Ce moyen consiste en cequ’en
établissant entrexl, .rl,
zl la même relationqui
existait entre x, y, z, les valeurs de P’ etQ’
doivent évi-deinment ,
en vertu de cetterelation ,
êtresusceptibles
de pren- dre une forme tellequ’elles
ne diffèrentplus
que par les accens des valeurs de P etQ.
Cette manièresimple
de vérifier les valeurs obtenues pour Pl etQ’
est d’autantplus précieuse
que , leplus
souvent , on trouve pour ces fonctions
plusieurs systèmes
de valeursentre
lesquelles
il devient nécessaire de choisir.Appliquons
cesprocédés
et ces réflexions au faisceau de droitesdonnées
par les troiséquations
Pour
appliquer
lapremière méthode ,
nous poserons lescinq équa-
tions
tirant d’abord les valeurs
de x
et y des deuxpremières, pour les
substituer dans les trois autres , celles-ci deviendront
entre
lesquelles
il ne seraplus question
que d’éliminer z. TirantP’ et
Q’ ,
les deuxéquations
En
prenant
leur somme, réduisant etdécomposant ,
on trouvePour savoir
quel
est celui de ces deuxfacteurs qu’on
doitégaler
à
zéro,
supposons pour un momentqu’on
aitcette
équation deviendra 3
en substituant et divisant par z’-cmais alors P’ et
Q’
nedevront différer
de Pet Q que
par lesaccent
Or,
en vertu dela relation
on trouve
aisément P+Q+I
=o ;donc, en vertu
de larelation x’+y’+z’=c: on doit
aussi avoirP’+Q’+I=o
etnon P’+Q’-I
=o ;c’est donc le
premier
facteurqu’il-
fautégaler à zéro ;
celadonne
valeur
qui, introduite
dans les deuxéquations
en P’ etQ’, les
change
en celles-ci 1DES FAISCEAUX
LUMINEUX. I4I
dont
la différence estqui ,
combinée avecdonne
comme nous l’avions
déjà
trouvé(2).
Si ,
aucontraire,
nous voulons faire usage de la seconde mé-thode,
nous poserons les troiséquations
desquelles
ils’agira
de tirer lesvaleurs de x ,
y, z. Pour y pa r- venirfacilement ,
prenons d’abord la somme des deuxpremièi
es.En
substituant , dans
cette somme, pourx+y
sa valeur-(z- c),
et divisant ensuite par z-c, il viendra
d’où
substituant ces valeurs dans
les
deuxpremières équations ,
ellesdeviendront
d’où
et de là
donc
comme ci-dessus.
Ainsi,
les droites du faisceaupourront simplement
être
exprimées
par les deuxéquations
où les trois
coordonnées x’ , y’ , z’
sont tout-à-faitindépendantes
les unes des autres.
Du moment
qu’on
est ainsi parvenu àexprimer
les droitesd’un
faisceau en coordonnées
indépendantes
les unes des autres on peut établir entre ces coordonnéesquelle
relation onvoudra ;
cequi
revient évidemment à donner au faisceau une nouvelle base tout-à-fait arbitraire. On pourra donc choisir cette base de manière à rendre les fonctions P’ etQ’
lesplus simples possibles,
et no-tamment a
enfaire disparaître
les irrationnels. On pourra donc la choisir aussi de telle sortequ’elle
ait une situation déterminée parrapport
aux droites dont le faisceau se compose.DES
FAISCEAUX LUMINEUX. I43
y. Pour en donner deux
exemples simples ,
supposons d’abordqu’on exige
que toutes les droites dufaisceau
soient tangentes à la nouvellebase ;
il nes’agira
pour cela(3)
que deprendre
pourl’équa-
tion de cette base
l’intégrale
del’équation
différentiellepartielle
On sent au
surplus
que , Ieproblème
étant déterminé de sa nature ,ce ne sera ni
l’intégrale générale , ni
mêmel’intégrale complète
decette
équation ,
avec ses deux constantesarbitraires , qui
pourra lerésoudre.
Elle devra donc admettre une solutionparticulière qui
sera la base cherchée.
En
appliquant
ces considérations au faisceaudéjà pris
pourexemple ,
nous aurons pourl’équation
différentiellepartielle
de lasurface à
laquelle
sonttangentes
toutes les droites dont ce faisceause compose, en
supprimant
les accens , pourplus
desimplicité
L’intégrale générale
de cetteéquation
estOn y
satisfait aussi enposant
pourvu
qu’on
lieles
deux constantes arbitraires A et B par larelation
elle admet enfin la
solution’ particulière
laquelle
revient aux deux suivantes :qui
sont en effet(2)
celles de- l’axe ducylindre auquel
sont nor-males toutes les droites du faisceau. Nous donnerons
plus loin,
ausurplus,
unprocédé direct,
pourparvenir
à lasurface à laquelle
toutes les droites d’un faisceau sont
tangentes,
àquelque
base d’ail-leurs que ce faisceau soit
rapporté.
8. En second
lieu ;
si l’on voulait que toutes les droites du fais.ceau fussent normales à la nouvelle
base,
il faudraitqu’on eût à
la fois
en sorte
que l’équation
différentielle totale de la nouvelle basede-
vrait êtremais on voit par là même que le
problème
n’estpas toujours
pos-sible ; puisqu’une équation
différentielle totale n’est pastoujours intégrable.
La conditiond’intégrabilité
est iciet ,
quand
un faisceau sera de nature à ysatisfaire ,
à cause dela constante arbitraire
qui
entrera dansl’intégrale,
une infinité desurfaces différentes pourront couper
orthogonalement
les droites dont le faisceau seracomposé.
Ces surfaces seront, les unes àl’égard
des auties, ce que M. Crelle a
appelé surfaces parallèles (AN-
NAIES,
tom. XII,
pag. i etsuiv.)
Pour le
faisceau déjà pris
pourexemple,
on a, ensupprimant
les accens,
P=
DES FAISCEAUX
LUMINEUX. I45
d’où
et delà
la condition
d’intégrabilité
se trouve donc icisatisfaite ?
comme onpouvait
biens’y
attendre(2); l’équation
des surfacestrajectoires orthogonales
de toutes les droites du faisceau est doncl’intégrale
de
l’équation
diff’érentielle011
peut
la mettre sous cette formeou, eu
multipliant
par 2 ,ce
qui donne y
enintégrant ,
r étant la constante arbitraire. Les droites du faisceau sont donc normales à une série de
cylindres concentriques,
dont l’axe communest donné par la double
équation
Tom. XIV. 20
ce
qui
est conforme(2)
au mode degénération
du faisceau.g. Un faisceau de droites étant
rappctté
à une base déterminéequelconque ,
onpeut
désirer de reconnaître immédiatement s’il existe on non des surfacestrajectoires orthogonales
des droites dontce faisceau se- compose ; et c’est par la recherche de la condition de
laquelle dépend
cette circonstance que nous terminerons ceparagraphe.
Nous venonsdéjà
de voirqu’on
devait avoir pour cela.mais nous pouvons écrire
simplement
pourvu
qu’il
demeure entendu que dans P’ etQ’
on fera varier z’comme fonction de xl et
y’. Avec
cetteattention ,
cette dernièreéquation
revient en ef’et àqui ,
en remettant pourp’
etq’
leurs valeurs P’ etQ’,
rentreexactement dans la
première.
Mais ,
comme nous avons(5)
nous pourrons
relnplacer
cetteéquation
de condition par la suivanteDES FAISCEAIUX
LUMINEUX. I47
de sorte que toute la
question
se réduira à traduire cette dernièreen données
primitives
duproblème , c’est-à-dire ,
a en éliminer x’,y’,
Zl au moyen des relationsqui
les lient à x , y , z.Pour
cela,
nous remarquerons d’abord que P etQ
n’étant fonc- tions de x’ ety’
que par l’intermédiaire de x et y, on doit avoirau moyen de
quoi
la condition(03B1)
se transforme enD’un autre
côté,
nous avons(5)
les deuxéquations
que nous pouvons
différentier ,
l’une et l’autre , successivement par rapport à xl et par rapport ày’.
En ayantégard
aux relations(03B2) ,
observant d’ailleurs que
qu’en
outreet
posant enfin,
pourabréger ,
on en tirera ai asi
équations qui donnent
substituant toutes, ces valeurs dans
l’équation
de condition(1).
elle deviendra
mettant enfin dans cette
dernière ,
pourM N, M’,
N’ les fonc-tions dont ces lettres sont les
symboles y
on trouvera 3 toutes ré- ductionsfaites,
DES FAISCEAUX
LUMINEUX. I49
sur
quoi
il faudra serappeler
de faire varier z dans Pet Q,
comme fonctions de x et y.
Si
présentement
nous remarquons quequ’en
outreet que, par suite
l’équation (03B4)
pourra être écriteainsi
mais on a
donc notre
équation
revient encore àforme
Il faudra donc que cette
équation
soit immédiatementidentique
ou du moins
qu’elle devienne, après
en avoir chassé z et ses coefli-ciens
différentiels ,
au moyende l’équation (s) ,
pour que les droites(D)
dont le faisceau se composepuissent
être traverséesorthogona-
lement par une même surface.
L’équation
de condition(e)
peut êtreregardée
commefondamentale ,
dans les recherchesqui
vontprésentement
nous occuper.Faisons-en
l’application
au faisceau de droites données par les troiséquations
Ayant
iciil viendra
et par suite
DES
FAISCEAUXLUMINEUX.
I5Icela donne
résultats
qui
, en y mettant pour pet q
leurs raleurs 2013I et pourz2013c sa valeur
2013(x+y) ,
se réduisentégalement
àce
qui
nousapprendrait,
si nous ne le savionsdéjà,
que les droites dont ce faisceau se composepeuvent
être traversées ortho-gonalement
par une même surface.§.
ILDémonstration des théorèmes de MALUS.
i o.
Reprenons
le faisceau de droites donné par les troiséquations
et concevons que les variables
indépendantes
x et yreçoivent
res-pectivement
les accroissemens simultanés xi et03B2i ,
danslesquels
ocon verra, en vertu du théorème de
Taylor, qu’alors ,
tandis quex et y deviennent
respectivement
x+03B1i ety+03B2i ,
z, Pet Q
sechangent respectivement
enz+03B3i, P+Gi , Q+Hi;
de sorte que leséquations
de la droite émanée dupoint (x+03B1i, y+03B2i), z+03B3i)
de la base du
faisceau
serontChercher le
point d’intersection des.
deux droites(D)
et(D’)
seraitvouloir résoudre un
problème plus
quedétermine ; puisqu’on
auraitquatre équations
pour déterminer trois inconnuesX, Y,
Z seule-ment. Le
point (x, y, z)
étant doncpris arbitrairement
sur la base(s)
dufaisceau, lorsqu’on
se sera donné lalongueur
arbitrairei,
un second
point (x+03B1i,y+03B2i , z+03B3i)
de cette base ne pourra être tel que la droite(DI) qui
en émanera rencontre la droite(D) ,
(*) Dans la vue
d’abréger,
nous avions d’ahord voulu nous appuyer. icisur la considération des infiniment petits ; mais nous n’avons guère tardé
de reconnaître qu’en procédant ainsi , en même temps que nous
abrégions
fort peu nous devenions
beaucoup
moins clairs.émanée
I53
DES FAISCEAUX LUMINEUX.
émanée du
premier,
et soitconséquemment
dans le mêmeplan
avec
elle, qu’autant qu’il
existera une certaine relation entre les deux nombres ce et03B2.
Cherchons donc cetterelation,
et voyons,lorsqu’elle
alieu, quels
sont alors leplan
des deux droites etleur
point
de concours.11. Il est clair que , pour obtenir la relation
cherchée ,
il nes’agit
que d’éliminer les trois inconnues
X, Y,
Z entre lesquatre équa-
tions
(D)
et(DI)
des deux droites. Mais il reviendra aumême ,
etil sera
plus
commode d’éliminer entre elles les trois binomesX-x,
Y-y, Z-z :
on obtiendraainsi ,
pourl’équation
de relationcherchée 3
Cette condition étant
supposée remplie,
et les deux droites(D)
et(D’)
se trouvant ainsi dans un même
plan,
ilsuffira ,
pour obtenirl’équa-
tion de ce
plan ,
del’assujettir simplement
à passer par la droite(D)
et par lepoint (x+03B1i , y+03B2i, z+03B3i)
de la droite(D’).
011trouvera
ainsi, très-facilement ,
pourl’équation
de ceplan,
et sousla condition
(Q ,
Quant
aupoint
d’intersection des deuxdroites, présentement qu’en
vertu de la condition
(Q
lesquatre équations (D)
et(DI)
ont lieu’à la
fois ,
il nous sera facile de l’obtenir.Mais ,
pour conserverquelque symétrie
dans lesrésultats ,
nous éliminerons Z-z d’abordentre les
premières équations (D)
et(D’), puis
entre lesdernières.,
ce
qui
nous conduira aux valeurs de X2013x etY2013y qui,
substituées ensuite dans les unes ou dansles autres ,
donneront celle deZ2013z,
sous deux formes différentes. On trouvera
ainsi
,toujours
sous lacondition (03B6),
Tom. XIV. 2I
sur
quoi
on peut remarquer quel’équivalence
des deux valeurs de Z2013z revientprécisément
à la condition(03B6).
12.
Après
avoir ainsidétermine ,
pour une valeurquelconque
de la
longueur arbitraire i,
une seconde droite(DI) qui
rencontrela
première
on peut , par un semblableprocédé ,
soit pour la même valeurde /
, soit pour toute autre , déterminer une troi- sième droite(D") qui
rencontre laseconde , puis
unequatrième
(D"’) qui
rencontre latroisième,
et ainsi indéfiniment. Ces droitesseront les arêtes consécutives d’une certaine surface
polyèdre ;
et leurspoints
d’intersection seront les sommets consécutifs d’unpolygone
ouvert ,
gauche
etrectiligne ,
dont les côtés seprolongeront
suivantles arêtes de la surface
polyèdre, laquelle
coupera la base(s)
dufaisceau suivant un autre
polygone gauche
ouvert , niaiscurviligne.
A mesure que l’on
prendra
lalongueur
iplus petite
etqu’en
même temps on
multipliera davantage
le nombre des droites(D), (D’), (D"),
... , les arêtes de la surfacepolyèdre ,
et par suite lessommets des deux
polygones gauches
tantrectiligne
quecurviligne
,se
rapprocheront
deplus
enplus 3 jusqu’à
cequ’enfin
cettelongueur
étant devenue tout-a-fait nulle et le nombre des droites
infini
ces arêtes deviendront lesélémens rectilignes
d’une surfacedéveloppable
dont nos deux
polygones
ouvertsdeviendront ,
lepremier
l’arêtede rebroussement et l’autre l’intersection avec la base
(s)
du faisceau.Cette intersection
indiquera
donc le cheminqu’on
doit tenir sur lasurface (s) , pour ne rencontrer que des droites du
système qui
secoupent consécutivement ou , en d’autres termes,
qui
soient toutestangentes
à une mème courbe à double courbure.Si ,
sur la base(s)
dufaisceau
onprend
un nouveaupoint
deDES
FAISCEAUX
LUMINEUX. I55départ,
hors de la direction de cettepremière courbe ,
mais d’ailleurs sirapproché
d’elle.qu’on
levoudra ;
il passera par ce secondpoint
une nouvelle courbe , intersection de cette base avec une seconde surface
développable ,
dont les élémensrectilignes
seront encoredes droites du
faisceau ;
toutesconséquemment tangentes à
uneseconde courbe a double courbure. Il en sera évidemment de même pour un troisième
point
de(s), pris
hors de la direction des deuxpremières courbes
pour unquatrième , pris
hors de la direction des troispremières ,
et ainsiindéfiniment ; quelque rapproches
d’ail-leurs les uns des autres que ces
points
soientsupposés.
Il n’en faut pas
davantage
pour conclurecluà quelque
loi mathé-matique
quepuissent
êtreassujetties
des droites se succédant sansinterruption
les unes aux autres dansl’espace ,
ces droites se distri-buent constamment en une série continue de surfaces
développables
dont elles sont les élémens
rectilignes.
Les arêtes de rebroussement de ces surfacesdéveloppables
sont, à leur tour y les élémens cur-vilignes
d’une certainesurface ,
àlaquelle
toutes les droites du faisceau doivent êtretangentes.
I3. Cherchons le
plan
tangent suivant(D)
à la surfacedévelol)- pable qui
passe par cette droite. Ceplan
est différent duplan ), qui
passe par les deux droites(D)
et(D’) ; mais, à
mesure que lalongueur
arbitraire idécroîtra ,
etqu’ainsi (D’)
marchera vers(D), toujours
sous la condition(03B6)
ceplan (~)
tournera sur(D)
commesur un axe , de manière a faire un
angle
deplus
enplus petit
avec le
plan
tangent cherché. Il se confondra donc enfin avec cedernier
,lorsque
lalongueur
l sera devenue tout-à-fait nulle.Remarquons
aussi que(DI)
marchant vers(D) ,
sous la condition(03B6) ,
leurpoint (03B8)
d’intersection marchera lelong
de(D) ,
ens’ap- prochant
sans cesse dupoint
de contact de cette droite avec l’arêtede rebroussement de la surface
développable
dont elle faitpartie ;
de sorte que le
point (0)
deviendra cepoint
de contactlui-même
lorsque
lalongueur
i sera tout-à-fait nulle.Mais , lorsque i=o,
on asimplement (I0)
l’équation
de condition(03B6)
devient donc alorsLes mêmes valeurs
de 03B3 , G, H,
substituées dans leséquations (~)
et
(03B8) ,
en faisant en outre dans les dernièresi=o , donnent
pourl’équation
duplan
tangent suivant(D) a
la surfacedéveloppable qui
passe par cette droite
et ensuite pour les
équations
dupoint
de contact de(D)
avecl’arête de rebroussement de cette
surface ,
et par suite avec la surface àlaquelle
toutes les droites du faisceau sonttangentes ,
Il ne
s’agira
doncplus ,
pour obtenir ces résultats ensimples
fonc-tions
de x , y , z , p , q , P , q ,
que de substituer dans les for- mules(~)
et(03BB),
la valeur de l’unquelconque
des deux nombresa
et 03B2 , tirée
del’équation (03C4),
cequi
en fera aussidisparaître
l’autre.
I4. Mais
parce quel’équation (1)
est du seconddegré
en aet 03B2,
elle
donnera
,généralement parlant,
pour l’un de cesdeux nombres,
en fouction de
l’autre ,
deux valeursdistinctes y lesquelles ,
substituiezI57
DES
FAISCEAUX
LUMINEUX.dans
l’équation (~) ,
donneront naissance à deuxplans
tangens se coupant suivant la droite(D).
Il y aura donc aussi deux surfacesdéveloppables
secoupant
suivant cettedroite ;
et , comme onpourrait
en dire autant
de
toute autre droite dufaisceau ,
il faut en conclurequ’en général, à quelque
loirnathématique
que soientassujetties
des droites
qui
se succèdent sansinterruption
dansl’espace ,
cesdroites se distribuent
toujours
en deux séries continues desurfaces développables ,
dont elles sont à lafois
les élémensrectilignes
etles
intersections ;
de manière à être toutestangentes
à lafois,
soit à deux
surfaces courbes,
soit à deux nappes d’une même sur-face courbe,
lieux des arétes de rebroussement dessurfaces
dévc-loppables
des deux séries. Nous disons engénéral ,
parce que cecisuppose que
l’équation (l)
a deux racineseffectives,
réelles et iné-gales.
Il seraitplus long
que difficile de discuter les divers casparticuliers qui
peuvent faireexception,
et à cause de cela nousnous en
dispenserons.
Si l’on suppose que les droites dont ïl
s’agit
sont les rayons de lumière d’un mêmefaisceau,
lessurfaces,
courbes lieux des arêtes de rebroussement des surfacesdéveloppables
des deux séries serontles surfaces
caustiques auxquelles
le faisceau donnera naissance.15. En
développant
et ordonnantl’équation
de condition(1) ,
par
rapport
à ocet 03B2,
elle devientde
sortequ’en posant
on en tirera
valeurs
qui ,
substituées tour à tour dansl’équation (~) donneront ,
pour les
équations
desplans
tangens, suivant(D) ,
aux deux sur-faces
développables qui
passent par cette droiteI6. Il nous serait
facile , d’après cela , d’assigner l’angle
sous le-quel
se coupent lesdeux
surfacesdéveloppables qui
passent par l’unequelconque
des droites du faisceau : bornons-nous à cherchercomment ce faisceau doit être conditionné pour que les surfaces
développables
des deux séries se coupent partoutorthogonalement,
Il faudra évidemment pour cela que
quelles
que soient les deux variablesindépendantes
x et y, nos deuxplans tangens
soient per-pendiculaires
l’un àl’autre,
cequ’ou exprimera ,
comme l’onsait
en écrivant