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NALYSE GLOBALE DU LEXIQUE HAUSA DE LA FONTE DE L ALUMINIUM SUIVANT LA NOUVELLE TYPOLOGIE V A ’

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V

A NALYSE GLOBALE DU LEXIQUE HAUSA DE LA FONTE DE L ALUMINIUM

SUIVANT LA NOUVELLE TYPOLOGIE

(2)

1 Description synthétique de la langue hausa

La description sommaire du hausa donnée ci-dessous est essentiellement basée sur la description de la langue par Newman (2000). Les notations des exemples sont reprises telles quelles, sauf que nous représentons le ton haut par un accent aigu [´] et le ton bas par un accent grave [`]. Les voyelles longues sont notées par deux-points [:] placés après la voyelle et non par un tiret suscrit.

1.1 La phonologie hausa

Les voyelles

Le hausa est phonologiquement une langue à cinq voyelles (Hodge & Umaru 1963), qui peuvent être réalisées brèves ou longues (tableau 12). Les voyelles longues n’apparaissent que dans des syllabes ouvertes : les voyelles des syllabes fermées sont toujours brèves. La longueur vocalique a une fonction lexicale en hausa – au moins en position non-finale – ce que montre la présence de paires minimales comme h&K:tò: ‘sifflement’ et h&Ktò: ‘extraction du fond de quelque chose’ ; D&a:nà:w&a: ‘essayer’ et

D&anà:w&a: ‘bien poser’ ; k&uƒè: ‘erreur’ et k&u:ƒè: ‘hyène mâle’ (Mijinguini : 2002). En position finale, la fonction de la longueur vocalique est surtout morphologique et grammaticale. Les voyelles portent des tons, comme nous le verrons plus loin.

i u i: u:

e o e: o:

a a:

Tableau 12 : Les voyelles du hausa

Newman (2000 : 398, 402-403) ajoute les diphtongues au et ai. L’auteur analyse les diphtongues comme des noyaux complexes : /ai/ et /au/ (au lieu de l’analyse classique de /ay/ et /aw/)

puisque les diphtongues en hausa correspondent plutôt avec des séquences de voyelles longues monophtongues plutôt qu’avec des séquences de voyelle-consonne. Les tons sont cependant notés sur la première partie des diphtongues.

ai au

Tableau 13 : Les diphtongues du hausa

(3)

Les consonnes

Les consonnes du hausa figurent dans le tableau 14. Basé sur Newman (2000), ce tableau représente les phonèmes du hausa standard. Nous y avons ajouté les équivalents phonétiques à titre illustratif. Les réalisations peuvent changer d’une variante à l’autre. Le phonème /j/ par exemple est réalise [Z] au

Niger, tandis que sa réalisation est [dZ] au Nigeria. En hausa, il n’y a pas de contraste entre /f/ et /p/. Le phonème indiqué /f/ peut être prononcé [π], [f], [p] ou [h] dans les différents dialectes.

Devant a, la réalisation est [hw] dans certains dialectes du Niger (Newman 2000 : 393). Le phonème labial palatalisé /fy/ n’est pas fréquent lexicalement et est souvent remplacé par /f/. Les phonèmes vélaires palatalisés /ky/, /gy/ et /ƙy/ et labialisés /kw/, /gw/ et /ƙw/ sont par contre plus communs (Newman 2000 : 394). En position finale du mot, /n/ est réalisé [N]. En hausa standard,

/m/ est également réalisé [N] en position finale. La distinction entre /n/ et /m/ en position finale se maintient seulement dans les idéophones comme c’est le cas dans t&am [t&am] ‘bien (attaché)’ et ƙ&Kr&Kn

[k'&Kƒ&Kn] ‘tout foncé’. Selon Newman (2000 : 394-395) et beaucoup d’autres sources (Mijinguini 2002, Abdoulaye 2004), la langue connaît deux « r » : le « flap rétroflexe » /r/ ou [ƒ] et le « tap ou roll apical » /~r/ ou [r]. Les deux phonèmes contrastent en position initiale, intervocalique et en position de coda syllabique au sein d’un mot. Les paires minimales sont peu nombreuses, mais elles existent : b&arà: ‘aide de camp’ et b&a~rà: ‘mendicité’ ; k&o:rè: ‘partir’ et k&o:~rè: ‘vert foncé’ ; f&ark&o:

‘commencement’ et f&a~rk&o: ‘rétablir’. En fin de mot, il n’y a pas de contraste : on a toujours [r], tandis

qu’à l’initiale de la syllabe [ƒ] est la règle. Les rhotiques peuvent être remplacés par /l/ dans certains dialectes. Le coup de glotte /'/ ou [Q] peut apparaître au sein d’un mot comme c’est le cas dans s&a:'à:

[s&a:Qà:] ‘l’heure, la chance’ ou j&am'`K: [dZ&amQ`K:] ‘prière en groupe, pluriel (gram.)’ ou à l’initiale d’un mot devant voyelle [Qàbù] ‘chose’ (Newman 2000 : 395). Les semi-voyelles n’apparaissent, selon Newman (2000 : 395), qu’au début d’une syllabe, ou quand elles constituent la première partie des géminées, par exemple dans n&Kyyà: ‘intention’ ou k&uwwà: ‘cris’. Dans ce cas, on peut toutefois considérer qu’elles figurent à la fois en coda et en attaque syllabique. Si les semi-voyelles se trouvent à la fin d’une syllabe, elles se transforment dans les voyelles correspondantes /i/ et /u/ et elles constituent des diphtongues avec les voyelles précédentes, par exemple mâi ‘huile’ ou B&aun&a:

‘buffle’. Les consonnes géminées sont très courantes en hausa ; toutes les consonnes peuvent d’ailleurs être géminées en position médiane. Les consonnes géminées apparaissent surtout dans des composés – comme dans [m&ad&at'&arr&uw&a:] < m&ad&ats&a~r-r&uw&a: ‘barrage’ – et dans des formes morphologiquement dérivées – comme dans zôbb&a: ‘bagues’, pluriel de z&o:bè:. Lexicalement, les géminées sont peu fréquentes et semblent être limitées aux nasales (k&unnà: ‘lumière’), aux liquides (t&all&e: ‘assiette’) et à /yy/ (gàyy&a: ‘travail collectif’), sauf dans les emprunts (j&abbà: ‘robe sans manches’ < arabe) (Newman 2000 : 397-398).

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laryngeal [Q] h [h]

palatalized velar ky[kj ] gy[gj ] ƙy[k'j ]

labialized velar kw[kw ] gw[gw ] ƙw[k'w ] w[w]

velar k [k] g [g] ƙ [k']

palatal c [tS] j [dZ] ’y[Y] sh[S] (j)[Z] y [j]

coronal t [t] d [d] ɗ [D] s [s] z [z] ts [t'] n [n] l [l] r [r] [ƒ]

labial (f, fy) [p], [fj ] b [b] ɓ [B] f, fy[π], [f] m[m]

voiceless voiced glottalized voiceless voiced glottalized

obstruents sonorants Tableau 14 : Les consonnes du hausa, basé sur Newman (2000 : 392)

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Les types et structures de syllabes

La langue compte trois structures syllabiques différentes : CV, CVV et CVC (Newman 2000 : 403).

La syllabe CV consiste en une consonne suivie d’une voyelle brève, tandis que, dans la structure CVV, la consonne est suivie d’une voyelle longue ou d’une diphtongue. Dans la structure CVC, la consonne initiale est suivie par une voyelle brève et une consonne finale. Chaque syllabe commence par une consonne. Les mots qui apparaissent orthographiquement avec une voyelle initiale, commencent phonologiquement par un coup de glotte. À l’exception des idéophones et des emprunts, seuls quelques mots ont une consonne finale.

Le système tonal

La langue hausa a trois tons en surface : le ton haut (H) [´], le ton bas (B) [`] et le ton descendant (HB) [^]. Elle n’a pas de ton montant. Le ton descendant est présent uniquement dans des syllabes lourdes qui comportent deux maures : il s’agit donc des syllabes CVV et des syllabes CVC. Les syllabes légères ne peuvent porter que des tons ponctuels (Newman 2000 : 597).

Règles relatives au ton descendant :

- Dans les mots qui perdent une syllabe à la suite de la disparition d’une voyelle, une séquence H-B sur deux syllabes devient un ton descendant HB sur une seule syllabe.

d&a:bùg&K: > dâ:bg&K: ‘fourmilier’

- Quand la marque du défini `-n/`-r – qui porte un ton bas – est attachée à un mot qui se termine par un ton haut, il en résulte un ton descendant.

wànd&o: ‘pantalon’ + `-n > wàndô:n ‘le pantalon’

ƒ`K:g&a: ‘chemise’ + `-r > ƒ`K:gâ:r ‘la chemise’

- Les stabilisateurs ne: (m. ou pl.) et ce: (f.) prennent un ton opposé à celui de la syllabe précédente. Les mots qui se terminent par ton descendant se comportent, dans ce cas, comme s’ils se terminaient par un ton bas.

g&o:nâ:r c&e: H-HB H ‘c’est la ferme’

z&o:bè: n&e: H-B H ‘c’est une bague’

ƒ`K:g&a: cè: B-H B ‘c’est une chemise’

- Avec certains morphèmes grammaticaux, le ton descendant est simplifié.

o Une séquence HB-B est modifiée en H-B quand le nom pourvu d’une marque du défini est suivi par le relativiseur (relativizer) ‘que’, bien que ce changement n’ait pas lieu dans tous les dialectes.

g&Kdân dà m&ukà g&an&K: > g&Kd&an dà m&ukà g&an&K: ‘la maison que nous avons vue’

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o La simplification de HB-B en H-B est usuelle avec les pronoms relatifs et les adverbes dans lesquels est incorporé.

wândà = w&andà ‘la personne (m.) qui’

o Certains locuteurs appliquent la simplification de HB-B en H-B au marqueur prohibitif kâr.

kâr kà d&a:w&o: > k&ar kà d&a:w&o: ‘ne retourne pas’

o La simplification de HB-H en B-H peut aussi être trouvée, mais dans une moindre mesure. Cette simplification est surtout liée aux démonstratifs définis et à l’adverbe lexicalisé ‘alors’ (then).

wânn&an > wànn&an ‘celui/celle là, près de toi’

sânn&an (< s&a:'àn n&an) > sànn&an ‘alors’

Le hausa n’a pas de ton montant correspondant au ton descendant. Des tons BH peuvent se développer sur une seule syllabe dans une structure intermédiaire à la suite de processus synchroniques ou de changements historiques, mais ils se simplifient automatiquement en H ou en B selon le contexte.

Deux règles s’appliquent dans ce cas : - BH ‡ B / H__

g&awày&K: H-B-H ‡ *g&awày& H-BH ‡ g&awài H-B ‘charbon’

- BH ‡ H / ailleurs

j`Km&Kllà: B-H-B ‡ *j`K&mlà: BH-B ‡ j&Kmlà: H-B ‘total’

Les tons ont une fonction lexicale et une fonction grammaticale.

fonction lexicale : k&ai ‘toi (m.)’ kâi ‘tête’

w&uyà: ‘cou’ wùy&a: ‘difficulté’

fonction grammaticale : mà:t&a: ‘femme’ m&a:t&a: ‘femmes’

d&afà: ‘préparer’ dàf&a: ‘prépare !’

m&a'&aik&at&a: ‘atelier, usine’ m&a'&aikàt&a: ‘travailleur’

ƙ&as&a: ‘terre, sol’ ƙ&asà ‘par terre’

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1.2 La morphologie hausa

Le singulier et le pluriel

Le hausa a un système très complexe pour la formation du pluriel. La langue partage d’ailleurs cette caractéristique avec d’autres langues chadiques. Le pluriel des noms et des adjectifs se forme le plus souvent par l’adjonction d’un suffixe, par exemple jà:k&K:/j&a:k-&unà: ‘âne(s)’, ou d’une combinaison infixe-suffixe, par exemple f&Kff&Kkè:/f`Kk-à:-f`Kk-&ai ‘aile(s)’. Parfois, le pluriel est indiqué par la réduplication, par exemple j&o:j`K/j&o:jì-j&o:j`K ‘juge(s)’. Presque tous les suffixes du pluriel ont une voyelle initiale (-V ou -VCV) et ils sont accompagnés d’une mélodie tonale qui remplace le schème tonal du radical singulier. Newman (2000 : 430-432) groupe les formations du pluriel en quinze classes principales qui comportent des soustypes. Vu la complexité de la formation du pluriel et la variation dialectale et même idiolectale qui existe dans ce domaine, nous n’en traitons pas en détail dans cette description sommaire du grammaire hausa.

Le défini

Pour renvoyer à un item qui a déjà été mentionné dans le discours, une marque de défini suffixée peut être attachée au nom (Newman 2000 : 143-146). Ce suffixe est `-~r1 pour les noms féminins singuliers qui se terminent par /a(a)/ (exemple 23) et `-n pour tous les autres noms (exemple 24).

exemple 23 : g&o:D`Ky&a: f. ‘jument’ g&o:D`Ky^a-~r ‘la jument’

exemple 24 : d&o:k`K: m. ‘cheval’ d&o:k`K-n ‘le cheval’

ùngùl&u f. ‘vautour’ ùngùl^u-n ‘le vautour’

g&o:D&Ky&o:y&K: f. pl. ‘juments’ g&o:D&Ky&o:y^K-n ‘les juments’

Sous l’influence du ton flottant qui accompagne le suffixe, des règles tonales sont appliquées. Quand le suffixe est attaché à un mot dont le ton final est H, un ton descendant HB est formé. Quand le suffixe est attaché à un mot dont le ton final est B ou HB, le suffixe ne provoque aucun changement tonal. Il est important de signaler que les voyelles finales longues deviennent brèves dans les syllabes fermées qui résultent de l’adjonction du suffixe.

Les mots qui se terminent par une consonne, des mots étrangers, des noms propres, des pronoms, des numéraux et des idéophones forment souvent le défini à l’aide du connecteur D&K- auquel

s’ajoute le suffixe du défini (exemple 25).

1 Il existe des variations dialectales pour ce suffixe. Dans certaines variantes, le suffixe est `-l, dans d’autres `-i.

Parfois, seul le ton flottant du suffixe est retenu `-.

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exemple 25 : bâs f. ‘bus’ bâs D^Kn ‘le bus’

&Kt&a f. ‘elle’ &Kt&a D^Kn ‘elle (en question)’

g&a~rbà m. nom propre g&a~rbà D^Kn ‘le Garba en question’

Le masculin et le féminin

Le hausa fait la distinction entre des noms masculins et des noms féminins, ceci seulement au singulier (Newman 2000 : 200-215). Les noms ou les pronoms désignant des personnes ou des grands animaux du sexe mâle ont le genre masculin (exemple 26), tandis que ceux qui désignent des animés de sexe femelle ont le genre féminin (exemple 27). Certains noms ont une seule forme qui a le genre masculin ou féminin selon le sexe du référent (exemple 28). Pour la plupart des mots par contre, le genre n’est pas déterminé d’un point de vue sémantique. Il est donc arbitraire et lexicalement spécifique.

Normalement, le genre d’un mot est le même dans tout le domaine hausa, bien que certaines variations dialectales soient possibles. La plupart des mots féminins se terminent par -a:, mais cette règle n’est pas générale et il existe des noms masculins qui se terminent en -a:. Le genre joue un rôle important dans la détermination des accords des adjectifs ou des pronoms.

exemple 26 : m&Kj`K: m. ‘mari’

rà:g&o: m. ‘bélier’

exemple 27 : mà:t&a: f. ‘femme’

t&unk`Ky&a: f. ‘brebis’

exemple 28 : kà:k&a: m./f. ‘grand parent’

k&urm&a: m./f. ‘personne sourde’

La dérivation

Le hausa connaît un système bien élaboré de dérivation nominale (Newman 2000 : 366-369). Les noms peuvent être dérivés d’autres noms, de verbes ou d’autres catégories grammaticales. La plupart des dérivés se forment par l’adjonction de suffixes, mais d’autres se forment par l’adjonction de préfixes ou par celle des deux types de morphème simultanément. Les dérivés nominaux les plus fréquentes sont les suivants :

- noms abstraits

Des noms abstraits sont dérivés d’autres noms par l’adjonction des suffixes -(n)c`K: qui

impose un schème tonal H-B, -(n)t&ak`a: qui impose un schème tonal B-H-B ou -(n)t&a: avec

schème tonal variable.

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k&a:s&uw&anc`K: ‘commerce’ < kà:s&uw&a: ‘marché’

dàngànt&akà: ‘lien de parenté < d&ang`K: ‘parent’

sà:bùnt&a: ‘nouveauté’ < s&a:b&o: ‘nouveau’

- noms des langues ou caractéristiques

Les noms dérivés avec le suffixe -(&an)c&K: et un schème tonal haut désignent la langue, le style, le comportement ou d’autres caractéristiques associés à un peuple ou à un lieu. Les quatre points cardinaux sont aussi des dérivés adjectivaux avec -&a(n)c&K: et un schème tonal haut.

langues : &a:d&a~r&anc&K: ‘dialecte de l’Ader’

b&arb&arc&K: ‘langue kanuri’

f&a~r&ans&anc&K: ‘langue française’

caractéristiques : m&a:l&am&anc&K: ‘langue ou manière d’être des enseignants’

< m&a:làm&K: ‘enseignant’

d&u:n&Ky&anc&K: ‘séculier’ < d&u:n&Kyà: ‘monde’

points cardinaux : k&ud&anc&K: ‘méridional’ < k&udù ‘sud’

- noms d’agent, de lieu et d’instrument

Des noms d’agent, de lieu et d’instrument sont formés à partir des verbes à l’aide du préfixe

m&a- . Ces trois types de dérivés utilisent des voyelles finales et des schèmes tonals distincts.

o Les noms d’agent masculins singuliers se terminent par la voyelle -&K et ont un schème tonal H-(B)-B-H ; les noms féminins singuliers se terminent en -`Ky&a: et ont un schème tonal H-H-B-H ; les noms pluriels se terminent en -&a: et ont le même schème tonal que les noms masculins singuliers.

m&Arò:ƙ&K: ‘griot, mendiant’ < rò:ƙ&a: ‘quémander, mendier’

m&Ar&o:ƙ`Ky&a: ‘griotte, mendiante’

m&Arò:ƙ&a: ‘griots (m./f.), mendiants (m./f.)

o La plupart des noms de lieu se terminent en -&a:, mais d’autres ont une voyelle finale -

&K:. Tous ont un schème tonal entièrement haut et sont masculins.

m&aj&e:m&a: ‘tannerie’ < j&e:m`a: ‘tanner’

m&ash&&Kg&K: ‘ouverture, baie’ < sh&Kg`a: ‘entrer’

o Les noms d’instrument se terminent en -&K:, ils ont tous un schème tonal entièrement haut et sont masculins.

m&ad&u:b&K: ‘miroir’ < d&u:bà: ‘regarder’

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La voyelle du préfixe m&a- s’assimile souvent en /u/ quand la voyelle dans la syllabe suivante est /u/. Cette assimilation ne se fait pas facilement avec les noms d’agent et les noms de lieu.

m&ah&u:j&K: = m&uh&u:j&K: ‘perforeuse, perceuse’ < h&u:j`K: ‘percer, trouer’

- ethnonymes

Des ethnonymes – et le nom de certains groupes professionnels – sont formés à partir des noms de lieu à l’aide du préfixe bà-, souvent accompagné par le suffixe du masculin singulier

-è:. Ce suffixe impose un schème tonal de type H-B au mot et le préfixe garde son ton haut ce qui aboutit à un schème tonal B-(H)-H-B. Le suffixe -&a:w&a: est employé pour former le pluriel des ethnonymes ou pour former des noms de villes ou de quartiers. Les dérivés formées de cette manière ont un schème tonal variable, B-H ou entièrement H.

bàk&ats&Knè:/k&ats&Kn&a:w&a: ‘personne(s) de Katsina’

bàh&aushè:/hàusà:w&a: ‘Hausa sing./pl.’

bàd&u:kù:/dù:kà:w&a: ‘cordonnier(s)’

g&o:b&K~r&a:w&a: ‘quartier à Kano’

- D’autres dérivés formées par affixation sont : les noms de qualités sensorielles, les noms indiquant mutualité, les sons et les mouvements, les systèmes et les ères, les noms qui désignent des caractéristiques associées et les noms de jeux et d’activités. L’étude détaillée de ces types de dérivation n’est pas pertinente dans le cadre de notre recherche.

À part les noms dérivés à l’aide des suffixes, Newman 2000 (699-717 et 156-159) parle des noms verbaux (verbal nouns) et des noms déverbatifs (deverbal nouns) qui sont dérivés de ou liés aux verbes. Les noms déverbaux sont morphologiquement dérivés de ou sont en rapport avec des verbes, mais ils fonctionnent syntaxiquement comme des noms. Les noms verbaux par contre fonctionnent comme des participes présents ou des gérondifs dans les contextes qui demandent une forme non- conjuguée du verbe. Nous n’entrons pas en détail dans la formation exacte de ces noms verbaux et déverbaux.

d&asà: ‘planter’ > dàsh&e: ‘plant’ nom déverbatif

d&asà:w&a: ‘le fait de planter’ nom verbal

Les mots composés

Newman (2000 : 109-124) décrit les composés comme des séquences de deux mots ou plus qui sont attachés de manière à former un seul mot. La distinction entre les mots composés et les syntagmes nominaux n’est pas toujours facile à faire. La caractéristique essentielle qui les distingue est selon l’auteur « l’intégralité lexicale » des composés. Les composants se présentent toujours tels quels, sans que des insertions, des substitutions, des effacements etc. soient possibles. La plupart des composés

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sont des noms, bien que l’on puisse trouver quelques adjectifs et adverbes composés. Il n’existe pas de verbes composés : tous les verbes complexes sont considérés comme des syntagmes.

Il existe des mots composés de divers types en commençant par des composés à deux termes jusqu’à des composés qui sont des phrases entières. Les structures les plus récurrentes sont les suivantes :

- nom – morphème de liaison + nom/adverbe

Dans cette structure, nous avons affaire à un syntagme génitival dans lequel le morphème de liaison clitique (MC) prend le genre et le nombre du mot principal. Ce morphème de liaison est -~r pour les noms féminins qui se terminent en -a(a) et -n pour les autres noms. Les morphèmes de liaison libres ta et na ne sont pas employés dans ce contexte. La première partie du composé est un nom commun (common noun) (a) ou un nom verbal (b). La deuxième partie du composé est un nom (ou un syntagme nominal), une phrase, un adverbe ou exceptionnellement un idéophone.

(a) D&an-sànd&a:2 ‘policier’ (fils-MC + bâton)

'y&an-b&Ky&u ‘jumeaux’ (enfants-MC + deux)

(b) sôn-z&u:c`Ky&a: ‘égoïsme’ (action d’aimer-MC + cœur)

B&atàn-Bàkàt&antàn ‘perte des deux opportunités’ (perte-MC + Bàkànt&antàn

‘nonchalance’) - adjectif – morphème de liaison + nom

Dans ce type de composé, l’adjectif précède toujours le nom. La succession nom – adjectif que l’on trouve normalement dans les syntagmes n’est pas autorisée. Les adjectifs employés dans ces composés sont souvent des termes de couleur. Le schème tonal des composants peut être adapté.

j&an-ƙ&arfè: ‘cuivre’ (rouge-MC + métal)

sà:bòn-sh`Kg&a ‘recrue’ (s&a:b&o: ‘nouveau’-MC + sh`Kg&a: ‘action d’entrer’)

2 Les composés avec D&An- forment une classe ouverte avec une signification récurrente : « The word ɗan

‘person of’ (…) enters into compounds that indicate a person associated with a particular profession, activity, place of origin. (…) In addition (…) there are ɗan compounds that denote names of things or events associated with the main noun or adverb. With many of these items, the initial ɗan reflects its function as diminutive marker. (…) The meaning of these compounds is often not transparent from the meaning of the content word, but rather is derived in an indirect or a specialized manner. » (Newman 2000, 122-123).

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- verbe + nom/adverbe

o forme composée avec ton bas : le composé a un schème tonal bas sur le verbe et la voyelle finale de la dernière partie du composé est brève3.

hànà-s&allà ‘casquette de base-ball’ (empêcher + prière)

o forme composée basée sur un impératif : la deuxième partie de ce type de composé peut être un nom d’objet, un adverbe ou un idéophone. Avec d’autres impératifs, on ajoute un syntagme avec , un autre impératif ou un subjonctif. La voyelle finale du composé maintient généralement sa longueur.

sàk&o:-t&um&a:k`K ‘idiot’ (relâche + moutons)

bà~r-n&K-dà-m&u:gù: ‘boutons d’adolescence’ (laisse + moi + avec + laideur)

bàlàg&K-ts&Knd&K~r ‘enfant précoce’ (grandis + ts&Knd&K~r, souligne vitesse)

dàk&K-bàr&K ‘chose forte et fiable’ (pile + laisse)

o forme composée basée sur un infinitif : le composé a parfois la structure d’un syntagme avec infinitif. Tous les mots du composé maintiennent leur ton lexical et leur longueur vocalique.

sâ-h&ann&u: ‘signature’ (mettre + main)

- syntagmes avec ‘et/avec’ ou d’autres morphèmes de liaison

y&a:ƙ`K:-dà-j&a:h&Klc`K: ‘programme d’alphabétisation des adultes’

(guerre + avec + ignorance)

b&a:y&a-bâ-z&anè: ‘fausse sécurité’ (sur le dos + sans + pagne)

r&uw&a:-`à-jàll&o: ‘désespérément’ (eau + à + bouteille)

- juxtaposition : un nombre limité de composés est constitué de deux mots (noms ou noms verbaux) qui sont juxtaposés sans emploi d’aucun morphème de liaison. Dans certains composés la structure phonologique des différentes parties est maintenue ; dans d’autres le mot initial porte un schème tonal bas et la voyelle finale est abrégée.

z&a:ƙ&&K:-b&anz&a: ‘sucre de canne’ (douceur + inutile)

kàmà:-~rùbù:t&u ‘homographes’ (kàm&a: ‘ressemblance’ + ~rùbù:t&u: ‘fait d’écrire’) - formations d’agent (agential formations) : dans quelques composés, la première partie est un

nom d’agent suivi d’un nom qui désigne l’objet de l’action.

m&ashà:-r&uw&a: ‘arc-en-ciel’ (personne qui boit + pluie)

- phrases entières : beaucoup de composés ont la structure d’une phrase régulière.

k&a-cè:-n&a-cè: ‘dispute’ (toi + dire + moi + dire)

3 Il y a des exceptions à cette règle. Des composés dont les constituants se sont unis ont une voyelle finale longue : shù:gàb&a: ‘dirigeant, président’ (< sh`Kg&a: ‘entrer’+ gàb&a ‘devant’), ainsi que les composés longs et complexes : gàyà:-wà-j&Kn&K:-n&a:-w&ucè: ‘type d’épée aigue’ (lit. raconter-à-sang-je complétif-passer).

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2 Motivations de l’introduction et de l’adoption du changement lexical

Comme nous l’avons expliqué pour le lexique zarma, à part le fait que l’introduction d’une activité au sein d’un groupe linguistique exige la constitution d’un lexique approprié, les motivations de l’introduction et de l’adoption d’une forme particulière sont liées à un nombre de critères intra- et extralinguistiques. Les exemples les plus parlants seront traités dans l’analyse des cas particuliers.

3 Mécanismes et dirigeants du changement lexical

Comme nous l’avons fait dans l’analyse des lexiques zarma, les mécanismes et les dirigeants du changement lexical seront également traités ensemble dans l’analyse des lexiques hausa.

3.1 La formation des mots 3.1.1 La composition

Comme en zarma, l’analyse des composés du hausa est complexe. Newman (2000 : 109) les définit comme suit : « Compounds are sequences of two or more words that are bound together in such a way to form a single word. ». Il existe une grande diversité dans les structures internes des mots composés.

Les types de composés les plus fréquents sont (Newman 2000 : 114) :

nom + morphème de liaison + nom/adverbe

adjectif + morphème de liaison + nom

verbe + nom/adverbe

phrases avec ‘et, avec’ ou autres connecteurs

juxtaposition des constituants

phrases entières

La caractéristique essentielle qui distingue les composés des syntagmes similaires est leur « intégralité lexicale ». Les constituants apparaissent tels quels, sans que soient autorisés des permutations, des insertions, des substitutions ou des effacements (deletion). De cette manière, les composés ne permettent qu’une seule séquence adjectif-nom et l’insertion d’un autre adjectif au sein du composé est impossible ; les constituants ne peuvent pas être remplacés par des synonymes et là où les syntagmes permettent l’ellipse, celle-ci est impossible dans les composés. Deux autres critères permettent de reconnaître les composés. Le morphème de liaison prend toujours une forme clitique -r

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ou -n ; les expressions avec les morphèmes de liaison libres ta et na ne doivent donc pas être considérées comme des composés. Également quand les constituants subissent un changement tonal, on peut dire avec certitude qu’il s’agit d’un composé.

Bien que ces critères aident à faire la distinction entre les « vrais » composés et les syntagmes descriptifs, il n’est pas toujours possible de faire cette distinction de façon claire. Dans le cas de juxtaposition, le critère du morphème de liaison, par exemple, ne peut pas être appliqué. Souley (1995) éprouve également des difficultés à discerner les deux types de construction puisqu’il traite, par exemple, certaines constructions tantôt comme composés tantôt comme périphrases4. La graphie des composés est également sujette à discussion, ce qui se reflète dans une orthographe standard inconsistante. Certains composés s’écrivent en un seul mot, d’autres en plusieurs mots séparés ou avec trait d’union. Dans nos transcriptions, nous avons décidé d’écrire les composés en un seul mot afin de montrer que, selon notre analyse linguistique il s’agit d’unités lexicales.

Les syntagmes descriptifs qui ne peuvent pas être analysés comme le résultat d’un fait de composition sont cependant traités en même temps parce que leur statut est vague et parce que des mots composés et des syntagmes déterminatifs sont souvent employés pour dénommer la même réalité. Vu la grande diversité dans la dénomination des aspects techniques, nous avons décidé d’organiser l’analyse à partir du concept à dénommer plutôt qu’à partir du type de construction employé.

Les mots composés qui désignent ‘batte’ ont comme deuxième constituant un nom verbal spécifiant la geste faite avec le premier constituant qui a toujours une valeur sémantique très générique. La dénomination Àb&Knd`Edd&Elà: par exemple est constituée du nom Àb&u ‘chose’ et du nom verbal

d`Edd&Elà: ‘moulage, entassement’. Le nom k&a:t&a:k&o:, avec la valeur sémantique ‘planche’, forme la base d’un grand nombre de dénominations pour la batte. Seule la dénomination k&a:t&a:k&ond`Edd&EBà:,

qui contient le nom verbal d`add&aBà:5 ‘fait de damer avec de petites tapes’, peut être considérée comme un vrai composé. Les autres formations comprenant ce mot de base ont toutes un morphème de liaison libre, raison pour laquelle elles ne peuvent pas être analysées comme des mots composés et leurs constituants sont séparés orthographiquement. La dénomination k&a:t&a:k&o: n&A d`Edd&EB`a: est

dérivée du même nom verbal, tandis que le nom k&a:t&a:k&o: n&A ƒÀƒƒ&Ab`a: a comme complément une autre forme rédupliquée ƒàƒƒ&ab`a: ‘séparation en plusieurs unités’. La dénomination k&a:t&a:k&o: n&A m&a:ƒ`ANk'&As&a: est un syntagme génitival à deux constituants, mais dont le second est lui-même un composé. Le composé contient un nom verbal dérivé du verbe m&a:ƒà:w&a: ‘giffler, donner une claque’ et

4 Souley (1995 : 180) appelle périphrase la paraphrase du contenu conceptuel. Par exemple D&an ƙ&as&a: ‘citoyen, ressortissant’ est analysé tant comme mot composé à la page 169 que comme paraphrase à la page 180.

5 Il s’agit de la forme rédupliquée du verbe d&aBà:w&a: ‘damer, battre le sol afin de le durcir’.

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le nom k'&As&a: ‘sable’, ce qui résulte à une signification ‘tapage de sable’. Une construction comparable est employée pour la dénomination pl4&ES`K: n&A t&a:Bà: k'&As&a:, bien que le morphème de liaison soit absent de la deuxième partie. Le mot de base est un emprunt au français ‘planche’, équivalent du mot hausa k&a:t&a:k&o:. L’analyse de ce qui suit le morphème de liaison peut se faire de deux façons. Où bien on le considère comme un composé du verbe t&a:Bà:w&a: ‘applaudir’ et du nom

k'&As&a: (dans ce cas, les deux constituants doivent s’écrire en un seul mot : t&a:Bà:k'&As&a:), ou bien on le considère comme un syntagme du verbe t&a:Bà:w&a: et son objet k'&As&a:. Le nom &KttSè: ‘arbre, bois’

forme également la base de plusieurs constructions comportant le verbe b&ugà:w&a: ‘frapper, battre, taper’ : &KttS`K: n&A b&ugà:w&a: et &KttSè: n&A b&ubb&ugà: k'&As&a:. Dans la deuxième construction, le verbe est redoublé et l’ambiguïté rencontrée dans l’exemple précédent, concernant les deux derniers constituants, y revient.

Les dénominations du fouloir suivent les mêmes principes que ceux de la batte. La dénomination de la batte Àb&Knd`Edd&Elà: correspond au composé Àb&Knt'`Att'&Ag`a: qui désigne le fouloir et dans lequel le deuxième constituant est le nom verbal t'`Att'&Ag`a: ‘action d’enfoncer plusieurs fois de suite un bâton dans un sac de graines afin de le remplir davantage’6. Le nom k&a:t&a:k&ond`Edd&EBà: a son équivalent dans le composé k&a:t&a:k&ont'Àtt'&Agà:, comportant le même nom verbal. La signification plus spécialisée du verbe fait que les autres constructions emploient également ce nom verbal : h&Ann&u: n&A t'Àtt'&Agà: ‘main à fouler’, k'&Aƒh`K n&A t'Àtt'&Agà: ‘fer à fouler’, t&AB&Arj&a: n&A t'Àtt'&Agà: ‘pilon à

fouler’ et k&ulk&K: n&A t'Àtt'&Agà: ‘gourdin à fouler’. Comme pour la dénomination de la batte, le complément ‘sable’ peut être ajouté : k&a:t&a:k&o: n&A t'`Att'&Agà: k'&As&a:. Une autre dénomination de la batte est D&Ank&ulk&K:, un composé du type nom + morphème de liaison clitique + nom. Les composés avec D&An- forment une classe à part (cf. description synthétique de la langue hausa). Dans le présent cas, ce type de composé est employé pour former un diminutif ‘petit gourdin’.

Le coin est dénommé d’une façon comparable à la batte et au fouloir. Dans les composés Àb&KntS&Kkò:

et k&a:t&a:k&ontS&ukù:7 le deuxième constituant est chaque fois un nom verbal dérivé du verbe

tS&Kkà:w&a: ‘remplir, compléter’. Une véritable paraphrase se crée quand un fondeur explique l’emploi de l’outil tS&Kkù: de façon suivante : k&a:t&a:k&o: n&A tS&Kk`u: s`Ent^Kr ‘planche à compléter la ceinture’. D’autres appellations sont k&ulh&K: n&A t&uk&uW&a: ‘le burin8 de la marmite’ et kÀlê: n&A t&uk&uW&a: ‘la calle9 de la marmite’.

6 La répétition du geste (faire plusieurs fois) est exprimée par la réduplication du thème verbal.

7 La différence entre les termes cités est due aux variations idiolectales.

8 Le coin ressemble à cet autre outil employé dans les ateliers de fonte.

9 Il s’agit de l’emprunt au mot français ‘calle’.

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La construction Àb&Kn + nom verbal est très utilisée dans les lexiques de la fonte. Les noms du lissoir et de la lime peuvent être constitués de cette manière. Le nom du lissoir Àb&KnS&a:h`K: est dérivé du verbe

S&a:hè:w&a: ‘appliquer, frotter’, tandis que deux constructions ont été trouvées pour dénommer la lime

Àb&Knz&u:zÀ: à partir du verbe z&o:zà:w&a: ‘frotter’ et Àb&KNg&u:gÀ: à partir du verbe g&o:gà:w&a: ‘frotter, appliquer en frottant’. Le nom du lissoir peut optionnellement prendre un complément : Àb&KnS&a:h`K:

k'&As&a: et un équivalent est basé sur un emprunt au mot français ‘coupé’ : kùpê: n&A S&a:h`K:. Le terme de base est repris dans le paragraphe consacré aux emprunts.

À une exception près, le mot de base pour la dénomination du creuset est le nom t&uk&uW&a: ‘marmite’.

Les constructions renvoient à la fonction du creuset ou bien à son origine. Les dénominations

t&uk&uW&Arz&ub`K: et t&uk&uW&a:z&Kb`K: sont composées à l’aide du nom verbal z&ub`K: ‘action de verser un métal en fusion dans un moule’, respectivement à l’aide du morphème de liaison féminin -r et par

juxtaposition. D’autres constructions sont faites à l’aide du morphème de liaison libre : t&uk&uW&a: t&A z&ub`K: avec le même nom verbal, t&uk&uW&a: t&A f`Kr`Kgô: avec l’emprunt au français ‘frigo’ qui désigne l’origine du pot employé comme creuset et t&uk&uW&a: n&E10 d`Ah&uw&a: avec le nom verbal

d`Ah&uw&a: ‘préparation (de repas)’. Une construction similaire est t&uk&uW&a: dÀh&uw&a: k'&Aƒh`K

littéralement ‘marmite de préparer le fer’ dans laquelle le verbe reçoit un objet. La dénomination

k'ò:k'&onz&ub`K: est un composé du nom ‘petite calebasse’ et du nom verbal analysé ci-dessus.

Toutes les dénominations de la masselotte sont de véritables formes composées. Dans la plupart d’entre elles, le deuxième constituant est le nom pour la marmite tandis que le premier constituant explique de quelle partie de la marmite il s’agit. g`Knd&Knt&uk&uW&a: ‘la base de la marmite’,

tS&K:b`Kj&Ant&uk&uW&a: ‘le nombril/centre de la marmite’. Une autre dénomination réfère à ce qu’on fait avec la masselotte : gù:t'&unj&ANk&a: ‘le tronc à couper’.

L’écumoire est souvent dénommée à l’aide d’une périphrase, beaucoup de fondeurs n’ayant pas un vrai nom pour l’outil. Le nom composé m&AZ&AW&Knw&ut&a: est constitué d’un nom d’instrument dérivé du verbe ZàW&e:wà: ‘tirer, dégager d’une place’ et du mot w&ut&a: ‘feu’. La dénomination

Àb&Kngj&a:ƒ&ANw&ut&a: est un mot composé avec le nom Àb&u ‘chose’, le nom verbal gj&a:ƒ&a: ‘réparation, arrangement’ et un complément w&ut&a: ‘feu’. Deux autres dénominations sont des véritables périphrases : d&o:g&oNk'&Aƒfè: &Anà:Z&u:jà:11 n&A Àb&KNg`A ‘le long fer pour retourner avec12’ et k'&Aƒh`K f&uddà: D&Ewdà: ‘le fer pour enlever les déchets13’.

10 Il n’est pas clair s’il s’agit ici du morphème de liaison libre masculin, employé fautivement avec un mot féminin, ou bien du pronom sujet n&a:, qui est prononcé n&E(:), et forme le complétif avec le verbe qui suit.

11 Il s’agit ici de la forme impersonnelle du verbe, dans l’imperfectif.

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Un autre outil qui est souvent dénommé à l’aide d’une paraphrase et pour lequel nous n’avons d’ailleurs pas vraiment de nom en français non plus est l’outil qui sert à mélanger le sable. Le composé à trois termes Àb&Knm&Ab&2g&KNk'&As&a: est construit autour du nom d’instrument dérivé du verbe

b&ugà:w&a: ‘frapper, battre, taper’. Signifiant littéralement ‘la chose du frappeur de sable’, le nom pourrait être employé pour dénommer la batte, ce qui n’est cependant pas le cas. Une autre dénomination souvent utilisée est le composé par juxtaposition h&Ann&u:k'&As&a: ‘main de sable’. Le composé &ANgj&a:rà:k'&As&a: est une phrase entière, appelée sentential compound par Newman (2000 : 120), constituée à partir de la forme impersonnelle &ANgj&a:rà: ‘quelqu’un arrange’. Deux formes avec un morphème de liaison libre et un complément ont été répertoriées : k'&Aƒh`K: n&A b&ugà: k'&As&a: ‘fer à

frapper le sable’ et t&Al n&A gj&a:r`ANk'&As&a: ‘tôle d’arrangement de sable’. Dans la dernière construction, le terme central est l’emprunt au mot français ‘tôle’.

Les dénominations les plus régulièrement employées pour le châssis de moulage sont des composés constitués d’un nom et un adverbe. Le mot hausa k&a:t&a:k&o: ‘planche’ apparaît dans la plupart des composés. Pour dénommer le châssis de dessous, l’adverbe k'&AsÀ ‘par terre, en bas’ est employé dans le composé k&a:t&a:k&oNk'&AsÀ. De la même façon, l’adverbe s&AmÀ ‘dessus, là-haut’ est utilisé pour dénommer le châssis de dessus k&a:t&a:k&ons&AmÀ. Les mêmes constituants reviennent dans les syntagmes avec morphème de liaison libre k&a:t&a:k&o: n&A k'&AsÀ et k&a:t&a:k&o: n&A s&AmÀ. Le nom

k&a:t&a:k&o: peut être remplacé par un emprunt au français. Ainsi le châssis de dessous est appelé k&a:dr`K n&A k'&AsÀ ‘cadre d’en bas’ et le châssis de dessus est dénommé SÀpô: n&A s&AmÀ ‘chapeau de dessus’

et m&u:lù n&A s&AmÀ ‘moule de dessus’. On relève également le syntagme k&&a:t&a:k&o: n&A m&u:lù et le

composé par juxtaposition k&a:t&a:k&o:m&u:lù ‘planche de moule’ pour dénommer le châssis de moulage en général, ainsi que les syntagmes descriptifs k&a:t&a:k&o:14 b&Kj&u ‘deux planches’ et m&u:lù n&A k&a:t&a:k&o: (n&A k'&AsÀ) ‘moule de planche (d’en bas)’ pour dénommer le châssis de dessous.

L’aluminium est fréquemment dénommé à l’aide du composé hw&Aƒ&KNk'&Aƒh`K: ou f&Aƒ&KNk'&Aƒh`K: de

l’adjectif hw&Aƒ&K:15 ‘blanc’ et du nom k'&Aƒh`K: ‘fer’. Cette dénomination est aussi intégrée dans les dictionnaires hausa (par exemple Mijinguini 2002 : 344). Dans d’autres dénominations, le nom ƒ&uw&a:

‘liquide’ revient souvent. L’emploi de ce mot s’explique facilement dans le composé ƒ&uw&ANk'&Aƒh`K:

12La traduction littérale est : ‘le long fer on retourne de chose de avec’ (voir aussi l’annexe 5 pour l’analyse exacte du syntagme).

13 La traduction littérale est la suivante : ‘fer enlever saleté’ (voir aussi l’annexe 5 pour l’analyse exacte du syntagme).

14 Newman (2000 : 382) : « With many nouns, it is normal to use the singular form with numerals and other quantifiers even when the noun has a corresponding plural form. ».

15 Selon la variante dialectale, l’adjectif peut se réaliser f&aƒ&K:.

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‘liquide de fer’ qui désigne l’aluminium fondu. La situation devient plus compliquée quand on essaye d’analyser les dénominations gò:ƒ&Anƒ&uw&a: et gÀNg&a:ƒ&uw&a:. Jaggar (1973) ainsi que Broß & Baba (1996) font mention du terme gò:ƒ&An ƒ&uw&a: ‘aluminium’. Ni le lien avec le nom gò:ƒ&a: ‘calebasse ouverte par un petit trou ; pique (au jeu de cartes)’ ni la fonction du mot ƒ&uw&a: ‘eau, liquide’ ne sont évidents. Des recherches dans le dictionnaire dévoilent un lien entre ce dernier mot et le métal puisqu’il intervient dans les composés ƒ&uw&ank&a:mù:D&a ‘partie métallique d’une houe’ et

ƒ&uw&angà:t&aƒ&K: ‘partie métallique d’une hache’. Toutefois, on peut se demander pourquoi ce nom féminin à finale -a prend le morphème de liaison -n au lieu de -r. L’aluminium flexible est dénommé par le syntagme k'&Arh`K: m`E:l&EwS`K: dont le second terme est dérivé à l’aide du morphème màj-

préfixé, traité plus loin.

Deux types de sable sont utilisés dans les ateliers de fonte. Tous les deux sont dénommés à l’aide du nom générique k'&As&a: ‘terre, sable, pays’. La formation de mots composés ou de syntagmes descriptifs permet de distinguer les deux types de sable. Ainsi, le sable sec est désigné par les composés

bù:s&Ass&Ak'&As&a: ou bù:S&ES&ENk'&As&a:, formés avec l’adjectif bù:s&assh&e: ‘sec, séché’ ou par le syntagme k'&As&a: m`E:r&EwS&K: 16 ‘sable sec’, formés avec l’adjectif m`E:r&EwS&K:17. La manière d’appliquer le sable sec détermine la formation du nom composé par juxtapostion k'&As&a:b&Orb`2dà: dont le second terme est un nom dérivé du verbe b&arbàd&a: ‘verser, distribuer, éparpiller’. Le sable de moulage est souvent identifié d’après sa couleur, comme dans le composé Z&a:k'&As&a: ‘sable rouge’ et le syntagme

k'&As&a: b&Ak'&K: ‘sable noir’. Le nom composé par juxtaposition k'&As&a:dZ&ANg&Aƒg&Aƒ&K: signifie

littéralement ‘sable de latérite’.

Le modèle est le plus souvent désigné à l’aide de l’emprunt au français ‘moule’ auquel est souvent ajouté un complément, entre autres afin d’éviter toute confusion avec le châsssis de moulage qui est parfois dénommé par le même emprunt. Les fondeurs peuvent ainsi employer les dénominations spécifiques m&u:lù n&A k'&Aƒh`K: ‘moule de fer’ ou m&u:lù n&A t&uk&uW&a: ‘moule de marmite’, le dernier en opposition à d’autres modèles à reproduire comme ceux du couvercle, de la louche, etc. et l’ordre des constituants peut être inversé comme dans la dénomination t&uk&uW&a:m&u:lù ‘marmite de modèle’.

kw&Atà:m&u:lù et ƒ&Eg`2:m&u:lù sont des noms composés par juxtaposition désignant ‘moitié du modèle’, le premier à l’aide de l’emprunt à l’anglais quarter et le deuxième à l’aide du nom dérivé du verbe

ƒ&agà:w&a: ‘laisser une partie, faire un reste’. Il existe plusieurs tailles de modèles de marmites à

16 Il s’agit clairement d’un syntagme et pas d’un composé comme la séquence nom – adjectif du syntagme n’est pas autorisée dans les composés (Newman 2000 : 116).

17 La formation de cet adjectif est expliquée dans la section des dérivés.

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reproduire, ce qui est indiqué par une construction de type : m&u:lù n&A l&Ambà: b&Kj&u ‘modèle de numéro deux’.

Nous verrons plus loin que deux noms de lieux formés par dérivation sont employés pour dénommer les anses ou la poignée. C’est l’adjonction d’un complément à l’aide du morphème de liaison libre qui permet de distinguer la poignée du couvercle et les anses de la marmite. Ainsi, la poignée du couvercle est dénommée m&Ak&a:m&a: t&A m&Aƒ&uh&K: ou m&Aƒ&Kk'&a: t&A m&Aƒ&uh&K: tandis que m&Ak&a:m&a: t&A t&uk&uW&a:

ou m&Aƒ&Kk'&a: t&A t&uk&uW&a: désignent les anses de la marmite. Le composé m&Ak&a:m&arz&ugà:z&ug&K: est

d’ailleurs employé pour dénommer la poignée de la soufflerie. Les anses de la marmite sont parfois dénommées par le composé k&uWwÀnt&uk&uW&a: ‘les oreilles de la marmite’, dont le premier constituant est une métaphore. La forme singulière de ce composé est k&unn&ent&uk&uW&a:.

Les lexiques des fondeurs comprennent encore un grand nombre de mots composés ou de syntagmes descriptifs que nous ne pouvons pas analyser en détail. Nous les énumérons ci-dessous en les classant d’après leur type structurel.

Noms composés

- nom + morphème de liaison clitique + nom

m&Aƒh&Knw&ut&a: m&Aƒh&K:+ n + w&ut&a: couvercle de feu

‘couvercle’ + MC + ‘feu’

m&Aƒh&Knt&uk&uW&a: m&Aƒh&K: + n + t&uk&uW&a: couvercle de marmite

‘couvercle’ + MC + ‘marmite’

g&unt&uNg&Aƒw&A: g&unt&u: + n + g&Aƒw&A: séparateurs

‘pièce’ + MC + ‘bidon métallique’

g&a:S`Knzà:b&o: g&a:S`K: + n + zà:b&o: plume

‘plume’ + MC + ‘pintade mâle’

g&a:S`Knkà:z&a: g&a:S`K+ n + kà:z&a:

‘plume’ + MC + ‘poule’

bÀk&Ans^K: bÀk&a: + n + s^K: scie

‘arc’ + MC + ‘scie’

d&u:t'`Knh`Kt&KlÀ: d&u:t'`K: + n + h`Kt&Klà: pile

‘pierre, roche’ + MC + ‘lampe’

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Deux aspects techniques sont dénommés par certains fondeurs à l’aide de composés avec D&an-,

comme c’était le cas pour le fouloir.

D&ang&Aƒw&a: D&a: + n + g&Aƒw&a:18 séparateurs

‘fils’ + MC + ‘bidon métallique’

D&ant&uk&uW&a: D&a: + n + t&uk&uW&a: empreinte

‘fils’ + MC + ‘marmite’

- nom + morphème de liaison clitique + verbe + nom19

Àb&KnD&E:bà:g&Ow`E Àb&u + n + D&E:bà: + g&Ow`E outil pour mettre le charbon

‘chose’ + MC + ‘enlever’ + ‘charbon’

Àb&Knk&AS`K:k'&Aƒh`K: Àb&u + n + k&AS`K: + k'&Aƒh`K: bâton de fer

‘chose’ + MC + ‘battre’ + ‘fer’

- adjectif + morphème de liaison clitique + nom

f&Aƒ&ark'&As&a: f&Aƒ&a:20 + r + k'&As&a: poudre

‘blanc’ + MC + ‘sable’

- juxtaposition de constituants nominaux

s`And&a:k'&Aƒh`K: s`And&a: + k'&Aƒh`K: bâton de fer

‘bâton’ + ‘fer’

t&uk&uW&a:k'&Aƒh`K: t&uk&uW&a: + k'&Aƒh`K: marmite en aluminium

‘marmite’ + ‘fer’

t&uk&uW&a:l&a:k&a: t&uk&uW&a: + l&a:k&a: marmite en terre

‘marmite’ + ‘argile’

h&Ann&u:w&a:nì: h&Ann&u: + w&a:nì: poignée de soufflerie

‘main’ + ‘action de faire tourner une roue’

t`yjô:bà:k&Knm&uƒh`u: t`yjô: + bà:k&Knm&uƒh`u:21 tuyère

‘tuyau’ + ‘four’

D&EwDà:k'&Aƒh`K: D&EwDà: + k'&Aƒh`K: déchets

‘saleté’ + ‘fer’

18 Un autre fondeur désigne cet outil par un nom composé de deux noms dans lequel le nom D&a: n’est pas utilisé (voir supra).

19 Ce nom est l’objet du verbe précédent.

20 Forme féminine de l’adjectif hw&aƒ&K:/f&aƒ&K: ‘blanc’.

21 Ce terme est déjà un nom composé, mais les constituants ne sont pas séparés dans cette analyse parce que c’est sans doute le composé dans sa totalité qui forme le deuxième constituant du nom composé nouveau.

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