• Aucun résultat trouvé

Un nouvel alliage de fer et de nickel à perméabilité magnétique élevée

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Un nouvel alliage de fer et de nickel à perméabilité magnétique élevée"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00205173

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205173

Submitted on 1 Jan 1925

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Un nouvel alliage de fer et de nickel à perméabilité magnétique élevée

E.-M. Deloraine

To cite this version:

E.-M. Deloraine. Un nouvel alliage de fer et de nickel à perméabilité magnétique élevée. J. Phys.

Radium, 1925, 6 (1), pp.20-28. �10.1051/jphysrad:019250060102000�. �jpa-00205173�

(2)

UN NOUVEL ALLIAGE DE FER ET DE NICKEL A PERMÉABILITÉ MAGNÉTIQUE ÉLEVÉE (1)

par M. E.-M. DELORAINE

Sommaire. 2014 Parmi les alliages fer-nickel, ceux dont la composition est voisine de 80 p. 100 de nickel et 20 p. 100 de fer présentent, lorsqu’on les a soumis à un traitement thermique convenable, de remarquables propriétés magnétiques. Ces alliages, de haute perméabilité pour les champs magnétiques faibles, sont désignés sous le nom de

« permalloy ».

L’objet de cet article est de décrire la préparation, les propriétés physiques et les appli-

cations de ces alliages. Une grosse importance, dans la fabrication, revient au traitement thermique : le refroidissement doit se faire à partir d’une température et à une vitesse déterminées. En ce qui concerne les propriétés, on remarque une grande influence des efforts mécaniques sur les propriétés magnétiques. Enfin, on peut envisager de nombreux emplois du permalloy. Parmi les services qu’il peut rendre, il faut citer son application

à l’augmentation de self-induction des câbles sous-marins, qui a donné d’intéressants résultats.

1. Historique. - Il y a déjà quelques années qu’on a observé aux laboratoires de 1’-Xmerican Telephone and Telegraph Co. et de la Western Electric Co., à New York, que les alliages de fer et de nickel peuvent présenter des propriétés magnétiques remarquables lorsqu’ils sont soumis à un traitement thermique, approprié. Ces propriétés spéciales sont

très marquées dans les alliages qui contiennent plus de 30 p. 100 de nickel, et qui présen-

tent la structure cristalline du nickel plutôt que celle du fer. Toute la série constitue un

champ d’étude très important pour ceux qu’intéresse le ferromagnétisme. Les résultats les

plus nets sont obtenus cependant pour une composition d’environ 80 p. 100 de nickel et 20 p. 100 de fer. Dans ce dernier cas, il est possible d’arriver à des valeurs de la perméabi- lité, pour des champs magnétiques faibles, de beaucoup supérieures à celles qui ont été

observées jusqu’ici. Il est commode de donner un nom général à ces alliages spéciaux à

haute perméabilité, et le nom de « Permalloy » leur a été appliqué par les ingénieurs de

l’A. T. and T. Co. et de la Western Electric Co. Ce nom a été choisi de façon à rappeler la-propriété essentielle de ces composés.

La découverte du permalloy, ainsi que nous le verrons, a déjà produit une véritable

révolution dans la construction des câbles sous-marins. Il est bien probable qu’elle permet-

tra aussi d’importants progrès dans d’autres directions et augmentera considérablement nos

connaissances sur le ferromagnétisme.

2. Préparation du permalloy. - La préparation du permalloy se fait à partir de fer

de Suède de première qualité et de nickel commercial très pur. Les échantillons qui sont employés dans les études de laboratoire sont préparés en fonelant ces métaux dans un creu-

set de silice chauffé dans un four à haute fréquence du type Northrup. Un four dont on se

sert couramment peut fondre environ 3 kilogrammes de métal. Une analyse type du lingot

obtenu donne les résultats suivants :

(1) D’après : AR10LD (H.-D.) et ELB1E~ (G.-W.), Permalloy, a ne»- iiiagnetie material of very high permeability, Journal of Franklin Inslitute, t. f95 (1923), p. 621 et JEB~rETT (F.-B.), Permalloy loaded cable,

.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019250060102000

(3)

21

Des corps autres que le fer et lenickelsont inévitablement introduits par toute méthode

pratique de préparation. Afin de déterminer l’effet de ces impuretés, on a préparé des

échantillons dans lesquels les corps additionnels se trouvent en proportions variables. On

a trouvé ainsi que les impuretés ont une influence notable sur la valeur de la perméabilité

et que le carbone doit être évité avecun soin spécial. De petites variations dans le traitement

thermique produisent cependant des variations de la perlnéabilité beaucoup plus grandes

que celles qui sont dues à la présence d’impuretés et il n’est pas nécessaire, dans la plupart

des cas, de chercher à dépasser la pureté correspondant à l’analyse précédente.

Dans le but d’étudier les échantillons de permalloy au laboratoire, on amène le lingot

à l’état de barre, puis de fil et enfin de ruban de 3,2 mm de large et 0,15 mm d’épaisseur.

L’emploi du ruban est indiqué plus spécialement dans l’étude de l’influence du traitement

thermique sur les propriétés de l’alliage, par suite du rapport élevé de la surface du métal à sa masse et de la facilité avec laquelle on peut manipuler le permalloy sous cette dernière

forme. Toute la série des ferro-nickels peut ètre travaillée au point de vue mécanique sans grande difficulté si l’on prend quelques précautions, et il est possible d’amener tous les

échantillons à étudier à avoir une forme donnée et être dans un état mécanique bien

défini. On a pu faire ainsi une étude micrographique de toute la série dans des conditions strictement comparables.

3. Propriétés du permalioy. - La caractéristique la plus importante du permalloy

est sa perméabilité élevée. En conséquence, la valeur de la perméabilité est employée

comme mesure de l’effet du traitement thermique et mécanique.

Un perméamètre à bague d’un type spécial a été employé dans la plupart des mesures.

La bague à étudier est obtenue en enroulant une vingtaine de tours de ruban de permalloy

autour d’un disque de 8 cm de diamètre. Le disque central est alors enlevé, et le permalloy

se trouve sous forme d’une bague ayant une section rectangulaire de 3,2 min sur 6 lm en-

viron.

Un seul tour d’un conducteur de cuivre massif est couplé sur ce noyau et forme le secondaire d’un transformateur dont l’enroulement primaire est intercalé dans l’un des bras d’un pont de iR~heatstone.

.

La méthode du pont convient bien à la mesure de la perméabilité du permalloy dans

les champs faibles, car en employant une source de courant à fréquence audible, on peut

se servir d’écouteurs téléphoniques et d’amplificateurs à lampes, augmentant pour ainsi dire à volonté la sensibilité de la méthode.

Les laininations de la bague sont suffisamment minces pour que les courants de Fou- cault n’introduisent pas d’erreur appréciable. Ceci fut vérifié en faisant t des mesures à des

fréquences variées.

Un perméamètre légèrement différent a servi pour des essais thermiques. La periiiéa-

bilité peut être mesurée avec cet appareil, sans manipuler l’échantillon, depuis la tenlpéra-

rature de l’air liquide jusqu’à 1000° centigrades.

Les essais comprennent généralement des mesures de la perméabilité pour des champs magnétiques de l’ordre de 0,002 et 0,001 gauss. La courbe de la perméabilité en fonc-

tion du champ est ensuite extrapolée jusqu’à l’axe des ordonnées. La perméabilité à ce point est appelée « perméabilité initiale » de l’échantillon considéré.

Le traitement thermique du permalloy est de la plus haute importance. Le refroidis-

serment qui donne la perméabilité initiale maximum doit se produire à partir d’une tent- 1)érature déterminée et à une vitesse déterminée. Il est bien clair qu’une petite portion de

l’échantillon seulc recevra le traitement thermique optimum. La vitesse de refroidissement de la partie centrale de l’échantillon dépend essentiellelnent de la configuration géométrique

de cet échantillon. L’emploi d’un ruban tiiiiiee permet d’obtenir cependant des résultats

comparativement uniformes dans toute la masse tant que le changement de température

n’est pas trop rapide.

La vitesse de refroidissement qui donne les résultats les nleilleurs n’est pas très élevée,

et ne diffère que peu de celle du ruban exposé à l’ntlI10sphère. On a trouvé par expérience

(4)

que le refroidissement à partir de 300° C jusqu’à la température ambiante n’a que très peu d’influence sur les proliriétés du produit final, mais que le facteur important est la vitesse

de refroidissement, depuis une température légèrement supérieure à la température de

transformation magnétique (point de Curie) jusqu’à une température d’environ il>0’> C.

A la suite d’une longue série d’études expérimentales, on s’est arrêté au traitement

thermique suivant.

On chauffe tout d’abord l’échantillon à 1100° C pendant une heure, on le laisse ensuite refroidir lentement tout en le protégeant contre l’oxydation. On le chauffe enfin jusque

11)0° C ; on le retire rapidement du four et on

le laisse refroidir sur une plaque de cuivre à

la température ambiante.

Il n’est pas seulement vrai de dire que des échantillons de formes différentes doivent subir des traitements thermiques différents,

mais le traitement thermique optimum varie

pour des échantillons de même forme dont la

composition diffère. Il en résulte qu’il n’a

pas été possible de déterminer le traitement

thermique optimum pour tous les alliages de

la série fer et nickel. On a localisé la région

80 p. 100 de nickel et 20 p. 100 de fer comme étant celle qui correspond aux perméabilités

initiales les plus élevées, et le traitement

thermique optimum a été déterminé exclusi- vement dans le cas de ces derniers alliages.

Sans changer le traitement thermique,

on a déterminé à nouveau les proportions

exactes les plus favorables, et on est arrivé

aux pourcentages de 78,5 p. 100 de nickel et

2.1 ,D p. 100 de fer.

La figure 1, tirée de la circulaire n° 58 du Bureau of Standards, représente le dia-

gramme d’équilibre entre le fer et le nickel. On voit qu’il existe une température maximum

dans le diagramme pour 70 p. 900 de nickel. Il est naturel de penser que la perméabilité

initiale maximum qu’on avait trouvée pour

78,5 p. 100 de nickel, pourrait être réellement obtenue pour 70 p. 100 de nickel, à conditions de trouver le traitement thermique optimum correspondant. Des alliages à 70 p. 100 de nickel furent soumis à uu grand nombre de trai- tements thermiques, mais aucune des méthodes essayées ne put produire une perméabilité

initiale aussi élevée que celle qu’on obtient avec l’alliage à 78",0 p. 900 de nickel.

La figure 2 montre d’une façon générale comment la perméabilité initiale varie dans la série fer-nickel lorsqu’on applique à tous les alliages le traitement thermique qui a été

reconnu le meilleur pour la composition à 78,5 p. 100 de nickel. Il est bien clair, après ce

que nous avons dit, qu’on ne doit pas attacher trop d’importance à la forme de la courbe en

dehors de la région correspondant à 78,5 p. 100 de nickel, étant donné que l’on n’a pas

appliqué le traitement le plus favorable pour chaque composition. Les alliages étudiés

varient dans leur composition par degrés de 5 p. 100, sauf aux environs du maximum où

un nombre considérable d’échantillons furent étudiés. Dans tous les cas, on a pris comme

base l’analyse chimique, et non pas la composition correspondant aux éléments introduits,

mais naturellement la différence n’est jamais bien considérable. On se rendra compte jus- qu’à quel point les résultats obtenus sont extraordinaires si l’on pense que le permalloy,

tout en ayant une aimantation à saturation du même ordre que celle du fer, est déjà presque

Fig. 1.

-

Diagramme d’équilibre fer’-nickel.

(5)

23

saturé dans le champ magnétique terrestre. Il est donc nécessaire de prendre des précau-

ticns spéciales pour protéger le permalloy de l’in’tuence des champs magnétiques extérieur.

Fig. 2.

La figure 3 montre, à des échelles différentes, les valeurs de la perméabilité initiale

pour des échantillons en forme d~ bague dans le cas du permalloy et dans le cas du fer de

Suède recuit.

La valeur de l’aimantation à saturation du permalloy ne dépend que peu du traite-

(6)

ment thermique. On sait que la valeur de l’aimantation à saturation par atome-gramme

varie presque linéairement avec la composition pour toute la série nickel-fer depuis 222.

pour le fer jusqu’à 59 pour le nickel (loi d’approche de iNTeiss). La valeur 84, qui corres- pond au permalloy, n’est donc’pas anormale.

,

.Fig. 4 .

On a déterminé les caractéristiques magnétiques du permalloy dans des limites plus

étendues en employant la méthode balistique.

Les figures 4, D et 6 montrent les courbes de variations de l’induction magnétique en

. ---

~_ 1 1

- 1

----

---i

~

Fig. J.

fonction du champ magnétisant avec trois échelles différentes pour le champ magnétisant.

Les courbes correspondent à un échantillon de permalloy et un échantillon de fer de Suède.

La figure 6 met bien en évidence la susceptibilité magnétique élevée du permalloy pour

les champs magnétiques faibles.

(7)

25.

Fig, 6.

La figure 7 montre à une même échelle les cycles d’hystérésis du permalloy et du fer de Suède.

â

.

:

--~ . -

;

.

Fig. 7.

-

Cycles d’hystérésis du fer de Suède et du permalloy

La figure 8 représente la valeur de la perméabilité en fonction de l’induction magné- tique pour les mêmes échantillons. La perméabitité maximum du permalloy est ici de

87 000. Cette valeur, qui n’est pas exceptionnelle, dépasse cependant de beaucoup les

valeurs les plus élevées obtenues avec les aciers au siliciuln.

Dès le début de l’étude du permalloy, on a trouvé que les propriétés de cet alliage

étaient fortement modifiées par les efforts de tension, de compression, de flexion ou de torsion. Des études systématiques furent conduites afin de trouver des méthodes pour éli- miner ces effets perturbateurs. On fit aussi une étude séparée de l’effet des efforts méca-

niques sur la perméabilité et la conductivité électrique dans le cas d’échantillons rectilignes.

On étudia enfin l’effet réciproque de la magnétisation sur les dimensions et sur la conduc-

(8)

tivité des échantillons. L’intensité de ces phénomènes est beaucoup plus importante que pour les métaux ou alliages obtenus jusqu’à ce jour. L’effet de la tension sur la magnétisa-

tion est opposé pour des alliages à 65 et 84 p. 100 de nickel. La tension n’a pratiquement

aucun effet sur la magnétisation d’un alliage à 81 p. 100 de nickel. Ces propriétés peu- vent être masquées complètement si l’opération de recuit n’a pa s été complète. On a observé

aussi que les pertes par hystérésis diminuent chaque fois que la magnétisation est aug- mentée par la tension mécanique.

Dans un alliage recuit avec un

soin spécial et contenant 7H ,5 p.

~ 00 de nickel, ces phénomènes

sont très importants. On peut

réduire ainsi l’hystérésis à Z ~ ~ 00

de la valeur correspondant aux

aciers au silicium les plus parfaits.

L’hystérésis résiduelle est si faible

qu’il est naturel de l’attribuer à

un manque d’ho111ogénéité de l’alliage plutôt que d’en faire une

caractéristique essentielle du pro-

cessus de la magnétisation.

Tant que les efforts mécani- ques ne dépassent pas la limite

d’élasticité, les effets produits peu- vent être répétés, et disparaissent

avec l’effort qui les produit. On peut ainsi faire varier la perméa-

bilité depuis sa valeur normale

en l’absence d’effort jusqu’à un

dixième de cette valeur.

La cozicluctivité diminue lors-

qu’un effort mécanique es[ ap-

pliqué, mais dans des propor- tions plus restreintes. La varia- tion maximum est de l’ordre de 2 p. 100, ce qui est t encore

une valeur élevée en comparaison des autres métaux. La magnétisation réduit aussi la conductivité de 2 p. 100 environ, pour un champ de 1 gauss. Ceci rend facile la mesure du

champ magnétique terrestre, par exemple, avec une approximation de 1 p. 100 : on cherche l’intensité du champ opposé qui ramène le permalloy à présenter sa conductivité Inaxill1Uln.

Il est intéressant de remarquer que le changement de conductivité que l’on obtient par

inagnétisation a la même valeur que celui qu’on peut obtenir par déformation élastique.

On a observé aussi que le changement maximum du à une seule cause n’est pas augmenté

par la superposition de la seconde. Les efforts mécaniques et le champ magnétique produi-

sent cependant des effets additifs lorsclu’il‘ sont t1e faible aiiiplitude. Ceci conduit naturel- lement à penser que les deux causes produisent le même effet dans le mécanisine du phéno-

mène de conduction.

On a étudie finalement l’effet réciproque de l11agnétostriction. Les résultats obtenus

indiquent que, dans les conditions ordinaires de l’expérience, l’alliage à 78,5 p. 100 de

nickel présente, après traitement t thermique, une magnétostriction plus importante que celle qui correspond au cas du fer.

Ayant maintenant présent à l’esprit les propriétés magnétiques remarquables du per-

malloy, on s’attend naturellement à trouver des particularités du même genre pour les autres propriétés de cette alliage.

On a déjà v u cependant que le diagramme d’équilibre ne présente pas de point

Fig. g.

(9)

27

particulier pour 80 p. 100 de nickel. La courbe de conductivité de la série nickel-fer

ne présente qu’un point particulier, qui est un minimum aux environs de 30 p. 100 de nickel. La structure cristalline de l’alliage est celle du nickel, et le type de cristallisation

ne change pas tant que la proportion de nickel reste au-dessus de 35 p. 100. La densité varie d’une façon continue pour toute la série. Les propriétés mécaniques des alliages à 80 p. 900 de nickel, enfin, ne présentent pas de particularités.

On peut donc dire que le permalloy montre que le ferro-magnétisme est associé à la

structure atomique d’une façon qui diffère de celle des propriétés physiques et chimiques.

Non seulement les propriétés qui viennent d’être énoncées ne sont pas spéciales au

le cas du perinallo>., mais il est surprenant de constater que ces propriétés ne sont pas

changées d’une façon appréciable par le traitement thermique qui affecte si profondément

les propriétés magnétiques. Donc, autant qu’on a pu le déterminer, seules les propriétés magnétiques du permalloy sont exceptionnelles.

4. Applications du permalloy. - Il est év ident que le permalloy sera d’une grande

utilité dans les laboratoires. Sa haute sensibilité et la facilité avec laquelle on peut faire

varier ses propriétés facilitera un grand nombre de mesures. Il sera très utile aussi dans

une étude des relations réciproques du traitement thermique, de la magnétisation et des

efforts mécaniques, car les effets produits sont mesurés beaucoup plus facilement qu’avec

les autres alliages ferro-magnétiques.

Si nous nous plaçons maintenant au point de vue de la technique industrielle, il est bien clair que le permalloy permettra de résoudre un grand nombre de problèmes dont on

n’avait pas trouvé la solution jusqu’à présent. Un succès très remarquable a été obtenu récemment dans la technique des communications sous-marines.

On sait que les câbles sous-marins ont tous été d’un type unique depuis l’installation du

premier càble transatlantique, en 1858.

Alors que les méthodes évoluaient rapidement dans les autres branches de la technique

des communications, les câbles ont surtout augmenté de dimensions et de poicls ; on a été jusqu’à atteindre 500 kg de cuivre par mille nautique. La cause des progrès relativement ,

lents dans la technique des càbles sous-marins peut être trouvée dans la nécessité d’éviter tout risque, étant donné les capitaux très considérables engagés dans la construction et l’installation d’un câble transocéanique.

On sait depuis longtemps qu’on a intérêt à augmenter la self-inductioa d’un câble sous-marin. La plus grande difficulté à laquelle on se heurte dans la transmission de signaux

par câble provient de la déformation progressive des impulsions électriques. Le signal au départ se présente sous forme d’une impulsion brusque, commençant rapidement et se ter-

minant rapidement. La forme de cette impulsion s’arrondit en se propageant le long du

câble. le colnmencement et la fin de l’impulsion perdent leur netteté et le courant reçu à l’autre extrémité augmente avec une certaine lenteur, passe par un maximum et diminue de même. Lorsqu’on envoie une succession rapide de signaux bien séparés, ces signaux

s’effacent pendant la propagation et se recouvrent à un tel point qu’ils sont indéchiffrables

au delà d’une certaine vitesse de transmission qui est pratiquement la vitesse maximum à

laquelle le câble peut être utilisé. On peut combattre ces effets jusqu’à un certain point,

mais la vitesse de transmission des câbles les plus modernes reste faible et très au-dessous des vitesses qu’on atteint sur les lignes continentales de même longueur.

Un moyen très efficace de combattre la déformation des impulsions électriques dans un

câble est d’augmenter sa self-induction. Ceci diminue la vitesse de propagation des signaux,

mais en même temps conserve leur forme. L’augmentation de la self -induction d’un câble a

été réalisée jusqu’à présent soit par la méthode Pupin qui consiste à introduire des bobines d’inductance de place en place dans la ligne, soit par la méthode Krarup dans laquelle un fil

de fer est enroulé en spirale sur toute la longueur du conducteur de cuivre.

La méthode Pupin est employée partout maintenant sur les câbles téléphoniques ter-

restres, mais elle n’a pas été appliquée aux câbles sous-marins, par suite des difficultés

d’ordre mécanique résultant de l’insertion des bobines d’induction. La méthode Krarup

n’augmente pas la self-induction d’un câble dans des proportions suffisantes, et introduit

(10)

de plus des pertes élevées. Le permalloy peut être employé à la façon du fil de fer dans le càble Iirarup, mais les résultats obtenus sont d’un tout autre ordre de grandeur.

La construction du nouveau càble reste très semblable à l’ancienne, ainsi qu’on peut

en juger par l’exainen de la figure 9, mais un ruban de permalloy est enroulé sur toute la

~

Fig. 9.

-

longueur du fil de cuivre sous la couche de gutta-percha. Bien que le ruban n’ait qu’une épaisseur de U,’15 muni, sa présence augmente cependant l’llldilction magnétique autour du

cuivre dans le rapport de 1 à 2 000 environ. Si l’on enroulait un ruban de fer de la même

façon, le champ magnétique augmenterait dans un rapport ne dépassant pas 1 à 200, et les pertes produites par la présence du fer sur un câble de grande longueur feraient plus que contre-balancer le gain dû à l’augmentation de l’inductance.

Le câble du. type permalloy est le résultat de recherches patientes. Environ mille sections de câble furent étudiées et c’est seulement après plusieurs ’années de travail de laboratoire que fut construit le prernier câble. Les recherches de laboratoire ayant montré que les pro-

priétés magnétiques de l’alliage pourraient être modifiées d’une façon permanente par les

procédés de manufacture ordinaire, il a été nécessaire de construire de nouvelles machines et d’étudier de nouvelles méthodes de fabrication du câbles. Celui ci a été fabriqué en Angle-

terre par la Telegraph Construction and Maintenance Co, en coopératiou avec les ingénieurs

de la Western Electric Co.

Les machines spéciales et le ruban de permalloy ont été fabriqués par la Western Electric Co, aux usines de Chicago.

La portion de câble qui est complète à l’heure actuelle s’étend de Neiv-York aux Açores

et a une longueur de 2 300 milles nautiques. Les premiers essais ont eu lieu au mois de septembre 19z4et les résultats ont répondu complètement aux prévisions. Le câble est capable

de transmettre 1 îU0 lettres par minute dans une direction. Il faut 0,3 seconde pour que les

signaux transiiiis à une extrémité arrivent à l’autre extrémité, c’est-à-dire que plus de 8 lettres

se trouvent en propagation sur le càble au même instant. Le nouveau câble est de beaucoup

le plus rapide de tous les câbles de longueur et dimensions comparables. Deux câbles installés par les Allemands et qui suivent pratiquement la même route, sont capables d’une

vitesse maximum de 200 mots clans chaque directiol, la capacité totale étant 400 mots par minute. En supposant des câbles identiques, la capacité de trafic du câble permalloy reste

encore tout près de 4 fois plus grande que celle d’un câble de l’ancien type.

Cette nouvelle invention non seulement permet d’atteindre des vitesses de translnission par càble transocéanique inconnues jusqu’à ce jour, mais rend possible l’installation de càbles directs de longueurs probablelnent supérieures à celles qui seront nécessaires commerc ialement.

~

.

Manuscrit reçu le 26 novembre ~92~,

Références

Documents relatifs

nous avons calculé le champ de traînage de diffusion pour deux types particuliers de parois de Bloch : les. parois à 1800 parallèles à un plan (100) du cristal,

Duhem nous fournit le moyen de trouver cette énergie potentielle : considérons une masse de fer doux soumise à l’action d’aimants permanents et de forces extérieures

La courbe de désaimantation en fonction du champ démagnétisant présente trois parties, dont la deuxième après l’inflexion de la courbe, prolongée jusqu’à l’axe des

- Nous avons déduit des mesures de corrélations angulaires perturbées les champs magnétiques internes et les temps de corrélation du spin électronique de I'ion Tm'+

lisee dans des conditions correspondant a des champs tres faibles donnent des resultats similaires a ceux obtenus par mesure de 1’effet Einstein-de Haas avec des

fer plus considérables obtenus dans les mêmes conditions; j’ai déjii fait remar- quer, à propos de déterminations d’épaisseurs dont il est parlé dans l’article

tation s’élève au-dessus de celle acquise pendant la formation d’une manière d’autant plus notable que le dépôt a été obtenu dans un champ plus faible, ce

dans une installation programmée : ce sont des... On voit appa- raitre diverses dépressions appelées bandes de traînage. Chacune de ces bandes correspond à la migration