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L’ÉCOLE QUE NOUS VOULONS CONSTRUIRE

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R éfléchir, proposer, agir sont plus que jamais indispen- sables dans le contexte actuel marqué par la croissance des inégalités sociales depuis dix ans, la rupture en 1995 des progrès dans l’accès au bac, la montée de la marchandisation dans et hors l’école, la difficulté à assurer la mixité sociale et les valeurs de la laïcité.

DÉMOCRATISATION BLOQUÉE

Le SNES a d’autres ambitions pour l’École : relancer la démo- cratisation afin de construire une formation initiale de qua- lité pour tous, pour rendre l’École plus juste. Ce qui impose d’autres choix, d’autres politiques en rupture avec la loi d’orientation Fillon (voir encadré ci-contre à droite), laquelle s’inscrit dans la politique européenne définie par la stratégie de Lisbonne.

UNE AUTRE ÉCOLE EST POSSIBLE

Nous souhaitons des objectifs élevés de scolarisation pour des raisons démocratiques et de justice sociale, tout en répondant aux besoins d’un développement économique et social repensé, dégagés d’un processus de marchandisation pure- ment libéral.

L’accès au savoir pour tous doit devenir une réalité à la fois pour des raisons démocratiques mais également pour répondre aux évolutions du monde du travail qui requiert l’ac- cès à des qualifications toujours plus élevées (voir tableau 1).

Par ailleurs l’accès à l’emploi des jeunes est fortement lié à leur niveau de formation initiale (voir graphique 2).

I

L’US N° 624 • 17/09/2005

L’ÉCOLE QUE NOUS VOULONS CONSTRUIRE

L’ÉCOLE DOIT

• former des individus capables de vivre en société, de s’intégrer, de respecter, d’élaborer, voire de contester les règles de vie commune, de connaître leurs droits et leurs devoirs ;

• former des esprits cultivés capables d’enrichir leurs pratiques

culturelles, de lutter contre la violence, les discriminations ;

• former l’esprit critique pour construire des citoyens capables de débattre des grands choix de société ;

• participer à la formation de futurs professionnels et à leur insertion.

LOI FILLON : POURQUOI LE SNES EN DEMANDE L’ABROGATION ?

Cette loi est une loi de révision à la baisse des ambitions du système éducatif. Des objectifs sont affichés mais rien n’est prévu pour relancer un système éducatif qui stagne depuis 1995, à l’image du taux d’accès d’une classe d’âge au baccalauréat (voir graphique 1).

Cette loi renonce à la lutte contre les effets des inégalités sociales croissantes (voir graphique 3). Au collège notamment où la combinaison du socle commun, du programme personnalisé de réussite éducative et du développement de l’apprentissage conduira tout droit au renforcement des filières ségrégatives et à une orientation vers l’apprentissage. Ce manque d’ambition était déjà inscrit dans le rapport Thélot.

Aucun crédit supplémentaire n’est prévu pour les mesures nouvelles, annoncées à grand renfort de publicité, sauf par redéploiements : ceci se traduit par la réduction de l’offre de formation (fermeture de parcours de formation en LP, langues vivantes et anciennes, récupération de moyens TPE, IDD).

Le soutien est désormais individualisé, centré sur les difficultés sociales plus que scolaires et traité à l’extérieur de la classe, et même de l’école dans le plan de cohésion sociale.

Lecture : en 2015, entre 19,8 et 28,3 % d’une classe d’âge de jeunes devront détenir un diplôme de niveau bac + 3 pour répondre aux besoins de l’économie. Les deux scénarios extrêmes sont fonction des variables économiques, notamment de la croissance, du poids des formations continues des salariés, des politiques d’embauches et de l’âge effectif des départs en retraite.

Proportions de bacheliers dans une génération (1980-2003)

technologiques professionnels

généraux métropole 70 %

60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 %

1980 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03

Indéterminé Niveaux I et II (Bac+3 ou plus)

Niveau VI (1ercycle, 2edegré)

Niveau III (Bac+2)

Niveau IV (Bac, BTN, BT, BP)

Niveau V (BEPC, BEP, CAP) Niveau V bis (CEP, SES)

Les jeunes demandeurs d'emploi par niveau de formation en france

43,0%

22,6%

7,9%

12,3%

5,3%

5,6%

2,9%

Obtention du bac selon l’origine sociale 80

60 40 20 0

Général (dont S) Techno Prof Enseignants Cadres sup Ouvriers non qualif

GRAPHIQUE 1 GRAPHIQUE 3

TABLEAU1GRAPHIQUE 2

Source : MEN-DEP, l’état de l’école n° 14, édition 2004, page 59

Source : HCÉÉ, éléments de réflexion pour un diagnostic sur l’école, 2003 Source : ministère du travail,

de l’emploi et de la formation professionnelle, 2004 En France, 20 % des chômeurs ont moins de 25 ans

En 2003, 76 % des enfants des cadres supérieurs ont obtenu un bac général contre seulement 18 % des enfants d’ouvriers non qualifiés.

Depuis 1995, le taux d’accès d’une génération à un bac stagne ; il a reculé pour le bac général (voir graphique ci-dessus).

Prospective des besoins en recrutement de jeunes (en %) Horizon 2015

Scénarios extrêmes Sortants du système éducatif en 2001

Bac + 3 et plus 19,8 28,3 19

Bac + 2 20,4 21,8 18

Total diplômés

du supérieur 40,2 50,1 37

Bac 25,1 22,8 22

Total Bac et + 65,3 72,9 59

CAP, BEP 14,4 12,8 21

Diplôme national du brevet ou

aucun diplôme 20,3 14,3 20

Total 100 100 100 Source :

MEN-DEP

Dossier réalisé par : Monique Parra-Ponce, Thierry Reygades, Catherine Remermier, Gisèle Jean, Guy Bourgeois, Catherine Gourbier

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II

L’US N° 624 • 17/09/2005

UN COLLÈGE DE LA RÉUSSITE POUR TOUS

UNE UNIFICATION PROGRESSIVE

Le collège « unique » a été initié par la réforme de René Haby en 1975. Alors qu’auparavant, les élèves issus de l’école primaire étaient orientés dans une des trois filières distinctes de forma- tion, socialement marquées(1), cette réforme visait à scolariser tous les élèves dans un même lieu : le collège.

L’unification, très lente, a été plus apparente que réelle. Un fort palier d’orientation en fin de Cinquième vers les formations professionnelles courtes (CAP) a longtemps persisté et concernait jusqu’à 20 % des élèves en 1981. Des structures, vécues par les élèves et leurs familles comme des voies de relégation (CPPN et CPA), ont existé jusqu’en 1991. L’enseignement y était très dif- ficile et la violence y était déjà forte. Enfin, bon nombre d’élèves repérés en difficulté ont été regroupés dans des classes spécifiques : cer- taines ont quasiment disparu (Quatrième et Troisième technologiques), d’autres perdurent (Quatrième d’Aide et de Soutien,Troisième d’In- sertion). Des élèves présentant des troubles

cognitifs importants sont par ailleurs affectés en SEGPA sur dossier par une commission dépar- tementale, avec l’accord des parents.

UNE MASSIFICATION RÉELLE

Le collège scolarise donc aujourd’hui la quasi- totalité d’une classe d’âge. Sa mission affichée était de transmettre à tous les élèves une culture commune d’un bon niveau (garantie d’une bonne insertion sociale et culturelle) et de les préparer à des études ultérieures dans une des trois voies du lycée. Mais il n’en a jamais eu les moyens véritables.

Toutefois, même si on reste encore loin de l’ob- jectif des 100 % de la loi d’orientation de 1989,

la grande majorité des jeunes (80,1 %) accède aujourd’hui au niveau V de formation(2).

MAIS UN NOYAU DUR DE L’ÉCHEC SCOLAIRE PERSISTE...

Plus de 200 000 jeunes quittaient le système scolaire sans aucune qualification en 1980. Si leur nombre a baissé de façon significative en 20 ans, on note cependant un coup d’arrêt vers 1995, pour se stabiliser autour de 60 000 aujour- d’hui. Le collège rencontre donc aujourd’hui ses limites sur un noyau dur d’élèves en grande difficulté scolaire.

...SANS QUE LE COLLÈGE

AIT LES MOYENS DE LE RÉSORBER

Alors même que le collège accueillait en plus grand nombre des jeunes éloignés des pra- tiques scolaires, tout en visant des compétences de plus en plus élevées, rien n’a été prévu pour faciliter les apprentissages des élèves. Depuis 1975, toutes les réformes du collège ont sous- estimé les enjeux disciplinaires des apprentis- sages. Par le biais de la réduction des horaires, des dotations étriquées, des classes chargées trop rarement dédoublées, elles ont ignoré l’es- sentiel du travail scolaire. L’aide aux élèves en dif- ficulté s’est alors réduite à des « mesurettes » nettement insuffisantes pour relever le défi de la démocratisation. Les réponses ont été souvent apportées en terme de structures dérogatoires.

CONTRE L’ORGANISATION D’UN TRI SOCIAL AU SEIN DES COLLÈGES

Les difficultés actuelles du collège ont été déli- bérément exagérées par certains pour proposer de revenir à un collège sélectif et ségrégatif, avec éviction précoce et retour à des filières

ÉQUIPES DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE

La loi de cohésion sociale (loi Borloo) instaure des équipes de réussite éducative dans les quartiers les plus défavorisés au nom de l’égalité des chances. Sur 5 ans, ce seront 750 dispositifs financés par des crédits pharaoniques : près d’un milliard et demi d’euros !

Si une politique ambitieuse en faveur des jeunes les plus fragiles est nécessaire, il ne faut pas oublier que les difficultés scolaires se règlent d’abord au sein de l’école. Or, l’Éducation nationale subit dans le même temps des coupes budgétaires drastiques qui réduisent les maigres possibilités de prévenir et lutter contre l’échec scolaire.

Par ailleurs, comme la Loi Fillon, le plan Borloo pose le problème de l’échec et de son traitement sous l’angle de l’individualisation et de la stigmatisation. L’Éducation nationale et ses personnels risquent de se voir transformés en simples prestataires de service sous l’autorité des élus locaux, sans que la question de la disparité entre les territoires ne soit réglée.

UNE VIE SCOLAIRE PLUS SEREINE, PLUS ÉPANOUISSANTE

La vie et l’encadrement dans l’établissement en dehors des cours ne sont pas toujours à la hauteur des problèmes.

Les établissements doivent aussi faire face au malaise croissant des jeunes face à une société de plus en plus inégalitaire dont les maux tels que la violence, les toxicomanies... s’immiscent dans le quotidien.

Ils doivent traiter ces problèmes avec le souci d’informer, d’éduquer, d’assurer le respect de la loi, la sécurité mais aussi avec le souci de prévenir les conduites à risques.

La vie scolaire doit être l’occasion d’exercer les jeunes à la responsabilité, de permettre leur épanouissement personnel, de leur faire comprendre la nécessité des règles.

Pour mieux éduquer.

• renforcer la présence et le rôle éducatif de vrais professionnels qualifiés : CPE,

infirmières-conseillères de santé, assistantes sociales, CO-Psy, mais aussi surveillants-étudiants ;

• poursuivre une politique d’amélioration des internats et demi-pensions ;

• mieux équilibrer les emplois du temps et les journées scolaires ;

• réduire la taille des établissements difficiles ;

• faire des établissements de vrais lieux de culture.

LE SNES PROPOSE UN PROJET AMBITIEUX

pour les élèves les plus en difficulté... C’est la voie qu’a choisie le gouvernement en imposant la loi Fillon qui organise un collège à plusieurs vitesses : des objectifs de formation réduits à leur plus simple expression (socle commun) pour les uns, et une culture scolaire élargie pour les autres. Avec le PPRE(3), certains élèves n’auraient pas accès à l’ensemble des disciplines et ris- queraient d’être vite enfermés dans des cursus dérogatoires. Avec le brevet à géométrie variable, tous les élèves seraient amenés à choi- sir certaines disciplines. Le renvoi au projet

ZEP : UNE VRAIE RELANCE S’IMPOSE

La politique des ZEP vise depuis 1981 à attribuer plus de moyens à certains

établissements pour compenser les inégalités.

De relance en relance, elle a concerné davantage de collèges mais à moyens constants, avec pour conséquence une dilution des moyens supplémentaires, déjà insuffisants.

Or, même si le bilan paraît mitigé, la politique d’éducation prioritaire est opératoire puisqu’elle a permis que les écarts ne s’accroissent pas ou peu, malgré le contexte de dégradation socio-économique.

Les ZEP sont aujourd’hui menacées : redéploiement des moyens vers le PPRE, dont le financement spécifique n’a pas été prévu ; déréglementation totale avec les nouveaux contrats d’expérimentation prévus par une circulaire ministérielle rédigée en catimini pendant le mois d’août(1).

Le SNES appelle au contraire à une véritable relance des ZEP qui permette d’améliorer notablement les conditions d’étude des élèves et de travail des personnels.

(1) Voir BO n° 30 du 25/08/05.

APPRENTISSAGE

En cherchant à développer l’apprentissage, le gouvernement, mais également les Régions, tiennent deux discours contradictoires :

•L’apprentissage serait le moyen de qualifier les 60 000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif sans qualification. Il permettrait de résoudre les difficultés de certains jeunes, dès le collège, et apporterait aux secteurs professionnels en difficultés le recrutement de la main-d’œuvre nécessaire.

•L’apprentissage devrait se développer sur les plus hauts niveaux de qualifications (BTS, écoles d’ingénieurs et de commerce), donnant ainsi aux futurs cadres une connaissance fine des entreprises et de leur fonctionnement.

En fait, les secteurs traditionnels de l’apprentissage voient le nombre de jeunes y préparant des diplômes (le plus souvent des CAP, BEP) diminuer depuis plusieurs années.

Alors que le nombre d’apprentis au niveau BTS et plus augmente régulièrement. En comparaison aux formations sous statut scolaire, l’apprentissage ne permet pas, à terme, une meilleure insertion professionnelle, surtout si l’on pense aux 25 % de rupture de contrats en cours de formation.

Pour le SNES, l’apprentissage ne peut pas être un outil de remédiation scolaire, et il faudrait analyser les raisons de la croissance de

« l’apprentissage supérieur ». C’est certainement autour de la rémunération des étudiants, de leur statut, mais également autour de l’expérience professionnelle que se trouvent les réponses. Quoi qu’il en soit,

l’apprentissage est un des aspects de la formation professionnelle initiale, pour le SNES c’est l’ensemble de cette formation qui devrait être incluse dans un grand service public de formation professionnelle.

Même si les classes hétérogènes sont souvent vécues par les personnels comme source de difficultés, leur maintien reste une nécessité sociale et pédagogique, mais elles ne peuvent être efficaces que si certaines conditions de diversification

pédagogique sont réunies.

Prévenir l’échec et suivre les élèves fragiles

• Des équipes de suivi composées d’enseignants, du CPE, du CO-Psy, de l’infirmière et de l’assistante sociale.

• Dégager du temps pour dialoguer avec l’élève, sa famille, ses professeurs, pour évaluer les difficultés, valoriser les réussites et proposer des solutions.

• Un effort particulier d’apprentissage de la langue française, écrite et orale ; des classes pour non-francophones plus nombreuses.

Renforcer la cohérence pédagogique

• Des programmes mieux coordonnés.

• Des maîtres mieux formés au diagnostic des

difficultés, disposant d’outils et de temps pour y remédier.

• Du temps pour la réflexion collective, la gestion de la classe, l’aide au travail personnel des élèves et les éventuels projets interdisciplinaires.

Améliorer les

enseignements et donner des possibilités de différenciation pédagogique

• Des classes moins chargées (24 maximum et 20 en ZEP).

• Des dédoublements.

• Des groupes réduits pour les langues vivantes, les disciplines expérimentales et la technologie.

• Des groupes temporaires de besoin(1), en particulier

dans les ZEP.

• Des alternatives au redoublement sous forme de modules d’aide décidés par le conseil de classe.

Tant que ces conditions de diversification des pratiques pédagogiques ne sont pas réunies, des mesures d’urgence doivent être envisagées : classes spécifiques portées par des équipes volontaires sans en rabattre sur les exigences communes, parcours mieux construits en LP pour certains élèves âgés, démobilisés, qui

manifestent un intérêt pour un projet professionnel.

Ces mesures transitoires ne sauraient dédouaner l’Éducation nationale de ses responsabilités en matière de prévention et traitement précoce de l’échec scolaire.

(1) Groupes constitués à un moment donné d’élèves repérés en difficulté sur une notion précise.

d’établissement laisse craindre un aménage- ment local des horaires, des cursus et des pro- grammes. Crainte renforcée par la possibilité pour les établissements d’expérimenter une organisation pédagogique dérogatoire, notam- ment dans les Zones d’Éducation Prioritaire (voir encadré).

Les comparaisons internationales indiquent pourtant que les pays qui favorisent la réussite du plus grand nombre sont ceux qui organi- sent la scolarité commune la plus longue. Le SNES condamne cette loi qui constitue une régression dont les élèves d’origine populaire seront les premières victimes et qui pourrait conduire à l’éviction du cursus ordinaire d’un maximum d’élèves, notamment par le déve- loppement des dispositifs d’alternance en Qua- trième.

LE COLLÈGE DE LA RÉUSSITE POUR TOUS RESTE À INVENTER

L’objectif d’un collège accueillant tous les jeunes dans leur diversité et leur dispensant une culture commune (voir page 4) d’un bon niveau reste légitime. Cela suppose en préalable que les col- lèges retrouvent une réelle mixité sociale dans

J’aimerais tellement faire réussir

tous mes élèves !

Mathilde Histoire-géo Nancy

Oui, mais sans en rabattre sur les exigences !

Une autre École !

Romain Vacataire d’espagnol Marseille

Ceux qui font l’école

ont la parole

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L’US N° 624 • 17/09/2005

III

! UN LYCÉE

QUI CONJUGUE ÉGALITÉ, DIVERSITÉ ET EFFICACITÉ

En 1980, à peine 35 % de chaque génération atteignait une classe de baccalauréat. Aujourd’hui, la diver- sification des voies du lycée ou ouvrant de nouvelles possibilités de parcours (bac B puis ES, bacs technologiques, bacs profession- nels...) a permis de porter cette proportion à 70 % (62,5 % obte- nant le bac en 2005).

A

près les progrès spectaculaires réalisés jus- qu’en 1995, le système n’a plus vraiment progressé : les redoublements et abandons en Seconde restent trop élevés (19 % en 2004), les séries restent marquées socialement, les hiérar- chies réelles ou supposées perdurent, certaines séries peinent à stabiliser leurs effectifs (séries L, STI...)... Les gouvernements successifs ont sous- estimé l’importance des évolutions qu’il fallait penser et des moyens matériels et humains à y consacrer. Ces blocages ne peuvent justifier l’abandon de l’ambition de la démocratisation de l’accès au niveau baccalauréat que, contraire- ment à l’affichage, la loi Fillon porte.

Le SNES est porteur d’un projet pour le lycée axé sur quatre priorités visant à faire réussir davantage de jeunes pour les amener aux plus hauts niveaux de qualifications :

conforter et développer la diversification ;

lutter efficacement contre les difficultés scolaires et améliorer la prise en charge de tous les élèves dans leur diversité dès la Seconde ;

améliorer les conditions de travail et de vie de tous dans les lycées ;

maintenir un baccalauréat national.

Faire réussir davantage de jeunes est une réponse aux besoins sociaux et économiques, c’est aussi donner une espérance dans l’ave- nir, un sens à leurs études et une contribution positive à leur projet de formation. Le lycée ne doit pas accepter de laisser des jeunes « sur la touche » ; il est pour eux un facteur central d’ac-

complissement. La perspective d’atteindre de hauts niveaux de qualifications, indépendam- ment de son origine sociale, permet à chaque jeune de se construire et d’envisager une place dans la société, place où il exercera à la fois ses compétences et son esprit critique.

UN LYCÉE DIVERSIFIÉ POUR MIEUX PRENDRE EN COMPTE LA DIVERSITÉ DES ÉLÈVES

Le lycée unique imposerait un seul modèle à tous les lycéens et, à ce titre, le SNES y reste hostile car il considère que ce serait un facteur d’échec scolaire à ce stade de la formation. Un système diversifié est un investissement plus important, mais il permet de scolariser effica- cement un plus grand nombre de jeunes. Après 9 ans d’une scolarité assez uniforme, les élèves, proches de l’âge adulte, doivent pouvoir affirmer leur goût, connaître leurs forces et leurs fai- blesses.

Les décisions des ministres successifs depuis 10 ans (suppressions des modules, diminution de l’offre de formation, bricolages permanents autour des TPE, refus d’investir des moyens dans les dispositifs d’aide et de soutien...) ont rendu opaque l’architecture du lycée d’enseignement général et augmenté les difficultés des élèves les plus fragiles.

Cette diversité construite à partir d’une Seconde intégrant des enseignements de détermina- tion ou de spécialisation, devrait être confortée pour les trois voies, générale, technologique et professionnelle. Elle doit conjuguer règles natio- nales fortes (horaires, programmes, examens...) et initiative pédagogique locale. L’objectif est d’atteindre, par des parcours et des enseigne- ments propres, des niveaux de qualifications comparables. Une telle ambition nécessite des formations supérieures ouvertes à tous, et pre- nant en compte les parcours et les spécificités de chacun.

Là où les ministères veulent resserrer les struc- tures, réduire les options, diminuer les horaires des élèves, le SNES demande au contraire de revoir la cohérence des séries et leur complé- mentarité, de construire des passerelles entre les séries et les voies, de développer des lycées

polyvalents qui facilitent les orientations, d’as- surer des poursuites d’études pour toutes les séries, de dégager du temps avec les élèves...

LUTTER EFFICACEMENT CONTRE LES DIFFICULTÉS SCOLAIRES

Pour le SNES, il s’agit de se donner les moyens à la fois du diagnostic de ces difficultés et de leur résolution avant qu’elles ne se transforment en échec. Il est nécessaire de prendre en compte l’expérience et les pratiques des enseignants qui chaque jour « inventent » des pédagogies de la réussite. Il faut recenser, évaluer et mutualiser ces expériences et généraliser des « Observa- toires » des disciplines. Là où les ministères ten-

tent d’imposer « de bonnes pratiques » norma- tives et restrictives, le SNES demande au contraire la mise en synergie des compétences des enseignants.

La priorité reste d’assurer un accueil plus sécu- risant et plus motivant des élèves en Seconde : réduction des effectifs qui ne devraient jamais dépasser 30 élèves par classe, mise en place de temps en petits groupes dans toutes les disci- plines, développement de l’aide, mise en place d’activités permettant l’acquisition des capa- cités documentaires et de l’autonomie...

Le SNES réclame également l’évaluation systé- matique des réformes, des modifications de contenus et de toutes les évolutions de ces der- nières années. Un suivi précis, jusqu’ici inexistant, des politiques en matière d’éducation éviterait de sombrer dans des projets dont la seule ambi- tion est la réduction des coûts.

LE LYCÉE DOIT ÊTRE UN LIEU DE TRA- VAIL ET D’APPRENTISSAGE DE LA VIE DÉMOCRATIQUE

Lieu de vie, le lycée doit offrir à tous (personnels et élèves) des conditions de travail motivantes.

Réduction des effectifs, possibilités de travail en groupe, de concertation, de travail personnel, des CDI dotés de documentalistes plus nom- breux et des équipements nécessaires sont des priorités incontournables.

ORIENTATION :

UNE AUTRE LOGIQUE

Si l’on pouvait encore en douter, les débats sur la loi Fillon ont mis en évidence le caractère éminemment politique des conceptions relatives à l’orientation.

Lorsque l’objectif fixé à l’École revient à déterminer le niveau de savoirs et de culture auxquels les élèves vont avoir droit en fonction de leurs « talents », il ne faut pas s’étonner que rien ne soit véritablement fait pour lutter contre l’échec et donner à chacun la possibilité d’élargir ses centres d’intérêts, ses modes d’entrées dans les apprentissages, ses chances de réussite. Au contraire, il s’agit très tôt de repérer ceux qui seront exclus de la culture commune, de «traiter » leurs difficultés, qui ne peuvent être que personnelles, à l’extérieur de l’école et de leur trouver des parcours rapides d’entrée dans les secteurs d’emploi

déficitaires, au plan local. Miser sur ceux qui réussissent et sortir de l’École ceux qui peinent, voilà toutes les ambitions de la réforme Fillon !

Ce n’est pas la nôtre : équipe pluriprofessionnelle de suivi pour la prévention, passerelles nombreuses à tous les niveaux du système, concertation et appui sur la recherche pour améliorer les

apprentissages ; présence accrue des CO-Psy, voilà ce que nous répondons !

PARENTS, ÉLÈVES

L’amélioration du système éducatif passe aussi par une meilleure participation effective de tous les parents, y compris les plus éloignés du système éducatif, à la scolarité de leurs enfants. Pour affirmer plus nettement les droits et la place des parents, et les limites de leur participation au fonctionnement de l’établissement, il faut :

• encourager leur participation au fonctionnement de l’établissement, notamment en créant un vrai statut du délégué parent d’élève, en précisant leur rôle ;

• permettre l’échange d’expériences et mieux traiter les problèmes qu’ils rencontrent ;

• Permettre aux enseignants d’expliquer leurs objectifs et leurs méthodes, de dialoguer avec les parents.

Pour les élèves, il faut construire un service social et un service de psychologie digne de ce nom.

Les lycéens devraient se voir reconnus des droits nouveaux et des aides financières pour leur permettre d’éviter le travail précaire et toute forme d’exploitation durant les stages.

Leur expression doit être reconnue, développée et respectée dans les établissements (participation aux instances, adhésion aux syndicats, journaux lycéens...) dans le respect des valeurs de l’école.

LANGUES :

POUR UN ENSEIGNEMENT VIVANT ET AMBITIEUX

Contre l’avis quasi-unanime du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), le ministre impose un nouveau mode d’organisation de l’enseignement des langues vivantes.

Prenant prétexte de l’introduction du Cadre Européen Commun de Référence (CECR) dans les programmes, il entend modifier radicalement les modalités de la certification : les référentiels seraient élaborés par des organismes extérieurs à l’Éducation nationale et les évaluations deviendraient internes à l’établissement.

Le SNES reconnaît la nécessité de prise en compte du CECR dans la définition des contenus, mais à sa juste place d’outil parmi d’autres et non comme élément central.

Le travail en groupes de 17-18 élèves maximum est une nécessité en langues pour répondre aux exigences d’aujourd’hui. Mais la diversité des situations individuelles des élèves et la disparité de leurs acquis réels ne doivent pas conduire à la constitution de groupes de niveaux figés enfermant les moins forts dans le renoncement à une ambition motivante.

Le SNES fait le choix d’un enseignement en petits groupes conservant une certaine hétérogénéité et permettant une véritable pratique de l’oral. Il revendique le retour à un horaire minimal de 3 heures hebdomadaires pour tous les élèves et toutes les langues et le maintien d’une diversification de l’offre de formation actuellement sacrifiée sur l’autel de la diminution des coûts.

L’évaluation des compétences et des savoirs ne doit pas conduire à sortir les LV des épreuves du baccalauréat et la définition des épreuves doit rester une prérogative du service public.

le cadre d’une politique de la ville autrement plus ambitieuse. Cela suppose aussi une réelle politique de réduction des inégalités sociales et de lutte contre les inégalités scolaires dès le premier degré. C’est avant tout au sein, et non en dehors des collèges, que les réponses à la dif- ficulté scolaire doivent être trouvées, contrai- rement à ce que prévoit la loi de cohésion sociale (voir encadré).

(1) Les voies I, II et III ne s’adressaient pas de fait aux élèves des mêmes milieux sociaux et préparaient à des destins profes- sionnels distincts

(2) Inscription en classe de Seconde générale ou technolo- gique ou 2eannée de CAP ou BEP

(3) Programme Personnalisé de Réussite Éducative

LE SOCLE

L’idée du socle n’est pas nouvelle, mais face aux difficultés rencontrées par les collègues en col- lège pour permettre des acquisitions solides, l’expression, voire le concept, acquiert un nou- veau statut.

Or cette expression est polysémique selon le terme qui est accolé derrière. Le mot « com- mun » renvoie à un ensemble partagé de connaissances, le mot « garanti », lui, renvoie à un engagement de la communauté vis-à-vis d’une génération d’élèves qui sortent sans qua- lification.

Mais le débat tel que l’ont engagé la loi Fillon et le rapport Thélot sont d’une autre nature.

En effet, le socle est d’abord défini par un péri- mètre limitatif, excluant un certain nombre de disciplines jugées non utiles pour la vie du futur citoyen. L’élève n’est plus qu’un travailleur en for- mation qui devra maîtriser un certain nombre de compétences pour survivre et éventuelle- ment trouver un emploi.

Ensuite, le socle tel qu’il est défini dans le rapport Thélot s’appuie sur l’image de la construction d’une maison par empilement de briques. Or, cette vision ignore totalement la façon dont s’opèrent les apprentissages et évacue ce que nombre de chercheurs ont démontré, notam- ment l’idée de non-linéarité dans la construction des connaissances.

Le troisième point renvoie au socle comme moyen de tri des élèves.

Les élèves en difficulté sur les éléments du socle se verront proposer un programme d’aide uni- quement pour les matières du socle, l’idée étant celle d’une remédiation par répétition.

Cette piste, déjà tant de fois explorée, a fait la preuve de son inefficacité comme solution glo- bale à des difficultés scolaires profondes Ceux qui n’auront pu atteindre les éléments du socle, évalués chaque année, ne pourront pour- suivre leurs études.

Au final, ces trois éléments concourent à remettre en cause l’exigence de connaissances communes à tous les élèves, d’une culture large, ouverte, commune et garantie à tous.

Trois voies pour respecter

la diversité !

Nadine Mathématiques Brunoy

Une autre École !

Oui mais avec passerelles et poursuites d’études

pour chacune !

Karim Étudiant en lettres Lille

Ceux qui font l’école

ont la parole

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L’US N° 623 • 17/09/2005

IV

L

a culture c’est l’acquisition de connaissances, mais aussi des outils pour comprendre, trier, synthétiser, cerner des problèmes et les résoudre. La simple restitution des connais- sances n’est plus suffisante. C’est pourquoi il faut développer chez les jeunes les capacités à les transférer et à opérer des choix.

Les savoirs scolaires ne forment pas un tout homogène, chaque discipline a des objectifs particuliers, mais ils concourent tous à faire grandir, à enrichir la personnalité et la vision du monde, à développer la capacité de juge- ment des élèves, à porter sur le monde un regard critique.

Une culture équilibrée permet de rentrer en contact avec les œuvres humaines dans chaque discipline, surtout celles qui donnent des clés pour accéder à toutes les autres. Elle conduit à comprendre le monde pour débattre, agir, s’ex- primer, par de solides connaissances dans tous les domaines. Elle permet de travailler le rapport des élèves à leur corps et la formation d’un citoyen responsable et éclairé.

Pour atteindre cet idéal démocratique, le SNES propose de :

construire la culture commune jusqu’à la fin du lycée en même temps que l’accès à des spé- cialisations ;

coordonner les programmes avec des parties interdisciplinaires identifiées ;

construire des programmes moins centrés sur des connaissances à mémoriser et plus exi- geants sur le plan des notions, des pratiques et des raisonnements ;

lutter contre la hiérarchie des savoirs en reva- lorisant les enseignements mal traités.

UNE ÉCOLE AMBITIEUSE,

DÉMOCRATIQUE ET EFFICACE

• Agir prioritairement pour en finir avec les sorties sans diplôme.

• Porter la scolarité obligatoire à 18 ans dans le cadre d’une école publique et laïque.

• Favoriser les poursuites d’études de façon équilibrée dans toutes les séries des lycées généraux, technologiques, pro- fessionnels et après le baccalauréat.

• Construire une culture commune jusqu’à la fin du lycée en même temps que l’accès à des spécialisations.

LUTTER CONTRE TOUTES LES INÉGALITÉS

• Mener une politique sociale et culturelle pour favoriser la mixité sociale.

• Développer un tissu plus dense et mieux réparti de for- mations sur tout le territoire national.

• Rendre les parcours plus lisibles à tous les élèves et offrir des recours, des aides, des mises à niveau, des passerelles entre filières.

• Offrir des recours et un suivi à tous les jeunes qui décro- chent pour éviter leur découragement.

• Agir contre toutes les discriminations.

• Garantir la gratuité.

AMÉLIORER LES CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL POUR LA RÉUSSITE DES ÉLÈVES

• Éviter la sélection précoce. Il faut de vrais moyens pour dif- férencier la pédagogie : groupes réduits, dédoublements de classes, en respectant aussi des horaires, des programmes nationaux et des temps communs d’apprentissage.

• Constituer des classes moins chargées (en collège : 24 élèves maximum et 20 en ZEP ; en lycée : 30, prioritairement en Seconde).

• Assurer le suivi des élèves avec des équipes : enseignants, conseillers d’éducation, conseiller d’orientation-psycho- logue, infirmière, assistante sociale.

• Améliorer les relations et la communication entre per- sonnels de l’éducation, les familles et les élèves : accueil, dia- logue, compréhension, explicitation des attentes...

Ensemble, pour les élèves, il faut transformer l’École.

Il faut repenser le temps scolaire. Contestant la logique dévastatrice de réduction systématique des horaires disciplinaires qui diminuent d’au- tant les possibilités d’individualisation, le SNES revendique un meilleur équilibre entre les dif- férentes activités de l’élève qui doit trouver dans le lycée les réponses à ses difficultés et ses interrogations : heures mieux réparties dans la semaine, modules, possibilité réelle de diver- sifier les situations pédagogiques permettant entre autres le développement de l’interdisci- plinarité, l’utilisation des TICE...

Le lycée doit aussi permettre l’apprentissage de la citoyenneté par une vie scolaire adaptée aux jeunes d’aujourd’hui. Cela impose des équipes plus nombreuses de CPE, de sur- veillants, de CO-Psy permettant des regards croisés et une prise en charge plus collective, des dispositifs simplifiés et plus transparents de représentation des élèves, des possibilités de mener à bien des projets dans l’établissement...

LE BACCALAURÉAT DOIT RESTER UN EXAMEN NATIONAL, REPÈRE STRUC- TURANT, FACTEUR D’ÉGALITÉ SUR TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL

Le baccalauréat n’est pas le monstre que ses détracteurs présentent. Structurant les ensei- gnements et les parcours, il garantit une égale reconnaissance du diplôme quel que soit l’éta- blissement fréquenté par le candidat, et son

titre de diplôme national ne doit pas être un simple affichage. C’est pourquoi le SNES refuse toute extension du contrôle local et/ou continu qui fait peser sur les enseignants la double res- ponsabilité de formateur et de certificateur du

même élève dans des conditions sociales et matérielles différentes d’un établissement à l’autre, d’une académie à l’autre.

Les modalités de l’examen doivent évoluer pour une meilleure prise en compte de l’oral, des compétences documentaires, des capacités d’initiative et d’autonomie. Cela est possible dans le cadre d’épreuves terminales repensées et garantissant l’indépendance des examina- teurs et des candidats. L’investissement en temps et en moyens doit être à la hauteur de ces enjeux.

CULTURE COMMUNE

LES FORMATIONS

SUPÉRIEURES DU LYCÉE : POUR ÉLEVER LES NIVEAUX DE QUALIFICATIONS

En 2002 plus d’un tiers des bacheliers ont pour- suivi leurs études supérieures au lycée (22,5 % en sections de techniciens supérieurs, 9,3 % en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), et environ 1 % dans les formations comptables et autres).

Ce poids est presque équivalent aux poursuites à l’Université (hors IUT) qui regroupe 35 % des bacheliers, 10 % poursuivant en IUT.

Les bacheliers généraux s’inscrivent majoritai- rement à l’Université (53 %) et en CPGE (16 %), tandis qu’un bachelier technologique sur deux s’inscrit en STS.

L’enseignement supérieur au lycée représente un poids très important dans le premier cycle des formations supérieures.

Dès lors la question de la reconnaissance res- pective des formations est cruciale, afin d’offrir à ces jeunes des possibilités de poursuite au plus haut niveau. Lors de la mise en place du LMD (licence, master, doctorat), le SNES est inter- venu pour que les parcours licences puissent prendre en compte des études commencées en STS ou en CPGE.

En classes préparatoires, cela signifie que des conventions sont signées entre universités et lycées, qui permettent au conseil de classe d’ac- corder à chaque étudiant tout ou partie des cré- dits européens (ECTS). Les collègues doivent se saisir de cette opportunité pour nouer des liens avec l’Université. Le SNES œuvre pour qu’un cadrage national de ces conventions puisse favo- riser leur développement de façon équitable sur le territoire.

Pour le BTS, les problèmes sont plus ardus du fait que ce diplôme valide une qualification profes- sionnelle. Sa reconnaissance à l’Université est encore embryonnaire, par exemple grâce au développement des licences professionnelles.

Le SNES s’attache à défendre l’ensemble des for- mations supérieures du lycée. Il reste encore du chemin à faire pour que des voies d’accès spé- cifiques et élargies, notamment pour les bache- liers technologiques ou les titulaires de BTS, permettent de réellement diversifier l’entrée dans les grandes écoles. C’est nécessaire pour le déve- loppement économique et social mais également pour l’avenir des jeunes et de nos métiers.

BACCALAURÉAT : CONCRÉTISER LE RECUL MINISTÉRIEL

F. Fillon a dû renoncer à sa réforme du baccalauréat sous la pression des lycéens et des syndicats de la FSU.

L’exigence d’égalité devant l’examen et le rejet des discriminations sociales dont les jeunes sont souvent les premières victimes ont été des moteurs puissants de la contestation lycéenne, en particulier sur le dossier du baccalauréat.

L’actuel ministre persiste pourtant dans la volonté gouvernementale de développer les formes de contrôle interne ou local au détour de modifications ponctuelles d’épreuves (TPE, capacités expérimentales, LV...) ou en publiant, sans débat préalable et pendant les vacances, la nouvelle maquette du baccalauréat de la nouvelle série STG qui comporte une extension importante du contrôle local en LV et dans l’épreuve pratique.

Le SNES continuera à lutter avec l’ensemble de la profession pour un baccalauréat national, premier grade universitaire, comportant des épreuves améliorées assurées par des examinateurs extérieurs à l’établissement du candidat.

NOS PROPOSITIONS POUR LE SYSTÈME ÉDUCATIF

Pas des emplois précair es et sous-qualifiés...

mais des pions, des CPE ! On a besoin de plus

d’adultes pour encadrer les élèves !

Jérôme Maths Saint-Malo

Ceux qui font l’école ont la parole

Une autre École !

Références

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