HAL Id: tel-00481850
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cartographie en milieu tropical
Cédric Lardeux
To cite this version:
Cédric Lardeux. Apport des données radar polarimétriques pour la cartographie en milieu tropical.
Informatique [cs]. Université Paris-Est, 2008. Français. �NNT : 2008PEST0213�. �tel-00481850�
´
Ecole Doctorale ICMS
A
Apport des donn´
ees radar
polarim´
etriques pour la cartographie
en milieu tropical
TH`
ESE
pr´esent´ee et soutenue publiquement le 09 d´ecembre 2008
pour l’obtention du
Doctorat de l’Universit´
e Paris-Est
(sp´
ecialit´
e Science de l’Information G´
eographique)
par
C´edric Lardeux
Composition du jury
Pr´
esident :
Andr´e Ozer
Rapporteurs :
Eric Pottier
Andr´e Ozer
Examinateurs :
Gr´egoire Mercier
C´eline Tison
Invit´
e :
Benoˆıt Stoll
Directeur et Co-directeur :
Jean-Paul Rudant
Pierre-Louis Frison
Remer iements
Je remer ietrès haleureusement Jean-PaulRudantetPierre-LouisFrison quim'ont faitdé ouvrir
et appré ier la télédéte tion dès ma maitrise de physique. J'ai pu m'intéresser tout parti ulièrement
à l'imagerie radar qui m'a ouvert les portes d'un domaine très ri he tant du point de vue de ses
appli ations quedeson prin ipede fon tionnement.
J'ai puappré ier leurs qualités aussibienhumainesque dansle domaine de lare her he. Tout au
longdemathèseJean-Paulm'amontréunregard posésurl'imagerie radaralliantappli ation et fond
s ientique. Pierre-Louis, m'a toujours poussé à meposer sans esse desquestions surmontravail e
qui m'a permis de l'approfondir. De plus, sa spontanéité et son enthousiasme m'ont aidé à avan er
toujours plusloin.
Au sein de ette équipe OTIG,où se toient beau oup de personnes, aussi bien des permanents
maisaussilaprésen eimportante dethésard etstagiairesdetous horizons(Gabon,Comores,Algérie,
Madagas ar, Haiti, Tunisie...), j'ai beau oup appris humainement. Par ailleurs, tout au long de e
travail,j'aieula han edepouvoirvoyagerauxquatre oinsdumonde...deTahitiaudeltaduDanube,
en passant par Denver, j'ai pudé ouvrir des ultures biendiérentes etappré ierprofessionnellement
etami alement les diérentes personnes toyées.
Je tiens aussi à remer ier les diérentes personnes qui m'ont aidé dans e travail, à ommen er
hronologiquement par Benoît Stoll ave qui j'ai fait ma première mission de terrain à Tubuai lors
de mon DEA. Ave Jean-Yves Meyer, ils m'ont fait dé ouvrir les paysages de Tubuai, e qui a été
primordial dans l'aboutissement de e travail qui viseà relier laréalité de la végétation étudiée et la
réponsepolarimétrique du apteur.
Par ailleurs, e travail a pu être réalisé grâ eà la granderi hesse desdonnées satellitales fournies
par leDépartement de l'urbanismede Polynésiefrançaise, queje remer ie beau oup.
Il est aussiimportant de remer ier très haleureusement toute l'équipe du CNES en ommençant
par Céline Tison et Jean-Claude Souyris qui ont beau oup ontribué à e travail, tant par l'analyse
laire et pré ise de la polarimétrie par Jean-Claude que par le regard de Céline sur les SVM pour la
ImagesQui kbird, JPL-AirSAR
polarimétrieainsiquesonaidepré ieusepour ledéveloppement desRFEau problèmeposé.J'ai ainsi
beau oup appré ié leur é oute et les ri hes dis ussions que nous avons pu avoir. Je n'oublie pas non
plusNadine Pourthié quim'a beau oup aidédansl'analyse desdonnéesbrutes.
Alalonguelistedespersonnesquej'aipu toyer,jetiensàremer ierGuillaumeRoussel,quiave
sa potion moyen-âgeuse a permis l'aboutissement de programmes qui, au mieux, auraient été odés
ave mespattes de mou he etqui m'ont rendude très grandsservi es
Biensûr,unepartimportantedel'aboutissementde etravailprovientdel'ensembledesremarques
des rapporteurs (Eri Pottier etAndré Ozer) etde l'ensemble du Jury qui ont permis de synthétiser
aumieux etravailetquiamontréunetrèsgrandeattentionàl'ensembledutravail...etmêmeàmon
orthographetrop in ertaine qui,j'imagine,a dules hérisser!
Pour terminer ave les ondes polarisées du laboratoire où j'ai travaillé, une spé iale dédi a e à
Gillespour sonénergieetsonhumour qui imprimeune ambian e toujourspleine d'entrain.
Enn, il ne faut pasoublier toute ma petite famille (mes parents, mon frère, masoeur, ma hère
Table des matières
Introdu tion 17
Partie I La polarimétrie radar 23
1 Prin ipe de la mesure SAR 25
1.1 Prin ipe d'a quisitionetgéométrie SAR . . . 25
1.2 Résolution spatiale . . . 26
1.3 Taille depixel . . . 28
1.4 Contraînte sur laFRI(Fréquen ede RépétitiondesImpulsions) . . . 28
2 Propagation et polarisation d'une onde éle tromagnétique 31 2.1 Champ éle tromagnétique d'uneonde plane . . . 31
2.1.1 Ellipse depolarisation . . . 32
2.1.2 Réexionettransmissionentre deuxmilieuxdiéle triques . . . 35
2.2 Ve teur deJones . . . 37
2.2.1 Dénition . . . 37
2.2.2 Polarisations orthogonales . . . 38
2.3 Ve teur deStokes . . . 39
2.4 Dépolarisation d'uneonde . . . 40
2.4.1 Prin ipe . . . 40
2.4.2 Ve teur deStokesd'uneonde partiellement polarisée . . . 41
3 Polarimétrie radar 43 3.1 Spé i ité d'unradar polarimétrique . . . 43
3.2 Equationradar polarimétrique. . . 44
3.3 Matri ede diusion . . . 45
3.3.2 Changement de base . . . 46
3.3.3 Formes anoniques . . . 49
3.3.4 Ve teurs ibles . . . 49
3.4 Matri ede Kennaugh,de ovarian e Cetde ohéren e T. . . 51
3.5 Cas dessurfa esnaturelles:distribution desdonnéesradar polarimétrique . . . 53
3.5.1 Le Spe kle . . . 53
3.5.2 Distribution statistiquedesdonnées radars mono-polarisation . . . 55
3.5.3 Distribution statistique des données radars multi-polarisation : distribution de Wishart . . . 57 3.5.4 Filtre de Lee . . . 58 3.6 Indi es polarimétriques . . . 59 3.6.1 Paramètres d'Euler . . . 59 3.6.2 Dé omposition dePauli . . . 61 3.6.3 Paramètres deStokes. . . 62 3.6.4 Dé ompositionde Freeman/Yamagu hi. . . 64
3.6.5 Dé ompositionalgébrique :H/A/
α
. . . 693.6.6 Ensembledesindi es polarimétriquesétudiés . . . 72
4 Modes polarimétriques partiels 75 4.1 Mode Polarisation alternée. . . 75
4.2 Mode Polarisation duale . . . 76
4.3 Mode
π/4
. . . 784.3.1 Prin ipe d'a quisition . . . 78
4.3.2 Re onstru tionde l'information de "pseudo"pleine polarimétrie. . . 78
4.3.3 Indi es polarimétriques. . . 80
Partie II Méthodes de lassi ations 83 5 Méthode de lassi ation par MV basée sur la distribution de Wishart 85 6 Méthode de lassi ation SVM : Séparateurs à Vaste Marge 87 6.1 Cas linéaire . . . 88
6.1.2 Données nonséparables . . . 92
6.2 Cas nonlinéaire . . . 94
6.3 Classi ation multi- lasses . . . 97
6.4 Séle tion deprimitives . . . 97
6.4.1 SVM-RFE (Support Ve torMa hine-Re ursive Feature Elimination) . . . 98
6.4.2 Séle tion dé rémentielle . . . 99
6.4.3 Séle tion in rémentielle . . . 100
Partie III Appli ation sur l'île de Tubuai en Polynésie française 102 7 Site d'étude et données de télédéte tion utilisées 105 7.1 Géographie/Thématiques . . . 105
7.1.1 Géographie . . . 105
7.1.2 Contextegeopolitique . . . 106
7.1.3 Véritéterrain . . . 107
7.2 Présentation etlo alisationdespaysagesde l'île deTubuai . . . 107
7.3 Données utilisées . . . 110
7.3.1 Qui kbird . . . 110
7.3.2 Airsar . . . 110
7.3.3 Traitementsdes données . . . 112
8 Illustrationsd'indi es polarimétriques surla zone étudiée 113 8.1 Paramètres d'Euler . . . 113
8.2 Extrema depolarisation . . . 117
8.3 Dé ompositionde labasede Pauli etde labaseLexi ographique . . . 117
8.4 Degré de ohéren e despolarisations roisées . . . 119
8.5 Dé ompositions de HuynenetBarnes. . . 119
8.6 Dé ompositionde Freeman/Yamagu hi . . . 122
8.7 Dé ompositionalgébrique :H/A/
α
. . . 1238.8 Con lusion. . . 126
9.1.1 Noyau Linéaire
K(a, b) = ha, bi
. . . 1309.1.2 Noyau Polynomial
K(a, b) = (α ha, bi + β)
d
. . . 1319.1.3 Noyau RBF
K(a, b) = exp
−γka−bk
2
. . . 1319.1.4 Synthèse . . . 133
9.2 Comparaisonentre les lassi ations de WishartetdesSVM . . . 135
9.3 Evaluation desdiérents indi espolarimétriques. . . 139
9.3.1 Choixde laméthode deséle tion de primitives . . . 139
9.3.2 Résultats obtenus . . . 140
9.3.3 Con lusionsurla lassi ation par laméthode SVM . . . 148
9.4 Evaluationdespolarimétries partielles . . . 148
Con lusion 155 Bibliographie 161 Annexes 169 A Réexion double sur un diéle trique 171 B Signaturespolarimétriques de formes anoniques 173 B.1 Formes anoniques . . . 173
B.1.1 Sphère/Plan/Trièdre:réexion impaire surun ondu teur parfait. . . 173
B.1.2 Diusionde Bragg:réexion impaire surunesurfa e rugueuse . . . 174
B.1.3 Dièdre:réexions pairessurun ondu teur parfait . . . 175
B.1.4 Dièdreorientéà 45°:réexions devolume . . . 176
B.1.5 Dièdrediéle trique . . . 176
B.1.6 Réexionsurun diple. . . 176
B.2 Signatures polarimétrique . . . 177
C Végétations étudiées 181 C.1 Espè esindigènes . . . 181
C.2 Espè esintroduites . . . 184
C.2.1 Pin desCaraïbes (Pinus aribaea) . . . 184
C.2.2 Fal ata (Fal ataria molu ana, Paraserianthes fal ataria). . . 185
C.2.3 Goyavierde Chine (Psidium attleianum) . . . 186
C.2.4 Marais . . . 187
D Dé omposition de Huynen 189
1.1 Géométrie d'a quisitiond'unradar. . . 26
1.2 Viséeen distan ed'unradar. . . 27
1.3 Eetde l'angle d'in iden e surlarésolution distale d'unradarprojetéeau sol,
R
d,sol
. 28 2.1 Propagationd'une ondeplane de dire tionde propagation−
→
k
. . . 322.2 Evolutiontemporelledu hamp éle triquesuivant unepolarisationelliptique. . . 32
2.3 Ellipse depolarisation. . . 33
2.4 Réexion d'un hamp éle trique
E
i
, sur un diéle trique (n
2
> n
1
) dans le as oùθ
i
<
θ
Brewster
. . . 362.5 Fa teur de réexionde Fresnel,
n
1
= 1
(air) etn
2
= 5
(sol). . . 372.6 Représentation duve teur de Jones danslabase(
−
u
→
x
,−
u
→
y
). . . 382.7 Sphèrede Poin aré.. . . 40
3.1 Chronogramme d'émission(E) etderé eption (R) d'unradarpleinement polarimétrique. 44 3.2 Sommation ohérente dansleplan omplexe de
N
d
= 7
diuseurs.. . . 543.3 Imageradar enamplitude. . . 55
3.4 Sphèrede poin aré :four hettede Huynen. . . 61
3.5 Représentation de diérentes ongurations de pseudo-probabilités. . . 71
4.1 Chronogramme d'émission(E) etderé eption (R) d'unradaren polarimétrie partielle. 76 6.1 Prin ipede lassi ationdelaméthodeSVM:des riptiond'unhyperplandeséparation entre deuxve teurs
−
→
c
1
et−
→
c
2
,d'après[S holkopf et J.Smola, 2002℄. . . 886.2 Exemple de plusieurs hyperplans de séparation possible entre 2 lasses : en bleu un hyperplan séparant très bienles 2 lasses ontrairement auxhyperplansrouge.. . . 90
6.3 Hyperplan deséparation optimal pour 2 lasses linéairement séparables. . . 90
6.5 Classi ationSVM nonlinéaire en projetant l'espa einitial à deuxdimensions(
x
1
,x
2
) en (a)dansunespa eàtroisdimensions(z
1
= x
2
1
,z
2
= x
2
2
,z
3
=
√
2x
1
x
2
)en(b). . . 957.1 Disparitégéographique desîlesde Polynésiefrançaise. . . 106
7.2 Lo alisation desdiérentes lasses d'études. . . 109
7.3 Mosaïque des a quisitions Qui kbird du 7 Juin et 13 Août 2004 (10h08 heure lo ale), en omposition olorée " ouleursvraies". . . 111
7.4 Composition olorée etanglesd'in iden es desdonnées AIRSAR. . . 112
8.1 Comparaisonentre leparamètred'Euler
m
en(a)et duspan
en(b). . . 1148.2 Paramètres d'Euler enteinte (
φ
m
,τ
m
,ν
etγ
) et1 − H
en luminan e. . . 1168.3
I
min
I
max
de l'îlede Tubuai pour labande L. . . 1178.4 Compositions oloréesde labasede Pauli etde labaselexi ograhique en bande L. . . 118
8.5
|ρ
hh−hv
|
en (a)et|ρ
vv−hv
|
en(b). . . 1208.6 Dé ompositionde Huynen,Barnesetde Pauli . . . 121
8.7 Dé ompositionde Freeman etanée par lemodèle dediusion de Yamagu hi. . . 123
8.8 Dé ompositionH/A/
α
.. . . 1248.9 Illustration dunombrede mé anismes àl'aide deladé omposition
H/A/α
. . . 1259.1 Noyau linéaire
K(a, b) = ha, bi
:Pré ision Moyenne de lassi ation (%) enfon tion deC
pour les ongurationsV
wish
etV
45p
.. . . 1309.2 Noyaux polynomial
K(a, b) = (α ha, bi + β)
p
:Pré ision Moyenne de lassi ation (%) en fon tion du paramètre de oût etdes paramètres du noyau pour la onguration etV
wish
. . . 1319.3 NoyauxRBF
K(a, b) = exp
−γka−bk
2
: Pré ision Moyenne de lassi ation (%)en fon -tionduparamètrede oûtetdeγ
pourdesdonnéespréalablementltréeparleltrede Lee. . . 1329.4 NoyauxRBF
K(a, b) = exp
−γka−bk
2
: Pré ision Moyenne de lassi ation (%)en fon -tiondu paramètre de oûtetdeγ
pour desdonnées non préalablement ltrées. . . 1339.5 Comparaisondestempsde al uls(entraînement+généralisation) etPré ision Moyenne de lassi ationspourdiérentsparamètresdenoyauxlinéaire,polynomialetRBF,pour la onguration
V
wish
en (a)etV
45p
en(b). . . 1349.6 Classi ations de Wishart etSVM du ve teur
V
wish
LP C
. . . 1389.7 Comparaisondes ontributiondesdiérentsindi espolarimétriqueentrelaméthodede
séle tion SVM-RFE etdé rémentale (PM). . . 139
9.8 Contribution desdiérents indi espolarimétriquespourles bandesL,P etL+P+C. . 142
9.9 Classi ations SVM duve teur
V
wish
LP C
ave 7et 7+1(double réexion) lasses. . . . 1469.10 Courbe du PMdes3 intensités parmi lesbandes L,P (
hh
,hv
etvv
) etC
vv
. . . 1539.11 Comparaisonde
L
hh
L
hv
C
vv
etL
hh
L
hv
L
vv
. . . 153A.1 Réexionsimple etdoubled'un hampéle trique surun diéle trique. . . 171
B.1 Réexionimpaire. . . 173
B.2 Résonan e deBragg, d'après[Ela hi,1988 ℄. . . 174
B.3 Réexionde Bragg.. . . 175
B.4 Réexionpaire. . . 175
C.1 Purau. . . 182
C.2 Fougère Anuhe. . . 183
C.3 Pin desCaraïbes. . . 184
C.4 Fal ata. . . 185
C.5 Goyavierde hine. . . 186
2.1 Polarisations anoniques.. . . 34
3.1 Formes anoniques danslabase(
−
→
u
h
,−
→
u
v
). . . 503.2 Lois statistiquesdu hatoiement pourles partiesimaginaires etréelles de
S
xy
. . . 553.3 Lois statistiquesdu hatoiement pourl'intensité
I
et l'amplitudeA
.. . . 563.4 Lois statistiquesdu hatoiement pourune image d'intensitémulti-vues.. . . 56
3.5 Indi es polarimétriquesévalués formant leve teur
V
f ull
omposé de54 primitives. . . . 734.1 Indi es polarimétriquesutilisés pourévaluer lemode PA.. . . 76
4.2 Indi es polarimétriquesutilisés pourévaluer dumode PolarisationDuale.. . . 78
4.3 Indi es polarimétriquesutilisés pourévaluer lemode
π/4
. . . 817.1 O upation dusol del'île de Tubuaipour les lasses étudiées. . . 108
9.1 Matri ede onfusion illustrant l'intérêt d'utiliser laPré ision Moyenne (PM). . . 129
9.2 Indi es polarimétriques omposant leve teur
V
wish
. . . 1359.3 Comparaisonde laméthode de lassi ation SVM etWishart ave leve teur
V
wish
. . . 1369.4 Résultats (PM en %) des lassi ations obtenues sur les données simulant une dis-tribution de Wishart, par la méthode SVM ave le ve teur
V
wish
et l'algorithme de lassi ation basésurla distributionde Wishart (pour labande L). . . 1369.5 Inuen edestermes de polarisations roisées (
C
12
etC
23
) dansles méthodes de lassi- ationsde Wishart etSVM,PMen %. . . 1379.6 Indi es polarimétriquesévalués formant leve teur
V
f ull
omposé de54 primitives. . . . 1419.7 Classement des indi espolarimétriquesdesbandesL etP. . . 143
9.8 Pixels bien lassés (%)par lasse pour les lassi ationsoptimales enbandesL etP. . 144
9.9 Classement des indi espolarimétriquesde la ombinaisonL+P+C du ve teur
V
wish
. . 1459.11 Pré ision Moyenne (%)obtenu pour les diérents modesde polarisations partielles. . . 150
9.12 Comparaisondes lassi ationsSVM duve teur
V
wish
,V
wish
5
,V
π/4
. . . 151A.1 Déphasagedu hamp éle triquelors de réexions surundiéle trique. . . 172
L'imagerie RADAR (RAdio Dete tion And Ranging) utilise un apteur a tif ontrairement aux
autres apteurs utilisés en télédéte tion spatiale qui mesurent les rayonnements du soleil réé his
(imagerieoptique)ou émispar laterre(radiomètres opérant dansl'infrarougethermiqueouen
hyper-fréquen es). Etre sa propre sour e de rayonnement permet à un apteur radar d'a quérir des images
quelle que soit l'heure solaire. Par ailleurs, l'utilisation de longueurs d'onde entimétriques,
quasi-ment insensibles àl'atmosphère auniveau delatransmissionénergétique, permetde s'aran hir dela
ouverture nuageuse. Les images synthétisées pas les RSO (Radar à Synthèse d'Ouverture) sont par
onséquent très adaptées à l'observation des surfa es naturelles ettout parti ulièrement aux milieux
tropi aux humides enraison de leur forte ouverture nuageuse.
D'une part, la réponse d'une s ène à l'onde émise par un apteur radar dépend d'un grand nombre
defa teursliésauxpaysageobservésdont prin ipalement,l'humidité,larugosité,laquantité de
végé-tation, la stru ture géométrique de la s ène, etd'autre part au système lui même : longueur d'onde,
angle d'in iden e,polarisation...
Jusqu'à présent, les apteurs radars spatiaux existants étaient apables de mesurer l'amplitude et
la phase de l'onde rétrodiusée au plus dans 2 polarisations. Depuis l'année dernière, de nouveaux
apteurs, dits polarimétriques ont été mis en orbite et permettent de onnaître toute l'information
polarimétriquede l'onde rétrodiuséeen mesurant
hh
,hv
,vh
etvv
.Le omportement polarimétrique d'uneonde réé hiepar une surfa e étant dire tement lié auxtypes
de mé anismes d'intéra tions (réexion simple,double ou de volume) ayant lieu au sein d'une ellule
de résolution, il est ainsi plus fa ile de diéren ier dierents types d'o upations du sol tel que, par
exemple,les solsnus, deszones urbainesoudessurfa es devégétation.
L'imagerieradarpolarimétriquepromet,par onséquent,d'êtreunoutilpermettant derépondreàdes
thématiques environnementales fortes.
C'esten1978,quelapremièremissionradarspatialeaeulieu,ave lesatelliteSEASAT(SeaSatellite),
mis enorbitepar laNASA(NationalAeronauti s andSpa eAdministration). Ellene duraque3mois
en raison d'un ourt- ir uit à bord.
Mais l'observation des surfa es terrestres par télédéte tion radar a réellement pris son essor en 1991
ave la mise en orbite du satellite ERS-1 (European Remote Sensing 1), embarquant notamment un
apteur RSO. La ontinuité des observations par RSO a été assurée ave la mise en orbite d'autres
apteurs, telqueJERS-1(JapaneseEarthResour es Satellite1)mis en orbite en1992 parlaNASDA
(NAtional Spa eDevelopment Agen y ),ERS-2(European Remote Sensing 2), mis enorbite en1995
Agen y)etENVISAT (ENVIronment SATellite ) mis enorbite en 2002 par l'ESA.
Cenefutquedurantlesannées1980et1990,qu'onvit lespremiersradarspleinementpolorimétriques
sur desmissions aéroportées dont notamment le apteur AIRSAR(AirborneSyntheti Aperture
Ra-dar)duJPL(JetPropulsionLaboratory),CV580(ConVair-580)duCCRS(CanadaCentreforRemote
Sensing),ESAR(ExperimentalairborneSAR)duDLR(Deuts hesZentrumfürLuft-undRaumfahrt),
PI-SAR(Polarimetri andInterferometri AirborneSyntheti Aperture Radar)de laNASDA oubien
en ore RAMSES (Radar Aéroporté Multi-spe tral d'Etude desSignatures) de l'ONERA (O e
Na-tionald'Etudes etde Re her hesAéronautiques).
Mais enefutquetrèsré emment,quel'onvitapparaîtrelespremierssatellites apablesd'a quérirde
façon répétée des donnéespleinement polarimétriques, ALOS (Advan edLand Observation Satellite)
etRADARSAT-2lan ésrespe tivement enjanvier2006etdé embre2007.Enoutre, esdeuxsatellites
sont omplémentaires arlepremierutiliselabandeL(
λ = 23, 6cm
)alorsquelese ondutiliselabande C(λ = 5, 6cm
).EnbandeX(λ = 3, 1cm
),lemodepolarimétriquedeTerraSAR-X,expérimental, vient ompléter e jeuxde données.De nombreux travaux ont porté sur la ompréhension physique de la polarimétrieet notamment sur
la ara térisation des mé anismes de rétrodiusion d'une ible, [Huynen, 1970 ℄. Si dès es débuts
ette ara térisation de ibles a sus ité un intérêt non négligeable pour des appli ations militaires,
la ommunauté s ientique a, pour sa part, rapidement vu le potentiel des données radar
polarimé-triques pour des appli ations thématiques, que e soit dans le but de ara tériser les surfa es
natu-relles, omme l'estimation de la biomasse [LeToanet al., 1992 ℄, [Beaudoinet al.,1994 ℄, l'estimation
de la rugosité des sols [Mattiaetal., 1997 ℄, également de l'humidité des sols [Dubois etal., 1995℄ et
[Hajnsek etal.,2003 ℄,ouen orel'estimationdeMNT(ModèleNumériquedeTerrain)[Lee etal., 2000 ℄
oubienen ore la lassi ation de surfa esnaturellesave la ampagneAIRSARMAESTROee tuée
en 1989 [DeGrandi etal., 1994℄, ou[Lee etal., 1994a ℄,[PottieretLee, 1999℄ et[Lee et al.,2004 ℄.
Les travaux présentés dans e mémoire portent sur l'évaluation du potentiel des données radar
po-larimétriquespour la artographie thématiquedu ouvertvégétal enmilieu tropi al.
Le sited'étude estl'îlede Tubuai, ausud delaPolynésiefrançaise,et estinteressant àplusieurs titre.
Onytrouveunegrandevariétédevégétations(diérentesespè esforestières,laprésen edevégétation
moinsdense omme deslandesà fougères,ou en ore dessurfa esagri oles).
En raison d'une pression touristique grandissante, de grands projets d'aménagements sont à l'étude
l'administrationdelaPolynésiefrançaisede artographier l'ensembledesîles equia onduitau
nan- ementdemissionsAIRSARsur etainesd'entreelles.Deplus,l'îledeTubuaiestl'objetde ampagnes
de terrainrégulièrespermettant de validerles résultatsobtenus.
Dans e ontexte, notre travail à porté plus parti ulièrement sur l'apport des diérents indi es qui
peuventêtreextraitsdesimagesradarpolarimétriques.Cesindi espolarimétriques, ommenotamment
les paramètres d'Euler, [Agrawal etBoerner,1989℄ ou en ore la dé omposition de Huynen,
[Huynen, 1970℄, ont montré leur pertinen e pour la déte tion de ibles; tout omme dans le as de
iblesnaturellesave lesparamètresissusdesdé ompositionsH/A/
α
[Cloudeet Pottier, 1996 ℄,de Free-man[Freeman etDurden, 1998℄, ou bienen ore lesdegrés de ohéren e entre diérentes polarisations[Mattiaet al.,1997℄ et[BorgeaudetNoll, 1994 ℄.
L'apport de esdiérentsindi es a étéévalué àpartir de laméthode de lassi ation SVM (Ma hine
à Ve teurs de Support), [Burges,1998 ℄. Cette méthode de lassi ation est parti ulièrement adaptée
à l'intégration d'un grand nombre de paramètres hétérogènes, e qui rend son utilisation séduisante
pourl'apportdes diérentsindi es polarimétriquesetla lassi ation des surfa esnaturelles.
En omplément, nous avons également évalué sur notre site d'étude l'apport de la polarimétrie
par-tielle moins ontraignante d'un point de vuesystème, permettant une ouverture spatiale doublepar
rapportàl'a quisitiondedonnéespleinement polarimétriques, audétrimentd'uneperted'information
polarimétrique.
Ce mémoireest stru turéde lamanière suivante:
La première partie présentelathéoriede lapolarimétrie radar surlaquellejemesuis appuyé pour
mener àbien mestravaux.
La se onde partie dé rit lesméthodesde lassi ations utiliséesen débutant parla méthode, plus
lassiquement adoptée, du maximum de vraisemblan e basée sur la distribution de Wishart. Nous
l'avonsutilisé ommealgorithmede lassi ation deréféren epourles donnéesradarpolarimétriques.
Le prin ipede laméthode de lassi ation SVM,utilisépour l'évaluationdesindi espolarimétriques,
estensuite présenté.
L'appli ation de esméthodesausitedeTubuaifaitl'objetdela
3
èmepartie.Aprèslaprésentation
du site d'étude, diérentes illustrations présentent l'information ontenue dans les indi es
polarimé-triques les plusmarquants. Lesrésultatsde lassi ations surles données pleinement polarimétriques
La polarimétrie radar
Sommaire
1 Prin ipe de la mesure SAR 25
1.1 Prin ipe d'a quisitionetgéométrie SAR . . . 25 1.2 Résolution spatiale . . . 26 1.3 Taille depixel . . . 28 1.4 Contraînte sur laFRI(Fréquen ede RépétitiondesImpulsions) . . . 28
2 Propagation et polarisation d'une ondeéle tromagnétique 31 2.1 Champ éle tromagnétique d'uneonde plane . . . 31 2.2 Ve teur deJones . . . 37 2.3 Ve teur deStokes . . . 39 2.4 Dépolarisation d'uneonde . . . 40
3 Polarimétrie radar 43
3.1 Spé i ité d'unradar polarimétrique . . . 43 3.2 Equationradar polarimétrique. . . 44 3.3 Matri ede diusion . . . 45 3.4 Matri ede Kennaugh,de ovarian e Cetde ohéren e T. . . 51 3.5 Cas dessurfa esnaturelles:distribution desdonnéesradar polarimétrique . . . 53 3.6 Indi es polarimétriques . . . 59
4 Modes polarimétriques partiels 75
4.1 Mode Polarisation alternée. . . 75 4.2 Mode Polarisation duale . . . 76 4.3 Mode
π/4
. . . 78Le premier hapitre aborde su in tement le prin ipe de fon tionnement d'un apteur radar. Le
hapitre 2 est onsa ré à la propagation des ondes éle tromagnétiques an de mieux omprendre
l'intera tion qu'ilpeutyavoir entre une ondepolarisée envoyée par unradar etunesurfa e naturelle.
Le3 è
me
hapitreprésenteplusendétailles ara téristiquesd'un apteurradarpolarimétriqueetdé rit
les diérentes façonsdereprésenterl'information polarimétrique.
Enn, ledernier hapitre présentelesdiérentsmodesd'a quisition de polarimétrie partielle,
per-mettant d'a quérir une information polarimétrique moins omplète, mais également moins
Prin ipe de la mesure SAR
Ce hapitre donne une vue générale de l'imagerie radar, an d'en rappeler les on epts de base.
Plus de détails sont présentés dans les ouvrages [Ela hi, 1988 ℄, [J. Lewiset M. Henderson, 1998 ℄ et
[Maitre, 2001 ℄.
Lemoded'a quisitiond'uneimageradaresttoutd'abordabordé,pourensuitedé riresagéométrie.
Pournir,nousprésentonsl'équationradardé rivantlelienentrelespropriétésdelasurfa e observée,
lapuissan e émise
P
e
,etlapuissan e reçueP
r
.1.1 Prin ipe d'a quisition et géométrie SAR
Un radar est omposé d'une antenne qui émet latéralement un train d'ondes ohérentes (ou
im-pulsions) depolarisation(propriété dé rites plusendétails dansle2)etde longueurd'onde onnues.
Le radar mesure ensuite les é hos rétrodiusés, en les lassant par ordre d'arrivée. L'é ho mesuré se
présentesouslaforme d'un hampéle trique omposéd'une amplitude etd'une phase.
La ongurationd'a quisitiongénéraled'unradar, ongrationbistatique,oùl'antenne d'émission
etde ré eptionsont lo aliséesàdesendroits diérents,sont prin ipalement desmodesexpérimentaux
aéroportés, ouen orede futursprojetsspatiaux ommenotamment
T anDEM − X
(2009) oularoue interférométrique [Massonnet,2001 ℄. Dans e mémoire,on se restreindraau as monostatique qui esteluiutiliséparles apteursradarspatiauxa tuels, orrespondantàuneantenne ommuneàl'émission
età laré eption.
Les diérents paramètres dénissant l'image, résolutions, taille de pixel, vont maintenant être
in-troduits.
dans ladire tion perpendi ulaire au sens de dépla ement du satellite (ou dire tion distale), f. gure
1.1.
Fig. 1.1Géométrie d'a quisition d'unradar.
Le prin ipe d'a quisitionde l'imagerie radar, liée au lassement desé hossuivant leur ordre
d'ar-rivée,entraîne une géométrie en distan ede las ène observée, ommele montrelagure1.2.
Lesdiérentsé hosreçusdesimpulsions envoyéesau oursdudépla ementdusatellite forment les
lignes de l'image, alors que l'é hantillonnage de l'é ho reçu dénit les olonnes de l'image (suivant
ladire tion distale).La surfa e illuminéeest appeléefau hée.
1.2 Résolution spatiale
La résolution de l'image radar, dénie omme la plus petite taille permettant de séparer deux
objets,estdéterminée par les paramètres du système, [Maitre,2001℄ :
R
d
=
c
2B
R
az
=
L
2
(1.1) (1.2)où
R
d
estlarésolutiondistalequidépend,après ompression,delalargeurdebandeB
del'impulsion émise et de la vitesse de propagation de l'ondec
(On admet, i i, que l'onde se propage à la vitesse de lalumière danslevide).R
az
représente larésolution dans ladire tion de dépla ement du satelliteFig. 1.2Viséeen distan ed'un radar.
(azimutale)etnedépend,aprèssynthèse,quedelatailledel'antenneLaprèsletraitementdesynthèse
d'ouverture.
Par ailleurs, un radar ayant une vision "en distan e", il est né essaire de projeter la résolution
distale au sol en tenant ompte de l'angle d'in iden e lo al
θ
. Ce dernier est déni omme l'angle formé par ladire tion devisée du radar etlanormale à lasurfa e observée ( f gure1.1). On noteraque etangleest ontenudanslepland'in iden eformépar ladire tiondepropagation
−
→
k
del'onde émise−
→
E
,oudire tion de visée,etlanormaleà lasurfa e illuminée.
Projetéeau sol,l'expressionde larésolution distale devient ( f.gure 1.3):
R
d,sol
=
R
d
sin θ
(1.3)L'angle d'in iden eendébutdefau hée(appeléenearrange)etenndefau hée(appeléfarrange)
n'est pas lemême, e qui entraîne don une distortion de l'image. Dans le as du apteur ERS-1par
Fig. 1.3 Eetde l'angle d'in iden e surlarésolution distale d'unradarprojetée ausol ,
R
d,sol
.1.3 Taille de pixel
La taille du pixel, à ne pas onfondre ave la résolution spatiale propre du radar, est dénie par,
[Maitre, 2001 ℄:
P
az
=
V
F RI
P
d
=
c
2F
e
(1.4)où
F
e
etFRIsont respe tivement lafréquen ed'é hantillonnage etlaFréquen edeRépétitiondes Impulsions.V
représente lavitesseduporteur.En géométrie sol,P
d
devient :P
d,sol
=
c
2F
e
sin θ
(1.5)
Enreprenantl'exempled'ERS-1(
F
e
= 18, 96M Hz
,F RI = 1680Hz
etV ≈ 6720m.s
−1
),onobtient une taille de pixel en distan e au sol omprise entre 18met 24m, et une taille de pixel en azimut de4m.
1.4 Contraînte sur la FRI (Fréquen e de Répétition des Impulsions)
La détermination de la FRIdoittenir ompte de deux ontraintes importantes, l'une faisant
réfé-ren eau ritèredeShannonquiimpose
B
D
≤ F RI
,oùB
D
=
2V
L
représentelabandepassanteDoppler utiliséelorsdelasynthèseradar. Eneet,unpoint d'uneimage SARestilluminépar diérentsé hos,entre es derniers.
B
D
orrespond àl'é art de e dé alage enfréquen e. L'autre ontrainte né essite un temps minimum∆t =
2F
c
permettant d'enregistrer l'é ho ayant balayé la fau héeF =
λ
W
.r cos θ
m
(en visée radar), oùW
dénit la hauteur de l'antenne etθ
M
orrespond àl'angleentrelaverti ale etladire tion deviséede l'antenne ( f.gure1.1).r
représente la distan e ible-satellite pour l'angle d'in iden eθ
M
. Par onséquent, la FRI doit vérierF RI ≤
1
∆t
=
c
2F
L'asso iationde esdeux ontraintes revient àvérierl'inégalité suivante:
B
D
=
2V
L
≤ F RI ≤
c
2F
=
cW
2λr cos θ
M
(1.6)Un apteur pleinement polarimétrique né essitant un doublement de la FRI par rapport à un
apteur radar opérant dans une onguration d'émission monopolarisation, en respe t de la relation
1.6, montre qu'il faut alors réduire de moitié la fau hée
F
. Cette ontrainte est non négligeable et ontribue à motiverles étudesa tuelles surlesmodes depolarisationpartielle.Propagation et polarisation d'une onde
éle tromagnétique
Ce hapitre a pour but de donner quelques notions sur la propagation et la réexion d'une onde
éle tromagnétique.Ilesteneetné essairedebien omprendrelesmé anismesderéexions anoniques
d'un hamp éle tromagnétique an de mieux appréhender l'intera tion d'une onde ave une surfa e
naturelle.
2.1 Champ éle tromagnétique d'une onde plane
Dansle asdelatélédéte tionradar,oùladistan e apteur- ibleesttrèsgrandedevantlalongueur
de l'onde éle tromagnétique émise, elle- i peut-être onsidérée omme une onde plane progressive se
dirigeant suivantladire tion de propagation
−
→
k
omme le montrelagure2.1.
Le hampéle trique asso iévérie àun instant t:
−
→
E (−
→
r , t) =
E
x
= a
x
cos(ωt − k.z + δ
x
)
E
y
= a
y
cos(ωt − k.z + δ
y
)
E
z
= 0
(2.1)où l'axe
O
z
a été hoisisuivant ladire tion de propagationδ
x
etδ
y
représententlesphasesabsoluesdes omposantesE
x
etE
y
,tandisquea
x
eta
y
représentent les amplitudesdu hampéle trique, respe tivement suivant→
−
u
x
et−
→
u
y
.Fig. 2.1Propagation d'uneonde planede dire tion de propagation
−
→
k
.
distin tes, l'une selon l'axe
Ox
etl'autreselon l'axeOy
( fgure 2.2).Fig. 2.2 Evolution temporelle du hamp éle trique suivant une polarisation elliptique, d'après Pol-sarpro 3.0.
2.1.1 Ellipse de polarisation
La polarisation est une propriété qui dé rit l'évolution de la dire tion du hamp éle trique d'une
onde plane au ours du temps. On montre, [Born etWolf,1980 ℄, que les omposantes
E
x
etE
y
de l'équation2.1 dé rivent au ours dutemps uneellipse d'équation :E
x
a
x
− 2
E
a
x
.E
y
x
.a
y
cos(δ
y
− δ
x
) +
E
x
a
x
2
= sin
2
(δ
y
− δ
x
)
(2.2)Fig. 2.3 Ellipse depolarisation.
L'angled'orientation
φ
(∈ [0, π]
):il estformé parledemigrand axea
del'ellipseetl'axe0x
. Il indiquel'orientation del'ellipse.L'angle d'ellipti ité
τ
(∈ [−
π
4
,
π
4
]
) : il représente l'ouverture de l'ellipse. Dans le as d'une ellipti iténon nulle, lesigne deτ
indiquelesens de rotationde lapolarisation.Une polarisation est dite "main droite" si l'ellipse est par ourue dans le sens horaire lorsque
l'observateur regarde dans la même dire tion que
−
→
k
. La polarisation est dite "main gau he"
dansle as ontraire.
L'amplitude
A =
√
a
2
+ b
2
où
a
etb
sont leslongueurs desdemigrands axes del'ellipse. La phase absolueα
:elle représentelaphase du hampéle trique àt = 0
.Deux as parti uliers sont souvent ren ontrés : les polarisations linéaires et les polarisations
ir- ulaires. Les polarisations linéaires dé rivent un hamp éle trique se propageant le long d'une seule
dire tion. Parmi elle- i, on évoquede façon ré urrenteles polarisations verti ale
V
ethorizontaleH
arelles orrespondent à labased'émission/ré eption des apteurs radarspatiaux a tuels.ir ulaire droite
D
ou de polarisation ir ulaire gau heG
suivant lesensdans lequeltourne le hamp éle trique.Le tableau 2.1présente diérents états depolarisations dansle asd'une amplitude égaleà 1.
Polarisation Orientation
φ
(rad) Ellipti itéτ
(rad) Ve teur de Jones unitaire−
→
E
0
φ
τ
cos φ cos τ − sin φ sin τ
sin φ cos τ + cos φ sin τ
Linéaire HorizontaleH
0
0
1
0
Verti aleV
π
2
0
0
1
π/4
π
4
0
1
√
2
1
1
Cir ulaire Gau heG
Indépendantπ
4
1
√
2
1
DroiteD
Indépendant−
π
4
1
√
2
1
−
2.1.2 Réexion et transmission entre deux milieux diéle triques
Dans e paragraphe, nous allons présenter les résultats des lois de Snell-Des artes dé rivant le
omportement d'uneonde éle tromagnétiqueàl'interfa eentredeuxmilieuxdiéle triques.Ellessontà
l'origine desdéphasages observésdans lesdiérentes polarisations permettant ladis rimination entre
les diérentstypesde mé anismes de diusion.
Danslebutdedé rireuneonde quel onque,nousallonsdé omposer le hampéle trique,
−
→
E (−
→
r , t)
suivant deux omposantes linéairesorthogonales :
−
→
E (−
→
r , t) = E
h
(−
→
r , t).−
u
→
h
+ E
v
(−
→
r , t).−
→
u
v
(2.3)où
E
h
(−
→
r , t)
perpendi ulaireau pland'in iden e, est appelée omposantehorizontale, ou orthogo-nale, etE
v
(−
→
r , t)
, ontenue dansle pland'in iden e,est appelée omposanteverti ale,où parallèle.Les hampséle triquesrée hisettransmisrespe tivement danslesmilieux1et2sont donnéspar
les fa teursde réexions et detransmission. Dans le asd'uneonde polarisée horizontalement (gure
2.4(a))ils sont donnéspar les relations suivantes :
R
h
=
E
0r
E
0i
=
n
1
cos θ
1
− n
2
cos θ
2
n
1
cos θ
1
+ n
2
cos θ
2
=
sin (θ
2
− θ
1
)
sin (θ
2
+ θ
1
)
T
h
=
E
0t
E
0i
=
2n
1
cos θ
1
n
1
cos θ
1
+ n
2
cos θ
2
=
2 sin θ
2
cos θ
1
sin (θ
2
+ θ
1
)
(2.4)Pour une onde polarisée verti alement (gure2.4(b)) ils vérient les relations :
R
v
=
E
0r
E
0i
=
n
1
cos θ
2
− n
2
cos θ
1
n
1
cos θ
2
+ n
2
cos θ
1
=
tan (θ
2
− θ
1
)
tan (θ
2
+ θ
1
)
T
v
=
E
0t
E
0i
=
2n
1
cos θ
1
n
1
cos θ
2
+ n
2
cos θ
1
=
2 sin θ
2
cos θ
1
sin (θ
2
+ θ
1
) cos (θ
2
− θ
1
)
(2.5)Pourle asd'uneondein identetraversantl'atmosphèreetarrivantsurunsolnu,ayantdesindi es
respe tivement assimilables à
n
1
= 1
etn
2
= 5
,nous obtenons la ourbe deR = f (θ)
représentéepar lagure2.5.Comme le montre la ourbe 2.5, nous pouvons ainsi distinguer 2 intervalles diérents autour de
l'angle d'in iden e
θ
B
, aussi appelé angle deBrewster
, pour lequel le oe ient de réexion de la omposanteverti ale :
θ = θ
B
Milieu 1
Milieu 2
(a)Champéle trique
E
i
depolarisationhorizontale Milieu 1 Milieu 2 (b)Champéle triqueE
i
depolarisation verti aleFig. 2.4 Réexion d'un hamp éle trique
E
i
, sur un diéle trique (
n
2
> n
1
) dans le as oùθ
i
<
θ
Brewster
.
θ < θ
B
R
v
< 0 =⇒ E
0r
= R
v
E
0i
= |R
v
|E
0i
e
π
:dephasage deπ
. θ > θ
B
R
v
> 0 =⇒ E
0i
= |R
v
|E
0i
: déphasage nul. Cette onguration est très rarement ren ontrée dansle asd'unradarmonostatiqueenraisondesanglesd'in iden eélevés,trèsrarementutilisésentélédéte tion radar.
A partir des oe ients de réexion de Fresnel on peut déduire les propriétés de déphasage de
l'onde entre lespolarisations
h
etv
lorsd'unedouble réexions omme ilestdétaillé dansl'annexeA.Ainsi, dansle asd'une réexion simple ( as d'untrièdre), haque omposante du hamp
éle -trique subitun déphasage de
π
, e quirevient àun déphasage nul entre elle- i. Enrevan he, dansle as d'une réexion double ( as d'un dièdre), seule la omposante−
→
E
v
subit un déphasage deπ
, e qui setraduitpar undéphasage deπ
entreles deux omposantesdu hamp éle trique.En polarimétrie radar, es propriétés de déphasage du hamp éle trique sur une surfa e selon sa
Fig. 2.5 Fa teur deréexion de Fresnel,
n
1
= 1
(air)etn
2
= 5
(sol).2.2 Ve teur de Jones
2.2.1 Dénition
Le ve teur de Jones
−
→
E
0
, à omposante omplexe etillustré par la gure2.6, simpliela représen-tation de l'onde enéliminant ses omposantes spatio-temporelles :
−
→
E (−
→
r , t) = ℜ(
−
E
→
0
e
.(ωt−k.z)
)
où−
→
E
0
=
a
x
e
.δ
x
a
y
e
.δ
y
(2.6)où
ℜ(z)
représente la partie réelle dez
.δ
x
etδ
y
sont les phases absolues du ve teur de Jones. Il permet,enoutre,dedé rire omplètement l'étatdepolarisationd'un hampéle triqueetpeuts'é riresous laforme:
−
→
E
0(x,y)
= A.
cos φ − sin φ
sin φ
cos φ
cos τ
sin τ
sin τ
cos τ
e
−α
0
0
e
α
.−
→
u
x
−
→
E
0(x,y)
= A. U
2(φ)
U
2(τ )
U
2(α)
|
{z
}
U
2(x,y)→(a,b)
.−
→
u
x
(2.7)Fig.2.6 Représentation duve teurde Jones danslabase(
−
u
→
x
,−
→
u
y
).où
α
représente la phase absolue du hamp éle trique, ara téristique des onditions initiales de sa omposante spatio-temporelle. Lesmatri esU
2(φ)
,U
2(τ )
etU
2(α)
qui font parties du groupe SU(2)(Spé ialeUnitairededimension2x2) formentlamatri ede hangementde base
U
2(x,y)→(a,b)
.L'intérêt de ettereprésentation estde pouvoiree tuer un hangement debase quisera abordé au3.3.2.Une matri e SU (Spé ialeUnitaire) vérie les propriétéssuivantes:
det [U ] = 1
[U ]
−1
= [U ]
T ∗
[U (x)]
−1
= [U (−x)]
où,det [U ]
,[U ]
−1
et[U ]
T ∗
sontrespe tivement ledéterminant, l'inverseetlatransposée- onjuguée
de lamatri e
U
.Les ve teurs de Jones de diérents états de polarisations ara téristiques sont détaillés dans le
tableau 2.1.
2.2.2 Polarisations orthogonales
Dans le but de dé rire une base orthonormale de l'espa e des polarisations (
φ
,τ
), formée par 2 ve teursorthogonaux, il estutile de dénir e quesont 2polarisations orthogonales.Deux ve teurs de Jones
−
→
E
0
1
(φ
1
, τ
1
) et−
→
E
0
2
(φ
2
, τ
2
) sont orthogonaux si leur produit s alaire hermitienest nulsoit :D−
→
E
0
1
,
−
→
E
0
2
E
=
−
→
E
T ∗
0
1
.
−
→
E
0
2
= E
0
∗
1
x
.E
0
2
x
+ E
0
∗
1
y
.E
0
2
y
= 0
(2.8)On montrealors que:
φ
2
= φ
1
+
π
2
:demi-axesrespe tifsdesellipses orthogonauxτ
1
= −τ
2
:sens de rotationopposé(2.9)
(2.10)
Ainsi, unepolarisationhorizontaleestorthogonaleàunepolarisationverti ale delamêmemanière
qu'une polarisation ir ulaire droite estorthogonale àune polarisation ir ulairegau he.
2.3 Ve teur de Stokes
Une autre façon de représenter la polarisation d'une onde est d'utiliser le formalisme du ve teur
de Stokes, ouramment utilisé en polarimétrie radar [Born etWolf, 1980 ℄. Il permet de ara tériser
notamment les ondespartiellement polariséesqui seront abordées dansleparagraphe suivant.
Le ve teur de Stokes
−
→
q
peuts'exprimerà l'aidedu ve teurde Jones telque :
−
→
q =
I
Q
U
V
=
|E
ox
|
2
+ |E
oy
|
2
|E
ox
|
2
− |E
oy
|
2
2ℜ(E
ox
.E
oy
∗
)
−2ℑ(E
ox
.E
oy
∗
)
(2.11)où
I
,Q
,U
etV
représente lesparamètres deStokes.Il estimportant de noter quepour une onde omplètement polarisée, les omposantes
E
ox
etE
oy
du ve teur deJones sont omplètement orrélées,[Born etWolf,1980 ℄, e qui réduit les 4paramètresde Stokesà 3 paramètres indépendants:
I
2
= Q
2
+ U
2
+ V
2
(2.12)Le ve teur de Stokes peut aussis'exprimer en fon tion de l'amplitude
A
,des angles d'orientationφ
etd'ellipti itéτ
, permettant d'introduire la représentation de la sphère de Poin aré, sous la forme suivante:−
→
q =
A
2
A
2
cos(2φ) cos(2τ )
A
2
sin(2φ) cos(2τ )
A
2
sin(2τ )
= I
= Q
= U
= V
(2.13)Fig. 2.7 Sphèrede Poin aré.
Comme lemontre l'équation 2.13, on peutremarquer que leve teur de Stokesperdl'information
de laphaseabsolue
α
.L'état de polarisationd'uneonde omplètement polarisée estreprésentépar unpoint surlasphère
de Poin aré, dont le repère artésien
(−
→
u
x
, −
→
u
y
, −
→
u
z
)
représente respe tivementQ
,U
etV
.2φ
et2τ
ara térisent la"latitude" et"longitude" de ette sphère alors queI
en determine le rayon.La gure 2.7illustre ette représentation.Lespolarisationslinéairessont situéessurl'équateurde lasphère,alors quelespolarisations
ir u-laires sont représentées auxples de elle- i. Onpeutnoter que2 polarisations orthogonales sont aux
antipodesl'une del'autre.
2.4 Dépolarisation d'une onde
2.4.1 Prin ipe
Jusqu'àprésent,l'exposéprésentantlapolarisationd'uneondeéle tromagnétiques'estbornéau as
Or, dansle asdel'intera tiond'uneonde éle tromagnétiqueave unesurfa enaturelle,ilexiste
une dé orrélationdu hamp éle triqueà lafoisspatiale ettemporelle.
La dé orrélation spatiale provient de la multitude de diuseurs élémentaires au sein d'une ible
étendue (à l'origineduphénomène de hatoiement présentédansleparagraphe l'annexe 3.5.1).
La dé orrélation temporelle peut provenir d'une ible pon tuelle u tuant au ours du temps ou
en ore desmouvements duporteur.Toutefois,lors d'une a quisition radar, les délaisde mesureétant
relativement ourt en regard de es mouvements, on peut onsidérer que la dé orrélation temporelle
estfaible par rapportà ladé orrélation spatiale.
Dans le asde surfa es naturelles, ilest don né essaire dedé rire statistiquement les paramètres
signi atifs dela surfa eobservéeà l'aidede l'opérateur moyenne
hi
.Lorsque la ohéren e de l'onde diminue,on parle de dépolarisation, partielleoutotale. La
dépola-risation d'uneonde estun paramètreimportant arelle donne une information surla onan e qu'on
peuta order auxparamètres polarimétriquesdel'onde.Plusieursparamètres existentpourquantier
ette dépolarisation omme, par exemple,ledegré depolarisation del'onde.
2.4.2 Ve teur de Stokes d'une onde partiellement polarisée
Lorsque l'onde estpartiellement polarisée, onpeutexprimerle ve teur de Stokes surun voisinage
de pixel,
−
→
q
,à l'aidelamatri e de ohéren e d'uneonde,J
[Born et Wolf, 1980 ℄:J =
J
xx
J
xy
J
yx
J
yy
=
hE
ox
.E
ox
∗
i
E
ox
.E
oy
∗
hE
oy
.E
ox
∗
i
E
oy
.E
oy
∗
(2.14) où∗
représente le onjugué.La matri e de ohéren e de l'onde étant hermitienne a
semi-denie positive, elleadmet desvaleurs
propres réelles,positivesou nulles, ouen ore
det(J) > 0
.On peutainsié rirele ve teur deStokesd'uneonde partiellement polarisée :
−
→
q
=
I
Q
U
V
=
J
xx
+ J
yy
J
xx
− J
yy
J
xy
+ J
yx
(J
xy
− J
yx
)
(2.15) aDans le asd'une ondepartiellement polarisée,l'égalité 2.12devient :
I
2
>
Q
2
+ U
2
+ V
2
(2.16)Cette équationtraduitlefaitqueseulement une partiede l'onde (membrededroite)estpolarisée.
Par onséquent, la représentation d'une onde partiellement polarisée dansla sphère de Poin aré sera
à l'intérieur de elle- iave un rayon égal à
p
Q
2
+ U
2
+ V
2
Polarimétrie radar
Ce hapitre aborde l'essentiel de la théorie de lapolarimétrie radar né essairepour mener à bien
estravaux,ets'appuiesurunenombreuselittérature, dontnotamment letutorialde[Polsarpro, 2008 ℄
et[Massonet etSouyris,2008 ℄qui synthétisent etdétaillent ettethéorie.
Ce hapitre évoque toutd'abord les spé i itésd'unsystème radarpolarimétrique an d'en
om-prendre les ontraintes. Ensuite, nous abordons le formalisme de représentation de l'information
po-larimétrique a quise par le apteur radar suivant une analyse ohérente pour les ibles pon tuelles
représentées par la matri e de diusion
S
, et selon une analyse in ohérente pour dé rire les surfa es naturelles, représentées notamment par les matri esde ohéren eT
etde ovarian eC
.Il présente les diérentsindi es polarimétriques quiontété évalués au ours de es travaux.
3.1 Spé i ité d'un radar polarimétrique
Le prin ipe de fon tionnement d'unradar polarimétrique est d'envoyeret re evoir de façon
quasi-simultanée un hampéle trique suivantdeuxdire tionsorthogonales formant unebase(
−
→
u
x
,−
→
u
y
).Les systèmes a tuelsutilisent une base d'émission etde ré eptionsuivant lespolarisations horizontalesetverti ales.
On peut alors dé rire le hronogramme d'émission et de ré eption de l'onde à l'aide des ve teurs
de Jonesin ident etrée hi suivant lespolarisations horizontale etverti ale, respe tivement
E
i
0h
,E
i
0v
etE
r
0h
,E
r
0v
, ommelemontrelagure3.1.Nous verrons dans le paragraphe 3.3 que la mesure polarimétrique, onstituée par es 4 ve teurs
deJones,peutêtrereprésentéeparlamatri ede diusion
S
( féquation3.2)qui ontient l'intégralité de l'information polarimétrique de la ible observée.Fig. 3.1 Chronogramme d'émission (E) etde ré eption (R) d'un radar pleinement polarimétrique, d'après[Polsarpro, 2008 ℄.
Le ara tèrequasi-simultanédel'émissionetdelaré eptionestlefa teurdéterminant pour
onser-verla ohéren e desdiéren esdephasedesve teursdeJones.Sans ette ohéren e ilseranotamment
impossible de mesurer le déphasage entre les omposantes horizontales et verti ales subi lors d'une
réexion simpleou double( f. 2.1.2).
Onvoitla ontrainte prin ipaled'untelsystèmequiestdedoublerlaFRIparrapportàunsystème
d'émisionunique ne essitant une puissan ed'émission deux foisplus grande.
D'autre part, omme le montre l'équation 1.6, un doublement de la FRI entraîne la diminution
d'un fa teur 2 de la largeur de la fau hée et don de réduire d'autant le temps de revisite. Enn, le
volumedesdonnéesestdeuxfoisplusgrandque elui orrespondantàune ongurationenpolarisation
unique.
Toutes es ontraintes jouent évidemment sur le hoix du mode d'a quisition en fon tion des
ap-pli ationsdemandées.
3.2 Equation radar polarimétrique
D'une manière générale, et quelle que soit la onguration polarimétrique utilisée, la puissan e
reçue parun radars'exprime en fon tion dela tension
V
mesurée [Ulabyetal., 1986℄:P
r
= |V |
2
= V.V
∗
= K(λ, θ, φ)|
T
E
r
SE
i
|
2
(3.1) oùK(λ, θ, φ) =
1
2
λ
2
4π
s
ε
0
µ
0
g(θ, φ)
|E
i
|
2
etg(θ, φ)
représente lafon tion de gain de l'antenne.ε
0
etµ
0
sont respe tivement la permittivité et perméabilité du vide.T
w
orrespondàlamatri ede diusionqui ontient l'ensembledel'information polarimétriquede la ible
observée omme nousallons levoirdansle paragraphe suivant.
3.3 Matri e de diusion
3.3.1 Dénition
Lorsqu'une onde polarisée ren ontre une ible, elle est alors rétrodiusée et voit sa polarisation
modiée.Ainsi,uneondein identepolariséehorizontalementestsus eptibled'êtrerétrodiuséesuivant
les omposantes horizontales et verti ales, tout omme le serait une onde in idente de polarisation
verti ale.Nousverronsqu'émettreetre evoiruneondedansunebaseorthogonalepermetdereprésenter
tousles états depolarisation, d'émission etde ré eption, sus eptibles d'êtreobservés.
Dansle asd'une ongurationbistatique,lelien quiexisteentreleve teurdeJonesin ident,
−
→
E
0
i
, etleve teurdeJonesréé hi,−
→
E
0
r
,peutêtrereprésentéparlamatri edediusionS
(x,y)
(aussiappelée matri e de Jones dans le domaine de l'optique), suivant une base orthogonale quel onque (−
→
u
x
,−
→
u
y
) sous laformesuivante [Van Zylet al.,1987 ℄ :−
→
E
0
r
= S
(x,y)
−
E
→
0
i
E
r
0x
E
0y
r
=
e
−
−
→
k .−
→
r
krk
S
xx
S
xy
S
yx
S
yy
E
i
0x
E
0y
i
(3.2) où−
→
k
et
−
→
r
représententrespe tivement leve teur d'ondeetleve teurpositiondel'onde in idente. Les élémentsS
xx
,S
yy
d'unepartetS
xy
,S
yx
d'autre part, sont ouramment appelés lestermes de o-polarisation etde polarisation roisée.Dansle asmonostatique,etd'aprèsleprin ipe deré ipro ité,on montre,[UlabyetEla hi,1990℄,
qu'il estpossiblede onsidérer l'égalitédes termesde polarisation roisée :
S
xy
= S
yx
(3.3)Dans e aspré is, lamatri e de diusion est symétrique etappelée matri e de rétrodiusion, ou
en ore matri ede Sin lair.
Considérons maintenant le as d'unebase (
−
→
u
h
,−
→
u
v
) ara téristique des polarisations horizontales et verti ales telle qu'elle est ouramment ren ontrée dans les radars a tuels. On peut alors réé rireS
xy
= |S
xy
|e
ϕ
xy
.Side plus on xeune phasede référen e arbitraire, par exempleϕ
hh
, onpeutalors exprimerlamatri e de rétrodiusionsous laforme suivante :S
(h,v)
=
e
−
−
→
k .−
→
r
e
ϕ
hh
krk
|
{z
}
Phaseabsolue
|S
hh
|
|S
hv
|e
(ϕ
hv
−ϕ
hh
)
|S
hv
|e
(ϕ
hv
−ϕ
hh
)
|S
vv
|e
(ϕ
vv
−ϕ
hh
)
|
{z
}
Matri ede rétrodiusion relative
(3.4)
Lamatri ederétrodiusionpeutainsiêtredéniepar5paramètres indépendants:3amplitudeset
2phases.Onnotera que ettephaseabsolue,dépendant delaphasedu hampéle trique à
t = 0
ainsi quede sapropagation, estdire tement liée à laphase absolueα
dé rite parl'ellipse de polarisation et par leve teur de Jones( f. 2.1.1etéquation2.7).Enn, onpeutexprimerlapuissan e totalerétrodiusée par une ible à l'aidedu
span
:span = |S
hh
|
2
+ 2|S
hv
|
2
+ |S
vv
|
2
(3.5)3.3.2 Changement de base
Une foisla matri e de rétrodiusion d'unesurfa e mesurée dansla base(
−
→
u
h
,−
→
u
v
), ilest possible del'exprimer dansune basequel onque (−
→
u
a
,−
→
u
b
)an degénérer n'importequel étatde polarisation. Commenousl'avonsvudansleparagraphe2.2,onpeutreprésenterleve teurdeJonesàl'aidedesparamètres (
φ
,τ
,α
) exprimés dans la base (−
→
u
h
,−
→
u
v
). En reprenant l'équation 2.7 dans le as d'un ve teur de Jonesunitaire (A = 1
), onobtient :−
→
E
0(h,v)
=
cos φ − sin φ
sin φ
cos φ
|
{z
}
U
2(φ)
cos τ
sin τ
sin τ
cos τ
|
{z
}
U
2(τ )
e
−α
0
0
e
α
|
{z
}
U
2(α)
.−
→
u
h
U
2(h,v)→(a,b)
= U
2(φ)
.U
2(τ )
.U
2(α)
(3.6)Cetteexpressiontraduitunesu essiondetransformationsappliquéesauve teur
−
→
u
h
aboutissantau ve teur deJones−
→
E
0(h,v)
(φ, τ, α)
:rotationettransformationelliptique respe tivement parlesmatri esU
2(φ)
etU
2(τ )
.U
2(α)
orrespondant àlaphase absolue. Par ailleurs, le ve teur−
→
E
0(h,v)
(φ, τ, α)
et son homologue qui lui est perpendi ulaire ( f. équation 2.10),−→
E
⊥
0 (h,v)
(φ, τ, α)
, représente les ve teursde lanouvelle baseU
(a,b)
.Autrementdit, lepassage de labase