HAL Id: jpa-00237851
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Submitted on 1 Jan 1881
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Contributions à la théorie de l’aimantation de l’acier
A. Righi
To cite this version:
A. Righi. Contributions à la théorie de l’aimantation de l’acier. J. Phys. Theor. Appl., 1881, 10 (1),
pp.482-495. �10.1051/jphystap:0188100100048201�. �jpa-00237851�
tion incidente
dirigée
suivant l’une des sectionsprincipales
ducristal,
on awo étant la rotation suivant
l’axe,
El’épaisseur
du cristal et A la différence des retards des deux vibrationsparallèles
aux sectionsprincipales
du cristal.Cette
expression
de (ù se ramène à celle au moyen delaquelle Cauchy
areprésenté
lepouvoir
rotatoire duquartz
suivant des directionsobliques
etqui
a été vérifiéeexpérimentalement
par M. Jamin,.Il est aisé de voir que w
change périodiquement
designe
pour des valeurs de Agraduellement
croissantes et que sa valeur absolue s’annulepratiquement
d’une manière assezrapide.
Lesigne
de IIreste le même pour une même
vibration ;
il estopposé
pour les deux vibrationsprincipales, lesquelles
ont lemême w ;
M s’annuled’ailleurs aussi très
rapidement lorsque A
croît.Pour les cristaux
cubiques
doués dupouvoir rotatoire,
on aA = 0,
et parconséquent
w - Wo, pour toutes les directions depropagation
cequi
est conforme à Inobservation.CONTRIBUTIONS A LA THÉORIE DE L’AIMANTATION DE L’ACIER;
PAR M. A. RIGHI.
[Extrait par l’auteur (1)].
A. i11élhode des
expériences. -
Dans cesexpériences,
on doitmesurer l’aiu1antation
temporaire ( pendant
que l’hélicemabnétï-
sante est parcourue par un courant
constant),
et l’aimantation per-iiiaiiente
(lorsque
le courant estinterrompu).
La bobinemagnéti-
sante est fixée à demeure
perpendiculairement
au méridien et à unecertaine distance d’un
galvanomètre
deWiedemann, auquel
on aùté ses bobines. Une deuxième
bubine, placée
au delà de l’instru-(1) Dans cet extrait on a eu égard particulièrement à la partie expérimentale du
travail. Voir 4tti dell’ Accademia delle Scienze di Bologna, 4 série, t. I.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0188100100048201
483
ment et
qui,
lors de la mesure de l’aimantationtemporaire,
estparcourue par le même courant que la bobine
magnétisante,
com-pense exactement l’action de cette dernière. Les
déplacements
dumiroir du
galvanomètre
mesurent donc l’aimantationtemporaire ;
la déviation restante
après l’inturruption
du couran t donne l’ai- mantationpermanente.
Quelquefois
cette dernière était extrêmement faible. Onplaçait
alors la barre d’acier aimantée à une distance moindre de l’instru- ment,
après
avoir mesuré lerapport
des déviations aux deu, dis- tances, pourpouvoir
réduire les mesures à une même unitélorsque
cela était nécessaire.
L’ouverture et la fermeture du courant ont été faites de deux manières :
rapidement
ou lentement. La fermeture et l’ouverturerapides
du courant étaient obtenues à l’aide d’un fil de cuivreamalgamé, plongeant
dans ungodet
à mercure. Pour la fermeture lente et Pouverturelente,
le circuitcomprend
un rliéostat de la forme suivante : ungrand
vase de verre estrempli
d’une solution saturée de sulfate de cuivre danslequel plongent
deux électrodes de cuivre fixées invariablement sur une traverse de boisqui s’ap- puie
sur les bords du vase. Ces deux lames sontlarges
et trèsrapprochées
en haut : leur distanceaugmente
et leurlargeur
din1i-nue en
bas jusqu’à
former deuxpointes.
De cettemanière,
tandisque la résistance
opposée
par leliquide
est trèspetite lorsque
latraverse de bois est
appuyée
sur les bords du vase, elle devientplus
ou moinsgrande quand
on retireplus
ou moins lesystème
duliquide.
Et si lespointes
terminales des deux lames de cuivre touchentlégèrement
leliquide
dans la surfacecapillaire, près
desparois
du v ase, la résistance est trèsgrande et
l’intensité du courantpresque annulée. On
comprend
dès lors comment onpeut,
avecce
rhéostat,
fermer ou ouvrir lentement le courant.On sait
qu’en
fermantplusieurs
fois le courant dans la bobineon augmente
chaque
fois l’aimantationtemporaire
etpermanente
de la barre d’acier. Les accroissements sontchaque
foisplus petits
et tendent vers zéro. Si donc l’on doit étudier les moments
magné- tiques
d’une même barre obtenus en ouvrant ou en fermant le cir- cuit de différentesmanières,
onpeut
commencer par fermerplusieurs
fois le courant d’une certainemanière, puis
on ferme lecourant de l’autre
manière,
etl’augmentation
du momentmagné-
tique,
soittemporaire
soitpermanente,
estheaucoup plus grande
que celle due
simplement
à une nouvelle fermeture du courant.On
opère
de même pour voir l’influence desdiaphragmes
métal-liques,
etc.On
peut
aussi faire usage deplusieurs
barresidentiques,
et compa-rer les moments
magnétiques (temporaires
oupermanents)
obtenuspar les
diversprocédés
ou enfinexpérimenter
avec une même barresuccessivement de
plusieurs
manièresdifférentes,
mais en la recui-sant
après chaque
aimantation. Dans cequi
suit on doitentendre, lorsqu’il
n’est pas dit lecontraire,
que l’acier dont on fait usageest
parfaitement
recuit.B. Phénomènes d’inducation
qui accompagnent l’aimantation.
- 1. L’aitnantation
permanente
d’une barre d’acier croît en l’entourant d’undiaphragme métallique,
etd’autant plus qz/ elle
est nioitis
longue
pat-rapport
à son dialnètre et que le n01Jlbre detours
dii fil
de Ici bobine estplus petit (j ).
Pour
expliquer
cesfai ts,
comme aussi tous ceuxqui suivent, je
pars de l’idée
théorique
admise parbeaucoup
dephysiciens,
quel’aimantation n’est que l’orientation des molécules
magnétiques,
dont les
polarités
étaientauparavant masquées par leur disposition irrégulière.
A cepoint
de vue, lemagnétisme permanent
est dû à uneespèce de frottement qui s’oppose
à ce que les molécules reviennentexactelnent à leurs
positions initiales, lorsque
le courant est inter- rompu.Mais,
en vertu de soninertie, chaque
moléculepeut
vaincreplus
ou moins ce frottement à la fin de son mouvement de retour.Si l’on
peut
rendre lnoindre la vitesse de lamolécule,
elle s’arrêteraplus
loin de laposition initiale,
et la barre acquerra uneplus grande
aimantationperlnanente.
Demême, chaque molécule,
aumoment où l’on ferme le courant, doit s’arrêter à une direction
plus
ou moins
éloignée
de la directioninitiale,
selon que sa vitesse estplus
ou moinsgrande.
Pour une même forcemagnétisante,
on doitdonc
pouvoir
obtenir des momentsmagnétiques
différents.Si,
parexemple,
la forcemagnétisante
croît lentement dezéro à
sa valeur(’ ) On peut employer comme diaphragme, soit un tube de laiton, soit une couche
de mercure remplissant l’intervalle entre la barre et la bobine.
485 finale
X, chaque
molécule s’arrête dès que lecouple qui agit
surelle pour la
déplacer
estplus grand
d’une certainequantité
1 que celuiqui
tend à la ramener à la direction initiale. l est lecouple
mai-nimum nécessaire pour vaincre le frottement
lorsque
la molécule n’a pas de vitesse.Si,
aucontraire,
on arrive à la même forcemagné-
tisante en faisant lentement décroître une force infinie
(pratique-
i-tient, on commence par fermer un courant t très
fort,
et on le fait tdécroître
lentement), chaque
molécule s’arrêteplus
loin de la di- rectionqu’elle
avait avantl’aimantation,
savoirlorsque
c’est lecouple qui
tend à la faire revenir à cette directionqui
estplus grand
que lecouple magnétisant
de laquantité
1. Le moment ma-gnétique temporaire
ainsi obtenu sera le maximum relativement à la forcemagnétisante X,
tandis que celui obtenu en faisant croître lentement la forcemagnétisante
de zéro à X sera le lnini-mtcm.
Lorsque
la forcemagnétisante
Xagit
d’une manièrequel-
conque, Ja
xnolécule,
par soninertie,
passe au delà de la directionqui correspond
au momentminimum,
et s’arrête entre les deuxdirections extrêmes
qui correspondent
aux deux casprécédents;
lemoment
magnétique
aura ainsi une valeurcomprise
entre le mini-mum et le maximum que nous venons de définir. Des coups ou des vibrations
comnuniquées
à la barre auront pour effet d’amenerchaque
molécule dans la direction où lecouple
résultant estzéro;
de là un
changement
de momentmagnétique
quel’expérience
amontré
depuis longtemps.
Nous avons dit
qu’une molécule,
en revenant vers la direction initiale au xnoment oû la forcemagnétisante
cessed’agir, peut,
parsa vitesse
acquise,
vaincre le frottement et s’enapprocher plus
ou moins. Si la molécule n’avait
qu’une
vitesse extrêmementfaible,
elle s’arrêterait dès que lecouple qui agit
sur elle pour la conduire à la direction initiale aurait la valeur 1. Plus elle aura devitesse, plus près
de cette direction elle devra s’arrêter. Ilpeut
se faire même que, si cette vitesse est très
grande,
la molé-cule aille s’arrêter au delà de la direction initiale. La barre d’acier pourra alors montrer une aimantation inverse
1 ’ ).
Dans
l’expérience qui
nous occupeactuellement,
ce sont lescourants d’induction
développés
dans lediaphragme métallique
( t) Comptes rendus des séances de l’Academie des Sciences, t. XC, p. 683; 1880.
qui
ralentissent le mouvement de retour des molécules. Eneffet,
ces courants étant
directs,
ils continuent l’action du courantprin- cipal
sur la barre. C’est comme si le courant diminuait d’intensitéplus
lentement. Lesmolécules,
n’étant pas instantanément aban- données à leurs actionsréciproques,
reviennentplus
lentementvers la direction initiale.
De
même,
le courant inversequi
sedéveloppe
dans lediaphragme
au moment de la fermeture doit
produire
une diminution dans l’ai- mantationtemporaire,
et parconséquent
aussi dans l’ainlantationpermanente.
Tout cela est confirmé par desexpériences.
J)induc-tion à la fermeture
produit
donc un effetopposé
à celui de l’in- duction d’ouverture. Lesexpériences
montrent quecelui-ci
est leplus
fort.Il est évident
qu’un
tubemétallique placé
à côté de la barredoit
produire
des effetsopposés.
C’est ce quel’expérience
conlirmeencore.
Pour
séparer
les effets d’induction dus à la fermeture de ceuxqui
sont dus à l’ouverture du
circuit,
il suffit de fermer etd’ouvrir,
tantôtrapidelnent,
tantôt lentement le circuit.Ainsi, lorsque
dans unemesure le courant est fermé
rapidement
et ouvertlentement,
et que dans une autre il est feriné et ouvertlentement,
la différence demoment
permanent
sera due à l’induction de fermeture. On trouveque :
2.
Lorsque
le courant estferlné
lente17zent et ouvertrapicle-
ment, la barre
acquiert plus
demagnétisme
si elle est ait dedansdu tube
métallique
que si elle est àcôté ;
c’est le contrairelorsque
le courant est ouvertrapidelnent
etfer1Jlé
lentenlent.Si l’on aimante en rlzême
temps
deuxbarres,
l’une d’ellespla-
cée au dedans du
diaphragme
et l’autre àcôté,
mais trèsprès
de lapremière,
l’action des deux barress’ajoute
à celle des courantsdéveloppés
dans lediaphragme.
J’ai aussi
expérimenté
avec deux tubes d"aciercoupés
selon unegénératrice ;
l’un d’eux était introduit dans un tube de laitonqui,
à son tour, était introduit dans le deuxième tube d’acier. Je mesu- rais le
magnétisme permanent
du tube intérieurtoujours
en ouvrantlentement le
circuit, après
l’avoir ferlné tantôt d’une manièrelente,
tantôt à la manière ordinaire. L’acier intérieur reçut tou-jours plus
d’aimantation dans lepremier
cas que dans le second.487 La différence augmente en substituant au tube extérieur d’acier un tube de fer doux.
Évidemment
le courant induit de fermeturequi
se
développe
dans le laiton accélère la formation de l’aimantationtemporaire
dans le tube extérieur et la retarde dans le tube inté-rieur ;
eu, comme l’action dumagnétisme acquis par le
tube extérieur tend à donner unepolarité opposée
au tubeeztérieur,
celui-ci s’ai-mante d’autant moins. La
présence
simultanée du tube de laitonet du tube extérieur
produisent
une diminution d’aimantation de l’acier intérieurbeaucoup plus grande
que celles que le dia-phragme
et le tube extérieur peuventproduire séparément.
C. Distributioj2 interieure du
magnétisme.
- Les dernièresexpériences expliquent
le fait démontré par M.Jamin,
que l’aiman- tationpermanente
dans une barre d’acier décroît de l’extérieur àl’intérieur; mais,
en mêmetemps,
elles laissent soupçonner que la distribution dumagnétisme
doitdépendre
de la manière dontcommence et finit la force
magnétisante.
Eneffet,
une couche su-perficielle
de l’acier est, parrapport
à une coucheintérieure,
dansdes conditions semblables à celles du tube extérieur au
diaphragme,
par
rapport
au tube d’acier intérieur dans lesexpériences précé-
dentes. La couche intérieure
doit,
à cause decela, prendre
un ma-gnétisme temporaire
oupermanent
moindre que si le courant est ouvert lentement.Si le courant est ouvert à la manière
ordinaire
et si la barre d’acier estlongue
parrapport
à sondiamètre,
comme dans lesexpériences
de 1VI.Jamin,
l’aimantationpermanente
décroît encore de l’extérieur àl’intérieur,
à cause de l’actionréciproque
des Jllo-lécules de la barre
qui
tend à les maintenirdéviées,
bien que l’induction d’ouverture doive ramenerplus
vite les molécules su-perficielles
vers la direction initiale. Mais on verra que, avec une barre courte parrapport
à sondiamètre,
onpeut
obtenirplus
d’aimantation à l’intérieur que
près
de la surface.Une
conséquence
de cequi précède,
d’ailleurs vérifiée par l’ex-périence,
est la suivante :3. Une barre d’aciei,
placée
dans un tube defer
s’aimantebeaucoup
moins si le tube estcotiiplet
que s’il estcoupé longitu- dinalement ;
ladifférence
estIJius grande
avec uncourant faible,
et elle
dispai-ait
si le courantest jernzé lentenzent.
Cette dernière
proposition
nous conduit à uneconséquence remarquable,
c’est que lapénétration
de l’aimantation doit êtredifférente,
selon que le circuit de la bobinemagnétisante
est ferméet ouvert lentement ou
rapidement.
Pour vérifier cette
conséquence, j’ai adopté
une méthode sem-hlable à celle de M. Jamin.
Après
avoir aimanté la barre d’une ma-nière déterminée et avoir mesuré son moment
magnétique
et sonpoids, je
la faisais ronger par l’eaurégale,
et detemps
entemps je
mesurais de nouveau son moment et son
poids.
Commeexemple, je rapporte
les mesures faites sur deux barres presqueidentiques,
aimantées en ouvrant lentement le
circuit;
mais pour lapremière
on a fermé le circuit
lentement,
et pour laseconde, rapidement.
Barre longue de 26mm; diamètre, 18mm.
Barre longue de 27mm; diamètre 18mm.
La deuxième barre s’aimante
beaucoup plus
que lapremière
pour une raison
qui
seraexpliqué,
mais sonmagnétisme disparaît plus rapidement
par la corrosion dans l’acide. Cetteexpérience
etd’autres semblables montrent évidemment que :
. L’aimantation
pénètre
à uneprofondeur plus
Olt moinsgrande.’
selon que le circuitest fer/né plus
oli moins lentelllenl.En ouvrant
rapidement
lecircuit, l’induction,
avons-nousdit,
a pour effet de faire retourner
plus rapidement
vers la direction initiale les moléculesqui
son tprès
de lasurface,
et, si l’onopère
avec une barre dont la
longueur
ne soit pasbeaucoup plus grande
que son
diamètre,
cet effet n’est pas balancé par l’actionrécipr oque
des molécules orientées. On obtient alors aisément des barres dont l’aimantation est moindre à la surface
qu’à l’intérieur,
ou mêmedes barres dont l’aimantation
permanente
des couchessuperficielles
est
opposée
à celle des couches intérieures et à l’aii-nantation tem-poraire qu’avait la
barre avant l’ouverture du courant. En ce cas, en ôtant les couchessuperficielles
parl’acide,
le momentmagnétique
489 croit
jusqu’à
une certainevaleur,
et diminue ensuite. Voici unexemple :
une barrelongue
de64mm,
et de18mm,6
dediamétre, pesant
11 8gr, 86,
fut ail11antée en fermant lentement et ouvrant ra-pidement
lecircuit;
on obtintAvec une barre d’une
longueur
peusupérieure
à son diamètre,l’aimantation inverse des couches
superficielles remporte
surcelle des couches
profondes,
et la barre montre lephénomène
de la
polarité
anomale. Par l’action del’acide,
le momentmagné- tique diminue, puis s’annule,
et enfin on a une aimantation nor-mal. Ces
expériences peuvent
se résumer ainsi :5.
Lorsqu’on
OZlvrerapidelnent
lecircuit,
onproduit
une di-Ininution de
l’aimantation, particulièrement
dans le.s couchessuperficielles.
La brzrrepeut
avoir ainsiplus
d’aimtantation dans les couchespi-ofondes
queprés
de laslllface,
ou encore ellepeut
avoir dans les couchessuperficielles
zczzepolarité
inverse.La
pénétration
de l’aimantationdépend
donc de la manière dont elles’accomplit ;
dès lors il me semble convenable de renoncer àl’expression
de conductibilitéM. Jamin a démontré que la désaimantation d’une barre par un
courant inverse
plus
faible est due à ce que l’action de celui-cipénètre
moins et que la barre conserve dans les couchesprofondes
la
première aimantation, pendant qu’une
aimantationopposée
seforme
près
de la surface.Après
avoir vérifié cefait, j’ai expérimenté
en fermant et ouvrant lentement le
circuit,
tant dans lapremière
aimantation que dans la seconde de sens contraire. De cette llla-
nière,
le deuxième courantpeut
réduire à zéro le moment111agné- tique
de labarre,
et l’action de l’acide ne montreplus
Inexistence de couches d’aimantationopposée :
la barre est vraiment sansaimantation sensible dans toute sa masse.
L’explication
donnéepar Marianini et M. Wiedemann subsiste donc à côté de celle de M.
Jamin,
et l’on peut dire que :6. Les
propriétés
d’une barre désairnantée par un courantnégatif ne
sont pas ditestoujours
il l’existence de coitches aiiiian- tées en senscontraire;
ces couclzes ne seforment
lzas si le circuitest, fermé
et ouvent lentenlent.En
particulier,
la barre aimantée par un courantpuis
désaiman-tée par un courant inverse
plus faible,
l’un et l’autre fermés et ounertslentement,
s’aimanteplus
par un nouveau courant s’ilest
dirigé
dans le sens dupremier qu’en
sens contraire.D.
Injluence
de la Inanière dontonferlne
et on ouvre le cii--cuit Sllr le moment
magnétique tem/Joraire
etpermanent.
- Ilest
temps
de montrer directement l’influencequ’a
la vitesseacquise
par les molécules de
l’acier,
soit au moment de lafermeture,
soitau moment de l’ouverture du courant.
Quant
à lafermeture,
il est clair que,plus petite
sera cette vi-tesse,
plus petit
aussi deviendra le momentmagnétique temporaire
et le moment
permanente
carchaque
molécules’éloigne
d’autantmoins de sa direction initiale que sa vitesse est moindre. En
effet,
on trouve
que :
7. Le
magnétisme temporaire
d’une barre est d’autantplus grand
que le circuitest ferlné plus rapidement.
Il est vrai que la distribution intérieure du
magnétisme
est diffé-rente selon que le circuit est fermé lentement ou
rapidement.
Maissi
l’explication
donnée estjuste,
la différence entre les deux ma-nières de fermeture doit devenir
plus marquée si,
avantd’envoyer
le courant dans la direction
ordinaire,
on a fermé pourquelques
instants le courant dans la direction
opposée.
De cettemanière,
lesmolécules ont à se
déplacer
d’unangle plus grand,
et,lorsque
lafermeture est
instantanée,
elles doiventacquérir
uneplus grande
vitesse.
L’expérience
fait voir eneffet que :
8.
L’augmentation
d’aimantationtemporaire qz/oll
a enfer-
mant
rapide17lent
lecii-citit,
au lieu de lefer17ler lentement, devient plus grande
sichaque fermeture
estprécédée
par l’ccetiom CL’ttn courant inverse.D’autres
expériences
ont démontré ce que nous avionsdéjà prévu
par lathéorie,
c’est-à-dire que :9. Le moment
Inagnétiqlle temporaire
quepi-end
une barred’acier avec une intensité donnée dit courant est
plus grand
sil’ozt arrive à cette intensité en
partant
d’une intensitéplus gi-ande,
ait lieu
d’y
arriverdirecte111ent;
cela est vi-ai mémequand
les’variations d’intensité du courant sont
graduelles.
Les variations de moment
temporaire
ne sonttoujours
que très491
petites,
et sont assezmarquées
seulement dans des barres d’une formeallongée.
Le momentpermanent,
aucontraire,
varie beau- coup suivant la manière dont le circuit est ouvert etfermé,
et cesvariations deviennent extrêmement
grandes
avec des barres dont lalongueur
nedépasse
pasbeaucoup
le diamètre. Mesexpériences
ontmontré très nettement que :
10. L’aimantation permanente d’itne barre d’ acier est d’ all-
tant
plczs grande qu’elle
estplits rapidement exl-)osée
it l’rzetion de la.force magnétisante pan exemple
en.!él’111ant rapidement
lecircuit ait lieu de le
fermer lente17lent). L’effei
est d’autantplccs marqué
que la barre est ii-toitislongue
parrapport
il son dial1lÙll’eet que la
bobine 17lagnétisante a
1noins de tours.11.
L’aimantation permanente
est d’autantplus grande
que la barre est souslraileplus
lentement à l’action de laforce
ma-giiétisaiite (par exeryole,
en ouvrant lentement lecourant).
Ainsi,
pour une barrelongue
de 56mm et de 1 gmm dediamètre,
le moment
magnétique permanent
obtenu en ouvrantrapidement
le circuit
fut,
dans uneexpérience,
environ la sixièmepartie
decelui obtenu en ouvrant lentement. Avec une barre de forme encore
moins
allongée,
cerapport
deviendraitbeaucoup plus petit,
et ilchange
même designe,
car, en ouvrantrapidement,
onpeut
avoir l’aimantation inverse.En accumulant les effets dus à la fermeture et à l’ouverture du courant, on obtient des moments
magnétiques permanents
extrê-mement différents.
Ainsi,
en fermant lentement et ouvrantrapide-
ment le
circuit,
une barrelongue de 7 2111
et de IOmm de diamètreacquit
38 de momentmagnétique ;
la mémebarre,
avec le mêmecourant, fermé
rapidement
et ouvertlentement, acquit 461.
Avec une barre
longue
de 26mm et de 18mm dediamètre,
on eut- 1 g dans le
premier
cas et+ 5 1
dans le second.En
plaçant
dans l’hélicemagnétisante
en mêmetemps
deux barresd’acier,
chacune s’ain1ante moins que si elle étaitseule,
car l’actionréciproque
des deux barres estopposée
à celle de l’hélice. Si les barres ont mêmesdimensions,
mais sonttrempées
à undegré différent,
l’une d’elles s’aimanteplus rapidement,
et,agissant
surl’autre en sens contraire du courant, celle-ci s’aimante très peu.
C’est la barre
plus trempée qui
s’aimanteplus
lentement. Eneffet,
ou trouve que :
12. .En ainiantalzt en iiidiiie tenlps deux barres
égales,
1naisdiversement
tre171pées)
la diminution d’aimantation due il leur actionréciproque
estbeaucoup plus grande
dans la barre laplus lrelnpée
que dans l’autre.Il est vrai que,
lorsqu’on éloigne
l’une de l’autre les deux barres pour en mesurer le momentmagnétique
l’aimantation de chacune augmen te un peu; mais cetteaugmentation
estpetite
parrapport
aux difl’érences dont on veut démontrer l’existence.
En
changeant
la manière d’ouvrir et de fermer le courant, onpeut séparer
les effets dus au commencement et à la fin de l’action du courante et l’on trouveque :
13. En fermant
lentement le circuit et l’ouvrantrapidement,
la barre
plzcs trenlpée
s’aimanteplus
que l’autre. Le contrairea lieu eiz
jèrl1lant rapidement
et en ouvrant lente1Jlenl le cii,- cuit.Cela
s’explique
aisément. Dans le second cas, où la fermetureest très
rapide,
les molécules de la barreplus trempée
se trouventpeu
éloignées
de leur direction initialependant
que celles de la barre moinstrempée
ontdéjà
tournébeaucoup.
Dans lepremier
cas, les deux barres s’aimantent de la même manière
lorsqu’on
ferme le courant, car la rotation des molécules est lente dans l’une
comme dans
l’autre ; mais,
au moment de l’ouvertureinstantanée,
la barre
la plus trempée
retientplus d’aimantation,
car le frottement des molécules y estplus grand
et le mouvement de celles-ci N estplus
lent.Dans une barre de
grand diamètre,
les molécules semblent sedéplacer
en moyenneplus
lentement que dans une barre mince de mêmelongueur.
Eneffet,
on trouve que :14. En ail1lantant ensemble deux barres cle cliamètre
diflë-
oent, c’est celle dont le dialllètre est
plus grand rlzci
ressent leplus 1"effet
de leurinfluence réciproque.
Avec des lames d’acier très
voisines,
on a un effetopposé.
E.
Magnétisme
irzvense. - J’aiexpliqué déjà qu’en
vertu deleur inertie les
molécules,
en revenant vers la directionini tiale, peuvent
ladépasser
et s’arréter de 1"autrecôté,
et que cela arriveen effet dans les couches extérieures d’une barre d’acier très courte.
Avec des barres de même diamètre et de
longueurs différentes,
493
qu’on
aimante avec le courant d un nombre variable decouples,
onarrive à ces résultats :
15. En aimantant Cles barres de même dialllètre et de
plus
enplus
courtes le momentmagnétique
devientplus faible, puis s’an- llulc:1
eten/in
on a l’aimantation anormale ou lllVel’Se. L’tTtvel’SlOlt commence pour deslongueurs d’autant plus grandes
que le eountllztest moins intense.
16. Pour line même barre aimantée par des courants (l’ill- tensité cl’oissante:1 l’aimantation inverse croit en wCClezcl’ absolue
jusqu’à
Ullmaximum, pccis diminue jusqu’à
(levellirnulle,
etenfin elle j’ait place à
l’ailllantatioll llornlale.Tout cela a été trouve en ferlnant et ouvrant le circuit à la manière ordinaire. Mais nous savons
déjà
que la manière dont le courant commence et finit a une influence trèsgrande.
Ungrand
nombre
d’expériences
concordantes ont démontreque
117. L’ invel’siollne peut s’obtenir
qu’en
ouvrantl’awidentelzt lé
circuit. En le
fermant rapidement,
l’aimantation inverse(qui
1/ a lieu en ce cas que pour des courants d’intensité
inférieure à
unecertaine
limite) fait place à
l’aimantationnormale,
pour une inlensité de courant moindre quelorsque
le circuitest fermé
len-tement : celle
influence
du Illo(le defermeture
est d’autantplus
sensible que le
fil
de la bobinefait
moins de tours.En
résumer
les conditions lesplus
favorables à laproduction
del’ain1antation anormale sont les suivantes : barre d’acier
recuite,
dont la
longueur
soit peusupérieure
audiamètre;
courant assezfort;
bobine avec peu de tours; fermeture lente du circuit et ou-verture
rapide.
L’effet de la fermeture lente du circuitpeut
s’obte- nir aisément sansrhéostat,
en fermant le orcutt à la manière ordinaire et en introduisant ensuite lentement la barre dans la bobine. D’une manièreanalogues,
onpourrait
soustraire la barre lentement à l’action de la forcemagnétisante
enl’éloignant
de labobine avant d’ouvrir le circuit.
Il est facile avec une même barre d’obtenir tantôt l’ain1antation
inverse,
tantôt la normale. Il suffitd’exposer graduellement
labarre à la force
Inagnétisante,
etpuis
d’ouvrir instantanément le circuitpour obtenir l’aimantation inverse, et d’exposer
la barre d unemanière
quelconque
à l’action del’llélice, puis
de 1 en extraire lentement pour obtenir 1 aimantation normale. Unepetite
bous-sole dont
l’aiguille
très mobile aom, 01
delongueur
suffit pourmontrer le sens de
l’aimantation,
Toute cause
qui peut
rendre lente etgraduelle
la cessationdu courant aur a pour effet de rendre moindre la vitesse avec la-
quelle
les molécules se meuvent vers la directioninitiale,
et, enconséquence,
de rendre moindre l’aimantationinverse,
ou mêmed’y
substituer l’aimantation normale. Lesexpériences prouvent
en effetque :
18.
Si,
au moment del’ouverture,
des courants induits se dé-veloppent
enquelque
massemétallique,
ou l’aimantation resteanormale,
en devenanttoutefois
1noinsforte,
oit bien elle sechange
dans l’aimantation ordinaire.Enfin, l’expérience
prouve que lapolarité
inverse s’obtient sur-tout avec l’acier non
trempé.
Dans l’aciertrempé,
le frottementqui s’oppose
au mouvement des molécules est sigrand, qu’au
mo-ment de l’ouverture du courant elles s’arrêtent
toujours
avantd’arriver à la direction initiale.
F.
Dé/Jlace1nent
de l’axemagnétique
d’undisque
d’acier ai-rnanté. -
Qu’on imagine
undisque
d’acierhorizontal,
mobileautour de son centre dans son
plan
etplacé
au milieu d’une bo-bine. Si l’on envoie un courant dans la
bobine,
ledisque s’aimante,
et la
ligne
despôles,
ou axemagnétique,
coïncide avec l’axe de la bobine. Si alors on tourne ledisque
d’un certainangle qu’une
ali-dade avec vernier mesure sur un cercle
gradué,
etqu’on
envoie unnouveau courant, le
disque
reste encoreaimanté,
mais laligne
despôles
ne coïncideplus
avec l’axe de la bobine. Elle s’estdéplacée
d’un
angle qu’on peut
mesurer en tournant ledisque jusqu’à
ceque la
ligne
despôles
coïncide de nouveau avec l’axe de labobine,
ce
qui
est facile à constater très exactement si la bobine a son axedans la direction du
méridien,
et si unepetite aiguille
aimantéeportant
un miroir estsuspendue
au-dessus de labobine,
dans leprolongement
de l’axe de rotation dudisque.
Des
expériences
nombreuses ont démontré que :19. Le
déplacement angulaire
de laligne
despôles
d’ulldisquc
cnoît avec l’intensité du deuxième courant, et,lorsque
celui-ci surpasse line certaine
valeur,
croît aussi ctvecl’angle
du-qiiel oii a déplacé
ledisque
enlre l’une et l’aulre aimzantativn.495
Si,
ait contraire, le deuxième COllrant est assezfaible
lemême
déplacement diminue,
sil’angle
ci-oit ait delà de9°°.
Mais ce
qui
aplus
d’intérét pour nous, ce sont les variations dedéplacement angulaire
de l’axemagnétique,
enchangeant
les con-ditions de fermeture et d’ouvertur e du courant.
Supposons,
pourplus
desimplicité,
que les deux courants aient mêmeintensité,
et que la deuxième aimantation se fasse à
go,
de lapremière.
Ontrouve que :
20. Le
déplacenzent angulaire
de l’axenlagnétÙjue
d’iiiidisque
aimanté dû à une nouvelle aimantation dans line directionperpendiculaire
est d’alitantplus grand
qite le circuit estfermé plus i-apideiîzejit
etqu’il
est Olivertpliis
lentellient.Voilà donc un fait que la théorie
pouvait
faireprévoir.
Les dé-placements
de l’axemagnétique
d’undisque
donnent uneimage
de ceux de
chaque
molécule d’une barre d’acier. Dans l’un etl’autre cas, on a des effets semblables si l’on
empêche plus
ou moinsles molécules
d’acquérir
de la vitesse(1).
E. WARBURG. 2014 Magnetische Untersuchungen (Recherches magnétiques);
Ann. der Physik und Chemie, t. XIII, p. 14 1; 1881.
CARL FROMME. 2014 Bemerkungen zu der Abhandlung von Hrn. Warburg über einige Wirkungen der magnetischen Coercitivkraft (Remarques sur un Memoire de
M. Warburg relatif à quelques actions de la force coercitive magnétique); Ann.
der Physik und Chemie, t. XIII, p. 318; 1881.
AUERBACH. 2014 Magnetische Untersuchungen (Recherches magnétiques); Ann. der Physik und Chemie, t. XI, p. 353; 1880; et t. XIV, p. 308; 1881.
1. Considérons un corps
pesant posé
sur une table et maintenupar un ressort sans tension initiale.
Quand
ce corps se trouve en- suite soumis à une force Fsupérieure
au frottement aqu’il
exercesur son
plan d’appui,
il sedéplace
d’unequantité
X et le ressort se(1) Je dois renvoyer le lecteur au Mémoire complet, soit pour pIus de détails sur
l’explication théorique des faits constatés par les experiences, soit pour de longs dé- veloppements mathématiques destinés à calculer les moments magnetiques (-n modi- liant la théorie de Weber, d’accord avec l’hypothèse du itottement moleculaire.