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Électrons de matérialisation et de transmutation
I. Curie, F. Joliot
To cite this version:
ÉLECTRONS
DEMATÉRIALISATION
ET DETRANSMUTATION
Par I. CURIE et F. JOLIOT.
Sommaire. - Les auteurs montrent que le rayonnement pénétrant excité par les rayons 03B1 dans le glucinium fait sortir des électrons positifs de la matière qu’ils
traversent, principalement des éléments lourds. Ce sont les rayons 03B3 qui produisent
ces électrons.
Les rayons 03B3 du ThC" ont la même propriété.
On peut interpréter cette émission en supposant qu’un rayon 03B3 au moment d’un choc
sur un noyau peut se transformer en deux électrons, un positif et un négatif. Cette « maté-rialisation » du rayonnement absorberait une énergie de 1.02 106 e.V,le reste de l’énergie
étant communiqué aux deux électrons et dans certains cas à un quantum de plus faible énergie. Ce phénomène, qui ne se produirait que pour des rayons 03B3 d’énergie supé-rieure à 1.02 X 106 e.V, expliquerait l’absorption nucléaire des rayons 03B3. D’autre part on
observe l’émission d’électrons positifs lors de la transmutation par les rayons 03B1 de
cer-tains éléments légers qui émettent aussi des protons et des neutrons
(Al,
B). On supposeque l’émission d’un proton pourrait dans certains cas être remplacée par celle d’un
neu-tron et d’un électron positif. En relation avec cette hypothèse on développe quelques
con-sidérations sur la complexité possible du proton et la masse du neutron.
Depuis
lesexpériences
de Anderson(4),
Blackett et Occhialini(2)
on sait que le rayon-nementcosmique
estcapable
en traversant la matière de provoquer l’émission departicules
chargées positivement.
Le sens et lagrandeur
de la déviation de celles-ci dans unchamp
magnétique
en relation avec leur effet ionisant dans le gazqu’elles
traversentpermet
de croire que cesparticules
sontanalogues
à des électrons dont lacharge
seraitpositive.
Nous ne pouvons pas insister dans cet article sur lesphénomènes
étonnammentcompliqués
(showers),
découverts par Blackett etOcchialini,
auxquels
donne lieu la radiationultrapé-nétrante. Ces auteurs
suggérèrent
aussitôtaprès
leurspremières expériences
que l’interpré-tation de certainsphénomènes
déjà
observéspourrait
être facilitée en admettant l’existencedes électrons
positifs.
Ces
phénomènes
sont d’unepart
l’absorption
anormale des rayons ypénétrant
par les éléments lourds et d’autrepart
l’émission d’électrons degrande énergie
semblant sediri-ger, s’ils sont
négatifs,
vers les sources de neutrons et de rayons y trèspénétrants.
C’est l’étude de ce second
phénomène
sur les détailsduquel
nous insisteronsqui
futd’abord
reprise.
Au cours de nos rechercbes
(3),
par la méthode destrajectoires
debrouillard,
sur fes électronsCompton
dus aurayonnement
y associé à l’émission des neutrons duglucinium,
nous avions
remarqué
queplusieurs
trajectoires
d’électrons degrande énergie
courbées par unchamp
magnétique
semblaient sediriger
vers la source. La flèchemarquée
sur laplanche
l,
montre une de cestrajectoires.
Ces électrons nepeuvent
provenir
par effetCompton
desphotons
émis par la source, même si ceux-ci ont subi une ouplusieurs
diffusions avant le chocqui
projette
l’électron dans cette direction. Onsait,
eneffet,
quel’énergie
duphoton
est voisine de 5 X 106 et que, s’il subit une seule diffusion versl’arrière,
il 20erd
p les20
de sonénergie
initiale et il nepeut
êtreresponsable
de laprojection
de l’électron21 p p p J
précédent
dontl’énergie
est voisine due 2 X 101 eV. Il en est de même si lephoton
subitf.
(1) ÂNDERSON, Phys. Rev. 43 (i933j, 491..
(2) BLACKETT et 0ccHTAwNi, Proc. Roy. Soc., ’139 (1933), 699.
(~) L’existence du neutron. Exp. Phys. Theo., Hermann, Paris, éditeur. J. de
Phys. et
Rad.495
plusieurs
diffusions sousdes
angles
plus
petits.
Devant cette difficultéd’interprétation
nous avions admis que ces électrons étaient lancés par le choc dephotons
d’énergie
élevéeayant
pris
naissance dans unerégion éloignée
de la source(bobine
de cuivre pourproduire
le lechamp
magnétique,
parexemple)
à la suite des transmutations queprovoquent
parfois
les neutrons traversant la matière.
Simultanément dans
plusieurs
laboratoires desexpériences
sur cesujet
furententre-prises.
L. Meitner et K.Phillip
( )
d’unepart,
Chadwick Blackett et Occhialini(2)
d’autrepart,
confirmèrent l’existence destrajectoires
précédentes
et montrèrent enplaçant
une lame deplomb
à l’intérieur de la chambre de Wilson que lestrajectoires
de ces électrons sortaient enplus
grande
partie
de ceradiateur,
et étaient courbées dans le sens d’unecharge
positive.
Il y avait donc lieu de croire que lerayonnement
complexe
de neutrons et dephotons
provoque l’émission d’électronspositifs lorsqu’il
irradie une lame deplomb.
Ces
expériences
nepermettraient
pas de conclure si cephénomène
était dû à l’action des neutrons ou à celle desphotons
et si lephénomène dépendait
du radiateur.Production des électrons
positifs
par lesphotons. -
Nous avons de nouveauexaminé nos anciens
clichés,
mais dans cesexpériences
la source depolonium
irra-diantle
glucinium
se trouvaittrop
éloignée
desparois
de la chambre et nous avonspréféré
enentreprendre
de nouvelles enplaçant
une forte source de neutrons et dephotons
(100
millicuries de Po irradiant unepastille
deBe)
contre une lame deplomb
fermant un orifice de 18 mmménagé
dans lecylindre
de verre del’appareil
(fig.
1)
(planche
2).
Fig, i.
~ Nous avons trouvé la
répartition
suivante pour les électronspositifs
et lesélectrons
négatifs
dontl’énergie
estsupérieure
à 106 eV(champ
de 1100gauss)
ou0,5
X 106 eV(champ
de 640gauss).
Les courbes de la
figure 2
représentent
la distribution desénergies
des électronsposi-tifs et
négatifs
venant duplomb.
Cellequi
correspond
aux électronsnégatifs
est conforme à la courbe que nous avonsdéjà publiée (3).
(1) L. MEITNER et K. PHILLIP. ivaturii,issenschalt.
(2) CHADWICK BLACKETT et OCCHIALINI. Nature. 1 .
C) IMNE Cuitis et F. JoLIOT, J. Phys. et Rad., 4 (1933) 21.
496
Nous avons ensuite
remplacé
leplomb
fermant l’orifice par une lame d’aluminium de 2 mmd’épaisseur
sanschanger
aux autres conditions.Fig. 2.
Le nombre des
électronspositifs
observésdevientbeaucoup
plus
faible: 5,
pour00
élec-tronsnégatifs.
Le nombre des électrons venant desparois
de verre reste sensiblement le même. Cetteexpérience
montre que lestrajectoires
des électrons courbés dans le sensd’une
charge positive
dans le casprécédent
sont issues duplomb.
La même
expérience
répétée
avec des radiateurs de cuivre et d’uranium montre que le nombre des électronsyositi f s,
parrapport
au des électrousnégatifs,
croît avec lepoids atomique
du radiateur.On trouvera ci-dessous ces
proportions
(très approximatives) :
Pour
distinguer
la nature durayonnement
responsable
de l’émission des électronspositifs
nous avonsinterposé 2
cm deplomb
entre la source et le radiateur deplomb,
cecisans modifier la
place
de la source.On observe une diminution de 40 pour 100 du nombre des électrons
négatifs
etpositifs.
Dans ces conditions on sait quel’interposition
de 2 cm deplomb
diminue de 50 pour 100 l’intensité durayonnement y
(hv
= 5 /
101eV)
et seulement de 12 pour 100 celle du rayon-nement de neutrons. Onpeut
donc affirmer que l’émission de lamajeure partie
des élec-tronspositifs
est due à l’action desphotons
sur le radiateur(1).
Ce résultat donnait unappui
sérieux àl’hypothèse
suivantlaquelle
lephénomène d’absorption
anormale des rayons y par les éléments depoids atomiques
élevés serait dû à l’émission par cesphotons
d’électrons
positifs.
Nous avons montré ensuite que la radiation y
d’énergie quantique
de2,65
X 101 du Th C" provoque l’émission d’électronspositifs lorsqu’elle
irradie une lame deplomb (2).
Ce résultat a été obtenu simultanément par d’autres auteurs
(3) (’~).
Nous irradions une
pastille
deplomb placée
à l’intérieur de chambre de Wilson par un(1) IRÈNE CURIE et F. JonoT, C. R.. 196 (1933), 1105. CURIE et F. JOLIOT, C. R., 196 (1933), 1581.
(~) L. MIHTNBR et K PHILLIP.
PLANCHE.
1. - Electrons
positifs et négatifs. Source Po + Be éloignée de l’appareil.
2. - Electrons positif et
négatif issus d’un radiateur de Plomb et un
proton projeté par un neutron. Source Po + Be.
3. - Paire d’électrons positif et
néga-tif créés par un photon du ThC" dans le gaz de la chambre à détente.
4. - Electron
positif et proton due transmutation de l’aluminium.
497
faisceau canalisé de rayons y
provenant
d’une source de 3 mg de Radiothorium avec ses dérivés. Lerayonnement
1 filtréprès
de la source par 3 cm deplomb
se compose presqueuniquement
de la radiation 2.65 X 101 eV du Th C". Ondispose
autour de la chambre une forteprotection
enplomb
afin d’éviter laproduction
d’électrons par lesphotons
noncompris
dans le faisceau incidentfigure
3.Fig. 3.
La
proportion
des électronspositifs
parrapport
aux électronsnégatifs
est de 8 pour 100.La courbe de distribution des
énergies
des électronspositifs
subit une chute vers800.000 eV.
Dans
plusieurs
clichés,
onpeut
observer deuxtrajectoires
d’électrons : l’unpositif,
l’autrenégatif, paraissant provenir
du mêmepoint
de lapastille
deplomb.
Laplanche
3représente
le cas(très
rare)
ou les deux électronspositif
etnégatif
ont leurorigine
dans le gaz de lachambre ;
lesénergies
de ces électrons sont différentes et la somme estinférieure à
1,6
X 106 eV.L’ensemble des résultats
numériques précédents
etl’aspect
de certains clichésqui
montrent que les électrons
positifs
doivent être émis en mêmetemps
qu’un
électronnéga-tif,
nous fontreprésenter
cesphénomènes
de lafaçon
suivante.Un
photon
degrande énergie
h v rencontrant un noyaulourd,
se transformerait endeux électrons de
charges
designe
contraire. La niatéî-ialisation des deux élentronsexige
unedépense
d’énergie
de1.02 X
106eV (1);
lesurplus
del’énergie
duquantum
1.02X 106
apparaît
commeénergie cinétique E
et ~’’ des électrons crées et aussipeut
être commeénergie
d’unquantum
diffusé. Le bilanénergétique
serait :La
présence
du noyau estindispensablc,
c’est unsupport
de la réaction n’intervenant sensiblement pas dans leséchanges d’énergie.
Le bilanindique
que l’on ne doit pasobserver d’électrons
positifs d’énergie supérieure
à h v - 1.02 X 106 eV et dans ce cas E et lav’ sont nulles. C’est bien ce que montre lesexpériences
relatives auxquanta
et
498
au
partage
àparties égales
du reste del’énergie
duquantum
Av - 1 .02 X101"eN’,
entre lesénergies cinétiques
des deux électrons créés. Les courbes de distributiond’énergie
des électronspositifs,
subissent des chutes assezbrusques
pour les valeurs desénergies
1.8 X 106 eV et 0.8 X 106 eV valeurscorrespondant
aux relations :~et
Enfin la courbe de distribution des
énergies
des électronsnégatifs (électrons
néga-tifs de choc et créés par les
photons
d’une source de Po+
Be) présente
unpetit
maxi-mum aux environs de 2 X 106 eV
indiquant
laprésence
d’un excès d’électronsnégatifs
correspondant
à la création des électronspositifs
(1).
Fig. 7.
Il résulte des considérations ci-dessus
qu’un photon d’énergie
inférieurea 1.02 X 10fi e~’est
incapable
de provoquer l’émission d’électronspositifs.
Cette remarque est àrapprocher
du fait que le
phénomène d’absorption
anormale des rayons y commence à avoir lieujuste-ment pour les
photons
d’énergie supérieure
a 1.1 X 106 eV(2).
Il est donc très
probable
quel’absorption supplémentaire
observé pour lesphotons
d’énergie supérieure
a 1.1 X 106 eV est attribuable àla
disparition
d’un quantum
avecprojection
d’un électronpositif
et d’un électronnégatif.
Ce processusd’absorption
pet
1prendre
uneimportance prépondérante
surl’absorption
par effetCompton
et il estpossible
que le coefficientd’absorption
des rayons y passe par un minimum et devienneplus
élevé pour les radiations de trèsgrande
énergie quantique.
Electrons
positifs
de transmutations. ® Les transmutations connuesjusqu’alôrs,
provoquées
par les rayons a, lesprotons
rapides
où les neutrons s’effectuent avec émission deprotons,
de neutrons ou departicules
a, on n’avaitjamais
observé dans cesphénomènes
l’émission d’électronsnucléaires.
’’
Les
expériences
décrites ci-dessous mettent en évidence certaines transmutationss’effectuant avec émission d’électrons.
Une feuille d’aluminium de
1/10
mmterme
un orifice de 18 mmménagé
dans laparoi’
dela,chambre
de Wilson. Onplace
contre cette feuille une source derayons a
(20
millicu-ries depolonium)
couverte par une feuille d’Al de5/100
demm.
Unchamp
de 350 gauss est établiparallèlement
à l’axe ducylindre
de la chambre.’°
On observe des
trajectoires
d’é lectrollspositifs
etnégatifs qui proviennent
de l’orifice(planche 4).
Si l’onremplace
la feuille d’Al couvrant la source par une feuille minced’ar-gent
absorbant les rayons a, on n’observeplus
les électronspositifs.
Ceci prouve que ces électrons neproviennent
pas dupolonium,
mais de l’alurrünium. On sait que cet élément subit une transmutation avecémission’ de protons
rapides
sous l’action des rayons x et l’on’ a recherché si les électronspositifs provenaient
de l’action desprotons
sur l’aluminiumqui
(1) On pourrait envisager une autre interprétation en admettant l’existence dans les rayonnements utilisés ou dans les noyaux de corpuscules neutres due masse voisine de celle de l’électron
(neutrino
de Pauli)dont
la dislocation produirait un électron positif et un électron négatif.’
(9) M. W. Gentncr à l’Institut du Radium de Paris a trouvé cette limite lors d’une étude sur ce
phéno-méne.
’
499
absorbe ceux-ci. En
fait,
laproportion
des électronspositifs
ne variant paslorsqu’on
absorbe lesprotons
dansl’argent
ou dans desépaisseurs
croissantesd’aluminium,
nous pouvons conclure que l’émission de ces électronspositifs
est liée à l’action des rayons a surl’aluminium. Le rendement est d’un électron
positif
pour 2 X 101particules
a environ.Le même
phénomène
a lieu avec le bore et leglucinium,
il n’a pas lieu avec le lithium. Les tableaux suivants montrent la distribution desénergies
des électronspositifs
et desnégatifs
émis par l’aluminium et leglucinium.
Dans le cas deAl, B,
Li,
les électronsnégatifs
sont attribuables aurayonnement
y dupolonium
dontl’énergie quantique
est de 850 000 eV(1).
Dans le cas du
glucinium,
on observebeaucoup
délectronsnégatifs
dontl’énergie
est,supérieure
à0,8
X 106 eV. Ce faitpermet
de faire une distinctionquant
àl’origine
dés
électrons
positifs
dans ce cas et les casprécédents (Al, B).
Nous croyons
pouvoir interpréter
cesphénomènes
de lafaçon
suivante :Les réactions nucléaires relatives à la transmutation du bore et de l’aluminium avec
émission de
protons 1t
sont :Nous croyons que
parfois à
laplace
d’unproton
sont émis un iieutroii tt) et unélec-tron
positif E
selon les réactions :.-Nous avons montré
(2)
que l’aluminium irradié par les rayons a émet des neutrons.Dans le cas
du bore,
on suppose que c’estl’isotope
Bu
iqui
émet desneutrons,
mais rienne
s’oppose
à cequ’on
puisse
attribuer au moins unepartie
de cette émission àl’isotope
B108
Nous verronsplus
loin uneconséquence
importante
de cettesupposition.
(1) F. JOLIOT. C. R. Ac. des Sciences (1931).
500
Ces considél’ations conduisent à admettre que le
proton
estcomplexe
et résulte’rait del’associatioiz d’un neutron et d’un électron
positif.
La transmutation
peut
s’effectuer soit avec une émission d’unproton,
soit avecémis-sion d’un neutron et d’un électron
positif.
Le cas du
glucinium
estplus compliqué,
car on sait que la transmutation s’effectueavec émisskon d’un neutron et non de
proton.
On a vu dans cequi précède qu’il
faut asso-cier à l’émission des neutrons unrayonnement
dephotons
de 5 X 101 eV et que celui-ci provoque l’émission d’électronspositifs
en traversant un radiateur lourd.Dans les conditions de
l’expérience
ci-dessus,
lesphotons
irradient une feuille mince d’aluminium et laproportion
d’électronspositifs
observés estcependant
assez élevée. Cetteémission ne
peut
correspondre
au mêmephénomène.
Nous pensons que ces électrons
proviennent
de la conversion duphoton
dans lenoyau de
glucinium qui
leproduit.
La réaction nucléaire serait.Beg +
ac =C12
+ w
+
électronpositif
+
électronnégatif
(1)
au lieu de :
Beg
+
oc+
w+
hj(2)
A la
place
d’unphoton,
il y a émissionparfois
d’un électronpositif
et d’un électronnégatif.
Ici encore cetteinterprétation
ne modifie pas la formegénérale
de la réaction. Laréaction (’)
suggère que l’électron positif
et l’électronnégatif
peuvent
sortir soitséparé-ment,
soit associés en uneparticule
neutrequi
serait un neutrino de Pauli. Il serait très difficile dedistinguer
un telrayonnement
d’unrayonnement
dephotons.
Considération sur la masse du neutron. -
L’hypothèse
de lacomplexité
duproton
a pour
conséquence
que le neutron doit avoir une massesupérieure
à celle duproton.
Or la masse du neutron calculée par Chadwick àpartir
de la réaction(les
W étant lesénergies cinétiques
desparticules)
estcomprise
entre1,005
et1,008
etjusqu’alors
onpensait qu’elle
était inférieure à la masse duproton ;
le neutron étant consi-déré comme l’association d’unproton
et d’un électronnégatif.
A l’aide des nouveaux résultats
ci-dessus,
onpeut
aussi bien admettre que les neutronsrapides
du bore sont émis parl’isotope
Bio
suivant la réaction :e étant l’électron
positif.
Le calcul donne pour masse du neutron une valeur voisine de1,012
(He == 4)
qui
est notablementsupérieure
à la masse duproton.
Adoptant
cette nouvellevaleur,
nous calculons la masse deBeg
en admettant que legroupe de neutrons le
plus rapide
a uneénergie
de 8 X 106 eV.Le bilan de la réaction
donne pour masse de
Be9
9,011,
valeur enparfait
accord avec la masse déterminéedirectement par
Bainbridge (2).
D’autrepart,
si le noyauBel
est constitué par deuxparticules
a et unneutron,
on trouve pour masse maximum de ce noyaule noyau de
Be.
est alors stable. Ce résultat lève une grosse difficultéqui
tenait à cequ’en
adoptant
une masse du neutron inférieure à celle duproton,
il était nécessaired’admettre que le noyau
Beg
étaitinstable,
uneparticule a
n’étant pas formée à l’intérieur.Nous remercions MUle Pierre Curie pour l’intérêt
qu’elle
apris
à ce travail et 31. B.Grin-berg qui
nous aapporté
une aideprécieuse
dans cesexpériences.
(1) I. CURIE et F. JoLtoT. C. R. Ac. des Sciences (1933).