HAL Id: jpa-00245539
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Submitted on 1 Jan 1987
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Dispositif de mesure locale de l’amplitude et de la direction du champ électrique dans les diélectriques en
régime variable
J.C. Filippini, C. Marteau
To cite this version:
J.C. Filippini, C. Marteau. Dispositif de mesure locale de l’amplitude et de la direction du champ
électrique dans les diélectriques en régime variable. Revue de Physique Appliquée, Société française
de physique / EDP, 1987, 22 (4), pp.261-269. �10.1051/rphysap:01987002204026100�. �jpa-00245539�
Dispositif de mesure locale de l’amplitude et de la direction du champ électrique dans les diélectriques
en régime variable
J. C.
Filippini
et C. MarteauC.N.R.S. Laboratoire
d’Electrostatique
et de MatériauxDiélectriques,
166 X, 38042 Grenoble, France(Reçu
le 10septembre
1986, révisé le 1er décembre, accepté le 12 décembre1986)
Résumé. - On décrit un nouvel
appareil
de mesure du champélectrique
dans lesdiélectriques
transparents.Son
originalité
réside dans le faitqu’il
mesure à la foisl’amplitude
et la direction duchamp électrique
aussibien en
régime statique qu’en régime
variable. La méthode est fondée sur la mesure ponctuelle de labiréfringence
induite par effet Kerr dans lediélectrique.
La mesure de formes de lumière variantrapidement
dans le temps a été rendue
possible
par l’utilisation, comme modulateur, d’une cellule de Kerr àchamp électrique
tournant utilisant unliquide
nématogène. La résolution del’appareil qui
a été réalisé est de3 x 10-3 radian en
déphasage optique
et de 3 degrés en direction à lafréquence
de 1 kHz.Abstract. - A new device for the measurement of the electric field in transparent dielectrics is described. Its
originality
lies inthe
fact that it measures bothmagnitude
and direction of the electric field as well in static as indynamic regime.
The method is based on the local measurement of thebirefringence
induced in the dielectricby the Kerr effect. The modulator of the
polarimetric
system is arotating field
Kerr cell using anematogenic liquid,
a method which allows for theanalysis
of fast variations of thebirefringence.
The resolution of thepresented
model is 3 x 10-3 radian for the optical phase retardation and 3degrees
for the direction of the electric field, at thefrequency
of 1 kHz.Classification
Physics
Abstracts07.50 - 07.60F - 42.80K - 77.50
1. Introduction.
La connaissance de la distribution des
charges d’espace
est un élément d’uneimportance primor-
diale pour la
compréhension
desphénomènes
deconduction
électrique
dans lesdiélectriques.
Cettedistribution est rarement mesurable de manière directe mais elle est accessible par des mesures de
potentiel
ou dechamp électrique.
La connaissance des distributions decharge
ou dechamp
dans lesdiélectriques
estégalement
essentielle pour leursapplications
à l’isolationélectrique :
lescharges d’espace
pouvant exister à l’intérieur de l’isolant sontsusceptibles,
eneffet,
d’induire localement des valeurs dechamp électrique
voisines de larigidité diélectrique
du matériau. Lesrisques
declaquage qui
résulteraient de l’absence de laprise
encompte
de ces
phénomènes
lors de laconception
du matérielsont d’autant
plus grands
que l’on tendaujourd’hui,
pour des raisons
économiques,
àaugmenter
les contraintesauxquelles
sont soumis les isolants.Plusieurs
techniques
de mesure decharges,
depotentiel
ou dechamp,
fondées sur l’utilisation de diversphénomènes physiques,
ont étéproposées.
Les
plus
anciennes sont lestechniques
de mesurede
potentiel
par sondesmétalliques
utilisées pour les gaz et lesliquides.
Leurs inconvénients sofit bienconnus :
perturbations
duphénomène
étudié dues à laprésence
de lasonde, possibilité
d’utilisation limitée auxgrands
espaces entre électrodes. La détermination duchamp électrique
àpartir
de labiréfringence
induite par effet Kerr estutilisée, depuis
trèslongtemps aussi,
dans le cas des gaz et surtout dans le cas desliquides [1].
Plus récemment sont apparues de nouvelles techni- ques, la
plupart
destinées à des mesures sur des solides pourlesquels
les méthodesprécédentes
sontinapplicables.
Certaines sontplutôt adaptées .à
ladétermination de la
charge
ou duchamp électrique
dans des isolants solides de faible
épaisseur :
ils’agit
des méthodes utilisant un faisceau d’électrons
[2],
une onde
thermique [3, 4]
ou une onde acousti-que
[5] ;
une méthode voisine de cettedernière,
mettant à
profit
les variations depotentiel
induitessous l’effet de la
pression
aégalement étç appliquée
pour déterminer le
champ électrique
dans des solideset des
liquides
sous forteépaisseur [6].
Les méthodes fondées sur l’effet
électrooptique
deKerr restent
cependant
lesplus
utilisées. Elles sontapplicables
à tous les milieuxtransparents
- gaz,Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002204026100
262
liquides
ou solides - mais c’est pour lesliquides qu’elles présentent
leplus
d’intérêt. Du fait que lamesure
optique intègre
labiréfringence
induite par lechamp électrique
sur tout letrajet
de la lumièrel’application
de ces méthodes est limitée auxgéomé-
tries de translation
qui
sont d’ailleurs lesplus
utilisées. En
revanche,
letemps
deréponse
de l’effetKerr étant très court
(généralement «
103BCs),
cesméthodes ont
l’avantage
depermettre
l’étude deschamps électriques
variables dans le temps. Selon latechnique
utilisée on peut obtenir soit uneimage globale
duchamp électrique
dansl’espace
entre lesélectrodes,
soit une mesureponctuelle
des valeurs de cechamp.
Les
premières
méthodes d’effet Kerr utilisées donnaient uneimage globale
duchamp électrique.
La cellule à étudier étant
placée
entre deuxpolari-
seurs, l’intensité lumineuse transmise
dépend
de labiréfringence
de la cellule. Si cettebiréfringence
n’est pas uniforme - parce que le
champ électrique
ne l’est pas - des variations d’intensité
(en
lumièremonochromatique)
ou des couleurs(en
lumièreblanche) apparaissent.
On obtient ainsi uneimage qui
est une « carte duchamp »
et on peut endéduire,
de diverses
façons,
la valeur locale de ce dernier.Ces
méthodes, qui
ontl’avantage
d’être trèssimples, présentent toujours
de l’intérêt dans certains domai-nes
[7, 8].
L’utilisation de toutes sortes de compensa-teurs et en
particulier
decompensateurs
àpouvoir
rotatoire
[1] permit d’augmenter
leur sensibilité et de faireaussi,
parcinématographie rapide,
desmesures en
régime
transitoire comme l’étude des variations dechamp
dues à l’établissement descharges d’espace
lors del’application
d’une ten-sion
[9, 10].
Plus récemment ont été mises au
point
des métho-des dans
lesquelles
lechamp électrique
estanalysé point
parpoint,
la sonde étant un faisceau lumineux depetit diamètre, comparé
à la distance entreélectrodes. Elles
permettent
d’avoirrapidement,
par l’intermédiaire d’unphotodétecteur,
une mesurelocale et instantanée du
champ électrique,
en utili-sant, pour atteindre une bonne
sensibilité,
les diffé-rentes
techniques
de modulation utilisées enpolari-
métrie. Divers
appareils
utilisant des cellules de Pockels[11],
desanalyseurs
tournants[12],
desmodulateurs
photoélastiques [13]
ont étéréalisés,
donnant une mesure locale del’amplitude
duchamp électrique,
enrégime statique
oudynamique.
,Dans le
présent article,
nous décrivons un nouveaudispositif d’analyse
locale duchamp électrique
par sondeoptique qui,
non seulement donnel’amplitude
du
champ électrique
mais aussi sadirection,
aussi bien enrégime statique qu’en régime dynamique.
2.
Principe
de la mesure.Sous l’action d’un
champ électrique
une substanceisotrope acquiert
lespropriétés optiques
d’un cristaluniaxe. Si no est l’indice ordinaire
correspondant
auxvibrations
perpendiculaires
auchamp électrique
E etne l’indice extraordinaire
correspondant
aux vibra-tions
parallèles
auchamp,
labiréfringence
induiteest donnée par
ne - n0 = B03BBE2 (1)
À étant la
longueur
d’onde de la lumière et B laconstante de Kerr de la substance. La direction de l’axe
optique
est celle duchamp électrique.
Les méthodes de
polarimétrie disponibles
donnentgénéralement
accès audéphasage
ç introduit par la cellule entre les composantes d’une onde lumineusepolarisée
linéairement oucirculairement,
ainsiqu’à l’angle 03B8
définissant l’orientation del’ellipse
delumière
correspondante.
Comme cp = 2
irBLE 2 (1), l
étant lalongueur
d’interaction entre le
champ électrique
et l’ondelumineuse,
la connaissance de cp et de 03B8 suffit pour définirl’amplitude
et la direction duchamp
électri-que.
Plusieurs méthodes
polarimétriques peuvent
êtreenvisagées,
utilisant des modulateurs de lumière de natures diverses : modulateurs à effetKerr,
à effetPockels,
à effetphotoélastique, analyseur
tournant,biréfringent
tournant. Ledispositif
de mesure de cpet de 03B8
présenté
ici utilise comme modulateur unbiréfringent
tournant à vitesse constante[14, 15].
Lalumière
incidente,
émise par un laserpolarisé
linéai-rement traverse successivement un
polariseur
d’axeox
(Fig. 1),
unbiréfringent
caractérisé par undépha- sage 0
tournant à la vitesseli,
la cellule d’étude(biréfringent
caractérisé par lesangles
cp et 0 cher-chés)
un filtre circulaire constitué par une lamequart
d’onde suivie d’un
polariseur
convenablement orien-tés,
et est recueillie par unephotodiode.
Fig.
1. - Schéma dudispositif
de mesure.[Schematic representation
of theoptical arrangement.]
L’utilisation du formalisme de Poincaré
permet
de calculer de manière assezsimple
la valeur de l’inten-. sité lumineuse reçue par le
photodétecteur :
elle estla somme de trois termes, l’un continu
Ice
les deuxautres sinusoïdaux de
pulsations
2 li et 4 li :La mesure de
l’amplitude
dusignal
en 2 fl donnela valeur de cp, la mesure de la
phase
dusignal
en4 fl donne la valeur de 0.
3.
Dispositif
de mesure.L’appareil,
dont le schémagénéral
est donné sur lafigure
2 se compose de troisparties principales qui
vont être décrites ci-dessous :
(A)
la chaîneoptique, (B)
l’ensembleélectronique, (C) l’acquisition
et letraitement
informatique.
Fig.
2. - Schéma deprincipe
de l’ensemble de l’appareil.[Block
diagram of theinstrument.]
3.1 LA CHAÎNE OPTIQUE. - La
partie optique
del’appareil,
dont le schéma deprincipe
a été donnésur la
figure 1,
est réalisée de lafaçon
suivante :La source de lumière est un laser Hélium-Néon de
puissance
5 mW donnant à sa sortie un faisceau delumière
polarisée
delongueur
d’onde 6 328Â,
dediamètre
0,8 mm.
Le laser est suivi d’unprisme polariseur Pl
destiné àaugmenter
le taux depolarisa-
tion de la lumière et d’une lentille convergente de distance focale 200 mm
permettant
d’avoir dans la cellule d’étude centrée sur sonfoyer
un faisceau de lumièreplus fin,
de l’ordre de0,2 mm.
La cellule d’étude estprécédée
par le modulateur de lumière constitué par unbiréfringent
tournant mettant en oeuvre l’effet Kerr desliquides nématogènes :
cemodulateur
original,
élément essentiel de la chaîneoptique,
sera décrit en détail. La cellule d’étude est suivie d’unanalyseur.
circulaire constitué par deux lamesquart
d’onde dont les axes sont à 45° l’un par rapport à l’autre suivie d’unpolariseur P2 identique
àPi.
Deux lamesquart
d’onde ainsiplacées
sont, eneffet, équivalentes
à une seule pour certaines formes de lumière[14].
L’utilisation inhabituelle de deux lamesquart
d’ondeau
lieud’une,
améliore sensible-ment la
qualité
del’analyseur
circulaire et facilitebeaucoup
lesréglages. Enfin,
la lumière issue del’analyseur
circulaire est recueillie par unephoto-
diode.
3.2 DESCRIPTION DU BIRÉFRINGENT TOURNANT. - Le moyen le
plus simple
de réaliser unbiréfringent
tournant consiste à entraîner par un moteur une lame
biréfringente
cristalline. Ceprocédé présente cependant plusieurs
inconvénients :vibrations, bruits,
vitesse de rotationlimitée,
interférencesentre faisceau incident et faisceau réfléchi.
Tous ces inconvénients sont éliminés
si,
dans unmilieu
isotrope,
on induit unebiréfringence
tour-nante au moyen d’un
champ électrique
oumagnéti-
que tournant, ce
qui
estpossible
àpartir
dephéno-
mènes
physiques
tels que l’effetKerr,
l’effet Pockelsou l’effet Cotton-Mouton.
Compte
tenu de la naturedes matériaux
disponibles
c’est l’effet Kerr desliquides qui permet
le mieux de résoudre ce pro- blème et c’est cette solution que nous avonsadoptée.
3.2.1 Cellules de Kerr à
champ
tournant. - Pourobtenir le
biréfringent
tournant à vitesse constantequi
doit nous servir demodulateur,
il suffit desoumettre un
liquide
convenable à unchamp
électri-que d’intensité constante tournant à vitesse constante. La solution
rigoureuse
est donnée parune infinité d’électrodes
disposées
à lapériphérie
d’un
cylindre
et alimentées par une source ayant une infinité dephases.
Une solutionapprochée
s’obtientpar tout
dispositif symétrique
d’électrodes alimenté par des tensionspolyphasées
sinusoïdales. Enprati-
que, on utilise un faisceau laser et seule une
partie
du
cylindre
située auvoisinage
de son axe est utile :un
petit
nombre d’électrodes suffit alors car la distorsionâE / E
duchamp électrique
est faibleprès
du centre :
10- 4
pour 6électrodes, 10-2
pour 4 élec- trodes dans le dixième del’espace
entre électrodes[16].
Les
premières
cellules de Kerr àchamp
tournantpouvant fonctionner en
régime permanent
utilisaient du nitrobenzènepurifié
parélectrodialyse.
Ellespermirent
de réaliser desbiréfringents
tournants auxqualités optiques remarquables,
parexemple
unecellule à 6 électrodes formant lame
biréfringente
tournant à 10
kHz,
dedéphasage 0 ajustable
entre 0et 2 7r et constant à
10- 3 près
pour un faisceau laser de 1 mm de diamètre[16, 17].
Encontrepartie,
lamise en oeuvre de ces cellules nécessitait des
équipe-
ments annexes relativement
importants : générateurs
de hautes tensions alternatives
polyphasées
del’ordre de 5
kV, dispositifs
depurification ionique
du nitrobenzène par
électrodialyse
avecrecyclage permanent
duliquide
dans lacellule,
cequi
consti-tuait un ensemble encore
important malgré
l’entraî-nement du
liquide
au moyen d’une pompeionique [18].
Le souci de réduire les tensions etpuissances
decommande ainsi que l’encombrement des
appareils
nous a conduits à chercher d’autres matériaux que le
264
nitrobenzène et une solution a été trouvée dans l’utilisation de certains
liquides nématogènes [19].
3.2.2 Utilisation des
liquides nématogènes.
- Dansleur
phase isotrope,
auvoisinage
de latempérature
de transitions
7c
avec laphase nématique
certainesconstantes
physiques
de cesliquides
ont des varia-tions
importantes
avec latempérature
et peuvent atteindre des valeurs très élevées. Il en est ainsi de la constante de Kerrqui,
dans le cas du 5 CB(4’-n- pentyle-4-cyanobiphényle)
à 1 °C au-dessus de latempérature
de transition estprès
de 30 fois celle dunitrobenzène
[20].
Lesphénomènes prétransitionnels responsables
de cesgrandes
valeurs de la constante de Kerr ont aussi desconséquences
moins intéressan-tes : diminution de la transmission de la
lumière, augmentation
du temps deréponse
de l’effet Kerrquand
Ts’approche
deT, [21].
Le choix de latempérature
de fonctionnement résultera donc d’uncompromis
entre l’intérêt d’avoir unegrande
constante de Kerr
(T près
deTp)
et celui d’avoir unebonne transmission de la lumière et un court
temps
d’établissement de l’effet Kerr(T
loin deTc) .
Pournotre
application,
latempérature
T =Tc
+ 1 °C estun bon
compromis
car la transmission de la lumière dans le rouge et leproche infrarouge
estpratique-
ment la même que celle du nitrobenzène et le temps d’établissement de l’effet Kerr est
0,45
03BCs cequi
autorise des
fréquences
de rotation de l’ordre de100 kHz
[22].
Lesphénomènes
de conduction sontbeaucoup
moinscontraignants
que dans le cas du nitrobenzène. Une foispurifié
parsimple
distillation leliquide peut
être soumis en permanence à des tensions alternativesjusqu’à
desfréquences
deplu-
sieurs centaines de kHz. La seule contrainte est due
aux
grandes
variations de la constante de Kerr avecla
température qui imposent
une stabilisation de cette dernière à mieux que0,1
°Cprès.
Enrevanche,
lesavantages
obtenus parrapport
au nitrobenzène sontimportants :
tension de commande divisée par5, puissance
divisée par 100grâce
aurapport
favora- ble despermittivités, suppression
dusystème
auxi-liaire de
purification.
3.2.3
Description
de la cellule réalisée. - La cellule de Kerr àchamp
tournant réaliséecomporte
4 élec- trodes constituées par des barreauxcylindriques
enacier de diamètre 2 mm et de
longueur
5 cmdisposés régulièrement
à lapériphérie
d’uncylindre.
Ellessont entièrement
noyées,
parmoulage,
dans uncylindre d’acidité
de 10 mm de diamètre et5,2 cm
delongueur.
Dans l’axe de cecylindre
se trouve unévidement
cylindrique
de2,5
mm de diamètre des- tiné à recevoir leliquide. Les
électrodes ne sontdonc pas au contact du
liquide
comme dans lesautres cellules construites
jusqu’ici,
maisséparées
delui par une
épaisseur
de0,8
mm d’araldite. Cettedisposition, possible puisque
les tensions sont pure- ment alternatives et defréquence suffisante,
conduità augmenter
quelque
peul’amplitude
des tensionsque doit
pouvoir
délivrer legénérateur,
maissimpli-
fie
beaucoup
la construction. Le corps d’araldite de la cellule estplacé
dans un tube delaiton, prolongé
aux deux extrémités par deux
pièces
de laitonqui
servent aussi à maintenir en
place
les fenêtres deverre de la cellule. Cet ensemble de laiton
joue
lerôle de conducteur
thermique
en vue de la stabilisa-tion de la
température
duliquide (5
CBporté
àT =
7c
+ 1°C,
soit36 °C).
Grâce à unmontage électronique
extérieur trèssimple,
et à l’inertiethermique
du corps de lacellule,
on a obtenu unerégulation
de latempérature
duliquide
à mieux que0,05
°Cprès.
Un isolantthermique
entoure l’ensem-ble
qui
est fermé par un tube et deuxplaques
delaiton,
formant uncylindre
de 5 cm de diamètre etde 11 cm de
longueur.
La cellule est alimentée parun
générateur
50 kHz à circuit accordé délivrantquatre
tensionstétraphasées réglables
de 0 à 900 V[23].
.
En l’absence de tension la cellule
présente
unefaible
biréfringence (àwo
2 x10-3 radian)
due auverre des fenêtres. Sous
tension,
dans les conditions d’utilisation de lafigure
1 et avec cp =0,
il existe unsignal
en 203A9 résiduel dû essentiellement aux harmo-niques présents
dans les tensions d’alimentation. Le rapport dessignaux
en 2 fi et en 403A9 croît avec la tension pour atteindre2,5
% à 900 V.3.3 L’ENSEMBLE ÉLECTRONIQUE. - Cet ensemble est destiné à réaliser deux fonctions essentielles :
-
Appliquer
les tensions sinusoïdales à 50 kHzsur chacune des
quatre
électrodes de la cellule de Kerr.- Effectuer la démodulation
synchrone
des troissignaux
nécessaire à la caractérisation duchamp.
3.3.1 Générateur de
signaux
etamplijicateurs
depuissance.
- Lapartie
inférieuregauche
de lafigure
2 montrel’organisation
de l’ensemblepermet-
tant
d’appliquer
lesquatre
tensionsquadriphasées
aux
quatre
électrodes de la cellule de Kerr.En bas à
gauche,
se trouve legénérateur
designaux
desynchronisation.
On trouve un oscillateur àquartz
defréquence
400 kHz suivi de trois basculessynchrones
donnant lessignaux
carrésS, S3, S4
dontles
fréquences
sontrespectivement 50,
100et
200 kHz. Le
signal
carré 50 kHz est ensuite filtré afin de negarder
que le fondamental à 50 kHz. Ontrouve donc en sortie du
générateur
desynchronisa-
tion les
signaux So, S3, S4
conformes à ceux de lafigure
3. Il est à remarquer que ces troissignaux
ontdes
phases
relatives nulles auxtemps 0, T,
2
T,...
nT. Lesignal
sinusoïdalSo,
résultat dufiltrage
deS,
estensuite dirigé
vers un circuitdéphaseur qui
élabore dessignaux Si
etS2.
Laphase
de
S2
parrapport
àSi
est deTT /2,
lesamplitudes
peuvent être
ajustées
afin de compenser unelégère
Fig.
3. -Signaux
obtenus à la sortie du générateur de synchronisation.[Signals
from the generator ofsynchronization.]
dispersion
de fabrication desamplificateurs Ai
etA2,
des transformateursTl
etT2
ou unedissymétrie
de la cellule de Kerr.
Les
amplificateurs Ai
etA2
sont desamplificateurs
du commerce, de bande passante 100 kHz à - 3 dB
et délivrant 60 W sur 8 n pour une tension d’entrée de 1 V efficace environ. Les transformateurs sont du type à
pot
de ferrite accordés sur 50 kHz afin deprofiter
d’un effet defiltrage
améliorant lapureté
dusignal
haute tensionappliqué
à la cellule de Kerr.Ces transformateurs délivrent
quatre
tensions qua-driphasées
sinusoïdales de valeur efficaceégale
à780 V environ.
3.3.2 Démodulateurs
synchrones.
- Lesignal lumi-
neux recueilli à l’extrémité de la chaîne
optique (Fig. 2)
est la somme de troissignaux 1 c’ I203A9, I403A9 (cf. Eqs. (2), (3)
et(4)
donnéesplus haut).
Deux de ces
signaux permettent
d’obtenir assezsimplement
les informations relatives auchamp
dansla cellule de mesure.
On
s’arrange,
parréglage
dudéphasage
lelong
duchemin
optique,
pour que sin P soitégal
à 1 dansl’équation (3) qui
devient :De
même, l’équation (4)
s’écrit :T
En posant
on obtient :
Une démodulation
synchrone
de chacun de ces troissignaux
àpartir
designaux
de référence ayant unephase
et unefréquence
convenables permet alors d’obtenir :Vi = 2 A cos ç (5)
V2
= A sin cp cos 2 6(6) V3
= - A sin cp sin 2 03B8(7)
on calcule alors
Nous avons donc recours à un ensemble de démodu- lation dont le schéma fonctionnel est donné sur la
figure 4.
La diode de
détection,
en haut et àgauche
de lafigure 4,
délivre un courantqui,
aux bornes de la résistance de mesure de 1kfl, génère
une tensionproportionnelle
à l’intensité lumineuse reçue par la diode.L’amplificateur adapteur d’impédance A3
suivi de l’atténuateur commutable
délivre,
à chacunedes deux voies 100 kHz et 200
kHz,
dessignaux d’amplitude convenable,
l’atténuateur par 10 autori-sant un domaine de mesure
plus large.
Surchaque voie,
un filtrepasse-bande
à variable d’état deFig.
4. - Schéma deprincipe
de la démodulation syn- chrone.[Principle
of thedemodulation.]
266
coefficient de surtension
Q
= 20 et centré sur 100 kHz ou 200 kHz selon la voieconsidérée,
effec-tue la
rejection
dessignaux
indésirables notamment lesignal
100 kHz pour la voie 200 kHz et lesignal
200 kHz pour la voie 100 kHz. Les deux filtres
passe-bande
sont suivis par lesamplificateurs A4
etA5
dont le coefficientd’amplification
vaut 10 afin deprésenter
aux portesanalogiques 1, 2,
3 unsignal d’amplitude
suffisante pour obtenir une démodula- tion convenable. Cesportes analogiques
effectuentla
multiplication
dessignaux
100 kHz et 200 kHzavec les
signaux rectangulaires S3, S4
etS4
retardé de7r /2. S3
etS4
sont délivrés par legénérateur
designaux
desynchronisation (Fig. 2).
Laphase
deS3
etS4
estajustée
de manière à compenser les retards dus au transit dessignaux
lelong
de la chaîne de mesure.A la sortie des
portes analogiques
on trouve troisfiltres
passe-bas
afin d’éliminer lescomposantes
100et 200 kHz résultant de la démodulation. On obtient à leurs sorties les tensions
V1, V2, V3
citéesplus
haut.
3.4 ACQUISITION ET TRAITEMENT INFORMATIQUE
[24].
- Un commutateur trois voies suivi d’un convertisseuranalogique-numérique
12-bits installésur le bus du calculateur PDP 11 Ø3 permet d’échan- tillonner successivement les trois tensions
V l’
V2, V3
et de mettre les valeurs obtenues en mémoire.La
fréquence d’échantillonnage
maximale utile estde 8 kHz.
Le rangement en mémoire se fait dans
l’ordre V 1, V2, V3, Vl, V2, V3
... etc. par un sous-pro- grammed’acquisition,
écrit en assembleur. Il est à noter que legain
de la voie 200 kHz n’intervient pas dans le calcul de sin 2 03B8 ni dans celui de cos 2 Bpuisqu’il correspond
à un termemultiplicateur
hautet bas dans les
équations (8)
et(9),
par contre il est nécessaire d’introduire un terme correctif dans(10)
pour tenir compte du
gain
de chacune des deux voies.L’équation
s’écrit alors :C = 1 si les
gains
des deux voies sontégaux
C =
0,1
si legain
de la voie 100 kHz est 10 fois celui de la voie 200 kHzC = 10 si c’est le contraire.
Le programme
d’acquisition
et de traitementdemande :
- les valeurs des différents
paramètres d’acquisi- tion,
nombred’échantillons, fréquences
d’échantil-lonnages
etc. ;- les valeurs des différents
paramètres
decalcul,
la constante C de
(11),
leparamètre
de Kerr :K 1/2 7rBL
(B
étant la constante deKerr,
L lalongueur
de l’échantillontraversé).
Les échantillons étant
rangés
dans l’ordreVI, V2, V3,
dans le tableauITAB,
dans l’ordreindiqué ci-dessus,
la détermination de sin(2 03B8),
cos(2 03B8)
ettan cp se fait de la manière suivante
(cf. Eqs. (8), (9), (11» :
après
le calcul de sin 2 03B8 et de cos 2 03B8, le programme calcule 0 par arctan 2 03B8,puis
tan cp. La détermina-tion de cp par tan cp se fait à 03C0
près.
Pour déterminercomplètement cp
dans l’intervalle0,
3ir /2
on pro- cède de la manière suivante : si dans l’ensemble des valeurs on a unpoint
tel que cp?r/2
onpeut alors,
en suivant l’évolution de cp, avoir toutes les valeurs
comprises
entre le 0 et 303C0/2
avec l’exacte détermi-nation. Pour cela en cherchant la valeur la
plus
élevée des
ITAB (3 J - 2)
on détermine cp leplus proche
de 0. La limitation à l’intervalle0,
303C0/2
estnécessaire afin d’éviter
l’ambiguïté
entre cp = 0 et cp = 2 k03C0.Si cp passe par la valeur
(03C0/2
+k7r ),
il y a alorsune variation brutale d’arctan
(tan cp )
d’un échantil- lon à l’autre. Donc si entre deux échantillons succes-sifs,
la variation d’arctan(tan cp ) correspondante
estsupérieure
à03C0/2
on en conclut que cp estpassé
par lavaleur, nr/2
+ k03C0 et dans ce cas, cp =arctan
(tan ço )
+ 7r .On calcule alors E par la relation
E (J) = [B.
cp(J)]1/2.
4.
Exemples
d’utilisation del’appareil.
Nous donnons ci-dessous deux
exemples simples
d’utilisation de
l’appareil
afin d’illustrer sespossibili-
tés :
4.1 AMPLITUDE D’UN CHAMP ÉLECTRIQUE VARIA- BLE DANS LE TEMPS. - Le
diélectrique
est dunitrobenzène
placé
entre deux électrodesplanes
etparallèles
recouvertes de membranesélectrodialyti-
ques servant à maintenir le
liquide
dans un état depureté ionique
suffisant pour éviter toutedissipation thermique
et pour limiter laprésence
decharges d’espace
auvoisinage
des électrodes. Leliquide
estsoumis à une tension alternative v de
fréquence
200
Hz, d’amplitude
1 200 V crête à crête et à ünetension continue V
d’amplitude
5 kV destinée àassurer
l’épuration ionique.
On amesuré,
en fonc-tion du
temps, l’amplitude
duchamp électrique auquel
est soumis leliquide
en unpoint
situé dansl’axe des électrodes
(diamètre
du faisceau :0,2
mm ;longueur
deliquide
traversée : 6 cm ; écartement des électrodes : 6mm).
Lafréquence
d’échantillon- nage choisie est de 4 000Hz,
cequi
permet d’avoir 20points
de mesure parpériode.
Lafigure
5 donnel’évolution du
champ
dans l’axe des électrodes enfonction du temps.
Fig.
5. - Mesure del’amplitude
duchamp électrique
entre deux électrodes
planes
etparallèles
en unpoint éloigné
des extrémités et en régime sinusoïdal.[Measurement
of themagnitude
of a sinusoidal electric field between two plane and parallel electrodes at a placefar from the
edges
of theelectrodes.]
4.2 CARTE DE CHAMP ÉLECTRIQUE EN RÉGIME STA- TIQUE. - On a utilisé une cellule à nitrobenzène du même
type
que laprécédente
mais avec un écarte-ment d’électrodes de 4 cm et on a
exploré l’espace
situé entre les électrodes où la direction du
champ
est constante et celui situé
près
des bords desélectrodes où sa direction varie.
La.figure
6 donnequelques exemples
de détermination duchamp
élec-trique
dans larégion
du bord des électrodes : lalongueur
dechaque
vecteur estproportionnelle
aumodule du
champ,
son orientation est celle duchamp.
L’incertitude surl’angle
définissant l’orienta- tion duchamp
est inférieure à± 1,5 degré.
Lanature des électrodes de la cellule a été choisie pour minimiser les
phénomènes d’injection
decharge
afinde vérifier les
possibilités
del’appareil
et, dans ce cas, la distribution duchamp
obtenue dans cette zone dudiélectrique est pratiquement
celle que l’onpourrait
déterminer par une simulationanalogique
de
l’équation
deLaplace.
L’intérêt del’appareil
estde donner simultanément et
automatiquement
ladirection et
l’amplitude
duchamp
en unpoint
donné. Une
application importante
se trouve dans lapossibilité
de mettre en évidence lescharges d’espace
et,
éventuellement,
leur évolution dans letemps.
LaFig. 6. - Mesure de la direction et de
l’amplitude
du champélectrique
en régime continu au niveau du bord des électrodes.[Measurement
of the direction andamplitude
of theelectric field in d.c. voltage near the
edges
of the elec-trodes.]
résolution
spatiale
dusystème
permet de mesurer lechamp électrique jusqu’à 0,1
ou0,2
mm des électro-des et, par
conséquent,
de faire uneanalyse
relative-ment fine des
charges d’espace près
des électrodes.Nous avons fait de telles mesures dans la
région
dudiélectrique
située au centre de la cellule. Le tableau suivant donnequelques
valeurs duchamp électrique
E entre les deux électrodes dans la
partie
centrale de lacellule ;
d est la distancecomprise
entre l’électrodepositive
et lepoint
considéré.Le
déphasage optique
moyen induit par l’action duchamp électrique
sur leliquide
est voisin de03C0/2.
Dans ces conditionsl’appareil
apermis
dedétecter des écarts de l’ordre de 5 x
10- 3.
On constate que lechamp électrique
estlégèrement plus
élevé au
voisinage
des électrodesqu’au
centre, cequi
révèle laprésence d’hétérocharges.
Lesphéno-
mènes
d’injection
sont icinégligeables
devant lesphénomènes
liés à la conductionvolumique.
La résolution obtenue ici en
régime statique pourrait
être obtenue aussi enrégime dynamique
pour des
phénomènes
de tempscaractéristique
del’ordre de la milliseconde avec
l’appareil
réalisé.L’emploi
d’un calculateurplus performant
etl’augmentation
de lafréquence
de rotation du modu- lateurpermettraient
demultiplier
la résolution tem-porelle
par un facteur 10 à 100.5. Conclusion.
Nous venons de
présenter
un nouveaudispositif
demesure du