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ARTICLE ORIGINAL
Évaluation précoce des troubles
postopératoires après photovaporisation de la prostate Greenlight TM grâce à un
questionnaire dédié
Evaluation of postoperative symptoms after Greenlight
TMphotovaporization of the prostate through a dedicated questionnaire
M. Audouin
a,∗, S. Benbouzid
a, J.B. Terrasa
a,
S. Proietti
a, O. Cussenot
a, B. Lukacs
a, J.N. Cornu
baServiced’urologie,hôpitalTenon,2,ruedelaChine,75020Paris,France
bServiced’urologie,CHUdeRouen,51,ruedeLecat,76000Rouen,France
Rec¸ule3septembre2015;acceptéle3octobre2015 DisponiblesurInternetle21novembre2015
MOTSCLÉS Prostate;
Photovaporisation; Brûlures
mictionnelles
Résumé
But.—Évaluer les symptômes postopératoires précoces après photovaporisation laser GreenlightTMgrâceàunquestionnairedédié1moisaprèsphotovaporisationlaserdelaprostate (PVP).
Matériel.—Uneétuderétrospectiveaétémenéede2008à2014.Lequestionnairecomportait 5questions(douleursmictionnelles,hématurie,urgenturie,incontinenceetqualitédujet)et étaitrempliàunmoispostopératoire.Lecritèreprincipalétaitlaprésencedebrûluresmic- tionnelles.Desanalysesdescriptivesontétémenées;la recherchedefacteursassociésàla présencedebrûluresaétéréaliséeparlestestsdeMann-Whitney,Chi2ouFischer.
Résultats.—Sur 169patients, 22% n’avaient pas de brûlure mictionnelle, 37% avaient des douleurslégères,30%des douleurssupportableset11%des douleursintenses. Lespatients douloureuxétaientsignificativementplusâgés(p=0,012),avaientdesurgenturiesplusimpor- tantes(p=0,01)etdeshématuriesavecsangrougeoucaillots(p=0,0001).Seulement7%des
∗Auteurcorrespondant.
Adressese-mail:marieaudouin@hotmail.com(M.Audouin),sabrina.benbouzid@tnn.aphp.fr(S.Benbouzid),
jeanbaptiste.terrasa@tnn.aphp.fr(J.B.Terrasa),proiettisil@gmail.com(S.Proietti),olivier.cussenot@tnn.aphp.fr(O.Cussenot), bertrand.lukacs@tnn.aphp.fr(B.Lukacs),jeannicolas.cornu@gmail.com(J.N.Cornu).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.10.001
1166-7087/©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
patientsn’avaientpasd’urgenturies;celles-ciétaientjugéesgênantesouinsupportablesdans 57%des cas.L’hématurieétait parailleursaussifréquente,avecdes caillotschez 21%des patients.Parmilespatients,93%éprouvaientuneaméliorationdeleurjetmictionnel.
Conclusion.—L’administrationd’unquestionnairesymptômessystématique unmoisaprèsla réalisationd’unePVPapermisdemontrerque41%despatientsressentaientdesdouleursàla miction,57%desurgenturiesreprésentantunegênesignificative,39%deshématuriessignifi- catives(sangrougeoucaillots).Cesobservationsincitaientàuneinformationplusprécisedes patients,etàdesétudesplusapprofondiespourmieuxcomprendrelestroublesdecicatrisation aprèsPVP.
Niveaudepreuve.— 5.
©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
KEYWORDS Prostate;
Photovaporisation;
Voiding;
Pain
Summary
Aims.—ToevaluatepostoperativesymptomsafterGreenlightTMphotovaporisationofthepros- tate(PVP),throughadedicatedquestionnaire.
Methods.—Aretrospectivestudyhasbeenconductedbetween2008and2014.Thequestion- nairehad5sectionsaboutpainwhilevoiding,hematuria,urgency,incontinenceandurinary stream,andwasfilledatone-monthpostoperative.Themainoutcomecriterionwaspainwhile voiding.Descriptivestatisticalanalysesweredonetoidentifypredictivefactorsforpainwhile voiding.
Results.—Outof169patients,22%hadnopainwhilevoiding,37%hadmoderatepain,30%
acceptablepainand11%intensepain.Patientswithpainweresignificantlyolder,(P=0.012), hadmoreurgency(P=0.01)andmoreoften hematuria(P=0.0001). Only7%ofpatientshad nosymptomsofurgency,andurgencywaspainfulorbotheringin57%ofcases.Hematuriawas frequent,withclotsin21%ofcases.Ninetythreepercentfeltimprovementofurinarystream.
Conclusions.—Systematic evaluation of symptoms through a dedicated questionnaire one monthafterPVPhasshownthat41%ofpatientsfeltpainwhilevoiding,57%hadurgencyand 39%significanthematuria.Theseresultsshouldencourageamoreaccuratepatientinformation andfurtherstudiestobetterunderstandpostoperativehealingafterPVP.
Levelofevidence.— 5.
©2015ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
Les troubles mictionnels en lien avec une hypertrophie bénigne de la prostate sont très fréquents chezl’homme deplus de50ans,plus d’unmillionde patientsétant pris enchargepourcettepathologieenFrance[1].Lorsqueles différentstraitementsmédicauxsontinefficaces,lorsqu’ils sontmaltolérés,oulorsqu’ilsexistentdescomplicationsde lamaladie,letraitementchirurgicals’impose[2].
Depuis le début des années2000, lesdeux techniques chirurgicalestraditionnellesderéférence(résectiontrans- uréthraledelaprostate(RTUP)etadénomectomieparvoie haute)ontétéconcurrencéesparlesnouvellestechniques dedésobstructionparlaser.Parmicelles-ci,latechniquepar photovaporisationlaserdelaprostate(PVP)utilisantlelaser GreenlightTM(AmericanMedicalSystems,Minnetonka,Minne- sota,États-Unis)aconnuunediffusionrapideenFranceau coursdes dernièresannées[3].Utiliséecourammentpour le traitementchirurgicalde l’HBPencasdevolumepros- tatiqueinférieur à100mL,laPVPamontrésonefficacité,
noninférieureà cellede laRTUP,tout enayant plusieurs avantages, dont la réduction de la durée de séjouret la réduction du saignement peropératoire et postopératoire précoce[4—6].LaPVP estaussi associée àun faibletaux decomplicationsprécoceschezlespatientstraitésparanti- coagulantset/ouantiagrégantsplaquettaires[7—9].
Avec l’accroissement du nombre de procédures de PVP réalisées, les évènements postopératoires précoces (hématurie, troubles irritatifs) méritent d’être évaluées précisémentenvued’uneinformationdupatientoptimale et d’une potentielle amélioration de la qualité des soins [10]. Les urgenturieset lesdouleurs postopératoires sont unedesprincipalesplaintesdespatientsenpostopératoire.
Danslalittérature, laplupartdes auteursontétudiés ces symptômesàlongtermeetnotammentencomparaisonavec larésectionclassique[11]maispeud’étudessesontfoca- lisées sur la période postopératoire précoce [12]. Le but denotreétudeétaitd’évaluerlessymptômesdespatients opérésparPVPàunmoispostopératoireàl’aided’unques- tionnairedédié.
Tableau1 Questionnairedequalitémictionnellepost- opératoireaupremiermois.
Durantcepremiermois
Avez-vouseudesdouleursenurinant?
Non 0
Delégèresdouleurs 1
Desdouleurssupportables 2
Desdouleursintenses 3
Avez-vouseudusangdanslesurines?
Jamais 0
Desurinesrosées 1
Desurinesavecvraimentdusangmaissans caillots
2 Desurinesavecvraimentdusangetavec
caillots
3 Avez-vouseudesdifficultésàretenirvos
urines,desbesoinspressantsd’alleruriner?
Jamais 0
Ouimaissupportableetpasgênant 1
Ouimaissupportableetgênant 2
Ouietinsupportable 3
Avez-vouseudespertesinvolontairesd’urines?
Non 0
Unpeudefuiteslégèressansgarnitureni gêne
1 Fuiteslégèressansgarnituremaisavecgêne 2
Fuitesavecgarnitures 3
Commentétaitvotrejetdurantlamiction?
Amélioré 0
Inchangé 1
Diminué 2
Goutteàgoutte 3
Patients et méthodes
Une étude rétrospective a été menée dans un centre de référence.Depuis 2008, tous lespatients opérés parPVP (GreenlightTM HPS 120W ouGreenlightTM XPS 180W) dans notre centre étaient convoqués à 1mois postopératoire afind’évaluerleurssymptômesàl’aided’unquestionnaire dédié. Le questionnaire comportait 5questions (portant sur les douleurs à la miction, l’hématurie, l’urgenturie, l’incontinence et la qualité du jet) avec pour chacune 4réponsespossiblesnotésde0à3(Tableau1).Lequestion- naireétaitdistribuéauxpatientsàlasortiedel’hôpital.Ils devaientlerapporterrempliàlaconsultationdecontrôle.
Tous lespatients ayant eu leur consultation à unmois et ayantremplilequestionnaireontétéinclusdanscetteana- lyse, à l’exception de ceux ayant présenté une infection urinaire postopératoire. L’infection postopératoire était définie parla présence de symptômes urinaires (douleurs oubrûluresmictionnelles),±associéesàdelafièvreouun syndromeseptiquecliniqueoubiologiqueetunECBUpositif (leucocyturie>10000/mletbactériurieavecunseulgerme isolé>10000/ml). Tous les patients présentant un anté- cédentdevessieneurologique,deradiothérapiepelvienne
oudecancer delaprostate ontétéexclus afin denepas influencerlesrésultats.
Les données suivantes ont été recueillies par l’exploitationdudossiermédicalinformatisé:
• âge;
• antécédent;
• traitementanticoagulant;
• InternationalProstateSymptomScore(I-PSS);
• scoredegêne;
• volumeprostatique(enmL);
• présenced’unlobemédian;
• débiturinairemaximal(QmaxenmL/s);
• valeur du Prostate Specific Antigen (PSA) sérique (enng/mL);
• traitement médicalen courspour lestroubles miction- nels.
Lesdonnéesévaluéesaublocopératoireétaientletype d’anesthésie,l’appareilutilisé(120ou180W), laduréede l’intervention,lenombredejoulesutilisées,etle(s)geste(s) associé(s).Lescomplicationspostopératoiresontégalement été notées, ainsi que la durée de sondage et la durée d’hospitalisation.Lescomplicationspostopératoiresimmé- diates et lesdonnéesdu questionnaire àun moisont été classéesselonlaclassificationdeClavienDindo adaptéeà laPVP[13].
Lescaractéristiquesdes patients incluset lesdonnées duquestionnaireontétéanalyséesdemanièredescriptive.
L’analyseprincipaleaétéeffectuéesurlaprésencedebrû- lures à la miction (les patients étaient séparés en deux groupes selon leur réponse à la question 1: 0ou 1d’une part, 2ou 3d’autre part). Larecherche defacteurs asso- ciésàlaprésencedebrûluresaétéréaliséeparletestde Mann-Whitneypourlesdonnéesqualitatives,etparletest duChi2ouletestdeFishersurlesdonnéesquantitatives.Les différencesderéponseauxautresquestionsdanscesdeux groupesontétéévaluéesparleranksumtest(KruskallWal- lis),lesréponsesauquestionnaireétantconsidéréescomme desdonnéesordinales.Lesanalysesontétéréaliséesàl’aide dulogicielXLStat2014forWindows(AddinSoft,France).
Résultats
Caractéristiques des patients
Autotal,437patientsontétéopérésparPVPentre2008et 2014mais, seulement 169patients dont les résultats des questionnairesà1moisétaientexploitablesetn’ayantpas eud’infectionurinaireontétéinclus.Lespatientsavaient été opérés entre 2008et 2014par PVP HPS 120W avant 2012etXPS 180W après 2012. Lesfibres utilisées étaient des fibres HPS 120W lorsque le laser HPS était utilisé et des fibresMoxyFibers/cooling systemlorsque lelaserXPS étaitutilisé.Lescaractéristiquesdespatientssontrésumées dansleTableau2.Surles37patients(21%)quiprenaientun traitement anticoagulant (4%) ou anti-aggrégant plaquet- taire(aspirinedans14%descasetclopidogreldans3%des cas),l’attitudevis-à-visdelapoursuitedestraitementsen périopératoire était hétérogène, les anticoagulants étant relayés dans la quasi-totalité des cas par de l’héparine nonfractionnée,alorsqueletraitementparaspirineétait
Tableau2 Caractéristiquespréopératoires.
Caractéristiques Valeurs(n=169)
Âge(années) 71,1±9,1
I-PSSpréopératoirea 18±8,8
Scoredegêne 4,6±1,3
Débitmaximal(mL/s) 9,1±4,8 PSApréopératoire(ng/mL) 4,48±3,9 Traitementmédical
Alpha-bloquants 119(70%)
5ARI 4(2%)
Combinaison 27(16%)
Nonrenseigné 19(12%)
Volumeprostatique(mL) 63,4±31 Lobemédian
Oui 113(67%)
Non 56(33%)
Médicamentsmodifiantl’hémostasea
AntivitaminesK 8(4%)
Aspirine 23(14%)
Clopidogrel 6(3%)
Aucun 75(44%)
Donnéesmanquantes 60(35%)
a Treizepatientsétaientsondésenpréopératoire,sansdonnée disponible.
maintenusaufdansdeuxcas.Treizepatients(7,7%)étaient sondés en préopératoire (9par sondage uréthral et 4par cathétersus-pubien).
Données périopératoires
Le type d’anesthésie était une rachi-anesthésie chez 58patients etune anesthésie générale chez 111patients.
Toutesles procéduresavaientété réalisées parunopéra- teur trèsexpérimenté (BL) entantqu’opérateur principal ouencadrantunopérateurjuniorayant terminésacourbe d’apprentissage.Lesdonnéespériopératoiressontrassem- bléesdansleTableau3.Ungesteassociéaétéréaliséchez 7patients (5%): un cas d’urétrotomie interne, uncas de
Tableau3 Donnéespériopératoires.
Donnéespériopératoires Valeurs Anesthésie
Générale 111(66%)
Péridurale 58(34%)
Appareilutilisé
HPS(120W) 104(62%)
XPSMoxyFiber(180W) 65(38%) Energiedélivrée(kJ) 215,8±87,1 Duréeopératoire(min) 65,13±9,1 Gesteassocié
Oui 7(5%)
Non 162(95%)
Tableau4 Donnéespostopératoiresimmédiates.
Duréedesondage(jours) 2,3±1,1
Duréedeséjour(jours) 1,2±0,9
Complicationspostopératoiresprécoces
Rétentionaiguëd’urines 7(4%)
Décaillotage 2(1%)
Transfusion 0(0%)
Reprisechirurgicaleprécoce 1(0,5%)
dilatationdu méaturétral, uncasde lithotritieendovési- caleetquatrecasdeconversionenrésectionendoscopique deprostatepouruneproblématiqued’hémostase.
La durée moyenne d’hospitalisation était de 2,3jours±1,1jours.Laduréemoyennedesondageétaitde 1,2jours±0,9jours. Au total, 10patients (5,5%) ont pré- sentédes complications. Neuf complications (5%) étaient de grade IIIA selon la classification de Clavien-Dindo: 7rétentions d’urines (4%) avec nécessité de sondage et 2décaillotages manuels (1%). Une reprise chirurgicale a éténécessairechezunseulpatient(0,5%)(gradeIIIBdela classificationdeClavienDindo)(Tableau4).
Symptômes à un mois
Les données du questionnaire sont rassemblées dans le Tableau5.Concernantlesdouleurs mictionnellesquiétait
Tableau5 Résultatsquestionnairequalitémictionnelle à1moispostopératoire.
Itemsduquestionnaire Résultats
Douleurs
Non 37(22%)
Légères 63(37%)
Supportables 51(30%)
Intenses 18(11%)
Hématurie
Jamais 27(16%)
Urinesrosées 76(45%)
Sangrouge 30(18%)
Caillots 36(21%)
Urgenturies
Jamais 13(7%)
Supportablenongênant 60(36%)
Supportablemaisgênant 76(45%)
Insupportable 20(12%)
Incontinence
Non 93(55%)
Légèresansprotectionnigêne 51(30%) Légèresansprotectionmaisgêne 13(8%)
Avecprotections 12(7%)
Jetmictionnel
Amélioré 157(93%)
Inchangé 8(5%)
Diminué 2(1%)
Goutteàgoutte 2(1%)
lecritèred’évaluationprincipal,22%despatientsn’étaient pasdouloureux,37%présentaientdesdouleurslégères,30% desdouleurssupportableset11%desdouleursintenses.En reprenantlaclassificationdeClavienDindoadaptéeàlaPVP, notreétuderetrouve11%dedouleursintensesavecnéces- sité detraitement antalgique(grade I),21% d’hématurie macroscopiqueaveccaillots(13%degradeIIIaavecnéces- sitédesondageet8%degradeItraitéeparhydratationet surveillance)et12%d’urgenturiesinsupportables nécessi- tantunetraitementmédical(gradeII).Aucunetransfusion nireprise chirurgicalen’a été nécessairedans la prise en chargedeshématuriespostopératoires.
Lespatientsavecdouleurs(réponse2ou3)avaientunâge significativementplus élevé(p=0,012).Levolumeprosta- tiquen’étaitpas significativementdifférentdanslesdeux groupes(p=0,67),demême quele nombredejoules uti- lisées (p=0,38), la durée d’action du laser (p=0,64), le typedemachineXPSouHPS(0,15)oul’I-PSSpréopératoire (p=0,13).Lespatientsavecdesdouleursavaientdessymp- tômes d’urgenturie plus marqués (p=0,01), etnettement plus souvent des hématuries avec sang rouge ou caillots (p=0,0001). Lessymptômes d’incontinence, et la qualité dujetétaientcomparablesentrelesdeuxgroupes.
Seulement7%despatientsn’avaientpasd’urgenturies; celles-ci étaient jugées gênantes ou insupportables dans 57%descas.L’hématurieétaitparailleursaussifréquente, avecmêmedescaillotschez21%despatients.Enrevanche, 93%despatientséprouvaientuneaméliorationdeleurjet mictionnel. Ces données étaient en accord avec les éva- luationspardébitmétriequimontraientundébitmoyende 20,94±11,77ml/spourunrésidupostmictionnelmoyende 51,7±51,41ml.
Quatre-vingt-treize patients (45%) présentaient une incontinencepostopératoireprécoce:30%légèremaissans nécessitédeprotectionnigêne,8%légèresansnécessitéde protectionavecgêneet7%avecnécessitédeprotections.
Discussion
LaPVPau laserGreenlightTM aété montréecommeétant unetechniqueefficace,noninférieureàlaRTUPà moyen termegrâceàplusieursméta-analysesetessaisrandomisés contrôlés,avec le systèmeHPS 120W etplus récemment aveclesystème180W[4,6,11,14].Lesavantagesdecetrai- tementontétéétablisentermesdesaignementetdedurée d’hospitalisation.Cependant,lessymptômesàcourtterme, au cours des études concernant cette technique,ont été principalementréaliséesàl’aidelel’I-PSS,quin’estpasun outilpertinentpourcela.Eneffet, l’I-PSSestvalidé pour l’évaluationdesymptômesstablesdansletemps(«surles troisdernièresemaines»),necomportepasdequestionspé- cifiquesur l’urgenturienisur ladouleurper-mictionnelle.
C’estenraisondecettefaiblessedel’I-PSSpourl’évaluation destroublesdelaphasederemplissagequ’unquestionnaire dédiéaétéutilisépourcetteétude.Mêmesicequestion- naireavaitdéjàétéutilisédansdes étudesantérieures,il n’ajamaisété validé [15].Cependant,ilavait l’avantage deprendreencomptelessymptômesdits«irritatifs»tout enéliminantdescausesautresquelestroublesdelaphase deremplissage(dysurie ethématuriemacroscopique avec caillots).
L’introduction d’un questionnaire spécifique nous a permis d’évaluer en pratique clinique quotidienne les symptômes de la phase de remplissage, anciennement dits «symptômes irritatifs» (douleurs et urgenturies).
L’incidence de ces troubles était de 30% pour les dou- leursprésentesmaissupportables,et11%pourlesdouleurs insupportables.Cesdonnéessontenadéquationaveccelles constatées lors de l’essai clinique REVAPRO, qui avait comparé RTUP et PVP HPS 120W, au cours duquel notre questionnaire avaitaussi été utilisé[15]. Lesrésultats de cet essai avaient, en outre, montré que l’incidence des troubles de la phase de remplissage était comparable à 1mois aprèsRTUP etPVP. Ces donnéesdiffèrent d’autres études et notamment l’essai GOLIATH utilisant la tech- nique XPS 180W. À un an de suivi [11], l’efficacité de la PVP était similaire à celle de la résection classique, maisles troubles dela phasede remplissageétaient plus importants. En revanche, à 2ans de suivi, il semblerait qu’iln’yait pasde différencesignificativeentrelesdeux techniques[6].
L’analysedesquestionnairesaaussipermisdemettreen évidenceuneassociation entrelessymptômesdedouleur, d’urgenturieetd’hématuriepostopératoires.Cetterelation suggèrequ’ilexistaitungroupedepatientsprésentantces trois symptômes, témoins indirects d’une probable mau- vaise cicatrisationde la logede vaporisation.Cependant, aucun critère ne permettait d’identifier des facteurs de risque pour la survenue de ces troubles, en dehors d’un âge plus élevé. Par ailleurs, si notre questionnaire avait le mérite d’identifier ces troubles, il ne permettait pas defournird’indicationsurleurphysiopathologie.Eneffet, même si une mauvaisecicatrisation peut être suspectée, plusieurs autres mécanismes sont potentiellement impli- qués (effets tissulaires du laser, troubles de la sensibilité uréthrale,inflammationlocale)[16].Lestroublesn’étaient pasassociésauparamètresopératoires(énergiedélivréeet duréedelaser),niàlagénérationdelaserutilisé(120Wou 180W).Concernantl’énergieutilisée,ellecorrespondaiten moyenneà215000joulespourunvolumeprostatiquemoyen de63mL.Selon lesrepères habituels,quiétablissent que 5000J sont nécessaires à lavaporisation d’un grammede tissuprostatiqueenPVP,cesdonnéesrendaientunrésultat similaireauxétudeshabituelles(résidudetissude20mL).
Enl’absencederelationentrelenombredejoulesutilisés etl’intensitédessymptômespostopératoires,l’influencede l’énergieutilisée surlessymptômes irritatifsdemeuraient difficilesàexpliquer.
Bien que les symptômes décrits ont été constatés en l’absence d’infection (ou dans un contexte d’infection traitée par antibiotiques), une limite de notre étude est l’absence de renseignement sur la glande prostatique (inflammation chronique, calcifications, microabcès pros- tatiques), qui pourraient être un facteur associé à ces troubles. Enfin,iln’a pasétémis enévidence derelation aveclaqualitédeladésobstructionvésicale,carlejetetle débitmaximalétaientaméliorésdanslatrèsgrandemajo- ritédes casquelsque soientlessymptômes.Cesdonnées étaientmaintenuesàmoyenterme,enaccordaveclesdon- néesdelalittérature(donnéesnonmontrées).
Letraitement des troubles dela phasede remplissage après PVP reste largement empirique. Dans notre étude, laplupartdespatientsquiprésentaientdessymptômesde
douleurset/oud’urgenturiesontrec¸udestraitementsanti- cholinergiquesouanti-inflammatoiresàunmois.L’efficacité des traitements n’était cependant pas disponible sur l’échantillonétudié.Enl’absencedecompréhensiondela physiopathologie des troubles, il semblait impossible de concluresurlameilleureattitudethérapeutiqueàadopter danscescas.
Dansnotreétude,plusde75%despatientsontprésenté une hématurie au cours du premier mois postopératoire, même si la grande majoritéétait de minimeimportance.
Cettehématurie estsouventsous-estiméedanslesétudes alors que sa fréquence n’est pas négligeable [10]. Selon Jackson et al., le risquehématurique semble être lié au volumeprostatiquepréopératoireetàlaprescriptionpério- pératoire d’un traitement anticoagulant. Enrevanche, le risque diminue avec l’âge des patients et la prescription préopératoire d’inhibiteurs de la 5alpha réductase [10].
Cesfacteurs n’onpas puêtre confirmédans notre étude, du fait d’un probable manque de puissance. Cependant, l’information des patients semblaitessentielle étant don- née l’incidence de l’hématurie différée, posant une fois deplusleproblèmedelacompréhensionplusprofondedu mécanismedelacicatrisationtissulaireaprèsPVP.
Notre étude avait plusieurs limites. En tant que série de cas analysée de manière rétrospective, la qualité des données permettait d’estimer l’incidence des troubles, mais devait faire prendre avec prudence les associations constatées sur les variables explicatives. De plus, nous n’avons pas été en mesure de caractériser les troubles de la phase de remplissage préopératoires, qui ne sont pas égaux chez tous les patients et influent potentielle- ment sur les résultats. Par ailleurs, notre questionnaire n’apasfaitl’objetd’unevalidationformelle.Étantdonné l’intricationentreles symptômes(notamment urgenturies etdouleurà lamiction), lespatients ontpotentiellement confondus certains troubles avec d’autres, ce d’autant qu’ilsrépondaient au questionnaire sansla présence d’un médecin. Enfin, les résultats n’ont pas été analysés par des personnes indépendantes. L’inclusion de seulement 169patientssurles437opérésparPVPpeutégalementêtre responsable d’un biais important. On est en droit de se demander si les patients qui n’ont pas répondu au ques- tionnaireétaientplusoumoinssatisfaitsdel’intervention par rapport à ceux qui ont répondus. De plus, même si toutes lesprocédures avaientété réaliséespar unopéra- teur trèsexpérimenté (BL) entantqu’opérateur principal ou aide/encadrant, plusieurs données techniques n’ont pas été recueillies: distance entre le laser et le tissu, vitessedevaporisation,maisaussipuissancemaximale du laser.Cesdonnéespourraientpotentiellementinfluencerles résultats.
Conclusion
L’administration d’un questionnaire symptômes systéma- tique un moisaprèsla réalisation d’une PVP apermis de montrerque41% despatientsressentaient desdouleurs à lamiction, et57% desurgenturiesreprésentantune gêne significative,39%deshématuriessignificatives(sangrouge oucaillots).Cesobservationsincitaientà uneinformation plusprécisedespatients,etàdesétudesplusapprofondies
pourmieuxcomprendrelestroublesdecicatrisationaprès PVP.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
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