J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
H
ENRI
C
OHEN
Comptage exact de discriminants d’extensions abéliennes
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
12, n
o2 (2000),
p. 379-397
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2000__12_2_379_0>
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Comptage
exact
de
discriminants
d’extensions
abéliennes
par HENRI COHEN
Pour les 60 ans de Jacques Martinet, en témoignage de ma reconnaissance
RÉSUMÉ. Le but de cet article est
d’expliquer
comment calculerexactement le nombre de classes
d’isomorphismes
d’extensionsabéliennes
de Q
endegré
inférieur ouégal
à 4 et dediscrimi-nant
majoré
par une borne donnée. On parvient parexemple
àcalculer le nombre de corps
cubiques cycliques
de discriminantinférieur ou
égal
à 1037.ABSTRACT. This paper
explains
how to computeexactly
thenum-ber of
isomorphism
classes of Abelian extensionsof Q
indegree
less than or
equal
to 4having
their discriminant boundedby
agiven integer. For
example,
we are able to compute the numberof
cyclic
cubic fields of discriminant less than orequal
to1037.
1. Introduction
1.1. But de l’article et notations. Soit K un corps de
nombres,
soitG un sous-groupe transitif de
Sn,
et notons0K,n(G)
l’ensemble desK-isomorphismes
d’extensionsL/K
dedegré
n telles que le groupe de Galoisde la clôture
galoisienne
deL/K
dans une clôturealgébrique K
de K fixéesoit
isomorphe
à G. On notera.alla
norme absolue de etD (LIK)
l’idéal discriminant relatif de
L/K.
On pose :Quand K
=Q,
on omettra l’indiceK,
et on a bien entendu dans ce casN(1)(L/K)) = ld(L)1,
oùd(L)
désigne
le discriminant du corps de nombresC’est un
problème
important
et hautement non trivial engénéral
decal-culer
s)
explicitement,
ou de donner une évaluationasymptotique
précise
deNK~n (G, X )
(voir
[3] [4] [5] [6] [7] [8] [9]).
Dans le
présent
article,
nous nousrestreignons
au cas où K =Q,
Gabélien et n 4
(ce
qui
ne laisse que lesquatre
cas G =C2,
G =C3,
G =
C4
et G =Y4 ^~ C2
xC2),
et notre but va êtred’expliquer
com-ment calculer exactement
(par
opposition
àasymptotiquement)
les nombresNn (G, X)
pour degrandes
valeurs de X(nous
atteindrons dans certains caspresque 40 chiffres
décimaux).
Je réfère à[4], [6]
pour des tables étenduesde Des méthodes similaires
peuvent
êtreappliquées
à toutgroupe abélien G de
petit
cardinal.Notations Nous
emploierons
les notations suivantes. D’autres notationsplus
particulières
seront introduites au fur et à mesure. e Lalettre p désignera
toujours
un nombrepremier.
e
L’expression
vp(n)
désignera
la valuation de n en p, c’est-à-dire leplus
grand
entier k tel quep~
1 n.
e
tL(m)
est la fonction de Môbius en m, et est le nombre de diviseurspremiers
distincts de m(donc ~C(m) _
(-1)‘~~m~
si m est sans facteurcarré,
p(m)
= 0sinon).
e Nous poserons =
[(X
+1)/2~ .
C’est le nombre d’entiers nimpairs
tels que 1 n X.e Soient
f
et g
deux fonctions de la variableX,
où X va tendre vers+00. La notation
f
=(lire
f
est ungrand
0 mou deg)
signifie
quepour tout E > 0 on a
f (X )
= où le0 ( )
a ici son sens habituel.Cette notation très
pratique
permet
d’éviter de s’encombrer en permanenced’expressions
dutype
1.2. Résultats de théorie élémentaire des nombres. Nous donnons
ici deux résultats
plus
ou moinsclassiques
dont nous aurons besoin. Lepre-mier est connu sous le nom de "méthode de
l’hyperbole" .
Sa démonstrationest immédiate
(voir
parexemple
[12]
p.38).
Proposition
1.1. Soient(an)n>1, (bn)n>1
deuxsuites,
en =¿dln
adbn/d
leur convolution
arithmétique,
etenfin
soitA(X ),
B(X)
etC(X)
lesfonc-tions sommatoires de an,
bn,
respectivement
(donc
A(X) =
an,etc...).
Pour tout nombre réel E(non
nécessairemententier)
tel que
1 E X on a l’identité :Exemples
(1)
Si on choisit an =bn
=1,
on a cn =d(n),
le nombre de diviseurs den, et d’autre
part
on aA(X)
=peut
calculerd(n)
entemps
O(Xl/2),
et en fait cela donne une estimation raisonnable de la fonction sommatoire ded(n).
C’estl’application
laplus
classique
de la méthode del’hyperbole.
(2)
Si onprend
an = 1 etbn
=d(n),
on a alors cn =d3(n),
nombre de manières d’écrire n commeproduit
de 3 entierspositifs
(et
coefficientde n-s dans la série de Dirichlet pour
~3(s)).
Nous verronsplus
loinque la méthode de
l’hyperbole
conduit au calcul ded3 (n)
en temps0(~~~).
Je ne sais pas si onpeut
faire mieux en utilisantdes méthodes élémentaires.
Le deuxième résultat que nous utiliserons est une variante d’un résultat
démontré dans
[11],
maisprobablement
connudepuis
longtemps.
Tout
d’abord,
introduisons la notation suivante :Cette fonction est liée à la fonction sommatoire habituelle
M(X)
de la fonction de Môbius par l’identitéM(X)
=Mi(X) - Mi(X/2)
mais nousn’utiliserons pas ce résultat.
Proposition
1.2. Soit u un nombre réel tel que 1 u X . On aDémonstration. Nous
calquons
la démonstration de[11].
D’unepart,
on aD’autre
part,
pour tout Y >1,
on adonc
La
proposition
résulte de ces deux formules par soustraction. IlEn combinant cette
proposition
avec la méthode del’hyperbole
et le calcul deM(X)
(ici
deMi(X))
parblocs,
il estexpliqué
dans[11]
commenten déduire une méthode de calcul de en
temps
0(X2~3)
et en espaceÔ(X’13).
Ceci est ungain
considérable parrapport
à la méthode naïve.1.3. La méthode
générale.
Cespréliminaires
étantdémontrés,
nousallons passer au calcul exact des
Nn (G, X )
pour les différents groupesabéliens G énumérés ci-dessus. La
stratégie
de base utilisée danschaque
cas
(et
complétée
cas par cas par des astucescomplémentaires)
va être tout d’abord d’écrireexplicitement
la fonction~~ (G, s)
comme somme depro-duits
eulériens. Pour chacun de ces
produits eulériens,
on varemplacer
éventuel-lement s par pour le
plus grand
entier k tel que cela reste une sériede Dirichlet. On mettra ensuite en facteurs des
produits
eulérienscor-respondant
à des suites an dont les fonctions sommatoires sont lesplus
rapides
à calculer(habituellement
des variantes de~(s)),
defaçon
à faireapparaître
unproduit
eulérien de la formefla(1 +
avec v(que
nousappellerons
la valuations duproduit
eulérien)
leplus grand possible.
Un calcul de convolution
permet
alors de calculerNn (G, X )
en sommantsur des la fonction sommatoire des an en
X/xv.
Ceci
peut
paraître
compliqué,
mais est en fait fortsimple
une foisqu’on
en apris
l’habitude. Donnons unexemple, qui
est en fait très voisin du cas G =C2
que nous allons voir ci-dessous. Soit à calculer la fonction
sommatoire
C(X)
de la suite cn définie par+ p-S) _
cnn-s.
On a en fait cn =IM(n)j
doncC(X) =
mais le calcul direct
-de cette
expression
prendrait
untemps
O(X) .
Or nous pouvons écrire 1
+ p-s
=( 1- p-S ) -1 ( 1- p-2s )
donc(le
deuxièmeproduit
est en faitégal
à~(2~) B
mais nous n’avons pasbesoin de le
savoir).
On a donc mis en facteur unproduit
eulérien,
à savoir~(s),
dont la fonction sommatoire est immédiate àcalculer,
et on a faitapparaître
un nouveauproduit
eulérien dont la valuation v est cette fois-ciégale
à 2 au lieu de 1 dans leproduit
initial. Cecipermet
donc de calculerC(X)
entemps
O(Xl/2),
grâce
à la formuleexplicite
Utilisant la caractérisation des discriminants de corps
quadratiques,
il est facile de montrer queoù pour tout nombre
premier Ê
(ici Ê
=2)
désigne
la fonction«s)
privée
de son facteur local en ~. Enpratique,
c’estla dernière formule
qui
va s’avérer laplus rapide
pour calculerN2(C2, X).
Si on pose
la fonction c est la convolution
arithmétique
restreinte aux entiersimpairs
de la fonction constante 1 et de la fonction
égale
à si n est un carréet à 0 sinon. La fonction sommatoire de la suite définissant
(2(s)
commesérie de Dirichlet est
égale
à[(X
+1)/2~,
donc comme ci-dessuson obtient
D’après
la formule pour~2 (C2,
s),
il en résulte queoù
f2(z)
=fl(z)
+fl(z/4)
+2fl(Z/8).
Ceci donne une méthode tout à fait raisonnable de calcul deN2(C2, X),
nécessitant untemps
enProposition
2.1. Soit E un rcombre réel tel que 1 E X . Ort aNoter que
selon
que k
-0,1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,10, lI,12,13,14,15
(mod
16)
respec-tivement.
Démonstration. En imitant la méthode de
l’hyperbole,
on aavec
Comme
on obtient la
proposition.
0Si nous évaluons
Mi (X )
naîvement,
nous n’obtenons pas d’amélioration.En utilisant des formules
classiques
utilisées pour obtenir desmajorations
explicites
de de la formeM(X )
X /8
pour degrandes
valeurs de S(voir
[10]),
onpeut
calculerMi(X)
plus
de 10 foisplus rapidement
que parla méthode
naïve,
cequi
conduit à une amélioration notable dutemps
decalcul de
N2 (C2, X ),
toutefois encore enO (X 1~2) .
Onpeut
faire nettementmieux et diminuer
l’exposant
de X en utilisant la méthode de[11]
basée surla
proposition 1.2, qui
nouspermet
de calculerMi (X)
entemps
O (X 2~3 ) .
En choisissant E =
O(Xl/7)
(valeur
optimale)
dans laproposition 2.1,
ontemps
O (X 3~7)
au lieu deO(Xl/2).
L’amélioration semblefaible,
mais enpratique
elle estdéjà
considérable.Toutefois,
onpeut
faire encore mieux en utilisant laproposition
suivante.Proposition
2.2. Soit E un nombre réel tel que 1 E X . On aoù
c(N)
= 0 si Npossède
unfacteur
carréimpair plus
grand
que 1 ou si
~2(~) ~
4,
et sinonc(N)
=1, 0, 1, 2
selonque
v2(N)
=0,1,2,3
respective-ment.
Démonstration.
D’après
laproposition 2.1,
on aDans la deuxième somme,
remplaçons
parl’expression
donnéepar la
proposition
1.2 avec u =(E/k)I/2.
On obtientoù
Comme
fi (m)
est la fonction sommatoire de la suite définie par la série de Dirichlet(2 (s),
il en résulte quef2 (m)
est la fonction sommatoire de la suitedéfinie
par la
série de Dirichlet(1+2"~+2~’~)~2(~
doncf2(m)- f2(m-1)
est la suite enquestion.
Il en résulte qued’où la formule pour
c(N)
donnée dans laproposition. Enfin,
laproposi-tion 2.1
appliquée
à X = E montre quece
qui
termine la démonstration de laproposition.
Noter que l’on aEn
appliquant
la méthode del’hyperbole
(en
coupant
la sommation à(X/N)I/4),
on obtient immédiatement le corollaire suivant.Corollaire 2.3. Soit E un nombre réel tel que 1 E
Xl/2.
On aoù
En utilisant la même méthode que dans
[11],
on calcule les valeurs deMi(Y)
pour Y(XIE) 1/2
par blocs de tailleO((X/E)1~4),
cequi
nécessite untemps
Ô«XIE) 1/2) .
Au fur et à mesure de cescalculs,
onpeut
évaluerla
première
somme pour m(X/(E
+1))1/2,
cequi
nécessite untemps
similaire.
Enfin,
le calcul des deux dernières sommes nécessite untemps
O(Xl/4E3/4).
Letemps
de calcul deN(C2, E)
estplus petit
queO(EI/2)
etpeut
donc êtrenégligé.
La valeur de E rendant minimalel’expression
O((XjE)I/2)
+O(Xl/4E3/4)
est E =O(Xl/5),
cequi
donne untemps
de calcul deN2(C2, X)
enO(X2~5)
en utilisant une taille mémoire enO(Xl/5).
Ceci est donc encore un peu mieux que le
temps
O(X3/7)
obtenu ci-dessus enappliquant
directement la méthode de[11].
En
pratique,
on doitoptimiser
Eplus précisément.
Cecidépend
bienentendu de
l’implémentation,
et se fait parexpérimentation.
D’autrepart,
pour calculer la
première
somme intervenant dans la formuleci-dessus,
onpeut
choisir un nombre réel D > E et utiliser la formuleSi R est le
rapport
dutemps
moyen mis pour calculer uneexpression
dutype
et dutemps
moyen mis pour calculer uneexpression
dutype
[X/M2]
on trouvequ’en
choisissant D =(X/(16R2))1/3
on minimisele
temps
de calcul(une
valeurtypique
de R est R =2,
cequi
donneD =
X1~3/4).
Enpratique,
legain
est évidemmentbeaucoup plus marginal
que celui obtenu en choisissant la constante E de manière
optimale,
maison
peut
gagnerquelques
pourcents.
Noter
qu’une expression
dutype
L JZJ
ne se calcule Pas en calculantap-proximativement
la racine carrée de zpuis
enprenant
lapartie
entière,
maisen calculant la
partie
entière de z et en utilisant unalgorithme spécifique
pour calculer la racine carrée entière de
(voir
[1],
Algorithme
1.7.1).
D’autre part la fonction
f2(k)
s’évalue efficacement pour k entiergrâce
àselon que 1~ -
0,1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,10,11,12,13,14,15
(mod 16)
respec-tivement.
En utilisant les formules données
ci-dessus,
onpeut
donc calculeren 43
jours
detemps
CPU(Pentium
III à 600Mhz).
3. Le cas G =
C3
Utilisant la caractérisation des discriminants de corps
cubiques
(voir
parexemple
~1~,
Section6.4.2),
il est facile de montrer queIl en résulte que
où
N(X)
est la fonction sommatoire des coefficients de la série de DirichletSoit
la série de Dirichlet associée au caractère
quadratique
-3
En utilisantn
la notation
(é (s)
déjà
utilisée ci-dessuspour Ê
=2,
on a :Toutefois,
il estpréférable
d’écrire ceci sous la forme :Posons
Il est clair que
b(n) #
0 si et seulement si n =x2y3avec x
et y
sans facteurcarré, premiers
entre eux, et tel que les diviseurspremiers
de y sont touscongrus à 1 modulo 6. Pour un tel n =
x2y3,
il est clairqu’on
aoù
v3(x)
désigne l’exposant
de 3 dans la factorisation de x(donc
0 ou1)
etw6 (z)
est le nombre de diviseurspremiers
de x congrus à 1 modulo 6. Siet si on pose
A(X) =
an, on a donc comme ci-dessusPour calculer
A(Y),
nous allonsappliquer
la méthode del’hyperbole,
c’est-à-dire la
Proposition
1.1. On écritoù il est entendu que le
terme
I
est omisquand
3~’
n. Posonsles valeurs sont
0,1, -1, -1,1, -1,1,1, -1
quand
-0,1, 2, 3, 4, 5, 6, ?, 8
(mod
9)
respectivement.
Si on noteO(n)
sa fonctionsommatoire,
c’estégalement
une fonctionpériodique
depériode
9 dont les valeurscorrespon-dantes aux entiers sont
0, 1, 0, - 1, 0, - 1, 0, 1, 0
(si z
n’est pas entier on aévidemment O(z)
Appliquant
donc laproposition
1.1 aux suites1 et
x (n) ,
on en déduit donc que pour tout réel E tel que 1 E Y on aComme les
fonctions e
et X
sontpériodiques
depériode
9,
leur calcul sefait en lisant une
simple
table,
donc neprend
pas detemps.
Il faut donccalculer
approximativement E
+Y/E
fois unequantité
de la forme[Y/n J ,
et ceci
prend
untemps
minimalquand
E =(rappelons
que E n’est
pas nécessairement un
entier).
On utilise donc la formuleLe calcul de
A(Y)
prend
donc untemps
Remarque.
Il étaitpréférable,
comme nous l’avonsfait, d’appliquer
laméthode de
l’hyperbole
à~(s)
et(1- 3-S)L(s)
plutôt
qu’à
(1 - 3-8)((S) =
(3(s)
etL(s),
car la fonction sommatoire de(3(s)
estLX/3J,
donc estplus longue
à calculer.Il résulte de la formule pour
N(X)
ci-dessus que letemps
de calcul deN(X)
est dedonc le
temps
de calcul deN3(C3,X)
est enO(Xl/4).
Celaexplique
pourquoi
nous pouvons allerbeaucoup plus
loin que pourC2.
Parexemple,
en utilisant les formules donnéesci-dessus,
nous avons pu calculeren une
quarantaine
d’heures CPU(Pentium
III à 600Mhz).
4. Le cas G =
C4
L’étude des extensions
C4
de Q
n’est pasdifficile,
mais un peu moinson trouve
(voir [4] [6])
queD’après
la formule duparagraphe
2,
on aIl en résulte que
où
N(X)
est la fonction sommatoire des coefficients de la série de DirichletOn
peut
écrireCeci est donc le
produit
de la série de Dirichlet~2 (2s)
dont la fonction sommatoire se calcule entemps
0(1)
par unproduit
eulérien de valuationégale
à3,
donc enappliquant
directement la formule donnant la fonctionsommatoire du
produit
des deuxséries,
on obtient une méthode de calcul deN(X) (et
donc deN4(C4, X))
entemps
0(Xl/3).
Je ne vois pas comment ramener ceci à untemps
0(XI/4)
en utilisant les méthodes que nous avonsutilisées ci-dessus.
Bien que la formule obtenue donne une méthode en
0(Xl/3),
il estpréférable
d’utiliser une formuledifférente, qui
seratoujours
enO(X1~3),
mais
qui
sera enpratique
plus rapide.
Il en résulte que
où S est la fonction sommatoire de la suite
b(n)
définie par la série de Dirichlet~(s)
dont on omet le facteur local en 2(ceci
est bien entenduindépendant
de la manière dont on écrit(D(s».
Or il est clair que 0si et seulement si n est de la forme n =
x3y2
avec x ety sans facteur carré
et
premiers
entre eux, yimpair,
et x divisible seulement par despremiers
congrus à 1 modulo 4. Pour un tel n, on a
b(n)
=2w(x).
Pour
alléger
lesnotations,
notons X l’ensemble des x sans facteur carrédivisible seulement par des
premiers
congrus à 1 modulo 4 ety
l’ensemble des entiers yimpairs
sans facteur carré. On a donc la formuleL’astuce
supplémentaire
mentionnée ci-dessus consiste à remarquer quel’on
peut
calculerrapidement
la somme intérieure. PosonsComme nous l’avons vu
ci-dessus,
la formule pouréquivaut
à la formuleOn a donc :
Pour calculer la
présente
sommeintérieure,
posons enfinEcrivons la division euclidienne de Z par
2x,
disons Z =2xq
+ r avec0 r 2x -
1,
où on a bienentendu q =
et r = Z mod 2x. Sid’autre
part
on écrit la division euclidienne de a par2x,
soit a =que
(a, 2x) =
(ri, 2x).
On a doncComme q
= et que x estimpair,
on a donc finalementNous avons donc trois formules pour calculer
U ( Z, x) .
La définition initialenécessite Z calculs de PGCD avec 2x. La
première
formuleci-dessus,
outre le calcul de(qui
pourrait
êtrenégligé
puisque
x est la variable de lasomme
externe)
nécessite 1 division et r PGCD.Enfin,
la deuxième formuleci-dessus nécessite 1 division et 2x - r PGCD.
Puisqu’on
atoujours
rZ,
il en résulte que l’on utilisera la définition initiale si Z = r 2x - r
(pour
éviter une
division),
c’est-à-dire si Z x, lapremière
formule ci-dessusquand
r ~ x et enfin la deuxièmequand
r > x. Il est à noter que le casZ x arrive en fait très
fréquemment
et n’est donc pas ànégliger.
Eneffet,
on a Z =Y/m2
Y =(X~x3) 1/2
donc Z x dèsque x >
c’est-à-dire pour presque toutes les valeurs de x.
Pour
résumer,
on a doncoù
où r = Z mod 2x.
Cette formule donne un moyen efficace en
O(XI/3)
de calculerN4(C4, X)
(nettement
plus
efficace que l’utilisation directe duproduit eulérien,
bienque du même ordre de
grandeur).
Parexemple,
en utilisant les formulesdonnées
ci-dessus,
nous avons pu calculeren environ 8
jours
detemps
CPU(Pentium
III à 600Mhz).
L’étude des extensions
V4
=C2
xC2
est trèsfacile,
et on trouve(voir [4]
[6])
queIl en résulte que
où
N(X)
est la fonction sommatoire de la fonctionarithmétique
définie par la série de DirichletLe
produit
eulérien dont lecomportement
serapproche
leplus
de celui deest le
produit
eulérien associé à(2(s)3.
On écrit doncDéfinissons la fonction
arithmétique
b(n)
comme la fonctionmultiplicative
vérifiant pour tout nombre
premier
pimpair
b(p)
=0,
b(~2) _
-6,
b(p3) _
8,
b(p4) _
-3 etb(p-)
= 0pour v >
5. Ecrivons d’autrepart
~2(s)3
=En
soitD(X) la
fonction sommatoire desd3(n)
pour nDe
plus,
on ab(n) #
0 si et seulement si n estimpair
de la forme n =x3y2
avec x sans facteur
carré,
y sans facteurcubique
et(x, y)
=1,
et on a dansce cas
où
bl (y)
est la fonctionarithmétique
multiplicative
vérifiant pour toutnom-bre
premier impair
bl (p~ _ -6,
bl (p2~ _ -3
etbl (pV)
= 0 pour tout v > 3.Il en résulte que
Il nous reste à donner un moyen efficace de calculer
D(Y).
Pour
cela,
nous utilisons tout d’abord la méthode del’hyperbole
ap-pliquée
à la série de Dirichlet(2 (s )2 .
Rappelons
que nous avons notéfi (x)
= L(x
+1)/2~
la fonction sommatoire de la suite définie par la série de Dirichlet(2(s).
Si onappelle
B(X)
la fonction sommatoire associée à(2(S)2@
on adonc,
en choisissant E =X112 :
On en déduit :
avec
Pour calculer efhcacement nous allons
appliquer
une variante deOna:
Puisque
m estimpair,
fi (m) = (m + 1) /2.
Enposant
n = 2k - 1 et utilisantune sommation d’Abel on obtient :
Notons que la définition de nécessite un
temps
Ô(X/M2) ,
alors quel’utilisation de la
présente
formule en nécessite0(E
+X/Em - m).
Leminimum est atteint pour E =
(X/m)I/2,
mais comme nous devons avoirE
X/m2,
celaimplique
que mXl/3.
Enrésumé,
pour calculerIl,m(X),
on utilise la définitionquand
m > et la formulequand
mXl/3.
Reste enfin à calculer
I2 (X) .
Onapplique
à nouveau leprincipe
decalculs
(faciles)
aulecteur,
et on trouve :Ces
formules, jointes
aux formulesci-dessus,
donnent une méthode enpour calculer
7V4(~~).
Nous avons pu parexemple
calculeren moins de 15
jours
detemps
CPU(Pentium
III à 600Mhz).
Bibliographie
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