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C
e numéro «Neurologie» de la Revue Médicale Suisse concerne les«résistances en neurologie», c’est-à-dire les problèmes spéci- fiques aux traitements habituels dans diverses pathologies de la spécialité et surtout des innovations dans les techniques d’investigation et de traitement pour vaincre ces résistances. Cet effort dans de nom- breux domaines des neurosciences cliniques vise un meilleur diagnostic, un diagnostic plus spécifique des causes biologiques de ces pathologies.
Cette spécificité est gage d’efficacité des traitements lorsqu’ils peuvent être valablement dirigés vers les mécanismes en jeu.
Ce mouvement est général dans l’ensemble des neurosciences clini- ques. Le présent numéro en montre des exemples très frappants dans les domaines des mouvements anormaux, de l’épilepsie, de la douleur, de la dépression et de la sclérose en plaques. Il est clair que nous sortons progressivement de l’ère où les neu- rologues étaient plaisamment désignés comme d’élégants et assez inutiles collectionneurs de raretés par leurs confrères des autres spécialités médi- cales, sans doute assez présomptueux quant à leurs propres performances thérapeutiques.
Même s’il s’agit encore d’une «cause missionnaire», même s’il s’agit d’un secteur à très haute «résistance», le domaine des pathologies dé- mentielles participe de ces progrès. Ces pathologies concernent l’ensem- ble des affections de type neurodégénératif ou cérébro-vasculaire dont la prévalence augmente avec l’âge et qui entraînent l’atteinte des fonctions cognitives et motrices. La création d’un Centre de la Mémoire au sein du CHUV en témoigne ; elle illustre une volonté tant médicale et hospitalière que politique visant à la création d’une structure multidisciplinaire et basée sur un réseau coordonné dans ce domaine. En effet, le Centre Leenaards de la Mémoire du CHUV (brièvement présenté au sein du site web du Département des neurosciences cliniques : www.chuv.ch/neurosciences) alliera, avec le soutien de la Fondation Leenaards, les efforts communs de trois Départements du CHUV (neurosciences cliniques, psychiatrie, méde- cine, représentés par les Services de neurologie, neuropsychologie et neuro-réhabilitation, psychiatrie de l’âge avancé, gériatrie). Il ambitionne d’offrir à la population vaudoise et aux médecins traitants une plate-forme de diagnostic et de soins aussi efficace que possible tout en étant à la pointe des recherches cliniques. Bien qu’implanté au CHUV, le Centre Leenaards de la Mémoire rayonnera au sein d’un réseau de trois autres Centres régionaux de la Mémoire implantés dans le canton, à Aubonne, Clarens et Yverdon. Cette structure en réseau émane du Programme Alzheimer annoncé officiellement par l’Etat de Vaud en décembre 2010.
Le Centre Leenaards de la Mémoire a pour vocation une large ouverture sur la médecine de famille, les médecins spécialistes installés en cabinet, les soins à domicile, les CMS (centres médico-sociaux) et les associations de patients. Diagnostic et prise en charge seront donc coordonnés et har- monisés au sein de l’ensemble des Centres Mémoire du canton.
Résistances et défis pour
les neurosciences cliniques
«… le domaine des
pathologies démentielles participe de ces progrès …»
éditorial
Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 2 mai 2012 923
Editorial
J.-F. Démonet
François J. G.
Vingerhoets Richard S.
Frackowiak
Service de neurologie CHUV, Lausanne
Pierre R. Burkhard Pierre Pollak
Service de neurologie HUG, Genève
Articles publiés
sous la direction des professeurs Pr Jean-François Démonet
Centre Leenaards de la Mémoire Département des neurosciences cliniques CHUV, 1011 Lausanne
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La mise en place de ce Programme Alzheimer vaudois est justifiée par l’ampleur sans précédent du «tsunami gris» qui est en train de frapper les sociétés occidentales du fait de leur vieillissement. On peut formuler l’espoir que les pathologies des fonctions cognitives, qui sont la rançon de l’allongement de la durée de vie, se traduisent dans une génération par des cas de démence moins sévères et moins nombreux. Pour cela, les efforts conjoints de toute la communauté de santé sont nécessaires et dirigés se- lon deux axes. Premièrement, la prévention des démences semble théo- riquement assez simple : ce qui vaut pour le cœur vaut pour le cerveau. Deuxièmement, comme dans d’autres domaines des patho- logies cérébrales, des traitements plus effi- caces des pathologies à l’origine des dé- mences seront probablement mis en œuvre dans l’avenir ; des stratégies de diagnostic précoce, voire présymptomatique verront aussi le jour et de ce diagnostic très précoce dépend l’efficacité des futurs traitements susceptibles de s’opposer à la progression des lésions. Esquis- sés en quelques mots, ces deux points résument le plan d’action du Centre Leenaards de la Mémoire qui ouvrira ses portes en janvier 2013 et dont l’action ne prendra tout son sens qu’avec le concours de tous les ac- teurs de ce très vaste domaine de la santé. Cette action ne se limitera pas, bien sûr, au seul canton de Vaud et le Centre a l’ambition d’être un parte- naire à l’échelon national et international, un premier pas étant représenté par ses liens, déjà solides ou à venir, avec les sites de Sion, Genève et Fri- bourg.
Souhaitons qu’en 2014, un premier exposé du travail du Centre Leenaards de la Mémoire puisse être présenté lors d’une future journée de formation organisée par les neurologues du CHUV.
924 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 2 mai 2012
«… la prévention des démences semble assez simple : ce qui vaut pour le cœur vaut pour le cerveau …»
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