• Aucun résultat trouvé

L'obésité: une double maladie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "L'obésité: une double maladie"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Article

Reference

L'obésité: une double maladie

GOLAY, Alain, FAVRE, Lucie

Abstract

Il est très difficile d'admettre que l'obésité est une maladie. Admettre qu'elle est double l'est davantage. 90% des patients souffrant d'obésité ont une maladie métabolique: diabète, hypertension limite supérieure ou résistance à l'insuline.

GOLAY, Alain, FAVRE, Lucie. L'obésité: une double maladie. Revue médicale suisse , 2020, vol. 16, no. 687, Nutrition - Obésité, p. 571

PMID : 32216178

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:156345

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

ÉDITORIAL

WWW.REVMED.CH

25 mars 2020

571

L’obésité : une double maladie

Pr ALAIN GOLAY et Dr LUCIE FAVRE Il est très difficile d’admettre que l’obésité

est une maladie. Admettre qu’elle est double l’est davantage.

Tout d’abord, 90 % des patients souffrant d’obésité ont une maladie métabolique : dia- bète, hypertension limite supérieure ou résis- tance à l’insuline. Ceci pousse à la conclusion que seulement 10 % des patients obèses sont métaboliquement normaux. Ils

souffrent, en plus de troubles du comportement alimentaire, de dépression et d’anxiété. Parmi eux, nous dénombrons 30 % d’addiction à l’alimentation. Nous parlons de « nourriture émotion- nelle ». Chaque émotion, telle que la colère, la frustration et la tristesse, par exemple, entraîne des compulsions alimentaires.

L’addiction à l’alimentation utilise les mêmes circuits du système de récompense que l’al- cool ou la cocaïne.

L’addiction à l’alimentation se traduit en clinique par le phénomène de yo-yo. Plus ce dernier est important, plus le diagnostic d’addiction alimentaire doit être fortement suspecté. En clinique, un patient qui vous affirme qu’il « ne mange rien » et qu’il « gros- sit » est probablement un signe en faveur d’un trouble du comportement alimentaire.

Sur le plan du traitement conservateur, un travail conséquent doit s’effectuer pour améliorer les troubles du comportement alimentaire. Autrement, une reprise de poids se reproduira après chaque régime.

Aujourd’hui, nous disposons de nouvelles molécules pour le traitement de l’obésité : les

agonistes des récepteurs du GLP-1, qui agissent notamment au niveau de l’hypo thalamus, augmentant la sensation de rassasiement et diminuant celle de la faim. Des études ont montré que ces traitements permettaient de réduire l’activation de régions cérébrales impliquées dans le circuit de la récompense.

Les résultats sont très intéressants et se rapprochent même parfois de ceux de la chirurgie bariatrique. En effet, les dernières études, avec des posologies quadruplées de GLP-1, montrent des pertes de poids pouvant aller jusqu’à 18 %. Nous manquons de données sur l’effi- cacité à long terme de ces molé- cules pour stabiliser le poids, mais ces nouveautés sont encou- rageantes. La chirurgie baria- trique, de son côté, devient de plus en plus performante, particulièrement lorsque les patients sont bien préparés par une équipe multidisciplinaire. Les aspects psychologiques et les troubles du comporte- ment alimentaire doivent être abordés avant l’opération du bypass. Les résultats de perte de poids après l’intervention sont nettement supérieurs (30 %) lorsque les patients sont préparés sur les plans psychologique et comportemental.

L’obésité est ainsi une double maladie, métabolique et psychologique, qui se mani- feste fréquemment par des troubles du comportement alimentaire et une addiction à la nourriture. Une meilleure compréhen- sion du dérèglement hormonal impliqué permettra de traiter en même temps ces deux maladies.

Articles publiés sous la direction de

ALAIN GOLAY Service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et éducation thérapeutique du patient Département

de médecine HUG, Genève

LUCIE FAVRE Responsable de la consultation de prévention et traitement de l’obésité Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme CHUV, Lausanne

LES RÉSULTATS SONT TRÈS INTÉRESSANTS ET SE RAPPROCHENT MÊME PARFOIS

DE CEUX DE LA CHIRURGIE

BARIATRIQUE

Références

Documents relatifs

La surface d’un quadrilatère est maximum quand celui-ci est inscriptible dans un cercle.. Cette propriété résulte de la formule de Bretscheider qui donne l’aire A

S’il est facile d’imaginer la configuration de l’énoncé, sa construction effec- tive demande

Il a donc un centre de sym´ etrie qui est confondu avec O puisqu’il est le point de concours des parall` eles aux c´ eviennes ` a mi-distance entre les c´ eviennes et les hauteurs

Cela implique que nous devons être particulièrement attentifs pour aider nos patients obèses atteints de maladies psychiques non seulement à prendre leurs psychotropes, mais

Avant l’opération, nos patients ont rempli plusieurs tests psychologiques afin de déterminer leur profil psychologique : Beck Depression Inventory BDI pour la dépression (6,7),

In conclusion, a modest weight loss in overweight well controlled type II diabetic patients is associated with a significant improvement in post-prandial triglyceride excursions

Une prise en charge psychologique de plusieurs mois peut vous être proposée avant et après

Les solutions de ciblage comportemental ont été principalement réalisées par des sociétés axées sur la proposition d’outils technologiques à destination du