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La marche nécessaire vers l’option holiste des soins de santé contemporains en Côte d’Ivoirepp. 127-144.

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LA MARCHE NÉCESSAIRE VERS L’OPTION HOLISTE DES SOINS DE SANTÉ CONTEMPORAINS EN CÔTE D’IVOIRE

KOUAKOU Yao Edmond Patrice Enseignant-chercheur, Assistant à l’Université de Bouaké

BP V 18 Bouaké 01

peyk.jubile@yahoo.fr / peyk.jubile@gmail.com

RÉSUMÉ

L’être humain est complexe ; pour le comprendre et résoudre ses problèmes de santé, il faut tenir compte du triptyque corps-psychisme-environnement. Notre objectif est de montrer la nécessité d’opter pour une médecine à thérapie globale ; c’est-à-dire qui tient compte du triptyque cité plus haut. Pour atteindre cet objectif, nous avons, en plus de la recherche documentaire, administré un guide d’entretien à 25 personnes dans la ville de Bouaké.Il ressort de nos investigations que l’option biomédicale n’est plus en mesure d’assurer une prise en charge efficace ; vu que la complexité et les exigences de la vie sociale influencent fortement les populations. Il est donc nécessaire que pour des raisons d’efficacité thérapeutiques, les structures de soins optent pour l’approche holiste.

Mots-clés : Santé, corps, psychisme, environnement, holisme.

ABSTRACT

The human being is complex; To understand and solve its problems of health, we must take account of the triptych body-psyche- environment. Our goal is to show the need to opt for a medicine to holistic therapy; i.e. which takes account of the triptych body-psyche-environment. To achieve this goal, we have, in addition to the documen- tary research, administers a maintenance guide to 21 persons in the city of Bouake.

Ours investigations point at that, the biomedical option is no longer able to ensure an efficient support; given the complexity and demands of social life strongly influence the populations. It is therefore necessary that for reasons of therapeutic effectiveness, the structures of care opt for the holistic approach.

Key words: Health, body, psychic, environment, holistic.

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INTRODUCTION

La santé a une dimension holiste. C’est pourquoi elle est définie comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (OMS, 1946)1.Il découle de cette définition que l’homme recouvreessentiellement les trois dimensions (corps, psychisme et environnement social) dont il faut tenir compte nécessai- rement quand il s’agit de lui administrer une thérapie.

C’est dire donc que l’homme relève d’une complexité élevée pour autant que lui-même est une totalité, et en tant que telle, vit dans un environnement qui est lui aussi une totalité.L’homme est donc un tout, qui vit nécessairement dans le tout (environnemental) avec lequel l’interrelation est abondante et intense ; il devient donc une partie de ce tout environnemental.

Ainsi, toute médecine, qu’elle soit moderne, traditionnelle africaine, asia- tique…, doit s’inscrire dans cetteapproche holistique au risque de ne pouvoir répondre aux attentes de l’homme qui en réalité est son objet.

Mais, chez lui, des dimensions semblent déterminantes: le psychisme qui reçoit et analyse les informations, et l’environnement social d’où proviennent ces informations. Lesinformations ‘’environnementales’’ reçues, par le psychisme modifient l’organismeselon leur nature, soit agréablement, soit négativement.

Pour ainsi dire, il existe un lien fort étroit entre le corps, l’environnement social et le psychisme.

Cette étude nous conduit à porter un regard analytique sur les concepts de psychosomatique etd’environnement.

1- LES CONCEPTS DE PSYCHOBIOLOGIE ET D’ENVIRONNEMENT

1-1- Le concept de psychobiologie (et de psychosomatique)

Le rapport entre le psychisme et la biologie relève de la psychobiologie.

C’est le lien entre l’esprit et le corps. Elle se présente comme un outil de com- préhension de soi-même, de nos conflits au travers de la maladie(Le Petit Larousse, 2013).

1 Préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Confé- rence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946;

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La psychobiologie a été découverte par Dr Hamer2 aux environs de 1980.

Après avoir vécu un choc émotionnel, dans la solitude et de façon brutale, il a vu le décès de son jeune fils tué par balles, sans avoir pu communiquer son chagrin.

Quelques mois plus tard, il découvre qu’il a un cancer des testicules. C’est en se posant plein de questions qu’il a fait le lien entre le décès de son fils et sa maladie.

Par ailleurs, le terme psychosomatique qui est synonyme de psychobiologie est né dans la seconde moitié du XIX ème siècle. Sa paternité est attribuée au psychiatre allemand Heinroth (1773-1843). Ce courant visait à introduire dans le courant organiciste et expérimental de la médecine, des facteurs d’ordre psychique pour rendre compte de l’étiologie de certaines maladies.

Une maladie est dite psychosomatique lorsque celle-ci est totalement ou en partie influencée par des facteurs psychologiques, soit dans son apparition, soit dans son évolution.

Précisons que le corps et le psychisme donnent par leur jeu interactif et équilibré, un fonctionnement normal à l’être humain. Pour comprendre le mode de fonctionnementpsychosomatique, il faut retenir que « toutes les formes d’organisation sur le plan psychologique, physique et biologique, sont en fait l’expression de l’information et ses transformations » (Stonier3, 1990 : p45).

En effet, l’information représente le véritable fondement de l’être, après la matière et l’énergie, de sa stabilité, comme de sa différenciation. Elle doit passer par une série de traduction : ‘’sensation, perception, émotion, représentation, cognition, identité, comportement’’.

Mais, comment l’information reçue est traitée ?

On peut dénombrer alors,quatre systèmes d’information biologiques : sys- tèmes nerveux autonomes avec les neurotransmetteurs, le système endocrinien avec les hormones, le système immunitaire avec les cytokines, et le système vital, comme on pourrait l’appeler, avec les neuropeptides (faim, soif, sexualité, douleurs). Ces systèmes communiquent entre eux ainsi qu’avec les systèmes sociaux et génétiques.

Les systèmes de croyance influent sur le système immunitaire déprimé.

C’est ainsi qu’on peut avoir un système immunitaire déprimé (cancer), hyperactif (asthme) ou parasité (polyarthrite) par des traumatismes psychiques.

2 Dr Hamer a découvert la triade entre le Psyché, le Cerveau et le Corps (entre 1978 et 1983).

Il a écrit le livre «Summery of the New Medicine».

3 Tom TedStonier (1927-1999) était un biologiste et philosophe allemand.

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Le phénomène central de cette conception holiste de la communication est la traduction du ‘’socioculturel au psycho-cognitif, au psychocorporel et finalement au cellulo-génétique’’.

‘’Le corps humain tout entier est un réseau de systèmes d’informations imbriqués les uns dans les autres : système génétique, immunologique, hor- monal, …’’ ; entre chaque système, il faut une traduction de l’information, une émission et des récepteurs. Il faut comprendre que les échanges chimiques (les molécules messagères) représentent le premier maillon de la communication corps-psychisme avant les influx nerveux.

Les neurones de l’hypothalamus transforment ainsi l’information neurale du psychisme en molécules messagères au niveau du corps, selon un processus appelé neurosecrétion. C’est alors que les changements culturels semblent fréquemment intervenir dans l’augmentation de la survenued’affections psychosomatique(Jeammet Ph. et all, 1996:p211)

Le rôle du psychisme se mesure aussi dans les situations de rejet des greffes ; en effet, le rejet d’une greffe n’est pas seulement du ressort de l’incompatibilité du corps avec l’organe reçu ; le rejet part du processus de refus déclenché dans l’univers mental. Car, La technique de la greffe relève d’abord d’une question éthique : comment comprendre qu’on porte en soi l’organe d’un autre individu, surtout quand il est décédé ? L’inconfort mental né de cette situation met assu- rément le corps en difficulté quant à accepter l’élément étranger introduit. Car ce serait pour le vivant qui porte la greffe, synonyme d’incorporer ou d’ingérer le mort ou la mort. « Après la survenue de la mort d’un donneur et donc l’obtention d’un greffon, certains patients peuvent ressentir un sentiment de culpabilité. Enfin, d’autres tardent à s’approprier cet organe qu’ils considèrent comme étranger »4 (http://www.doctissimo.fr).

1-2- Le concept d’environnement

L’environnement dans lequel vivent les êtres humains sont de deux ordres ; sans se dissocier, ils s’imbriquent tout en s’influençant l’un et l’autre. En effet, ce sont l’environnement naturel et l’environnement social;

Les hommestirent en effet des milieux dans lesquels ils évoluent, l’ensemble des ressources nécessaires à leur survie: l’airdont ils ne peuvent se passer pendant plus de quelques minutes, l’eau dont ils ne peuvent se passer pendant

4 Témoignage de Christine Boisriveaud, psychologue clinicienne au centre de transplantation rénale de l’hôpital Edouard Herriot à Lyon.

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plus de quelques jours et la nourrituredont ils nepeuvent se passer pendant plus de quelques semaines, et enfin les matériaux dont ils ont besoin pour leur activité quotidienne (Michel Petit et Ghislain de Marsily, 2013). Mais, avec l’industrialisation et l’urbanisation qui ne cessent de gagner du terrain dans toutes les parties du monde, les ressources environnementales sont gravement entamées, mettant ainsi en péril la vie humaine.

C’est pourquoi, on associe souvent la notion d’environnement à celle de développement durable. Cette dernière expression désigne un concept qui, dans une perspective à long terme, consiste à assurer le développement et l’amélioration du bien-être des hommes, sans imposer aux milieux naturels des altérations dont pourraient pâtir les générations ultérieures. Autrement dit, le concept cherche à concilier les dimensions du développement économique et social avec celles de l’environnement.

Pour être concret et précis sur la question environnement-santé, nous pouvons évoquerl’affaire ‘’Probo Koala’’ survenue en Côte d’Ivoire en 2006. En effet, ce fut un navire dénommé Probo Koala qui a créé une catastrophe environnementale en déversant au port d’Abidjan 581 tonnes de déchets toxiques (un mélange de pétrole, sulfure d’hydrogène, phénols, soude caustique et de composés orga- niques sulfurés). Ces derniers, répandus à divers endroits de la ville d’Abidjan, ont provoqué des émanations de gaz mortels. 17 personnes y trouvent la mort ; des dizaines de milliers de personnes sont intoxiquées : 43 492 casd’empoisonnement confirmé et 24 825 cas probables (Greenpeace et Amnesty International, 2012)5.

Si l’environnement naturel influence notre santé, l’environnement social en fait autant.

L’environnement social d’un individu comprend ses conditions de vie et de travail, son niveau de revenus, son bagage éducatif et les groupes sociaux dont il fait partie. Chacun de ces facteurs influe sur la santé de la personne: ceci dit, globalement, les différences entre les environnements sociaux des pays et à l’intérieur des pays, créent de grandes disparités en matière de santé.Ainsi, l’espérance de vie et les indices de maladie varient suivant l’éducation que la personne a reçue, le type de travail qu’il exerce (son métier) et les revenus qu’il reçoit chaque mois.(http://lesdefinitions.fr/environnement-social).

Pour corriger quelque peu les disparités, les organismes gouvernementaux élaborent de nombreux plans dans le but d’améliorer l’environnement social ;le

5 Greenpeace et Amnesty International citaient ainsi l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP) de Côte d’Ivoire.

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souci étant d’offrir des conditions propices au développement intègre de l’indi- vidu. Parmi les objectifs auxquels se proposent ces mesures, nous retiendrons la création d’emplois, l’amélioration de la qualité et la sécurité dans le lieu de travail, la massification de l’accès aux prestations sociales et l’augmentation du financement pour aider les régions les plus pauvres.

En Côte d’Ivoire particulièrement, depuis 2011, les autorités politiques, en l’occurrence la Première Dame, à travers sa Fondation ‘’ Children of Africa’’, mène de nombreuses actions pour améliorer les conditions de vie des couches sociales les plus vulnérables dont les femmes et les enfants.

En exemple, les coopératives et groupements de femmes du département d’Agbovilleont reçu de la Première Dame, Madame Dominique Ouattara, le Samedi 24 Mai 2014, à la place Henri Konan Bédié d’Agboville des biens ; biens pouvant leur permettre d’optimiser leur vie socio-économique par la création d’activités génératrices de revenus. Elle leur a offert : 5.000 pagnes ; 500 bassines ; 50 machines à coudre électrique ; 25 casques de coiffure ; 25 lave-têtes pour salon de coiffure et 50 meubles de rangement pour salon de coiffure. Aussi : 10 machines à coudre ; 10 meubles de rangement de salon de coiffure ; 02 ordinateurs complets de bureau ; 02 imprimantes ; 02 tables informatiques ; 02 congélateurs ; 02 réfrigérateurs ; 02 grandes cuisinières à gaz, au foyer féminin(http://www.childrenofafrica.org).

Encore, faut-il parler des rapports sociaux c’est-à-dire des rapports que l’individu entretient avec les autres ; rapports qui sont tout aussi déterminants quant à ses impacts sur l’individu.Chacun de nous est en relation directe ou indirecte avec les personnes qui l’entourent. Relations d’interdépendance puisqu’ aucune personne ne peut prétendre se suffire à elle-même dans aucun domaine (Maccio, 1997 : pp16-17).Mais, faut-il le dire, l’état de notre équilibre est fonction de la nature des rapports que nous élaborons avec les autres : quand les rapports sociaux sont bons, notre santé est bonne ; quand les rapports sociaux sont mauvais, notre santé surtout mentale est tout aussi mauvaise : dépression, anxiété, …

Enfin, évoquons l’habitat d’une façon singulière ;il détermine à une échelle beaucoup plus grande notre santé ; car, nous passons au moins douze heuresde la journée, dans notre maison habitation.L’habitat assure différentes fonctions : protéger ses occupants, les mettre en sécurité, assurer leur intimité, permettre le développement personnel et social des membres de la famille, contribuer à leur hygiène et à leur santé.Nous passons de plus en plus de temps à l’inté- rieur des locaux, d’où un intérêt croissant pour l’impact de la qualité de l’air intérieur sur la santé.

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Pour diverses raisons (mauvaise conception, aménagement inadapté, dégradation du bâtiment et des équipements, manque d’entretien, sur-occupa- tion), le logement peut ne plus remplir certaines de ses fonctions, notamment en matière d’hygiène et de sécurité.(www.habitat-santé.org).

Pour ainsi dire, l’environnement intégrant l’individu, devient avec ce dernier une même entité. L’environnement est donc une variable à prendre en compte quand il s’agit de la problématique de la santé.

2- La théorie holiste

L’holisme6 est une théorie selon laquelle l’homme est un tout indivisible qui ne peut être expliqué par ses différentes composantes, physique, physiologique, psychique, considérées séparément (Le Petit Robert, 2013). Dans ce modèle, la maladie est fonctionnelle, elle ne correspond pas à une lésion organique mais à une rupture d’équilibre. Elle est endogène, elle ne vient pas de l’extérieur mais est liée à l’histoire de l’individu. Elle est considérée comme bénéfique car elle permet la prise de conscience du déséquilibre par l’individu. La maladie a dans cette vision un sens.

Or, dans le modèle biomédical, les maladies sont des entités indépendantes de la personne. Le médecin doit donc s’intéresser à la maladie, indépendam- ment de la personnemalade. Le chirurgien est une illustration parlante de ce modèle de maladie : il ôte la tumeuret le malade guérit.

Dans la perspective holiste, ce qui importe le plus c’est la personne malade avant la maladie elle-même. La maladie n’est pas une réalité biologique (ou pas seulement) mais le résultat d’une interaction entre le biologique et la manière de réagir du patient.

Ceci dit, la théorie holiste est une désapprobation du modèle biomédical. Ivan Illich (1974)7 le confirme : «elle masque les causes profondes de leurs maladies, qui sont sociales, économiques et culturelles. Prétendant soulager toutes les souffrances et angoisses, elle oublie que, en dernière analyse, les individus sont ravagés dans leur corps et leur psychisme par le mode de vie. La médecine, en les aidant à supporter ce qui les détruit, contribue finalement à cette destruction.».

6- Le holisme vient du grec ancien holos signifiant «la totalité, l’entier». Émile Durkheim est sou- vent associé à l’holisme par la valorisation de l’explication sociale et par l’analyse de ce qu’il nomme le collectif.

7- Ivan Illich a publié un essai en 1975 :Némésis médicale. L’expropriation de la santé. Certaines de ces thèses ont été publiées en 1974 par Le Nouvel Observateur.

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Encore, il choque. «Car, plus encore que la vitesse, que l’école, que les méga-outils de la méga-industrie, la médecine est une vache sacrée. De tous les instruments de notre normalisation sociale et de notre dépossession de nous-mêmes, la médecine (…) est celui que nous revêtons des plus grands prestiges.Professionnels ou profanes, n’attribuons-nous pas couramment à la médecine l’élévation rapide de l’espérance de vie : vingt ans à l’époque du Christ, vingt-neuf ans en 1750, quarante-cinq ans en 1900, soixante-dix ans aujourd’hui ? N’attribuons-nous pas couramment à Pasteur et à Koch, aux vaccins, à la chimiothérapie et aux antibiotiques la régression des maladies infectieuses et la progression de la longévité ? Ne tenons-nous pas pour évident que l’état de santé d’un peuple dépend du nombre de médecins et de lits d’hôpital dont il dispose, de la quantité de soins et de médicaments qu’il consomme ? Eh bien, tout cela est faux : l’efficacité curative de la médecine est et a toujours été réduite. Il est temps de la remettre à sa place. ».

Laplantine(www.livre.fnac.com) est plus précis en prenant l’exemple du cancer: «Mais une approche purement biomédicale serait insuffisante. Car la patiente n’est passeulement atteinte d’un cancer. Cette maladie a de multiples conséquences sur sa viesociale, affective, psychologique. La patiente donne peut être un sens, une explication à cequi lui arrive. Une approche holiste vient donc, en complément, prendre en charge non plusla maladie mais la personne porteuse de la maladie.».

Winkelstein et French (1970 :p113) sont encore plus critiques en évoquant le facteur environnement: «Les maladies, finalement, apparaissent et dispa- raissent en fonction de facteurs tenant au milieu, à l’alimentation, à l’habitat, au mode de vie, à l’hygiène. Ainsi, la disparition du choléra et de la typhoïde, la quasi-disparition de la tuberculose, de la malaria, de la fièvre puerpérale sont dues non pas aux progrès de la thérapie mais au traitement de l’eau potable, à la généralisation des égouts, à de meilleures conditions de travail, de logement et d’alimentation, à l’assèchement des marais, à l’emploi de savon, de ciseaux et de coton stériles par les sages-femmes et les accoucheurs. Des médecins ont contribué au développement de ces pratiques préventives ; mais elles n’ont acquis toute leur efficacité que lorsque l’hygiène et l’asepsie (comme d’ailleurs la contraception) cessèrent d’être des techniques médicales pour devenir les conduites de tout le monde. Ce n’est pas la médecine qui assure la santé mais l’hygiène au sens originel : l’ensemble des règles et des conditions de vie.».

Encore, pour corroborer ces propos, Vera Cordeirorevèle : «les problèmes de santé allaient de pair avec les problèmes sociaux. Cette équation vaut aussi

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pour le développement économique et la protection de l’environnement : les entrepreneurs sociaux s’aperçoivent qu’ils ne peuvent traiter une seule donnée du problème en ignorant les autres »(David Bornstein, 2005 : p141).

Aussi, Stewart (1971 :p103-121) écrit-il :« Même dans la presque totalité des pays sous-développés, l’amélioration de l’état de santé a été obtenue presque entièrement par l’amélioration de l’hygiène publique ; la distribution accrue de soins médicaux n’y a joué qu’un rôle marginal, si tant est qu’elle en ait joué un… Le fait que, depuis deux décennies, l’espérance de vie ne progresse plus guère aux Etats-Unis et qu’elle est plus élevée dans plusieurs pays où la médecine est d’un niveau très inférieur à la nôtre, suggère une productivité très faible de notre système de soins.».

Nous voulons dire pour finir, que la théorie holisteest fortement humaniste pour autant que l’histoire de viede l’individu contribue à comprendre ses pro- blèmes et à les traiter ; le corps, le psychisme, et le milieu de vie qui entrent dans un processus informationnel forment un tout inséparable de sorte que la guérison n’est possible par unseul.De ce qui précède,il découle que la nécessaire interrelation que l’homme entretient avec son environnement tire essentiellement sa substance de l’esprit.

3-DISCUSSION

Nousnous référons ici à la dimension psychosomatique pour attester que le corps ne doit pas être le seul objet de traitement, tout en montrant que le corps et le psychisme peuvent individuellement générer ou être le support de maladies.

Nous admettons que l’être humain est une entité composée du soma et de la psyché ; ces deux dimensions étroitement liées, fonctionnent dans un mode complémentaire qui maintient l’individu en bonne santé.Lorsque le fonction- nement du complexe ‘’soma-psyché’’ connaît une rupture, c’est l’individu qui physiquement en ressent les symptômes.

Mais, tout en adhérant à la théorie psychosomatique, faut-il pour autant s’enfermer dans une ‘’psychosomatisation’’ absolue ? Autrement dit, faut-il expliquer toute maladie par cette théorie ? De sa genèse à sa manifestation physique ?

Analysons ce fragment de texte : «toute maladie relève à la fois de l’esprit et du corps et toute thérapeutique est, de ce fait, de la médecine psychosomatique.»(Deschamps, 1992 : p16)

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Cet auteur est convaincu que la survenue d’une maladie, n’importe laquelle, est de nature d’une part psychique, et d’autre part biologique. C’est une perspec- tive psychosomatique absolue. C’est dire qu’aucune maladie n’est seulement organiciste ; c’est un blâme qui est infligé ainsi à la médecine occidentale qui jusqu’ici explique la maladie par un procédé fondamentalement biophysiolo- gique. D’ailleurs, même quand la médecine reconnaît qu’une maladie donnée est d’origine psychique comme l’ulcère gastrique, la thérapie prescrite est médicamenteuse (expérience personnelle);

Pour Deschamps, situé aux antipodes de la pratique biomédicale, la réponse à la maladie doit naturellement viser à la fois l’esprit et le corps.

Si ce deuxième pan de son idée rencontre notre entière adhésion, le premier qui concerne la survenue de la maladie, quant à lui, nous emmène à émettre quelques réserves.

Ainsi, nous demandons-nous : toute maladie relève-t-elle à la fois de l’esprit et du corps ? Autrement dit, l’esprit et le corps ne peuvent-ils pas séparément provoquer une maladie ?

Notre réflexion sur cette interrogation va tenir compte de deux pathologies : le vih/sida et l’ulcère gastrique.

3-1- Le corps comme support premier du sida

Le sida qui est le syndrome de l’immuno-déficience acquise est une maladie provoquée par le virus de l’immunodéficience humaine (Vih) ; Lorsqu’une per- sonne est infectée par ce virus, celui-ci va détruire progressivement certaines cellules qui coordonnent l’immunité (les lymphocytes T4 qui défendent l’orga- nisme contre les microbes). D’où le développement des infections opportunistes comme la tuberculose, la toxoplasmose, etc.Levirus se transmet d’un individu à l’autre par les rapports sexuels, le lait maternel, lors de l’accouchement …;

il peut se transmettre aussi lors des transfusions sanguines si le sang est contaminé. (www.sida-info-service.org)

Mais, de l’introduction du virus dans le sang, jusqu’à l’apparition des symptômes, il y a une période d’incubation qui passe inaperçue ; c’est-à-dire que l’individu infecté ignore tout le processus de ‘’maladisation’’ ; Jusqu’à ce qu’un jour, il ressente les symptômes liés aux infections opportunistes. A ce niveau, quel rôle peut jouer l’esprit ? Comment l’esprit peut-il interférer quand l’individu ignore même qu’il a été contaminé, encore moins pendant la période d’incubation ? De notre avis, c’est lorsque l’esprit réalise un évènement, qu’il peut interférer et produire les effets physiques y afférents.

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Le support du vih et de ses manifestations à la source, n’est rien d’autre que le corps. Toutefois, reconnaissons que dès qu’un individu a connaissance qu’il est infecté du virus, l’esprit le réalisant ainsi, met en jeu tout le système émotionnel ; ce qui ajoute à la manifestation physique, la manifestation psychique (dépressions, angoisses…); le sida devient alors psychosomatique. Nous voulons dire que le sida ne devient psychique qu’après le déclenchement du processus biophysio- logique marqué par certains symptômes. Mais, faut-il le dire, la manifestation psychique du sida est forte, d’autant plus que l’incurabilité qui suggère l’idée de mort, avec son corollaire de stigmatisation et de rejet provoquent chez la per- sonne qui en est atteinte, de vives émotions négatives : la peur, l’angoisse, etc.

qui en réalité, constituent les facteurs déclenchant des infections opportunistes8.

3-2- La dominance du psychisme dans la survenue de l’ulcère gastrique

Quant à l’ulcère gastrique, la posture en est autrement : il peut survenir à partir des situations de stress9(Jeammet et all,1996 : p 205). Et la médecine le reconnaît.

L’ulcère, sur ce principe, est d’origine psychique, et prend la dimension somatique par la suite. Quel est le processus ?

L’adrénaline et la noradrénaline sont des hormones secrétées par l’axe sympathique et l’axe corticotrope. Ces deux hormones sont responsables de la plupart des réponses immédiates à l’agression (tachycardie, augmentation de la pression artérielle, vasodilatation musculaire, hyperglycémie par glyco- génolyse, augmentation de la thermogénèse, etc…). Les catécholamines qui constituent la famille de ces deux hormones sont stockées dans les cellules entérochromaffines de la médullo-surrénale et dans les vésicules des termi- naisons nerveuses sympathiques : elles sont ainsi immédiatement libérées en situation de stress, avec un pic sécrétoire deux minutes après le stimulus (Jeammet et all, 1996 : p 207). Le stress suscite également la sécrétion d’en- zymes qui rongent la muqueuse de l’estomac, d’où l’ulcération des viscères.

L’ulcère gastrique est donc l’érosion des muqueuses de la paroi de l’estomac ou du duodénum. L’hyperacidité gastrique est à l’origine de cette érosion. On peut comprendre que l’origine de l’ulcère, étant les situations de stress, il est plus psychique que physique.

8- Luc Montagnier au cours d’une interview pour la revue Bio-énergie n° 27: « le système immu- nitaire lui-même est affaibli par les problèmes de stress psychologique ».

9- Etait déjà utilisé par les Anglais au XVII è siècle pour signifier l’adversité ou le malheur.

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Mais quant à la thérapeutique, dans l’un comme dans l’autre cas, il y a lieu d’envisager nécessairement un procédé qui prenne en compte et l’esprit, et le corps ; car il s’agit d’atteindre un but : la guérison complète de l’individu. Ici, le médicament ne suffit pas, il faut orienter le psychisme vers un avenir meilleur au présent ; il faut le débarrasser des éventuels doutes et angoisses ; il faut l’aider à optimiser la vie.

Le malade, quelle que soit sa maladie, doit recevoir une double thérapeutique : la thérapeutique du médicament et la thérapeutique du soutien émotionnel.

En un mot, l’ulcère gastrique et le sida ne sont pas générés, ni vécus au même titre. La participation et la réaction du corps sont importantes dans les deux catégories de maladie ; mais l’esprit, n’est pas toujours présent lors de la genèse de la maladie, et ne participe pas toujours avec la même intensité.

Au plan thérapeutique, quel que soit le type de maladie, l’approche utilisée se doit d’être psychosomatique, c’est-à-dire qu’elle doit tenir compte de la dimen- sion ‘’soma’’ et de la dimension ‘’psyché’’ ; cette dernière qui emmagasine les informations venant de l’environnement.

4-TRAITEMENT DES DONNÉES DE L’ENQUÊTE

Pour donner une assise empirique à l’étude, nous avons mené une enquête auprès de 25 personnes dans la ville de Bouaké : 13 malades ambulatoires au Centre Hospitalier et Universitaire (CHU), 10 autres parmi les étudiants de l’université et 2 professionnels de la santé(1 médecin et 1 assistant social).

A la question de savoir : ‘’Que pensez-vous des prestations de la médecine moderne aujourd’hui ?’’,les enquêtés ont donné leur avis en tenant compte de leurs expériences:

«… Les médecins pensent que ce sont les médicaments seulement qui soignent ; ils doivent nous apaiser par leur parole ; et puis, les médecins nous font trop dépenser alors qu’on n’a pas d’argent ;c’est pourquoi on continue d’aller chez les guérisseurs ; s’il y avait des gens à l’hôpital qui connaissaient bien l’homme, on les consulterait…» ;

«… La médecine est bien. Elle nous aide à soigner beaucoup de mala- dies ; mais ce n’est pas suffisant, les médecins ne passent pas assez de temps avec les malades pour leur donner des conseils. Certainsreçoivent mal les malades,sont insolents et arrogants ; au lieu de soigner, ils accablent les malades…» ;

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«… Il n’y a pas de soins à domicile ; il y a des choses à la maison qui provoquent les maladies ; il faut que les infirmiers partent où ils habitent pour savoir ce qui les rend malades ; comme çà, ils pourront bien les soigner… » ;

«… Il y a des gens qui tombent malades parce qu’ils ont fait palabre avec leurs parents ou quelqu’un ; là là, s’il n’y a pas des clairvoyants à l’hôpital, comment on peut être délivré ?Ce n’est pas tout le monde qui peut aller chez les marabouts dans le quartier; s’il y a des personnes comme ça à au CHU, elles vont nous aider ...» ;

«… Ils ne sont même pas paternalistes, les agents de santé ; on a aussi besoin de leur amour ; il faut qu’il y ait des prêtes au CHU pour aider les malades, eux au moins, ils savent comment prendre les gens …» ;

«… Les médecins et les infirmiers ne sont pas complets ; pendant leur formation ils doivent recevoir des cours de psychologie. Ou bien, ils doivent travailler avec les psychologues ; ils doivent connaître bien l’homme pour bien le soigner … » ;

«… Il y a des maladies que les blancs ne peuvent pas soigner ; on doit faire un bureau pour les guérisseurs etles féticheurs,au CHU ; ils vont travailler avec les médecins…» ;

Sur la question des déterminants sociaux et environnementaux de la santé, deux tendances majeures se dégagent: 21 personnes pensent que la santé d’un individu peut être influencée par les situations vécues et au milieu où vit ce dernier ; quant aux 4 autres, elles sont sans réponses précises sur le sujet. Nous avons recueilli des témoignages rangés en fonction de la qualité de l’évènement:

- L’évènement est favorable, et ainsi favorise un état de bien-être ; c’est l’exemple de monsieur Konan P. qui a souffert de fortes céphalées pendant quatre ans ; mais depuis deux ans qu’il a obtenu un emploi, sa santé est par- faite ; mademoiselle Kouyaté A, elle, ne ressent plus les palpitations cardiaques depuis le règlement du conflit entre elle et son mari.

- L’évènement est défavorable et génèreune situation dedépression ; et cette dépressiona des répercussions sur le corps, traduits en terme de maladie.

monsieur Nandè K., étudiant, nous a informé qu’il traine un ulcère gastrique suite aux nombreux problèmes de subsistance vécus pendant les années scolaires passées loin des siens.

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Aussi, évoquant la crise militaro-politique vécue par la Côte d’Ivoire et qui a duré toute une décennie,monsieur Goli A., policier à la retraite,soutient-il que plusieurs personnes, ayant vu tous leurs biens, acquis de hautes luttes durant leur vie professionnelle, pillés, ou pis, ayant vu leurs proches assassinés, n’ont pu en supporter la douleur morale ; elles ont soit perdu la vie, soit développé une maladie comme l’hypertension. Perte de vie ou maladie, ce ne sont que les conséquences d’une incapacité à supporter les évènements douloureux liés à la guerre.MonsieurGoli A. déclare: «mes deux villas ont été détruites par les rebelles pendant la guerre à Bouaké ; j’ai alors piqué une crise d’hypertension dont je porte actuellement les séquelles10 ».

- L’évènement n’a aucun effet, parce que n’ayant aucun sens pour l’indi- vidu ; ou alors l’évènement est tragique, mais l’individu s’est donné les forces mentales pour en endiguer les effets néfastes. A cet effet, le jeune Koné S., ex-instituteur, affirme : « j’ai la peau dure comme celle de l’éléphant, car aucun évènement ne peut me terrasser ; j’ai passé deux ans en prison, de 2007 à 2009 ; mais là-bas, je grossissais et me voici aujourd’hui».

Les données recueillies auprès des personnes enquêtées nous permettre de dire que les patients ont des attentes qui sont au-delà des soins médicaux ; en effet, leurs besoins sont d’ordre moral, spirituel, financier. Pour eux, les médecins et autres agents de santé doivent collaborer avec d’autres compé- tences capables de prendre en charge les préoccupations des patients qui dépassent les limites des médecins.

5-DE LA NÉCESSITÉ DE CHANGER DE PARADIGME : DU TRAITEMENT DE LA MALADIE AU TRAITEMENT DE L’HOMME

La santé et les conditions sanitaires dans lesquelles vit l’individu vont de pair. Le traitement hospitalier tel qu’il est envisagé aujourd’hui, en ignorant la pauvreté et les conditions de vie des familles, est un faux traitement (Bornstein, 2005 : p141).

En se limitant à l’aspect biologique des maladies, la médecine occidentale prive les malades d’autres façons d’envisager la maladie et même d’en guérir.

La vision sectaire du soin thérapeutique doit céder au profit de la vision globale qui prend en compte tout l’être.

Vu les différentes expressions des personnes enquêtées, nous pouvons affirmer que le psychisme est le centre de commande de l’existence humaine.

10- Monsieur Goli A. est hémiplégique, suite à une crise d’hypertension survenue en 2004.

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Le psychisme capte et traite les informations reçues de l’environnement, ce qui lui permet ensuite de déterminer l’état du corps. Ainsi donc, le psychisme est l’interface entre l’environnement et l’être.

Il semble clair que les informations reçues par le psychisme sont fonction de la nature des évènements en déroulement dans l’environnement ; ces informations, selon leur contenu vont générer des états organiques soit de bien-être, soit de mal-être.

L’homme est fondamentalement global, un tout complexe : le binôme corps-esprit, se situe dans un environnement avec lequel il est en constante interaction ;cet environnement est lui aussi global (historique, économique, social, politique, culturel…) et affecte l’homme d’une manière très variée.

C’est dire que la médecine moderne doit changer d’approche ; elledoit traiter l’homme plutôt que la maladie.

Pour ce faire, la lutte pour le bien-être de l’homme dans nos pays africains et particulièrement en Côte d’Ivoire,doit se faire dans un cadre pluridisciplinaire regroupant : les médecins, les psychologues, les socio-anthropologues, les prêtes, les imams, les magico-religieux, les tradi-praticiens, etc.

6- L’ÉCOUTE S’IMPOSE COMMEUNE THÉRAPIE ET DOIT ÊTRE INSTITUTIONNALISÉE

L’écoute active est un concept crée par CARL Rogers11. Elle est aussi appelée écoute bienveillante. Selon CARL Rogers, l’écoute consiste à mettre en mots les émotions et sentiments exprimés de manière tacite ou implicite par le malade. Les mots en effet, constituent les éléments d’agrégats émotionnels ; parler ressemble donc à un ‘’drainage’’ des émotions et conflits internes accumulés et vécues. Par elle, l’on peut faire une cartographie des problèmes, des besoins et d’approches d’aides.C’est pourquoi, dit Childline (Bornstein, 2005 : p221): «l’écoute est à mon sens l’une des principales qualités des organisations innovantes. Celles-ci mettent en place des systèmes et des directives qui favorisent l’écoute de leurs clients et ne laissent pas cet aspect de leur travail au hasard. ».

Elle permet le contact entre un individu en situation de besoin (le malade) et un autre qui se présente comme un ‘’messie’’ ; ce dernier, marqué par l’humilité, se met au niveau du premier à l’effet de pouvoir ‘’drainer’’ des informations utiles pour les soins.

11- Carl Rogers (1902-1987) est un psychologue humaniste nord-américain.

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Selon Mr. D. O12, l’écoute est une technique d’accompagnement qui permet lors de l’entretien d’aide, d’extirper l’individu de ses difficultés émotionnelles et de lui donner une force mentale capable de surmonter et affronter les maladies et autres situations difficiles. L’écoute donne à la personne en détresse, des outils lui permettant non seulement d’extérioriser ses souffrances, mais aussi de se sentir au terme de l’entretien, capable de sa propre délivrance ; l’individu doit savoir que le processus de guérison part de lui, et il doit pouvoir s’y inscrire.

Quant à Mr. S. D. : « l’écoute est pour nous un outil qui nous permet de circonscrire et comprendre les problèmes des patients. Mais, nos prestations se limitent au domaine médical, c’est là que nous sommes compétents ; on ne peut pas faire plus parce qu’il y a de longues files de malades ; si nous vou- lons recueillir tous leurs problèmes familiaux, sociaux et autres, nous serons énormément épuisés et les malades qui attendent seront encore plus épuisés.

D’ailleurs on ne peut pas entrer dans ces domaines-là, on n’est pas là pour ça, même si c’est important de le faire. Je crois qu’il y a des personnes bien placées pour le faire. (…) Le monde évolue, l’hôpital aussi doit évoluer. Si des gens ont la capacité de nous aider à soigner les malades, qu’ils viennent nous aider ! Notre souhait, c’est que les patients guérissent. »

CONCLUSION

L’homme est complexe, et toute thérapeutique qui lui est administrée exige d’être tout aussi complexe. En un mot, les soins donnés à un malade doivent tenir compte du triptyque corps-psychisme-environnement social. Cela dit, la médecine, qu’elle qu’en soit le type, doit elle-même être capable de satisfaire les besoins de santé des populations, en tenant compte de ces trois dimen- sions de l’homme. Pour ce faire, la maladie ne doit plus être le seul objet de la médecine, mais l’homme dans sa réalité totale. Car,si la maladie peut naître ou s’amplifier à partir du déséquilibre du complexe ‘’corps-psychisme-envi- ronnement’’, la guérison peut aussi provenir de son équilibre.

Aussi, pourrait-on envisager que l’hôpital soit le lieu d’une collaboration interdisciplinaire : médecins et autres agents de santé, spécialistes des sciences humaines : psychologues, sociologues, anthropologues ; ainsi que des prêtes, pasteurs et imams ; les non médicaux pourraient intervenir en tant qu’auxiliaires et aideraient à optimiser les résultats de la prise en charge.

12- Mr D. O.et Mr. S. D. sont respectivement assistant social et médecin au CHU de Bouaké.

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Références

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