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L'expérience interdisciplinaire à l'Ecole doctorale lémanique en Études genre

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L'expérience interdisciplinaire à l'Ecole doctorale lémanique en Études genre

PARINI, Lorena

Abstract

L'École doctorale lémanique 1 en Études de Genre (EDL-EG) a commencé ses travaux en avril 2002. Partie prenante d'un projet suisse financé par la Confédération qui se développe sur 4 sites universitaires (Bâle,Zurich, Berne /Fribourg et Lausanne /Genève), l'EDL-EG vise différents objectifs. De manière générale, elle doit aider à la réalisation de thèses sur les rapports sociaux de sexe. Plus précisément, elle offre un soutien scientifique,logistique et financier par l'octroi d'un certain nombre de bourses d'études. Indirectement, elle favorise également l'accès des femmes au doctorat car, pour l'instant, la totalité des doctorantes inscrites sont des femmes. Notre école est un exemple d'interdisciplinarité : nous accueillons 17 doctorantes qui toutes réalisent des thèses dans le domaine de l'analyse des rapports sociaux de sexe mais dont les disciplines d'ancrage sont très diverses. Les directrices et la coordinatrice de ce programme sont ainsi constamment confrontées au problème de l'interdisciplinarité qui doit être pris en compte lors de la préparation et du choix des programmes de [...]

PARINI, Lorena. L'expérience interdisciplinaire à l'Ecole doctorale lémanique en Études genre.

Nouvelles Questions Féministes , 2004, vol. 23 / 1, p. 25-30

DOI : 10.3917/nqf.231.0025

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:107032

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Lorena Parini

Editions Antipodes | « Nouvelles Questions Féministes »

2004/1 Vol. 23 | pages 25 à 30 ISSN 0248-4951

ISBN 2940146403

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2004-1-page-25.htm --- Pour citer cet article :

--- Lorena Parini, « L’expérience interdisciplinaire à l’école doctorale lémanique en Études Genre », Nouvelles Questions Féministes 2004/1 (Vol. 23), p. 25-30.

DOI 10.3917/nqf.231.0025

---

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L’École doctorale lémanique1 en Études de Genre (EDL-EG) a com- mencé ses travaux en avril 2002. Partie prenante d’un projet suisse financé par la Confédération qui se développe sur 4 sites universitaires (Bâle, Zurich, Berne / Fribourg et Lausanne / Genève), l’EDL-EG vise différents objectifs. De manière générale, elle doit aider à la réalisation de thèses sur les rapports sociaux de sexe. Plus précisément, elle offre un soutien scien- tifique, logistique et financier par l’octroi d’un certain nombre de bourses d’études. Indirectement, elle favorise également l’accès des femmes au doc- torat car, pour l’instant, la totalité des doctorantes inscrites sont des femmes. Notre école est un exemple d’interdisciplinarité : nous accueillons 17 doctorantes qui toutes réalisent des thèses dans le domaine de l’analyse des rapports sociaux de sexe mais dont les disciplines d’ancrage sont très diverses. Les directrices et la coordinatrice de ce programme sont ainsi constamment confrontées au problème de l’interdisciplinarité qui doit être pris en compte lors de la préparation et du choix des programmes de for- mation. La revue NQF m’a demandé de faire part de cette expérience pour ce numéro organisé autour de l’interdisciplinarité. Les quelques points abordés dans ce texte sont le fruit de la discussion constante que nous avons au sein de l’équipe qui coordonne le programme de l’EDL-EG autour de ces problématiques, de mon expérience personnelle et des réflexions menées en vue d’améliorer le contenu pédagogique des enseignements dis- pensés par l’EDL-EG.

Contexte et interdisciplinarité

Tout d’abord quelques remarques s’imposent sur les spécificités du tra- vail de thèse et son rapport à l’interdisciplinarité, car on ne peut parler d’interdisciplinarité que dans le contexte singulier au sein duquel elle s’exerce. Le chemin d’une thèse est particulier. Chacune des doctorantes

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L’expérience interdisciplinaire à l’école doctorale lémanique en Études Genre

Lorena Parini

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1. La direction est assumée par la Professeure Thanh-Huyen Ballmer-Cao pour Genève, par la

Professeure Sylvie Durrer pour Lausanne et la coordination par l’autrice de cet article.

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disciplinaires, de la rencontre d’une équipe multidisciplinaire autour d’un problème commun qu’il s’agit de conceptualiser et d’analyser. Au contraire, à partir d’un intérêt commun pour l’analyse des rapports sociaux de sexe, chaque doctorante réalise un travail personnel.

Deuxièmement, certaines de nos doctorantes réalisent des thèses dans une discipline mais avec une orientation études de genre : qui en sociologie, qui en linguistique, qui en histoire des religions, qui en science politique, etc. alors que d’autres réalisent des thèses en « Études de Genre » (possibilité offerte pour le moment à Genève uniquement).

Ces dernières ont également des affiliations disciplinaires, car toutes ont suivi des parcours universitaires classiques. Au vu des contraintes dues au type de travail que constitue une thèse de doctorat, nous nous trouvons dans la situation où l’interdisciplinarité est une condition imposée par la force des choses, mais elle n’est pas l’objectif principal de l’engagement des doctorantes. Si, du point de vue pédagogique et organisationnel, les responsables ne prennent pas en compte cet aspect, on risque de disperser une grande quantité d’énergie pour des résultats plutôt minces. L’EDL-EG se confronte par conséquent à l’hétérogénéité des approches et des affiliations épistémologiques ou méthodologiques qui se complique de surcroît par une exigence disciplinaire forte que chaque doctorante doit avoir par rapport à sa formation d’origine. La diversité des approches scientifiques est grande : certaines travaillent au niveau macro, d’autres au niveau micro ; les une recourent à l’ana- lyse conversationnelle, d’autres font usage de documents, d’autres encore réalisent des entretiens. La grande hétérogénéité des sujets et des méthodes d’analyse force les organisatrices à naviguer sans cesse entre le pointu et le large, le spécialisé et le général. En effet, ce n’est pas parce que l’on a une « approche genre », domaine transversal par excellence, que tous les sujets constituent autant de points d’intérêt pour les doctorantes qui sont, elles, plutôt focalisées pour plusieurs années sur un aspect particulier de l’analyse des rapports sociaux de sexe.

En résumé, les contraintes majeures de l’EDL-EG par rapport aux enjeux de l’interdisciplinarité consistent à faire coexister des demandes diverses des participantes correspondant à leur formation de base et aux visées de leur thèse tout en développant un point de vue interdisci- plinaire sur les rapports sociaux de sexe. L’un des enjeux principaux pour les organisatrices de l’EDL-EG est donc celui d’expérimenter des stratégies pédagogiques qui permettent d’aider à la réalisation de thèses dans des disciplines spécifiques (linguistique, science politique, sociolo- gie, histoire, etc.) tout en abordant de façon pointue la notion de genre et les problématiques qui s’y rattachent.

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Trois thématiques interdisciplinaires

Bien que l’interdisciplinarité soit « subie » et non choisie, comme je l’ai dit plus haut, elle ne présente pas moins des avantages que l’EDL-EG doit être capable de rendre visibles et de développer. Malgré des éléments met- tant en exergue les spécificités de l’EDL-EG et les difficultés de la pratique de l’interdisciplinarité dues essentiellement aux conditions institution- nelles dans lesquelles doivent fonctionner les doctorantes, je crois que nous pouvons travailler en commun sur au moins trois aspects de la recherche. Ces problématiques communes traversent les différents thèmes de recherche. Même si elles ne constituent pas le cœur des thèses, elles nourrissent un terrain commun qui sert de support aux réflexions sur les rapports sociaux de sexe.

a) Histoire du mouvement féministe

Les études féministes et de genre sont intimement liées aux mouve- ments sociaux qui ont pris la parole dans l’espace public. Jadis les suffra- gettes, plus tard les mouvements de libération des femmes, ont élaboré des éléments de protestation autour de ce que l’on appelait la « condition fémi- nine », qui constituent encore actuellement autant des points de départ de la réflexion féministe. Par conséquent, l’étude de l’histoire des mouvements de femmes et de l’émergence du féminisme en tant que revendication dans l’espace public permet de comprendre quelles sont les problématiques cen- trales qui traversent l’histoire des rapports sociaux de sexe. Chaque docto- rante confrontée à cette histoire peut comprendre comment sa recherche actuelle participe d’un long processus d’émergence de ces thématiques. En effet, il est important de pouvoir insérer son analyse dans une continuité historique tout en travaillant l’originalité de sa propre démarche.

b) Épistémologies

La diversité épistémologique des approches d’analyse des relations de genre est grande : matérialisme, constructivisme, universalisme, essentia- lisme, différencialisme sont des concepts qui ont traversé le champ des études féministes et de genre depuis ses débuts et qui constituent encore des ancrages épistémologiques en discussion constante. Ces thèmes doi- vent faire l’objet d’une étude commune afin que chacune des doctorantes puisse se placer dans l’une ou l’autre des écoles de pensée. Il ne s’agit tou- tefois pas de « choisir son camp » une fois pour toutes : les études féministe et de genre sont hétérogènes et doivent le rester au sens où les différentes visions du monde et des rapports sociaux de sexe ont un droit de cité dans le champ d’études. Notre devoir est de les explorer à partir de différentes affiliations disciplinaires, épistémologiques et méthodologiques pour que chaque doctorante puisse situer sa recherche par rapport aux épistémolo- gies qui fondent le champ des études genre.

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sociaux de sexe a permis de faire un retour critique sur les disciplines classiques et d’en démontrer le caractère androcentriste (Allen et Kitch, 1998). L’analyse du biais de genre dans chacune des disciplines d’affilia- tion des doctorantes a pour conséquence d’aider ces dernières à dialoguer avec leurs pairs, dans leur propre discipline. Elle doit aider à forger un argumentaire critique des concepts et des bases disciplinaires à l’aide duquel la doctorante peut affronter des spécialistes de sa propre discipline.

En effet, il ne faut pas négliger les problèmes de légitimité que rencon- trent les chercheuses qui s’intéressent aux rapports sociaux de sexe. Des résistances demeurent à l’intérieur comme à l’extérieur de leur champ dis- ciplinaire. L’EDL-EG doit aider à la formation d’un argumentaire capable de contrer des scepticismes bien connus.

Quant aux méthodes d’analyse, au sens plus pragmatique du terme, elles ont déjà une forte composante interdisciplinaire. En effet, en sciences humaines et sociales on partage l’utilisation de méthodologies com- munes : analyse statistique, analyse de discours, analyse par entretiens (directifs, semi-directifs ou libres), analyse de documents, etc. Ces diffé- rentes techniques peuvent être approfondies facilement dans un milieu interdisciplinaire sans que cela ne crée trop d’incompréhension discipli- naire. Il demeure toutefois, dans ce domaine également, des points de dis- cussion par exemple lorsque l’on confronte l’analyse de discours telle que la pratiquent les sociologues ou les politologues et les linguistes. À ces thématiques nous pouvons ajouter des réflexions autour de l’éthique féministe dans la recherche qui peuvent compléter le discours méthodolo- gique (Ollivier et Trembley, 2000).

Des difficultés conceptuelles

Le plus grand obstacle est peut-être celui de la définition des concepts. Chaque discipline travaille avec un ensemble de concepts qui tous ont des définitions disparates et qui correspondent à des évolutions historiques de la discipline. Qu’évoque pour une linguiste le concept de mondialisation par rapport à une historienne ? Quelle est la pertinence du concept de système de parenté pour une politologue ? Le partage d’un lan- gage commun qui se réfère à une tradition disciplinaire facilite les contacts entre chercheuses et chercheurs. À l’EDL-EG, par contre, on doit sans cesse faire cet effort supplémentaire, à savoir celui d’expliciter des concepts qui, dans une équipe mono-disciplinaire, pourraient aller de soi.

Perte de temps ? Peut-être. Mais également capacité d’ouvrir ses recherche à un public plus large, souci de clarifier sa pensée et les termes utilisés. Le métier de chercheuse ne consiste pas à s’adresser uniquement à des spé- cialistes de sa discipline. Au contraire, nous sommes souvent appelées à

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intervenir dans des cadres très différents : soit dans des contextes acadé- miques interdisciplinaires, soit dans des débats hors université. La capa- cité à modifier le jargon de sa discipline pour le rendre compréhensible à tout un chacun est un atout non négligeable pour la vie professionnelle d’une chercheuse. Si on conçoit la science comme une entreprise sociale et non comme « dévoilement du réel », on croit au débat public qui doit accompagner ses choix, ses recherches, ses résultats. Des capacités de clarification de ces enjeux constituent un pas vers cette conception du rôle de la science dans la société. Les études féministes, et les probléma- tiques de genre généralement, ont un impact sociétal certain. Comme je l’ai dit plus haut, elles plongent leurs racines dans des mouvements sociaux et ont une visée – explicite ou non – de réflexion et de trans- formation sociales. De ce fait, elles suscitent l’intérêt mais souvent aussi l’hostilité et la critique. Autant de facteurs qui doivent inciter les docto- rantes de l’EDL-EG à s’ouvrir aux autres disciplines, à apprendre l’art de faire passer leur message vers d’autres domaines et vers la société en général.

Stratégies pédagogiques

Cet ensemble d’éléments constitue la toile de fond qui nous force à nous interroger sur les stratégies pédagogiques susceptibles d’offrir une formation optimale aux doctorantes. À l’EDL-EG nous avons choisi d’al- terner des approches générales de la thématique « genre » avec des retours aux disciplines d’origine. Au début de l’EDL-EG surtout, nous avons pro- posé à l’ensemble des étudiantes des conférences, des débats et des inter- ventions générales portant sur « l’approche genre ». D’autres contributions ont abordé les questions méthodologiques partagées par un grand nombre de participantes. Plus tard nous avons choisi de cibler des interventions plus pointues concernant l’une ou l’autre des thématiques analysées dans l’une ou l’autre des thèses. L’idée est de donner une aide spécifique à une ou deux doctorantes par l’invitation d’un·e expert·e spécialiste d’un domaine particulier et de favoriser, par la même occasion, l’ouverture des autres participantes à des problématiques qui ne touchent pas directement à leur sujet de thèse. L’effort de compréhension des autres champs de recherche et des autres problématiques favorise une vision plus complexe de leur analyse des rapports sociaux de sexe. Cette formule permet de ne pas rester trop longtemps dans les généralités et exerce les doctorantes à l’ouverture d’esprit interdisciplinaire.

Outre les séances animées par des intervenant·e·s extérieur·e·s, des rencontres internes permettent aux doctorantes de discuter entre elles de l’état d’avancement de leur thèse, d’en présenter aux autres des parties, terminées ou en chantier, favorisant ainsi l’entraînement périodique à la construction de leur argumentation, à la défense de leurs hypothèses de travail, à la clarification de leur sujet et de leurs options méthodolo- giques, etc.

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Une carrière interdisciplinaire ?

Cela fait plusieurs années que, lorsqu’on évoque les remèdes aux maux fondamentaux de l’université et de la société tout court, certains·e·s répondent : interdisciplinarité, interdisciplinarité !… Cela serait en somme la panacée contre la parcellisation du savoir et la fâcheuse tendance à aborder des problématiques complexes par le bout de la lorgnette. Mais une analyse détaillée des contraintes de l’interdisciplinarité nécessite que l’on se pose la question des niveaux auxquels il est nécessaire d’introduire de l’interdisciplinarité et en fonction de quels buts (Stanford Friedman, 1998). Dans le cursus universitaire l’interdisciplinarité est plutôt l’apanage des toutes premières années de formation. Par la suite on requiert une spécialisation de plus en plus pointue. La formation interdisciplinaire qu’offre l’EDL-EG pousse les doctorantes à cultiver une ouverture d’esprit qui est la clé de voûte du travail interdisciplinaire. Malheureusement, l’institution académique n’insiste pas sur cette dimension lors de l’ouver- ture de concours pour des postes. Ces derniers s’adressent encore en prio- rité aux spécialistes dans un domaine disciplinaire. Il est indispensable que l’institution relaye les efforts fournis par un certain nombre de pro- grammes universitaires, dont l’EDL-EG, pour promouvoir l’interdisciplina- rité par une reconnaissance plus explicite des compétences acquise dans ces domaines. On est loin du compte ; au contraire la structure des postes mis au concours est toujours axée sur la disciplinarité et la spécialisation des cahiers des charges. Il faudrait trouver des voies de reconnaissance plus explicites pour que les personnes qui se lancent dans des parcours interdisciplinaires ne se trouvent pas disqualifiées pour la suite de leur carrière. Je suis convaincue qu’en matière de recherche scientifique le tra- vail interdisciplinaire apporte une vision plus complexe des probléma- tiques abordées, fournit des explications plus nuancées des phénomènes sociaux et, le cas échéant, propose de meilleures solutions aux questions posées. À l’institution universitaire de trouver des solutions pour valoriser

les formations interdisciplinaires.

Références Allen Judith A. et Sally Kitch (1998). « Disciplined

by Disciplines ? The need for an Interdisciplinary Research Mission in Women’s Studies ». Feminist Studies, 24 (2), pp.275-299.

Ollivier Michèle et Manon Tremblay (2000).

Questionnements féministes et méthodologie de recherche. Paris : L’Harmattan.

Stanford Friedman Susan (1998). « (Inter)Discipli- narity and the Question of the Women’s Studies PH.D. ». Feminist Studies, 24 (2), pp. 301-325.

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