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La vieillesse est féminine – qui s'en soucie ? La recherche en études genre et en gérontologie entre autodéfinition disciplinaire et exigence interdisciplinaire

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La vieillesse est féminine – qui s'en soucie ? La recherche en études genre et en gérontologie entre autodéfinition disciplinaire et exigence

interdisciplinaire

PERRIG-CHIELLO, Pasqualina, DARBELLAY, Frédéric VUILLE, Marilene (Transl.)

Abstract

Cette contribution présente la nécessité de l'interdisciplinarité en Études genre, ainsi que la difficulté à réaliser cette exigence, à travers l'exemple de l'objet de recherche «femmes âgées». Les femmes âgées sont à peine prises en considération par les Études genre comme par la gérontologie, en dépit de leur présence importante au plan quantitatif et de la discrimination dont elles sont l'objet à bien des égards dans notre société. Qu'est-ce qui rend le sujet des «femmes âgées» tellement peu attractif pour ces deux disciplines ? Pourquoi cette thématique intéressante en soi pour les deux disciplines n'est-elle pas perçue comme un point d'intersection adéquat à un échange interdisciplinaire ? L'analyse de cette question révèle ce paradoxe que le besoin d'interdisciplinarité des deux disciplines – qui doivent encore résoudre le problème de leur propre démarcation disciplinaire – est la raison essentielle de l'absence de partage.

PERRIG-CHIELLO, Pasqualina, DARBELLAY, Frédéric, VUILLE, Marilene (Transl.). La

vieillesse est féminine – qui s'en soucie ? La recherche en études genre et en gérontologie entre autodéfinition disciplinaire et exigence interdisciplinaire. Nouvelles Questions Féministes , 2004, vol. 23, no. 1, p. 31-43

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:99938

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La vieillesse est féminine – qui s'en soucie? La recherche en études genre et en gérontologie entre autodéfinition disciplinaire et exigence interdisciplinaire Author(s): Pasqualina Perrig-Chiello, Frédéric Darbellay and Marilène Vuille

Source: Nouvelles Questions Féministes, Vol. 23, No. 1, Les disciplines en jeu (2004), pp. 31- 43

Published by: Nouvelles Questions Féministes & Questions Feministes and Éditions Antipodes

Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40620411 Accessed: 04-12-2017 10:47 UTC

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La vieillesse est féminine - qui s'en soucie?

I Pasqualina Perrig-Chiello, Frédéric Darbellay

La vieillesse est féminine

- qui s'en soucie?

La recherche en études genre et en gérontologie entre

autodéfinition disciplinaire et exigence interdisciplinaire

Pasqualina Perrig-Chiello, Frédéric Darbellay

De fait, les femmes âgées sont omniprésentes dans notre société;

cependant, leur apparition est marginale dans la science et dans le dis- cours public. Les études genre ont elles aussi tres longtemps neglige le sujet des «femmes âgées». Ce thème n'est nulle part mentionné dans le plan d'action de la conférence mondiale de Pékin. Il n'y est fait réfé- rence aux femmes âgées que de manière indirecte, par exemple en lien avec les thèmes du commerce, de la santé ou de la pauvreté. Du point de vue des politiques d'égalité, il n'existe aucune mesure visant en propre les femmes âgées. Ce fait entre en contradiction flagrante avec le chan- gement démographique de ces dernières décennies : au cours du siècle écoulé, l'espérance de vie des femmes est passée d'une moyenne de 48 ans à 82,5 ans aujourd'hui ; elle est significativement plus élevée que celle des hommes. Dans la tranche d'âge des 65-69 ans, les femmes sont déjà majoritaires, et plus l'âge avance plus ce phénomène de la «fémini- sation de la vieillesse» prend de l'ampleur. Les femmes représentent la grande majorité (84%) des personnes de plus de 94 ans.

L'appartenance de genre influence notre vie de façon multiple de son commencement à son terme, et les représentations de la manière dont les femmes et les hommes doivent se comporter sont un régulateur social important notre vie durant (Perrig-Chiello, 2001a). Ce constat devrait faire du thème des «femmes âgées» un objet brûlant des études genre, d'autant plus si l'on ajoute que la relation entre les hommes et les femmes devient tout à fait disproportionnée avec la vieillesse, en raison du fait que certaines différences se renforcent tandis que d'autres perdent de leur évidence, et du fait que les attentes en termes de rôles genres sont tantôt diffuses, tantôt stéréotypées à l'extrême - étant donné l'ignorance des faits réels ou l'absence de volonté de les

connaître.

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Au vu de ce qui précède, on pourrait donc s'attendre à ce que les ques- tions se rapportant aux femmes constituent, dans le champ de la gérontolo- gie au moins, un élément essentiel de l'autodéfinition de cette discipline.

Il n'en va cependant pas ainsi, même si Ton ne peut reprocher à la géronto- logie d'être aveugle au genre. De fait, jusqu'aux années 80, la gérontolo- gie s'est elle aussi orientée en fonction de critères masculins. Par la suite, on observe un effort croissant d'intégration de la catégorie du genre dans la recherche. Mais il s'agit avant tout d'un repérage ponctuel de biais masculins, d'un constat d'absence d'une perspective de genre ou de dis- torsion de cette dernière, plutôt que d'une confrontation méthodique et théorique avec une véritable perspective de genre au sein de la gérontolo- gie. Entre-temps, une somme de recherches - certes fractionnée, toute- fois considérable - s'est accumulée. Tel est le destin de ces connais-

sances: leur discipline souche, à savoir la gérontologie, ne les a pas particulièrement remarquées et intégrées, au mieux les a-t-elle enregis- trées à titre d'addenda ; quant aux études genre, comme on l'a mentionné, c'est à peine si elles ont noté leur existence.

Le thème des « femmes âgées » semble ainsi avoir manqué deux ren- dez-vous à la fois. Pourquoi? L'analyse de ce problème met au jour ce paradoxe: c'est précisément l'exigence d'interdisciplinarité de ces deux champs de recherche et d'enseignement qui constitue l'obstacle majeur à un partage réciproque. Comprendre cette situation ouvertement contradic- toire nécessite en premier lieu de clarifier la question du sens, des condi- tions et des limites de l'exigence d'interdisciplinarité des deux disciplines.

En même temps, il nous faut nous concentrer sur les problématiques de l'interprétation univoque de la catégorie d'analyse centrale des études genre - le genre - qui est encore largement envisagée dans une concep- tion normative des «femmes» (c'est-à-dire des femmes sans âge, «blanches et de classe moyenne» (Zerilli, 1998), et qui ne peut rendre jus- tice que de manière insuffisante à l'hétérogénéité ou à la diversité de cette catégorie d'analyse (femmes de différents âges, de différentes cultures et couches sociales, etc. (cf. Zerilli, 1998). Avant d'aborder ce niveau «méta», nous devons présenter quelques résultats centraux de la gérontologie per- tinents du point de vue du genre, qui illustrent concrètement les possibili- tés de synergie et plaident en leur faveur.

Résultats pertinents du point de vue genre en gérontologie

La plus longue espérance de vie des femmes et ses conséquences

Le phénomène universel de la «féminisation de la société liée au vieillissement» se rapporte à l'espérance de vie supérieure des femmes men- tionnée plus haut. Jusqu'ici, on ne dispose pas d'explication concluante de ce phénomène dont on suppose toutefois qu'il est multicausal. Ainsi, outre les facteurs biologiques censés expliquer les taux de mortalité différentiels

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des femmes et des hommes, on invoque des facteurs comportementaux - qui devraient intéresser les études genre, puisqu'ils résultent d'une socialisation genrée. Nous savons par exemple que les comportements genres limitant les risques jouent un rôle central dans l'explication de l'es- pérance de vie supérieure des femmes. Le fait que les femmes évitent les comportements hautement risqués correspond aux attentes en termes de rôles traditionnels. Les hommes sont plus que les femmes exposés à des environnements agressifs (par exemple sur leur lieu de travail) ; en outre, ils ont plus souvent recours que les femmes à des solutions ouvertement agressives à l'issue mortelle (bagarres, guerre, suicide). Ce phénomène s'observe dans l'enfance déjà et perdure jusqu'à un âge avancé. De façon analogue, nous constatons parmi les femmes un comportement marqué d'évitement des maladies. Les femmes - et leur socialisation n'en est pas la moindre des raisons - sont plus nombreuses à éviter les drogues dures, les boissons fortes et la fumée, ainsi que les comportements sexuels à haut risque. Les hommes ont de ce point de vue une conscience de leur santé nettement moins développée. Paradoxalement, les femmes - à partir du milieu de l'âge adulte déjà - présentent toutefois des taux de morbidité plus élevés, ainsi que des troubles chroniques et des besoins de soins plus fréquents. Une explication possible repose sur le lien entre les années de vie supplémentaires des femmes et l'augmentation des facteurs de risque (l'accroissement de la multimorbidité due au grand âge, les maladies men- tales dégénératives, par exemple, interviennent surtout à partir de 80 ans seulement). Les femmes ne seraient par conséquent pas malades en raison de leur seul sexe; elles seraient plus malades parce qu'elles vivent plus longtemps. Et - encore une fois parce que les femmes vivent en moyenne plus longtemps - elles sont beaucoup plus souvent que les hommes frap- pées par des événements négatifs tels que le veuvage ou la perte d'êtres chers (Höpflinger, 1994).

Nous savons en outre que des groupes spécifiques de femmes âgées, par exemple celles qui n'ont pas une biographie féminine traditionnelle - c'est-à-dire, des femmes qui furent actives sur le marché de l'emploi - ne présentent pas ces différences sexuées sur le plan de la santé et du comportement de santé, quand bien même ces femmes âgées jouissent de la même espérance de vie que celles dont le parcours fut traditionnel (Per- rig-Chiello et Stähelin, 1996). Les résultats montrent de façon très claire que le sexe en soi est une catégorie de loin insuffisante. Les femmes ne forment pas un groupe homogène - les femmes âgées pas plus que les

autres.

L'invisibilité des femmes âgées en dépit de la féminisation de la vieillesse La position des femmes âgées varie selon le contexte social, écono- mique et culturel : dans notre société, les femmes âgées ont un statut moins élevé (bien moins élevé que celui des hommes âgés) - ce qui a une tradi- tion. Divers états des lieux scientifiques montrent que, dans de nombreuses

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cultures, les femmes âgées sont très souvent la cible du mépris et des moqueries de leur environnement en raison de leur âge. Dans le sens commun populaire aussi, la femme âgée est souvent laide et porte-mal- heur (Fooken, 1994). En histoire culturelle, des témoignages dressent un portrait très négatif des femmes âgées. Les arts figuratifs nous les mon- trent avant tout comme des êtres ayant perdu leurs charmes féminins et tout attrait sexuel. C'est ce que révèle par exemple l'examen par la géron- tologue Insa Fooken (1994) de 100000 images (photothèque Herziana à Rome), dont 1 % seulement représente des femmes âgées - la plupart du temps comme repoussoirs mettant en valeur des femmes jeunes et belles.

En outre, l'image des femmes âgées est souvent associée à la thématique du pouvoir et du contrôle: sorcières, prophetesses, sibylles, entremet- teuses, matrones, etc. La position traditionnelle des femmes âgées en tant que gardiennes et médiatrices d'un savoir spécifique, le plus souvent de la médecine populaire, a toujours été perçue comme menaçante. Selon Foo- ken, les attitudes misogynes et agressives envers les femmes âgées peu- vent être interprétées comme le résultat de sentiments ambivalents (peur et admiration) face à leur «pouvoir inquiétant».

La féministe Nett (1982) postule que le statut inférieur des personnes âgées s'explique par le fait que la plupart d'entre elles sont des femmes (agism as byproduct of sexism). Leur statut marginal est le résultat d'une socialisation qui assigne aux femmes le devoir existentiel de «plaire».

Certes, les femmes âgées représentent une majorité dans notre société, mais une majorité silencieuse et par conséquent inquiétante. Leur sociali- sation féminine leur a appris qu'elles n'ont pas leur place dans la sphère publique. Comme elles ne se profilent ni ne se sont profilées publique- ment, elles ne sont en conséquence guère perçues de manière différenciée, elles font aux « autres » l'effet d'un groupe homogène, anonyme et mena- çant. Autrement dit, un groupe qui offre une excellente surface de projec- tion aux peurs et aux agressions de notre société.

On pourrait allonger à plaisir la liste des résultats de recherches docu- mentant la discrimination multiforme frappant les femmes âgées: par exemple en abordant la question de la dynamique de l'identité de genre à un âge avancé (ceci en contradiction avec le stéréotype courant faisant des femmes âgées des êtres asexués) ou celle de savoir pourquoi les femmes âgées, contrairement aux hommes âgés, ne sont pas considérées comme sages ni comme particulièrement créatives (cf. Perrig-Chiello, 2001b). Au vu de l'abondance des résultats de recherche, on doit se demander pourquoi les études genre ont largement placé les femmes et les hommes âgés entre parenthèses, en d'autres termes n'ont pas cherché à collaborer avec la gérontologie, ou encore n'ont pas considéré cette colla- boration indispensable - la même interrogation vaut pour la gérontolo- gie. Pourquoi, jusqu'à présent, si peu d'efforts ont-ils été entrepris de part et d'autre en vue de développer des axes de recherche interdisciplinaire communs et innovateurs ? Le chapitre suivant traitera de ces questions et mettra au jour quelques causes possibles.

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Raisons susceptibles d'expliquer le manque de partage entre la gérontologie et les études genre - ou : l'interdisciplinarité requiert en premier lieu un solide ancrage disciplinaire

Une analyse de la situation des deux disciplines nous amène à mettre fortement en cause deux raisons principales, Tune d'ordre plutôt irration- nel, l'autre de nature épistémologique.

Le motif irrationnel : la thématique de la vieillesse est refoulée

II est probable que la gérontologie, en raison de son objet, soit une partenaire disciplinaire peu attractive. Son objet principal, ce sont les per- sonnes âgées, c'est-à-dire des personnes absentes des secteurs de la pro- duction et des services, des personnes qui n'ont (plus) aucun pouvoir et qui, en fin de compte, sont conscientes de leur finitude ou devraient l'être.

Est-il donc possible que le manque de considération pour les travaux gérontologiques ou encore l'absence de recherche d'un dialogue (pas seule- ment de la part des études genre) témoignent du refoulement collectif d'un sujet très peu réjouissant pour les femmes et les hommes, à savoir la vieillesse? S'agit-il donc, à notre époque de Y anti-aging d'un refus typique de savoir, d'une tache aveugle ? De plus, est-il possible que, de ce refiis de savoir, résulte un non-savoir qui rend le sujet « femmes / hommes vieillis- sants» peu attractif? Ainsi, plus aucune différence de genre ne serait attendue avec l'âge, ou alors accepterait-on implicitement qu'il n'y a là de toute façon plus rien à changer? La vieillesse semble de fait être une sorte de secret dont on a honte et dont il ne convient pas de parler, ainsi que Simone de Beauvoir (1970) l'a très justement décrit.

Le motif épistémologique: les deux disciplines se prétendent interdiscipli- naires mais, en même temps, elles se débattent dans des problèmes de recon- naissance et d'établissement des frontières disciplinaires

La demande, exprimée au cours des décennies écoulées, d'un travail en commun dépassant les frontières disciplinaires dans la recherche, l'en- seignement et la pratique est une réaction compréhensible et contrainte d'une part à l'accumulation effrénée des connaissances au sein de chaque discipline, d'autre part à la complexité croissante des problèmes sociaux et environnementaux. Ces problèmes nouveaux ont aussi soulevé la nécessité de nouveaux paradigmes. Ainsi en est-on venu à constater, au cours du XXe siècle, un fractionnement des disciplines classiques. Le résultat de ce phénomène est une fragmentation avec, simultanément, une grande convergence. Ainsi ont émergé un grand nombre de nouveaux domaines spécialisés à caractère hybride (comme par exemple la robotique, les sciences de la vie, les études genre, la gérontologie). La caractéristique de ces agrégats est qu'ils réunissent les perspectives de diverses disciplines tout en s'efforçant de développer un cadre théorique et méthodologique

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commun (Klein, 1996). Ces disciplines agrégées présentent des états de développement différenciés sur les plans de leur autodéfinition discipli- naire, de leur institutionnalisation académique ainsi que de leur recon- naissance scientifique et sociale, en raison, avant tout, de priorités écono- miques et de la politique de la formation. À cet égard, il est patent et peu étonnant que les études genre comme la gérontologie se placent à un très bas niveau, comparées à la robotique ou aux sciences de la vie. Dans les lignes qui suivent, nous aimerions illustrer par l'exemple des études genre la position difficile entre autodéfinition disciplinaire en vue d'une recon- naissance académique et exigence interdisciplinaire.

La préoccupation centrale des études genre, cette jeune discipline qui s'est développée à partir des études féministes et dont la catégorie d'ana- lyse centrale est le genre, est l'exploration de la signification des diffé- rences de sexe historiquement construites, culturellement régulées et sub- jectivement réinterprétées (Scott, 2001). Les études genre se trouvent dans un processus d'autodéfinition et doivent avant tout venir à bout de leurs problèmes de démarcation, afin d'être reconnues et institutionnalisées aux plans de l'académie et de la politique de la formation. Mais, dans le même temps, les études genre sont soumises à une obligation d'inter- et de transdisciplinarité. La citation suivante illustre fort bien la nécessité de l'interdisciplinarité pour les études genre :

Dans la recherche sur les femmes et le genre, il était indispensable pour chaque discipline de trouver des points de passage vers les autres disciplines, afin de démêler Vécheveau de Vordre sexué, des liens entre les dimensions symboliques, structurelles et individuelles du genre, et de parvenir à mettre en évidence la manière dont des modèles masculins, sociaux et culturels s'entremêlent de sorte à devenir hégémoniques. (Hark, 1988, p. 15 s.)

L'exigence interdisciplinaire en études genre se confronte à la recherche d'une identité scientifique propre. Ceci se reflète dans une atti- tude ambivalente que la citation suivante rend tout à fait manifeste.

Lorsque les études genre se définissent elles-mêmes comme leur propre objet d'étude, elles courent le risque de perdre leur propre objectif d'interroger Vordre disciplinaire classique hérité du XIXe siècle et d'ajouter au catalogue des thèmes scientifiques la problématique du genre. Elles perdraient alors de vue leur but de ne pas se contenter d'être un ajout aux canons scientifiques pour agir bien plu- tôt dans le sens d'une transformation critique des sciences. En outre, la ghettoï- sation de la recherche sur les femmes s'en trouverait renforcée. Les femmes se verraient à nouveau renvoyées à leurs propres terrains de jeu. (Schultz, 2002)

Outre l'incertitude des frontières disciplinaires intervient un autre aspect à ne pas sous-estimer : si l'interdisciplinarité est de mise, quelles disciplines doi- vent-elles entrer dans la ronde? Vu de l'extérieur, il semble qu'il y ait préséance de certaines disciplines reines occupant déjà le terrain (sociologie, histoire, phi- losophie, linguistique), en même temps que se manifeste une peur de disciplines

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plus jeunes (psychologie, gérontologie) désireuses de «s'en mêler» elles aussi. Par là, nous retrouvons le motif irrationnel, à savoir que la géronto- logie n'est pas une partenaire disciplinaire attractive. Mais cela n'est pas dû seulement au problème d'image de la gérontologie. Cette dernière est comme les études genre confrontée au problème d'autodéfinition discipli- naire, elle se trouve depuis longtemps dans une phase d'établissement de ses frontières. Quoique la gérontologie ait derrière elle une histoire mouve- mentée de changements paradigmatiques, l'occasion de créer un cadre théorique global producteur d'identité a rarement été saisie. À cet égard, on parle beaucoup de surabondance de données et de pauvreté théorique (Johnson, 2001). Etant donné le flou théorique et l'identité défaillante des deux disciplines considérées, il n'est pas étonnant que la motivation à un rapprochement réciproque - pourtant souhaitable - fasse défaut.

Qu'est-ce que l'interdisciplinarité? - Enjeux et limites

L'exigence interdisciplinaire est-elle pertinente, est-elle effectivement réalisable et, si oui, à quelles conditions? Pour répondre à ces questions, il est indispensable d'examiner précisément ce que l'on entend par les notions de multi-, inter- et transdisciplinarité.

Multi-, inter- ou transdisciplinarité?

Bien que les définitions de ces concepts clés ne semblent pas faire l'unanimité dans la communauté scientifique (cf. Perrig-Chiello et Darbellay, 2002), on peut néanmoins dégager ici les plus petits dénominateurs communs permettant une définition organisée et cohérente de ces concepts.

Pluri-(multi-)disciplinarité : dans une perspective pluridisciplinaire, un thème ou un problème théorique et /ou pratique est abordé à partir d'une série de points de vue disciplinaires disjoints. L'exemple des séminaires ou colloques pluridisciplinaires traditionnels est à ce titre très représentatif:

une série de conférences y sont données à la suite les unes des autres à un public relativement spécialisé ; les chercheure-s s'informent alors mutuelle- ment de l'état d'avancement de leurs travaux de recherche et transmettent de manière plus ou moins exhaustive leurs résultats d'analyse. Les contri- butions à ce genre de dispositif de transmission des connaissances se dérou- lent donc autour d'un thème spécifique, sans véritable interaction entre elles ; elles s'organisent linéairement en une simple juxtaposition de points de vue (A, B, C, etc.) que l'on peut représenter par le graphique ci-dessous :

Pluridisciplinarité

Un thème commun est étudié par une série de disciplines différentes sans lien entre cl

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Interdisciplinarité : on parle d'interdisciplinarité dans la recherche et dans la pratique lorsque plusieurs disciplines se coordonnent et interagis- sent entre elles afin d'opérer une synthèse entre leurs approches théo- riques et méthodologiques complémentaires. La coopération et l'intégra- tion des compétences et des savoirs disciplinaires peuvent avoir lieu à différents niveaux d'interaction. On peut, avec Klein (1990), différencier

notamment :

• Une stratégie d'emprunt (Borrowing): différentes disciplines emprun- tent des méthodes qui ont été développées dans d'autres champs discipli- naires connexes pour les appliquer dans leur propre champ.

• Une stratégie de résolution de problèmes (Solving problems) : un pro- blème complexe qui est au cœur d'un projet de recherche ne peut être effi- cacement résolu par une seule discipline, il réclame au contraire la convergence de multiples disciplines.

• Une stratégie d'homogénéisation des thèmes étudiés et des méthodes d'analyse (Increased consistency of subjects and methods) : un champ de recherche nouveau et hybride peut naître de la rencontre entre les méthodes et les notions de deux ou plusieurs champs disciplinaires en

interaction.

Dans tous les cas de figure, l'organisation des connaissances dans un dispositif interdisciplinaire est ainsi basée sur l'interaction entre plusieurs points de vue (A, B, C, etc.).

Les questions, les objets d'étude et les problèmes qui sont traités se situent «entre» (inter-) des disci- plines existantes et ne peuvent être convenablement abordés par un seul point de vue disciplinaire.

Plusieurs disciplines complémentaires interagissent autour d'un objectif commun.

L'élaboration d'un projet de recherche ou d'enseignement, qui s'étend au-delà de la simple juxtaposition de domaines disciplinaires disjoints, implique en effet par définition une coopération interdisciplinaire, au tra- vers de laquelle la définition des questions et des problèmes communs à résoudre, ainsi que les innovations méthodologiques à initier, sont négo- ciées entre les partenaires de la communauté scientifique.

Transdisciplinarité : si un certain consensus terminologique existe dans la communauté scientifique autour des notions de multi- et inter-disciplinarité, la notion de transdisciplinarité apparaît quant à elle dans des contextes

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relativement différents et se base sur d'autres types d'approche. On peut globalement distinguer deux positions majeures dans la conception de la transdisciplinarité. Selon la première (position 1) dans la lignée de Piaget (1972), la transdisciplinarité désignerait cet espace de connaissance qui va au-delà (trans-) des frontières disciplinaires, qui les traverse littéralement pour donner naissance à une nouvelle théorie générale dépassant toutes les disciplines. Mainzer (1993) opte par exemple pour la même définition lors- qu'il postule que la transdisciplinarité apparaît quand la coopération inter- disciplinaire s'étend au-delà des objectifs et des méthodes disciplinaires pour créer de nouvelles connaissances et de nouvelles structures d'organi- sation scientifique. Mittelstrass (1989) identifie pareillement la transdisci- plinarité à une orientation de la recherche qui ne se limite pas aux par- tages disciplinaires traditionnels et qui définit les problèmes scientifiques comme des problèmes relativement indépendants des seuls points de vue disciplinaires. Une vision toute différente est postulée par Klein (cf. Klein et al., 2001). Dans cette optique (position 2), la transdisciplinarité est en effet pensée comme un processus de recherche intégrant les acteurs poli- tiques, sociaux, économiques et les citoyens à sa propre réalisation (une recherche participative) : les acteurs externes à la sphère scientifique sont alors amenés à participer à la construction des connaissances aux côtés des experts.

Position 1 : un processus interdisciplinaire qui satisfait à ses propres exigences et qui conduit au dépassement des frontières disciplinaires ouvre la voie de la transdisciplinarité.

Position 2 : un processus interdisciplinaire qui prend en compte les problèmes sociaux concrets et à la résolution desquels il associe les acteurs externes au système de la science et de la recherche ouvre la voie de la transdisciplinarité.

Les différentes définitions exposées ici suggèrent que la multidiscipli- narité fait l'objet d'une pratique traditionnelle dans les institutions acadé- miques et que Y interdisciplinarité représente certes un objectif déjà plus difficile à atteindre, mais potentiellement réalisable, alors que la transdisci- plinarité - indépendamment des positions théoriques dont elle relève - a peu souvent été réalisée et reste encore une sorte de pari, un défi à relever.

Selon Zerilli (1998), les études genre par exemple n'ont à ce jour pas dépassé le stade de la pluridisciplinarité, l'interdisciplinarité n'y étant encore qu'un rêve irréalisé («unrealized dream of interdisciplinarity », Zerilli, 1998 : 77). Les raisons de cet état de fait résident dans les obstacles d'ordre institutionnel et disciplinaire.

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Interdisciplinarité: les conditions de réussite et les obstacles

Si l'interdisciplinarité, tant dans la recherche scientifique que dans la pratique, est une revendication légitime, elle n'est cependant pas si simple à réaliser dans les faits. Les éventuelles conditions de réussite d'un projet interdisciplinaire tiennent non seulement à des facteurs d'ordre institu- tionnel et d'organisation de la recherche, mais aussi à la manière dont les actions concrètes de management des connaissances et de la gestion du projet sont pilotées.

Au niveau institutionnel, il devrait être garanti que toute initiative ou stratégie interdisciplinaire est et sera reconnue et valorisée en tant que telle, au même titre que les stratégies disciplinaires plus traditionnelles ; il devrait également être garanti que les conditions-cadres générales néces- saires à la réalisation effective du travail interdisciplinaire (infrastruc- tures, financement, équipes de recherche, etc.) soient organisées à cet effet. Il va de soi qu'une véritable interdisciplinarité n'est possible que dans la mesure où les projets interdisciplinaires et leurs éventuels lieux d'inscription inter- et transfacultaires sont clairement identifiés comme des projets aussi pertinents sur le plan scientifique que le sont les projets disciplinaires.

En ce qui concerne le niveau de l'action concrète du travail interdis- ciplinaire, il est reconnu qu'une interdisciplinarité efficace présuppose de solides compétences disciplinaires chez les différents protagonistes mobi- lisés autour d'un projet commun. L'esprit d'ouverture et de tolérance réci- proque entre les disciplines, ainsi que les compétences communication- nelles sont aussi des qualités vivement recommandées pour participer à un projet interdisciplinaire. La coopération interdisciplinaire exige ainsi plusieurs types de compétences: des compétences disciplinaires, des compétences méthodologiques et des compétences sociales.

Indépendamment du fait qu'il s'agisse de projets de recherche ou d'enseignement, les conditions suivantes doivent être réunies pour qu'une coopération interdisciplinaire puisse émerger :

• aboutir à un consensus sur les données du problème et sur sa concep- tualisation par la recherche d'une vision commune, d'un langage partagé et de procédures méthodologiques cohérentes et homogènes ;

• intégrer à une vision d'ensemble les observations /données collectées, sans procéder à une simple addition des résultats d'analyse, mais en envi- sageant dès le départ de les traiter comme les parties d'une totalité nou- velle qui les dépasse ;

• assurer le transfert et la diffusion des concepts, des données et des résultats, en orientant la recherche vers la résolution des problèmes sociaux, économiques, politiques, etc., en identifiant clairement le groupe

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cible et en adaptant les formes de la communication scientifique à un public élargi.

Parallèlement aux obstacles institutionnels et pratiques à la réalisation de projets interdisciplinaires, relevons encore que des barrières person- nelles et psychologiques peuvent aussi être des éléments contrariants, telles les différences parfois importantes de compétences linguistiques, culturelles et interpersonnelles entre les protagonistes impliqués, diffé- rences parfois franchement revendiquées qui conduisent alors :

• à l'accentuation des préjugés et à des attentes faussées entre (hyper-) spécialistes par un manque indéniable d'intercompréhension entre les disciplines ;

• à la cristallisation réciproque des théories et des méthodes qui sont pen- sées en elles-mêmes et pour elles-mêmes ;

• à une vision éclatée, compartimentée et disciplinée de la réalité.

(Pour des informations complémentaires, cf. Perrig-Chiello et Arber, 2002 ; Perrig-Chiello et Darbellay, 2002.)

L'interdisciplinarité à tout prix? Synthèse et ouverture

Ainsi que nous l'avons montré au début de cet article, les femmes âgées n'ont jusqu'ici pas été l'objet d'une considération particulière, ni par les études genre ni par la gérontologie, en dépit de leur présence massive et des formes variées de discrimination dont elles sont l'objet dans notre société. L'analyse des raisons de cette situation fait paradoxalement émer- ger comme cause importante l'exigence interdisciplinaire des deux disci- plines - qui doivent encore résoudre le problème de leur propre démarca- tion disciplinaire. Il est vrai que l'ancrage institutionnel fragile des deux disciplines rend les échanges malaisés; toutefois, le dilemme conceptuel des deux disciplines nous semble avoir joué un rôle prépondérant. Ce dilemme réside dans la difficulté à se profiler en tant que domaine d'étude et d'enseignement interdisciplinaire dans un système académique organisé de façon disciplinaire.

Pourtant, cette difficulté ou faiblesse pourrait être une force : en effet, les études genre offrent la possibilité de faire de la science d'une manière particulière et fondamentalement différente, à savoir parvenir à traiter, dans la recherche et l'enseignement, un problème social durable par le biais d'une approche systémique, holistique. Étant donné cette complexité, il est évident que le sexe /genre pour soi est une catégorie d'analyse insuf- fisante : féminin - masculin ne sont pas deux entités exclusives - la réa- lité est comme on le sait plus complexe. Nos réflexions scientifiques doi- vent prendre en compte les changements sociaux constants : les rôles de

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sexe et la représentation des rôles de sexe se modifient continûment - de fait, même le contenu et la durée des divers âges de la vie se modifient sans cesse ; tout cela se répercute sur notre compréhension courante du sexe dans un contexte historique, social et biographique - et tout cela devrait évidemment se répercuter aussi sur notre compréhension scienti- fique. Du fait même que le genre est une catégorie analytique insuffisante, les connaissances produites par d'autres disciplines pertinentes devraient être intégrées de la façon la plus systématique possible et former une part constitutive des études genre.

Même si l'interdisciplinarité dans les études genre est vue comme un idéal vers lequel tendre, cela ne signifie pas pour autant que l'interdisci- plinarité devrait constituer le but méthodologique exclusif et que les élé- ments disciplinaires ou pluridisciplinaires auraient moins de valeur. Car la condition d'une bonne interdisciplinarité, à savoir la combinaison de dis- ciplines bien profilées et de même poids, ne doit pas être sous-évaluée.

C'est pourquoi la question de la fameuse voie médiane se pose ici comme si souvent ailleurs. Ainsi les voies d'accès disciplinaire, pluridisciplinaire et interdisciplinaire - parfois y compris au sein d'un même projet de recherche ou programme d'enseignement - peuvent faire avancer la connaissance visée sur plusieurs plans. Il est indispensable de disposer de lieux de partage multidisciplinaire des connaissances pour créer une conscience du problème, aboutir à des hypothèses de travail interdiscipli- naire communes, développer un domaine en commun (Perrig-Chiello et Arber, 2002). Aussi les études genre, comme la gérontologie, continue- ront-elles dans un proche avenir à se placer dans un champ de tension entre la nécessité d'un développement plus pointu de leur propre disci- pline et la tentative d'élaborer des points de vue dépassant les limites dis- ciplinaires. Mieux vaut donc accepter cette dialectique comme un proces- sus auquel on ne peut se soustraire et la considérer comme une chance, plutôt que de se laisser désécuriser, voire paralyser par elle. ■

Traduction : Marilène Vuille

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Édito H^flgSEB ChamP libre I Parcours I Comptes rendus | Collectifs

La vieillesse est féminine - qui s'en soucie ? Pasqualina Perrig-Chiello, Frédéric Darbellay

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