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UNE POLITIQUE LIBÉRALE ASSUMÉE
F. Hollande a précisé les quatre chantiers du « pacte de responsabilité » annoncé lors de ses vœux.
E
n affirmant qu’une politique en faveur de l’emploi passait nécessairement par une réduction des « charges » des entreprises et de leurs contraintes, F. Hollande a clairement fait le choix d’accéder aux demandes du MEDEF plutôt qu’à celles des salariés. Il a notamment tranché la question des cotisations employeurs pour la branche famille et annoncé leur suppression d’ici 2017, un manque à gagner de 35 milliards d’euros qui serait com- pensé par des « économies budgétaires ». Reste à préciser si les 20 milliards d’euros du Crédit d’impôt compétitivité emploi (aujourd’hui financé par la hausse de la TVA) seront ou non affectés à cette compensation, F. Hollande étant resté ambigu sur le sujet.Les cadeaux aux entreprises ne s’arrêtent pas là puisqu’il y aurait également une réduction du nombre de normes (qui fixent les exi- gences de la société à l’égard des entreprises) et un aménagement de la fiscalité sur les sociétés avec une diminution du nombre des taxes auxquelles elles sont assujetties. En l’absence de précision sur les contreparties qui seraient demandées aux entreprises, tout porte à croire que les mesures annoncées ne servent une fois de plus qu’à augmenter les divi- dendes des actionnaires au lieu de déboucher sur des créations d’emplois.
Baisse des impôts pour les entreprises et réduction drastique des dépenses publiques et sociales apparaissent comme le fil rouge
clairement assumé par F. Hollande jus- qu’à la fin de son quinquennat.
Aux 15 milliards d’euros d’économies bud- gétaires déjà prévues pour 2014, il a désormais ajouté 50 milliards entre 2015 et 2017. Les collectivités locales sont sommées de parti- ciper à l’effort d’austérité, notamment en se regroupant, et un système de « bonus-malus » en matière de dotations serait instauré pour leur forcer la main.
Les retombées économiques et sociales de cette politique seront désastreuses si les sala- riés ne se mobilisent pas pour imposer d’autres choix, en faveur d’une société plus juste et solidaire et d’un autre partage des richesses.■ Monique Daune