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Étude par rayons X de la transition commensurable-incommensurable de la thiourée CS(NH2)2

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00208875

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00208875

Submitted on 1 Jan 1978

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Étude par rayons X de la transition

commensurable-incommensurable de la thiourée CS(NH2)2

A.H. Moudden, F. Denoyer, M. Lambert

To cite this version:

A.H. Moudden, F. Denoyer, M. Lambert. Étude par rayons X de la transition commensurable- incommensurable de la thiourée CS(NH2)2. Journal de Physique, 1978, 39 (12), pp.1323-1330.

�10.1051/jphys:0197800390120132300�. �jpa-00208875�

(2)

ÉTUDE PAR RAYONS X DE LA TRANSITION

COMMENSURABLE-INCOMMENSURABLE DE LA THIOURÉE CS(NH2)2

A. H. MOUDDEN, F. DENOYER et M. LAMBERT (*)

Laboratoire de Physique des Solides (**)

Université Paris-Sud, 91405 Orsay, France.

(Reçu le 29 mai 1978, révisé le 20 juillet 1978, accepté le 25 août 1978)

Résumé.

2014

Nous

avons

étudié qualitativement, par diffusion diffuse des rayons X, les fluctuations

critiques associées à la transition de phase commensurable-incommensurable (V-IV) de la thiourée

(CS(NH2)2). Cette transformation structurale est préparée, dès la température ambiante (80°

au-dessus de Tc) par

une

importante diffusion prétransitionnelle qui correspond à

un

ordre local à courte distance dans le plan (b, c) et quasi longue distance suivant

a

(direction de la polarisation spontanée).

Nous analysons

ces

précurseurs

en

termes de mode

mou

du réseau tridimensionnel. L’étude de la polarisation de

ce

mode montre l’importance de la contribution des composantes de translation

longitudinale Tb et de libration Rb.

De très faibles taches de Bragg propres à la phase commensurable basse température sont mises

en

évidence dans la phase paraélectrique et les phases incommensurables.

Abstract.

2014

We have studied qualitatively, by X-ray diffuse scattering, the critical fluctuations

near

the V-IV commensurate-incommensurate phase transition of thiourea CS(NH2)2. This struc-

tural transformation is prepared by

an

important precursor X-ray diffuse scattering which is already

visible at

room

temperature (80° above Tc) and corresponds to short range correlations in the (b, c) plane, but quasi long range correlations in the

a

direction (direction of the spontaneous polarization).

We analyse this precursor scattering in terms of

a

three-dimensional soft mode. The polarization study of this mode emphasizes the contribution of Tb longitudinal translations and Rb librational components.

Moreover, in both the paraelectric and the incommensurate phases,

we

have evidence for

new

and very weak Bragg peaks which

are

related to the low temperature commensurate phase.

Classification Physics Abstracts

64.70

1. Introduction.

-

Par des mesures de la constante

diélectrique, Goldsmith et White [1] ont mis en évi-

dence dans la thiourée l’existence de cinq phases

notées de 1 à V et apparaissant dans cet ordre lorsqu’on augmente la température (Fig. 1 ) ; les températures

de transition de la thiourée normale SC(NH2)2 et de

la thiourée deutériée SC(ND2)2 sont respectivement :

La détermination de la structure cristallographique

a été faite dans les phases basse et haute température

(1 et V) qui sont respectivement ferroélectrique et paraélectrique avec les symétries C)v(P21ma) et

FIG. 1.

-

Constante diélectrique e.

en

fonction de la température d’après Goldsmith et White.

[Dielectric constant Ea

versus

temperature

curve

after Goldsmith and White.]

(*) Egalement Laboratoire Léon Brillouin, 91196, Gif-sur- Yvette.

(**) Associé

au

C.N.R.S.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197800390120132300

(3)

1324

D2h(Pnma). Dans les phases intermédiaires, Futama (1967) et Shiozaki (1971) ont montré, par diffraction des rayons X, l’existence d’une super-période résultant

d’une modulation structurale. Cette modulation est

décrite par une onde sinusoïdale de déplacement des

molécules de thiourée supposées rigides [3] avec un

vecteur d’onde, parallèle à la direction b et variant lentement avec la température.

Nous reprenons l’étude de la thiourée dans le cadre

général des transitions de phase incommensurables dans les isolants, afin de mieux comprendre l’origine microscopique de l’incommensurabilité dans ces maté- riaux. L’objet du présent travail est l’étude au moyen de la diffusion diffuse des rayons X des effets prétran-

sitionnels. Nous nous sommes intéressés en particulier

à la diffusion qui annonce la transition du 2e ordre

(V-IV) vers les phases modulées : nous avons déterminé

avec précision sa localisation et suivi son évolution

en fonction de la température. Cette diffusion dépend

très fortement de la température ; la localisation dans

l’espace réciproque du maximum d’intensité varie : il se déplace dans l’espace réciproque d’une position

incommensurable dans deux directions à la tempé-

rature ambiante vers une position incommensurable dans seulement une direction à la transition de phase

V - IV.

De plus, nous avons mis en évidence, dans la phase V, l’existence de très faibles taches de Bragg théoriquement exclues par la symétrie D2h, mais per-

mises par C’v. Leur intensité diminue régulièrement

avec la température (dans les phases V, IV, III et II)

pour augmenter brusquement à la transition ferro-

électrique (11-I). Par ailleurs nous avons observé, dans les phases intermédiaires, des taches satellites de faible intensité qui apparaissent également en (0, k ± nô, 0)

et qui montrent que la modulation structurale n’est pas une distorsion purement transversale comme cela

a été supposé dans les modèles de Shiozaki [2] et

McKenzie [3].

2. Techniques expérimentales.

---

Les expériences de

diffusion des rayons X ont été réalisées en rayonne-

ment monochromatique à l’aide d’une chambre de

précession de Burger. Cette technique permet d’obte- nir sur un film une image d’un plan réciproque sans

déformation. La radiation utilisée est la raie MoKa

(0.709 À), elle est sélectionnée à l’aide de la réflexion

(002) d’un monochromateur en graphite pyrolitique.

Les monocristaux utilisés SC(NH2)2 et, SC(ND2)2

nous ont été fournis par M. le Professeur J. P. Cha-

pelle (1), et ont été taillés sous forme d’aiguilles

d’environ 1 mm de long, parallèles soit à la direction a,

soit à la direction b, ce qui a rendu facile l’étude des trois familles de plans réciproques (100), (O10) et (001).

L’échantillon à étudier est monté sur une tête gonio- métrique ; il est refroidi par un jet d’azote gazeux

régulé à la température désirée à l’aide d’une résistance chauffante et d’une régulation appropriée. De plus

le jet gazeux suit le cristal dans son mouvement de

précession. Ceci nous a permis d’obtenir une stabi-

lisation meilleure que 0,50 dans le domaine de tem-

pérature exploré.

Les températures de transition ont été déterminées par J.1 ATD et mesure de constante diélectrique (ces

dernières mesures ont été effectuées par J. P. Benoît (1)).

Pour les échantillons non deutériés, ce sont celles trouvées dans la littérature, alors que pour les échan- tillons deutériés utilisés

les températures trouvées sont plus élevées que celles données par Goldsmith et White [1], la deutériation des cristaux utilisés étant certainement bien plus complète (> 98 %).

3. Phase V : Diffusion diffuse et taches supplémen-

taires.

-

Rappelons d’abord que la molécule de thiourée est plane, ayant la symétrie C2v ; son axe

binaire est parallèle au plan (a, c). Les mailles élé- mentaires des phases 1 et V contiennent quatre molé-

cules notées 1 à 4. Les molécules 1 et 2 d’une part,

et 3 et 4 de l’autre, se correspondent par l’opération

du plan de glissement a. Les figures 2 et 3 montrent,

selon Elcombe et Taylor [4], les projections sur le plan (a, c) des deux mailles élémentaires correspondant aux

structures haute et basse température. L’opération de symétrie, plan de glissement de type n, qui fait, en phase V, se correspondre les molécules 1 et 3, puis

2 et 4, a disparu en phase 1 : l’unité asymétrique est

alors formée des 2 molécules 1 et 3 (1 seule dans la

phase V).

Ftc. 2.

-

Projection de la maille élémentaire de la phase V

sur

le plan (a, c). - - - - plan de glissement

a. - - -

plan de glissement

n.

Les molécules (1) et (2) sont

au

niveau (1/4) et les molécules (3)

et (4) sont

au

niveau (3/4).

[The

room

temperature structure of hydrogen thiourea projected

on

the (a, c) plane after Elcombe et al. The space group is Pnma, the molecules (1) and (2) lie higher than (3) and (4) of b/2.

- - - -

a

glide,

- - - n

glide.]

(1) Laboratoire de Physique Cristalline, Université Paris-Sud,

91405 Orsay.

(4)

Fn. 3.

-

Projection de la maille élémentaire de la phase (I)

sur

le plan (a, c). - - - - plan de glissement

a.

Les molécules (1) et (2)

sont

au

niveau (1/4) et les molécules (3) et (4) sont

au

niveau (3/4).

[The low temperature structure of hydrogen thiourea projected

on

(a, c) plane after Elcombe et al. The space group is P21 ma,

the molecules (1) and (2) lie also higher than (3) and (4) of b/2.

---- a

glide.]

Les règles d’extinction systématiques des taches qui

en résultent se résument comme suite :

a) Dans la phase V de symétrie Dih(Pnma) les

réflexions de types

sont interdites.

h) Dans la phase 1 de symétrie C§v(P21ma), seule

intervient la condition liée au glissement a et les

réflexions de type

sont interdites.

Ceci étant rappelé, que se passe-t-il du point de

vue de l’ordre local caractérisé par la diffusion diffuse ?

Diffusions diffuses.

----

A la température ambiante

on peut distinguer, dans les diagrammes de précession

de la figure 4, en dehors des taches de Bragg, deux types de diffusions diffuses distinctes quant à leur

forme et leur localisation dans l’espace réciproque.

De plus ces diffusions subissent des évolutions diffé- rentes quand on fait varier la température.

--

Les diffusions de type 1 sont localisées dans des

plans (0 1 0), elles sont visibles dans les 2 sections des

plans (h k 0) et (0 k 1) représentées figures 4a et 4b,

et sont intenses autour des taches de Bragg intenses.

Elles sont inexistantes dans le plan (h 0 1) (Fig. 4c et rangées [h 00] et [00/] des diagrammes 4a et 4b). Par ailleurs, elles ne subissent qu’une faible diminution d’intensité quand on fait varier la température de

25 OC à - 150 OC, aussi bien pour la thiourée normale que deutériée, comme le montre la comparaison des figures 4b et 5c.

-

Les diffusions de type 2 sont, à l’inverse, situées

dans des plans (1, 0, 0) ; les figures 4a (h k 0) et 4c (h 0 /) montrent bien que leur localisation dans

l’espace réciproque est commensurable avec a* ; l’observation des sections (0 k 1) et (1 k 1) permet de conclure que le maximum de diffusion est situé en une position générale incommensurable dans les deux directions [0 1 0] et [0 0 1] (Figs. 4b et 4d).

D’autre part, ces diffusions diffuses 2 sont surtout intenses dans toute une région voisine de l’axe c*.

Lorsqu’on abaisse la température, tout en restant

localisées dans les mêmes plans, elles s’affinent pour former d’abord des bâtonnets allongés suivant c*, figure 5a : la position du maximum de diffusion varie lentement de la position approximative q ~ (0, .2, .2)

à T - 20°C vers la position q ~ (0, .14, F) à

T

= -

52 °C (pour la thiourée deutériée). L’intensité de ce maximum de diffusion augmente continuement

jusqu’à la transition de phase qui semble se produire lorsque le vecteur d’onde critique q devient commen-

surable dans la direction c. L’intensité se condense alors en taches satellites (h, k + nô, 1) à la transition de phase.

Taches supplémentaires.

--

Par ailleurs, dans le plan (0 k 1), certaines taches k + 1

=

2 p + 1, inter-

dites par la symétrie D2h, existent effectivement comme

le montre la figure 4b (enregistrée dans des conditions où les taches de diffraction dues à la présence de

rayonnement de longueur d’onde À/2, ne peuvent apparaître). Certes, ces taches sont très faibles, leur

intensité est à peine 2 à 3 fois l’intensité d’une diffusion diffuse ; elles semblent cependant liées à la structure car l’intensité diminue lorsqu’on s’approche de la

transition ferroélectrique (11-1) ; elles ne sont pas visibles sur la photographie 5a obtenue à - 46°C (alors que les taches de diffraction dues à la présence

de rayonnement de longueur d’onde À/2 sont cette

fois clairement visibles au centre du diagramme).

Elles réapparaissent brusquement dans la phase basse température (I) avec des intensités raisonnables, c’est-à-dire des intensités de l’ordre des taches de

Bragg habituelles (Fig. 5d).

4. Phases intermédiaires : satellites.

-

Shiozaki [2]

et Mac Kenzie [3] ont montré que ces phases II, III

et IV sont caractérisées par une structure modulée

correspondant à une distorsion transversale de vecteur d’onde q parallèle à l’axe b*. Par diffraction de rayons X

[2] ou de neutrons [3] des taches satellites apparaissent

alors en (h, k + nb, 1) à l’exclusion de (0, k ± nô, 0).

Si l’on ignore toutes ces taches satellites, il reste un

réseau moyen ayant les mêmes extinctions et sensible-

ment la même maille élémentaire que la phase V, et ceci pour les trois phases (II, III, IV).

Dès que la température du cristal est abaissée

au-dessous du point de transition V-IV, nous obser-

(5)

1326

FIG. 4.

-

Diagrammes de,rayons X réalisés à 20°C et représentant

les plans réciproques (h k 0)

en

(a), (0 k /)

en

(b), (h, 1/10, 1)

en

(c)

et ( 1 k /)

en

(d). Les diffusions indiquées par la flèche (1)

ne

subissent

pas de variations notables

en

fonction de la température. La diffu-

sion indiquée par la flèche (2) est celle qui diverge à la transition du 2e ordre (V-IV) pour donner les satellites des phases incommen-

vons bien les taches satellites : les diffusions diffuses de type 2 se sont condensées. Les résultats concernant la plage de variation du vecteur d’onde de la modula- tion (dirigé suivant b) sont les mêmes pour la thiourée normale et la thiourée deutériée : le vecteur d’onde varie de 2 n/7 b à 2 n/9 b entre les deux températures

extrêmes.

Le premier résultat nouveau que nous obtenons est

ici l’existence de taches satellites dé type (0, k ± nb, 0) (Fig. 5c). Ces taches satellites sont certainement peu

intenses, mais néanmoins leur existence aussi faible

soit-elle infirme l’hypothèse d’une distorsion sinu-

surables et est, de

ce

fait, la diffusion critique. Taches interdites par la symétrie D2b (flèche 3).

[Precession photographs of 4

mean

reciprocal planes : (h k 0) (a), (0 k 1) (b), (h 1/10 1) (c) and (1 k 1) (d) taken at 20°C and showing

the localization of the precursors X-ray diffuse scattering (arrow (2)).]

soïdale, purement transversale, avancée par les auteurs

précédents. Il existe certainement une composante

longitudinale du déplacement qui contribue à la distorsion du réseau et dont il faut tenir compte dans

toute détermination de la structure des phases inter-

médiaires.

L’observation à température donnée de la distri- bution des taches satellites dans les plans (h k 0) et (0 k /) (Figs. 5b et 5c) montre une différence qui

concerne l’apparition des taches satellites d’ordre

supérieur, lorsqu’on s’éloigne dans les directions a*

et c* :

(6)

FIG. 5.

-

Diagrammes de rayons X représentant : d’une part, le plan réciproque (0 k 1) à t = - 46 °C (a),

t = -

55 °C (c) et

à T = - 150 °C (d) ; d’autre part, le plan réciproque (h k 0) à

T

=

(- 55 °C).

t

-

Dans le premier cas, les ordres 1, 2 et même 3 apparaissent successivement quand h augmente ; le rapport d’intensité de deux satellites successifs In+ 1/ln

croît avec h (au moins dans la partie explorée du

réseau réciproque). Dans une même zone de l’espace réciproque, ce rapport augmente également lorsqu’on

abaisse la température.

-

Dans le deuxième cas, les satellites d’ordre 1 sont intenses quel que soit 1 et les satellites d’ordre 2 sont relativement peu visibles. Le rapport ln + 1/ ln

semble indépendant à la fois de 1 et de la température

d’observation.

Rappelons ici que dans le cas simple d’une onde

de déplacement sinusoïdale de vecteur d’onde q,

[Precession photograph showing : 1) the (0 k 1) reciprocal plane

at three temperature : - 46 °C (a), - 55 °C (c) and - 150 °C (d) ; 2) the (h k 0) in the incommensurate phase at - 55 °C (b).]

l’intensité diffractée en un point de l’espace réciproque

défini par le vecteur de diffusion Q est proportionnelle

à :

où ri est la position de la maille l, ri la position moyenne de l’atome i de la maille 1 et ui est l’amplitude de déplacement de l’atome i de la maille 1. Le facteur de diffusion fi inclut le facteur Debye-Waller.

Il en résulte pour l’intensité du satellite d’ordre n [5]

l’expression :

(7)

1328

où Jn est la fonction de Bessel d’ordre n. Lorsque 1 Q. Ui 1 « 1, j.(Q. Ui) _ (Q.ui)n. Dans ce cas, seul le satellite d’ordre 1 a une intensité notable ; l’intensité du satellite d’ordre n étant en (Q. u¡)2n, il s’ensuit que les satellites d’ordre élevé peuvent devenir visibles

lorsque la composante de Q, parallèle à la direction des déplacements atomiques, devient grande. En revanche, dans le cas d’un créneau de déplacement

de vecteur d’onde q, seul les satellites de premier

ordre ont une intensité importante et ceci, quel que soit Q.

En fonction de ce qui précède, nous pouvons donc conclure qu’à la modulation de structure responsable

de l’apparition des satellites correspondent des dépla-

cements ayant une composante dirigée suivant :

Dans le cas de la composante a, l’onde apparaît

comme sinusoïdale pure juste au-dessous du point de

transition V-IV.

Dans le cas de la composante c, ce comportement

est beaucoup moins net bien que les conditions d’obser- vation des satellites d’ordre supérieur soient plus

favorables en raison des extinctions systématiques. Il

semblerait donc que la composante c de la distorsion soit proche d’une modulation en créneaux.

Nous terminerons en signalant que dans le plan (0 k l ) de la figure 5c, des satellites d’ordre impair apparaissent lorsque la somme k + 1 est paire. La pseudo-règle d’extinction, qui voudrait que seuls existent les satellites de même parité que la somme

k + 1, n’est donc pas générale. Ces résultats sont en

accord avec ceux de Mac Kenzie [3]. Comme Shiozaki

[2] et Mac Kenzie [3], nous avons aussi vérifié que les extinctions correspondant au miroir avec glissement a,

restent toujours vérifiés aussi bien pour les taches de

Bragg que pour les satellites. Cet élément de symétrie

subsiste bien pour toutes les phases (’).

5. Discussion : nature des déplacements moléculaires.

Nous avons établi que la mise en ordre tridimen- sionrrelle associée à la transition de phase commen-

surable-incommensurable (V-IV) est annoncée dès la

température ambiante (c’est-à-dire 800 au-dessus de

Te) par une diffusion diffuse sous forme de petits bouts

de plan modulés dont l’épaisseur suivant a* est donnée par la résolution du montage. Les extensions suivant b* et c* sont plus importantes; à la température ambiante, elles sont de l’ordre de 0,25 b* et 0,30 c*

respectivement. Ceci montre que les fluctuations lentes des déplacements associés à cette transition sont très corrélées suivant l’axe a* (la longueur de corrélation dans cette direction Ça > 20 a), et suggère l’existence (2) Des

mesures

récentes systématiques d’intensité de taches de Bragg effectuées par G. Collin semblent indiquer cependant que l’existence du miroir de glissement a pourrait être également remise

en cause

[13].

d’un effet de chaînes parallèles à l’axe a. Ces chaînes

sont certainement couplées et le restent même à haute

température. Pour mesurer la portée de ce couplage,

il faut pouvoir évaluer dans l’intensité diffusée la contribution de la modulation par le facteur de struc- ture dynamique. Ceci n’est pas simple lorsque le

nombre d’atomes par maille est 32 et le déplacement

est quelconque.

L’intensité diffusée par le réseau tridimensionnel en un point quelconque Q du réseau réciproque est

donnée par :

fi

=

facteur de diffusion de l’atome i,

ui(RI) est le déplacement de l’atome i dans la maille

1%

R, suivant la direction a.

Cette intensité diffusée est ainsi caractérisée par 96 x 96 fonctions de corrélations. Ce nombre peut être considérablement réduit par les hypothèses sui-

vantes :

1) Nous supposons que les molécules sont rigides

et donc caractérisées par un 6-vecteur déplacement

infinitésimal U

=

(U, 0), ce qui correspond à 24 com-

posantes pour les 4 molécules de la maille.

le déplacement ui(K) de l’atome i de la molécule K

s’écrit Ui(K)

=

u(K) + e(x) Ar ;. u(K) et O(K) corres- pondent aux amplitudes de déplacements de transla- tion et rotation respectivement pour la molécule K et r; est le vecteur joignant le centre de gravité de la

molécule x à l’atome i.

2) Les déplacements sont nécessairement symétri-

ques par rapport au plan de glissement a, étant donné

qu’aucune diffusion critique n’apparaît dans le plan (h k 0) pour h

=

2 n + 1. Il en est de même pour les taches satellites.

Dans le plan (0 k 1), la diffusion critique est intense

là où les taches de Bragg sont éteintes. Il semble que les déplacements en question viennent briser la

symétrie par rapport au miroir de glissement n. Le

mode de déplacement est donc nécessairement anti-

symétrique par rapport à ce miroir. En dehors de

ces trois principaux plans équatoriaux, la diffusion apparaît dans les 3 directions a*, b*, et c* avec une faible intensité suivant b*. On peut dire que le dépla-

cement est quelconque avec, cependant, une plus

grande composante dans le plan (a c).

(8)

3) Enfin, dans l’hypothèse d’une transition de phase

avec mode mou [6] en qg

=

(0 03BE 0) 2 n/b, ce qui est rai-

sonnable juste au-dessus de la transition, il résulte

d’après ce qui précède que le déplacement considéré

doit nécessairement se transformer par les opérations

du groupe du vecteur d’onde G(q8), comme la repré-

sentation ’r4(q8) (tableau I) dans les notations du Kovalev [7]. Cette représentation correspond en centre

de zone à r4(0) (ou B3u), symétrie attribuée par- Benoît [8] à un mode Raman mou qui apparaîtrait

à la transition (V-IV) et par Brehat et Hadni [9] à

un mode infra-rouge 15 cm-1

1

à T = 20 °c.

Nous avons construit les coordonnées symétriques

à l’aide de l’opérateur de projection P’(q) sur l’espace

de la représentation s (voir par exemple Maraduddin

et Vosko [10]). Il apparaît lorsqu’on considère la représentation r4(0) que le 24-vecteur déplacement symétrique s’écrit :

Les chiffres 1 à 4 désignent les 4 molécules par maille (Fig. 2) pour la symétrie T4(q8) :

E(q8, 4) =

où p*

=

e- inç.

Dans sa détermination de la structure modulée, Mac Kenzie [3] a assimilé T4(q.) à i4(o) sous prétexte que ç est petit. Cette approximation néglige ipso facto

la composante longitudinale de la distorsion du réseau et ne peut donc rendre compte de l’existence des taches satellites sur l’axe b*.

TABLEAU 1

Il en résulte, pour l’intensité diffusée calculée pour le déplacement symétrique E(q., 4) le plus général, l’expression suivante :

-

G : vecteur du réseau réciproque,

N : nombre de mailles du cristal,

Fd : est le facteur de structure dynamique.

Quand on prend l’origine au centre de masse de

la molécule (1), on trouve :

où la sommation ne concerne plus que les atomes de la molécule (1),

fi est la longueur de diffusion de l’atome i,

exp[- y Wi(Q)] est le facteur de Debye-Waller de

l’atome i,

repère l’atome i à partir du centre de masse de la

molécule (1).

(9)

1330

ce qui donne, pour les trois directions principales, les expressions simplifiées :

La comparaison qualitative avec les diagrammes expérimentaux des figures 4 et 5 apporte des infor- mations sur les mouvements moléculaires :

a) L’intensité diffusée suivant l’axe a*, qui a les

mêmes extinctions systématiques que les taches de

Bragg, n’a pas la même variation que ces dernières

en fonction de h. Elle a en particulier un maximum

pour une position voisine de h

=

4. Ceci indique sans ambiguïté que la rotation R6 est dominante. La contribution de la rotation Rc est nulle de par la

symétrie de la molécule.

b) L’apparition des satellites suivant la direction

[0 k 0] avec une variation d’intensité donnée en pre- mière approximation par le facteur de structure molé- culaire conduit à admettre une faible translation Tb et

à négliger les rotations Ra et Rc.

c) La variation d’intensité le long de l’axe c* est

compatible avec une translation T,, mais il y a égale-

ment contribution de la rotation R6 décrite en a).

Au total, le mode mou, responsable de la transition V-IV, doit être décrit en termes de rotation Rh et

translation Tb, les deux translations Ta et T, ne pou- vant toutefois être exclues. Nous ne pouvons aller

plus loin pour le moment : des expériences de diffusion élastique et inélastique de neutrons vont être entre-

prises prochainement, de manière à apporter des pré-

cisions sur la nature du mode mou.

6. Conclusion.

-

Par des mesures de diffusion de rayons X, nous avons montré que la transition de

phase de la thiourée faisant apparaître une modulation

de structure non commensurable dans la direction b est précédée par un ordre local d’origine certainement

dynamique faisant intervenir une non-commensura-

bilité dans deux directions de l’espace b et c.

Nous avons essayé de rendre compte de la transition

au moyen d’un mode mou : en raison de l’incommen-

surabilité du vecteur d’onde associé à la transition de

phase, le critère d’homogénéité de Landau et Lif- chitz [11] n’est pas satisfait. Ceci n’est pas choquant [12], car ici le changement de phase continu est éga-

lement associé à un changement de symétrie, tel que le groupe de symétrie d’une des phases est sous-

groupe de l’autre à cette différence que la phase de

basse symétrie ne peut plus être décrite par un groupe

d’espace tridimensionnel habituel. La situation est

plus compliquée dans notre cas où il existe trois phases

intermédiaires incommensurables. Ces phases peuvent

être caractérisées expérimentalement par la symétrie

du réseau moyen (taches de Bragg sans les satellites)

d’une part, et par les composantes de la distorsion de l’autre. Le réseau moyen semble être le même pour les trois phases II, III et IV ; il faut espérer voir une

différence sur les composantes de la distorsion pour chacune d’elles. Pour cela, il faut mesurer les intensités des taches satellites et les comparer à celles calculées pour un déplacement sinusoïdal le plus général, ayant la symétrie du mode mou pour la phase IV, mais n’ayant aucune raison de l’avoir dans les deux autres

phases (II) et (III).

D’autre part, certaines anomalies ont été constatées

sur les taches de Bragg elles-mêmes ainsi que sur les satellites des phases à structure modulée : elles sont toutes liées à l’élément de symétrie avec glissement

b + c/2. On peut se demander dans quelle mesure

la condensation du mode mou introduirait une trans-

lation statique faible détruisant cet élément de symé-

trie : des expériences complémentaires sont ici encore

nécessaires.

Remerciements.

-

Nous remercions J. P. Chapelle

pour les monocristaux de thiourée et la discussion,

R. Comes et A. M. Quittet pour leurs précieux com-

mentaires sur ce travail, L. Deschamps et L. Gatebois

pour leur aide technique efficace.

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