HAL Id: jpa-00208875
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Submitted on 1 Jan 1978
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Étude par rayons X de la transition
commensurable-incommensurable de la thiourée CS(NH2)2
A.H. Moudden, F. Denoyer, M. Lambert
To cite this version:
A.H. Moudden, F. Denoyer, M. Lambert. Étude par rayons X de la transition commensurable- incommensurable de la thiourée CS(NH2)2. Journal de Physique, 1978, 39 (12), pp.1323-1330.
�10.1051/jphys:0197800390120132300�. �jpa-00208875�
ÉTUDE PAR RAYONS X DE LA TRANSITION
COMMENSURABLE-INCOMMENSURABLE DE LA THIOURÉE CS(NH2)2
A. H. MOUDDEN, F. DENOYER et M. LAMBERT (*)
Laboratoire de Physique des Solides (**)
Université Paris-Sud, 91405 Orsay, France.
(Reçu le 29 mai 1978, révisé le 20 juillet 1978, accepté le 25 août 1978)
Résumé.
2014Nous
avonsétudié qualitativement, par diffusion diffuse des rayons X, les fluctuations
critiques associées à la transition de phase commensurable-incommensurable (V-IV) de la thiourée
(CS(NH2)2). Cette transformation structurale est préparée, dès la température ambiante (80°
au-dessus de Tc) par
uneimportante diffusion prétransitionnelle qui correspond à
unordre local à courte distance dans le plan (b, c) et quasi longue distance suivant
a(direction de la polarisation spontanée).
Nous analysons
cesprécurseurs
entermes de mode
moudu réseau tridimensionnel. L’étude de la polarisation de
cemode montre l’importance de la contribution des composantes de translation
longitudinale Tb et de libration Rb.
De très faibles taches de Bragg propres à la phase commensurable basse température sont mises
en
évidence dans la phase paraélectrique et les phases incommensurables.
Abstract.
2014We have studied qualitatively, by X-ray diffuse scattering, the critical fluctuations
near
the V-IV commensurate-incommensurate phase transition of thiourea CS(NH2)2. This struc-
tural transformation is prepared by
animportant precursor X-ray diffuse scattering which is already
visible at
roomtemperature (80° above Tc) and corresponds to short range correlations in the (b, c) plane, but quasi long range correlations in the
adirection (direction of the spontaneous polarization).
We analyse this precursor scattering in terms of
athree-dimensional soft mode. The polarization study of this mode emphasizes the contribution of Tb longitudinal translations and Rb librational components.
Moreover, in both the paraelectric and the incommensurate phases,
wehave evidence for
newand very weak Bragg peaks which
arerelated to the low temperature commensurate phase.
Classification Physics Abstracts
64.70
1. Introduction.
-Par des mesures de la constante
diélectrique, Goldsmith et White [1] ont mis en évi-
dence dans la thiourée l’existence de cinq phases
notées de 1 à V et apparaissant dans cet ordre lorsqu’on augmente la température (Fig. 1 ) ; les températures
de transition de la thiourée normale SC(NH2)2 et de
la thiourée deutériée SC(ND2)2 sont respectivement :
La détermination de la structure cristallographique
a été faite dans les phases basse et haute température
(1 et V) qui sont respectivement ferroélectrique et paraélectrique avec les symétries C)v(P21ma) et
FIG. 1.
-Constante diélectrique e.
enfonction de la température d’après Goldsmith et White.
[Dielectric constant Ea
versustemperature
curveafter Goldsmith and White.]
(*) Egalement Laboratoire Léon Brillouin, 91196, Gif-sur- Yvette.
(**) Associé
auC.N.R.S.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197800390120132300
1324
D2h(Pnma). Dans les phases intermédiaires, Futama (1967) et Shiozaki (1971) ont montré, par diffraction des rayons X, l’existence d’une super-période résultant
d’une modulation structurale. Cette modulation est
décrite par une onde sinusoïdale de déplacement des
molécules de thiourée supposées rigides [3] avec un
vecteur d’onde, parallèle à la direction b et variant lentement avec la température.
Nous reprenons l’étude de la thiourée dans le cadre
général des transitions de phase incommensurables dans les isolants, afin de mieux comprendre l’origine microscopique de l’incommensurabilité dans ces maté- riaux. L’objet du présent travail est l’étude au moyen de la diffusion diffuse des rayons X des effets prétran-
sitionnels. Nous nous sommes intéressés en particulier
à la diffusion qui annonce la transition du 2e ordre
(V-IV) vers les phases modulées : nous avons déterminé
avec précision sa localisation et suivi son évolution
en fonction de la température. Cette diffusion dépend
très fortement de la température ; la localisation dans
l’espace réciproque du maximum d’intensité varie : il se déplace dans l’espace réciproque d’une position
incommensurable dans deux directions à la tempé-
rature ambiante vers une position incommensurable dans seulement une direction à la transition de phase
V - IV.
De plus, nous avons mis en évidence, dans la phase V, l’existence de très faibles taches de Bragg théoriquement exclues par la symétrie D2h, mais per-
mises par C’v. Leur intensité diminue régulièrement
avec la température (dans les phases V, IV, III et II)
pour augmenter brusquement à la transition ferro-
électrique (11-I). Par ailleurs nous avons observé, dans les phases intermédiaires, des taches satellites de faible intensité qui apparaissent également en (0, k ± nô, 0)
et qui montrent que la modulation structurale n’est pas une distorsion purement transversale comme cela
a été supposé dans les modèles de Shiozaki [2] et
McKenzie [3].
2. Techniques expérimentales.
---Les expériences de
diffusion des rayons X ont été réalisées en rayonne-
ment monochromatique à l’aide d’une chambre de
précession de Burger. Cette technique permet d’obte- nir sur un film une image d’un plan réciproque sans
déformation. La radiation utilisée est la raie MoKa
(0.709 À), elle est sélectionnée à l’aide de la réflexion
(002) d’un monochromateur en graphite pyrolitique.
Les monocristaux utilisés SC(NH2)2 et, SC(ND2)2
nous ont été fournis par M. le Professeur J. P. Cha-
pelle (1), et ont été taillés sous forme d’aiguilles
d’environ 1 mm de long, parallèles soit à la direction a,
soit à la direction b, ce qui a rendu facile l’étude des trois familles de plans réciproques (100), (O10) et (001).
L’échantillon à étudier est monté sur une tête gonio- métrique ; il est refroidi par un jet d’azote gazeux
régulé à la température désirée à l’aide d’une résistance chauffante et d’une régulation appropriée. De plus
le jet gazeux suit le cristal dans son mouvement de
précession. Ceci nous a permis d’obtenir une stabi-
lisation meilleure que 0,50 dans le domaine de tem-
pérature exploré.
Les températures de transition ont été déterminées par J.1 ATD et mesure de constante diélectrique (ces
dernières mesures ont été effectuées par J. P. Benoît (1)).
Pour les échantillons non deutériés, ce sont celles trouvées dans la littérature, alors que pour les échan- tillons deutériés utilisés
les températures trouvées sont plus élevées que celles données par Goldsmith et White [1], la deutériation des cristaux utilisés étant certainement bien plus complète (> 98 %).
3. Phase V : Diffusion diffuse et taches supplémen-
taires.
-Rappelons d’abord que la molécule de thiourée est plane, ayant la symétrie C2v ; son axe
binaire est parallèle au plan (a, c). Les mailles élé- mentaires des phases 1 et V contiennent quatre molé-
cules notées 1 à 4. Les molécules 1 et 2 d’une part,
et 3 et 4 de l’autre, se correspondent par l’opération
du plan de glissement a. Les figures 2 et 3 montrent,
selon Elcombe et Taylor [4], les projections sur le plan (a, c) des deux mailles élémentaires correspondant aux
structures haute et basse température. L’opération de symétrie, plan de glissement de type n, qui fait, en phase V, se correspondre les molécules 1 et 3, puis
2 et 4, a disparu en phase 1 : l’unité asymétrique est
alors formée des 2 molécules 1 et 3 (1 seule dans la
phase V).
Ftc. 2.
-Projection de la maille élémentaire de la phase V
surle plan (a, c). - - - - plan de glissement
a. - - -plan de glissement
n.Les molécules (1) et (2) sont
auniveau (1/4) et les molécules (3)
et (4) sont
auniveau (3/4).
[The
roomtemperature structure of hydrogen thiourea projected
on
the (a, c) plane after Elcombe et al. The space group is Pnma, the molecules (1) and (2) lie higher than (3) and (4) of b/2.
- - - -
a
glide,
- - - nglide.]
(1) Laboratoire de Physique Cristalline, Université Paris-Sud,
91405 Orsay.
Fn. 3.
-Projection de la maille élémentaire de la phase (I)
surle plan (a, c). - - - - plan de glissement
a.Les molécules (1) et (2)
sont
auniveau (1/4) et les molécules (3) et (4) sont
auniveau (3/4).
[The low temperature structure of hydrogen thiourea projected
on
(a, c) plane after Elcombe et al. The space group is P21 ma,
the molecules (1) and (2) lie also higher than (3) and (4) of b/2.
---- a
glide.]
Les règles d’extinction systématiques des taches qui
en résultent se résument comme suite :
a) Dans la phase V de symétrie Dih(Pnma) les
réflexions de types
sont interdites.
h) Dans la phase 1 de symétrie C§v(P21ma), seule
intervient la condition liée au glissement a et les
réflexions de type
sont interdites.
Ceci étant rappelé, que se passe-t-il du point de
vue de l’ordre local caractérisé par la diffusion diffuse ?
Diffusions diffuses.
----A la température ambiante
on peut distinguer, dans les diagrammes de précession
de la figure 4, en dehors des taches de Bragg, deux types de diffusions diffuses distinctes quant à leur
forme et leur localisation dans l’espace réciproque.
De plus ces diffusions subissent des évolutions diffé- rentes quand on fait varier la température.
--
Les diffusions de type 1 sont localisées dans des
plans (0 1 0), elles sont visibles dans les 2 sections des
plans (h k 0) et (0 k 1) représentées figures 4a et 4b,
et sont intenses autour des taches de Bragg intenses.
Elles sont inexistantes dans le plan (h 0 1) (Fig. 4c et rangées [h 00] et [00/] des diagrammes 4a et 4b). Par ailleurs, elles ne subissent qu’une faible diminution d’intensité quand on fait varier la température de
25 OC à - 150 OC, aussi bien pour la thiourée normale que deutériée, comme le montre la comparaison des figures 4b et 5c.
-
Les diffusions de type 2 sont, à l’inverse, situées
dans des plans (1, 0, 0) ; les figures 4a (h k 0) et 4c (h 0 /) montrent bien que leur localisation dans
l’espace réciproque est commensurable avec a* ; l’observation des sections (0 k 1) et (1 k 1) permet de conclure que le maximum de diffusion est situé en une position générale incommensurable dans les deux directions [0 1 0] et [0 0 1] (Figs. 4b et 4d).
D’autre part, ces diffusions diffuses 2 sont surtout intenses dans toute une région voisine de l’axe c*.
Lorsqu’on abaisse la température, tout en restant
localisées dans les mêmes plans, elles s’affinent pour former d’abord des bâtonnets allongés suivant c*, figure 5a : la position du maximum de diffusion varie lentement de la position approximative q ~ (0, .2, .2)
à T - 20°C vers la position q ~ (0, .14, F) à
T
= -52 °C (pour la thiourée deutériée). L’intensité de ce maximum de diffusion augmente continuement
jusqu’à la transition de phase qui semble se produire lorsque le vecteur d’onde critique q devient commen-
surable dans la direction c. L’intensité se condense alors en taches satellites (h, k + nô, 1) à la transition de phase.
Taches supplémentaires.
--Par ailleurs, dans le plan (0 k 1), certaines taches k + 1
=2 p + 1, inter-
dites par la symétrie D2h, existent effectivement comme
le montre la figure 4b (enregistrée dans des conditions où les taches de diffraction dues à la présence de
rayonnement de longueur d’onde À/2, ne peuvent apparaître). Certes, ces taches sont très faibles, leur
intensité est à peine 2 à 3 fois l’intensité d’une diffusion diffuse ; elles semblent cependant liées à la structure car l’intensité diminue lorsqu’on s’approche de la
transition ferroélectrique (11-1) ; elles ne sont pas visibles sur la photographie 5a obtenue à - 46°C (alors que les taches de diffraction dues à la présence
de rayonnement de longueur d’onde À/2 sont cette
fois clairement visibles au centre du diagramme).
Elles réapparaissent brusquement dans la phase basse température (I) avec des intensités raisonnables, c’est-à-dire des intensités de l’ordre des taches de
Bragg habituelles (Fig. 5d).
4. Phases intermédiaires : satellites.
-Shiozaki [2]
et Mac Kenzie [3] ont montré que ces phases II, III
et IV sont caractérisées par une structure modulée
correspondant à une distorsion transversale de vecteur d’onde q parallèle à l’axe b*. Par diffraction de rayons X
[2] ou de neutrons [3] des taches satellites apparaissent
alors en (h, k + nb, 1) à l’exclusion de (0, k ± nô, 0).
Si l’on ignore toutes ces taches satellites, il reste un
réseau moyen ayant les mêmes extinctions et sensible-
ment la même maille élémentaire que la phase V, et ceci pour les trois phases (II, III, IV).
Dès que la température du cristal est abaissée
au-dessous du point de transition V-IV, nous obser-
1326
FIG. 4.
-Diagrammes de,rayons X réalisés à 20°C et représentant
les plans réciproques (h k 0)
en(a), (0 k /)
en(b), (h, 1/10, 1)
en(c)
et ( 1 k /)
en(d). Les diffusions indiquées par la flèche (1)
nesubissent
pas de variations notables
enfonction de la température. La diffu-
sion indiquée par la flèche (2) est celle qui diverge à la transition du 2e ordre (V-IV) pour donner les satellites des phases incommen-
vons bien les taches satellites : les diffusions diffuses de type 2 se sont condensées. Les résultats concernant la plage de variation du vecteur d’onde de la modula- tion (dirigé suivant b) sont les mêmes pour la thiourée normale et la thiourée deutériée : le vecteur d’onde varie de 2 n/7 b à 2 n/9 b entre les deux températures
extrêmes.
Le premier résultat nouveau que nous obtenons est
ici l’existence de taches satellites dé type (0, k ± nb, 0) (Fig. 5c). Ces taches satellites sont certainement peu
intenses, mais néanmoins leur existence aussi faible
soit-elle infirme l’hypothèse d’une distorsion sinu-
surables et est, de
cefait, la diffusion critique. Taches interdites par la symétrie D2b (flèche 3).
[Precession photographs of 4
meanreciprocal planes : (h k 0) (a), (0 k 1) (b), (h 1/10 1) (c) and (1 k 1) (d) taken at 20°C and showing
the localization of the precursors X-ray diffuse scattering (arrow (2)).]
soïdale, purement transversale, avancée par les auteurs
précédents. Il existe certainement une composante
longitudinale du déplacement qui contribue à la distorsion du réseau et dont il faut tenir compte dans
toute détermination de la structure des phases inter-
médiaires.
L’observation à température donnée de la distri- bution des taches satellites dans les plans (h k 0) et (0 k /) (Figs. 5b et 5c) montre une différence qui
concerne l’apparition des taches satellites d’ordre
supérieur, lorsqu’on s’éloigne dans les directions a*
et c* :
FIG. 5.
-Diagrammes de rayons X représentant : d’une part, le plan réciproque (0 k 1) à t = - 46 °C (a),
t = -55 °C (c) et
à T = - 150 °C (d) ; d’autre part, le plan réciproque (h k 0) à
T
=(- 55 °C).
t-
Dans le premier cas, les ordres 1, 2 et même 3 apparaissent successivement quand h augmente ; le rapport d’intensité de deux satellites successifs In+ 1/ln
croît avec h (au moins dans la partie explorée du
réseau réciproque). Dans une même zone de l’espace réciproque, ce rapport augmente également lorsqu’on
abaisse la température.
-
Dans le deuxième cas, les satellites d’ordre 1 sont intenses quel que soit 1 et les satellites d’ordre 2 sont relativement peu visibles. Le rapport ln + 1/ ln
semble indépendant à la fois de 1 et de la température
d’observation.
Rappelons ici que dans le cas simple d’une onde
de déplacement sinusoïdale de vecteur d’onde q,
[Precession photograph showing : 1) the (0 k 1) reciprocal plane
at three temperature : - 46 °C (a), - 55 °C (c) and - 150 °C (d) ; 2) the (h k 0) in the incommensurate phase at - 55 °C (b).]
l’intensité diffractée en un point de l’espace réciproque
défini par le vecteur de diffusion Q est proportionnelle
à :
où ri est la position de la maille l, ri la position moyenne de l’atome i de la maille 1 et ui est l’amplitude de déplacement de l’atome i de la maille 1. Le facteur de diffusion fi inclut le facteur Debye-Waller.
Il en résulte pour l’intensité du satellite d’ordre n [5]
l’expression :
1328
où Jn est la fonction de Bessel d’ordre n. Lorsque 1 Q. Ui 1 « 1, j.(Q. Ui) _ (Q.ui)n. Dans ce cas, seul le satellite d’ordre 1 a une intensité notable ; l’intensité du satellite d’ordre n étant en (Q. u¡)2n, il s’ensuit que les satellites d’ordre élevé peuvent devenir visibles
lorsque la composante de Q, parallèle à la direction des déplacements atomiques, devient grande. En revanche, dans le cas d’un créneau de déplacement
de vecteur d’onde q, seul les satellites de premier
ordre ont une intensité importante et ceci, quel que soit Q.
En fonction de ce qui précède, nous pouvons donc conclure qu’à la modulation de structure responsable
de l’apparition des satellites correspondent des dépla-
cements ayant une composante dirigée suivant :
Dans le cas de la composante a, l’onde apparaît
comme sinusoïdale pure juste au-dessous du point de
transition V-IV.
Dans le cas de la composante c, ce comportement
est beaucoup moins net bien que les conditions d’obser- vation des satellites d’ordre supérieur soient plus
favorables en raison des extinctions systématiques. Il
semblerait donc que la composante c de la distorsion soit proche d’une modulation en créneaux.
Nous terminerons en signalant que dans le plan (0 k l ) de la figure 5c, des satellites d’ordre impair apparaissent lorsque la somme k + 1 est paire. La pseudo-règle d’extinction, qui voudrait que seuls existent les satellites de même parité que la somme
k + 1, n’est donc pas générale. Ces résultats sont en
accord avec ceux de Mac Kenzie [3]. Comme Shiozaki
[2] et Mac Kenzie [3], nous avons aussi vérifié que les extinctions correspondant au miroir avec glissement a,
restent toujours vérifiés aussi bien pour les taches de
Bragg que pour les satellites. Cet élément de symétrie
subsiste bien pour toutes les phases (’).
5. Discussion : nature des déplacements moléculaires.
Nous avons établi que la mise en ordre tridimen- sionrrelle associée à la transition de phase commen-
surable-incommensurable (V-IV) est annoncée dès la
température ambiante (c’est-à-dire 800 au-dessus de
Te) par une diffusion diffuse sous forme de petits bouts
de plan modulés dont l’épaisseur suivant a* est donnée par la résolution du montage. Les extensions suivant b* et c* sont plus importantes; à la température ambiante, elles sont de l’ordre de 0,25 b* et 0,30 c*
respectivement. Ceci montre que les fluctuations lentes des déplacements associés à cette transition sont très corrélées suivant l’axe a* (la longueur de corrélation dans cette direction Ça > 20 a), et suggère l’existence (2) Des
mesuresrécentes systématiques d’intensité de taches de Bragg effectuées par G. Collin semblent indiquer cependant que l’existence du miroir de glissement a pourrait être également remise
en cause
[13].
d’un effet de chaînes parallèles à l’axe a. Ces chaînes
sont certainement couplées et le restent même à haute
température. Pour mesurer la portée de ce couplage,
il faut pouvoir évaluer dans l’intensité diffusée la contribution de la modulation par le facteur de struc- ture dynamique. Ceci n’est pas simple lorsque le
nombre d’atomes par maille est 32 et le déplacement
est quelconque.
L’intensité diffusée par le réseau tridimensionnel en un point quelconque Q du réseau réciproque est
donnée par :
fi
=facteur de diffusion de l’atome i,
ui(RI) est le déplacement de l’atome i dans la maille
1%
R, suivant la direction a.
Cette intensité diffusée est ainsi caractérisée par 96 x 96 fonctions de corrélations. Ce nombre peut être considérablement réduit par les hypothèses sui-
vantes :
1) Nous supposons que les molécules sont rigides
et donc caractérisées par un 6-vecteur déplacement
infinitésimal U
=(U, 0), ce qui correspond à 24 com-
posantes pour les 4 molécules de la maille.
le déplacement ui(K) de l’atome i de la molécule K
s’écrit Ui(K)
=u(K) + e(x) Ar ;. u(K) et O(K) corres- pondent aux amplitudes de déplacements de transla- tion et rotation respectivement pour la molécule K et r; est le vecteur joignant le centre de gravité de la
molécule x à l’atome i.
2) Les déplacements sont nécessairement symétri-
ques par rapport au plan de glissement a, étant donné
qu’aucune diffusion critique n’apparaît dans le plan (h k 0) pour h
=2 n + 1. Il en est de même pour les taches satellites.
Dans le plan (0 k 1), la diffusion critique est intense
là où les taches de Bragg sont éteintes. Il semble que les déplacements en question viennent briser la
symétrie par rapport au miroir de glissement n. Le
mode de déplacement est donc nécessairement anti-
symétrique par rapport à ce miroir. En dehors de
ces trois principaux plans équatoriaux, la diffusion apparaît dans les 3 directions a*, b*, et c* avec une faible intensité suivant b*. On peut dire que le dépla-
cement est quelconque avec, cependant, une plus
grande composante dans le plan (a c).
3) Enfin, dans l’hypothèse d’une transition de phase
avec mode mou [6] en qg
=(0 03BE 0) 2 n/b, ce qui est rai-
sonnable juste au-dessus de la transition, il résulte
d’après ce qui précède que le déplacement considéré
doit nécessairement se transformer par les opérations
du groupe du vecteur d’onde G(q8), comme la repré-
sentation ’r4(q8) (tableau I) dans les notations du Kovalev [7]. Cette représentation correspond en centre
de zone à r4(0) (ou B3u), symétrie attribuée par- Benoît [8] à un mode Raman mou qui apparaîtrait
à la transition (V-IV) et par Brehat et Hadni [9] à
un mode infra-rouge 15 cm-1
1à T = 20 °c.
Nous avons construit les coordonnées symétriques
à l’aide de l’opérateur de projection P’(q) sur l’espace
de la représentation s (voir par exemple Maraduddin
et Vosko [10]). Il apparaît lorsqu’on considère la représentation r4(0) que le 24-vecteur déplacement symétrique s’écrit :
Les chiffres 1 à 4 désignent les 4 molécules par maille (Fig. 2) pour la symétrie T4(q8) :
E(q8, 4) =
où p*
=e- inç.
Dans sa détermination de la structure modulée, Mac Kenzie [3] a assimilé T4(q.) à i4(o) sous prétexte que ç est petit. Cette approximation néglige ipso facto
la composante longitudinale de la distorsion du réseau et ne peut donc rendre compte de l’existence des taches satellites sur l’axe b*.
TABLEAU 1
Il en résulte, pour l’intensité diffusée calculée pour le déplacement symétrique E(q., 4) le plus général, l’expression suivante :
-