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Etude par rayons X et par neutrons de la phase incommensurable du nitrite de sodium

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HAL Id: jpa-00209371

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Submitted on 1 Jan 1982

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Etude par rayons X et par neutrons de la phase incommensurable du nitrite de sodium

Denys Durand, F. Denoyer, M. Lambert, L. Bernard, R. Currat

To cite this version:

Denys Durand, F. Denoyer, M. Lambert, L. Bernard, R. Currat. Etude par rayons X et par neutrons de la phase incommensurable du nitrite de sodium. Journal de Physique, 1982, 43 (1), pp.149-154.

�10.1051/jphys:01982004301014900�. �jpa-00209371�

(2)

Etude par rayons X et par neutrons

de la phase incommensurable du nitrite de sodium

D. Durand, F. Denoyer, M. Lambert

Laboratoire de Physique des Solides (*), Université Paris-Sud, Bâtiment 510, 91405 Orsay, France

L. Bernard et R. Currat

Institut Laue-Langevin, 156 X, 38042 Grenoble, France

(Reçu le 31 juillet 1981, accepte le 21 septembre 1981)

Résumé.

2014

Nous présentons les résultats obtenus en diffraction de rayons X sur le nitrite de sodium : nous nous sommes principalement intéressés à la localisation des satellites et de la diffusion diffuse dans la phase incommen- surable, ainsi qu’aux effets prétransitionnels dans la phase désordonnée. Ces travaux ont été complétés par des

expériences de diffusion élastique de neutrons, qui conduisent à une détermination très précise de l’évolution avec

la température de la période de modulation. Ces différentes expériences, auxquelles s’ajoutent des expériences préliminaires de diffusion inélastique des neutrons, permettent d’ébaucher une discussion sur la nature de la modulation dans la phase incommensurable.

Abstract.

2014

This paper présents X-ray diffraction and X-ray diffuse scattering measurements performed on

sodium nitrite :

2014 in the incommensurate phase, satellite positions and diffuse scattering are studied;

2014 in the disordered phase, pretransitional effects are investigated.

Accurate satellite position measurements by means of neutron diffraction as a function of temperature are reported.

The results obtained by high resolution inelastic neutron scattering in the disordered phase are discussed.

Classification

.

Physics Abstracts

64.70K

1. Introduction.

-

Le nitrite de sodium (NaN02)

est un isolant ferro6lectrique connu depuis longtemps, qui pr6sente, entre les phases ferro6lectrique (T Tc = 162,5 oq et paraélectrique (T> To=164 OC),

une phase modul6e incommensurable. Du fait de sa

structure simple, NaN02 a ete tres 6tudi6, mais il

reste de nombreux points a 6claircir, comme la nature de la modulation dans la phase incommensurable, le m6canisme de la transition d£sordonn£e-incommen- surable, et la dynamique dans les phases para6lectrique

et incommensurable.

Dans un premier temps, nous rappelons les princi-

paux r6sultats des travaux d6jd effectues sur NaN02.

En ce qui concerne la structure du cristal [1 -9], le

nitrite de sodium a un reseau orthorhombique a corps centre. La maille contient deux molecules. Dans la

phase ferro6lectrique, le groupe d’espace est Im2m.

.

La polarisation spontan6e, dirig6e suivant 1’axe b, provient de 1’alignement des moments dipolaires per-

man6nts des ions N02 le long de b, qui s’accompagne

d’un d6placement des ions Na+ parallelement a b.

Dans la phase haute temperature, il apparait un

miroir orthogonal a b : le groupe d’espace devient

Immm. Des mesures de facteurs de structure ont

permis de preciser la nature du desordre dans cette phase [5]. 11 s’agit d’un d6soidre de position, les

moments dipolaires des molecules ayant deux orien- tations possibles : ils sont soit parall£les a b, soit antiparalleles a b (Fig. 1).

La transition vers la phase incommensurable est consideree comme une transition ordre-desordre,

induite par un mouvement de reorientation des dipoles

entre les deux positions d’equilibre. Les mesures de

constante dielectrique 4cv), dans les phases para-

electrique et incommensurable [10-14], sont cohe-

rentes avec un modele de type relaxationnel, tel celui propose par Suzuki et Kubo [28] pour un systeme d’Ising. L’etude precise du temps de relaxation a ete faite par Hatta, par des mesures dielectriques [12, 14].

Par ailleurs, Ehrhardt et Michel [15] ont montre, par des calculs de potentiel, que le passage d’une position

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01982004301014900

(3)

150

Fig. 1.

-

Projection de la maille 616mentaire sur le plan (b, c). Dans

la phase ferro6lectrique, les positions des atomes correspondent

aux traits pleins. Dans la phase para6lectrique, chaque moment dipolaire est parallele a b (molecule dessin6e en traits pleins) ou antiparallele a b (molecule dessin6e en pointill6s). A la temperature

de transition To, a

=

3,66 A, b

=

5,67 A, c

=

5,36 A.

[Projection of the unit cell on the (b, c) plane. Full lines represent atomic positions in the ferroelectric phase. In the paraelectric phase the dipole moment attached to each N02 group is directed

along + b (full lines) or - b (dashed lines). At the transition tempe-

rature To the lattice parameters are : a

=

3.66 A ; b

=

5.67 A ;

c

=

5.36 A.]

d’equilibre a I’autre, se fait par une rotation des ions

N02 autour de 1’axe c, a laquelle s’ajoute un bascule-

ment des lignes oxygene-oxygene par rapport a la direction c.

L’existence d’une phase intermédiaire a ete revelee par des experiences de diffusion de rayons X [16, 17].

Cette phase se traduit par I’apparition de satellites

reperes par rapport aux taches de Bragg par le vecteur

± q, avec q

=

ba *, 6 variant avec la temperature

entre 0,119 et 0,097 [18]. Deux mod6les ont ete proposes

pour decrire la modulation. Celui de Tanisaki [16] est

un modèle de structure en microdomaines : un micro- domaine est constitue par une succession de couches

(b, c), dans lesquelles les moments dipolaires ont meme orientation; les deux types de microdomaines se

r6partissent alternativement le long de 1’axe a, avec la p6riode a/b. Yamada remarque que, dans un tel modèIe,

des satellites d’ordre 3 d’intensit6 13

=

/1/9 (7B etant

l’intensit6 des satellites d’ordre 1) devraient apparaitre [17]. Pour rendre compte de 1’absence de ces satellites d’ordre 3, Yamada propose un autre modele, dans lequel le moment dipolaire total des couches (b, c)

varie sinusoidalement le long de a. Dans ces deux modeles, le cristal est considere comme un systeme d’lsing : une variable d’Ising S(l) = + 1 est attribute

a la maille 1 suivant que son moment dipolaire est parallele a b ou antiparallele a b [19]. Les facteurs de structure calcul6s pour un tel systeme d’Ising sont en

assez bon accord avec les mesures d’intensite : Bohm trouve un facteur R = E II Fo I Fc I liE I Fo I egal

a .0,18 pour les satellites [8] (F 0 et Fc representent respectivement les facteurs de structure observes et

calcules). En vue d’ameliorer le facteur R, Kuchar-

czyk [9] ajoute a la modulation de la polarisation

moyenne P(I) = S(1) ) une onde de deplacement de type acoustique, c’est-a-dire qu’il considere un depla-

cement global des atomes de chaque cellule unite dans

la direction b, ce deplacement variant sinusoidalement le long de la direction a, avec la meme periode (lib) a

que la fonction p(1).

Le travail ci-dessous se situe dans le cadre d’une etude g6n6rale des transitions de phase incommen-

surables dans les isolants. 11 fait suite a une etude structurale d’un autre isolant incommensurable : la thiouree [20]. Ces deux composes presentent une

transition d’ancrage pour un vecteur d’onde q

=

0 (phase ferro6lectrique) et sont souvent compares dans

la littérature. En raison des r6sultats originaux obtenus

sur la thiouree, ainsi que de l’intérêt th6orique que

pr6sentent les transitions de phase incommensurables,

nous avons entrepris une etude de NaN02 par diffu- sion des rayons X, puis par diffraction et diffusion

inelastique des neutrons.

2. R6sultats expérimentaux.

-

2 .1 DIFFUSION DES

RAYONS X.

-

2 .1.1 Techniques expérimenta/es.

-

Les experiences de diffusion des rayons X ont ete realisees en rayonnement monochromatique a 1’aide

d’une chambre de precession de Buerger. L’interet

d’un tel dispositif est qu’il permet d’obtenir sur un film

une image d’un plan réciproque sans deformation.

La radiation utilisee est la raie MoK a (0,709 A), elle

est selectionnee a 1’aide de la reflexion (002) d’un mono-

chromateur en graphite pyrolithique. Les monocris-

taux utilises nous ont ete fournis par Mr. le Professeur J. P. Chapelle ( 1).

L’6chantillon a etudier est monte sur une tete

goniom6trique. Le dispositif de chauffage est constitue

par une canne soufflante, qui suit le cristal dans son mouvement de precession. L’echantillon est chauffe par un jet d’azote, maintenu a la temperature desiree

a 1’aide d’une resistance chauffante reliee a une alimen- tation stabilisée. Ceci nous a permis d’obtenir une

stabilite en temperature de l’ordte de 0,5 OC.

2.1. 2 Resultats expérimentaux.

-

Rappelons que le reseau est a corps centre, ce qui entraine la relation d’extinction h + k + l = 2 n + 1. Sachant que le

vecteur d’onde de la modulation est parallele a 1’axe a,

nous avons etudie les familles de plans (001) et (010).

Dans la phase paraelectrique, on observe dans le plan (hk0) des trainees diffuses partant des taches de Bragg,

a 1’exception des taches (hOO), et parall6les a 1’axe

a* (Fig. 2a). Cette diffusion diffuse est inexistante dans le plan (hOl) (2), tr6s peu intense dans le plan (h 11), e) SDTM, LP 3261, Universite de Paris-Sud, 91405 Orsay,

France.

(2) La description du cristal par un modele d’lsing, dans lequel

le moment dipolaire de chaque maille est parallele ou antiparallele

a b, rend bien compte de 1’absence de satellites et de trainees diffuses

au voisinage des taches (hOl) [16, 17, 29]. A noter que la presence

eventuelle d’une onde de deplacement (Kucharczyk et al. [9]) est

compatible avec 1’absence de ces satellites et trainees diffuses, à

condition que le deplacement soit dans la direction b.

(4)

mais s’observe bien dans le plan (h2l), ou elle apparait

encore sous forme de trainees diffuses partant des taches de Bragg et parall6les a a* (Fig. 3a). Ces.train6es

diffuses traduisent un ordre local des moments dipo-

laires dans les plans (b, c). La mesure, a 1’aide du micro-

densitometre, de 1’extension des trainees diffuses dans

Fig. 2.

-

Diagrammes de rayons X representant le plan r6ciproque (hk0). Les trainees diffuses paralleles a 1’axe a*, observ6es dans la phase para6lectrique (a) (T

=

To + 20 oq se condensent en taches satellites dans la phase incommensurable (b). Dans la phase ferro- 6lectrique (c) (T

=

Te - 4 °C), il subsiste des trainees diffuses

paralleles a a*.

[X-Ray diagrams of the (hk0) reciprocal plane. Diffuse streaks

parallel to a* are observed in the paraelectric phase (a) (T = T, + 20 OC) ,

in the incommensurate phase (b) where they coexist with the satellite reflections and in the ferroelectric phase (c) (T = Tc - 4 oQ.]

Fig. 3.

-

Diagrammes de rayons X repr6sentant le plan r6ciproque (h21) : dans la phase incommensurable (b), des lignes diffuses tr6s

peu intenses (indiqu6es par les fleches 2) joignent les satellites. Dans la phase paraelectrique (a) (T

=

To + 4 oQ, ces lignes existent

encore et joignent les trainees diffuses paralleles a a* (indiqu6es par les fleches 1).

[X-Ray diagrams of the (h21) reciprocal plane. In the incommen-

surate phase (b) weak diffuse streaks (arrows labelled 2) are observed,

connecting adjacent satellite reflections. In the paraelectric phase

(a) (T

=

T o + 4 oQ these lines persist and connect the maxima

of the diffuse streaks along a*.]

(5)

152

les directions b* et c*, donne une longueur de corr6-

lation quasi infinie dans la direction b (qui est la direc-

tion de la polarisation spontan6e dans la phase ferro- 6lectrique) et une longueur de correlation de l’ordre de 6c dans la direction c, a T

=

To + 5 °C.

A la transition de phase (T = To), l’intensité diffus6e

se condense en taches satellites (Fig. 2b). Chaque tache

de Bragg, a 1’exception des taches (hol) est alors entou-

ree par une paire de satellites, dont les positions sont :

h :t 5, k, 1 avec k # 0 (2). 11 est important de remarquer

qu’il n’apparait pas de satellites d’ordre sup6rieur,

meme pour des temps de pose tres 6lev6s. Par ailleurs,

les trainees diffuses subsistent « sous » les satellites dans la phase incommensurable, et sont encore faible- ment visibles dans la phase ferro6lectrique (Fig. 2c).

Elles disparaissent quand la temperature diminue et

ne sont plus observ6es a temperature ambiante.

Nous nous sommes plus particulierement int6res-

ses a un deuxi6me type de diffusion diffuse, observ6e

dans le plan (h2l). 11 s’agit de lignes diffuses joignant

deux satellites reperes par G + q03B4 et

(G : vecteur du reseau r6ciproque), dont l’intensit6 est

plus faible que celle des trainees diffuses du premier type (Fig. 3b). Ces lignes diffuses existent encore dans la phase para6lectrique, ou elles joignent les maxima

des deux trainees diffuses du premier type (Fig. 3a). Ce deuxieme type de diffusion diffuse sera discute par la suite..

2.2 DIFFUSION ELASTIQUE ET INELASTIQUE DES NEU-

TRONS.

-

Les experiences ont ete r6alis6es au Reac- teur a Haut Flux de Grenoble, sur le spectrometre à

3-axes IN2, avec une longueur d’onde incidente

Ài

=

2,36 A. L’6chantillon est maintenu a la temp6-

rature d6sir6e dans un four permettant une definition

en temperature meilleure que 0,02 K.

2.2.1 Variation du vecteur d’onde de la modulation

avec la température.

-

Nous avons mesur6 le vecteur

d’onde de la modulation qa = ba*, en rep6rant les

satellites + q. et - q03B4 voisins de la tache de Bragg (020).

Les conditions exp6rimentales permettent de mesurer 6

avec une bonne precision (± 0,0002). L’evolution de 6

avec la temperature est presentee sur la figure 4, qui

montre que, si l’on abaisse la temperature de la phase

d6sordonn6e vers la phase incommensurable, 6 varie continument de la valeur 0,1212 a To

=

164 °C, a la

valeur 0,1006 a T,

=

162,5 °C. Notons que 6 ne pr6sente aucun accrochage apparent sur des valeurs rationnelles. Au voisinage de To, 6 d6croit a peu pres lin6airement, puis plus rapidement quand on s’appro-

che de Tc. Quand la temperature atteint cette valeur,

6 s’annule, la transition 6tant discontinue. Si l’on

mesure de nouveau 6 en remontant la temperature, on

constate que, a la precision de nos mesures pres, la

nouvelle courbe coincide avec celle obtenue en abais-

sant la temperature : il semble donc qu’il n’y ait pas

d’hyst6r6sis dite « globale », comme dans le cas de la

Fig. 4.

-

Variation du vecteur d’onde de la modulation en fonction de la temperature.

[Modulation wave vector as a function of the temperature.]

,

thiouree, mais seulement une hysteresis normale (la

transition vers la phase incommensurable ayant lieu a T = 162,65°C quand on remonte en temperature).

2.2.2 Etude de l’intensité diffusée.

-

Nous avons

mesure l’intensité quasi élastique des trainees diffuses

paralleles a a*, qui partent de la tache de Bragg (020).

Dans la phase d6sordonn6e, quand on s’approche

de la transition incommensurable, cette intensite presente un maximum, dont la position est reperee par

± 03B4max a*. Quand la temp6rature tend vers To, la

valeur maximale de l’intensite croit et 03B4max tend vers

la valeur 6(To). Dans la phase incommensurable, il

existe encore, en plus des satellites, des trainees diffuses

paralleles a a*, comme nous 1’avons observe sur les clich6s de rayons X; la position des maxima de diffu- sion semble voisine de celle des satellites. Quand la temperature diminue, l’intensité diffus6e d6croit lente- ment, puis chute brutalement a la transition ferro-

6lectrique. Juste au-dessous de cette transition, l’inten- site diffusee pr6sente encore un maximum, pour un vecteur d’onde g = ± 0,106 a*; ce maximum dispa-

rait ensuite environ 1 ° en dessous de Tc.

Dans le but de mieux comprendre le m6canisme de

la transition désordonnée-incommensurabIe, nous

avons fait 1’analyse en frequence de l’intensit6 diffus6e le long de 1’axe a* dans la phase d6sordonn6e, par diffusion in6lastique des neutrons, sur le spectromètre à

3-axes IN12, avec une longueur d’onde incidente Ai

=

4,65 A et une resolution de l’ordre de 0,016 THz.

Les spectres S(Q,(o) enregistr6s montrent un pic

centre en w

=

0, dont la largeur diminue quand on s’approche de la transition incommensurable. Ce pic

traduit une dynamique lente, correspondant au mouve-

ment de reorientation des moments dipolaires. La figure 5 montre le spectre obtenu a T

=

200 OC, pour le vecteur de diffusion Q

=

(0,4; 2; 0). A cette temp6-

rature, la largeur a mi-hauteur du pic est 6gale à

0,021 THz, ce qui conduit, en tenant compte de la

(6)

Fig. 5.

-

Profil spectral obtenu pour Q

=

(0,4; 2; 0) et à

T

=

200 °C. Ce spectre est constitue par un pic quasi élastique,

de largeur a mi-hauteur 0,021 THz (le trait horizontal repr6sente

la resolution en frequence, mesur6e par diffusion incoh6rente du vanadium, et 6gale a 0,016 THz).

[Spectral lineshape corresponding to Q

=

(0.4 ; 2 ; 0) and T

=

200 OC.

This spectrum consists of a quasielastic peak with a linewidth of 0.021 THz (FWHM). The instrumental resolution measured on a

vanadium sample is 0.016 THz (FWHM) (horizontal bar).]

resolution instrumentale, a un temps de relaxation de l’ordre de 5 x 10 - 11 s.

Au voisinage de la transition vers la phase incom- mensurable, le pic S(Q, (o) a une largeur comparable à

celle de la resolution. Par suite, de nouvelles expe- riences, avec une resolution meilleure que 0,016 THz,

sont n6cessaires pour obtenir des r6sultats quantitatifs, pr6ciser la dynamique critique et obtenir des informa- tions sur les excitations specifiques de la phase incom-

mensurable.

3. Discussion.

-

Ces resultats exp6rimentaux per- mettent 1’ebauche d’une discussion concernant la nature de la modulation dans la phase incommensu- rable.

Le nitrite de sodium est considere depuis longtemps

dans la litt6rature comme une substance presentant une

transition de phase ordre-desordre. Tanisaki [16], puis Yamada [17], ont decrit la modulation dans la

phase incommensurable comme une modulation de type « composition », ce qui signifie que l’ apparition

de la phase modulee correspond a une mise en ordre

des moments dipolaires, qui peuvent prendre seule-

ment deux valeurs : + p ou - p (p parallele a b). Le

modèle adopt6 dans la litt6rature pour decrire ce

systeme d’Ising est celui de Yamada [17], pour lequel il

existe dans chaque couche (b, c) un ordre local tel que le moment dipolaire total des couches (b, c) varie

sinusoidalement le long de a, ce qui revient a dire que la

probabilit6 d’occupation d’une position d"6quilibre ( + p ou - p) est une fonction sinusoidale de periode (1/6) a (de la forme 1 (1 + so sin 2 Jt6h)). Ce modele explique 1’absence, sur les diagrammes de rayons X, de satellites d’ordre superieur a 1. De plus, il est en accord

avec les experiences de resonance quadrupolaire nucl6aire, qui sugg6rent que la modulation dans la

phase incommensurable serait bien decrite par une

onde plane [24].

Comme nous 1’avons vu (§ 1), le mod6le de Yamada semble mieux adapt6 a la description du cristal de

NaN02 que le mod6le de structure en domaines

propose par Tanisaki, pour lequel on devrait observer des satellites d’ordre 3 d’intensit6 13

=

/i/9 (II 6tant

l’intensit6 des satellites d’ordre 1). Toutefois, on pour- rait envisager des ameliorations a ce modele en consi- d6rant que les parois qui s6parent les domaines fluctuent. En effet, Axe [25] a montr6 que le role des fluctuations est d’att6nuer s6lectivement l’intensit6 des reflexions satellites par un facteur dit facteur Debye-

Waller anormal [26]; en particulier, l’intensité des satellites d’ordre sup6rieur a 1 peut etre r6duite en dessous de la limite d’observabilit6. Cependant, dans

le cas ou les forces qui agissent sont des forces a grande port6e (forces dipolaires), les fluctuations de parois

entre domaine antiphases sont peu probables.

Dans le mod6le de Yamada, comme dans celui de Tanisaki un seul type de modulation est pris en compte (modulation de type « composition » ). Or nous avons

vu que Kucharczyk propose une "am6lioration au

modele de Yamada en rajoutant une onde de depla-

cement a la modulation de la polarisation moyenne.

Ceci conduirait donc a envisager un mod6le mixte,

dans lequel une modulation de type displacive vien-

drait se superposer a la modulation de type « composi-

tion ». La description de la transition para£lectrique -

incommensurable a 1’aide d’un modele ordre-d6sordre serait alors peut-etre incomplete.

Des calculs de « dynamique de reseau » cffectues par K. Michel [23] montrent qu’en phase para6lectrique

le mouvement de reorientation des moments dipo-

laires est couple au mode acoustique E4 correspondant

a des deplacements paralleles a b. Toutefois, les courbes de dispersion 6tablies par Sakurai [22] dans la phase

d6sordonn6e ne presentent aucune anomalie. Afin de clarifier ce point, nous avons 6tudi6 avec une tr6s

grande precision la courbe de dispersion du mode acoustique correspondant a des deplacements paral-

leles a b, au voisinage de la transition d6sordonn6e- incommensurable et, en particulier, pour des vecteurs d’onde voisins du vecteur d’onde critique. La figure 6,

obtenue a la temperature T = 167°C, ne montre

aucune anomalie. 11 s’ensuit qu’un couplage entre un

mouvement de reorientation des dipoles et le mode acoustique considere ci-dessus ne serait pas visible, probablement en raison du fait que les temps carac- t6ristiques de ces deux mouvements different d’au moins deux ordres de grandeur.

En resume, il parait raisonnable de consid6rer que la transition vers la phase incommensurable est induite par le mouvement de reorientation des dipoles.

Les spectres S(Q, w) que nous avons obtenus par diffusion in6lastique des neutrons mettent en evidence

ce mouvement de basse frequence (Fig. 5).

Pour finir, nous revenons a la diffusion diffuse du deuxieme type observ6e sur les clich6s de rayons X

(Fig. 3b) : nous avons vu qu’elle est constitu6e de

lignes diffuses joignant deux satellites reperes par

(7)

154

Fig. 6.

-

Courbe de dispersion le long de la direction [j00], du

mode acoustique E4, mesur6e a T

=

167°C. A cette temperature,

la position des maxima de diffusion est rep6r6e par ± 6 a,. a*,

avec 03B4max

=

0,13. A la precision des mesures pres, la courbe obtenue

ne pr6sente pas d’anomalie pour des vecteurs d’onde q

=

(03BE, 0, 0) avec03BE voisin de 0,13.

[Dispersion curve of E4 acoustic mode, measured along [03BE00], at

T

=

167 °C. At this temperature the diffuse intensity peaks at

± 03B4max a* with bmax

=

0.13. Within error bars, the dispersion

curve exhibits no anomaly near 0. 13.]

G + q et G + (a* ± c*) - q. L’existence, dans 1’espace reciproque, de telles lignes diffuses parallèes

a la direction (1- 2 6) a* + c* (ou a la direction

(1- 2 6) a* - c*) signifie qu’il existe un ordre local

dans chaque plan orthogonal a la direction (1

-

2 b)

a* + c* (ou a la direction (1- 2 b) a* - c*) et

que le long de chacune de ces deux directions les differents plans sont partiellement decorreles entre

eux. Ces plans sont a rapprocher des faces satellites observees par Janner et al. [27] dans les cristaux incommensurables Rb,ZnBr4 et Rb2ZnCI4. Janner

a montre que ces faces peuvent s’indexer a 1’aide de 4 indices entiers dans un supergroupe d’espace. De la

meme facon, nous pouvons attribuer a nos plans les

4 indices (1012) ou (1012) (selon que les lignes diffuses correspondantes sont parall6les a (1- 2 6) a* + c*

ou a (1- 2 6) a* - c*). Si, comme c’est le cas dans Rb2ZnBr4 et Rb2ZnCl4, il existe des faces naturelles

paralleles a ces plans, on peut penser que le couplage

entre plans adjacents est faible, comme par exemple

pour les plans de haute densite dans les structures cristallines habituelles. 11 n’est donc pas a priori surprenant d’observer des trainees diffuses dans les directions correspondantes de 1’espace reciproque.

Une etude ulterieure par diffusion inelastique de

neutrons nous permettra de preciser la nature statique

ou dynamique des correlations planaires qui donnent

lieu aux trainees observees.

Remerciements.

-

Nous remercions J. P. Chapelle

pour les monocristaux de nitrite de sodium,

A. H. Moudden et K. Michel pour leurs nombreux commentaires sur ce travail, ainsi que L. Deschamps

et P. Flores pour 1’aide technique dont ils nous ont

fait bénéficier au cours des experiences de rayons X et de neutrons respectivement.

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Références

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