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Submitted on 1 Jan 1981
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Pluralité des densités moyennes de moments
multipolaires dans un milieu matériel. Application à un milieu diélectrique
B. Blaive, Jean-Marc Metzger
To cite this version:
B. Blaive, Jean-Marc Metzger. Pluralité des densités moyennes de moments multipolaires dans un
milieu matériel. Application à un milieu diélectrique. Journal de Physique, 1981, 42 (11), pp.1533-
1543. �10.1051/jphys:0198100420110153300�. �jpa-00209346�
Pluralité des densités moyennes de moments multipolaires
dans un milieu matériel.
Application à un milieu diélectrique
B. Blaive et J. Metzger
IPSOI, Faculté des Sciences d’Aix-Marseille III, rue Henri-Poincaré, 13013 Marseille, France
(Reçu le 2 avril 1981, accepté le 3 juillet 1981)
Résumé.
2014Le fait de considérer, pour un milieu matériel, tantôt une représentation microscopique simplifiée,
tantôt une autre, apporte une certaine souplesse dans les démonstrations. Comme on utilise généralement un seul
modèle à la fois, tous les résultats tendent à être considérés comme absolus ; il en est en particulier ainsi de la valeur des densités moyennes de moments multipolaires.
Le caractère relatif des densités moyennes de moments par rapport aux modèles considérés, peut d’ailleurs diffi- cilement être soupçonné a priori, puisque la densité moyenne d’un moment multipolaire est le moment total dans
un volume unité macroscopique, et que les moments sont additifs quand on réunit les particules. Pourtant, l’étude présente met en évidence dans un milieu diélectrique la dépendance des densités moyennes vis-à-vis du modèle,
en même temps qu’elle montre leur relative stabilité lorsqu’on change la définition précise du passage à la moyenne.
La pluralité des densités moyennes de moments concilie certaines appréciations contradictoires concernant la densité de charge dans un diélectrique ; surtout, la comparaison de plusieurs modèles bien formalisés montre le
danger de manipuler sur un même plan des densités macroscopiques de moments qui sont issues de modèles diffé- rents, et incite à définir impartialement des distributions moyennes intrinsèques.
Abstract.
2014Demonstration are often easier when more than one simplified model are taken into consideration
separately. Since only one model is used at a time, all the results tend to be considered as absolute ; this applies specially to the values of the mean densities of multipolar moments.
The relativity of mean densities of moments compared to the models considered may hardly be expected a priori,
since the mean density of a multipolar moment consists of the total moment within a macroscopic volume-unit,
and furthermore moments are additive when particles are gathered. Nevertheless, the present study shows that
the dependence of the mean densities on the model, is evident in a dielectric médium ; at the same time their stabi-
lity is observed, when spatial averaging is varied.
The existence of many mean densities for a given moment, reconciliates some contradictory points of views, about
the charge density in dielectrics. Moreover, the comparison of several well formalized models shows the danger of using on the same term macroscopic densities of moments that are issued from different models ; this also induces
one to define intrinsic mean distributions in an impartial manner.
Classification
Physics Abstracts
03.20
-77.00
1. Introduction.
-L’essentiel des résultats pra-
tiques concernant les densités moyennes de moments
multipolaires dans un diélectrique polarisé est connu depuis longtemps [1-3]. La formalisation de ces notions elle-même est très avancée [4-8]. Cependant nous
désirons développer ici un point de vue général, dont
certains aspects ont déjà été partiellement perçus, mais qui permet de mieux situer les uns par rapport
aux autres des résultats différents acquis dans des approches différentes.
Dans une approche donnée, on considère générale-
ment une seule représentation simplifiée du diélectri-
que à la fois, et les concepts définis sont implicitement
considérés comme absolus : ainsi en est-il pour la densité de charge, la densité de moment dipolaire, etc.
Comparons maintenant des approches différentes.
Il ne paraît en ressortir qu’une seule et même notion de densité de moment dipolaire ; au contraire, en ce qui concerne la densité de charge, différents auteurs semblent admettre des valeurs diverses, puisque la
même densité est qualifiée tantôt de réelle ou effec-
tive [9-12], et tantôt de fictive ou apparente [1, 2,13-15].
Or, comme nous le verrons, le problème de l’exis-
tence de plusieurs définitions concurrentes se pose
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0198100420110153300
aussi bien pour chacune des autres densités moyennes de moments multipolaires, que pour la densité de
charge, et ne peut être abordé séparément.
On peut envisager que l’existence simultanée de
plusieurs densités concurrentes ait son origine dans
le choix de définitions différentes pour les grandeurs
moyennes, mais on peut aussi remarquer que c’est
en partant de modèles dissemblables que des résul-
tats différents sont obtenus pour la densité de charge ;
on peut donc soupçonner la notion de distribution moyenne macroscopique de moment de dépendre
des modèles considérés, même si intuitivement on
comprend mal comment des modèles qui ne se dis- tinguent que microscopiquement peuvent conduire à des résultats différents une fois que des moyennes
macroscopiques ont été prises.
Remarquons que la question, telle qu’elle vient
d’être finalement posée, ne concerne plus spécifique-
ment un milieu diélectrique, mais un corps matériel quelconque. C’est pourquoi dans une première partie,
nous raisonnerons le plus longtemps possible (et
d’abord d’un point de vue microscopique) sur un corps absolument quelconque. Ces considérations géné-
rales permettront d’aborder impartialement l’applica-
tion à un milieu spécifiquement diélectrique, qui
constituera la seconde partie. Alors, en même temps que la question de l’existence d’une ou plusieurs
densités de moments canoniques (c’est-à-dire ne
faisant pas intervenir de choix arbitraire), pourront être posées plusieurs autres questions qui lui sont
liées indirectement, par exemple sur la validité de la
relation p
= -V.P au bord d’un diélectrique, etc.
2. Modèles d’un corps. Compatibilité.
-D’un
même corps, on peut souvent donner différentes
descriptions, plus ou moins détaillées. Ainsi pour un
matériau donné, et suivant l’étude qui en est faite, peut-on se limiter par exemple à distinguer tantôt
les molécules, tantôt les atomes, tantôt encore les
noyaux et les électrons.
Pour la définition d’une grandeur physique donnée
attachée au corps, il est fréquent que l’on puisse
considérer alternativement indifféremment plusieurs descriptions ou modèles, présentant tous une finesse
suffisante. Il est naturel alors de ne pas préciser la description du corps, ce qui revient à concevoir celui- ci intuitivement comme une sorte de superposition
de ses différents modèles, de plus en plus fins, et
« emboîtés » les uns dans les autres. Cependant chaque grandeur physique (et par exemple les densités
moyennes de moments multipolaires que nous consi- dérerons plus spécifiquement plus loin) est définie
en toute rigueur d’abord dans un modèle donné,
dont elle dépend a priori. Un tel modèle est une repré-
sentation formalisée du corps, qui, dans les raisonne- ments où l’on s’intéresse à un corps M en tant qu’en-
semble de charges électromagnétiques, peut être
conçue conformément à la définition suivante : nous
appellerons modèle de M un ensemble fini de parti-
cules ponctuelles i, ayant à un instant donné une
position i dans l’espace (1), et dont chacune i a des moments multipolaires internes X1) de tous ordres m.
On appellera distribution de moment 2m-polaire (microscopique) du corps M dans le modèle considéré la distribution tensorielle
nous écrirons en abrégé
distribution de charge, qui est scalaire,
la distribution de moment dipolaire, qui est vecto-
rielle, et QM la distribution de moment quadrupo- laire, qui est 3 x 3-tensorielle, etc.
On pourrait admettre une définition plus générale
d’un modèle d’un corps, avec un nombre infini de
particules et des distributions de moments qui ne
soient pas des sommes de distributions de Dirac,
mais ce ne sera pas utile pour la suite.
Ce concept de ’modèle étant admis, nous allons
maintenant chercher à préciser simplement cette
notion que, pour un même corps, les modèles moins fins doivent pouvoir être dérivés des modèles plus fins, et à définir une condition de compatibilité de
deux modèles Mi et M d’un même corps; puis nous
chercherons la relation qui lie justement les suites
(P 1, Pi, Q1,... ) et (p, P, Q, ...) des distributions de moments de deux modèles compatibles.
La notion de modèle M2 dérivé d’un modèle Mi
est plus facile à formuler d’abord dans le cas parti-
culier où les particules de M1 1 ont seulement une
charge (c’est-à-dire pas de moments d’ordre > 1 ; qualifions un tel modèle Mi d’étémentaire) : on peut dire que le modèle M2 est dérivé du modèle élémen- taire M 1 du même corps, ou indifféremment que M 1
est plus fin ou plus détaillé que M2, si
-
d’une part chaque particule de M2 « regroupe » diverses particules de M1 1 (en étant plus précis, l’en-
semble des particules de M2 est en bijection avec une partition choisie de M 1, de sorte que chaque particule i
de Mi 1 appartient à une particule k
=k(i) de M2 ;
on écrira i E k) ;
-