• Aucun résultat trouvé

Les lois du déplacement de l'équilibre et le principe de le Chatelier

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Les lois du déplacement de l'équilibre et le principe de le Chatelier"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00241481

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241481

Submitted on 1 Jan 1909

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Chatelier

C. Raveau

To cite this version:

C. Raveau. Les lois du déplacement de l’équilibre et le principe de le Chatelier. J. Phys. Theor.

Appl., 1909, 8 (1), pp.572-579. �10.1051/jphystap:019090080057200�. �jpa-00241481�

(2)

572

LES LOIS DU DÉPLACEMENT DE L’ÉQUILIBRE

ET LE PRINCIPE DE LE CHATELIER(1);

Par M. C. RAVEAU.

1. Les lois du déplacement de l’équilibre sont des conséquences

du principe de Carnot.On pourrait les exprimer par des formules ma-

thématiques. L’emploi du langage ordinaire, qui a contribué beau-

coup à les vulgariser, risque de ne pas toujours présenter une clarté

ou une précision absolues. A un élève qui ignore les démonstra-

tions, on est obligé de commenter les termes de l’énoncé, dont la signification n’apparait nettement que sur des exemples.

Nous éviterons ces écueils en renversant l’exposition. Nous

noterons sur les transformations les mieux connues certaines parti- cularités, dont il nous suffira d’affirmer la généralité pour énoncer les lois. Supprimant ainsi toute obscurité au début, nous aurons

également l’avantage, comme on le verra, de nous faire sur la ques- tion des idées aussi précises que celles qui pourraient résulter d’une étude thermodynamique.

Ceci nous permettra de reconnaître en particulier que le principe

de Le Chatelier, s’il est une expression parfaitement complète et

correcte des lois du déplacement de l’équilibre, n’en est pas cepen- dant la forme unique et indispensable. Il existe d’autres formes équi- valentes, quoique bien différentes au premier abord.

Ainsi: découverte des lois du déplacement de l’équilibre par examen de propriétés bien connues ; constatation de cé qu’il y a d’essentiel dans les faits ; expressions variées de ces lois ; tel est le plan de la présente communication, je me place uniquement au point de vue

élémentaire et, je l’espère, pédagogique.

Nous distinguerons deux cas du déplacement de l’équilibre : les

transformations (2) à température constante, avec variation de vo- lume et (en général) de pression, les transformations à pression

constante avec échanges de chaleur et (en général) variations de

température.

(1) Communication faite à la Société française de Physique : Séance du 19 mars 1909.

(’) Par transformation, nous entendons tout passage d’un état quelconque à un

autre.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019090080057200

(3)

présentant une de r:apenr définie, isotherme que nous suppo-

serons tracée dans le plan des ABúCcD (fig. 1).

FIt:. 1.

PREMIÈRE IIFMARQUE.

-

Si, partant par exemple du liquide com- primé en A, on augmente progressivement le volume qui lui est offert,

il arrive un moment oit, en B, bifurque. En continuant à augmenter le volume, on peut réaliser, à température constante, deux séries d’états, les uns stables et hétérogènes suivant BC ; les

autres stables et liomogénes en constitués par un liquide

soumis à une pression inférieure à la tension maxima.

Même bifurcation quand on se déplace à partir de D, jusqu’au

delà de C.

DEUXIÈME REMARQUE.

-

Bifurcationet différence de stabilité entre les deux voies qui s’offrent équivalent à dire ceci: d’un état stable B il est possible de passer à un état également stable sur BC de deux façons : ou bien par nne succession d’états stables suivant BC, ou bien en deux temps, d’abord par une transformation moins stable Bb, puis par une traiisformation irréversible. De même à partir de C.

TROISIÉNIE REMARQUE.

-

Cette notion de transl*ormation en deux temps peut s’étendre à tout point 11I de BC considéré comme point

de départ.

M est le point figuratif d’un système constitué par des masses de vapeur et de liquide respectivement proportionnelles à MB et A partir de M, on peut imaginer une transformation qui, comme B1)

et Ce, ne soit accompagnée d’aucun changement d’état. Il suffira

ponr cela de séparer les deux iluides et de leur faire subir la même,

(4)

574

variation de pression isotherme (’), c’est-à-dire de faire prendre à

l’unité de masse de chacun d’eux des états représentés respective-

ment par les deux points de l’isotherme situés sur une parallèle à

l’axe des v. Le point figuratif du système divisera le segment de

cette parallèle, compris entre A h et cD, dans le rapport Il aura

pour lieu les deux parties 1B11n, Mm’ d’une même courbe. De chacun des points de mm’ on pourra revenir à un point de BC, ou même de

AB et CD, par voie isotherme irréversible.

En résumé : une transformation isotherme, conduisant d’un état stable à un état également stable par variation de la masse du

liquide et de la vapeur, peut toujours être remplacée par une trans- formation en deux temps, dans le premier temps de laquelle on en -

trave artificiellement toute modificatz"on intérieure.

Examinons maintenant deux cas particuliers de second temps.

a) Le second temps est à volume constant

Il est évident que, dans ce second temps, la variation de pression

mP est de signe contraire à celui de la variation dans le premier temp s

Mm. C’est le principe de Le Chatelier : Tout système en équilibre

stable soumis à l’action d’une cause extérieure qui tend (2) à faire

varier sa pression (à température constante) ne peut éprouver (3) que

des modifications intérieures qui, si elles se produisaient seules (" ),

amèneraient un changement de pression de signe contraire à celui résultant de la cause extérieure (énoncé primitif, 1SS.~).

C’est encore ce que nous écrirons, en attribuant les indices 1 et 2

aux deux temps:

b) Le second temps est à pression constante 1n’D.

Ici les propriétés particulières de systèmes univariants entraînent cette conséquence qu’une variation infiniment petite du volume ou

de la pression dans le premier temps détermine une variation fi- (1) Par exemple en introduisant, entre le liquide et la vapeur, enfermées dans

un même corps de pompe, un piston libre qui séparera les fluides en transmet-

tant les pressions.

(2) Cette tendance n’est pas suivie d’efl’et dans les systèmes univ,-ti-i,-Iilts.

(3) Ceci yeut dire que ces modifications sont seules possibles, mais qu’elles ne se produisent pas nécessairement.

(4) Le mot seul, dont le sens n’a pas toujours été compris, yeut dire : en dehors

de l’action de la cause extérieure. Ici c’est à volume constant.

(5)

deux variations, suivant et 1n’D soient de 1nên’le signe, que

nous écrirons :

Nous donnerons plus bas (~ 4~z) la traduction en langage ordinaire

de ces formules.

3. Ces deux inégalités, nous allons les retrouver dans un ordre

inverse, sur un autre exemple. Soitune dissolution saline en présence

de sa vapeur du dissolvant. Rappelons qu’à température constante

la tension de vapeur est fonction de’c>.oissaY1le de la concentration.

Soit M 2), le point figuratif d’un état stable du système solution-

vapeur. Nous pourrons, comme précédemment, imaginer à partir de

ce point M une transformation sans modification intérieure : nous

séparerons encore lés deux fluides par un diaphragme qui laisse la pression se transmettre et nous augmenterons la pression. Le volume

diminuera pour chacun des deux fluides, et le point figuratif se dé- placera vers m. Ce sera le premier temps.

FIG. 2.

Nous laisserons ensuite la transformation intérieure s’accomplir

en rétablissant le contact entre les deux fluides et attendant que

l’équilibre stable soit atteint.

b’~ Dans ce second temps, maintenons la pression constante. Com- ment va varier le volume ?

La pression dans l’état final A étant plus grande qu’en l~’1, l’équi-

libre stable ne peut s’établir qu’à la condition que la solution soit

plus diluée en A qu’en 1B1 et m. Comparons les deux états »i et A. La

(6)

576

température et la pression sont les mêmes, la vapeur est donc dans le même état. De îît en A, il Y a eu dilution, c’est-à-dire condensa- tion d’une certaine quantité de vapeur. Cette modification intérieure

ne peut avoir pour eff’et que de diminuer le volume, qui avait déjà

diminué entre 1~I et 1a dans le premier temps. Donc comme précé-

demment :

Les deux courbes figuratives des transformations avec ou sans

inodification intérieure ont bien la position relative que nous avons

représentée.

a’) Par suite, si nous imaginons les deux temps IVIm’, dont

le second est à volumes constant, nous aurons comme plus haut :

4. Comme on le voit, la question du déplacement isotherme de l’équilibre est simplement celle de la coinpctî-aison des isothernzes

avec ou sans modification intérieure. Cette comparaison est limitée

au voisinage d’un point commune 1B1; c’est donc en réalité celle des inclinaisons des deux courbes sur les axes ou celle des valeurs de la compressibilité. Nous constatons sur les exemples traités et nous

affirmions que d’une façon générale :

A partir d’un état stable, la co¡npressibilité ésothertne est

grande quand une lnodi(lcation intérieure s’accomplit que quand elle

ne s’accomplit pas.

’l’el est l’énoncé, contenant ce qu’il y a d’essentiel dans les faits,

et aussi précis qu’une formule mathématique, auquel nous voulions

arriver (1). J’espère qu’il pourra être utile aux professeurs et leur

fournira une base solide, sans qu’ils aient besoin de se reporter à

une démonstration.

On observera que l’oIl pourrait dire : A partir d’un état stable,

l’isotherme sans modification intérieure est plus inclinée sur

cles v que l’isotherme des états stables..A. titre au moins mnémonique,

on peut remarquer que ceci est évident sur l’isotherme de 1, puisque l’isothei,nie stable IIC est parallèle à l’axe des v.

raison railleurs évidente. Le cycle uim’D ne peut

,’.1 l’t’ ,1>.i°il qll.’ Iti*iii(liqtieiit les nèches; puisque »z’D est irré-

Il (joit ’tutu-

’-(’

(nlt’ une absorption de teüyajl, puisqu’il est

Ceci Emtn,mm lr de MD et llm.

(7)

langage vulgaire l’inégalité (II).

Au lieu d’effectuer cette traduction directe, il semble préférable

de parler de la variation totales du volume dans la transformation

qui conduit d’un état stable à l’autre. Cette variation est de même

signe que dv~ et c,1 Z,,, dont elle est la somme. Par suite : Dans une trans(orrnation stable isothernle, la variation cle due à la rnodiflcation intérieure seule est de mérne signe que la vctriation tota Ze.

Cet énoncé me paraît convenir à l’enseignement élémentaire et il

me semble qu’il serait facile de le faire accepter comme évident par

un élève qui entendrait parler de la question pour la première fois.

5. Pression constante. - ~Au point nous en sommes, on peut traiter très brièvement la seconde loi du déplacement de l’équilibre.

Nous sommes évidemment préparés à admettre les inégalités ana- logues à celles que nous connaissons déjà :

Précisons sur un exemple : une solution saturée étant en présence

d’un excès de sel, on sépare le solide et le liquide et on fait varier la température, puis on rétablit le contact. Dans un second temps,

la solution se met en équilibre avec le sel. Ce second temps peut

être adiabatique ( I) comme dans un calorimètre ordinaire, ou iso- therme (II) si l’on emploie un bain-marie ou un calorimètre à glace.

L’affirmation générale est celle-ci : A press£on constante, la capa-

caloriflque est plus grande quand une modification s’accomplit que quand elle ne s’accomplit pas (~).

On pourra se souvenir de cette loi en se rappelant que, dans une

(1) Toutes les inégalités que nous avons écrites sont des cas particuliers de la

relation générale que j’ai démontré

(dpl -f- dp2) dV2

-

+ (clTl -j- dT2) dS2 - clslclT.> 0.

(Stabilité et déplacem,ent’ de Conip(es 22 niais 1909, p. -69.’j (2) Le théorème de Van’t Hoff : Tout équilibre stable se déplace par abaissemerit l de température vers le système dont la formation dégage de la chaleur, se tra- duirait dans nos notations par :

dQ2 est la chaleur dégagée à température constante dans la modification inlé- rieure. Cette inégalité se distingue de celles du texte par la présence de deux quantités de nature difl’érelte dT et dQ.

J. de Ph?ls., 4e série, t. VIII. I9t)~. ) 40

(8)

578

transformation telle que la vaporisation à pression constante, la capacité calorifique est infinie, puisque la transformation absorbe de la chaleur, sans qu’il y ait variation de température.

5 cc. On pourra dire eneore :

Dans une transformation stable à pression constante, la quantité

de cfialeur mise en Jeu par la 1noclification intérieure seule est de méme signe que pour la trans{orJnation totale (’ ).

6. Les inégalités (II) et les énoncés correspondants nous four-

nissent la forme, bien différente en apparence du principe de Le Chatelier, dont nous avons parlé au début. Elle n’est pas absolu- ment nouvelle, mais elle est assez peu connue pour qu’il y ait lieu de rappeler que 1VI. Le Chatelier lui-même, dans un mémoire en

collaboration avec M. Mouret (Revue ge’ioeérale des Sciences, 1891 ) a indiqué un énoncé presque identique à ceux qui précèdent (2). On voit d’ailleurs qu’il ne s’agit que d’un changement dans les variables

que l’on choisit pour exprimer les lois du déplacement de l’équi-

libre. On pourrait faire encore d’autres choix, par exemple celui auquel s’est arrêté M. Le Chatelier dans ses récentes Leçons sur le Cccrbone, la Combustion, les Lois chimiques professées à la Faculté

des Sciences(~). Celui auquel j’ai donné la préférence ici en 4 a est 5 a

me semble présenter l’avantage de ne faire intervenir chaque fois que deux quantités de même nature : deux variations de volume ou deux

quantités de chaleur.

Si simple que soit ce changement de variables, il n’en a pas moins pour effet de donner aux lois du déplacement de l’équilibre un

aspect assez nouveau, puisqu’on y voit disparaître ce qu’on a con-

sidéré trop souvent comme absolument essentiel et comme l’expres-

sion d’une loi générale de contrariété. Il est certain que les personnes

qui ne connaissent que la première forme que M. Le Chatelier a Il faut se garder d’appliquer les lois du déplacement de l’équilibre en dehors

des cas que nous venons d’examiner, et en particulier à des transformations

sous voluine constant. On sait en effet que, dans un tube de Natterer, une même variation de température peut, suivant les cas, produire une condensation ou une

vaporisation.

dans un mémoire sur l’énergie utilisable (J. de Phys., 1888), a

traité aussi la question avec autant d’élégance que de rigueur.

(3) On voit combien il serait injuste de reprocher à M. Le Chatelier de s’être arrêté uniquement à la forine primitive de son énoncé et de le rendre responsable

de l’abus qu’on en a fait.

(9)

croire que toute transformation spontanée s’oppose à la continuation des actions qui l’ont provoquée, et qu’elles vont jusqu’à attribuer à

la Nature une mauvaise volonté systématique à notre égard. Il est

temps de réhabiliter la Nature. Si elle contrarie certaines tendances, elle favorise les tendances opposées. Il est certain que celui qui a

pour but de réaliser une pression très élevée en exerçant du travail

sur un gaz devra éviter de s’adresser à un gaz facile à liquéfier,

mais nous sommes bien heureux qu’il y ait des gaz liquéfiables, ne

serait-ce que pour pouvoir les enfermer sous un petit volume avec

moins de risques d’explosion. De même, si on se propose d’atteindre

une température élevée, il ne faudra pas s’adresser à des systèmes

dont les modifications intérieures augmenteraient inutilement la

capacité calorifique. Mais, si nous voulons emmagasiner de la cha- leur, nous pourrons, comme on avait commencé à le faire en vue du

chauffage des trains, utiliser les phénomènes de sursaturation et le

dégagement de chaleur qu’ils peuvent produire à volonté.

Il est également exagéré de dire que, dans la nature, tout est bon

ou tout est mauvais, il suffit de se rappeler que toute médaille a son revers.

POLES ET MASSES MAGNÉTIQUES POLAIRES DANS LES AIMANTS LONGS ;

Par M. E. SALMON.

Exposé de la méthode. - Soit l’axe vertical AB d’un aimant agis-

sant sur une petite aiguille aimantée horizontale dont le centre est t

sur l’axe de l’aimant; cette aiguille, très courte, est supposée assez

/

près de l’extrémité de l’airnant pour que l’action seule du pôle

voisin soit efficace, condition d’autant mieux remplie que l’aimant

sera plus long.

L’aiguille est alors soumise à deux forces égales dont la valeur

est donnée par la loi de Goulomb :

Références

Documents relatifs

Ce qui manque à ce paon : c'est bien voir, j'en conviens ; Mais votre chant, vos pieds, sont plus laids que les siens, Et vous n'aurez jamais sa queue. Jean-Pierre Claris de

Etirer cette formule à toutes les cases de la colonne D afin de faire apparaître le résultat du programme de calcul pour tous les nombres qui sont dans la colonne A?.

C'est pourquoi, soit aucun des deux tableaux ne subit de changement d'échelle avant analyse, soit chacun des deux subit exactement le même traitement : lorsqu'on éprouvera le besoin

Évolution spontanée au relâchement d’une contrainte Transformations réversibles et irréversibles Travail maximal récupérable.. L’irréversibilité et

On peut définir pour tout système S fermé une fonction d’état additive non conservative, nommée entropie et notée S dont la variation élémentaire dS, au cours de

Khintchme a démontré (*) que la classe des lois à corréla- tion normale est la seule classe finie, stable^ et de coefficient de corrélation R différent de =h i.. Nous donnerons ici

Si f ' j est la mesure produit fyfifj» alors fj=fj et fj=fj- Si de plus, on pose g =f et gj=fj/ le nuage N(l) est exactement celui qui est considéré dans l'analyse des

Déterminer la pression initiale, la température finale, la pression finale et le travail W reçu par le gaz. Déterminer la température finale, la pression finale et l'entropie