• Aucun résultat trouvé

Rapport final sur la mise en œuvre du Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Rapport final sur la mise en œuvre du Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

O R G A N IS A T I ON M O N D IA L E D E LA S A N TÉ • B U RE AU R ÉG I O NA L D E L ’ EU R OP E

UN City, Marmorvej 51, DK-2100 Copenhague Ø, Danemark Téléphone : +45 45 33 70 00 Fax : +45 45 33 70 01 Courriel : eugovernance@who.int Site Web : http://www.euro.who.int/fr/who-we-are/governance

70e session

Session virtuelle, les 14 et 15 septembre 2020 3 août 2020

200559

Point 6 de l’ordre du jour provisoire ORIGINAL : ANGLAIS

Rapport final sur la mise en œuvre du Plan d’action stratégique européen

sur la résistance aux antibiotiques

Ce document présente un aperçu du rapport final prévu sur la mise en œuvre du Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques 2011-2020.

Il est soumis au Comité régional de l’OMS pour l’Europe lors de sa 70e session de septembre 2020, conformément à la résolution EUR/RC61/R6.

(2)

Introduction

1. Le rapport final sur la mise en œuvre du Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques 2011-2020 sera présenté à la 70e session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe en septembre 2020, conformément à la résolution EUR/RC61/R6. Il comportera une description des priorités du plan d’action, de la mise en œuvre de ses objectifs stratégiques et des réalisations, des enseignements tirés et des défis qui restent à relever. Il évoquera également l’évolution des contextes aux niveaux régional et mondial, depuis l’adoption des plans d’action régional et mondial. Enfin, le rapport préparera la discussion qui doit avoir lieu avec les partenaires sur la manière de poursuivre le travail sur la résistance aux antibiotiques dans la Région européenne de l’OMS après 2020.

2. En réponse à la menace croissante que représente la résistance aux antimicrobiens pour la santé publique, l’OMS a profité de l’occasion de la Journée mondiale de la santé 2011 pour appeler les pays à lutter contre la pharmacorésistance, avec le slogan : « Agir aujourd’hui pour pouvoir soigner encore demain ». La même année, le Comité régional a adopté à l’unanimité le Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques (résolution EUR/RC61/R6).

Ce dernier comprend sept objectifs stratégiques, élaborés à la suite d’une vaste consultation avec des experts et des responsables politiques, et sur la base des dernières informations et données d’expérience disponibles à l’époque :

• renforcer la coordination nationale multisectorielle en vue d’endiguer la résistance aux antibiotiques ;

• renforcer la surveillance de la résistance aux antibiotiques ;

• promouvoir des stratégies pour l’utilisation rationnelle des antibiotiques et renforcer la surveillance nationale de leur consommation ;

• renforcer la lutte anti-infectieuse et la surveillance de la résistance aux antibiotiques dans les services et établissements de soins de santé ;

• prévenir et lutter contre le développement et la propagation de la résistance aux antibiotiques dans les secteurs vétérinaire et agricole ;

• promouvoir l’innovation et la recherche sur les nouveaux médicaments et les nouvelles technologies ;

• améliorer la sensibilisation, la sécurité des patients et les partenariats.

Réaliser les objectifs stratégiques du plan d’action stratégique européen

3. Ce chapitre évoquera les activités entreprises par le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et ses partenaires en vue d’atteindre les objectifs stratégiques du Plan d’action stratégique européen sur la résistance aux antibiotiques, ainsi que leurs réalisations à cet égard.

Il mettra aussi en lumière les enseignements tirés et les défis qui restent à relever pour chacun de ces objectifs.

(3)

Objectif stratégique n° 1 : renforcer la coordination nationale multisectorielle en vue d’endiguer la résistance aux antibiotiques

4. Depuis 2011, le Bureau régional encourage et soutient l’élaboration de plans d’action nationaux visant à lutter contre la résistance aux antibiotiques. L’adoption, en 2015, du Plan d’action mondial sur la résistance aux antimicrobiens a stimulé davantage ce processus. Des orientations régionales et mondiales pour l’élaboration des plans d’action nationaux et l’instauration de mécanismes de coordination intersectorielle ont été formulées et diffusées dans le cadre d’une série d’ateliers et de réunions régionales, ainsi que par un soutien adapté aux États membres. Trois réunions tripartites régionales ont été organisées pour veiller à ce que les plans d’action soient élaborés conformément à l’approche « Un monde, une santé ».

5. Dans une enquête informelle réalisée en 2011, seuls 5 des 21 États membres ayant répondu ont indiqué qu’ils disposaient d’un plan d’action national. Les résultats de l’enquête tripartite d’auto-évaluation nationale de la résistance aux antimicrobiens de l’OMS indiquent que si moins de la moitié des États membres européens avaient mis en place un plan d’action national dans ce domaine en 2015, 42 pays avaient formulé ce type de plan en 2019. En collaboration avec le Réseau de l’OMS pour des politiques inspirées de bases factuelles (EVIPNet), le programme de lutte contre la résistance aux antimicrobiens du Bureau régional a aidé dix États membres à élaborer des notes d’orientation fondées sur des données probantes mettant en avant deux ou trois options stratégiques applicables dans la pratique sur la base de toutes les informations nationales et régionales disponibles et ce, afin qu’ils puissent lutter contre la résistance aux antimicrobiens à travers leur système de santé.

6. En formulant des plans d’action nationaux, les États membres ont été à même de dresser un bilan actuel de leurs capacités de lutter contre la résistance aux antimicrobiens, et de confier des rôles et des responsabilités aux acteurs concernés en vue de combler les lacunes ainsi recensées. Si l’intégration de ces plans dans les stratégies globales du secteur de la santé semble être la meilleure solution à long terme, la collaboration et la prise de décisions intersectorielles dans l’esprit de l’approche « Un monde, une santé » restent problématiques.

7. Dans les années à venir, le principal défi sera de mettre en œuvre les plans d’action nationaux. Le Bureau régional aidera les États membres à suivre et à évaluer leurs plans, et en calculer les coûts, ainsi qu’à estimer la charge de la résistance aux antimicrobiens et à estimer les conséquences économiques de l’inaction.

Objectif stratégique n° 2 : renforcer la surveillance de la résistance aux antibiotiques

8. On a aidé les pays non membres du Réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens de l’Union européenne (UE) et de l’Espace économique européen à mettre en place et à renforcer la surveillance nationale de la résistance aux antimicrobiens grâce aux efforts du Réseau de surveillance de la résistance aux antimicrobiens en Asie centrale et en Europe orientale (CAESAR) institué en 2012 par le Bureau régional et ses partenaires. Le soutien apporté dans ce domaine s’est traduit par la fourniture de manuels et de protocoles, le renforcement des laboratoires et le mentorat de qualité, la collecte, la gestion et l’analyse de données, l’évaluation externe de la qualité, la réalisation de projets pilotes, ainsi que la tenue de réunions de réseaux nationaux et internationaux.

(4)

9. Tous les pays ont accompli des progrès au cours de ces dix dernières années. Alors que seuls quelques pays de la Région européenne non membres de l’UE ou de l’Espace économique européen ont systématiquement collecté et partagé des données sur la résistance aux antibiotiques en 2011, 42 des 53 États membres partagent actuellement leurs données au niveau international par le biais des deux principaux mécanismes de surveillance de la Région. Bien que bon nombre des nouveaux systèmes de surveillance doivent encore arriver à maturité afin de pouvoir fournir des données de surveillance représentatives, les bases des structures nécessaires à cette fin ont été jetées et peuvent être améliorées. Les efforts visant à renforcer les systèmes de surveillance dans les États membres restants se poursuivront. Des projets dits de démonstration des principes sont mis en place afin d’introduire des pratiques durables d’échantillonnage systématique, avec pour objectif d’améliorer le traitement des patients et de faciliter la surveillance nationale de la résistance aux antimicrobiens.

10. Certains défis persistent, et entravent la pérennité de la surveillance dans plusieurs pays.

L’approvisionnement en produits consommables de laboratoire de qualité s’avère particulièrement problématique dans la partie orientale de la Région, ce qui affecte la qualité des données. Dans les années à venir, les activités du Réseau CAESAR se concentreront sur le renforcement des laboratoires nationaux de référence dans leur rôle de soutien aux réseaux nationaux de surveillance. On aidera les États membres à utiliser les données de surveillance de qualité pour évaluer la charge de la résistance aux antimicrobiens, et produire des statistiques significatives relatives à l’impact de cette résistance sur la santé publique.

Objectif stratégique n° 3 : promouvoir des stratégies pour l’utilisation rationnelle des antibiotiques, et renforcer la surveillance de leur consommation

11. Créé en 2011, le Réseau de consommation de médicaments antimicrobiens est devenu la plate-forme de collaboration entre les pays membres du réseau ainsi qu’entre les réseaux de surveillance de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Les membres se réunissent chaque année pour procéder à un échange de données d’expérience sur les questions liées à l’utilisation des antimicrobiens. On a renforcé, au niveau des pays, la capacité de suivi du Réseau et l’utilisation des données pour agir. Les recommandations de l’OMS sur la catégorisation et le choix des antibiotiques (classification AWaRe) ont été mises en œuvre dans les pays afin d’orienter les pratiques de prescription et de distribution des antibiotiques.

12. Le Réseau de consommation de médicaments antimicrobiens a collecté des données chaque année jusqu’en 2018, et a publié deux rapports qui ont contribué à la rédaction du bilan paneuropéen dans ce domaine. Ces rapports montrent que la mise en œuvre des interventions recommandées nécessite souvent l’adoption d’une approche adaptée au contexte national.

Plusieurs autres rapports et articles évalués par des pairs visant à orienter l’élaboration de politiques pour une utilisation responsable des antimicrobiens ont été publiés en collaboration avec les partenaires.

13. Si, dans de nombreux pays, les défis à l’efficacité des interventions sont ancrés dans les systèmes de santé, les recommandations actuellement disponibles ont été formulées principalement dans le contexte de systèmes de santé performants. Il convient de formuler des recommandations adaptées au niveau de développement des systèmes de santé. Les systèmes de surveillance des médicaments doivent être renforcés afin que les décisions politiques soient prises en connaissance de cause. Il convient de promouvoir les changements dans la structure des systèmes de rémunération et d’élaborer des politiques de fixation des prix et de remboursement

(5)

des médicaments, notamment des antibiotiques, afin de créer des incitations à l’adresse de ceux chargés de prescrire et de délivrer les médicaments, et du public. Il convient d’investir davantage dans l’éducation et la formation des pharmaciens dans le domaine de la délivrance appropriée des antibiotiques afin d’optimiser leur énorme potentiel s’agissant de contribuer à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Objectif stratégique n° 4 : renforcer la lutte anti-infectieuse et la surveillance de la résistance aux antibiotiques dans les services et établissements de soins de santé

14. Les infections associées aux soins, dont celles résistantes aux antimicrobiens, figurent parmi les complications les plus courantes liées à l’hospitalisation. Afin de renforcer les programmes de lutte anti-infectieuse au niveau national et au niveau des établissements et des services, notamment la surveillance des infections résistantes associées aux soins, l’OMS a aidé les États membres à mener des enquêtes de prévalence ponctuelle et des auto-évaluations de l’état des programmes de lutte anti-infectieuse, à réviser leur stratégie nationale dans ce domaine, et à mettre en œuvre les principaux éléments des programmes de lutte anti-infectieuse au niveau national et au niveau des établissements de soins de santé aigus.

15. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés pour réduire le nombre de cas d’infections associées aux soins dans la Région européenne, 24 % des États membres ont déclaré ne pas disposer de programme national dans ce domaine. Des normes d’assainissement, d’hygiène et de santé environnementale existent mais ne sont pas pleinement appliquées. Ces dernières années, la propagation du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, les flambées de maladie à virus Ebola et la pandémie actuelle de coronavirus (COVID-19) montrent comment l’absence de programmes de lutte anti-infectieuse au niveau national et au niveau des établissements et services de santé, ou l’application de programmes limités, peuvent menacer la sécurité sanitaire mondiale. Lors de telles flambées, au lieu de maîtriser les maladies, les établissements de soins de santé deviennent des lieux dangereux provoquant l’amplification de la flambée épidémique chez le personnel et les patients, et la transmission des maladies dans la communauté par la suite.

16. Il faudra consacrer davantage de ressources afin que la lutte anti-infectieuse devienne pratique courante, et que les infections associées aux soins puissent être évitées, dans les soins de santé quotidiens comme en situation d’épidémie. On aidera les États membres à élaborer des lignes directrices dans le domaine de la lutte anti-infectieuse et des activités de formation.

L’élaboration de ces lignes directrices s’effectuera par l’adaptation, par l’adoption ainsi que par le suivi de l’observance de ces pratiques aux niveaux national et local.

Objectif stratégique n° 5 : prévenir et lutter contre le développement et la propagation de la résistance aux antibiotiques dans les

secteurs vétérinaire et agricole

17. Le plan d’action stratégique régional a permis d’accomplir des progrès importants en matière de prévention et de maîtrise de la résistance aux antibiotiques dans les secteurs vétérinaire et agricole. La publication intitulée Tackling antibiotic resistance from a food safety perspective in Europe [La lutte contre la résistance aux antibiotiques sous l’angle de la sécurité sanitaire des aliments en Europe] (2011) a permis de sensibiliser au problème, et a aidé les responsables politiques ainsi que les autorités des secteurs de la santé publique, de l’agriculture,

(6)

de la production alimentaire et de la médecine vétérinaire à adopter une approche globale, intersectorielle et multidimensionnelle dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Des enquêtes et des études nationales sur la résistance aux antimicrobiens chez les pathogènes prioritaires ont été menées, et des activités intersectorielles de formation pratique ont été organisées sur des thèmes comme la surveillance intégrée, les techniques de laboratoire, la prévention et la maîtrise des maladies d’origine alimentaire et des zoonoses, la sécurité sanitaire des aliments, et l’approche « Un monde, une santé ».

18. Les secteurs vétérinaire et agricole jouent un rôle essentiel dans la prévention et la maîtrise de la résistance aux antimicrobiens. Si certains États membres européens tardent à prendre des mesures efficaces dans ces secteurs, d’autres ont pris des mesures précoces et globales. Il est particulièrement important d’engager une collaboration et une coordination étroites avec des partenaires tels que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Il a été démontré que la mise en œuvre d’activités conjointes et l’apport d’un soutien aligné au niveau national ont un impact significatif sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens au niveau de l’interface entre l’animal et l’homme.

19. Si des progrès notables ont été réalisés à cet égard, il reste encore beaucoup à faire pour que les mêmes normes de qualité soient appliquées dans la Région. Les agents antimicrobiens sont encore largement utilisés dans les secteurs vétérinaire et agricole de certains pays. Il est dès lors nécessaire de renforcer la surveillance de la résistance aux antimicrobiens et des résidus antimicrobiens dans les sources et les réservoirs non humains, tels que la chaîne alimentaire et l’environnement. Ces informations doivent être utilisées en vue de renforcer et de mettre à jour les politiques fondées sur des données probantes, notamment les réglementations relatives à l’utilisation des antimicrobiens dans les secteurs vétérinaire et agricole. L’approche « Un monde, une santé » doit aussi être renforcée à l’avenir. Elle nécessitera une participation plus étroite du secteur de l’environnement et des intervenants de ce secteur.

Objectif stratégique n° 6 : promouvoir l’innovation et la recherche sur les nouveaux médicaments et les nouvelles technologies

20. Depuis des décennies, la Commission européenne soutient directement ou indirectement la recherche-développement dans le domaine de la résistance aux antimicrobiens par la mise en œuvre d’un grand nombre d’initiatives et de projets, notamment sur la mise au point de nouvelles thérapies et solutions de remplacement, de nouveaux vaccins préventifs et de nouveaux diagnostics. En adoptant le plan d’action européen « Une seule santé » contre la résistance aux antimicrobiens 2017, la Commission européenne a renforcé son engagement à stimuler la recherche-développement et l’innovation dans ce domaine, et à accroître la coopération technique avec l’OMS. Le nombre d’initiatives multilatérales et de partenariats public-privé qui encouragent et soutiennent l’innovation ne cesse de croître. On étudie en outre la manière d’inciter les entreprises à poursuivre la recherche-développement dans le domaine des antibiotiques.

21. La plupart des efforts déployés par l’OMS en vue de promouvoir l’innovation et la recherche sur les nouveaux médicaments et les nouvelles technologies le sont au niveau mondial, étant donné l’impact mondial des avancées potentiellement réalisées dans ce domaine.

En 2017, l’OMS a publié une liste mondiale d’agents pathogènes bactériens prioritaires résistants aux antibiotiques afin que les activités de recherche-développement se concentrent principalement sur les nouveaux médicaments les plus urgents. Le Partenariat mondial dans le domaine de la recherche-développement des antibiotiques, créé par l’OMS et la Drugs for

(7)

Neglected Diseases Initiative, est une organisation de recherche-développement à but non lucratif qui accélère la mise au point de traitements nouveaux et améliorés contre les infections pharmacorésistantes. L’OMS participe activement au centre mondial de recherche- développement sur la résistance aux antimicrobiens en qualité d’observatrice, dans le cadre de ses efforts en vue d’améliorer et de renforcer les activités et les stratégies dans ce domaine aux niveaux politique et décisionnel et ce, conformément à l’approche « Un monde, une santé ».

22. Le secrétariat du Bureau régional a délivré des conseils à l’Initiative de programmation conjointe sur la résistance antimicrobienne concernant son programme de recherche, et a siégé au comité consultatif de l’Action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins de l’Union.

Objectif stratégique n° 7 : améliorer la sensibilisation, la sécurité des patients et les partenariats

23. En 2012, le Bureau régional s’est associé à l’ECDC et à la Commission européenne afin que la Journée européenne d’information sur les antibiotiques soit célébrée dans l’ensemble de la Région européenne. Huit des 43 États membres célébrant cette Journée en 2012 y participaient en fait pour la première fois. L’année 2015 marque le lancement de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, et 47 États membres de la Région européenne ont indiqué avoir célébré cette semaine ainsi que la Journée européenne d’information sur les antibiotiques par la tenue de campagnes et d’événements nationaux. Depuis 2017, l’ECDC et le Bureau régional fournissent un matériel médiatique commun à l’ensemble des États membres de la Région européenne. Depuis 2018, des campagnes de la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques sont organisées en partenariat avec les bureaux régionaux de la FAO et de l’OIE dans l’esprit de l’approche « Un monde, une santé ».

24. La Commission européenne sonde régulièrement les connaissances des citoyens de l’UE sur la résistance aux antimicrobiens depuis 2009 grâce à son enquête Eurobaromètre. Elle a conclu que de nombreuses améliorations peuvent encore être apportées à cet égard. L’enquête de 2018 a révélé une légère amélioration des connaissances des Européens sur les antibiotiques depuis 2016. Aucune enquête n’est systématiquement menée sur les connaissances du grand public dans l’ensemble de la Région européenne.

25. Reconnaissant que le savoir ne suffit pas à lui seul pour changer les comportements, le Bureau régional s’est employé à mettre en place des méthodologies d’analyse comportementale dans les activités liées à la résistance aux antimicrobiens, ainsi que des projets pilotes de changement de comportement. Si des progrès encourageants ont été réalisés grâce à la sensibilisation et à la formation, les méthodologies d’analyse comportementale doivent être intégrées dans les efforts de lutte contre la résistance aux antimicrobiens afin de mieux comprendre les obstacles sous-jacents et les facteurs de comportement chez les professionnels de santé et le grand public et, ainsi, de concevoir des interventions politiques plus efficaces.

L’évolution des contextes régionaux et mondiaux de la résistance aux antimicrobiens

26. Ce chapitre du rapport évoquera le renforcement de la dynamique régionale et mondiale en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, comme en témoignent l’adoption du Plan d’action mondial sur la résistance aux antimicrobiens, la Déclaration politique de la réunion de

(8)

haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la résistance aux antimicrobiens et le plan de travail du groupe Tripartite plus1 sur la résistance aux antimicrobiens, ainsi que le nombre croissant d’initiatives et de financements dans ce domaine. L’évocation de la nature de plus en plus complexe du terrain d’intervention et de la multiplicité croissante des acteurs en jeu doit inciter une restructuration de la riposte durable à la résistance aux antimicrobiens, ainsi qu’une amélioration de la coordination et de la synergie afin de garantir le meilleur impact possible avec les ressources disponibles.

L’impact de la COVID-19 sur la résistance aux antimicrobiens

27. Depuis la troisième session du Vingt-septième Comité permanent du Comité régional de l’Europe (CPCR), la Région est gravement touchée par la flambée de COVID-19. L’Europe est devenue l’épicentre de la pandémie à la mi-avril 2020, avec des taux d’infection et de mortalité élevés. De nombreux États membres ont réaffecté du personnel de santé et d’autres ressources en vue de prévenir et de maîtriser cette flambée. Bien que les antibiotiques ne puissent être utilisés pour traiter la COVID-19, ou d’autres infections virales émergentes, ils sont de la plus haute importance pour traiter et prévenir les infections bactériennes secondaires existantes. La résistance aux antimicrobiens constitue une menace grave non seulement pour les patients atteints de COVID-19, mais aussi pour les autres personnes vulnérables et immunodéprimées.

28. La résistance aux antimicrobiens provoque actuellement une crise sanitaire mondiale qui ne cesse d’évoluer. Malgré les catastrophes et les situations d’urgence, telles que la COVID-19, qui attirent à juste titre l’attention de la communauté sanitaire mondiale, la Région européenne ne peut se permettre de perdre de vue les menaces sanitaires à long terme, et doit continuer à lutter contre la résistance aux antimicrobiens en adoptant une approche « Un monde, une santé ». Le calendrier des discussions et des consultations devant être menées avec les partenaires sur le travail à réaliser après 2020 dans le domaine de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans la Région européenne dépendra naturellement de la disponibilité des experts nationaux et des autres parties prenantes, comme il est probable que la majorité d’entre eux soient entièrement occupés par la COVID-19.

Étapes suivantes

29. Lors de sa troisième session, le Vingt-septième CPCR, dans son ensemble, s’est déclaré en faveur de l’élaboration d’un nouveau plan d’action régional sur la résistance aux antimicrobiens pour 2021-2025.

30. Lors de la 70e session du Comité régional, on préconisera d’élaborer un nouveau plan d’action régional2 dans le cadre d’un large processus de consultation qui :

• tiendra compte de l’expérience acquise lors de la mise en œuvre du plan d’action régional actuel et s’en inspire ;

• s’alignera sur le plan d’action mondial et d’autres initiatives ;

• prévoira un partenariat plus large avec les acteurs non étatiques et encouragera la participation de la société civile dans le cadre d’une approche « Un monde, une santé » qui intègre clairement la dimension environnementale ;

1 Composé de l’OMS, de la FAO, de l’OIE et du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

2 En attendant l’approbation du CPCR suivant.

(9)

• plaidera en faveur du renforcement de la coordination et du leadership afin d’éviter toute répétition des tâches.

= = =

Références

Documents relatifs

En répondant à l’AMI du Ministère de la cohésion des territoires, la MEL en lien avec l’Etat, le Département, l’Agence Régionale de la Santé (ARS) et l’ensemble

Par contre, et à la faveur de la mise en valeur de nouvelles ressources naturelles (or, hydrocarbures), l’investissement étranger direct a augmenté mais la part de

L’obtention d’un niveau d’audience est nécessaire pour développer notre représentativité, être invité à la table des négociations, quel que soit le niveau :

Convention sur Peiiminatio ndetoutes lesformes de discriminati onaPegard desfemmes, Resolution 1325du Conseilde se"curite"des Nations Unies Resolution 1325du

Enfin, suite au remboursement d’une tranche BSF de 170 millions de dirhams sur un programme global à l’origine de 473 millions, l’endettement global de la société enregistre

À cette fin, les états membres prennent toutes les dispositions pour s’assurer que les mesures prises pour prévenir et combattre le terrorisme, à savoir les activités

Mettre au point le processus d’un système d’établissement régulier des rapports sur les données à l’échelle du globe et des directives sur les mesures concrètes et les

• Ces traitements évoluent en fonction de la situation épidémiologique de l’IU et de la sensibilité aux antibiotiques des agents bactériens