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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

PC∗

Corrigé : réduction des applications semi-linéaires (Mines PSI 2001)

Partie I.

Premières propriétés

Question 1. Supposons l’existence de deux complexes λ et µ tels que u(x) = λx et u(x) = µx. Alors (µ − λ)x = 0, et sachant que x est non nul, µ = λ.

Question 2. Si x est un vecteur co-propre de u associé à µ et α un réel alors :

u(eiαx) = eiαu(x) = eµx = (µe2iα)eiαx

Il suffit donc de prendre α = −θ

2 et y = eiθ

2x (qui est bien non nul) pour avoir : u(y) = µey ; y est donc un vecteur

co-propre de u pour la valeur co-propre µeiθ.

Remarque. Cette propriété prouve donc que dès qu’une application semi-linéaire u admet une valeur co-propre non nulle, elle en admet une infinité (de même module) dont en particulier une réelle positive (en prenant θ = − arg(µ)). De plus, il suffit de connaitre les valeurs co-propres réelles positives pour les avoir toutes : le « co-spectre » de u sera la réunion dans le plan complexe des cercles centrés en 0 et de rayon les valeurs co-propres réelles positives. La notion d’éléments co-propres d’une application semi-linéaire est donc sensiblement différente, malgré la définition, de la notion d’éléments propres d’une application linéaire.

Question 3. Notons déjà que 0 ∈ Eµet que pour tout (x, y) ∈ Eµ2, u(x + y) = u(x) + u(y) = µ(x + y) donc x + y ∈ Eµ. Il reste à étudier la stabilité pour la loi externe. Soit x un vecteur non nul de Eµet a ∈ C. Alors :

ax ∈ Eµ ⇐⇒ u(ax) = µax ⇐⇒ aµx = µax ⇐⇒ a = a ou µ = 0.

On en déduit immédiatement que Eµest toujours un espace vectoriel sur R (car a ∈ R ⇒ a = a), et qu’il n’est un espace vectoriel sur C que lorsque µ = 0.

Question 4. Pour tout (x, y) ∈ E2et a ∈ C, u ◦ v(ax + y) = uav(x) + v(y)= au ◦ v(x) + u ◦ v(y), donc l’application u ◦ v est linéaire.

Matrice associée à une application semi-linéaire

Question 5. Nous avons x =

n X j=1 xjejdonc u(x) = n X j=1

xju(ej). Notons Cjla matrice associée au vecteur u(ej) pour la base

(e), puis A =C1 · · · Cn



la matrice formée de la concaténation de ces colonnes. Alors u(ej) = n X i=1 aijei et : u(x) = n X j=1 xj n X i=1 aijei= n X i=1 Xn j=1 aijxj  ei.

On constate que la matrice associée au vecteur u(x) pour la base (e) est : Y = AX.

Question 6. Notons X et X0 les matrices associées à x respectivement pour les bases (e) et (f ). Alors AX et BX0sont les matrices associées au vecteur u(x) pour les bases (e) et (f ). Les formules de changement de base donnent : X0= S−1X et BX0= S−1AX, donc BS−1X = S−1AX. Ceci étant vrai pour tout vecteur X, on en déduit : BS−1= S−1A, soit : B = S−1AS.

Exemples

Question 7. Pour X = a

b

!

, la relation AX = µX est équivalente à(b = −µa

a = µb .

Si µ = 0 alors a = b = 0 et X = 0 ne peut être vecteur co-propre ; si µ , 0 alors b = −µµb = −|µ|2b et b = 0. Ceci implique aussi a = 0, soit X = 0.

A n’a donc aucune valeur co-propre ni bien sûr aucun vecteur co-propre.

(2)

Question 8. Si A est réelle et admet une valeur propre réelle λ, il existe un vecteur propreréel X associé à λ : AX = λX.

Or X est réel donc X = X, et ainsi A admet λ comme valeur co-propre et X pour vecteur co-propre.

Correspondance entre les valeurs co-propres de la matrice A et les valeurs propres de AA

Question 9. Soit X un vecteur co-propre de A associé à µ : AX = µX, soit encore, en conjuguant : AX = µX. Alors AAX = µAX = µµX = |µ|2X. X est non nul donc c’est un vecteur propre de AA associé à la valeur propre |µ|2. Question 10. Envisageons deux cas.

i. Supposons les vecteurs AX et X liés.

Puisque X est non nul, il existe un nombre complexe µ tel que : AX = µX et qui est donc une valeur co-propre de A. Les calculs effectués à la question précédente et l’unicité d’une valeur propre associée à un vecteur propre, montrent que |µ|2= λ et donc que |µ| =

λ. et la question 2 a montré que tous les nombres complexes de même module que µ sont des valeurs co-propres de A et en particulier parmi eux

√ λ. ii. Supposons les vecteurs AX et X indépendants.

X ne peut être vecteur co-propre de A, mais nous allons chercher une combinaison linéaire non triviale αAX + βX qui soit vecteur co-propre de A associé à la valeur co-propre

√ λ:

A(αAX + βX) = αAAX + βAX = αλX + βAX Et puisque la famille (X, AX) est libre :

A(αAX + βX) = √ λ(αAX + βX) ⇐⇒        αλ= β √ λ β= α √ λ On constate que les valeurs α = 1 et β =

λconviennent ; on obtient ainsi le vecteur non nul Y = AX + √

λX, vecteur co-propre pour la valeur co-propre

√ λ.

Question 11. La condition est nécessaire d’après la question 9, et suffisante d’après 10 (µ étant un réel positif, q

µ2= µ).

Question 12. Il suffit, compte tenu du résultat précédent, d’étudier les valeurs propres réelles et positives de la matrice :

AmAm= A2m= m

21 m

m1

!

(m est réel).

Le polynôme caractéristique de cette dernière matrice vaut : X2−(m2−2)X + 1, équation de discriminant ∆ = m2(m2−4). Ainsi il y a des racines réelles (qui sont aussi les valeurs propres) si et seulement si m = 0 (−1 est alors valeur propre double) ou |m| > 2 et dans ce dernier cas elles sont positives (car leur produit vaut 1 > 0 et leur somme m2−2 > 0). Compte tenu de la question précédente, la condition |m| > 2 est donc nécessaire et suffisante pour que la matrice Am

admette des valeurs co-propres réelles positives, qui sont µ = s

m2−2 ± m

m2−4

2 .

Cas d’une matrice triangulaire supérieure

Question 13. Si A est une matrice triangulaire d’éléments diagonaux λ1, . . . , λn(qui en sont donc les valeurs propres),

alors AA est encore triangulaire et d’éléments diagonaux |λ1|2, . . . , |λn|2qui en sont les valeurs propres.

D’après la question 11, |λ1|, . . . , |λn|sont valeurs co-propres de A ; D’après la question 2, il en est de même de tout nombre de la forme λkeiθ, avec k ∈ ~1, n et θ ∈ R.

Question 14. Les valeurs co-propres de A sont exactement les complexes µ tels que |µ|2soit valeur propre de la matrice AA et donc ici tels que : |µ| = |λk|, avec k ∈ ~1, n. Il existe donc θ ∈ R tel que µ eiθ= λk.

(3)

Question 15. A est triangulaire et son unique valeur propre des i, donc ses valeurs co-propres sont les nombres complexes de module 1, ce qui est le cas de 1.

Cherchons un vecteur co-propre X associé à 1 : Si X = a + ib

c + id

!

avec (a, b, c, d) ∈ R4, AX = (b + c) + i(a − d)

d + ic ! , et : AX = X ⇐⇒ ( a = b + c d = c ⇐⇒ X = b(1 + i) + c c(1 + i) ! = b 1 + i 0 ! + c 1 1 + i ! .

L’espace E1(A) est le plan vectorielréel (et pas complexe, voir question 3) engendré par les deux vecteurs 1 + i

0 ! et 1 1 + i ! .

Une caractérisation des valeurs co-propres

Question 16. Remarquons tout d’abord, ce qui facilitera les calculs qui vont suivre, que d’après la question 2, µ est valeur co-propre de A si et seulement si |µ| l’est.

Soit X un vecteur non nul décomposé sous la forme X = Y + iZ , où Y et Z sont respectivement les parties réelles et imaginaires de X ; on a les équivalences suivantes :

AX = |µ|X ⇐⇒ BY + CZ + i(CY − BZ) = |µ|Y + i|µ|Z ⇐⇒ (BY + CZ = |µ|Y CY − BZ = |µ|Z Le système obtenu est équivalent au système de taille 2n, défini par les blocs suivants :

B C C −B ! Y Z ! = |µ| Y Z ! où Y Z !

est non nul. Ce système n’est autre que celui qui caractérise les vecteurs propres Y Z !

dans M2n(R) associés à la valeur propre |µ| pour la matrice D, ce qui permet de conclure.

Partie II.

Une relation d’équivalence

Question 17. La relation estréflexive car A ∼ A (prendre S = In).

La relation estsymétrique : en effet si B = S−1AS alors A = SBS−1= T−1BT avec T = S−1donc A ∼ B ⇐⇒ B ∼ A. Enfin, la relation esttransitive : si B = S−1AS et C = T−1BT alors C = (ST)−1A(ST) donc (A ∼ B et B ∼ C) =⇒ A ∼ C. Il s’agit bien d’une relation d’équivalence.

Indépendance des vecteurs co-propres

Question 18. Démontrons que la famille (X1, . . . , Xk) est libre en raisonnant par récurrence sur l’entier k.

– Pour k = 1 c’est immédiat puisque X1est non nul.

– Pour k > 2, supposons la famille (X1, . . . , Xk−1) libre. Il s’agit de démontrer que Xk n’est pas combinaison linéaire de

(X1, . . . , Xk−1). Supposons au contraire l’existence de k − 1 complexes (α1, . . . , αk−1) tels que Xk= k−1 X p=1 αpXp. Alors : AXk= k−1 X p=1 αpAXp= k−1 X p=1 µpαpXp et µkXk= k−1 X p=1 µkαpXp.

Puisque la famille (X1, . . . , Xk−1) est libre on en déduit :

p ∈ ~1, k − 1, µkαp= µpαpet en particulier |µk||αp|= |µp||αp|.

Puisque p , k ⇒ |µk| , |µp|, chacun des αpest nul, ce qui contredit la non nullité du vecteur co-propre Xk.

Ainsi, (X1, . . . , Xk) est libre et la récurrence se propage.

(4)

Question 19. Dans l’hypothèse où la matrice AA a n valeurs propres positives et distinctes, la question 11 prouve que la matrice A admet les n co-valeurs propres réelles positives distinctes (donc de modules distincts)pλ1, . . . ,

p

λn, auxquelles

on peut associer une famille de n vecteurs co-propres (X1, . . . , Xn). La question précédente montre que cette famille est

libre, donc est une base de Mn(C).

Si S désigne la matrice de passage de la base canonique vers cette nouvelle base, la matrice B = S−1AS a pour colonnes les

coordonnées des vecteurs (AXk)16k6nexprimés dans la base (Xk)16k6n. On a ainsi B =             p λ1 . .. p λn            

, qui est diagonale.

A est bien co-diagonalisable.

Quelques propriétés

Question 20. On calcule : AA = SS−1SS−1= In. Ainsi, une matrice A co-semblable à Inest inversible et d’inverse A.

Question 21. S(θ) = eiθ(A + e2iθIn) est inversible si et seulement si −e

2iθ

n’est pas valeur propre de A, ce qui est toujours réalisable (pour une infinité de valeurs réelles de θ) puisque le spectre de A est fini. Pour un tel θ on peut écrire, puisque AA = In:

AS(θ) = eiθAA + eiθA = S(θ) et finalement : A = S(θ)S(θ)−1.

Ainsi, nous avons prouvé qu’une matrice A est co-semblable à Insi et seulement si elle est inversible et A

1 = A.

Une condition nécessaire

Question 22. Si D = S−1AS =           λ1 . .. λn          

, alors A = SDS−1et : A = SDS−1. Ainsi, AA = S(DD)S−1, ce qui prouve la

diagonalisabilité de la matrice AA, semblable à la matrice diagonale DD =            |λ1|2 . ..n|2            . De plus, le spectre de AA est {|λ1|2, . . . , |λn|2)} ⊂ R+.

enfin, rg(AA) est le nombre d’éléments diagonaux non nuls de DD qui est le même que celui de D, c’est-à-dire rg D = rg A.

Exemples

Question 23. A et C sont des matrices n’ayant qu’une seule valeur propre et non proportionnelles à In, donc ne sont pas

diagonalisables.

AA = I2prouve que A est co-semblable à I2d’après la question 21, donc A est co-diagonalisable. En revanche, CC = C2= 0, donc rg C = 1 , rg(CC) = 0, et d’après la question 22, C n’est pas co-diagonalisable.

B et D ont le même polynôme caractéristique X2−2X + 2 et donc les mêmes valeurs propres 1 ± i. B et D sont donc diagonalisables.

BB = B2= 0 −22 0 !

a pour valeurs propres (1 + i)2= 2i et (1 − i)2= −2i qui ne sont pas réelles ; la question 22 montre que B n’est pas co-diagonalisable. En revanche, DD = 2I2prouve, en appliquant la caractérisation de la question 21 que D est co-semblable à

2I2; elle est donc co-diagonalisable.

Remarque. Ces quatre exemples montrent que les quatre cas de figure sont possibles : – A n’est pas diagonalisable mais est co-diagonalisable ;

– B est diagonalisable mais n’est pas co-diagonalisable ; – C n’est ni diagonalisable ni co-diagonalisable ; – D est diagonalisable et co-diagonalisable.

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