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Plus que jamaisdéfendre le métier CO-PSY

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Supplément au n° 671 du 13 septembre 2008

Plus que jamais

défendre le métier

D epuis 2004, c’est peu de dire que l’attitude des pouvoirs publics a été très négative à l’égard de notre catégorie. À coups de rapports, assénés tous les six mois, il s’agissait de préparer l’opinion à la disparition des CO-Psy et des CIO, accusés de tous les dysfonctionnements du système éducatif, présentés comme inutiles, « tire-au-flanc » et incontrôlables.

Dans le même temps, les textes officiels parus depuis cette date ignorent délibérément notre métier sur le champ même de ses missions.

Une sorte de « placardisation » diraient les psychologues du travail !

Pourtant la profession n’a pas renoncé. Le SNES a saisi toutes les occasions pour faire la clarté sur les enjeux de cette disparition du point de vue des inégalités sociales, de la défense du service public et de la déontologie.

Et les choses ont évolué dans le courant de l’année dernière. Les enseignants ne se sont pas précipités sur les heures supplémentaires et ne considèrent pas dans leur grande majorité qu’ils doivent remplacer les CO-Psy ; les parents sont très préoccupés par les questions de gratuité et de missions de l’École.

Ils voient avec inquiétude la progression des cabinets de coaching ; les étudiants partagent notre analyse sur les finalités de l’orientation active et l’utilité de l’apport des CO-Psy ; les lycéens réclament un accompagnement individualisé assuré par des personnels qualifiés. Bon nombre d’organisations, de forces syndicales, associatives ou politiques ont signé notre appel

dans ce sens (http://www.snes.edu/petition/).

Aujourd’hui, les grandes manœuvres autour de l’orientation tout au long de la vie vont se concrétiser. Elles vont se traduire par une réforme

de la formation professionnelle déjà bien entamée et par une réforme de l’orientation scolaire et professionnelle.

Le ministère de l’Éducation nationale semble avoir pris conscience

qu’il ne pouvait rester en retrait, ce qui implique de faire avec nous. Certes, sa stratégie n’est pas dénuée d’intentions ambivalentes pour la catégorie, mais c’est l’occasion d’une part de le pousser à les préciser, d’autre part de peser fortement sur les décisions qui se préparent, notamment au niveau interministériel

(1)

.

Si, comme le souhaite le cabinet du ministre, des discussions s’ouvrent afin d’aboutir à des propositions, le SNES sera d’autant plus fort pour porter la défense et la promotion du réseau des CIO dans l’Éducation nationale, la reconnaissance et la revalorisation du métier, et la qualification

de psychologue, si nous avons pu créer une mobilisation allant bien au-delà de la catégorie. C’est l’affaire des semaines qui viennent. La bataille sur les postes dans de nombreuses académies est une bonne entrée en matière ! Bonne rentrée à tous.

C. Remermier, M.-A. Monnier

1. B. de Saint Girons a été nommé nouveau directeur de la délégation interministérielle à l’orientation fin août.

S O M M A I R E

P AGES 2 ET 3

Rapport du HCE : acharnement suspect !

P AGE 4

Compte rendu

de l’audience du 21/08/08 avec le cabinet du ministre sur l’orientation

P AGE 5

Propositions du SNES pour améliorer vraiment l’orientation !

Une rentrée à la hauteur de nos craintes !

P AGE 6

Politique et psychologie

Une conférence éminemment politique

P AGE 7

Réforme des lycées : l’espace des contradictions

P AGE 8

Pouvoir d’achat : assez d’injustice !

CO-PSY

Pour nous contacter

www.snes.edu

8 pages réalisé

par le collectif CO-Psy

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C O - P S Y

Rapport du HCE : acharnement suspect !

L a publication du rapport du HCE fait l’effet d’un bazooka que l’on aurait décidé d’utiliser pour éliminer une mouche irritante. Ce neuvième rapport n’apporte rien de plus que ses prédécesseurs, ni dans sa struc- ture, ni dans ses préconisations. Il est simplement plus brutal puisqu’il débouche ni plus ni moins sur la conclusion d’une mise en extinction du corps des CO-Psy et du transfert des CIO et des DCIO aux Régions

(1)

. On chercherait vainement une argu- mentation rigoureuse susceptible de justifier une décision aussi grave : qu’on en juge !

LES CONSTATS

Comme dans les huit rapports pré- cédents, qui ne sont nullement, rap- pelons-le, des études scientifiques, les auteurs passent en revue de manière plutôt lapidaire les dysfonc- tionnements du système éducatif : une orientation-répartition produi- sant trop d’exclusion et de ségréga- tion sociale ; des mécanismes d’auto- censure encore puissants dans les familles ouvrières ; un poids excessif accordé aux résultats scolaires, dans les prises de décision des conseils de classe et l’affectation (particuliè- rement ceux des disciplines « abs- traites où dominent l’intelligence déductive » alors que ces jeunes

« pourraient avoir des talents dans des matières nécessitant une intelli- gence plus inductive ou pratique ») ; des réorientations difficiles, des pas- serelles insuffisantes et des pour- suites d’études trop limitées pour les bacheliers technologiques ou pro- fessionnels ; une offre de formation déterminant largement l’orientation des élèves et leur niveau de qualifi- cation final, ce qui s’avère désastreux

« lorsque celle-ci demeure peu variée du point de vue des filières et des types d’enseignement car ne favori- sant pas la croissance régulière du nombre de bacheliers et s’accompa- gnant d’une augmentation du nombre de sorties sans diplômes, ni qualifi- cation ». Ces difficultés tiennent à la fois à l’organisation du système édu- catif ; au fonctionnement des procé- dures, au contenu des programmes et aux moyens pédagogiques mis en œuvre pour permettre aux élèves de

développer des modes diversifiés d’accès aux savoirs.

Le SNES a élaboré un ensemble de propositions pour y répondre (voir ci-après). On aurait pu s’attendre à ce que le HCE en fasse autant !

Au lieu de cela il en reste à des vœux pieux (« l’institution scolaire doit pro- gresser ») ou à des incantations (« le socle commun devrait permettre une meilleure évaluation de l’élève »). Par contre, s’il est un domaine où il choi- sit la précision c’est bien celui des CO-Psy et des CIO.

CATÉGORIE À ABATTRE

Car finalement, pour le HCE la cause ultime de tous ces maux réside dans les privilèges exorbitants dont béné- ficierait cette petite catégorie de per- sonnels ! Devenus psychologues « à la suite d’une réforme étrangère aux besoins de l’orientation scolaire », disposant d’un temps de travail « qui ne facilite pas les contacts avec les élèves et les familles » (...) « ce qui expliquerait que les conseillers sont trop peu présents dans les établisse- ments et les CIO », agents « dont l’horaire laissé à (leur) libre respon- sabilité aurait encore augmenté et continuerait à ne faire l’objet d’aucun contrôle », « titularisés automatique- ment dès leur sortie de formation ».

Toutes ces « dérogations » sont jugées inacceptables par les rapporteurs. Il fallait oser, après avoir consacré plus d’un an de travail à ce dossier, pas- ser sous silence l’ancrage du métier dans la psychologie depuis l’origine, rejeter sur les personnels l’insuffi- sance des recrutements pour expli- quer le manque de disponibilité et l’application du texte sur les 35 heures pour stigmatiser la pré- tendue faiblesse de leurs horaires ! D’autres « dérogations » auraient pu tout aussi bien indigner les rappor- teurs comme l’absence de hors-classe pour les CO-Psy, pourtant formés à Bac + 5 ; la non prise en compte des années d’auxiliariat dans le reclasse- ment des non-titulaires, l’absence de revalorisation des indemnités des directeurs, le non-remboursement des frais de déplacements, la limita- tion de la NBI de fait et non de droit à un par établissement, l’absence de

valorisation des CIO et l’insuffisance de leurs moyens !... Et la liste n’est pas complète !

QUE PROPOSE LE HCE ?

Une mise en extinction du corps des CO-Psy et un transfert des directeurs aux Régions. « La fonction de conseil en orientation scolaire et professionnelle ne peut plus être l’exclusivité d’un corps spécialisé de fonctionnaires. » « Cette fonction demanderait une spécialisation au moyen d’une formation adaptée qui ne soit pas exclusivement ni même principalement axée sur la psycho- logie. » Le parallèle est fait avec d’autres pays européens où l’on rap- pelle que cette formation peut aller de quelques mois à quelques semaines (!)

• Une nomination des CO-Psy dans les établissements scolaires. « les conseillers exerceraient dans les éta- blissements scolaires sous la respon- sabilité des chefs d’établissements »,

« Quant aux actuels conseillers d’orientation-psychologues dont le recrutement ne serait pas poursuivi, ils travailleraient également dans les établissements pour y accomplir les mêmes missions que les nouveaux conseillers d’orientation. Les direc- teurs de CIO seraient transférés aux Régions. »

• Un transfert aux Régions de toutes les missions d’accueil et d’informa- tion sur l’orientation. Selon les rap- porteurs, l’État devrait garder « la res- ponsabilité d’indiquer les grandes tendances en matière d’emploi, d’assurer une égalité en veillant à fournir à tous les jeunes un socle minimum d’information notamment grâce aux portails internet ». Il devrait également donner l’exemple en dépassant les clivages entre les minis- tères et définir une politique d’orien- tation tout au long de la vie confor- mément aux directives européennes.

Les Régions quant à elles doivent

« prendre en charge totalement les

missions d’accueil et d’information

des jeunes qui ont à s’orienter ». Les

rapporteurs, au détour d’un para-

graphe s’interrogent sur la pertinence

actuelle d’une obligation pour le sys-

tème éducatif d’assurer la formation

professionnelle. On sait que la pro-

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C O - P S Y

©DR

position de confier aux Régions la mise en place de formations débou- chant sur des certifications de niveau V était déjà présente dans un rapport du Sénat.

QUI SERAIENT CES « NOUVEAUX CONSEILLERS » ?

• Des enseignants, « la fonction de conseil en orientation pourrait être exercée à temps partiel par des enseignants (c’est le cas dans plu- sieurs pays étrangers ou leur forma- tion dure quelques semaines à quelques mois ») ou permettre à cer- tains d’entre eux « une seconde car- rière ». Des professeurs référents qui auraient la responsabilité d’aider quelques élèves à construire leur projet d’orientation.

Les professeurs principaux qui se centreraient sur le suivi individualisé des élèves en difficulté.

• Des CPE « auraient un rôle pré- cieux à jouer moyennant la formation déjà mentionnée car ils sont au contact quotidien avec les élèves qu’ils connaissent bien » ou des pro- fessionnels de l’insertion ou de la formation continue ou des milieux professionnels.

Des documentalistes dont on attend qu’ils s’impliquent dans la mise en place de l’EAO.

En résumé, pour remplacer les CO-Psy il y aurait au moins cinq ou six catégories de personnels avec

des profils divers et des volumes d’intervention variables ! Peut-on parler de clarification ?

On remplacerait ainsi un vrai métier correspondant à une identité professionnelle forte basée sur une formation de haut niveau par des fonctions temporaires exercées par n’importe quel type de personnel, assorti ou non d’une brève forma- tion. À qui voudrait-on faire croire que ceci représenterait un progrès pour les élèves ?

En quoi la suppression du titre de psychologue améliorerait-elle la qualité du conseil et le souci du res- pect des personnes et de la déonto- logie ?

En quoi la dilution des CIO dans des structures régionales d’accueil et d’information serait-elle béné- fique aux élèves et aux parents qui risquent de ne pas trouver leur place au milieu de services desti- nés aux demandeurs d’emploi et aux salariés ?

Comment soutenir que les résultats scolaires ont un poids excessif et prétendre confier tout l’accompa- gnement et le conseil aux ensei- gnants qui ont le plus de mal à s’en distancier ?

Comment prétendre vouloir lutter contre les mécanismes de repro- duction sociale et dans le même temps supprimer une catégorie de personnels capables de travailler

sur les représentations sociales et le rapport aux savoirs avec les ado- lescents et l’ensemble de l’équipe éducative ?

DES MOTIVATIONS PEU AVOUABLES

Le manque de cohérence de l’ensemble du rapport laisse penser que pour les auteurs, les vraies moti- vations sont ailleurs. Il s’agit de mettre en place une nouvelle poli- tique d’orientation plus conforme à un système éducatif assujetti à l’éco- nomie, où la régulation des flux deviendrait essentielle.

Nul besoin de faire appel à la voyance pour percevoir les consé- quences désastreuses de l’applica- tion du rapport du HCE :

• un désengagement de l’État dont le rôle serait réduit à l’affichage de vagues tendances en matières d’emploi et à l’instauration d’un socle minimum d’information pour l’orien- tation qui pourrait consister en un portail internet ;

• un plus grand poids donné aux Régions dans la détermination de l’offre de formation (qu’elles cher- cheront évidemment à rapprocher le plus possible de l’emploi local), et une maîtrise totale de l’accueil et de l’information de tous les jeunes en situation de devoir s’orienter ;

• dans un délai assez rapide peut être, un transfert aux régions des forma- tions professionnelles de niveau V ;

• une augmentation des inégalités sociales du fait de la réduction et de la territorialisation de l’offre de for- mation et de l’accroissement des phé- nomènes de reproduction sociale faute de psychologues qualifiés pour travailler l’articulation entre histoire sociale et singulière ;

• développement du coaching privé devant l’indigence de ce que propo- serait le service public.

Les mois à venir vont mettre l’orien- tation sur le devant de la scène. À nous d’en éclairer tous les enjeux et de convaincre qu’il y va de la démo- cratisation de l’accès aux études et de la justice sociale.

(1) Le SNES a d’ailleurs très rapidement émis deux communiqués de presse pour le commenter : communiqué du 21 juin

« Un rapport très orienté » et du 9 juillet

« Rapport du HCE : instruction à charge ».

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C O - P S Y

L e nouveau directeur adjoint s’est déclaré très préoccupé par les critiques convergentes contenues dans les nom- breux rapports qu’il interprète davantage comme une faillite de la mission d’orien- tation de l’École, notamment dans la lutte contre les inégalités sociales, que comme une mise en cause d’une catégorie de personnels. Il n’a pas caché qu’un des points importants du dossier concernerait les relations avec les collectivités territo- riales et la part de subsidiarité État/Région.

Nous avons souligné l’attachement du SNES à ce que l’élaboration des projets d’avenir serve de levier de mobilisation pour que les enfants d’origine populaire s’engagent dans des études ambitieuses.

À cet égard, la réapparition de l’objectif des 80 % dans la circulaire sur le parcours de découverte des métiers peut être inter- prétée comme un signe positif. Mais nous avons fortement dénoncé les préconisa- tions contenues dans les différents rap- ports qui prétendent régler des problèmes de dysfonctionnements structurels et pédagogiques par la suppression du métier de CO-Psy et son remplacement par une fonction assurée par différents personnels. Nos interlocuteurs nous ont affirmé qu’ils n’avaient pas (plus ?!) d’intention mortifère concernant notre catégorie. Le rapport du HCE ne serait qu’un rapport ; T. Larzul a insisté sur la polysémie du terme orientation qui com- prend à la fois l’information, les procé- dures dont l’affectation et les choix, et mobilise des critiques d’ordre très diffé- rent. Les critiques virulentes de certains lycéens pouvant s’expliquer aussi selon lui par une attitude assez consumériste et par une confusion sur l’objet du débat.

Selon R. Jouve il faut distinguer entre avenir des CO-Psy et réussite des élèves :

« Dans le cadre de la réforme des lycées, le MEN souhaite faire de la seconde une vraie classe d’orientation et introduire plus de réversibilité dans les choix ».

Une discussion s’est engagée sur les pro- cessus mobilisés dans l’élaboration des projets (ce que nous n’avions pas vu depuis 2003) R. Jouve évoquant un désac- cord de fond sur le rôle des enseignants, qui pour lui sont tout à fait à même d’accompagner les élèves tandis que nous

avons développé le rôle particulier des CO-Psy, du fait de leur formation de psy- chologues, leur positionnement dans l’ins- titution et leurs missions. Certes les ensei- gnants ont un rôle à jouer mais il est complémentaire de celui des CO-Psy et il importe de prendre en compte le point de vue de l’élève qui ne se superpose pas nécessairement avec ce que l’enseignant pense avoir fait ou dit.

Pour le directeur de cabinet adjoint, l’expertise des CO-Psy doit être mieux uti- lisée. Il faudrait selon lui la recentrer sur les « élèves fragiles » socialement et sco- lairement, ceux qu’il faut pousser à avoir de l’ambition. Le public des élèves han- dicapés a également été évoqué. Pour les autres, le contact avec les CO-Psy ne serait pas impossible mais non priori- taire, les enseignants pouvant se char- ger d’un premier niveau d’information.

Les CO-Psy pourraient d’ailleurs contri- buer à leur formation.

Nous avons souligné qu’il ne convenait pas d’avoir une vision trop étroite de ce qu’on définit comme « élèves fragiles » ; certains élèves de lycée à certains moments perdent aussi le sens de ce qu’ils font à l’École et doutent ou ren- contrent des problèmes personnels. Mais manifestement pour le MEN ce sont des cas marginaux par rapport à l’urgence d’améliorer la qualification de tous les jeunes. Le MEN a semblé soucieux de s’engager dans un travail de réflexion proposant un groupe de travail assez vite. Nous avons réaffirmé que nous étions ouverts à la discussion dès lors que notre métier était reconnu comme un métier à part entière nécessitant une qua- lification de psychologue, et que le rôle des CIO était renforcé au sein de l’EN.

Nous avons lié cette discussion à l’indis- pensable revalorisation de la profession, laissée complètement pour compte alors que la mastérisation est déjà une réalité.

Le MEN n’a pas rejeté cette demande mais la conçoit comme une conséquence d’une réforme globale.

Nous sommes réintervenus fortement sur le rôle des CIO dans la prévention des abandons et des décrochages, le caractère d’extra-territorialité qui permet de mieux traiter certaine demandes que dans l’éta-

blissement scolaire, l’apport aux établis- sements et aux partenaires du district, notamment en terme de formation des enseignants et d’analyse du parcours des élèves. Il est clair que la question des CIO va être un point d’achoppement. Mani- festement le MEN cherche une voie de passage dans le cadre des mesures qui s’annoncent pour l’orientation tout au long de la vie. Plusieurs groupes de réflexion ont été créés sur ce thème par plusieurs ministères. L’Éducation nationale aurait donc finalement choisi de ne pas être en reste. Mais il faudra vraisembla- blement faire des concessions aux Régions, et la tentation est grande de laisser se diluer les CIO dans une grande structure régionale et de nommer les CO- Psy dans les établissements. Le directeur adjoint a insisté sur le manque de lisibi- lité des structures d’information et inter- rogé sur la responsabilité du fonc- tionnement du service de l’orientation ;

« Qui doit en assurer l’animation ? ». Pour lui il faut regarder les missions du point de vue de la plus-value qu’elles apportent à l’élève et des compétences qu’elles mobilisent. Tous les élèves n’ont pas les mêmes besoins et il faudrait des réponses différenciées.

Nos interlocuteurs semblent soucieux d’aboutir très vite à des propositions.

Notre affirmation de la reconnaissance du métier de CO-Psy comme un métier de psychologue, qu’il fallait cesser de voir comme un obstacle mais plutôt comme une ressource, et de l’importance des CIO n’a pas été contrée et même présentée par le MEN comme un grand pas qu’il ferait dans notre sens.

Nous avons été invités à transmettre des propositions d’ici 15 jours et le cabinet parallèlement nous communiquera les siennes. Nos interlocuteurs souhaitent pou- voir engager un groupe de travail sur la base d’un texte de départ. La perspective des annonces qui ne manqueront pas d’être faites à la suite de la conférence de Lyon et du conseil des ministres de l’Édu- cation en novembre va transformer le contexte et accélérer les prises de décision.

Les risques

• la disparition des CIO récupérés par les Régions ;

C O M P T E R E N D U D E L ’ A U D I E N C E D U 2 1 / 0 8 / 0 8 A V E C L E C A B I N E T D U M I N I S T R E S U R L ’ O R I E N T A T I O N

Participaient à l’audience : pour le SNES - R. Hubert et C. Remermier

pour le MEN - T. Larzul, nouveau directeur adjoint de cabinet, R. Jouve, J.-M. Huart chargé

du dossier formation professionnelle et de l’orientation

(5)

• une très grande inquiétude sur le deve- nir des DCIO ;

• une extension du rôle des Régions dans l’information et l’orientation des jeunes avec des risques de manipulation ;

• une nomination des CO-Psy dans les établissements directement sous la coupe des chefs d’établissements (non dit expli- citement mais assez claire) ;

• un éventuel allongement du temps de service (non évoqué par nos interlocu- teurs) ;

• aucune garantie sur la reprise des recru- tements.

Les points positifs

• la reconnaissance du métier de CO-Psy comme un métier à part entière et non comme une fonction pouvant être exercée par tous types de personnels de manière temporaire ;

• le maintien de notre qualification de psychologue ;

• une centration de nos missions sur l’intervention auprès des élèves surtout

mais non exclusivement en difficulté ;

• une revalorisation financière ;

• une discussion sur la délimitation des rôles entre enseignants et CO-Psy.

Les perspectives d’évolution s’annoncent pleine de risques pour la profession. Les projets néfastes ne manquent malheu- reusement pas. Mais notre pugnacité a déjà fait quelque peu modifier le rap- port de force. Il faut continuer et faire pression sur les décisions qui ne man- queront pas d’être prises ! ■

Propositions du SNES pour améliorer vraiment l’orientation !

1. Réaffirmer avec force l’objectif d’augmenter à 80 % le pourcentage d’une classe d’âge obtenant le baccalauréat et y consacrer les moyens nécessaires en terme d’heures d’enseignement, d’amélioration des conditions d’études et de mise en place des dispositifs d’aides.

2. Maintenir des prérogatives fortes de l’État pour tout ce qui concerne la déter- mination de l’offre de formation sur tout le territoire (implantation, niveau de qualification et spécialités professionnelles). L’État ne peut se désengager en se repliant sur une politique du « droit opposable » et d’un socle minimum de formation et d’information sur l’orientation ! Il doit assurer l’égalité d’accès, dans toutes les académies à tous les diplômes de l’Éducation natio- nale afin de ne pas renforcer la ségrégation sociale et les disparités régionales.

3. Mettre en place une véritable culture commune permettant à tous les élèves de découvrir des contenus d’enseignement et des modes d’entrée dans les apprentissages avec lesquels ils ne sont pas familiers. C’est ainsi que pour- ront naître et se développer, tant au collège qu’au lycée, des centres d’inté- rêts diversifiés sur lesquels pourront ultérieurement s’appuyer des choix.

4. Multiplier les passerelles entre les voies de formation, et pas seulement des voies générales aux voies professionnelles, afin de favoriser les réorien- tations et de dédramatiser les enjeux de ces choix.

5. Développer les possibilités de poursuite d’études débouchant sur des diplômes nationaux reconnus, pour toutes les voies de formation, afin qu’aucun diplôme n’aboutisse à une impasse.

6. Respecter les vœux des élèves (options, enseignements de détermination, spécialités professionnelles) dans l’affectation.

7. Reconnaître l’aide à l’élaboration des projets scolaires et professionnels et la mise en œuvre des conditions de la réussite scolaire comme relevant d’un métier et d’une formation spécifique de psychologue. En faire une ressource pour le système éducatif et cesser de le considérer comme un obstacle. Ce qui suppose de ne pas considérer que n’importe qui peut s’improviser conseiller et contrôler les actions proposées par diverses asso- ciations dans ce domaine.

8. Revaloriser le réseau des CIO en leur donnant un statut mieux iden- tifié au sein de l’Éducation nationale et en en faisant un véritable appui pour le système éducatif en cohérence avec les missions des conseillers d’orientation-psychologues. Leur contribution à l’insertion des jeunes se centrant sur la remobilisation pour une formation, le suivi, l’accom- pagnement, l’information et le conseil sur la scolarité et l’orientation des jeunes en formation initiale.

9. Valoriser le corps des CO-Psy et des DCIO en tirant toutes les consé- quences sur le plan de leur carrière et de leurs rémunérations d’une forma- tion qui correspond déjà au Master II.

10. Établir un plan pluriannuel de recrutement des CO-Psy afin d’aboutir à un taux de prise en charge n’excédant pas 1 000 élèves de second degré comme première étape.

©DR

C O - P S Y

A près la CAPN des CO-Psy, en mars 2008, nous écrivions : « Répartition des capacités d’accueil ou... Répartition de la pénurie ». Aujourd’hui nous y sommes et nous pouvons constater, hélas, les effets dramatiques de cette politique.

Depuis quatre ans au moins, nous alertons le MEN sur les conséquences de la baisse drastique du nombre de postes offerts au concours de CO-Psy.

Les services gestionnaires ont cher- ché à justifier cette baisse par de pré- tendus postes en surnombre qui seraient cachés dans nos académies ! Où sont-ils ?

Force est de constater que ce sont les moyens en remplacement qui ont fondu. Quelques exemples : 17 TZR dans l’académie de Nancy-Metz il y a 5 ans, il en reste 2 aujourd’hui, et des postes sont vacants ! À Nice, Aix-Mar-

seille, Montpellier, plus de 50 % de TZR en moins. Dans l’académie de Versailles, 25 ETP non pourvus dans les CIO et aucun remplacement de congé assuré ! Dans l’académie de Gre- noble, 19 ETP à pourvoir dans le meilleur des cas en contractuel(le)s sur 191 postes soit 10 % du corps...

En faisant le tour de France, nous fai- sons le même constat : en cette ren- trée, tous les TZR qui restent sont affectés à l’année, des postes sont vacants, et ne parlons pas du rem- placement des collègues en congé maladie ou de maternité !

En organisant ainsi l’affaiblissement des services d’orientation de l’Éduca- tion nationale, le MEN organise sa mar- ginalisation. Alors même que les inquiétudes des jeunes et des familles s’expriment très fortement, où nous peinons à satisfaire les demandes de

rendez-vous dans les établissements, le MEN semble prêt à abandonner la mis- sion d’accompagnement des élèves dans l’aide à la construction de leurs projets, de prévention des sorties.

Nul ne doute que les officines privées sont prêtes à investir dans ce grand marché que représente pour elles l’École !

Il nous appartient d’agir ensemble !

Une rentrée à la hauteur de nos craintes !

(6)

C O - P S Y

Politique et psychologie

Une conférence éminemment politique

D ans son discours aux enseignants, l’an dernier, le président de la République n’avait pas hésité à s’en prendre à l’héri- tage de Mai 68 dans lequel il avait englobé la psychologie. Celle-ci était rangée dans le camp des tenants de la nature humaine auxquels il prétendait opposer la Culture et les Savoirs. Passons sur cette vision rétrograde qui ne fait aucune place à l’appropriation des connaissances et au social dans un développement psycholo- gique conçu comme largement prédéter- miné ! Mais il ne faudrait pas en déduire que le pouvoir politique se désintéresse du psychisme et des rapports humains. La dernière bataille autour des décrets sur les psychothérapies en est une illustration.

Dans l’ouvrage collectif « Psychanalyse vers une mise en ordre ? », F. Chaumont démontre comment la logique gestion- naire atteint la sphère du privé et de l’intime. « La vie privée, souligne-t-il, est devenue un patrimoine à gérer et à opti- miser (...). L’intimité a acquis le statut d’un bien et les pratiques qui en font leur objet sont passées dans le registre de la santé publique. » On pourrait considérer qu’il s’agit d’un progrès, puisque l’État prendrait en charge par une réglementation la pro- tection des usagers. Mais on peut aussi y voir le signe d’une transformation en pro- fondeur de la gestion des rapports humains, une montée de la normalisation par la mise en place de procédures et de méthodes rentrant dans une logique de l’évaluation comptable et de l’encadre- ment des « bonnes pratiques ». L’objectif étant d’aboutir à la production des « bons comportements », adaptés aux exigences de la société libérale dans tous les champs de la vie privée et publique (Alimentation,

Santé, Travail, Formation…). Dans ce cadre, Thérapies comportementales et

« Coaching » prétendant répondre aux cri- tères d’efficacité, de rapidité et d’adaptation sociale ont évidemment bonne presse ! Tout se passe comme s’il fallait chercher à faire disparaître tout ce qui pourrait perturber le fonctionnement contrôlé des individus et les conflits, qu’ils soient d’ordre personnel ou social. Ainsi les conflits familiaux, scolaires, du travail, en rapport avec l’ordre public ont-ils été pro- gressivement transformés en troubles psy- chologiques. Pris en charge dans une prescription de parole, quasiment obli- gatoire, les sujets sont rapidement consi- dérés comme des victimes qui doivent se faire « aider » pour faire leur deuil et supporter ce qui leur arrive.

Il s’agit « moins de transformer les condi- tions sociales d’un réel vécu par les sujets comme insupportable que les modalités subjectives responsables de la perception du réel comme réel insupportable »

(1)

. Puisque vous ne pouvez pas changer la réalité, changez donc la perception que vous en avez et vous irez mieux ! Dans le champ de l’École aussi ces idées avancent. Dès lors qu’apprendre devient très dépendant du neurobiologique, que la médicalisation et les « dys » gagnent du ter- rain, comment s’étonner qu’on tente d’ins- trumentaliser la psychologie et les psy- chologues ? Il en est de même sur le terrain de la souffrance psychique des ado- lescents. Bien sûr l’entrée de pédopsy- chiatres ou psychologues extérieurs cor- respond à une logique d’économies et d’externalisation, mais au-delà elle s’accom- mode très bien de la désignation des por- teurs de troubles comme relevant d’une

« obligation de soins » ; non seulement pour eux-mêmes, en redevenant conformes à une norme idéalisée du bien- être, mais pour la société qui doit pouvoir compter sur des individus efficaces et adap- tés. Ceci doit interroger les psychologues sur le rôle qu’on voudrait leur faire jouer et les amener à se montrer plus offensifs sur la défense de leur déontologie.

La conception de l’orientation développée dans les différents rapports sortis depuis quatre ans est-elle bien différente ? Une nouvelle version du « right man in the right place » où la répartition des talents devrait se conjuguer harmonieusement avec la division sociale du travail. Soute- nir que l’élaboration des projets d’orien- tation est une question éminemment psy- chologique mettant en jeu une identité qui se cherche, aux prises avec des attentes, des représentations, un idéal, et dont l’aboutissement est toujours singulier et imprévu n’est pas bien vu car suscep- tible d’échapper au « prédéterminé ». Les psychologues qui s’en réclament sont peut-être également suspects de ne pas se contenter de viser par leurs interventions un mieux-être et un rapport plus conscient et plus autonome à la réalité mais de chercher à faire évoluer, en collaboration avec les enseignants, les éléments de la situation scolaire productrice des symp- tômes. Assurément, les « coachs », avec leurs techniques clés en main, peuvent apparaître moins dérangeants. C’est là aussi que se situe la frontière entre mani- pulation et conseil, entre aliénation et développement ! ■

(1) Guillaume Leblanc – La fiction du bien-être –

« Psychanalyse vers une mise en ordre ? » (La dispute).

D epuis plusieurs mois il est devenu évident que la question de l’orienta- tion ne se traitait plus au MEN mais au plus haut niveau de l’État. Le président de la République a jugé utile d’indiquer dans un communiqué de presse tout le bien qu’il pensait du rapport du HCE.

La conférence des 17 et 18 septembre 2008 à Lyon, intitulée « gérer les transitions, l’orientation tout au long de la vie dans l’espace européen », pourrait bien donner le coup d’envoi d’une réforme radicale en France. Rappelons que le thème de l’orientation a été choisi par la France qui vient de décider de participer au réseau européen pour le développement des

politiques d’orientation tout au long de la vie. Celle-ci voudrait faire de cette confé- rence un temps fort pour mesurer les efforts accomplis depuis la résolution du Conseil européen de mai 2004.

Il s’agit de réaffirmer la nécessité d’envi- sager l’orientation scolaire et universi- taire dans le contexte plus large de l’orien- tation tout au long de la vie. Ce qui signifie « une coopération efficace entre les prestataires des services d’orientation au niveau national, régional et local afin d’en élargir l’accès et d’en assurer la cohé- rence, surtout pour les groupes en situa- tion de risques ; d’encourager dans les écoles et les établissements d’enseigne-

ment supérieur des techniques d’appren- tissages autonomes afin de permettre aux jeunes et aux adultes de gérer efficace- ment leur parcours d’apprentissage et leur carrière ».

Seuls de hauts responsables politiques

français ou européens viendront dire

tout le bien qu’ils pensent d’une telle

initiative. Lyon n’a pas été choisi par

hasard. La Région Rhône-Alpes a fait

l’objet d’une expérimentation subven-

tionnée par les fonds européens et mis

en place le PRAO. Dommage que nos

collègues lyonnais et grenoblois n’aient

pas été invités pour apporter leurs témoi-

gnages ! Ce n’était manifestement pas

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C O - P S Y

utile puisque les conclusions de cette manifestation sont déjà connues. La note de présentation indique en effet que « la pertinence de l’échelon régional et local devra se dégager de la conférence ».

Des esprits suspicieux en viendraient à se demander si cette conférence ne vise pas des objectifs franco-français avant tout !

On apprend ainsi que la conférence « devra se préoccuper des missions dévolues aux différentes catégories de personnels et du rôle de la compétence psychologique pour concilier orientation scolaire valorisant les potentiels individuels et orientation pro- fessionnelle tenant compte de l’évolution du marché du travail ». Des recommanda-

tions devraient être précisées dans une résolution proposée par la France en novembre 2008 à l’occasion du Conseil des ministres européens.

Une nouvelle façon de trouver une légi- timité à une réforme qui risque de s’enga- ger sur des bases inacceptables. Les per- sonnels se chargeront de le dire ! ■

R É F O R M E D E S L Y C É E S

L’espace des contradictions

L es exigences de Bercy de faire appliquer strictement la RGPP ne sont évidem- ment pas étrangères à la mise en chantier d’une nouvelle réforme des lycées. Mani- festement le MEN est à la recherche de nou- veaux « gisements » d’emplois, convaincu désormais que le non-remplacement d’un enseignant sur deux ne pourrait suffire.

Néanmoins il se trouve lui-même aux prises avec ses propres contradictions :

• Comment permettre à 50 % d’une classe d’âge d’acquérir un diplôme de l’ensei- gnement supérieur en rendant plus diffi- cile l’accès au bac ?

• Comment afficher une volonté d’amé- lioration de l’insertion professionnelle des jeunes en limitant l’accès au secondaire alors qu’on sait que les chances d’insertion professionnelle sont inversement propor- tionnelles au niveau de diplôme obtenu ?

• Comment soutenir qu’on favorise la promotion sociale en mettant en œuvre une organisation dont on sait qu’elle ne pourrait qu’aggraver les inégalités sociales ? C’est donc semble-t-il par le jeu des horaires obligatoires et de l’existence des séries que le cabinet essaiera de faire pas- ser ces réformes. Le SNES avait dénoncé au deuxième trimestre de l’année der- nière le projet de suppression des séries technologiques, au profit de la structura- tion d’un cycle professionnel en trois ans et du transfert des formations de niveau V aux Régions. Les réactions très vives sus- citées par ces annonces ont contraint le MEN à changer de méthode sinon com- plètement d’intentions.

LA SITUATION ACTUELLE

EST LOIN D’ÊTRE SATISFAISANTE Les taux de redoublement en Seconde sont encore bien trop élevés et le pour- centage d’élèves de Troisième qui passe en Seconde GT est bloqué autour de 60 % tandis que les orientations vers la voie professionnelle progressent. De fait, le choix des enseignements de détermi- nation et encore plus des options s’est considérablement réduit dans les lycées.

Les LV3, même si elles ne sont pas consi- dérées comme langues rares, font désor-

mais l’objet de sélection dans de nom- breuses académies ; certaines options technologiques sont utilisées pour pré- trier les élèves vers la Première S ; les réorientations se font toujours dans le même sens (des voies générales vers les voies technologiques et du technologique vers le professionnel), les modules de rattrapage prévus initialement pour facili- ter les changements de voies ont disparu, l’aide individualisée est de nature très dif- férente selon les lycées, les conditions d’études se sont majoritairement dégra- dées avec des effectifs plus lourds, moins de dédoublements et parfois le mélange de publics de séries voire dans l’ensei- gnement technologique de nature diffé- rente (formation continue par exemple).

Rien d’étonnant à ce que tout le monde soit favorable à des changements.

Parents et lycéens demandent de meilleures possibilités de réorientations, des choix d’options qui n’enferment pas et soient réversibles, une alternative au redoublement, davantage d’autonomie dans le choix de leur parcours et dans la vie de l’établissement. Ce sont des demandes légitimes qui correspondent à ce que revendique le SNES.

LES ENJEUX ET LES DÉBATS

Le MEN est obsédé par la réduction des horaires. Il voudrait pouvoir imposer le schéma suivant :

• Considérer que la base de 28 heures hebdomadaires est indépassable (y com- pris dispositifs d’aide alors que si l’on compte le temps de travail personnel du lycéen on est bien au-delà).

• Appliquer une répartition des horaires en « blocs » (60 % pour les cours soit 17 heures au lieu de 23 heures, 25 % pour les enseignements « qui marquent des choix » soit 7 heures au lieu de 5 heures ou 6 heures, 15 % pour les enseignements ou activités destinés à accompagner l’élève soit 4 heures au lieu de 2 heures d’aide individualisée).

• Le principe de la semestrialisation des enseignements qui marquent des choix serait retenu.

• Le service des enseignants devrait com- prendre une part de ces activités d’accom- pagnement. Initialement le MEN y avait englobé « le conseil en matière d’orienta- tion ». Les interventions du SNES lors de la première rencontre ont abouti à la modification des termes puisqu’on parle aujourd’hui de « suivi et orientation » en référence à l’ISO. Néanmoins on sait que le MEN voudrait mettre en place en Seconde un module sur l’orientation qui vraisemblablement serait obligatoire. Cette idée qui reprend l’idée du « temps scolaire pour l’orientation » pose avec une acuité nouvelle la question de notre implication sachant que de nombreuses associations proposent déjà leurs services !

Lors des premières rencontres avec J.-P. de Gaudemar, chargé de mener les discus- sions avec les syndicats, la nécessité d’une augmentation du vivier en Seconde GT a été reconnue de même que l’utilité des séries technologiques. Cela change bien évidemment le cadre de cette réforme.

Toutefois la question du nombre d’heures obligatoires dans le tronc commun est d’importance. On sait bien quels élèves risquent de pâtir le plus d’une diminution d’horaires. En outre les activités d’accom- pagnement ne seront pas nécessairement assurées par des enseignants et dans ce cas l’articulation avec le cours sera encore une fois laissée à la charge d’élèves qui justement éprouvent cette difficulté. Enfin sous couvert de casser des filières qui seraient « intrinsèquement hiérarchisées et ségrégatives », le MEN peut tenter de bri- ser la cohérence des séries, réduisant l’articulation entre enseignements géné- raux et de spécialités à la portion congrue afin de pouvoir mélanger les publics dans les enseignements de tronc commun, et restreindre les différentes séries de bac à une simple coloration de parcours.

Pour autant, le statu quo n’est pas satis-

faisant et il est possible de peser dans les

discussions qui vont s’ouvrir. Le SNES

fera toute la transparence sur les propo-

sitions ministérielles et alimentera le

débat. Les CO-Psy doivent y prendre

toute leur place ! ■

(8)

A P P E L P O U R :

« Un avenir ouvert et des orientations ambitieuses pour tous les jeunes »

Vous pouvez signer cet appel en ligne à l’adresse suivante : http://www.snes.edu/Petitions/

ou l’envoyer au SNES secteur CO-Psy, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris

C O - P S Y

L’Université Syndicaliste, suppl. au n° 671 du 13 septembre 2008, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13

Organisation de la catégorie 2008-2009

F ONT PARTIE DU COLLECTIF DE CATÉGORIE

Laure Bennassar, DCIO de Toulouse Rangueil ; Sophie Boniface, DCIO de Paris 18

e

; Claudine Bur, DCIO de Sainte-Geneviève-des-Bois ; David Coulon, CIO de Lillebonne ;

Joëlle Guillaume, CIO de Grenette Grenoble ; Nadia Hantat, TZR Paris ; Christine Jarrige, CIO du Raincy ; Nicole Marut, DCIO de Saint-Maur ; Laurent Miranda, CIO d’Aulnay ; Marie-Agnès Monnier, CIO de Sotteville ;

Évelyne Pichot, DCIO Paris Centre ; Catherine Remermier, CIO d’Aulnay.

V OUS POUVEZ NOUS JOINDRE

• par mail : cio@snes.edu • par courrier : SNES catégorie CO-Psy- 46, avenue d’Ivry, 75013 Paris

• par téléphone du mardi au vendredi de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 16 heures : 01 40 63 29 20 ou par l’intermédiaire du secrétariat. Attention, sur le temps de présence au SNES, nous participons à diverses réunions, audiences et groupes de travail, ce qui peut expliquer qu’il est parfois difficile de nous joindre !

• par fax : 01 40 63 29 76

Site : http://www.snes.edu/snesactu/spip.php?rubrique7

Pouvoir d’achat : assez d’injustice !

L e président de la République l’avait promis : il irait cher- cher la croissance avec les dents. En cette rentrée, peut- être certains seront-ils surpris de découvrir qu’elles ne devaient pas être assez longues car en fait de croissance c’est plutôt la récession qu’on risque de récupérer ! La promesse de revalorisation des enseignants s’est traduite par le « livre vert » de la commission Pochard qui prévoyait surtout des mesures de réorganisation du système éduca- tif et de gestion des ressources humaines mais aucune possibilité d’amélioration réelle des rémunérations de tous les personnels. Le mouvement de l’an dernier a contraint le MEN à proposer quelques mesures : augmentation du nombre de promotions à la hors-classe, créations d’indem- nités pour l’accompagnement éducatif destinées aux docu- mentalistes et aux CPE, versement d’une prime de 500 euros pour les enseignants qui accepteraient trois heures supplémentaires et plus, attribution d’une prime de 1 500 euros pour tous les néotitulaires. Sous réserve de vérification pour ce dernier engagement, toutes ces mesures excluent complètement les conseillers d’orientation-psychologues et les directeurs de CIO ! Lors de l’audience au ministère du 21 août, le SNES a rap- pelé l’injustice criante dont nous sommes l’objet et a demandé immédiatement une mesure équivalente à celle des CPE et des documentalistes. En l’absence de hors- classe, un conseiller d’orientation-psychologue au 11

e

éche- lon depuis au moins trois ans perd entre 300 et 450 euros

par mois alors qu’il est pourtant formé à bac + 5 ! Les direc- teurs de CIO sont les seuls responsables de service dont les indemnités de charge administrative n’ont pas été revalo- risées depuis 1996 ; les frais de déplacements sont de moins en moins remboursés et le versement de la NBI est toujours aussi problématique !

Le MEN envisage de passer au master II pour la formation des enseignants ; il pourrait déjà en tirer les conséquences pour les CO-Psy qui sont formés à ce niveau !

À ce jour, aucun plan de revalorisation d’ensemble n’est prévu. Pire les engagements de mieux traiter les person- nels grâce aux sommes dégagées par le non-remplacement d’un enseignant sur deux ne sont même pas tenus. Le SNES qui avait dénoncé cette déclaration sur le fond se voit donner raison également sur sa mise en pratique ! Le SNES réclame des mesures de rattrapage en matière de rémunération, une refonte générale de la grille pour tenir compte de l’élévation des qualifications et une augmenta- tion du point d’indice.

Pour la catégorie, il exige que tous les CO-Psy aient accès

aux échelons de la hors-classe, que les directeurs soient

rémunérés sur une grille équivalente à celle des agrégés,

leurs indemnités soient revalorisées et le doublement de

l’ISP pour tous. Le MEN semble vouloir lier les mesures

financières à une réforme globale du service. À nous de

faire pression pour que les missions, le statut et les salaires

progressent dans le bon sens ! ■

Références

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