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Ziolkowski J. M.-Balin B. K. (edd.), A Garland of Satire, Wisdom, and History...(Carmina Houghtoniensia)

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Academic year: 2021

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chroniques et comptes rendus

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A Garland of Satire, Wisdom, and History : Latin Verse from Twelfth-Century France

(Carmina Houghtoniensia), edited by Jan m. Ziolkowski and Bridget K. Balint,

with Justin Lake, Laura Light and Prydwyn Piper, Cambridge ma, Houghton Library of the Harvard College Library, 2007, 234 p.

Les recueils médiévaux de poésie latine sont rarement de gros volumes. Le ms. Lat. 300 de la Houghton Library est un libellus de onze feuillets, un cahier unique qui a perdu un feuillet, sans doute démembré d’un recueil plus important. mais ces 96 pièces, toutes de vers métriques sauf la première et la dernière, représentent un ensemble assez complexe et important pour avoir retenu l’attention de plusieurs chercheurs depuis de longues années. Le présent livre, agrémenté d’un fac-similé complet et de bonne qualité, ce dont ses utilisateurs ne peuvent que se féliciter, complète ces études d’une façon qu’on peut considérer comme définitive. a moins, comme Jan Ziolkowski le souhaite dans sa préface, que justement la publication du fac-similé ne permette le rapprochement avec d’autres membra disjecta du même recueil initial.

au moins trois copistes pour ces onze feuillets, dans le troisième tiers du xiie siècle.

Les titres ont été rubriqués sur deux pages, les seules initiales sur les quatre pages suivantes, puis toute rubrique manque : cette absence de finition et cette diversité empê-chent donc d’espérer reconnaître d’autres cahiers du même recueil aux seuls caractères externes. et il est possible aussi, vu que la première page et le dernier feuillet portent des textes un peu différents, de nature sinon d’écriture, que ce libellus ait toujours été conçu comme une unité indépendante.

Les textes ont été distingués en six groupes : le premier, la seule poésie rythmique, et le sixième, le seul texte en prose (les prophéties de la Sybille), sont un peu à part. il reste quatre groupes de poésies métriques, qui ont probablement des origines diverses. Connus par d’autres témoins, les groupes 3 (épigrammes bibliques d’Hildebert) et 4 (deux décla-mations à l’antique, probablement de l’école de tours ou même de Bernard Silvestre) ont été édités par ailleurs et le présent volume se contente de les présenter et de renvoyer à ces éditions, en signalant les endroits où le présent manuscrit pourrait être pris en consi-dération. Les autres poèmes, beaucoup moins connus, et parfois même non repérés dans les Initia de Walther, sont ici présentés, édités, traduits et commentés.

Le premier est en strophes de trois septénaires trochaïques rythmiques, avec rimes internes, sur le thème de la puissance de l’argent, notamment à la curie. il est ajouté sur la première page restée blanche par un des copistes. Par le thème (la satire antiromaine avec l’accent mis sur le prix à payer en justice), il me semble qu’il date plutôt de la seconde moitié du xiie siècle.

Le groupe ii avait déjà été étudié en 1990 par Jan Ziolkowski, qui reprend ici son étude. il s’agit d’une petite anthologie soigneusement ordonnée, où la plupart des noms propres cités renvoient à la région de tours, et qui présente une grande variété de rimes, parfois aux dépens des conventions prosodiques, encore que celles-ci soient soigneuse-ment observées, y compris selon les habitudes médiévales (pas de hiatus). elle a quelques affinités avec le recueil oxford Rawlinson G 109, et a dû avoir accès au même maté-riel (quatre poèmes communs dans l’ensemble du manuscrit). Les premiers poèmes ont pour thème la maladie et la mort, sur lesquels s’enchaîne une lamentation sur le mal d’amour, puis une satire contre un Landri luxurieux. Le septième, en faisant allusion à un Gualo poète, fait probablement référence au Galon évêque de Léon sur lequel dominique

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pascale bourgain

Poirel vient de se pencher, à propos de Robert d’arbrissel (Les deux vies de Robert

d’Ar-brissel, fondateur de Fontevraud, Légendes, écrits et témoignages, turnhout, Brepols,

2006, p. 594-599) ; actif vers 1115-1119, correspondant poétique de Baudri de Bourgueil, moine à Saint-Florent de Saumur, proche de l’évêque de Poitiers, puis évêque de Léon jusqu’à sa mort en 1129, il serait l’auteur du poème funéraire sur Robert d’arbrissel, qui figure aussi dans le manuscrit Rawlinson déjà cité, ainsi que d’un groupe de poèmes figu-rant dans un manuscrit de Paris, lat. 5129. toujours l’école de la Loire... et le manuscrit Rawlinson.

L’anthologie se poursuit, les poèmes glissant toujours de l’un à l’autre par une conti-nuité de thème ou un détail commun comme par association d’idées (la pénitence à faire à Rome appelant un poème sur la difficulté du voyage vers Rome outremont, puis un sur les montagnes, et ainsi de suite), trait fréquent dans les recueils poétiques ; certains poèmes satiriques font allusion à des épisodes de la réforme grégorienne, sous des habits mythologiques, puis dessinent un tournant vers la pénitence et la théologie, ce qui prépare le passage aux épigrammes bibliques d’Hildebert qui suivent.

après les déclamations, le groupe V est fait de six poèmes d’occasion, tous en distiques élégiaques, et également disposés selon une progression thématique par simi-litude ou contrepoint. Panégyriques assez mythologisants du comte d’anjou Geoffroy martel, du jeune roi Louis couronné en 1108, tous deux fils remarquables de pères décriés (et liés entre eux par l’intermédiaire de Bertrade de montfort, épouse succes-sivement de ces deux pères), épitaphes de milon (de Bray), d’un maurice simoniaque, peut-être l’abbé de Saint-Laumer de Blois, la plupart des allusions pointent vers la région de l’anjou ; les poèmes semblent venir d’un même cercle, sinon d’un même auteur, et déploient le même intérêt pour les procédés de répétition et de variation sur un thème, avec dans l’un d’entre eux un goût spécial pour allitérations et annominations.

on a donc là un recueil composite, mais dont la plupart des éléments renvoient au début du xiie siècle et à la région de la Loire, non point isolée bien sûr, mais en

rela-tion avec les régions voisines et leurs dirigeants civils et religieux. Bien qu’il reste des énigmes irrésolues, c’est un témoignage de la variété et de la qualité des productions poétiques de cette époque. Le commentaire qui accompagne les éditions, complet, précis, à la fois très documenté et prudent dans ses conclusions, est en tout point remarquable. au fil du texte, les réminiscences et rapprochements proposés sont pesés avec soin, et tout le paratexte nécessaire est donné pour la meilleure appréhension de ces poèmes pour la plupart inédits, qui enrichissent désormais notre connaissance de la production poétique de « l’école de la Loire » et des recueils de poésie latine, et permettent de constater que même les pièces de circonstance, ancrées dans le temps, ont gardé tout leur attrait un demi-siècle plus tard, à l’époque de la composition du recueil.

Pascale Bourgain école nationale des chartes

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