• Aucun résultat trouvé

Diabète gestationnel : le risque et la prévention du diabète de type 2

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Diabète gestationnel : le risque et la prévention du diabète de type 2"

Copied!
100
0
0

Texte intégral

(1)

ANNIE ST-YVES

DIABÈTE GESTATIONNEL

Le risque et la prévention du diabète de type 2

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en Nutrition

pour l’obtention du grade de Maître ès sciences (M.Sc.)

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DES ALIMENTS ET DE NUTRITION FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2012

(2)

Résumé

Les femmes ayant eu un diabète gestationnel (DbG) sont considérées à risque de développer le diabète de type 2 (DbT2). Chez les femmes avec un antécédent de DbG de notre étude, un gain de poids durant la période de procréation a été associé à la détérioration de la sensibilité à l’insuline ainsi qu’au risque accru de DbT2. Il s’est avéré que l’alimentation n’était pas optimale chez ce groupe à risque afin de prévenir ou retarder le DbT2. Par l’application de la théorie du comportement planifié, il a été ressorti qu’une intervention afin d’augmenter l’intention d’adopter la saine alimentation chez les femmes avec un antécédent de DbG devrait porter sur l’importance de la saine alimentation pour le contrôle du poids, favoriser la capacité à surmonter le manque d’information sur la saine alimentation et favoriser la capacité à surmonter l’influence de la disponibilité des aliments de type « gâterie ».

(3)

Abstract

Women with prior gestational diabetes (GDM) are at risk of type 2 diabetes (T2D). Weight gain during childbearing-age period was associated with deteriorated insulin sensitivity and higher risk of T2D among women with prior GDM of our study. Healthy eating was not optimal in order to prevent T2D among these women. Application of the theory of planned behavior suggest that an intervention to increase intention to adopt healthy eating among women with prior GDM would need to focus on straightening the perception of its beneficial effect on weight control and on providing information on healthy eating and coping with availability of non-healthy foods in order to prevent future development of T2D among these women.

(4)

Avant-Propos

Ce mémoire de maîtrise représente mes travaux sur le diabète gestationnel (DbG) réalisés sous la direction de la Dre. Julie Robitaille. Le chapitre 1 portera sur l’introduction et sera suivi du chapitre 2 qui mettra l’accent sur la problématique du diabète de type 2 (DbT2), du DbG ainsi que sur le développement d’une intervention en prévention du DbT2. Les hypothèses et objectifs suivront. Le chapitre 4 sera dédié à la description de la population à l’étude. Par la suite, deux manuscrits seront présentés dans les chapitres 5 et 6. Finalement, une conclusion et une bibliographie termineront ce mémoire.

La relation entre le gain de poids durant la période de procréation des femmes avec un antécédent de DbG et la sensibilité à l’insuline a fait l’objet du premier manuscrit présenté dans le chapitre 5. Il s’agit d’un manuscrit que j’ai rédigé en majeure partie. J’ai participé à la collecte des données et à la rencontre des participantes ainsi qu’aux analyses statistiques associées aux résultats présentés dans le manuscrit et de leur interprétation. Je remercie la Dre. Ann-Marie Paradis pour sa participation à l’écriture de la méthodologie ainsi qu’à l’interprétation des résultats. Je remercie le Dr. S. John Weisnagel qui a supervisé les analyses de laboratoire effectuées par les membres de son équipe permettant ainsi l’obtention des données sur la sensibilité à l’insuline utilisées dans ce manuscrit. Dr. S. John Weisnagel a également assuré une supervision médicale des analyses biochimiques effectuées. Dr. André Tchernof a participé activement à l’élaboration de l’étude ainsi qu’à l’interprétation des résultats. Le manuscrit intitulé «Weight gain during the childbearing-age period of women with prior gestational diabetes is associated with deteriorated insulin sensitivity» a été soumis à la revue Obesity en octobre 2011.

Les déterminants de l’intention d’adopter une saine alimentation chez les femmes avec un antécédent de DbG ont fait l’objet d’un deuxième manuscrit présenté dans le chapitre 6. Afin de réaliser ce manuscrit, j’ai fait l’élaboration et la validation du questionnaire utilisant la théorie du comportement planifié, j’ai participé à la cueillette des données avec ce questionnaire dans la population ciblée ainsi qu’aux analyses statistiques associées aux résultats présentés dans le manuscrit et de leur interprétation. Il s’agit d’un manuscrit que

(5)

j’ai rédigé entièrement. La réflexion sur les résultats a été faite en collaboration avec le Dr. Gaston Godin et les analyses statistiques ont été effectuées avec la collaboration de M. Léo Daniel Lambert. Je remercie Dr. S. John Weisnagel et Dr. André Tchernof pour leur participation à l’élaboration de l’étude et à l’interprétation des résultats de ce manuscrit. J’aimerais aussi remercier Anne-Sophie Morisset pour sa participation à la cueillette des données nécessaire à l’élaboration du questionnaire. Le manuscrit intitulé «Predictors of intention to adopt healthy eating habits among women with prior gestational diabetes» a été soumis à la revue The Diabetes Educator en octobre 2011.

Je remercie la Dre Julie Robitaille pour m’avoir permis de travailler sur un sujet qui me passionne, soit les changements de comportements. Je la remercie pour les opportunités de congrès offertes au courant de ma maîtrise qui ont été très formatrices. Je remercie aussi son équipe de recherche pour leur collaboration au projet.

Je désire remercier le Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS) pour m’avoir soutenu financièrement durant ma maîtrise. Je remercie le FRQS ainsi que les Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC) pour avoir subventionné le projet.

Je remercie aussi ma famille qui m’offre un endroit paisible où il est toujours possible de se ressourcer, mes amis qui m’ont toujours permis de me changer les idées et mon amoureux pour son soutien tout au long de ma maîtrise.

(6)

À ma famille, mes amis et mon amoureux qui illuminent ma vie et me permettent de surmonter toutes les barrières.

(7)

Table des matières

Résumé... ii

Abstract ... iii

Avant-Propos ... iv

Table des matières... vii

Liste des tableaux... ix

Liste des figures ...x

Liste des abréviations... xi

Chapitre 1 : Introduction ... 1

Chapitre 2 : Problématique ... 2

1. Diabète de type 2... 2

1.1 Prévalence et complications du diabète de type 2... 2

1.2 Facteurs de risque du diabète de type 2 ... 2

1.3 Diagnostic du diabète de type 2 ... 3

1.4 Physiopathologie du diabète de type 2... 4

2. Diabète gestationnel ... 9

2.1 Prévalence et facteurs de risque du diabète gestationnel ... 9

2.2 Diagnostic du diabète gestationnel ... 9

2.3 Changements métaboliques de tolérance au glucose en cours de grossesse normale... 11

2.4 Risque de diabète de type 2 chez les femmes avec un antécédent de diabète gestationnel ... 12

2.5 Le poids comme facteur de risque du diabète de type 2 ... 13

2.5.1 Recommandations pour le gain de poids durant la grossesse ... 13

2.5.2 Influence de la période de procréation sur le poids de la femme... 14

2.5.3 Influence du profil anthropométrique de la femme sur le risque de développer le diabète de type 2... 16

2.6 La prévention du diabète... 19

2.6.1 La prévention du diabète par de saines habitudes de vie ... 19

2.6.2 Les habitudes de vie chez les femmes avec un antécédent de diabète gestationnel ... 20

3. Cadre théorique ... 22

3.1 Cadre théorique du comportement planifié... 22

3.2 Déterminants des changements de comportement chez les femmes ayant un antécédent de diabète gestationnel ... 23

3.2.1 Choix du changement de comportement... 23

3.2.2 Facteurs reliés à l’adoption d’une saine alimentation ... 24

Chapitre 3 : Hypothèses et objectifs ... 29

Chapitre 4 : Description de la population à l’étude ... 30

Chapitre 5 : Le gain de poids durant la période de procréation chez les femmes avec un antécédent de diabète gestationnel est associé à une détérioration de la sensibilité à l’insuline... 31

Résumé... 32

Weight gain during the childbearing-age period of women with prior gestational diabetes and insulin sensitivity ... 33

(8)

Abstract ... 34

Introduction ... 35

Methods and procedures ... 36

Results ... 39

Discussion ... 41

References ... 45

Tables ... 49

Chapitre 6 : Déterminants de l’intention d’adopter la saine alimentation chez les femmes avec un antécédent de diabète gestationnel... 54

Résumé... 55

Predictors of intention to adopt healthy eating among women with prior gestational diabetes .... 56

Abstract ... 57

Introduction ... 58

Methods and procedures ... 59

Results ... 62 Discussion ... 64 References ... 68 Tables ... 71 Figures... 75 Chapitre 7 : Conclusion ... 76 Bibliographie... 82

(9)

Liste des tableaux

Chapitre 2:

Tableau 1 – Recommandations sur le gain de poids durant la grossesse ... 14 Tableau 2 – Recommandations du Guide alimentaire canadien pour les femmes de 19 à 50 ans ... 24

Chapitre 5:

Tableau 1 – Women’s characteristics ... 49 Tableau 2 – Weight history for the childbearing-age period of women with prior GDM... 50 Tableau 3 – Weight change during the childbearing-age period among women with prior

GDM and insulin sensitivity indices ... 51 Tableau 4 – Weight gain as determinants of glucose homeostasis ... 52 Tableau 5 – Metabolic profile and weight history among women with prior GDM

according to the glycemic status ... 53

Chapitre 6:

Tableau 1 – Women’s characteristics ... 71 Tableau 2 – Dietary intakes according to Canada’s Food Guide ... 72 Tableau 3 – Models for the prediction of intention to adopt healthy eating habits in the next month ... 73 Tableau 4 – Salient beliefs for each significant predictor of the intention to adopt healthy

(10)

Liste des figures

Chapitre 2:

Figure 1 – Développement du diabète de type 2 ... 5

Figure 2 – Causes du diabète de type 2 ... 7

Figure 3 – Risque relatif de diabète selon l’IMC chez la femme âgée entre 30-55 ans ... 8

Figure 4 – Dépistage et diagnostic du diabète gestationnel ... 10

Figure 5 – Incidence cumulée du diabète après l’accouchement chez la femme ... 18

Figure 6 – Théorie du comportement planifié... 23

Figure 7 – Cadre conceptuel des déterminants de la saine alimentation et de la pratique de l’activité physique ... 27

Chapitre 6: Figure 1 – Correlations between predictors of intention and the intention to adopt healthy eating habits in the next month among women with prior GDM ... 75

(11)

Liste des abréviations

DbG: Diabète gestationnel

DbT2: Diabète de type 2 GDM: Gestational diabetes T2D: Type 2 diabetes

IMC: Indice de masse corporelle

ACD: Association canadienne du diabète IOM: Institute of Medicine

CDC: Centers for disease control and prevention

ESCC: Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes RAMQ: Régie de l’assurance maladie du Québec

CIM: Classification internationale des maladies

INAF: Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels CHUL: Centre hospitalier de l’Université Laval

HOMAis: Homeostasis model assessment for insulin sensitivity

BMI: Body mass index

OGTT: Oral glucose tolerance test FPG: Fasting plasma glucose TPB: Theory of planned behavior

(12)

Chapitre 1 : Introduction

Le diabète de type 2 (DbT2) est un problème majeur de santé publique et il est important de le prévenir. Une première partie de la problématique sera donc dédiée à sa prévalence, les complications et coûts associés ainsi que ses facteurs de risque, son diagnostic et sa physiopathologie. Le diabète gestationnel (DbG) permet d’identifier des femmes à haut risque de développer le DbT2 ainsi sa prévalence, ses facteurs de risque et son diagnostic seront présentés. Afin de mieux comprendre l’association entre le DbG et le DbT2, les modifications métaboliques associées à la grossesse ainsi que les facteurs de risque du DbT2 seront élaborés. L’influence de la parité sur le changement de poids et l’influence du profil anthropométrique sur le risque de DbT2 seront ensuite approfondies. Des mesures préventives peuvent être adoptées afin de prévenir ou retarder le développement du DbT2. Ainsi, il sera question des interventions sur les habitudes de vie efficaces dans la prévention du DbT2 et de la situation spécifique des femmes avec un antécédent de DbG. Dans une vision de santé publique, les femmes avec un antécédent de DbG représentent un groupe de la population pouvant bénéficier d’une intervention de prévention du DbT2. Afin de développer des interventions efficaces, une base théorique est nécessaire et par conséquent la théorie utilisée, celle du comportement planifié, sera présentée. Cette théorie permet d’identifier les éléments essentiels pour développer une intervention visant les besoins spécifiques d’une population selon le comportement visé qui sera l’adoption de la saine alimentation. Des facteurs pouvant avoir une influence sur l’adoption d’une saine alimentation seront finalement détaillés afin d’obtenir une vision globale des facteurs individuels et environnementaux mis en jeu.

(13)

Chapitre 2 : Problématique

1. Diabète de type 2

1.1 Prévalence et complications du diabète de type 2

Le DbT2 est une problématique de santé préoccupante par le fait que sa prévalence est en perpétuelle augmentation depuis les dernières années et qu’il est associé à des complications macrovasculaires et microvasculaires ainsi qu’à une mortalité accrue (1-4). Selon les données de Statistique Canada, la prévalence du diabète est passée de 3,5 % en 2000-2001 à 4,6 % en 2008 chez les femmes âgées de 12 ans et plus et, chez les hommes âgés de 12 ans et plus, la prévalence du diabète est passée de 4,3 % en 2000-2001 à 5,6 % en 2008 (1). La néphropathie et la rétinopathie diabétique sont des complications microvasculaires associées au DbT2 (5). La néphropathie diabétique est une des principales causes du développement de la maladie rénale et la rétinopathie diabétique est une importante cause de cécité (4). La pathophysiologie du diabète a été associée au développement de l’athérosclérose (6) et on estime que les diabétiques ont 2 à 3 fois plus de risque de maladie coronarienne (4). Il a été suggéré que la majorité des morbidités et de la mortalité chez les DbT2 étaient associées aux maladies cardiovasculaires (7). L’exposition à une glycémie élevée est une cause de neuropathie chez les diabétiques dont l’amputation du pied est la conséquence la plus importante (4). On estime aussi que l’espérance de vie d’une personne atteinte de DbT2 est diminuée de 5 à 10 années (2). Le DbT2 et ses complications associées sont reliés à des coûts de santé importants (2). On estime qu’au Canada le diabète aura coûté environ 11,7 milliards de dollars en 2010 incluant les coûts directs, soit les frais médicaux et indirects, soit les coûts reliés à la mortalité et la maladie (8). La prévention du DbT2 devrait donc permettre d’alléger les coûts de santé ainsi qu’améliorer la qualité de vie pour une importante partie de la population canadienne.

1.2 Facteurs de risque du diabète de type 2

Certaines personnes ont un risque plus élevé de DbT2 associé à leur histoire médicale personnelle et familiale. L’Association canadienne du diabète (ACD) reconnaît plusieurs

(14)

facteurs de risque du DbT2. Parmi ceux-ci, il y a le fait d’être âgé de 40 ans et plus, d’avoir une histoire familiale de DbT2, de faire partie d’un groupe de population à risque tel que les Autochtones, les Hispaniques ou les Asiatiques, d’avoir une histoire personnelle d’intolérance au glucose, d’avoir une histoire personnelle de DbG, de faire de l’hypertension, d’avoir une dyslipidémie, d’avoir un surplus de poids et/ou d’avoir une obésité abdominale (4). Le facteur de risque d’un antécédent de DbG étant central dans ce mémoire, il sera élaboré davantage dans la section 2. Le surplus de poids serait un facteur de risque hautement associé au DbT2 et indépendant des autres facteurs de risque (9-12). Il augmenterait le risque de l’ordre de 2 à 4 fois (9-12). L’histoire familiale de diabète représente un autre facteur de risque important (13; 14). Ainsi, avoir au moins un membre de la famille avec une histoire de diabète confère un risque augmenté de 2 à 6 fois comparativement à ceux sans histoire familiale de diabète (13; 14). Les habitudes de vie auraient aussi une influence sur le risque de DbT2. Dans la littérature récente, différents exemples de diètes ont été suggérés, afin de prévenir le DbT2, tels que la diète méditerranéenne et la diète à faible indice glycémique et/ou riche en fibres, en raison de la diminution qu’ils entraînent sur la glycémie et l’insulinémie postprandiale (15; 16). L’activité physique en plus de son association avec la perte de poids améliorerait la sensibilité à l’insuline et diminuerait le risque de DbT2 (9; 17). Deux études d’intervention sur la prévention du DbT2 par des modifications au niveau de l’alimentation et de la pratique de l’activité physique (57; 58) sont décrites dans la section 2.6.1. Le tabagisme a aussi été associé modérément à une augmentation du risque de DbT2 et son influence disparaîtrait lors d’une cessation tabagique (9; 18).

1.3 Diagnostic du diabète de type 2

Il est recommandé d’effectuer un test de dépistage du DbT2 tous les trois ans lorsque la personne est âgée de 40 ans et plus (4). Les individus ayant des facteurs de risque additionnels devraient avoir un dépistage plus tôt et/ou plus fréquent (4). Il est recommandé de commencer par un test du glucose à jeun (4). Si la valeur de la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 7,0 mmol/L, le DbT2 est diagnostiqué immédiatement (4). Si la valeur de la glycémie à jeun se situe entre 6,1 et 6,9 mmol/L ou encore si la valeur de la

(15)

glycémie à jeun se situe entre 5,6 et 6,0 mmol/L et que la personne a un ou plusieurs facteurs de risque, un test de tolérance au glucose de 75 g devra être administré (4). Si, à ce test, la personne a une glycémie à jeun supérieure ou égale à 7,0 mmol/L ou une glycémie à 2 h supérieure ou égale à 11,1 mmol/L, un diagnostic de DbT2 est établi (4). Le DbT2 peut aussi être diagnostiqué par la présence de symptômes et d’une glycémie supérieure ou égale à 11,1 mmol/L à n’importe quel moment de la journée (4).

1.4 Physiopathologie du diabète de type 2

Le DbT2 est une pathologie complexe dont certains mécanismes spécifiques sont encore indéterminés (19). Il est reconnu que le DbT2 résulte d’un débalancement entre la sensibilité à l’insuline des tissus et la sécrétion de l’insuline par les cellules bêta du pancréas (19). La Figure 1 représente l’évolution d’une glycémie normale vers l’apparition du DbT2 (20). Cette figure illustre l’influence négative des adipocytes sur le métabolisme du glucose. En effet, leur production d’adipokines, de cytokines pro-inflammatoires et d’acides gras libres favorise le développement de la résistance à l’insuline. La compensation de cette résistance à l’insuline par les cellules β permet de conserver une glycémie normale. Cependant, il arrive un point où les cellules β ne suffisent plus et se dégradent entraînant ainsi une augmentation de la glycémie et l’apparition du DbT2. Le DbT2 résulte donc d’une résistance à l’insuline et d’une sécrétion d’insuline insuffisante (4).

La résistance à l’insuline peut s’expliquer par plusieurs mécanismes, ce qui est conséquent avec le fait que le DbT2 serait une maladie hétérogène (21). Le profil anthropométrique étant central dans ce mémoire, la physiopathologie du DbT2 sera centrée sur le rôle des adipocytes dans la résistance à l’insuline et l’altération de la fonction des cellules β.

(16)

Figure 1 — Développement du diabète de type 2, tiré de Kasuga, 2006 (20)

La Figure 2 représente les principaux éléments reliant le tissu adipeux au développement du DbT2 (22). En résumé, un apport énergétique augmenté accompagné d’une diminution de la dépense énergétique favorise un bilan énergétique positif. Ce bilan énergétique positif favorise le stockage des graisses. Éventuellement, le stockage des graisses sera trop important ce qui engendrera une libération d’acides gras libres circulants et d’adipokines. Cette augmentation des acides gras libres circulants favorisera la résistance à l’insuline notamment dans le foie et le muscle. Pour lutter contre cette résistance à l’insuline, le pancréas augmentera sa production d’insuline. Par contre, si cet état est maintenu trop longtemps, les cellules β décompenseront et se dégraderont, causant ainsi une augmentation de la glycémie et l’apparition du DbT2. En résumé, la résistance à l’insuline suivie de l’insuffisance des cellules β perturberont le métabolisme du glucose favorisant le développement du DbT2. Des informations supplémentaires sur les éléments centraux de la Figure 2, soit l’obésité, les acides gras libres, l’adiponectine et les adipokines, sont présentées ci-dessous.

(17)

Il est reconnu que la présence d’un surplus de poids est associée à un risque accru de développer le DbT2 (22). La Figure 3 représente l’association entre l’indice de masse corporelle (IMC) et le risque de DbT2 et on y observe que le surplus de poids et l’obésité sont associés à un risque graduellement augmenté du DbT2. Cependant, il est à noter que la raison pour laquelle le DbT2 est absent chez certains individus avec un surplus de poids est encore indéterminée (23). Il est important de considérer la distribution de la masse grasse en plus de l’IMC lors de l’évaluation du risque de DbT2. En effet, la proportion du type de gras est à prendre en considération étant donné que le gras viscéral est davantage associé au diabète de type 2 que le gras sous-cutané (22).

Les acides gras libres ont une influence importante sur le développement du DbT2. Ceux-ci sont libérés majoritairement au niveau du tissu adipeux central sous-cutané (24). Ces acides gras libres circulants vont éventuellement s’accumuler dans le foie et le muscle. Si la capacité d’oxydation des lipides par la β-oxydation de ces tissus vient à être saturée, les lipides vont s’accumuler dans ces tissus sous forme d’un intermédiaire de lipides, le diacylglycérol (24-26). L’activation de la protéine kinase C sérine/thréonine par le diacylglycérol entraînera une phosphorylation de la sérine du récepteur à l’insuline altérant ainsi son fonctionnement (25). Ce phénomène explique pourquoi les acides gras libres ont été associés à une diminution de la sensibilité à l’insuline dans les muscles et le foie (21;22).

En parallèle, le tissu adipeux est le principal producteur de l’adiponectine, une adipokine, qui aurait comme effet d’améliorer la sensibilité à l’insuline (27). Cependant, l’obésité est associée à un faible niveau d’adiponectine et empêche, par conséquent, la présence de son effet protecteur ce qui pourrait contribuer à augmenter la résistance à l’insuline (22). En effet, l’adiponectine, en se liant à des récepteurs d’adiponectine 1 et 2 au niveau du foie et des muscles, améliore la sensibilité à l’insuline en favorisant l’activité de l’AMP-activated kinase (AMPK) et de PPAR-α, des molécules favorisant l’oxydation des acides gras libres (28). Il s’agit donc d’un autre facteur favorisant une diminution de la sensibilité à l’insuline.

(18)

Figure 2 — Causes du diabète de type 2, adapté de Wilding, 2007 (22)

↑ Acides gras libres ↑ Adipokines ↓ Activité physique (Dépense énergétique) ↑ Apporténergétique ↑ Stockage des graisses (Surtout dans tissu adipeux viscéral)

↑ Acides gras libres ↑ Adipokines ↓ Adiponectine Balance énergétique + Diabète Prédisposition génétique Insuffisance descellules β Résistance à l’insuline Métabolisme du glucose perturbé

(19)

Figure 3 — Risque relatif de diabète selon l’IMC chez la femme âgée entre 30-55 ans, tiré de Wilding, 2007 (22)

Qui plus est, le stress inflammatoire diminue aussi l’action de l’insuline sur les tissus périphériques. Le tissu adipeux produit des adipokines qui amèneraient à une résistance à l’insuline par un processus inflammatoire qui empêcherait l’action de l’insuline, mais les processus complets de la résistance à l’insuline et de la dysfonction des cellules β du pancréas sont encore incertains (22).

Finalement, les facteurs décrits ci-haut expliquent comment la résistance à l’insuline s’installe. Par contre, l’organisme s’adapte à cette résistance à l’insuline des tissus en augmentant la sécrétion d’insuline par les cellules β du pancréas (29). Cependant, la chronicité d’une glycémie élevée et des acides gras libres élevés altèrent négativement la fonction des cellules β jusqu’à l’apoptose, causant ainsi l’hyperglycémie finale et l’apparition du DbT2 (29).

(20)

2. Diabète gestationnel

2.1 Prévalence et facteurs de risque du diabète gestationnel

La prévalence du DbG n’est pas négligeable, en Ontario, elle était estimée à 3,2 % en 1995 et a atteint 3,6 % en 2001 (30). Certaines femmes sont davantage susceptibles de développer un DbG. L’ACD considère le fait d’avoir un diagnostic antérieur de DbG, d’avoir eu un enfant macrosome, de faire partie des groupes ethniques à risque (Autochtone, Hispanique et Asiatique entre autres), d’être âgée de 35 ans et plus et/ou d’être obèse comme étant des facteurs de risque du DbG (4). Le risque serait le plus augmenté par la présence d’un surplus de poids (31). Une revue de littérature de Ben-Haroush a suggéré que les facteurs de risque traditionnels du DbG étaient l’âge, le poids, la parité, avoir eu un enfant macrosome et une histoire familiale de diabète (32). En comparant 510 femmes avec un DbG à 1160 femmes avec une tolérance au glucose normale à la grossesse, Cypryk et coll. ont suggéré l’âge, le surplus de poids, une histoire familiale de diabète, la parité, une histoire de grossesse avec un enfant macrosome et une histoire de complication périnatale comme étant des facteurs de risque du DbG (31). Ces facteurs de risques sont similaires à ceux identifiés par l’ACD (4) et la revue de littérature de Ben-Haroush (32).

2.2 Diagnostic du diabète gestationnel

Le DbG est défini par une hyperglycémie ayant été détectée ou étant survenue pour la première fois durant la grossesse (4). La Figure 4 représente les critères de dépistage et de diagnostic du DbG selon les recommandations de l’ACD. Selon ces recommandations, toutes les femmes devraient avoir un dépistage de glycémie anormale entre la 24e et 28e semaine de grossesse et les femmes avec des facteurs de risque élevé pour le DbG tels que d’être âgée de 35 ans et plus ou d’avoir un IMC supérieur ou égal à 30, devraient être dépistées durant le premier trimestre (4). Un test de tolérance au glucose de 50 g d’une heure administré à n’importe quel moment de la journée permet de classifier les femmes normotolérantes (glycémie <7,8 mmol/L), avec un DbG (glycémie ≥10,3 mmol/L) et les femmes ayant un statut indéterminé (glycémie 7,8-10,2 mmol/L) (4). Chez les femmes dont le diagnostic est indéterminé, un test de tolérance au glucose de 75 g de deux heures doit

(21)

être administré (4). Les valeurs sont considérées anormales lorsque la glycémie à jeun est ≥5,3 mmol/L, la glycémie une heure postcharge ≥10,6 mmol/L et la glycémie deux heures postcharge ≥8,9 mmol/L (4). Si deux valeurs sont considérées anormales, un diagnostic de DbG est confirmé (4). Si une seule valeur est considérée anormale, un diagnostic d’intolérance au glucose gestationnel est confirmé (4).

(22)

2.3 Changements métaboliques de tolérance au glucose en

cours de grossesse normale

Durant la grossesse, des changements au niveau du métabolisme du glucose surviennent afin d’assurer les besoins de la mère et du fœtus (33). Dans la situation d’une femme enceinte sans complication, on s’attend à ce que la glycémie à jeun diminue au fur et à mesure que la grossesse progresse (33). Cette situation sera présente même si, durant la grossesse, la production de glucose hépatique augmente (33). La sensibilité à l’insuline est aussi affectée durant la grossesse. En effet, elle est diminuée dès le début de la grossesse et cette diminution est plus importante chez les femmes obèses et chez les femmes avec un DbG (33). Durant la grossesse, une augmentation de la concentration plasmatique du facteur de nécrose tumorale (TNF-α) et de la leptine par la production du placenta est associée à la diminution de la sensibilité à l’insuline (33). Une problématique au niveau du récepteur à l’insuline β a été répertoriée seulement chez des femmes avec un DbG et pourrait donc contribuer à la diminution de la sensibilité à l’insuline observée chez ces femmes (33). De plus, le niveau d’adiponectine est plus bas chez les femmes avec un DbG comparativement aux femmes avec une grossesse sans complication (34). Ainsi les femmes avec un DbG ne bénéficient pas du rôle favorable de l’adiponectine sur la sensibilité à l’insuline des tissus (22; 34). La résistance à l’insuline est donc une caractéristique d’une grossesse normale et dans le cas d’une grossesse compliquée par le DbG, la situation diabétique serait associée à une problématique au niveau des cellules β du pancréas qui ne réussissent pas à augmenter la sécrétion d’insuline afin de compenser la résistance à l’insuline (35; 36).

Les femmes avec un antécédent de DbG pourraient être prédisposées au DbT2 par l’incapacité des cellules β de contrebalancer la résistance à l’insuline durant la grossesse (37). Ce problème d’adaptation des cellules pancréatiques pourrait être le résultat d’une résistance à l’insuline présente avant la grossesse ayant affecté négativement les cellules β du pancréas (37). Étant donné que le DbT2 est associé à la présence d’une résistance à l’insuline et/ou d’une production insuffisante d’insuline par le pancréas, ces femmes seraient ainsi à haut risque de développer cette pathologie (37).

(23)

2.4 Risque de diabète de type 2 chez les femmes avec un

antécédent de diabète gestationnel

Les femmes avec un antécédent de DbG font partie d’un groupe de population à risque élevé de développer le DbT2. Effectivement, selon une méta-analyse, les femmes avec un antécédent de DbG auraient environ sept fois plus de risque de développer le DbT2 comparativement aux femmes avec une glycémie normale lors de la grossesse (38). Une étude populationnelle en Ontario a révélé que neuf ans après la grossesse, les femmes ayant eu un DbG avaient un risque cumulé de diabète de 18,9 % tandis que les femmes ayant eu une grossesse avec une tolérance normale au glucose avaient un risque cumulé de diabète de seulement 1,95 % (32). Une revue de littérature sur l’incidence du DbT2 à la suite d’une grossesse compliquée par un DbG supporte le fait qu’une glycémie à jeun très élevée durant la grossesse est un bon prédicteur du risque de développer le DbT2 chez la femme (39). D’autres facteurs ont aussi été associés au développement du DbT2 chez les femmes avec un antécédent de DbG. Parmi ceux-ci, il y a l’IMC avant la grossesse, l’IMC mesuré après la grossesse ainsi que le gain de poids pendant et après la grossesse (39; 40). Cependant, leur association avec le développement du DbT2 ne fait pas l’unanimité dans la littérature (39; 40). L’utilisation d’insuline durant la grossesse serait aussi un prédicteur de l’augmentation du risque de DbT2 (40; 41). Cependant, Lee et coll. suggère que le choix de traitement du DbG est dépendant de la pratique médicale et de la patiente causant ainsi des résultats divergents dans la littérature (41). Les femmes ayant eu un DbG partagent aussi des facteurs de risque associés au DbT2 tels que l’obésité, l’âge et une histoire de tolérance au glucose anormale associée ou non à une grossesse (4; 37). L’amélioration de la compréhension des facteurs associés au développement du DbT2 chez les femmes avec un antécédent de DbG pourrait permettre de mieux identifier les femmes à risque élevé à l’intérieur de ce groupe de la population d’intérêt. Le rôle du profil anthropométrique sur le risque de DbT2 chez les femmes ayant eu un DbG sera élaboré dans la section suivante. En effet, l’étude de Pirkola et coll. (54) a permis, entre autre, d’améliorer la compréhension de certains facteurs de risque du DbT2 chez la femme.

(24)

2.5 Le poids comme facteur de risque du diabète de type 2

2.5.1 Recommandations pour le gain de poids durant la grossesse

Le gain de poids de la femme durant la grossesse est un élément important autant pour la femme que pour le bébé. L’Institute of Medicine (IOM) a renouvelé en 2009 ses recommandations de 1990 (42). Ces nouvelles recommandations sont présentées dans le Tableau 1. Comparativement aux recommandations de 1990, les nouvelles recommandations sont plus précises et sont basées sur la définition des catégories d’IMC selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (42). De nouvelles recommandations étaient nécessaires étant donné les changements au niveau des caractéristiques des femmes enceintes d’aujourd’hui qui ont un IMC pré-grossesse plus élevé et qui sont plus âgées (42). Les recommandations pour le gain de poids ont été élaborées en tenant compte des bénéfices pour la mère et pour l’enfant (42). Les recommandations ont pris en considération le risque de césarienne, de rétention de poids postpartum, d’accoucher prématurément, de donner naissance à un bébé petit pour son âge gestationnel ou grand pour son âge gestationnel ainsi que le risque d’obésité chez l’enfant (42). Ces recommandations ont également été approuvées par Santé Canada (43).

(25)

Tableau 1 — Recommandations sur le gain de poids durant la grossesse, tiré de Santé Canada (43)

Catégorie de l'IMC

avant la grossesse Taux moyen

a de gain de poids

pendant les 2e et 3e trimestres Intervalle de gain de poids total recommandéb

kg/semaine lb/semaine kg lb IMC < 18,5 Poids insuffisant 0,5 1,0 12,5 - 18 28 - 40 IMC 18,5 - 24,9 Poids normal 0,4 1,0 11,5 - 16 25 - 35 IMC 25,0 - 29,9 Excès de poids 0,3 0,6 7 - 11,5 15 - 25 IMC ≥ 30c Obésité 0,2 0,5 5 - 9 11 - 20 a Valeurs arrondies.


b Les calculs entourant le gain de poids recommandé supposent un gain de 0,5 à 2 kg (1,1 -

4,4 lb) pendant le premier trimestre.


c Un intervalle de gain de poids plus faible peut être conseillé chez les femmes ayant un

IMC de 35 ou plus avant la grossesse. On recommande de leur dispenser des conseils personnalisés.

2.5.2 Influence de la période de procréation sur le poids de la femme

Avant de débuter cette section, il est nécessaire de clarifier certains termes qui seront utilisés dans ce mémoire. La période de procréation est considérée comme étant la période où la femme a eu une ou plusieurs grossesses. Le gain de poids durant la grossesse correspond uniquement au changement de poids lors de la grossesse. Finalement, le gain de poids durant la période de procréation est la résultante de tous les gains et pertes de poids cumulés durant la période de procréation.

La période de procréation est un moment dans la vie des femmes où un gain de poids peut survenir et ainsi favoriser le développement de l’obésité (44). Selon l’IOM, il y aurait un manque d’études scientifiques pour soutenir la relation entre le gain de poids durant la grossesse et le poids à long terme chez la femme (42).

Récemment, les auteurs d’une étude sur l’association entre le gain de poids durant la grossesse et le poids postpartum ont suggéré qu’un gain de poids supérieur aux nouvelles

(26)

recommandations de l’IOM était associé à un risque plus élevé d’une rétention de poids de 5 kg un an postpartum (45). Cependant, dans cette étude, les habitudes de vie n’ont pas été considérées afin d’isoler l’influence du gain de poids durant la grossesse sur le poids postpartum. Il s’agit d’une lacune qui a été soulevée par une revue de littérature antérieure (46).

Les auteurs d’une autre étude ayant inclus des variables sur les habitudes de vie ont cependant conclu qu’un gain de poids excessif durant la grossesse était associé à un risque accru d’une augmentation du poids de plus de 10 livres à 3 mois postpartum et 12 mois postpartum (47). Les habitudes de vie évaluées incluaient l’alimentation (apport énergétique et ses composantes, soit les glucides, les protéines et les matières grasses), la pratique de l’activité physique et le temps de sommeil (47). Parmi ces habitudes de vie, seulement un sommeil de courte durée était associé à un risque accru d’une augmentation du poids de plus de 10 livres à 3 mois postpartum (47). Parmi les habitudes de vie évaluées, seulement un apport énergétique élevé était associé à un risque accru d’une augmentation du poids de plus de 10 livres à 12 mois postpartum (47). Cependant, cette dernière étude étant transversale, aucune relation de cause à effet ne peut être conclue. De plus, l’utilisation des anciennes recommandations de l’IOM pour stratifier le niveau du gain de poids durant la grossesse fait en sorte qu’il est impossible de confirmer l’influence des nouvelles recommandations sur le poids postpartum de la femme.

Une étude longitudinale au Royaume-Uni chez des femmes ayant eu une grossesse à terme entre 1991 et 1992 suggère qu’un gain de poids supérieur aux nouvelles recommandations augmente le risque de surplus de poids/obésité et d’obésité abdominale de 3 fois 16 ans après la grossesse comparativement aux femmes ayant atteint les recommandations (48). Le risque de surplus de poids/obésité et d’obésité abdominale était aussi accru par un poids élevé avant la grossesse (48). Cependant, seulement les habitudes de vie durant la grossesse ont été incluses dans les ajustements ce qui ne permet pas l’isolation de l’effet du gain de poids durant la grossesse et le poids à long terme chez la femme.

(27)

Une revue de littérature a fait cependant ressortir le fait que les femmes à risque d’un excès de gain de poids à long terme après l’accouchement semblent être davantage celles ayant un surplus de poids ou une obésité avant la grossesse (44). Une méta-analyse sur l’évolution du poids de la femme après l’accouchement a révélé une tendance à retourner au poids pré-grossesse 1 an après l’accouchement (49). Cependant, les auteurs soulignent le fait qu’un gain de poids en postpartum supérieur à la moyenne devrait être un critère dans la détermination de la population cible pour un programme de perte de poids (49). Pour ce faire, leur estimation du changement de poids en postpartum pourrait être un point de repère afin de définir la moyenne de gain de poids de référence (49).

La relation entre la parité et l’augmentation du poids chez la femme a fait l’objet de quelques études antérieurement. Parmi celles-ci, il y a une étude américaine qui a été effectuée chez 7 986 femmes blanches et 23 198 femmes de race noire (50). L’histoire pondérale de la femme a été considérée à deux moments, soit à 21 ans et au moment de l’étude, entre 40-79 ans (50). Dans cette étude, la parité, à elle seule, a été associée à la présence d’un IMC augmenté autant chez les femmes blanches que chez les femmes de race noire (50). La relation observée était cependant de faible intensité avec une valeur de β de 0,12 dans le modèle de régression linéaire multiple (50).

Donc, le gain de poids durant la grossesse et la rétention de poids entre les grossesses sont des éléments importants à prendre en considération dans l’évolution du poids chez la femme à court et à long terme. Cependant, il est impossible de distinguer l’influence du gain de poids durant la grossesse des habitudes de vie sur le poids en postpartum de la femme.

2.5.3 Influence du profil anthropométrique de la femme sur le risque

de développer le diabète de type 2

Pour ce qui est de l’association entre le poids et le risque de développer le DbT2, il a été suggéré que chaque augmentation d’une unité d’IMC à l’âge de 25 ans confère une augmentation du risque de développer le DbT2 chez la femme de l’ordre de 1,11 fois et que

(28)

chaque augmentation d’une unité d’IMC pour la période entre 25-40 ans confère un risque accru de 1,24 fois de développer le DbT2 (51). Cependant, les femmes étant considérées en surplus de poids ou obèses à l’âge de 25 ans, mais ayant réussi à maintenir ou diminuer leur poids n’avaient pas de risque augmenté de DbT2 comparativement aux femmes ayant un poids normal à l’âge de 25 ans et ayant réussi à bien contrôler leur poids (51).

Selon les résultats de l’étude CARDIA, le fait d’avoir une grossesse chez les femmes sans DbG n’était pas associé à une augmentation du risque de DbT2 (52). Cependant, un nombre insuffisant de femmes avec un DbG ont été incluses pour analyser séparément l’effet du DbG et de la parité sur le risque de développer le DbT2 dans ce groupe à haut risque (52).

Selon une étude effectuée chez des femmes sans indication d’un risque élevé de DbT2, les femmes ayant développé un DbT2 après une première grossesse à terme sur un suivi moyen approximatif de 40 ans avaient un IMC lors de la première grossesse, un IMC à la fin du suivi ainsi qu’un gain de poids total plus élevé comparativement aux femmes n’ayant pas développé le DbT2 (53).

Une étude effectuée en Finlande a permis de mieux comprendre le risque de diabète chez les femmes avec un antécédent de DbG en comparant le risque des femmes avec et sans DbG et avec et sans surplus de poids pré-grossesse (54). La Figure 5 représente l’incidence cumulée de diabète des femmes selon leur catégorie de risque. Les femmes ayant le plus haut risque de diabète sont celles cumulant un surplus de poids et un antécédent de DbG. Les femmes ayant un poids normal et un antécédent de DbG ont un risque similaire à celles ayant un surplus de poids, mais sans antécédent de DbG. Les résultats étaient similaires lorsque le surplus de poids était basé sur le poids actuel des femmes (54). Le surplus de poids chez les femmes avec un antécédent de DbG pourrait donc être un facteur permettant d’identifier un sous-groupe particulièrement à risque. Il y aurait donc une relation possible entre le gain de poids durant la grossesse et le poids à court et à long terme de la femme ainsi qu’entre le poids de la femme et le risque de développer le DbT2.

(29)

Chez les femmes avec un DbG, les grossesses subséquentes auraient aussi une influence sur le risque de développer le diabète selon la présence d’un second DbG ou non (55; 56). Autrement dit, les femmes qui ne développeront pas de DbG dans les grossesses subséquentes auront un risque diminué de développer le DbT2 et celles qui développeront un autre DbG seront à haut risque de développer le diabète. Cela fait en sorte que la parité peut être prédictrice d’un risque accru ou d’un risque modéré chez les femmes avec un antécédent de DbG. La distinction de l’influence des grossesses subséquentes selon le gain de poids durant la grossesse et de la récurrence du DbG n’a cependant pas fait l’objet d’analyses dans les références présentées précédemment sur les deux sujets.

Figure 5 — Incidence cumulée du diabète après l’accouchement chez la femme, tiré de Pirkola et coll., 2010 (54)

(30)

2.6 La prévention du diabète

2.6.1 La prévention du diabète par de saines habitudes de vie

L’adoption de saines habitudes de vie comme moyen de prévention pour le DbT2 a fait ses preuves. En effet, il a été démontré qu’une perte de poids par des modifications des habitudes de vie telles que l’augmentation de la pratique de l’activité physique ainsi que l’amélioration de la qualité de l’alimentation ont eu un effet sur la diminution de l’incidence du DbT2 de l’ordre de 58 % chez des populations à risque (57; 58).

Plus précisément, une étude d’envergure, le Diabetes Prevention Program, a été effectuée aux États-Unis auprès de 3234 personnes à risque de diabète et a permis de comparer un groupe contrôle, un groupe avec l’utilisation de la médication (metformine) et un groupe d’intervention avec un encadrement pour des changements dans les habitudes de vie (57). L’intervention pour les changements dans les habitudes de vie avait pour objectif un minimum de 150 minutes d’activités physiques par semaine, une alimentation faible en gras et à faible teneur énergétique afin d’obtenir une perte de poids d’au moins 7 % (57). Le suivi a été effectué en moyenne sur 2,8 années et les changements dans les habitudes de vie étaient plus importants dans le groupe d’intervention (57). Il a été observé que l’incidence du DbT2 dans le groupe d’intervention était 58 % plus faible que le groupe contrôle (57). Dans le groupe avec la médication, l’incidence était 31 % plus faible que le groupe contrôle (57). Donc, le groupe d’intervention a même obtenu une meilleure diminution de l’incidence du DbT2 comparativement au groupe sous médication (57). Une sous-analyse de la population étudiée dans le Diabetes Prevention Program a été effectuée afin de vérifier l’influence du traitement sur l’incidence de DbT2 chez les femmes ayant eu un DbG (59). Les résultats obtenus sont similaires à ceux mentionnés dans la cohorte complète. En effet, chez les femmes avec un antécédent de DbG, comparativement au groupe contrôle, le groupe de médication avait 50 % moins d’incidence de DbT2 et le groupe d’intervention avait 53% moins d’incidence de DbT2 (59).

Une autre étude similaire a été effectuée en Finlande auprès de 522 personnes intolérantes au glucose permettant de comparer un groupe contrôle à un groupe d’intervention (58). Le

(31)

groupe d’intervention avait un encadrement pour atteindre des objectifs précis (58). Au niveau anthropométrique, une perte de poids de 5 % était ciblée (58). Pour l’alimentation, consommer moins de 30 % de l’apport énergétique sous forme de matières grasses et moins de 10 % de l’apport énergétique sous forme de gras saturés de même qu’une augmentation des fibres dans l’alimentation jusqu’à au moins 15 g pour chaque 1000 kilocalories consommés étaient les cibles (58). Finalement, 150 minutes d’activités physiques par semaine étaient ciblées (58). La durée moyenne du suivi est similaire à l’étude du Diabetes

Prevention Program, soit de 3,2 années (58). Après un an, le groupe d’intervention avait

davantage atteint les cibles que le groupe contrôle et l’incidence de DbT2 était 58 % inférieure à celle du groupe contrôle (58) ce qui est similaire aussi à ce qui a été observé dans le Diabetes Prevention Program.

2.6.2 Les habitudes de vie chez les femmes avec un antécédent de

diabète gestationnel

Selon les lignes directrices émises par l’ACD, lors d’une grossesse avec un DbG, les femmes devraient être suivies par une équipe multidisciplinaire afin de favoriser l’atteinte d’un contrôle adéquat de leurs glycémies (4). L’adoption de saines habitudes de vie, telles que la pratique de l’activité physique et l’adoption de la saine alimentation, sera favorisée pour le contrôle de la glycémie (4). Au niveau de l’alimentation, les cibles sont une restriction modérée des glucides tout en les répartissant sur trois repas et trois collations (4). Le poids pré-grossesse est considéré dans les recommandations pour l’apport énergétique et la surveillance de la vitesse du gain de poids (4). Si les changements d’habitudes de vie sont insuffisants pour contrôler la glycémie chez la femme après deux semaines, l’utilisation de l’insuline devrait être proposée (4). L’intervention faite chez les femmes durant leur grossesse semble être efficace étant donné qu’il a été suggéré que les femmes avec un DbG avaient une amélioration de leur alimentation à la fin de la grossesse comparativement aux femmes normo-tolérantes (60).

Cependant, malgré le changement des habitudes de vie observé durant la grossesse chez ces femmes, les études suggèrent que les saines habitudes de vie ne sont pas conservées durant

(32)

les mois suivant l’accouchement (61; 62). Plus précisément, Stage et coll. ont évalué les habitudes de vie de 121 femmes avant la grossesse et 2 ans suivant une grossesse compliquée par un DbG (61). Le tiers des femmes ne faisaient aucune activité physique avant la grossesse et cette proportion n’a pas diminué 2 ans après la grossesse (61). Dans cette étude, les femmes devaient indiquer si elle considérait leur alimentation à très faible, faible, élevée ou très élevée teneur en matières grasses (61). Les analyses ont été effectuées en comparant celles ayant indiqué très faible ou faible teneur en matières grasses à celles ayant indiqué une teneur en matières grasses élevée ou très élevée. Avant la grossesse, 74 % des femmes avaient une alimentation riche en matières grasses et ce pourcentage a significativement diminué à 47 % 2 ans après la grossesse (61). Le pourcentage de femmes ayant perdu du poids était significativement plus élevé chez les femmes ayant amélioré leur alimentation que celles ayant conservé une alimentation riche en matières grasses (61). Ainsi, les saines habitudes de vie, soit la saine alimentation et la pratique de l’activité physique, ne sont pas encore majoritairement présentes chez les femmes avec un antécédent de DbG. Une autre étude populationnelle de Yun et coll. a vérifié les habitudes de vie chez 12 677 femmes diabétiques, 2 123 femmes avec un antécédent de DbG et 141 111 femmes sans aucune de ces deux conditions (62). Les femmes avec un antécédent de DbG étaient plus susceptibles d’être inactives que celles sans diabète, soit une prévalence d’inactivité respectivement de 32,0 % et 25,7 % (62). Cette prévalence augmente à 57,4 % chez les femmes avec un antécédent de DbG lorsque l’on évalue le non respect des recommandations sur la pratique de l’activité physique du Centers for disease control and

prevention (CDC), soit un minimum de 150 minutes d’activités physiques par semaine

d’intensité modérée à élevée et/ou un minimum de 60 minutes d’activités physiques par semaine d’intensité élevée (62). Autant de femmes avec un antécédent de DbG que de femmes sans diabète avaient une consommation de moins de 5 portions de légumes et fruits par jour, soit une prévalence respectivement de 24,1 % et 27,7 % (62). Il y a donc encore place à l’amélioration des habitudes de vie chez les femmes avec un antécédent de DbG dans l’optique d’une prévention du DbT2.

Cependant, il ne s’agit pas d’une situation spécifique aux femmes avec un antécédent de DbG. En effet, selon un rapport effectué à partir des données de l’Enquête sur la santé dans

(33)

les collectivités canadiennes (ESCC) sur le volet nutrition en 2004, un peu plus de 50 % des femmes de 19-50 ans n’atteignaient pas la recommandation visant la consommation de 5 portions de légumes et fruits par jour (63). La situation était similaire pour la consommation de produits laitiers avec un peu plus de 60 % des femmes de 17-50 ans ne consommant pas un minimum de 2 portions par jour (63). Pour la consommation de produits céréaliers, un peu plus de 40 % des femmes ne consommaient pas un minimum de 5 portions (63). Cependant, en moyenne, les femmes atteignaient la recommandation de 2 portions de viandes et substituts (63).

Les femmes ayant un antécédent de DbG représentent une population à risque de DbT2 unique de par leur âge et leur contexte familial. En effet, les femmes avec un antécédent de DbG représentent un groupe à risque pouvant être détecté avant l’âge de 40 ans, ce qui correspond à l’âge de dépistage du DbT2 suggéré par l’ACD (4). La période entre 20 et 40 ans correspond aussi à une période où le jeune adulte occupe plusieurs rôles dont un des rôles les plus importants est celui de parent (64). Alors, en tant que groupe à haut risque de développer le DbT2, les femmes avec un DbG bénéficieraient d’interventions spécifiques à leurs besoins pour le maintien du changement de comportement à long terme.

3. Cadre théorique

3.1 Cadre théorique du comportement planifié

La théorie du comportement planifié a été fréquemment utilisée dans le passé pour la prédiction des comportements reliés à la santé (65). La Figure 6 présente le cadre théorique complet de la théorie du comportement planifié. Cette théorie sociale-cognitive se base sur la prémisse que l’attitude, la norme subjective et la perception de contrôle envers un comportement sont les déterminants de l’intention d’adopter ce comportement (66). L’intention indique le niveau de motivation de la personne à adopter le comportement suggéré. L’attitude est définie par une perception favorable ou défavorable envers l’adoption du comportement. La norme subjective réfère à l’approbation pour l’adoption du comportement par des personnes qui sont importantes pour la personne. La perception de

(34)

contrôle réfère à la perception du niveau de difficulté relié à l’adoption du comportement. Chacun de ces déterminants sociocognitifs de l’intention est associé à des croyances sous-jacentes et celles-ci sont spécifiques à la population cible et au comportement voulant être promu. L’évaluation de la relation entre ces croyances et l’intention permet de faire ressortir les besoins spécifiques de la population en termes d’intervention pour augmenter leur intention à adopter le comportement proposé. Comme définie dans la théorie du comportement planifié, l’intention est un important prédicteur de l’adoption d’un comportement, mais la perception de contrôle peut aussi avoir une influence sur l’adoption du comportement lorsque celui-ci n’est pas totalement sous le contrôle volitif (67). Cependant, la théorie du comportement planifié serait davantage performante dans la prédiction de l’intention que dans la prédiction du comportement (65).

Figure 6 — Théorie du comportement planifié, tiré d’Ajzen I (66)

3.2 Déterminants des changements de comportement chez les

femmes ayant un antécédent de diabète gestationnel

3.2.1 Choix du changement de comportement

L’ACD recommande aux femmes avec un antécédent de DbG, afin de prévenir le DbT2, d’allaiter leur enfant, de pratiquer un minimum de 150 minutes d’activités physiques par semaine et d’adopter une saine alimentation conformément au Guide alimentaire canadien, voir le Tableau 2 (4). Un seul comportement sera présenté dans le cadre de ce mémoire et il

(35)

s’agit de l’adoption de la saine alimentation telle que définie par le Guide alimentaire canadien. Étant donné que la recommandation englobe tous les groupes alimentaires, nous avons choisi de cibler le comportement de la saine alimentation dans sa globalité. Il est à noter que l’allaitement et la pratique d’activité physique sont des comportements tout aussi pertinents à approfondir, cependant, ils n’ont pas été inclus dans ce mémoire afin d’être en mesure d’approfondir pleinement le comportement relié à la saine alimentation.

Tableau 2 – Recommandations du Guide alimentaire canadien pour les femmes de 19 à 50 ans (68)

Groupes alimentaires Recommandations du Guide alimentaire canadien (portions/jour)

Légumes et fruits 7-8

Produits céréaliers 6-7

Laits et substituts 2

Viandes et substituts 2

3.2.2 Facteurs reliés à l’adoption d’une saine alimentation

3.2.2.1 Facteurs individuels

La perception du risque pour la santé pourrait être un élément important dans la prédiction de l’adoption d’une saine alimentation. Il s’agit d’un élément clé du cadre théorique du modèle des croyances relatives à la santé dans la détermination de la probabilité de l’adoption d’un comportement protecteur (69). Il a été suggéré que les femmes avec un antécédent de DbG avaient une bonne connaissance des saines habitudes de vie à adopter pour prévenir le DbT2 (70). Cependant, cette connaissance ne se traduirait pas nécessairement par l’adoption de ces comportements préventifs (70). De plus, malgré l’association entre un antécédent de DbG et le DbT2, les femmes avec un antécédent de DbG ne sont pas toutes d’avis qu’elles sont à haut risque de développer le DbT2 (71). Il semble que la perception du risque de développer le DbT2 chez les femmes avec un antécédent de DbG soit augmentée par la présence d’un autre facteur de risque tel que par la présence d’un surplus de poids ou d’une histoire familiale de diabète (71). Cela n’enlève

(36)

en rien à l’importance de la connaissance du risque dans un processus de changement de comportement, cependant, cela ne semble pas être suffisant.

D’autres éléments spécifiques à l’individu influencent le changement de comportement. Chez la femme en postpartum, l’adoption des comportements sains serait motivée par l’amélioration de la santé de la femme ainsi que par le fait d’être un bon exemple pour son enfant (72). Cependant, un manque de connaissances, un retour à la maison difficile ainsi qu’un manque de support par les professionnels de la santé seraient des barrières importantes qui empêcheraient l’adoption des comportements sains (72). La confiance en ses capacités personnelles d’être en mesure de cuisiner des aliments santé et le support social par des encouragements, les préférences familiales et les contraintes de temps étaient les principaux facteurs sociocognitifs identifiés dans une revue de la littérature sur l’adoption de la saine alimentation chez les femmes avec un antécédent de DbG (73). Ces conclusions sont tirées d’une seule étude répertoriée ayant analysé les facteurs sociocognitifs de l’adoption d’une saine alimentation, soit celle de Zehle et coll. (74). Dans le cadre de cette étude, 226 femmes ayant eu un DbG dans les 6 à 24 derniers mois ont été interrogées (74). Les femmes étaient âgées en moyenne de 33 ans et avaient un IMC moyen de 31,9 kg/m2 (74). Les femmes se sentaient davantage en confiance de cuisiner santé même si elles considéraient que cela entrainerait un effort supplémentaire tandis qu’elles considéraient le fait d’être de mauvaise humeur comme la situation où elles auraient une moins grande confiance en elles pour cuisiner santé (74). Le support social pour l’adoption de la saine alimentation provenait plus souvent d’encouragements de la famille/amis et rarement par le fait que la famille/amis s’abstenait de consommer des aliments camelotes (74). La moitié des femmes ont indiqué le mode de vie très occupé comme barrière à l’adoption de la saine alimentation (74). Les femmes ayant une bonne efficacité personnelle pour surmonter l’effort supplémentaire associé à manger santé, n’ayant pas la perception que l’adoption de la saine alimentation entrainerait un trop grand changement ou n’ayant pas d’aversion pour le goût des aliments santé avaient une plus grande consommation de légumes (74). Une consommation élevée de fruits était présente chez les femmes âgées de 35 ans et plus, ayant une efficacité personnelle pour surmonter les moments où elles sont

(37)

très occupées et celles n’ayant pas la perception que les autres membres de la famille ont une aversion pour les aliments santé (74).

3.2.2.2 Facteurs environnementaux

Les caractéristiques individuelles influenceraient l’importance des caractéristiques environnementales. En effet, il semblerait que la perception de l’accessibilité pour la consommation des légumes et fruits serait déterminée par le niveau d’éducation, de pauvreté, de la présence de maladies chroniques et du revenu (75). Par conséquent, l’accessibilité était perçue comme une barrière parmi les personnes plus défavorisées (765). L’environnement dans lequel le comportement a lieu influence aussi le choix de l’individu (76). Par exemple, les restaurateurs établissent les portions offertes et cela aura un impact sur le comportement de l’individu lors d’un repas au restaurant (76). La Figure 7 représente un cadre conceptuel proposé par Booth et coll. (76). Les éléments se retrouvant à l’intérieur des pointillés correspondent aux éléments les plus directement associés au comportement (76). Ceux-ci correspondent aux facteurs individuels compris dans la théorie du comportement planifié. Le «Enablers of choice» correspond aux facteurs les plus étroitement liés à l’individu incluant les barrières et facteurs facilitants (76). Le «Behavioral setting» correspond aux lieux où l’acte alimentaire peut se produire (76). Le «Proximal leverage points» correspond aux personnes/établissements ayant une influence sur le choix alimentaire (76). Le «Distal leverage points» correspond aux politiques publiques ainsi qu’aux principaux acteurs de base à l’alimentation comme l’industrie alimentaire (76). Ce cadre conceptuel s’apparente au modèle écologique utilisé en promotion de la santé. En effet, selon l’approche écologique en promotion de la santé, il est important d’intégrer l’environnement dans une intervention (77). Cette approche inclut l’aspect social, organisationnel et culturel dans l’environnement des individus (77). Dans l’optique d’un changement de comportement, il est tout aussi important de travailler au niveau individuel qu’au niveau environnemental (78; 79). Cette interaction entre l’individu et l’environnement est bien représentée par le cadre conceptuel de la Figure 7. Les aspects touchant l’individu ont été davantage détaillés dans la littérature au niveau des interventions efficaces dans le changement de l’alimentation comparativement à l’environnement (80).

(38)

Les changements dans l’accessibilité et dans la composition des aliments sont les deux éléments spécifiques à l’environnement identifiés comme des éléments clés pour une intervention efficace sur l’alimentation (80).

Figure 7 — Cadre conceptuel des déterminants de la saine alimentation et de la pratique de l’activité physique, tiré de Booth et coll., 2001 (76)

Les politiques publiques sont un autre élément important à considérer dans l’environnement des individus. En effet, elles permettent de moduler le comportement de l’individu par la création d’un environnement favorable à l’adoption de la saine alimentation (76; 81). Jusqu’à présent, elles ont ciblé l’amélioration des connaissances et les perceptions de la saine alimentation (81). D’autres politiques plus invasives sont cependant controversées comme la taxation sur les aliments à haute densité énergétique (81). Une option positive serait de diminuer le prix des aliments à favoriser (82). En effet, la diminution du prix des aliments à favoriser a permis d’augmenter leur vente et cette stratégie s’est avérée efficace autant dans le milieu scolaire que le milieu du travail ainsi qu’autant au niveau des

Figure

Figure  1 — Développement  du diabète  de type  2, tiré  de Kasuga,  2006 (20)
Figure  2 — Causes  du diabète  de type  2, adapté de Wilding,  2007 (22)
Figure  3 — Risque  relatif  de diabète  selon  l’IMC  chez  la femme  âgée entre  30-55 ans, tiré  de Wilding,  2007 (22)
Figure  4 — Dépistage  et diagnostic  du diabète  gestationnel,  tiré  de l’ACD  2008 (4)
+7

Références

Documents relatifs

Starting from a sequence of multi-view video plus depth (MVD) data, the proposed quad-based repre- sentation takes into account, in a unified manner, different issues such

196 portant sur les déterminants du diabète, nous étudions l’association entre les niveaux sanguins de POP et le risque de diabète ; l’interaction moléculaire des POP

Votre enfant ne court pas plus de risque d’être diabétique à la naissance qu’un enfant né d’une mère non atteinte de diabète gestationnel.

With simplified assumptions, it is shown that Infrared thermography and processing methods of the temperature frames allow to estimate important fields for the chemical

Kooli Mohamed Hechmi

environmental traits are added on selection index. Similarly, energy balance related traits as BCS should be also considered along with environmental traits because of its

C'est ce que j'ai voulu synthétiser sous l'expression du sens de la marche comme démarche de contre-sens et que j'ai analysé plus spécifiquement dans le cadre d'une réflexion

Le diabète de type 2 survient soit lorsque le corps ne produit pas suffisamment d'insuline (une hormone sécrétée par le pancréas qui régule le taux de glucose), soit parce que