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Les rélations économiques euro-américaines en fonction du Moyen-Orient 1973-1978 /

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(1)

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LES RELATIONS $CONOMIQUES EURO-AMERICAINES EN FONCTION;DU MOYEN-ORIENT 1973-i978

, ,

par

Ronald Pou part

Cette thèse a été soumise à. la Faculty of Graduate Studies and REjsearch

McGill University, Montreal 'répondant partiellement ainsi

aux condi tions requises pour le diplôme de Ma! trise ès Arts

Département d~ciences Politiques McGÜl Uni versi ty Montréal 1 Mars 1980

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LES, RELATIONS

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EURO-AMERICAINES 1973-1978

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RESUME

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Dans 'cette thèse, on a étudié 1 'hypothèse de la dépola-risation dans le cadre des relations économiques 'euro-américaines en fonction du'Moyen-Orient pour la période ~973-l978. A cetté'fin, on a divisé' èes relations en trois domaines: 11 énergie, le commerce "- et le monétaire. A travers ces d~maines" on a essayé d~ voir s f il

y a eu de ~a part des pays européens deâ initiatives pour favoriser , une telle dépolarisation et jusqu là quel point ces pays .. étaient

prêts à s'y engager. De plus, on a analysé \ les raisons qui ont

" \

motivé c,e~ pays à favot;iser ou

à

1 f oppo,ser à de telles initiatives.

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'"

On est arrivé à la condus ion qu'il' n' y a pas eu de dépolaris atioil

1

du. bloc occide'ntàl .à cause de l~ gravité ,~es problèmes éconqrrliques

, ,.-- ' . 1

externes de l'Europe ainsi que, de la fàibleQ,Se e,t de la vulnérabi-lité de la Coinmunauté devant

Cé~ problè~es.

Cependant" on

~

constaté une modification dans le rapport d!,!s forces entre l'Europe et les

E~U., sans que les liens atlantiques soient rompus.

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(4)

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' ,0 ABSTRACT

In this thesis, the hypothesi.s of depolarization was examined in the context of Èuropean-Am~rican economic relations pertaining to the Middle-East during the period 1973-1978. Three major issue-areas were ana1ysed: energy, trade, money. The principal obj~ctive of the study was to de termine i f there had

\ '

been any attempts on the part of European countries to act inde-J

pendantly in these spheres, and if so, how much support these had received within Europe. In addition, we were interested in

explain-\\\

ing why the European countries acted as they did either in support-ing or oppossupport-ing independent action. By way of conclusion, i t was

dis~overed that no real depolarization had occurred within the

Western bloC; in the economic sphere. This "'as due principally to the

~rn~ity

of the economic problerns con!ronting Europe as well as the weakneâs and vulnerability of the European Community i~ the face of these prob1ems. However, we ascerfained that a modification of power relationships did occur between Europe and the

U.S.,

but'without any transatlantic links being broken.

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\

PREFACE

~\\

Le sujet de cette thèse

m\i

est venu à l'esprit d'abord lors d'une èess ion d' é,tudes sur l'

intég~ation

européenne donnée par le, Centre d'Etudes et de Documentation Européennes à l'Université de

\

Montréal en mai 1978. A cette occasion, j'ai pris plus conscience de l'importance des problèmes économiques dans le processus. de l'

in-, \ "

tégration européenne. Ce sujet m'est venu à l'esprit aussi lors d'un cours donné par' ~e Professeur Noble de l'Univ-ersité McGill sur les systèmes internationaux. A cette occasion, j'ai été frappé par

\

la question de la dépolarisation et des implications qui y étaient liées. En amalgamant ces, de~x dé~ouvertes personnelles, j'ai trouvé

,

qU'il serait intéreSSant et approprié d'étudier la question de la dépolarisation sous l'angle des problèmes économiques concernant les relations entre la C.E.E. et les E.U.,_au lieu de i'étudier

unique-.

ment 'sous l' anfle politique corrune c~la se fait ordinairement.

Je tièns à remercier soeur Géraldine Samson, 'C.N.D., pour avoir corrigé les ~pr~uveB et soeur Erruna Hamel, s.b.c., pouroavoir dactylographié cette thèse.

/

(6)

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,

J ' ... , , INTRODUCTION ,

)

CHAPITRES

/

l II III IV ,-V CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE / 1 PLAN'

...

,

...•...•

"

Relations Euro-Américaines dans le Do-maine Economique 1970-1973 •••••••••••••••

L~ Question de l'Energie: l'Agence Inter-nationale de l'Energie, ••••••••••••••••••

La Question de l'Energie et d'un Nouvel Ordre Economiqu~: le Dialogue Nord-Sud •••

. ~'

La quest'idn du-Commerce, des Investisse-ments et de la Coopération: le Dialogue Euro-arabe

...

"

Les Problèmes monét: Dollar et 'tes Pé tro .. Do 1'1 ars

...

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-pagés 1

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39 66 <,97 124 161 174

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INTRODUCTION

Le but de cette thèse est d'étud~er l'hypothèse de la dépolarisa-tion dans le système internadépolarisa-tional contemporain. On doit noter qu'il y a confusion sur la

d~finition

du conèept de polarisation parce qu'il/existe deux t~ndances distinctes parmi les analystes politiques concernant ce con-cept. Il y a une première tendance, soutenue par il.' Waltz et 1 S. - Hoffmann, 2 où ce concept est défini en fonction du rapport des forces parmi les membres

l '

\

\

d'un système. ~elon les analystes de cette tendance, ce rapport est une con-centration ~arquée du pouvoir principalement entre les mains de deux grandes

/

puissances de ce système. Il en découle que le concept de dépolarisation est une diffusion des forces et une diminution substantielll d~ l'éc,art en-tre 'les deux super-puissances et les auen-tres membres du système. \ Il y -a une deuxième tendance, soutenue par S. Brown3 et M. Kaplan

4

,

où le c'oncept est Qéfini en fonction de l'alignement des pays. Selon les analyst~s de cette têndance, cet alignement est une division du système en deux granqs blocs.

\

Il"en découle que la dépolarisation lest un relâchement des liens ay sein des

1

,

'deux grands blocs. Dans cette thèse, on utilisera le concept de dépolarisa-(ion selon la deuxième tendance.

( ,

1

K. Waltz ,"The Stability of a Bipolar World" dans D. Edwards (Ed.), Interna-tional Political Analysis: Readings, pp.3l~

à

143.

2S• Hoffmann, Gulliver's Troubles, pp.343-à 364 • • 3S• Brown, New Forces in World Politics, pp.7 à 29.

1 4M• Kaplan, System and

Proces~

in International Politics, pp. 2

à

54.

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(8)

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1

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..

Dans les années 1960 et 1970, plusieurs analystes polftiques

a~fir-maient qu'il y avait des signes au sein des deux grands blocs qùi indiquaient une orientation vers une

dépol~risation."

Or, cett'e dépo"larisation peut pren-dre de.ux formes. Il y ad' abord l'a forme absolu"e, c' est-à-dire l'éclatement -et la disparitio~ des blocs. Il y a ensu,ite la f()rme relati~f> c'est-à-dire le ~elâchemen.t des liens entre la super-puissance et les puissances m?yennes

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d'un même bloc, sans toutefois que ce bloc n'éclate.

C'est cette dernière forme de dépolarisation que 'l'ensemble des ana-

"-5 6' 7 8

.'" lystes, comme S. Brown , M. Ka~lan , G. Liska , S. Spiegel , étaient portés à percevoir dans -les'-relations poli tiques à l'intérieur des blocs durant

cette périod~. Î

\

Plusieûrs s~geâtions ont été données pour expliquer ce phénomène

l ' L l ' , 1 d' 9

. po itique. a p us importanté a ete a etente est-ouest • Cette détente a eu pour effet "de diminuer la perception de la menace parmi les pays ,de puissances moyennes, ,quoique~ces pays demeuraient dépendants des super-puis-sances pour leur" défense nationale. Il découle, de cette perception sur la

/ '

sécurité, une diminution d'intérêt parmi ces puissances moyennes pour les

/

58. Brown., Opus Cit., pp.l09 à 123 et pp.18S à 208.

,

6M• Kaplan, Opus"cit., pp.'36 à 43.

• 7G• Liska, States in Evolution, chap.3. 1 1

88 •.

Spi~gel,

Dominance and, Diversity, pp.93

à

129.

98 • Brown, Opus, Cit. pp.3l-32; M. KAplan, Opus Cit., pp.36 à ,43.

1

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politiques générales de -leur bloc et· donc un relâchement de l,eurs liens avec la super-puissance du ,même bloc. Elles préféreraient poursuivre leurs intérêts particuliers, par exemple avoir une certaine autonomie po-litiq",e ou une plus grande indépendance économique, et même, elles seraient

1

prêtes à rentrer en conflit avec leur super-puissance pour défendre leuyk ,

intérêts nationaux propres. )1

1

Il y a aussi une autre suggestion qui a été donnée pour expliquer le phénomène dei l'a dépolarisation: c'est l'importance grandissante parmi la population de ces différents pays pour obtenir des conditions de vie gui

.

correspondent à la société moderne d' aujourd 'hUi.,

/

..--Cette exigence économique

~'

d~ la popula\ion oriénta les gouvernements des pays de puissance moyenne,'

entre autres, à tenir compte, dans leurs décisions, des politiques~onorn'-l,i--~ ques et d'en f.aire_ une de leurs priori tés. Cet intérêt pour l'économie

avait pour conséquence' un désir, de développer le commerce pour mieux répon-dre aux besoins de leur population. Cette promotion du commerce avec les autres pays incluait aussi ceux qui étaient en dehors de leur bloc. Comme les 'priorités économiques de ces puissanc~s ne c,orrespondaient pas néces-sairement avec celles de la super-puissance de leur bloc, il en résulta des conflits sérieux lesquels contribuèrent à une plus grande dépolarih

. 10 sat10n •

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lOS. Brown, Opus. Cit.,

p~35.

1

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(10)

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Cadre pratique

'~

Cette étude sur 1 ,'hypothèse de l~ dépolarhation sera limitée au bloc occidental parce q.u 1 il est ~mpossible de couvrir dans une thèse de

mattrise l'ensemble des relations internationales. Concernant la dépolé!~, risation du bloc occid~ntal, c'est-à-dire 'le relâchement des liens entre

(

les pays de la Communauté Economique Européenne (C.E.E.) et les Etats-Unie (E'.U.), plusieurs analystes poHtiques affirma>ient qu' ep plus de la

1

détente es t-ouest et de l'importance de l'économie, i l ' Y av.ai t des

caracté-ris tiques proPres à ce bloc qui favorisaient cette dépolarisat~on. Une de c,es -caractéristiques, c'était l'accroissement de la force éCQ{lomfque de la

j

C.E.E-. 1 /

On peut constater cette force par l' augme!lt'ation rapide du taux de croissance économique de la Communauté dans les années l2.69...!

Une' autre caractéri~tique, c'était, la cohésion économique grandissan-te entgrandissan-te les membres ,de la

C.E~E.

sur les différents sujetsl l Cette

cohé-o

sion s'est manifestéè, entre autres, par 11 intégration douanière des Six pays du Marché Commun et par ~'établissement de relations économiques avec les pays en dehors du bloc atlantique dans le but de promouvoir leurs inté ..

.

12

, rêts propres Ce développement ~t cette cohésion économique ont permis

1)

aux pays (te la C.E .E. d'avoir une base suffisante pour agir d'une façon t:'ndépendan te des E. U.

I l ''l -

-La croissance et la cohésion

économiqu~

de

li~Çl.E.~.

seront analysées au

début du chapitre suivant. <;J

l2S • Brown, Opus. Cit.,

pp.~3

à

42.; A. Buchan, Power and Eguilibrium in the 1970's, pp.31 à 36.

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co~cent~era en particulier sur les relations entre la Franèe

parce que

~a

France est le pays kUi, par "rapport aux autres pays ~

1e plus f~vorisé une polit~que de dépolarisation. Ainsi, on connattre ossibilités et les limites d'un pays européen

autonomie au sein du blo~ atlant~que. En même sur les ppsitions des autres partenaires de la Fran-partIculier de l'Aflemagne de l'Ouest et de l'Angleterre, afin de

que.la France a ;eçu d'eux. De cette façon, on connal-dans quell~ limite ces pays ~taient prêts à suivre la France.

1

ce~

sur t'hypothèse' de la dépolarisation du bloc occiden-tal sera limitée aux questions économigues. Selon les ana1yste,s politiques, s'il devait y 'avoir un aspect où les divergences euro-américaine~,,,pourraient

.

• • Q

se man{fester le plus, ce serait vraisembl~blement sur les 9uestions écono- "-miques. Concernant cette éventualité, il faut dire en premier lieu que les

, ,

ques'tlons économiques étant moins sensibles que les questions politiques';et ,militaires, les E.U., comme super-puissance du bloc atlantique, se sentiront

f

,probablement moins menacés, si les Européens tentent, une action indépendan-

.

.

te dans- le domaine économique que B' ils tentent

1

une telle action dans les doiItdnes"politiques 'et milital,res. En deuxièffié lieu, les population~ des

\

.

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pays européens, étant plus directement. touchées p~r les questions économi-. ques, pourraient inclter et appuyer le~r gouvernement ~ entrep'rendre d~s

actions indépertdantes dans le domaine éco~omique. En conséquence, le désir d'une plus grande autonomie de la part 'der pays européens se manifestera

\ ,

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probablement plu~ dans le domaine économique que dans les ,domaines poli

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que et militaire. Cependant, une dépolarisation économique entre l'Europe

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et les E.U. n'impliquera pas tion

p01itiq~

et militaire.

nécessairement l'existence d'ure dépo1arisa-D'autre part, on peut affirmer que s'il n'y

\

1 a pas une;dépo1arisation en économie entre eux, il est probable qu'il en sera de même dans les autres questions.

"

cf 1

Enfin, cette étude sur l'hypothèse de la dépolarisation du bloc' occidental dans le domaine économique sera limitée en fonction d'une ré-gion géographique donnée, le Moyen-Orient'(M.O.)., Bien que cette réré-gion ,soit périphérique à l'Alliance' atlantique, elle n'en dembure pas moins

im-portant~ aussi bien pour l'Europe que pour les E.U. pour des considérations stratégiques et économiques. Ainsi sur le plan stratégique, le M.O. est situé dans,une région vitale sur l'échiquier mondial; on n'a qu'à penser au Canal de Suez et au Golfe Persique. 1 Sur le plan économique, l~ M.O. est une région importante pour les approvisionnements d'én~rgi~, les

inves-1

tissements, les pétra-dollars, etc.

Afin d'av~ir une vue d'ensemble'des questions éco,nomiques, on les

1

discutera dans trois domaines: l'énergie, le commerce et le monétaire. Pour l'énergie, ,on étudiera

nationale de l'Ene;gie

les efforts faits pour me~tre sur pied l'Agence

rnter-a

(A.I.E;) et la Conférence Mondiale sur l'Energie, mieux connue sous le nom de, Dialogue Nord-Sud. Pour le commerce, on étu-diera les e,forts qui ont été entr~pris pour établir des échanges économi-ques, techniques et autres , , entr~ , la C.E.E. et les payé de la Méditerranée par l'intermédia'ire du Dialogue Euro-arabe.

1

Pour le monétaire, on analy-sera le rôle du dollar et des pétra-dollars entre l'EJrope, les E.U. et les

1

(13)

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/ ' 7 Cadre théorique

Cette étude sur l'hypothèse de la dépolarisatio~ se fera en pre-mier li,u sous une forme descriptive. G'est ainsi que l'on essaiera de' déterminer dans les trois domaines économiques mentionnés (énergie,

com-1

merce, monétaire) si le degré de cohésion économique entre la C.E.E. ',et

~es E.U. a diminué ou s'il est resté le même ou a augmenté. Dans chacun de ces d?maines, on essaiera de répondre à trois séries de quest;ons:

.,-D'où proviennent les initiatires dont le but était de chercher à modi-les liens économiques transatlantiques: de l'Europe ou des E.U.?

\..

Quellel était la direction de chacune de ces initiatives: vers un renfor-cement de ces liens économiques ou vers une a~tonomie économique? Quel-le était l'étendue de ce renforcement ou de cette autonomie:.complèt~ ou partielle?

Advenant que les initiatives proviennent de l'Europe pour une plus gran-de autonomie économique: est-ce qu'il y a eu un ou plusieurs pays

impli-1

qués dans cette initiative? Est-ce 4ue' les autres pays européens l '.ont

~ppuyé(s) ou s'y sont opposés? Est-ce que les E.U. l'ont appuyées) ou

empêché (s )? /

Adven~nt que les E.U. iient été les liens économiques transatlantiques:

initiateurs d'un renforcement des est-ce que les pays européens ont appuyé ou se sont opposés à ce~te position américaine? Est-ce que leurs réactions étaient communes ou si chacun avait une position propre et jus-qu'à quel point?

(14)

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En deuxième lieu, on étudiera cette hypothèse politique sous une form1e explicative pour comprendre les raisons qui on~ motivé les Américains et les, El,lropéens dans leurs initiatives économiques. Pour trouver ces

,rai-sons~ on formulera deux séries de questions:

f

Du

côté des Européens, si leurs initiatives étaient de favoriser ou obte-onomie économique, on se demandera pour quélles raisons ils

positions: est-ce

à

cause des divergences économiques.ave~

Est-ce pour accroit~e une autonomie économique en soi? Est-ce pour acquérir une meilleure position politique à l'in~érieur ou ~ lJexté~

rieur du bloc atlantique? Si leurs initiatives étaient de s 'Iopposer , a toute autonomie économique ou de renforcer les liens économiques atlan-tiques: est-ce parce qu'il Y avait des convergences économiques avec les intérêts des E.U.? Est-ce parce qu'ils étaient trop faibles pour s'oppo-ser aux E.U., en raison de leurs incapacités individuelles ou coqectives," qu'ils ne pouvaien't entreprendre une action autonome? Est-ce parce

qu' ils étaient di vis~s sur les questions ébconom,iques qu'ils ne pouvaient mettre sur, pied une politique commune? Est-ce

une réact~ défavorable de la part des E.U.?

parce qu'ils

~at'-ce

parce

cr:.aignen t qu'ils agis-saient sour les press\ons des E.U. qui les menaçaient soit sur le plan économique, diplomatiquej militaire?,

1

~

côté., des Américains, si leurs initiatives étaient dei renforcer leurs liens écopomiques avec l'Europe, on se demandera pour quelles raisons ils ont pris cette position: est-ce pour~aintenir un certain sta~~ quo? Es t-ce pour dominer l'économie europée,nne? Est-ce pour prévenir toute

(15)

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tentative de relâchement des liens économiques de la part de l'Europe? 1 ) ,

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Si leurs ini,tiatives étaient de favoriser une Q{minution des liens

éco-.

nomiques avec l'Europe: est-ce pOUr s'accommoder avec les pays de la Communauté dans d'autres domaines ou à cause d'un affaiblissement de forces économiques? '

Enfin dans cette thèse, on analysera les conséquences q~i résul-tèrent des interactions économique's entre l'Europe et les E.U. Cette ana-lyse soulève plusieurs questions, à savpir:

Jusqu'à quel

poin~

les initiatives

éc~nomiJues

d'un ou plusieurs pays de la C.E.E. furent un revers ou ut'} ~uccès? Si elles étaient un·éch~c, est-ce qu'elles ont été abandonnées ou poursuivies par le' pays ou les pays initiateurs? Si elles étaient un succès partiel ou complet, à quel

.dI"

point divergeajentTou convergeaient-elles avec celles des E.U. ?

,,'

Jusqu'à quel point les initiatives éco~omiques des E.U. furent un revers Si elles étaient un ëchec, est-ce qu'elles ont été aban-données ou poursuivies d'une autre façon? Si elles étaient un succès d'

, ~.

partiel ou complet" à quel ppint divergeaient-elles ~u convergeaient-:-elles ,avec cconvergeaient-:-elles des pays d,e l'a C.E.E.? En d'autres termes, on veut

'-savoir si les conséquences des int~ractions économiques entre l'Europe et les E.U~ favprisaient un renforcement, un statu quo ou une diminution

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des liens eco~miques au sein du bloc occidental.

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On commencera cette étude avec une analyse sur le degré de conver-gences ou diverconver-gences entre l'Europe et les E.U. au début des années 1970.

Cette période servira en même temps d'introduction e~ de base de comparai-son pour, l'étude de leurs r~lations dans les années 1973-1978.

fi.

Si on a pris juillet 1978 comme date terminale de cette thèse, c'est pour deux raisons. La première, c',est qu10n a voulu que cette étude

sur les relations euro-américaines soit la plus rapprochée du moment où on a commencé cette thèse et que cette période n~avait pas ét~ jusqu'alors 1 'objet de récherches dans les revues spécialisées· en po l i tique ~trangère.

1

La deuxième, c'est que juillet 1978, qui correspond au Sommet économique

à

Bonn,contraste fortement dans' l'évolution des relations, euro-américpi-nes après la crise d'octqpre 1973.

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J CHAPITRE PREMIER

LES RELATIONS EURO-AMÈRICAINES DANS LE DOMAINE ECONOMIQUE 1970-1973

J

Avant d'étudier l'hypothèse d~ la dépolarisatiqn dans les re1a-tions économiques entre l'Europe et les ,Etats-Unis (E.U.), il serait

inté-. 4 ' , - "

ressant de comparer la structuration fondamentale des relations

eur~amé-i ' \. .

~ ricaines dans le ~omaine économiqu~ 'avec celle ( dans le domaine militaire~

\

Pour ce qui est des re1atio~s militaires euro-américaines, on

.

.

constate qu'il existe une seule organisation m~litaire qui est l'OTAN.

Cette organisation aune certaine autorité 9u~les pays membres et possède

'"\ ..

','

les mécanismes nécessaires pour appliquer les décisions militaires pr1ses. D'autre part, il n'y a pas une structure militaire distincte pour l'Europe, malgré les

~fforts

entrepris en ce

se~s

par les Européens, comme la forma-tion de l'Euro-groupe. Finalement, il existe un très grand déséquilibre dans le rapport des forces militaires en faveur des E.U. e" de plus, ce rapport demeure constant.

En conséquence, les liens militaires transatlantiques sont for~e-1

ment intégrés et l'Europe se trouve dans une situation de dépendance en-'

1

vers les E.U., rendant impoàsible de sa part une politique militaire indé.

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pendante des E.U.

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Dans le"domaine économique,' les rel9-tiona transatlantiques sont tout à fait piffér~ntes. D'abord, il n'y a pas d'organisation centrale pour coordonner les activitJs économiques entre, l'Europe et l~s E.U. Il existe plutôt des organisations diversifiées, ayant chacune un but

économi-III l,que spécifique. Aussi, l'

J~torité

de ces organisations sur leurs membres est limitée ou nominale.

Pour avoir une idée la nature de ces organisations économiques, on étudiera brièvement tro· a'entre elles: le Fonds Monétaire Internatio-nal (F.M.I.), le General Agreement on Tariffs and Trade (G.A.T.T.) et l'Or-ganisation de Coopération et de Développement Economique '(O.C.D.E.).e

Le F.M.I. a été créé, lors de la Conférence de Bretton Woods en juillet 1944, da~s le but de stabiliser les monnaies européennes à un taux relativement fi~e. Les E.U., qui détenaient les trois quarts du stock

mondia~ de l'or, assuraient la stabilité et l'ordre économique du monde libre. ,De plus, le dollar était devenu une monnaie internationale dans les échanges commerciaux et dans les transactions monétaires, au mê~e

titre que ,l'or. Les pays européens, ruinés par la guerre mondiale, accep-tèrent cette' do~i~ation du dollar.' Aillsi, le F.M.I. était une organi~a-tian supranationale laquelle exerçait une certaine autorité sur les pays participants dans un domaine spécifique, la'monnaie.

Le but du G.A.T.T. était de favoriser le commerce mondial par l'abai-ssement mutuel des tarifs douaniers entre les pays participants,

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13

Le G.A.T.T. était un forum de négoci~tions commercioales entre les pays in-dustrialisés,. ~t en particulier entre l'Europe et les E.U., plutôt qu'une organisation centrale en vue de coordonner le commerce entre ces pays.

\ <

Quant à l'O.C.n .. 'E., c", est une organisation qui a été fondée en •

1960 dans le but de favoriser la stabilité et la croissance économiques des membres par~icipaRts. Elle n'a aucun pouvoir réel, étant donné qu'el-le est paralysée par la règqu'el-le de l'unanimité 'des membres sur toute décision. En conséquence, cette organisation se limite à rédiger des rapp~rts sur la situation économique de ses membres, accompagnés de recommandat~ons sus

cep-, 1 · \

tibles de favoriser une meilleure coordination économique entre ces pays. '

.

'

Un autre élément qui caractérise les relations euro-américaines sur le plan économique, c'est qu~ l'Europe a une structure distincte des E.U., la C.E.E. ',' Au sein d~ cette structure, il y a une coopération et une intégration économiques très poussées, gr~e au Marché Commun. Avec

' (

l~ signature du Traité de Rome, les barrières tarifaires entre les pays membres de la C.E.E. furent lentement abolies s~r tous les produits dans

le but de structurer un bloc économique en Europe. A long terme, cette politique économique lavorisa une expansion rapide du commerce à l'inté-rieur de la Communauté. Oette politique d'intégration s'étendit à d'au-tres domaines économiques~ C'est ainsi que les cinq banques centrales ~ des six pays de la ~.E.E. (le Luxembourg n'avait pas de banque centrale)

Il

déèidèrent, en juin 1971, d'harmoniser le taux de change de leur monnaie

~espective en vue d'~tablir une monnaie européenne dans les années 1980.'

\ ~ J -1 1 1

(20)

f.

c"

\ '

L 'harmonisation des budgets nationaux- et des politiques fiscales firent

( '!')

l'objet

d'~ntentes

entre les Sixl Ces différentes décisions économi-ques accentuèr~nt la cohésion' entre les membres de la C.E.E.

E f · n ~n, une au re e ,men t 1'1

~

t ' qu~ caracter~se , . 1 es re l ' at~ons euro-ame-'

ricaines sur e p an . 1 1 ecànom~que, " . ' . , c est que 1 e rapport es orees ans e d f d 1 domaine économique

~t;it

beaucoup plus équilibré que

d~ns

le

dom~ine

mili-taire. Cet équilibre était dû à la croissance' éconpmique rapide de la C.E.E. Les statistiques montrent facilement cette croissance de l'Europe par rapport à celle des E.U. La prodûcÜon' intérieure brute de la C.E~E.

par rapport aux E.U., qui était dans une proportion de 1 à 3 en 1953~

nlé-'"

tait que 1 à 2 en 19732• Entre 1953 et 1973, le

~aux

d'investissements

~

moyen a été plus élevé dans la C.E.E. (22.970) qu'aux / E,U. (17%). 3 Pour

,

\ "

la même périod'e, l'augmentation du taux de croissance annuel de la C.E.E. 4

s'était établie à

4.7%

en moyenne contre

3.5%

pour les E.U.

Cette expansion économique de\ l'Europe, à l'intérieur de ses

_[ron-1

tières, s'était manifestée aussi

à

cette expansion en la comparant de leurs exportations

5

:

11 extfrieur

=

nouveru avec

On pourra mieux s~isir

(

celle des E.U. concernant

lAndrew Knight, "Overture for

Eur~pe'\'

Supplément spécial de The Economist, le

6

~anvier

1970,

p.2l.

2

Les Echos, le

26

juin

1974,

cité par Jacques Bordiot, l'Occident Démantelé, . p.152.

?Ibid. 4 Ibid•

5Statistical Yearbook:

1977,

Département

d~s

Affaires Economiques et Sociales des Nations-Unies. ,1 .

-

"

• 1 ~

i

i

1 , ,

,

I!, •

(21)

f

..

..

o 15 E.U. C.E.E. 1958 17, 755 34,190 (en millions de $) 1970 42,590 111,780 1973 70,223 210,030

Entre 1958 et 1973, on voit que 1~ rythme de croissance des exportations 1

des E.U. était de 400% alors que celui de l'Europe des Neuf était de 600io. 1

'"

'

Sur le plan quantitatif, l'Europe exportait deux fois plus que les E.U. en 1958 et trois fois pius en 1973. En genéra1, on remarque que Le volume ... des exportations européennes augmentait à un rythme be~ucou~ plus rapide, que celui des E.U •

,

On peut constater encore la montée de la croissance économique de

\ l , , - 6 \

la C.E.E. par rapport aux E.U. en comparant leurs reserves-monetaires

"

E.U. C.E.E. (en milliards de $)

JJ ~

-1959 21.5 15.7 1966 14.8 28.6 10970 14.4 34.0 1971 13.11 51.5

Entre 1959 et 1971, le rythme de croissance des réserves monétaires des

')

Américains diminuait de moitié alors que celui des Européens triplait. Sur le plan quantitatif, l'Europe possédait en réserve mon~taire les trois quarts"de ce que les E.U. avaient en 1959, alors qu'elle possédait trois

1 fois plus que les E.U. en 1971.

, \

6' Ces réserves comprenaient les D.T.S., l'or, les réserves détenues , ~uJ Fonds Monétaire International

CF.M.I.)

et les devises étrangères.' Statistical Yearbook 1951, 1969, 1971, Départèment des Affaires

Econo-J

miques et Sociales des Nations-Unies.

"

(22)

',e

(~

.'

16

La croissance économique \ae la C.E.E. èt le renforcement de sa croissance se reflétaient par un rôle plus ac;tif de la Communauté aux prises de décisions dans les trois organisations économiques.

'"

A~nsi, au sein du F.M.I., les Européens obt1nrent un droit de

veto sur toute décision majeure prise par cette organisation; alors qu'au-paravant, seuls les E.U. avaient ce droit. Avec la fbrmation du club des, 10, c'est-à-dire les dix 'pays les plus riches du F.M.I., les pays européens participèrent aux décisions monétaires sur le plan mondial. En d'autres o termes, cette participation accrue des Européens et la faiblesse économique des E. U., forçaient ces derniers

à

partager la. gestion de l'économie mon-diale avec les premiers.

En ce qui concerne le G.A.T.T., l~s Européens modifièrent les

rè-o /

gles qu~ régiss~ient cette organisation. Ils avaient obtenu la permission,

"

quoiqu'en opposition avec les clauses ,du G.A.T.T., de lever des taxes sur les produits étrangers, incluant les produits américains, dans le but de fa-ciliter l'intégration, économiqù~ de la C.E.E. Or, une fois cette intégra-tion achevée,~ ils renforcèrent ces taxes existanbes par un s.ystème, protéc-tionniste, sous la forme de tarifs préférentiels, lequel frappait particu-lièreplent

le~

,'Produi tliJIagrico1es des E.U. Ces

dernier~ con~re-attaquèrent

.

par la mise sur pi~d de leur propre système prote'?tionniste appelé Trade Expansion Act.

01

Ces attitudes prot:>"ëëtionnis,tes des deux côté's de l'Atlanti-que sonnaient .levglas des accords du G.A.T.T.

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( 17 1 '1 , Il

Pour "l'O.C.D.E., l'impuissance de former un centre de décisfons ~

fort était due

à

l'opposition de l'Europe qui ne voulait pas d'organisa-tion supranad'organisa-tionale dans le domaine commercial. De plus, les E.U. espé-raient faire de l'O.C.D.E. une organisation dynamique en ~e de favoriser l'intégration économique du bloc atlànt~que alors que l'Europe voulait en premier lieu favoriser l'intégration économi9ue de la C.E.E.

,

On constate donc que, m~lgré l'interdépendance économique~ résu1-tant de la crois~ance du commerce, des investissements et des compagnies multinationales, la coopération inter-gouvernementale sur le plan économi-que était plus grande au niveau européen~qu'au niveau transatlantique alors

\

que, sur le plan militaire, c'était l'opposé. En fait, les ~urop~ens étaient plus conscients de leur entité économique que militaire et ils

\

étaient portés à s'unir entre eux davantage dans le domaine économique. En conséquence, il existait une plus grande possibili~é pour les Européens d'entreprendre des actions indépendanLes des E.U. sur le ~lan économique que mil i taire.

1

Les réactions américaines devant ces changements économiques

Face à cet accroissement de la force économique et ~e la cohésion de la C."'E.,E., les E.U. furent obligés de réexaminer leurs politiques envers l'Europe. Même s'ils voulaient maintenir et renforcer les liens transat1an-tiques, ils manifestèrent, du moins en surface, une volonté de pa~tager

leur influence économique avec l'Europe \ à l'échelle ~ondiale.

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(24)

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L)â

~.U:,

avaient pris conscience de la force<économique de l'Eu-rope et de leur propre déclin bien avant les années 1970. ,On peut

cons-t~teI ce fait quand ~. Kenne'dy était président des E.U. ~ous son

admi-nistration,

le~

E.U.

avai~'nt

émis l'idée d'u,! partage de leurs responsabi-lités mondiale~ avec l'Europe. On parlait d'un partnership où les E.U. et

"

l'Europe seraient égaux. En 1963 ,le président Kennedy proposa un partner,-7 , ship avec l'Europe lors de son voyage en Allemagne. A cette occasion, le président' américain affirma:

,

qu' i l p1aç'ai t son espoir dans "une Europe unie et - forte - qui parle un même 1angagè et agit d'une

même vo1ol'lté - , en une puissance mondiale qui est en mesure d'aborder les problèmes mpndiaux coÎmne un partenaire pleinement valable' e!'t égal en droi t •••

dans le cadre d'un partl1ership atlantique :. cormne ' ensembre de parties indépendantes' qui participent.

à l'égalité, aux fardeaux et aux décisions et qui sqnt unies 'à la fois par l~s tâches de la déferse _ ' et par les oeuvres de paix •

Mais si l'on tente de comprendre la signification 'de ce discours, i l s'en\,

1#

"

degage une tout autre image. M. Lece'rf l'a très bien démontré.

,.1'\

comment i l expliq,;~ 1;a réalité du partnership américain: ,r

"Da~s l' e,spri t du prés iden t Kenne.dy, l' Eur,ope unie

et,"forte étai t celle du Marché Corrunun élargi à la Grande-Bretagne et aux puissances européennes de, l'OTAN. A cette Grande Europe, i l offrait de\

sup-o primer totalement et réciproque~ent, au bénéfice de

l'univers, les droits de 'douape sur tous les pr;o-dui ts où 80% des échanges mondiaux se r,'éal isaient entre les Etats-Unis et la Grande Europ~ •• ~ Les au-tres ser~i~nt abaissés.de la moitié"9 • "

7Le 25 juin 1963 à Francfort.

Voici

BJean Lecerf, ;Histoire de l'Unité Européenne, po,34?,.. cité par

Ja<:q~e8

Bordiot, Opus. Cit., p.3l7. 1

9 '

(25)

1 ! .~ ,< . ,1 :~ l,'

1

~

'\ ·19

En d'autreS termes, ce partnership voulait dire ~ue 1',Europe devait élimi-ner tous les obstacles qui poùrraient empêcher l'entrée des produits amé-ricains sur les marchés européeTls.

\ c,

Mais en 1970, la situation avait beaucoup changé. Le

p~voir

écp-nomique des E.U. ~ans le monde, déclinait lente,nt alors que celui des pays de la C.E.E. etait dans ;n sens

J~eJ).dant.

En fait, tes E .. U. se trouvaient dans une situation où ils ne pouvaient plus "assurer à la fois le finance-ment. d'investissements importants

à

l'étranger, celui du maintien d'une im-portante présence militaire .

à

l'extérieur ou un accès libéral au marché

~

américain, sans parler de L' effort requ~s pout la ,recherche spatiale ou le fI ' . t ' ,,10

con 1t V1e nam1en •

Devant cette nouvelle réalité économique dans le mond~, le

prési-'.

1 0 •

dent Nixon proposa une fàrmule renouvelee du partnership. I l en' paria

, '

pour la premiè,re tois dans s,on, message St\r les aff aires extérieure s, le .J

1 1 "

18 février 1970. Ce meesage àvait été préparé par M .. Kissinger. Au lieu d'avoir des relations de dominant

à

dominé, le président américain propos~

à

l'Europe des rela'uons

d'a~sociés

sous la forme d'un "genuine

partner-ship": Î

"A

more balanced association and a more genuine partnership are in America's interes't. As this 1

process advances, the balance of burdens and res-pon.sibilities must be gradually adjùsted to reflect the economic and political realities of European progresse Our allies will deserve a voiee in the alliance and its decisions commensurate with thei'r growing and 'power contribution"ll • 1

'\

10 .

Roger Bernos, "Les rapports Etats-Unis /Europe: un conflit pour la croi8-'sance", Politique Etrang~re 1973, no 2, p.2l4. ~

llThe New York TimU,. le 19 février 1970.

1

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1

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(26)

c

20

Encore une fois, cet'te nouveile formule n'était que de,s mots

com-a

me les E.U. allaient le démontrer. 1e 15 août 1971, le président N:\,xon 3écida unilatéralement, donc Sans consultation préalable auprès des Euro-péens, 'de "suspendre la convertibilité en or du dollar et de créer }lne taxe de 10';1. sur les impor~_ations <incluant celles de' l'Europe). Or en dé-vaLuant le dollar, les monnaies europée'nnes fortes, en particulier le Mark allemand et le Fr., suisse, étaient automatiquement réévaluées par rapport au dollar américain. En fait, cette dévaluatio~ du dollar avait été

pro-lo ,

voquée artificiellem~nt par les E.U, en injectant plusieurs milliards de ",,-do llars sur les bourses d'Europe pour fo~cer les pays européens à réévar luer leur monnaie nationale au bénéfice du dollar.' En réévaluant les mon-naies européennes, les E.U. av-ai"ene des buts précis vis-à-vis de l'Europe •. A court terme, les E.U. pouvaient vendre leurs produits moins cher que Iceux des Européens sur les marchés mondiaux. A long terme, les E.U.

vou-laient affaiblir toute l'économie des pays d'Europe et accaparer leurs in-dustries afin de dominer l'Europe sur le plan économique12 Malg'ré les p:t;0positions rassurantes de M. Nixon au sujet du "genuine partnership", les E. U. étaient totalement opposés à l'indépendance icOnomique de l'Europe.

Avec une telle position de la part des E.U., il ne pouvait qu'en résulter des'conflits avec une Europe qui voulait s'affirmer dans le. monde

..

économique comme puissance commerciale. En septemb~e 1971, un mois après la dévaluation du dollar, les Européens s"unirent pour la première fois,

l2Cette dévaluation du dollar et les buts économiques visés par les E.U. dans cetté- décisiol! seront approfondis au' chapitr~ V.

J ~ ~ ,,\ ;1

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(27)

1

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21

13

contre les E.U., lors d'une réunion du F.M.I. • De plus avec l'adhésion de trois nouveaux pays à la C.E.E. 1. la Communauté augmentait son volume

connnercial et, avec ses politiques 'préférentielles, elle étendait son in-fluence économique à de 'nouveaux pays du Tiers Monde;.- 1 A la tangue, cette expansion ne pouvait se faire qu'aux dépens des E.U.14 . ' Î

Les Rèlations euro-américaines en Méditerranée

L'expansion de la puissance économique de l'Europe dans le monde avait eu un impact important en

Médit~rranée.J E~

,effet, le

déve10ppemen~

du corrunerce de la C.E.E., t.ant à l'intérieur qu'à l'~xtérieur de ses

fron-!

tières, et la croissance tapide de son,économie, avaient favorisé le

13"At the International Monetary Fund meeting in

Septembe~

'0.971), the U.S. for the first time faced a uni ted front of West European countries arrayed against it". Robert BalI, "The common market is still good new", ~

Atlantic communHy ~arter1y,l Spring 1973, p.28.

\ ,;. .1

\

14

"For- years (more) America's lobbies have attacked the mixture of farming protection and industrial tariff-free trade which Europe has designed for itseH. In addition, privileged access ta bath of thesè is available to a number of America's faster growing small markets in Africa and the Medi-terranean and witl soon be extended to the British Commonwealth. The countries with which the enlarged common market will probably have a preferential trad"e links, of one sort or another ••• ". Ibid p.44.

"Considering that the Six import 29.6 percent ,of total world imports and that this share will ri se ta 41.2 percent when the Cornrnùnity is enlarged to ten members, compar~d ta only 14.6 percent for U.S'. imports i t should not be surprising that the power and magnetism of the growing Common Market plays a significant raIe not only in the Mediterranean, but on a, wor1d-wide scale. For this reason, many Commonwealth countries in Africa have given seriouB consideration to sorne kind of tie with -the Common

Market". . '

Werner Fe1d, "Enlargement of the European Canununity i and Atlantic re"ations", The Atlantic Community Quarterly, Summer 1972, p.2l9.

"There can be no doubt that the mere extension of the Communi ty of Six ta a Commllnity bf Ten will unfavor~bly affect American export business. It has .heen suggested th'at this enl~rgement would reduce the American balance of trade by $1 billion". Ibid., p.22!.

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22

développement et la modernisation de ses industries et avaient par

consé-,

"'\ '" ,

quent augmenté ionsHlérablement ses be~oins pétroliers. Mais comme l'Eu-rope ne pouvait y pourvoir entiè~ement par elle-même, elle devait importer 1

son pétrole de l'extérieur. Ainsi ~n 1972, la Belgique importait 83.9% de , \ son pétrole, l'Allemagne de l'Ouest 53%, la France 75.7%, l'Italie 81.8/.

et la Grande-Bretagne 50.9%15 • La majeure partie

~e

son pétrole prove- _ nait des pays arabes de,la Méditerranée èt du M.O. En, 1973, l'Euro-pe importait pour 61,% de son pétrole~ dont les deux tiers provenaient du

. 16

M.D. • Cette très grande' dépendance envers, les pays, prodyc teurs d,e pé-trole, en particulier envers les producteurs arabes, rendait l'Europe très

vulnérable.

J

A cette augmentation des importations en pétrole, l'Europe faisait,

face a une augmenta ' t ' ~on. rapl e 'd d u prlX ' d u petro e ' 1 17 •

1

Cette dernière aug-mentation' avait eu pour conséque~ce cl' endetter plusieurs pays européens en-vers les pays producteurs. Devant ce déséquilibre de leur balance commerciale et des paiements, ·on' peut comprendre que tous les pays de la C.E .E. ét?iient '. favorables au développement des échanges commerciaux avec les pays,de la;'

Méditerranée,. et en particulier avec les pays producteurs de

p~tro~.

Ils

/.

/::-:"-espéraient, par la vente de leurs produits indu'striels, dpninuer leur défi-cit cormttercial.

15Bulletin d'Energie de l'OSCE, 1979.

l6R• Lieber, Oil and the Middle East War, p.9.

/

l7Le prix du pé'tro{e:

,

J.envier 1971 -, ,/ $1.80 Petroleum Economist.3fovrier 1975. _i ( Juin 1972 -S,2.47

(29)

,

f

"

23

Or, la croissance des échange!1 commerciaux dans les pays du bas-sin de la Médi terranée avait entratné des problèmes sérieux. Une réforme importante s'imposait dans cette région.

accords commerciaux a';;'aient été signés entre

1\

IC.E.E. et les Méditerranée. Ces accords étaient très diversifiés par-ce qu'ils avaie été signés en 'fonction des besoins 'du moment et des struc-,

Q

tures économiques de chacun de "ces pays. Avec l'expansion rapide du

commer-

"-ce entre le sud et le nord de la Médi'terranée~ un besoin pressant se faisait sentir pour une restructuration de ces échanges commerciaux. Cette restruc-turation s'imposait aussi à cause de l'

e~trée

de

l'~

Grande-Bretagne, de l'

Ir-...

lande et dù Danemark dans la C.E.E. • Antérieurement à leur entrée dans le

>

,Marché Commun, ces trois pays avaient sigtœ des accords commerciaux avec les pays riverains de la Méditerranée lesquels leur donnaient des privilèges économiques qui ne correspondaient pas aux normes de la C.E.E. ou qui

dé-i

savantageaient certains produits de la C.E.E. sur les marchés de la commu- • nauté.

En septembre 1972, le président de la Commissfbn Européenne, M. Mansholt, publia un rapport dans 1~que1 il élaborait une nouvelle politique économique entre le nord et le sud des pays de la Méditerranée "aans le

ca-r

dre d'une approche globale pour tous les pays désireux de mieux assur~r le développement de leurs relations avec la Communauté des régimes répondant , 1 a eurs b ' eso~ns spec~ ~ques , . f ' ,,18 Sur le plan concret, il proposa,it une

i8

René Foch, "La Communauté et la MédHerranée", Politique Etrangère. 1976, no 2, p.107. Voir aussi, Jean Sitos; "L'Europe communautairé et la Médi- 1

terranée: les achemiriements tortueux d'un' grand dessein", Etudes Interna-tionales, janvier 1978, p.206

à

210.'

(30)

1

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,

\

24

restructur~tio~

des accords commerciaux pour favoriser les échanges

écono-,

.

\

'

miques19 Cette s,tructuration consistait en une libéralisation des tarifs d l . ouanlers sur ,es pro Ults manu actiurlers 1 d . ' f . 20 • l1 voulait faire de meme

A"

pour les

produi~

agricoles, mais à,cause de la résistance de'liltalie et de la France,

ra

'libéralisation de ces produits étaient ;'etardée2l

~

Cette restructuration devait "également co.~porter une coopération contractuelle comportant des ~esures coh~rentes dans le domaine de la circulation des ca-pitaux, de l'aide financière et technique, de la technologie, de l'emploi

1 22

et de la protection de l'environnefIlent" • De plus, i l voulait établir' un système de réciptocité et 'de coopération ent{e ces pays. Avec cet ensemble,

~ 1

M. Mansholt jetait les bases d'un bloc

économ~~ue

méditerranéen qui fut

appe-l'

1

lé le Grand Dessein (G. D.) officieusement.

"

19"La Cormnission a été en effet particulièrement senstble aux difficultés ré-sultant de la disparité des régimes élaborés de manière pragmatique en ma-tière d'échanges, au souci ,de contribuer à améli,orer l'organisation des marchés et des productions,~ ainsi qu'à l'insuffisance des instruments com-merciaux et tarifaires pour assurer une contribution efficace à un dévelop-pement économique h~rmonieux de l'ensemble du Bassin méditerranéen".

\\Commission of the European, Communities : Rapport Général sur l'activité des.Communautés 1972-1973, p.273.

20"Ges

~ecommandatio1s

(de la

~onnnission)

tendent en premier lieu à l'élimi-nation progressive des obstacles aux échanges tout en tenant compte du de-gré de développement et de-la capacité concurrentielle des industries des pays en cause". Ibid., p.273.

2l"The problems posed by enlargement of the Connnuni ty, principally in the agricultural ~ector, would require an overall appraisal of possible con-cessions and harmonization of the machinery necessary ta protect Communi-ty producers against possible market disturbances". Council of the European CommunHies - Review of the Council' s work 1972-1974, p.152. 22R• Foch, Opus. cit.', p.108.

,

'1 " .

(31)

\

25

Quant à la position des Neuf au aujet du G.!)., ,il se dégageait un genre de consensus entre eux sur le principe du G.D., mais i l existait un désaccord sur l'application du G.D. Chaque pays avait une perception perso:nelle du G.D. ,elon s" intérê\S économiques en Méditerranée.

Ainai la ,France était loin d'être en accord avec la position du plan Mansholt en ce qui concerne la Libéralisation cormnerciale des produits agricoles. Sur ce point l'Italie partageait cette po~ition française. Une partie importante de la vie économique de la France était liée à l' agricul-ture; or, advenant une diminution des tarifs douaniers sur lel> produits il

agricoles en provenance du sud de la Méditerranée, lea producteurs français' 1

et italiens auraient été en danger de disparaître parce que ces produits

coû~aient moins cher sur 1 es marc es europeens que es pro Ul ts ' rançals h ' " 1 'd' f .\

, a cause e d l b ' eur as prIX 23 La France et l'

I~alie

étaient ouvertement opposés

à

une libéralisation excessive dans ce domaine.

L'Allemagne, la Hollande et la Gran,de-Bretagne étaient ,favorables

à la libéra1is,ation des tarifs douaniers sur les produits agrico!es.

L'Al-'-"

lemagne ne vpulai t pas que les pays arabes s'opposent 'à l'entrée de ses produits manufacturés en signe de représàilles devant le refus des E\;lfopéens

à

la libre entrée de leurs produits agricoles dans le Marché Commun. Comme

23 L e b as prlx e ces pro Ults etaIt . d d ' " du'" a 1 a maIn . d' oeuvre a on ante et a' b d ' Ibon marché. , '- , ! ... ,., ~ ~ " ~\'

'1-i

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(32)

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26

la base de l'économie de l'Allemagne étai t la production industrielle, 'la

l '

vente des p:r;:oduits manufactur~s dans les 'pays riverains de la Méditerranée

" ' t i 1 ' - . ' d ' I l 24

uevenal çruc a e pour son expanSl.on ln ustrle e \

\

La Grande-Bretagne avait une position pragmatique: la C.E.E. pe-vait traiter chà:que pays différemment, c:'ls par cas. En fait

Grand,e-Bretagne n'était pas tellement intéressée à la Méditetranée25 • Elle

1

-voyait le G. D. de la ~.E.E. comme éta~t trop rég\iona1iste. Elle optait pour une politique économique mondiale où elle espérait intégrer certai<t\B

~

.

\

\ éléments 'économiques de son ancien 'empire, le Commonwealth, dans la C.E.E.

1 . . . " , , , , , •

,1~

,

Elle favorisait plutot un systeme preferentiel general accorde par Les pays

'r

riches aux p,ays pauvres pour leurs produits, manufacturés et semi-manufac-turés.

En 1973, il; était difflicile de d6nner

( J '

un jugement sur le G.D. par':' ce que la nouvelle structure

c'~erciale

de ce bloc n'était pas encore cqm-1 l'

• p etement mise en place. D'autant plus que le Conseil des Ministres de la

C~mmunauté 'avait

à

peine déterminé les politiques de négociations avec les pays de la Méditerranée dans le cadre dû .G.D. ,

"

24'''.Cette poli tique méditerranéenne

C •• )

est jugée

<. .. )

trop' rég).onaliste par cer~ains états-membres - surtot\.f par la Grande-Bretagne qui 6ubordo~ne

son accord à l'adoption d'une politique globale €lU développement".

Françoi~e LaSerre, "L'Europe et le conflit 'isrâ-~lo"arabe", ,Revue Française

de Science PoliFigue, Août 1974, p.803.

25H• Elsenhans, "La R.F.A,• et une !lOuv"elltf politique européenne en Méditer-ranée", Revue d'Intégration Européennt:!. Janvier 1978, pp.206

à

210.

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27

L'expansion économique de la C.E.E. impliquait par le fait même

une présence politique en Méditerranée, et tout particulièrement au M.O. Les pays de la Communauté tentèrent timid,ement de manifester cette présence

1

lorsque leurs ministres des A~faires e'xtérieures avaient, pour la pr'emière fois, pris une position commune sur le M.O., lors de leur réunion du 13 mai 1971. A l'issue de ~ette r,éunion, ils demandèrent, entre autres, le

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respect des droits des Palestiniens et le retrait des troupes

israélien-\

nes aux frontières de juin 1967. Mais cette position européenne [t'a jamais

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eu de conséquence Isur l'évolution politique au M.O.

En fait les Européens n'ont jamais eu une politique commune con-cernant la Méditerranée, et en par,ticulfer le M.O. D'ai lIeurs, le cornmuni-qué des m~nistres des Affaires extérieures de la C.E.E. au sujet des

Pales-[

tiniens n'était qu'une décLaration de principe sans portée réelle sur la

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diplomatie européenne; en ce sens qu'aucun pays de la C.E.E. n'était lié à

1

cette déclaration.

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ne faut donc pas être surpris de l'absence des Neuf, 26

comme entité politique, dans les débats touchant le M.O. • Ce manque (',

26"The great weakness of aIl arguments which seek to relate the Corrnnunity's

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~conomic policy to its alleged political interest is that tl;te latter have never been cleary defined nor are member-states agreed on wHat they are. Sorne indivi,dual membel'-states have clear ideas of the kind of poli tical role which the Cornmunity should play in the Medi terranean arena" but this must not be confuse'd with the existence of a common political purpose.

Indeed, it is precisely this lack of a cornrnon political purpose, reflecting the .continuing, inability of the Nine to reconcile their divergent interests andy yèrspectives, which explains why the so-called global policy, towards the"'11e diterranean ls so politically neutral."\ Avi Shlaim , "The Cornmunity and the Mediterranean Basin". ,p. 114, article paru dans le volume édité par Kenneth J. lwichett Europe and the World: the External Relations of the Common 'Market. Europa Publications, London, 1976.

1

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28

d'unité e~ de consensus politique était dû aux différentes options

particu-•

lières de chaque pays de la C.E.E.

La, France avai t une politique claire au sujet de la Méditerranée. Pour e~le, il,fallait que l'Europe s'implique en tant qu'entité politique

M 'd· , (1 d'f d . , A 27 N Il

en e 1-terranee pour a e anse e ses lnterets propres • ature ement

de~e

cetté position, la

~rance'

voulait favor\ser une polit,ique pro-eû,ro-péenne, à la franÇaise. Les t t r e s pays européens n'étaient pas d'accord avec cette position franÇaise. Ils étaient plutôt en faveur d'une politique ' pro-atlantique derrière les E. U. qui étaient les leaders.

L'Allemagne était impuissante à jou~r un rôle politique qui iI;ait ~

à l'encontre des E.U. au M.O. parce qu'elle avait contracté une dette mo-raIe envers Isra~l et parce qu'elle était complètement dépendante des

Arné-/'

ricainp pour sa défense. De plus, ce pays a -t.oujours été un alUé fiqèle aux politiques atlantiques des E.U. En ce qui concerne la Grande-Bretagne, elle était unie aux E.U. par des attaches politico-économiques spéciales

Î

27"Je crois pour ma part, que l'Afrique et la Méditerranée doivent garder une place privilégiée, pour des raisons historiques et géographiques et parce que l'effort y est mieux

à

notre portée ••• " Extraits de la confé-rence de M. 'Pompidou, le 18 octobre 1973. (cité par Paul Balta,. La Poli-'tique arabe de la France, p.60.

"Il suffit de relgarder une carte et de voir l'Europe, et la Méditerranée où elle est située, pour se rendre~te qu'il y a un moyen d'attaquer l'Europe par le sud, c'est-à-dire par la Méditerranée. Et que par consé-quent, i l est normal que le problème de la défense de 1 '~ur.ope se pose . dans cette région comme' ailleurs. En second lieu, il suffit également de regarder une carte pour voir que la France est directement intéressée

à tout ce qui se passe en Méditerranée." 'Discours de M. Pompidou ievant le National Press Club

à

Washington, le 24 février 1970. Ibid., p.60.

(35)

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29

qui la liaient aux politiques américaines. Connue ·la ,\Grande-Bretagne n' avai t

plus une influencé importante en Méditerranée depûis la Crise de Suez en 1956, elle avait abandonné aux E.U. son rôle de gendarme dans cette régio~.

Comme les E.U. étaient hostiles

à

l'expansion de la puissance

com-1

merciale de la C.E.E., la restructuration des relations commerciales entre-prise avec les pays de la Méditerranée par" la Commission européenne ne pou-vait que renforcer ce climat de tension entre les deux continents . 28 Sur

\ " 1

le plan économique, les E.U. cràignaient que cette restructuration soit une· occasion nouvelle pour la C.E.E. ses politiques p~éférentielles

Or, ces" politiques étaient en avec les pays du Bassin de la

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violation avec les accords,'du .A.T.T. et désavantageaient les produits amé-ricains. En e~fet, les E.U. craignaient que le système de la Poli,tique Com-" mune d'Agriculture (P.C.A.),' qui discriminait déjà les produits agricoles

des Américains sur les marchés européens, s'étende aux mar,chés des pays de la Méditerranée qui allaient faire

p~tie

çu bloc méditerranéen29 . 1 Sur le

plan politique, les E.U. voyaient mal cette implication eur?péenne au M.O.

28"Cle) réseau complexe de relations

économiqu~s

et financières entre l"Eu-rope occidentale et les pays du bassin de la Méditerranée ne manqurtd'in-quiéter les grands concurrents de l'Europe: les Etats-Unis et le Japon. Les Etats-Unis, 'en particùlier, ont toujours fait face avec un mélange de réserve et d'hostilité aux effo~ts de l'Europe occidentale de formuler une politique d'ensemble

à

l'égard de la MéditEfrranée". Jean Sitos,· "l'Europe Communautaire et l'a Méditerranée", Etudes Internationales, Mars 1978, p.S9. 29 "La menace que les exportatiot;\s d'agrumes médi terr anéens sur les

marc~s

de la C.E.E. font peser sur la production californienne: le lobby des agrumes est, on le sait, très puissant aux E.U." Mario LeVi, "La CEE et les pays de la Méditerranée", Politique Etrangère, 1972, no 6, p.807.

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