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Suivi scientifique de l’efficacité des nouvelles échelles à poissons sur la Berwinne aux barrages de Berneau et Mortroux. Bilan global des études et perspectives.

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Ministère de la Région Wallonne

Direction Générale des Ressources Naturelles et de l’Environnement (DGRNE) Division de l’Eau-Direction des Cours d’Eau Non Navigables (DCENN)

CONVENTION D’ETUDES AVEC L’UNIVERSITE DE LIEGE

Rapport final de synthèse pour la période 2005-2007 sur le thème :

Définition de bases biologiques et éco-hydrauliques pour la libre

circulation des poissons dans les cours d'eau non navigables

de Wallonie.

Volume 2

Suivi scientifique de l’efficacité des nouvelles échelles à

poissons sur la Berwinne aux barrages de Berneau et Mortroux.

Bilan global des études et perspectives.

par

Michaël OVIDIO (ULG) et Jean-Claude PHILIPPART (FNRS-ULG) Avec la collaboration technique de

Yvan NEUS, Gilles RIMBAUD (ULG) & André FRANCOIS (SP-DNF)

Unité de Biologie du Comportement de l’Université de Liège Département des Sciences et Gestion de l’Environnement Laboratoire de Démographie des Poissons et d’Hydroécologie (LDPH)

10 chemin de la Justice, 4500 Tihange e-mail : M.Ovidio@ulg.ac.be

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TABLE DES MATIERES

1. INTRODUCTION 2

2. PRESENTATION GENERALE DE LA BERWINNE 10

2.1. Géomorphologie et lithologie-géologie 10

2.2. Zonation piscicole théorique 11

2.3. Régime des débits 12

2.4. Régime de températures 12

2.5. Caractéristiques physico-chimiques de l’eau 14

2.6. Fragmentation du cours par des barrières physiques 17

2.7. Qualité biologique de l’eau 25

2.8. Faune des Poissons 26

2.9. Evolution de la qualité hydroécologique du milieu 28

2.10. Eléments relatifs à la gestion 28

3. METHODES D’ETUDE 30

3.2. Description détaillée des échelles à poissons 30

3.3. Techniques et efforts de piégeage 32

3.4. Méthodes de traitement des poissons sur le terrain 34

3.5. Conditions environnementales 37

4. CAPTURES DANS L’ECHELLE DE BERNEAU EN 2002-2006 41

4.1. Comparaison des captures annuelles 41

4.2. Captures totales en 2002-2006 44

4.3. Tailles des poissons capturés 48

4.4. Répartition saisonnière des captures 52

4.5. Comparaison au peuplement dans la rivière en aval 54 4.6. Recapture dans le piège de poissons marqués antérieurement en aval 55 4.7. Poursuite de la migration de remontée des poissons interceptés dans le piège 59

5. CAPTURES DANS L’ECHELLE DE MORTROUX EN 2004-2006 61

5.1. Comparaison des captures annuelles 61

5.2. Captures totales en 2002-2006 62

5.3. Tailles des poissons capturés 64

5.4. Répartition saisonnière des captures 64

5.5. Comparaison au peuplement dans la rivière en aval 66 5.6. Recapture dans le piège de poissons marqués antérieurement en aval 66 5.7. Poursuite de la migration de remontée des poissons interceptés dans le piège 66 5.8. Utilisation de l’échelle de Mortroux sur le Ruisseau d’Asse 66

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6. DISCUSSION DES RESULTATS 68

6.1. Fonctionnement de l’échelle de Berneau 68

6.2. Fonctionnement de l’échelle de Mortroux 69

6.3. Remontée des poissons au-delà du barrage de Mortroux 71 6.4. Remontée des poissons dans les affluents de la Berwinne 72 6.5. Remontée des poissons de la Meuse vers la Berwinne wallonne 75

7. CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES 86

7.1. Bénéfices des échelles à poissons pour la Berwinne 86 7.2. Améliorations techniques à apporter aux passes migratoires construites 87

7.3. Sous-estimation des remontées des anguilles 87

7.4. Nouveaux aménagements à programmer 88

7.5. Amélioration de la qualité physico-chimique de l’eau 90

7.6. Nouvelles options de gestion piscicole 90

7.7. Nécessité d’une gestion intégrée inter-régionale et internationnale 92

8. REMERCIEMENTS 93

9. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES CITEES 94

10. ANNEXES 97

Citation recommandée du rapport :

OVIDIO, M. & J.C. PHILIPPART (avec la collaboration technique de Y. NEUS, G. RIMBAUD et A. FRANCOIS), 2007 b. Suivi scientifique de l’efficacité des nouvelles échelles à poissons sur la Berwinne aux barrages de Berneau et de Mortroux. Bilan global des études et perspectives. Rapport final au Ministère de la Région Wallonne, DGRNE-Division de l’Eau, Direction des Cours d’eau non navigables. Université de Liège, Laboratoire de Démographie des Poissons et d’Hydroécologie, 159 pages (avril 2007)

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I. INTRODUCTION GENERALE

La Berwinne est identifiée par les acteurs de la convention comme un cours d’eau où le rétablissement de la libre circulation des poissons est hyper-prioritaire en application de la Décision Benelux d’avril 1996 (Annexe 1). En effet, sa position stratégique juste en aval du barrage de Lixhe à la frontière belgo hollandaise (fig. 1). lui confère le statut de premier cours d’eau wallon potentiellement utilisable par le saumon atlantique en migration de reproduction, comme c’était le cas il y a un siècle (Annexe 2). De plus, grâce à la récente mise en service de stations d’épuration sur le Bel, la Berwinne, encore très polluée il y a une dizaine années, présente aujourd’hui de bonnes potentialités d’amélioration piscicole (voir dossier par Philippart, 2003 ; Annexe 3).

Les recherches réalisées par biotélémétrie dans le cadre de la présente convention (cf. rapports annuels 2000, 2001 et 2002 ; voir Ovidio et Philippart, 2002) ont démontré que les barrages de Berneau et de Mortroux étaient des obstacles majeurs pratiquement infranchissables par toutes les espèces de poissons présentes dans le cours d’eau.

Un programme de construction de dispositifs de franchissement a donc été organisé. Une première échelle à poissons conçue par la Division de l'Eau (district de Liège) de la Direction des Cours d'Eau Non Navigables (D.C.E.N.N., Ministère de la Région Wallonne) a été aménagée sur le site du barrage de Berneau et mise en service le 1er

juillet 2002. C’est la première échelle à poissons officiellement réalisée dans le cadre du programme de rétablissement de la libre circulation des poissons dans les cours d’eau non navigables de Wallonie conformément à la Décision Benelux. Il s’agit d’une échelle composée de 4 bassins et installée en rive droite de la rivière (Photo 1, A,B). Elle est équipée d’un système de capture situé dans le bassin amont, qui permet le suivi scientifique des poissons qui pénètrent dans l’échelle pour remonter le cours d’eau.

En 2004, c’est à Mortroux (6,1 km en amont de Berneau) qu’une deuxième passe à poissons a été installée. Il s’agit d’une échelle composée de 7 bassins et installée en rive droite de la rivière (Photo 1, C). Elle est également équipée d’un

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système de capture situé dans le bassin amont et, à l’avenir, cette échelle pourrait être équipée d’un dispositif de franchissement spécifique aux anguilles.

Photo 1: Vue des échelles de Berneau (A, B), Mortroux (C) et du ruisseau d’Asse (D).

Enfin, la construction de l’échelle de Mortroux sur le cours principal de la Berwinne a été combinée à l’aménagement d’une passe à poissons sur le ruisseau d’Asse (photo 1,D), à sa confluence avec la Berwinne située à quelques dizaines de mètres du barrage de Mortroux. Cet aménagement n’a pas été équipé d’un piège de contrôle, mais pour mieux comprendre les flux de poissons entre la Berwinne et ses affluents, nous y avons expérimenté en 2005-2006 l’installation d’une nasse de capture provisoire, en collaboration avec A. François, agent du Service de la Pêche.

(6)

Le contrôle du fonctionnement des échelles à poissons de Berneau, de Mortroux et du ruisseau d’Asse constituait une action prioritaire de la convention de recherche. Les contrôles avaient pour principaux objectifs d’estimer l’efficacité du dispositif de franchissement, de quantifier les flux de poissons en migration de remontée dans la basse et la moyenne Berwinne et d’évaluer l’ impact positif de ces dispositifs de franchissement sur la biodiversité piscicole du cours d’eau.

Ce chapitre constitue une analyse générale des captures effectuées à Berneau depuis le début des contrôles : fin de l’année 2002 et années complètes 2003, 2004, 2005 et 2006 pour Berneau et fin 2004 et années complètes 2005 et 2006 pour Mortroux.

Cette analyse de synthèse fait intervenir des résultats acquis dans le cadre de plusieurs autres projets menés dans la Berwinne par l’Université de Liège depuis les années 1980 : programme FNRS de J.C. Philippart (Philippart, 2000, 2003, 2005), études pour le Fonds piscicole - Commission de Liège (Philippart , 2003), programme SP-DNF-MRW Meuse Saumon 2000 et programme FISHGUARD SSTC (De Boeck et al., 2006).

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Photos 2 B: Vues actuelles de la Berwinne à Mouland à hauteur du passage sous l'autoroute E25 (dessus) et près de l’embouchure à Mouland-Lixhe (dessous).

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Figure 2: Carte du réseau hydrographique de la Berwinne indiquant les principaux affluents et les barrages sur le cours principal.

Figure 3: Profil en long de la Berwinne avec indication de la position des principaux affluents, des barrages et des zones piscicoles selon Huet.

(11)

2. PRESENTATION GENERALE DE LA BERWINNE

2.1. Géomorphologie et lithologie-géologie

La Berwinne prend sa source près de Henri-Chapelle (alt. 270 m) et se jette dans la Meuse à Visé-Lixhe (alt. 53 m) après un parcours (nouveau cours à la confluence avec la Meuse) de 30,4 km (bassin versant de 130,9 km2) à travers la région naturelle du Pays de Herve (fig. 2 ; photo 2). Ses principaux affluents sont, de l'amont vers l'aval, le R. de la Trappe ou Vlamerie à Froidthier (km 6,1), la Befve à Charneux (km 8,6), le Bel à Val-DieuAubel (km 12,6), le R. d'Asse à Mortroux (km 18,0), le R. de Mortier à Dalhem (km 19,3) et le Bolland à Dalhem (km 20,4).

La Berwinne coule presqu'exclusivement sur des sols récents à matériaux limoneux-caillouteux provenant de l'alluvionnement. Ces sols récents reposent sur une assise de formations calcaires pouvant affleurer à certains endroits dans les flancs de vallée. Le bassin versant est occupé en grande partie par des pâtures et des vergers.

La largeur de la Berwinne atteint 6-10 m à l'embouchure et sa pente kilométrique moyenne est 7,5 p/1000 (fig. 3). Mais le profil en long naturel de la rivière naturel est quelque peu modifié par la présence de barrages, actuellement (2006) au nombre de quatre et qui sont de l'amont vers l'aval: Val Dieu (km 11,8), Neufchâteau (km 15,8), Mortroux (km 18,0) et Berneau (km 24,1). Un cinquième barrage, situé à Mouland (km 27,1), a été emporté par une crue en 1998 et n’a jamais été reconstruit.

2.2. Zonation piscicole théorique

Du point de vue de la zonation piscicole théorique selon Huet (1949), la Berwinne correspond à une zone à truite de la source au confluent du R. d'Asse (km 17,5). Après cette zone à truite, viennent successivement une zone à ombre jusqu'à Mouland (km 25,0) et une zone à barbeau jusqu'au confluent avec la Meuse (fig. 3).

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0 1 2 3 4 5 Débit (m3/s) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois Berwinne à Dalhem 1997-2006

Figure 4: Variation saisonnière du débit de la Berwinne à Dalhem d'après les valeurs moyennes des débit mensuels pour la période 1997-2006. Les traits fins représentent les valeurs minimales et maximales des débits moyens mensuels (source: MRW)

0 5 10 15 20 25

Température moyenne mensuelle de l'eau (°C)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Mois

Figure 5: Variation saisonnière de la température de l'eau de la basse Berwinne d'après les valeurs moyennes des températures mensuelles pour la période 1999-2006 (1999-2002 : station de Lixhe au km 29,8 ; 2003-2006 : station de Berneau au km 23,6 ). Les traits fins représentent les valeurs minimales et maximales des températures moyennes mensuelles (source: LDPH-ULg)

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2.3. Régime des débits

D'après les données fournies par la Division de l'Eau du Ministère de la Région wallonne, le débit moyen de la Berwinne à Dalhem en amont du Bolland (118 Km2) pour la période 1997-2006 est de 1,434 m3/s, avec un module minimum de 0,511 m3/s en 2003 et un maximum de 1,151 m3/s en 1999. La variabilité saisonnière des débits est illustrée par la figure 4 qui révèle des étiages correspondant à des débits moyens mensuels de 0,15-0,20 m3/s. Les débits journaliers maxima observés pendant cette période sont 17,4 m3/s le 14/09/08 et 10,8 m3/s le 25/02/02. D’après Hallot et al. (2003), le débit à plein bord de la Berwinne à Dalhem est de 18 m3/s.

Le régime hydrologique de la Berwinne est aussi connu à la station limnimétrique de Mouland (km 27,8) en Région flamande qui marque pratiquement l’exutoire du basssin. Pour la période 1997-2006 (10 années), le débit annuel moyen (module) est de 2,330 m3/s (pour 1,151 m3/s à Dalhem) avec un minimum de 0,985 m3/s en 2006 et un maximum de 3,19 m3/s en 2002. Les débits moyens journaliers extrèmes sont 31,1m3/s le 19/11/04 et 20,7 m3/s le 14/09/09.

2.4. Régime des températures

Le régime thermique de la Berwinne est bien connu grâce aux relevés en continu de la température de l'eau opérés de 1999 à 2002 à Lixhe (Km 29,8), près de l’embouchure dans la Meuse puis de 2003 à 2006 à Berneau, à hauteur de l'échelle à poissons du barrage (Km 23, 0).

La figure 4 illustre la variabilité saisonnière du régime thermique pour cette période de 8 années 1999-2006. Sur la base de ces relevés de température à Lixhe-Berneau, les extrèmes thermiques enregistrés sont les suivants :

- température moyenne annuelle maximale de 11,4 °C en 2001 (par rapport à un minimum de 10,7 °C en 2004) ;

- température moyenne estivale (JJA) maximale de 18,5°C en 2003 et de 18,1°C en 2001 (par rapport à un minimum de 16,4°C en 2000) ;

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- température moyenne mensuelle maximale de 20,1 ° en juillet 2006 et de 18,9 °C en août 2003 ;

- température moyenne décadaire maximale de 21,0 °C pendant la 1ère décade de juillet 2003 et de 20,9 °C pendant la 3ème décade de juillet 2006 ;

- température moyenne journalière maximale de 22,3°C les 7 et 13 août 2003 et de 22,0 °C le 26 juillet 2006 ;

- température horaire ponctuelle maximale de 23,3 °C le 26 juillet 2006 et de 23,0 °C les 9 et 13 août 2003.

Pour la période 1999-2002 où les relevés étaient effectués à Lixhe, 6,2 km en aval de Berneau, on n’a enregistré qu’un seul extrème supérieur à ceux rapportés pour Berneau : un maximum horaire ponctuel de 25,2°C le 20 juin 2000.

Par rapport à quelques autres rivières de la Province de Liège et pour l ‘année 2006 thermiquement exceptionnelle, la Berwinne à Berneau se caractérise par un régime thermique comparable à celui de la Vesdre à Chênée (tabl. 1)

RIVIERE STATION TEMPERATURE MAXIMALE DE L'EAU (°C)

Moyenne Moyenne Moyenne Ponctuelle mensuelle décadaire journalière maximale maximale maximale maximale

en juillet en III/07

Meuse Monsin 26,5 27,4 28,1 28,4

Meuse Lixhe échelle 25,9 26,8 27,5 28,0

Ourthe Streupas (Liège) 23,1 24,0 24,9 25,5

Amblève Martinrive 21,6 22,2 23,6 26,2 Méhaigne Huccorgne 20,5 21,4 22,1 23,2 Vesdre Chênée 20,4 20,8 22,0 24,0 Berwinne Berneau 20,1 20,9 22,0 23,9 Amblève Coo am . 19,7 20,3 21,9 25,9 Aisne Erezée 17,7 18,7 20,1 21,4 Néblon Hamoir 17,3 18,3 19,1 20,0 Aisne Juzaine 15,8 16,3 17,4 18,8

Tableau 1: Comparaison d'éléments du régime thermique de la Berwinne à Berneau et de différentes autres rivières liégeoises en juillet 2006. Relevés en continu au moyen de mini-loggers.

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2.5. Caractéristiques physico-chimiques de l'eau 2.5.1. Caractéristiques naturelles

Selon Descy et al. (1981,1982), l'eau de la Berwinne appartient au type condruzien ou calcaire riche et se caractérise par une forte minéralisation naturelle (300-500 uS/cm), une alcalinité de 150-300 mg/l HCO3 et une teneur en calcium de 70-100 mg / Ca. Ces caractéristiques chimiques naturelles sont l'indice d'une haute productivité biologique potentielle.

2.5.2. Pollution de l’eau

Dans la situation actuelle, la Berwinne souffre principalement d’une pollution associée aux rejets directs à la rivière, sans épuration, de nombreux égouts qui drainent des eaux usées domestiques et certaines eaux industrielles (notamment pzr le Bolland qui reçoit, via le Bacsai, des eaux issues du zoning industriel de Barchon) . Il y a aussi des apports agricoles directs (lisiers) et indirects (épandage de lisier, pesticides).

On rappelera que, par le passé, c’est-à-dire avant 1995, la Berwinne a connu plusieurs épisodes de pollution ponctuelle catastrophique (en 1967 et 1976) ainsi que des périodes de forte pollution permanente de différentes natures : rejet dans le Bolland d’eau de lavage de charbon, apport dans la Berwinne un peu en aval de la Befve d’eau d’exhaure d’un charbonnage fortement chargée en sulfate et hydroxide de fer et surtout, via la Befve pollution par des eaux de lavage de camion (production de mousse ; Photo 3) et via le Bel, pollution majeure par des déchets d’abattoir et des produits de lavage d’atelier de production agro-alimentaire (photo 3).

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Photos 3: Principales formes de pollution grave de la Berwinne actives jusqu’au milieu des années 1990. (Dessus) Rejet d’eau usée dans le Bel et (Dessous) Accumulation de mousse en aval du barrage de Berneau comme conséquence de la pollution du Bel (détergents) et de la Befve (lavage de camions).

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Figure 6: Inventaire des barrières physiques à la libre circulation des poissons dans la partie wallonne du réseau hydrographique de la Berwinne (source: DCENN-MRW).

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2.6. Fragmentation du cours par des barrières physiques 2.6.1. Anciens barrages de moulin

Depuis 1997, on dispose (fig.6 ; tabl. 2) d'un inventaire précis des obstacles physiques artificiels du type barrage de moulin qui entrecoupent le cours de la Berwinne (5 obstacles réduits à 4 après la destruction du barrage de Mouland par une crue en 1998 ; photos 4 et 5) et de ses principaux affluents (28 obstacles), soit au total 32 barrières physiques dans le bassin, sans compter les petits aménagements de la basse Berwinne en Région flamande évoqués au point 2.6.2.

Cours d’eau Nombre Nombre de Total d’obstacles sous-obstacles principaux Berwinne 4 10 14 Befve 2 0 2 Mortier 2 0 2 Vlamerie 2 0 2 Trappe 0 0 0 Bolland 4 3 7 Bacsai 2 0 2 Melen 1 0 1 Plein Rieu 0 0 0 Loneu 2 0 2 Asse 2 3 5 Monti 1 0 1 Rosmel 2 0 2 Biolles 2 1 3 Waides 4 0 2 Canelle 2 0 2 Total 32 17 49

Tableau 2: Bilan de l'inventaire des obstacles et sous-obstacles dans le bassin de la Berwinne en 1997 (source : FSPESB, 1997).

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Photo 4: Barrage de Mouland (2,3 km de l’embouchure ; n° 1 sur la fig. 6) en Région flamande avant sa destruction en 1998 (photos MRW-FSPESB, 1997). (Dessus) Vue d'ensemble de l'ouvrage en période de bas débit montrant le seuil en béton et l'écoulement perché du faible débit naturel par un pertuis cylindrique situé dans le bief d'alimentation de l'ancien moulin; (Dessous) Echelle à poissons à bassins considérée comme peu fonctionnelle, notamment à cause du manque d'eau.

(20)

Photos 5: Site du barrage de Mouland après sa destruction par la grande crue de septembre 1998. (Dessus) vue vers l'aval; (Dessous) vue vers l'amont.

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Les photos 6 à 9 illustrent les barrages sur la Berwinne et le tableau 3 fournit quelques indications sur leurs caractéristiques. Des obstacles plus ou moins importants existent aussi sur les biefs de dérivation de certains barrages.

Barrage de Berneau (n° 2 sur fig. 6 ; photo 6)

- à 6,3 km de l'embouchure, sur cours d'eau de 1ère catégorie en Région wallonne;

- barrage-rampe en béton d'une hauteur Dh=1,4 m alimentant un bief d'ancien moulin aujourd'hui utilisé pour renouveler l'eau d'une pêcherie;

- équipé d'une nouvelle échelle à bassins + piège de capture depuis juillet 2002. Barrage de Mortroux (n° 3 sur fig. 6 ; photo 7)

- à 12,4 km de l'embouchure sur cours d'eau de 1ère catégorie;

- barrage-chute en béton d'une hauteur Dh=1,8 m qui alimente un bief de moulin; - équipé d’une une échelle à poissons depuis fin 2004;

- à 30 m en aval du barrage de Mortroux sur la Berwinne se jette le R. d'Asse dont l'entrée est bloquée par un barrage-chute de Dh=1,6 m (photo 3/8) dont l'aménagement a été réalisé en 2005.

Barrage de Neufchâteau (n° 4 sur fig. 6 ; photo 8)

- à 14,6 km de l'embouchure sur cours d'eau de 2ème catégorie;

- barrage-rampe transversal en béton qui alimente un bief de moulin désaffecté;

- dépourvu d'échelle à poissons, constitue un obstacle potentiellement important à la remontée des poissons.

Barrage de Val-Dieu (n° 5 sur fig 6 ; photo 9)

- à 18,6 km de l'embouchure sur cours d'eau de 2ème catégorie;

- barrage-rampe en béton d'une hauteur Dh=1,9 m qui alimente le bief d'un moulin toujours fonctionnel;

- dépourvu d'échelle à poissons, constitue un obstacle potentiellement important à la remontée des poissons ;

- concerné depuis 2006 par un projet de réhabilitation de la dérivation d’eau pour un projet hydro-énergétique.

Tableau 3: Caractéristiques des quatre principales barrières physiques présentes sur la Berwinne considérée de l'aval vers l'amont.

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Photos 6: Barrage de Berneau (Dessus) Dans sa configuration d'origine jusqu'en 2002 ; (Dessous) Après la construction d’une échelle à poissons en 2002.

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Photos 7: Barrage de Mortroux (Dessus) Dans sa configuration initiale; (Dessous) Après la construction d'une échelle à poissons en 2004.

(24)

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Photo 8: Barrage de Neufchâteau sur la Berwinne de 2ème cat. entre Mortroux et Val Dieu

(25)

2.6.2. Obstacles secondaires en basse Berwinne en Région flamande

Aux barrières physiques importantes et présentes sur la Berwinne depuis longtemps, s'ajoutent dans la basse Berwinne en Région flamande (fig. 7) une série d'obstacles moins imposants et plus récents mais qui pourraient constituer à certaines périodes de l'année une entrave à la libre remontée des poissons. Ces obstacles secondaires (fig. 7 ; Annexe 4), illustrés par les photos 24 à 27, sont de deux types:

i) des petits seuils en gabions+enrochements aménagés pour tenter de stabiliser le lit de la basse Berwinne dans une partie du cours fortement affectée par des travaux de régularisation au moment de la construction du barrage de Lixhe et des bretelles de sortie et d'accès de l'autoroute E25 et

ii) un ensemble de trois aménagements sous-routiers successifs à 0,7-1,2 km à savoir le passage de la Berwinne sous la route vers le barrage de Lixhe, le passage sous l'autoroute E25 et le passage sous la bretelle de sortie de l'autoroute vers Mouland et Lixhe.

Figure 7: Localisations des obstacles à la libre circulation des poissons dans la partie de la Berwinne en Région flamande d’après le rapport de Vanden Auwelle et al (1998), complété par des observations personnelles du LDPH-ULg.

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2.7. Qualité biologique de l'eau

2.7.1. Indices biotiques d’après les Invertébrés benthiques

L’étude officielle la plus récente, datant de 2000-2002, de la qualité biologique de la Berwinne d'après la composition de la faune des macro-invertébrés benthiques (IBG ou Indice Biologique Global; Vanden Bossche, 2005) révèle (tabl. 4) une qualité moyenne à Mortroux en amont du confluent du Bolland à Dalhem et à Berneau à l'entrée en Région flamande. Selon l'étude de Vanden Bossche (2001) en 1996-1999, la biodiversité de la faune des macro-invertébrés benthiques était bonne (21-32 familles) à Mortroux et à Berneau. Les données disponibles pour la station de Mortroux révèlent une tendance à l'amélioration de la situation de 1990 (mauvaise) à 1997-1999 (bonne) suivie d’une rechute en 2000-2002 (moyenne). Dans la partie flamande de la Berwinne à Mouland, la qualité biologique de l'eau est considérée comme bonne en en 1997 et 1998 ( WMM, 1999) et en 1999 (VMM, 2000 ; Van Gils et al., 2001).

Rivière Station N° station IBG GI Qualité Biodiversité

2000-02 Mortroux 4680/ 10 / moyenne /

Berneau 4685/ 10 / moyenne /

1996-99 Mortroux 4680/97 13 6 bonne bonne

Berneau 4685/96 12 5 moyenne bonne

1994 Mortroux 4680/94 9-12 3-4 moyenne moyenne

Mouland 4690/94 13-16 5-6 bonne moyenne

1990 Mortroux 4680/90 5-8 3-4 mauvaise moyenne

Tableau 4: Données sur la qualité biologique et la biodiversité (Invertébrés benthiques) de la Berwinne en 2000-2002 (Vanden Bossche, 2005), en 1996-1999 (Vanden Bossche, 2001), en 1994 (Vanden Bossche, 1997) et en 1990 (Carte MRW de ). IBG=Indice Biologique Global (cote sur 20). GI=Groupe Indicateur (cote sur 10). Biodiversité=nombre familles de macroinvertébrés benthiques (moyenne: 13-20 familles; bonne: 21-32 familles).

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2.7.1. Indices biotiques Poissons - IBIP

Les indices biotiques poissons disponibles pour la Berwinne concernent les stations amont-aval de la Befve à Charneaux (21-qualité moyenne en amont versus 17 -qualité faible en aval) et du Bel à Val Dieu (8-qualité très faible en amont versus 7-qualité très faible en aval).

Etablis sur la base de pêches à l’electricité effectuées par Didier (1997) en début mai (04 et 05) 1995, ces indices reflètent la qualité médiocre de la Berwinne qui résultait des pollutions organiques agro-industrielles par le Bel (abattoir d’Aubel) et la Befve (lavage de camions). La situation a sensiblement changé depuis cette époque et une actualisation des mesures s’impose absolument pour rendre compte de la réalité d’aujourd’hui qui se caractérise par le fait que la Berwinne à Dalhem est capable d’abriter une population de jeunes saumons atlantiques repeuplés et d’attirer des saumons adultes remontés de la Meuse.

2.8. Faune des poissons

Sur la base des nombreux sondages et inventaires par pêche à l'électricité effectués depuis le milieu des années 1965 (Philippart, 2003), le bassin de la Berwinne abrite une communauté pisciaire comprenant (tab. 5) 31 espèces dont 25 indigènes, 4 non indigènes naturalisées (gibèle, sandre, carassin doré, pseudorasbora) et 2 non indigènes non naturalisées (truite arc-en-ciel, saumon de fontaine).

La répartition géographique et l’abondance des populations de ces espèces sont très différentes selon les parties du cours concernées (voir Annexe 5) en rapport avec la zonation piscicole naturelle et l’incidence de sa fragmentation par des barrages. Celle-ci a particulièrement agit sur la vitesse des processus de reconstitution démographique à l’oeuvre depuis l’arrêt de la pollution industrielle organique par le Bel, la réduction de la pollution par la Befve et l’exécution des aménagements de franchissement des barrages de Berneau et de Mortroux à partir de 2002.

Dans la situation actuelle 2000-2006, après la réduction des pollutions organiques par le Bel et la Befve, une seule espèce, la petite lamproie (Lampetra

(28)

planeri), n’a plus été capturée alors qu’elle existait au début des années 1970 dans la

Berwinne à Clermont et à Dalhem et dans le Bolland à Housse. Plusieurs autres espèces non capturées en 2000-2006 (brochet, carassin, tanche, brème commune, grémille, pseudorasbora) sont vraisemblablement présentes dans des habitats de la basse Berwinne wallonne non récemment prospectés mais étudiés antérieurement ainsi que dans la basse Berwinne flamande recensée pendant l’été 2001 (Van Gils et al., 2001 ; voir Annexe 6). Sur la base des captures en 2000-2006, le classement des espèces par ordre décroissant d’abondance en nombre est le suivant : vairon > loche franche > chevaine > spirlin > goujon > chabot > truite > gardon > épinoche > saumon > hotu > barbeau > anguille.

FAMILLES ESPECES NOMBRE D'INDIVIDUS

SALMONIDES Saumon atlantique Salmo salar 80

Truite de rivière/mer Salmo trutta 534

Ombre commun Thymallus thymallus 2

Saumon de fontaine* Salvelinus fontinalis 10

Truite arc-en-ciel* Onchorhynchus mykiss 2

CYPRINIDES Barbeau fluviatile Barbus barbus 72

Carassin doré Carassius auratus 2

Hotu Chondrostoma nasus 74

Vandoise Leuciscus leuciscus 24

Chevaine Leuciscus cephalus 1 257

Ablette spirlin Alburnoides bipunctatus 988

Ide mélanote Leuciscus idus 3

Vairon Phoxinus phoxinus 5 029

Goujon Gobio gobio 837

Gardon Rutilus rutilus 215

Rotengle Scardinius erythrophthalmus 1

Ablette commune Alburnus alburnus 3

Brème commune Abramis brama (+)

Carpe commune Cyprinus carpio 1

Carpe koi Cyprinus sp 2

Tanche Tinca tinca (+)

Carassin Carassius carassius (+)

Gibèle Carassius gibelio 5

Pseudorasbora * Pseudorasbora parva (+)

ANGUILLIDES Anguille Anguilla anguilla 62

PERCIDES Perche fluviatile Perca fluviatilis 29

Grémille Acerina cernua (+)

Sandre Lucioperca lucioperca 1

ESOCIDES Brochet Esox lucius (+)

BALITORIDES Loche franche Barbatulus barbatula 4 335

COTTIDES Chabot Cottus gobio 574

GASTEROSTEIDES Epinoche Gesterosteus aculeatus 199

Tableau 5: Liste des Poissons capturés par pêche électrique et dans les échelles de Berneau et Mortroux dans la Berwinne wallonne de 2000 à 2006. Nombre total : 14.331. * espèces non-indigènes, introduites et non acclimatées ; + : capturé avant 2000 ou en Région flamande en 2001 (Van Gils et al., 2001 ; Annexe 6).

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2.9. Evolution de la qualité hydroécologique du milieu

L’écologie de la Berwinne a déjà fait l’objet de nombreuses études détaillées dans l’Annexe 7. Ces études ont révélé une succession d’étapes marquantes dans la dégradation-restauration de la qualité écologique du cours d’eau, comme détaillé dans l’Annexe 8.

2.10. Eléments relatifs à la gestion

On rappellera tout d'abord que la plus grande partie du bassin hydrographique de la Berwinne se trouve en Région wallonne mais que le cours inférieur de la rivière est situé en Région flamande (Fourons) sur une distance de 4, 9 km, à l'exception d'un court tronçon d'une centaine de mètres (sur la commune de Visé), en rive gauche à proximité de l'embouchure dans la Meuse.

La classification des cours d'eau en catégories pour la gestion administrative est illustrée par la fig. 8. La Berwinne est classée en 1ère catégorie (gestion par la Région) de l'embouchure dans la Meuse à Neufchâteau-Les Waides et en 2ème catégorie (gestion par la province) de Neuchâteau-Les Waides à la zone des sources à Henri-Chapelle. Tous les affluents sont en 2ème (gestion provinciale) ou 3ème catégorie (gestion communale).

Au plan de la Directive Cadre sur l'Eau, le bassin de la Berwinne est rattaché au grand ensemble 'Meuse aval' qui comprend aussi, en Région wallonne, la Voer, la Geule, le Geer, la Méhaigne, le Hoyoux, le Samson et divers autres petits affluents directs du fleuve (fig. 9). Le bassin hydrographique de la Berwinne comprend deux masses d’eau : MV16R qui correspond à l’entièreté du bassin en amont de la confluence avec le Bolland, y compris ce dernier et MV 17R qui comprend le reste du bassin en aval du Bolland. Toutes les eaux de ces masses d’eau sont classées dans la catégorie ‘eaux naturelles’.

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Figure 8 : Découpage du réseau hydrographique de la Berwinne selon les catégories des cours d'eau considérées pour la gestion (FSPSEB, 1998). Trait noir : Cat. 1 ; pointillés : Cat. 2.

Figure 9: Le bassin de la Berwinne dans l'ensemble des 14 grands bassins hydrographiques considérés pour la gestion de l'eau en Région wallonne. La Berwinne fait partie de Meuse aval.

(31)

3. METHODES D’ETUDE

3.1. Description détaillée des échelles à poissons

Caractéristiques Berwinne Berwinne R. d’Asse des échelles à Berneau à Mortroux à Mortroux

Coordonnées x-y 245789 247577 247537 159524 156989 156995 Distance (km) à - la source 24,1 18,0 / - l’embouchure 6,3 12,4 0,010 Hauteur barrage (m) (1) 1,4 1,8 1,6

Type échelle bassins avec bassins avec bassins en cascade

fente latérale fente latérale avec échancrure déversante

Nombre de bassins 4 7 5

Différence de niveau

entre bassins (m) 0,30 0,30 0,30

Entrée en fonction juillet 2002 octobre 2004 octobre 2004

Présence d’un piège oui oui non

Période de contrôle octobre 2002 novembre 2004 quelques essais

à mars 2007 à mars 2007 en 2005

Tableau 6: Principales caractéristiques des nouvelles échelles à poissons construites sur la Berwinne en 2002-2004 par la DCENN de la Région wallonne (1) différence de niveau entre la crête du barrage et le niveau d’eau aval en période d’étiage.

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Photo 10: Vue de l’échelle à poissons du barrage de Berneau montrant (A) la disposition des bassins et le dispositif de piègeage des poissons dans le bassin supérieur ; (B) le cone de piégeage et (C) la prise d’eau à l’amont protégée par une grille amovible ainsi que la grille contrôlant l’entrée du bief d’alimentation d’un étang de pêche.

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Photo 11: Vue de l’échelle à poissons du barrage de Mortoux montrant la disposition des bassins et le dispositif de piègeage des poissons (cône) dans le bassin supérieur.

3.2. Techniques et efforts de piégeage

En règle générale, les pièges des échelles sont contrôlés trois fois par semaine les lundi, mercredi et vendredi entre 8h et 12h. Après arrêt de l’arrivée d’eau et abaissement du niveau, les poissons sont capturés au moyen d’une épuisette puis anesthésiés, identifiés à l’espèce, mesurés (longueur à la fourche) et pesés. Les individus les plus gros ou appartenant à une espèce d’intérêt scientifique majeur (truite, saumon, barbeau, anguille) peuvent subir des manipulations supplémentaires : prise d’écailles pour la détermination de l’âge, marquage individuel (pit-tag ou émetteur radio), ablation d’un petit morceau de nageoire (conservé dans l’éthanol pur) pour des analyses génétiques. Les individus >15cm sont généralement pesés individuellement sur le terrain. Le poids des plus petits individus est calculé au laboratoire grâce à des courbes des relations poids-longueur (Philippart, com. pers.).

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Photos 12: Vue de la confluence du Ruisseau d'Asse dans la Berwinne (à une trentaine de mètres en aval du barrage de Mortroux ) avant et après la construction d’une échelle à poissons en 2004.

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Au début de l’automne, les grilles de protection de la prise d’eau des échelles à poissons sont fréquemment colmaltées par des feuilles mortes, ce qui diminue très fortement l’efficacité du piégeage. En effet, lors de cette période, le débit dans l’échelle à poissons est souvent faible ou nul. Il est important de prendre ces événements de colmatage en considération lors de l’interprétation des résultats.

3.3. Méthodes de traitement des poissons sur le terrain

Pour ce qui concerne spécifiquement les études sur les poissons interceptés dans les échelles ou capturés dans la rivière en aval-amont de celle -ci, nous avons utilisé les méthodes suivantes:

- la capture des poissons par la pêche à l'électricité et la réalisation de deux types de dénombrements dans des secteurs de rivière de dimensions connues: exécution d'un seul passage intensif ou dénombrement par la méthode des deux efforts de capture successifs ;

- le marquage de poissons au moyen de marques individuelles de divers types: bague métallique fixée sur la nageoire dorsale chez le barbeau, petite étiquette numérotée insérée dans le tissus graisseux translucide derrière l'oeil chez la truite ou puce électronique placée dans toutes les espèces le poisson (fig. 10; photos 13 et 14). - le radio-pistage de poissons équipés d'un mini-émetteur radio inséré dans l'estomac (chez les saumons qui arrêtent de se nourrir pendant leur migration) ou implanté chirurgicalement dans le ventre (saumon, truite commune, barbeau, anguille) (photo 15).

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Figure 10: Marquage d'un poisson au moyen (A) d'une marque numérotée externe insérée dans le tissus graisseux translucide derrière l'oeil d'un salmonidé (=VI tag) et (B) au moyen d'une puce électronique (= PIT tag) injectée avec une seringue dans le ventre ou dans la musculature dorsale.

Photo 13: Insertion d'une marque numérotée externe (VI tag) dans le tissus graisseux translucide derrière l'oeil d'une truite.

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Photo 14: Injection d'une puce électronique (PIT tag) dans la musculature dorsale d'un barbeau.

Photo 15: Insertion d’un émetteur dans la cavité intrapéritonéale d’un poisson en vue de son radio pistage.

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3.4. Conditions environnementales

Les données de débit proviennent des relevés effectués par la Région wallonne à Dalhem en amont du Bolland. Les températures de l’eau ont été relevées en continu à Berneau (2003 à 2006) et à Mortroux (2004-2006) au moyen d’un mini –enregistreur (logger TidBit Onset Corp.). Lors de chaque contrôle d’échelle, on a repéré la température ponctuelle de l’eau et mesuré sa concentration en oxygène dissous (oxymètre WTW).

Les figures 11 à 15 présentent l’évolution de la température de l’eau à Berneau et du débit à Dalhem de 2002 à 2006. Pour les deux années 2005 et 2006, les régimes thermiques de la Berwinne dans les stations de Berneau (aval) et Mortroux (amont) sont fort comparables, avec toutefois des valeurs un peu plus élevées à Berneau qu’à Mortroux, avec par exemple un écart maximum de 0,8 °C pour les moyennes décadaires et de 0,6°C pour les moyennes estivales (tabl. 7).

ANNEE 2005 ANNEE 2006

Berneau Mortroux Berneau Mortroux

Janvier - 5,3 2,5 2,5 Février - 4,3 3,5 3,4 Mars 7,2 7,0 5,1 5,0 Avril 10,3 10,2 9,6 9,3 Mai 13,0 12,0 13,3 13,2 Juin 16,3 16,2 15,6 15,1 Juillet 17,7 17,4 20,1 19,3 Août 15,8 15,4 16,2 15,6 Septembre 15,3 14,8 16,3 15,6 Octobre 12,3 12,1 12,8 12,8 Novembre 8,0 8,3 8,7 8,7 Décembre 4,9 6,3 6,3 6,3 Eté (JJA) 16,6 16,3 17,3 16,7

Tableau 7 : Comparaison des températures moyennes mensuelles de la Berwinne à Berneau (24,1 km de la source) et à Mortroux (18,0 km de la source) en 2005 et 2006.

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0 5 10 15 20 25 Température (°C) 0 2 4 6 8 10 12 14 Débit (m3/s) 01/01/2002 11/01/2002 21/01/2002 31/01/2002 10/02/2002 20/02/2002 02/03/2002 12/03/2002 22/03/2002 01/04/2002 11/04/2002 21/04/2002 01/05/2002 11/05/2002 21/05/2002 31/05/2002 10/06/2002 20/06/2002 30/06/2002 10/07/2002 20/07/2002 30/07/2002 09/08/2002 19/08/2002 29/08/2002 08/09/2002 18/09/2002 28/09/2002 08/10/2002 18/10/2002 28/10/2002 07/11/2002 17/11/2002 27/11/2002 07/12/2002 17/12/2002 27/12/2002 Date Température Débit

Figure 11: Evolution du débit (Dalhem) et de la T° (Berneau) de la Berwinne en 2002

0 5 10 15 20 25 Température (°C) 0 2 4 6 8 10 12 14 Débit (m3/s) 01/01/03 11/01/03 21/01/03 31/01/03 10/02/03 20/02/03 02/03/03 12/03/03 22/03/03 01/04/03 11/04/03 21/04/03 01/05/03 11/05/03 21/05/03 31/05/03 10/06/03 20/06/03 30/06/03 10/07/03 20/07/03 30/07/03 09/08/03 19/08/03 29/08/03 08/09/03 18/09/03 28/09/03 08/10/03 18/10/03 28/10/03 07/11/03 17/11/03 27/11/03 07/12/03 17/12/03 27/12/03 Date Température Débit

(40)

0 5 10 15 20 25 Température (°C) 0 5 10 15 20 25 30 35 Débit (m3/s) 01/01/04 11/01/04 21/01/04 31/01/04 10/02/04 20/02/04 01/03/04 11/03/04 21/03/04 31/03/04 10/04/04 20/04/04 30/04/04 10/05/04 20/05/04 30/05/04 09/06/04 19/06/04 29/06/04 09/07/04 19/07/04 29/07/04 08/08/04 18/08/04 28/08/04 07/09/04 17/09/04 27/09/04 07/10/04 17/10/04 27/10/04 06/11/04 16/11/04 26/11/04 06/12/04 16/12/04 26/12/04 Température Débit

Figure 13: Evolution du débit (Dalhem) et de la T° (Berneau) de la Berwinne en 2004

0 5 10 15 20 25 Température (°C) 0 2 4 6 8 Débit (m3/s) 1/01/05 11/01/05 21/01/05 31/01/05 10/02/05 20/02/05 2/03/05 12/03/05 22/03/05 1/04/05 11/04/05 21/04/05 1/05/05 11/05/05 21/05/05 31/05/05 10/06/05 20/06/05 30/06/05 10/07/05 20/07/05 30/07/05 9/08/05 19/08/05 29/08/05 8/09/05 18/09/05 28/09/05 8/10/05 18/10/05 28/10/05 7/11/05 17/11/05 27/11/05 7/12/05 17/12/05 27/12/05 Date Température Débit

(41)

0 5 10 15 20 25 0 2 4 6 8 10 Débit (m3/s) 1/01/06 11/01/06 21/01/06 31/01/06 10/02/06 20/02/06 2/03/06 12/03/06 22/03/06 1/04/06 11/04/06 21/04/06 1/05/06 11/05/06 21/05/06 31/05/06 10/06/06 20/06/06 30/06/06 10/07/06 20/07/06 30/07/06 9/08/06 19/08/06 29/08/06 8/09/06 18/09/06 28/09/06 8/10/06 18/10/06 28/10/06 7/11/06 17/11/06 27/11/06 7/12/06 17/12/06 27/12/06 Date Température Débit

(42)

4. CAPTURES DANS L’ ECHELLE DE BERNEAU EN 2002 - 2006

4.1. Comparaison des captures annuelles

Les relevés complets des contrôles effectués en 2005 sont présentés en Annexe 9 du rapport. Une synthèse des captures effectuées de 2002 (année incomplète) à 2006 est présentée aux tableaux 8 à 12.

En 2002, le contrôle du piège débute au mois d’octobre mais le colmatage des grilles empêche toute capture jusqu’au 30 octobre. Quatre espèces sont capturées durant l’automne, et, en toute logique, c’est la truite qui constitue la majorité des captures. Notons la capture d’un chevaine, d’une ablette spirlin et d’une anguille. Au total, on enregistre 41 captures pour une biomasse de 21,6 kg.

Espèces Nombre en 2002 Poids en 2002 (kg)

Truite fario 36 17,148

Truite type mer 2 3,444

Chevaine 1 0,261

Ablette spirlin 1 0,009

Anguille 1 0,685

Total 41 21,547

Tableau 8 : Synthèse des captures effectuées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau du 11/10/02 au 31/12/02 (n= 53 contrôles).

Espèces Nombre en 2003 Poids en 2003 (kg)

Truite fario 55 19,005 Truite de mer 1 1,790 Saumon atlantique 2 6,992 Chevaine 51 2,313 Barbeau 7 13,697 Gardon 2 0,328 Ablette spirlin 201 1,5493 Vairon 112 0,219 Anguille 2 1,537 Carpe commune 1 2,498 Saumon de fontaine 4 1,227 Total 438 51,15

Tableau 9 : Synthèse des captures effectuées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau du 01/01/03 au 31/12/03 (n=118 contrôles).

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En 2003, 438 individus appartenant à dix espèces de poissons différentes sont capturés dans le piège de l’échelle, pour une biomasse totale de 51,15 kg (tableau 9). En nombre d’individus, c’est l’ablette spirlin et le vairon qui constituent la majorité des captures. Par contre, en biomasse, la truite domine largement, suivie du barbeau. Il faut surtout noter la capture exceptionnellle en janvier 2003 de deux specimens de saumon atlantique (photo 16) (Annexe 9).

En 2004 (tabl.eau 10), on observe une forte chute du nombre de capture (-66,5 %), de la biomasse (-66 %) et du nombre d’espèces capturées dans le piège de l’échelle (7 espèces au lieu de 10). On remarque l’absence de truites de type « mer », de saumons atlantiques et de barbeaux. Notons la première capture d’une truite arc-en-ciel. En nombre d’individus, les captures de truites se maintiennent en 2004 mais c’est le chevaine qui domine (les captures sont essentiellement constituées de poissons 1+ (2 ans) et 2+ (3 ans) de taille inférieure à 15 cm. Par contre, en biomasse, la truite fario domine largement avec plus de 70 % des captures.

Espèces Nombre en 2004 Poids en 2004 (kg)

Truite fario 49 13,517 (74,318 %) Chevaine 90 2,553 (14,037 %) Gardon 1 0,129 (0,709 %) Ablette spirlin 18 0,257 (1,413 %) Vairon 12 0,560 (3,079 %) Saumon de fontaine 3 0,943 (5,185 %) Truite arc en ciel 1 0,229 (1,259 %)

Total 174 18,208

Tableau 10: Synthèse des captures effectuées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau du 01/01/04 au 31/12/04 (n= 127contrôles).

Espèces Nombre en 2005 Poids en 2005 (kg)

Truite fario 44 14,06 (66,4%) Chevaine 123 5,60 (26.4%) Barbeau 1 1,15 (5.4) Ablette spirlin 15 0,178 (0.8%) Vairon 7 0,04 (0.2%) Saumon de fontaine 1 0,19 (0.9%) Total 191 21,218

Tableau 11: Synthèse des captures effectuées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau du 01/01/05 au 31/12/05 (n= 103 contrôles).

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Photos 16: Capture historique de deux saumons atlantiques mâles le 23 janvier 2003 dans le piège de la nouvelle échelle à poissons du barrage de Berneau. (Dessus) Vue d'un saumon dans le bassin de capture; (Dessous) Vue du saumon mâle de 79 cm-4,142 kg.

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Espèces Nombre en 2006 Poids en 2006 (kg) Truite fario 32 11,85 (73,79%) Chevaine 26 0,86 (5,35%) Barbeau 1 0,35 (2.18%) hotu 1 0,004 (0.02%) Ablette spirlin 125 0,68 (4.23%) Vairon 159 0,345 (2,15%) Goujon 3 0,65 (4,05%) Anguille 2 1,32 (8.22%) Total 349 16,06

Tableau 12: Synthèse des captures effectuées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau du 01/01/06 au 31/12/06 (n= 102 contrôles).

En 2005 (tableau 11), les captures sont assez similaires à celles de 2004. Elles portent sur un total de 191 individus appartenant à six espèces différentes, pour une biomasse totale de 22 kg. Les truites sont un peu moins nombreuses qu’en 2004, mais elles ont un poids moyen plus élevé. La biomasse des chevaines a doublé par rapport à 2004, suite à la capture de plusieurs géniteurs > 25 cm au cours de la période printanière.

En 2006 (tableau 12), huit espèces sont capturées, pour un nombre total de 349 individus représentant une biomasse de 16 kg. La truite domine toujours en biomasse, mais l’année 2006 est la plus mauvaise depuis le début des contrôles car seulement 32 individus (pour une biomasse de 11,8 kg) sont capturés dans le piège. En nombre d’individus, on observe une forte augmentation des vairons et des ablettes spirlin. Parmi les huit espèces, deux n’avaient jamais été capturées auparavant, le hotu (Chondrostoma nasus) représenté par un juvénile de 7,2 cm-4 g et le goujon (Gobio gobio). En biomasse totale capturée, 2006 est également la plus mauvaise année de toute la période 2003-2006.

4.2. Captures totales en 2002-2006

Si l’on prend en considération, l’entièreté de la période de contrôle de 51 mois, il apparaît que 1191 individus appartenant à 13 espèces différentes (la truite fario et la truite de mer appartiennent à la même espèce Salmo trutta) ont été capturés dans l’échelle de Berneau (tableau 13).

(46)

En biomasse, la truite fario domine largement puisqu’elle représente ≈60% des captures pour une biomasse de ≈75 kg. Les neuf barbeaux capturés sont de gros géniteurs de 50-60 cm, ce qui place l’espèce à la deuxième position de la biomasse totale capturée. Les chevaines sont fortement représentés ave un peu moins de 300 individus capturés, mais avec une forte dominance de jeunes individus, ce qui les place en troisième position de la biomasse totale capturée. Les migrateurs anadromes (truite de mer et saumon atlantique) représentent ≈8% des captures totales pour une biomasse de 10,3 kg, mais pour seulement quatre individus capturés. Les anguilles (migrateurs catadromes) représentent ≈3% de la biomasse totale capturée. Les espèces de petites tailles comme l’ablette spirlin et le vairon ont été capturées en grand nombre et l’impact qu’ils représentent sur la biomasse totale est non négligeable. Parmi les autres espèces, notons la présence de la truite arc-en-ciel et du saumon de fontaine non indigènes à l’ichtyofaune wallonne (figures 16 et 17).

Espèces Nombre total Biomasse

(kg)

Pourcentage biomasse

Truite fario 216 74,85 59,57 Truite type mer 2 3,444 2,74 Saumon atlantique 2 6,992 5,56 Saumon de fontaine 8 2,360 1,88 Truite arc-en-ciel 1 0,229 0,18 Anguille 4 3,542 2,82 Chevaine 291 11,587 9,22 Barbeau 9 15,197 12,09 Hotu 1 0,004 3,18E-3 Gardon 3 0,457 0,36 Ablette spirlin 360 2,673 2,13 Vairon 290 1,164 0,93 Goujon 3 0,65 0,52 Carpe commune 1 2,498 1,99 Total 1191 125,65 kg 100%

Tableau 13 : Captures effectuées d’octobre 2002 à décembre 2006 (51 mois) dans le piège de contrôle de l’échelle à poissons de Berneau (n = 503 contrôles).

(47)

Photos 17 : Illustration des principales espèces de poissons capturées dans le piège de l’échelle de Berneau. De gauche à droite et de haut en bas : truite commune, barbeau, chevaine, spirlin, vairon, anguille.

(48)

Figure 16: Pourcentage des biomasses totales capturées d’octobre 2002 à décembre 2006 dans le piège de l’échelle de Berneau.

Figure 17: Pourcentage des nombres d’individus capturés d’octobre 2002 à décembre 2006 dans le piège de l’échelle de Berneau.

(49)

4.3. Tailles des poissons capturés 4.3.1. Truite commune

Les truites capturées dans l’échelle de Berneau sont essentiellement de tailles supérieures à 250 mm (figure 18), ce qui correspond aux classes d’âges 2+ (3 ans) , 3+(4 ans) et au-dessus. En considérant que les truites capturées dans le piège sont des géniteurs qui migrent pour la reproduction, cette répartition par classes de tailles est logique. Signalons également que ces tailles de 25 à 35 cm correspondent bien à celles des truites de repeuplement (pêchables) très présentes dans la Berwinne.

0 20 40 60 80 Nombre 0-50 50-100 100-150 150-200 200-250 250-300 300-350 350-400 400-450 450-500 500-550 550-600 Classes de tailles (mm) n=216

Figure 18: Répartition par classes de tailles des truites communes capturées dans le piège de l’échelle de Berneau de 2002 à 2006 (les truites > 20 cm peuvent être considérées comme matures).

(50)

4.3.2. Chevaine

Les grands adultes reproducteurs > 25 cm sont assez peu nombreux dans les captures (fig. 19). La plupart des chevaines capturés dans l’échelle de Berneau sont essentiellement des jeunes < 15 cm appartenant aux classes d’âge 1+ et 2+ , mais qui sont des géniteurs potentiels pour les prochaines années (figure 19).

0 50 100 150 200 Nombres 0-50 50-100 100-150 150-200 200-250 250-300 300-350 350-400 400-450 450-500 500-550 550-600 Classes de tailles (mm)

Figure 19: Répartition par classes de tailles des chevaines (n=291) capturés dans le piège de l’échelle de Berneau de 2002 à 2006 (les chevaines > 25 cm peuvent être considérés comme matures).

4.3.3. Cyprinidés rhéophiles : barbeau et hotu

Les 9 barbeaux capturés mesuraient de 31,2 à 60, 6 cm et étaient pour la plupart des sujets matures mâles et femelles (tabl. 14)

Le seul hotu intercepté dans le piège en fin juin 2006 était un juvénile de 7,0 cm - 4 g dans sa deuxième année de vie (1+).

(51)

4.3.4. Migrateurs amphihalins : saumon atlantique et anguille

Le cas des deux saumons atlantiques a été examiné précédemment.

Les 4 anguilles capturées mesuraient de 68,7 à 76,5 cm. Mais il est probable qu’ont transité dans la passe, mais sans être retenus, de plus petits individus correspondant davantage aux anguilles jaunes migratrices telles que celle capturées dans la petite et ancienne échelle du barrage de Lixhe.

___________________________________________________________________________ Date Jour Débit Temp. Lf Poids Sexe Marquage JJ m3/s °C mm g ___________________________________________________________________________ SAUMON ATLANTIQUE 22/01/03 9 3,60 6,7 728 2800 M émetteur radio 22/01/03 9 3,60 6,7 790 4142 M émettteur radio HOTU 30/06/06 181 0,31 16,0 70 4,0 - - BARBEAU 28/04/03 118 2,15 12,3 570 2895 Fp 00-0633-5958 28/04/03 118 2,15 12,3 545 2296 M R 00-0634-1D17 28/04/03 118 2,15 12,3 540 2545 I R 00-0636-162C 28/04/03 118 2,15 12,3 488 1711 M 00-0636-266D 28/04/03 118 2,15 12,3 370 582 M 00-0634-2099 28/04/03 118 2,15 12,3 362 860 I 00-0634-47AE 28/07/03 209 1,71 18,9 606 2808 I 00-063D-9C75 04/05/05 155 1,22 13 ,2 458 1150 I 00-065E-7BB7 17/08/06 229 0,46 16,9 312 353 I 00-0698-4E3C ANGUILLE 25/03/03 84 3,08 9,7 744 768 - - 28/04/03 118 2,15 12,3 765 769 - - 31/07/06 212 0,93 18,7 740 - - 00-0698-6A80 31/08/06 234 1,15 13,8 686 - - - ___________________________________________________________________________ Tableau 14: Statistique des captures des saumons, hotus, barbeaux et anguilles dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau en 2002-2006. F = femelle ; M = mâle ; I = indéterminé ;Fp = femellle passée/ ; JJ = jours juliens.

(52)

Figure 20 A: Graphique général de la répartition hebdomadaire et saisonnière des captures des poissons dans la passe migratoire du barrage de Berneau sur la Berwinne en 2002-2006.

0 20 40 60 80 100 120 140 160 Nombre d'individus 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 Semaines Truite arc-en-ciel Saumon de fontaine Goujon Vairon Ablette spirlin Carpe Gardon Hotu Barbeau Chevesne Anguille Saumon atlantique Truite de mer Truite fario Hiver Printemps Eté Automne Hiv. Cumul des captures à Berneau entre 2002 et 2006

(53)

4.4. Répartition saisonnière des captures 4.4.1. Ensemble des espèces

Les figures 20 A,B illustrent la répartition des captures des différentes espèces pour l’ ensemble des 5 années d’étude.

Il apparait que l’échelle est utilisée pendant toute l’année mais avec une intensité particulière pendant l’été, ce qui est un peu paradoxal par rapport aux cas d’autres échelles (Méhaigne à Moha, Aisne à Bomal, Meuse à Lixhe) où les remontées se concentrent surtout au printemps. La situation particulière observée à Berneau tient au fait que le pic des captures estivales est essentiellement du à des petits (< 15 cm) chevaines immatures et à des sujets adultes d’espèces de petite taille comme la spirlin et le vairon qui, manifestement après leur reproduction qui a lieu en mai-juin , effectuent une dispersion vers l’amont.

Des mouvements de remontée typiquement associés à la reproduction se produisent chez le barbeau en fin avril, les grands chevaines en mai-juin et la truite commune en octobre-janvier. Pour les autres espèces capturées en petit nombre, les informations sont insuffisantes pour tirer des conclusions.

4.4.2. Remontées automnales chez la truite commune adulte

Chez la truite commune présente dans l’échelle toute l’année (fig. 20 B), nous avons analysé de manière détaillée les captures des poissons adultes (>20 cm) pendant la saison de reproduction en automne/hiver (octobre-janvier) et en dehors de l’influence des repeuplements réguliers en truites pêchables (tabl. 15). Dans ces conditions, les remontées des géniteurs potentiels varient entre un minimum de 15 en 2005-2006 et un maximum de 35 en 2002-2003. Le fait que les remontées automnales de truites sont particulièrement abondantes dans la Berwinne en 2002-2003 s’inscrit bien dans la tendance observée dans la Meuse à Lixhe où la répartition des captures des truites est n = 23 en 2002-2003, n = 5 en 2003-2004, n = 1 en 2004-2005, n= 1 en 2005-2006 et n= 1 en 2006-2007 (Philippart et al., 2006). C’est aussi en automne/hiver 2002-2003 que furent capturés 12 saumons adultes de retour à Lixhe et 2 à Berneau.

(54)

Figure 20 B: Graphique de la répartition hebdomadaire et saisonnière des captures des principales espèces et groupes d’espèces de poissons dans la passe migratoire du barrage de Berneau sur la

(55)

Mois Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2002-06 Janvier / 1 6 2 1 2 12 Février / - - - - Mars / 14 4 4 3 2 27 Avril / 5 1 2 3 - 11 Mai / 4 6 1 - - 11 Juin / 10 - 1 1 - 12 Juillet / 3 1 8 4 - 16 Août / - 2 2 3 - 7 Septembre / - 1 6 - - 7 Octobre 1 - 6 4 3 - 14 Novembre 26 6 7 3 7 - 50 Décembre 8 13 2 7 5 - 35 Année 35 56 36 40 30 (4) 201 Octobre-janvier > 20 cm 36 25 17 15 17 ___________________________________________________________________________ Tableau 15: Répartition mensuelle du nombre de truites adultes > 20 cm interceptées dans le piège de l’échelle à poissons de Berneau sur la Berwinne de fin octobre 2002 à mars 2007. Les truites > 40 cm peuvent être considérées comme des poissons non directement issus d’un déversement récent de sujets péchables et donc sauvages ou semi sauvages (croissance à partir de truitelles d’élevage repeuplées).

4.5. Comparaison au peuplement dans la rivière en aval (tabl 16)

Il apparaît clairement que les espèces numériquement les plus abondantes dans le piège de l'échelle le sont aussi (truite commune, chevaine, barbeau, ablette spirlin et vairon parmi les poissons de petite taille) dans la rivière en aval de l’ouvrage. Mais ce n’est pas le cas pour le goujon et la loche franche qui sont très abondants dans la rivière mais rares (goujon) ou absents (loche franche) dans l’échelle, probablement en raison de leur faible impulsion à migrer vers l’amont. On pourrait aussi considérer que ces poissons de petite taille passent à travers les grilles du piège mais, si c’est le cas, pourquoi d’autres poissons de petite taille comme le vairon et la spirlin ne le font-ils pas.

(56)

___________________________________________________________________ Espèces Echelle Berneau Rivière aval barrage

2002-2006 2003-2005 N Kg % N Kg % ESPECES RHEOPHILES Saumon atlantique 2 6,922 5,56 1 0,013 0,01 Truite de mer 2 3,444 2,74 - - - Truite fario 216 74,850 59,57 83 18,172 18,28 Truite arc-en-ciel 1 0,229 0,18 - - - Saumon de fontaine 8 2,360 1,88 - - - Barbeau 9 15,197 12,09 25 18,325 18,43 Hotu 1 0,004 <0,1 - - - Chevaine 291 11,587 9,22 384 41,731 41,97 Vandoise - - - 3 0,227 0,34 Ablette spirlin 360 2,673 2,13 373 3,278 3,30 Vairon 290 1,164 0,93 1492 3,018 3,04 Goujon 3 0,650 0,52 532 2,926 2,94 Gardon 3 0,457 0,36 5 0,846 0,85 Carpe commune 1 2,498 1,99 - - - Gibèle - - - 1 1,118 1,12 Poisson rouge - - - 2 0,040 0,04 Perche - - - 1 1,074 1,08 Chabot - - - 3 0,046 0,05 Loche franche - - - 1776 4,403 4,43 Epinoche - - - 88 0,061 0,06 Anguille 4 3,542 2,82 8 4,157 4,18 Total 1191 125,650 100,0 4777 99,435

-Tableau 16: Comparaison des captures des poissons dans le piège de la passe migratoire de Berneau en 2002-2006 et dans la Berwinne en aval de ce barrage (somme de deux pêches intensives en un passage le 17/09/03 (station de Berneau aval barrage sur une distance de 388 m et une superficie de 2 949 m2) et le 08/12/05 (station de Berneau pont route barrage sur une distance de 173 m et une superficie de 1 073 m2). En italique, espèces non indigénes.

4.6. Recapture dans le piège de poissons marqués antérieurement en aval

Au cours de la période de fonctionnement de l’échelle de Berneau, des truites (n=89) et des barbeaux (n= 22) furent capturés par pêche électrique dans la Berwinne en aval du barrage et marqués individuellement en vue de vérifier leur remontée

(57)

éventuelle dans le piège (tabl. 17). Par ailleurs, on a relâché en aval du barrage de Berneau 6 grandes truites interceptées dans le piège de l’échelle de Lixhe sur la Meuse ainsi qu’une truite capturée dans le piège de Mortroux.

__________________________________________________________________________ Espèce Date Lieu de marquage N L min – Lmax Sexe Type ___________________________________________________________________________ AVAL BARRAGE + ECHELLE DE BERNEAU

Truite 21/10/02 Berneau av. barrage 20 209 - 385 - VI

Truite 17/09/03 Berneau av. barrage 58 167 - 442 - PIT

Truite 08/12/05 Berneau pont route 11 272 - 365 - PIT

Truite (a)25/11/02 Berneau côté Mouland 1 610 - 2198 F PIT

Truite (a)27/11/02 Berneau gué 1 550 - 2050 F PIT

Truite (a)28/11/02 Berneau gué 1 518 - 1394 F PIT

Truite (a)30/11/02 Berneau gué 1 562 - 1996 F PIT

Truite (a)22/12/03 Berneau gué 1 571 - 1792 PIT

Truite (a)22/12/03 Berneau gué 1 549 - 1686 PIT + émet

Truite (b)26/12/05 Berneau gué 1 353 - 487 M PIT

Barbeau 09/05/00 Berneau pont route 8 333 - 560 - PIT

Barbeau 08/12/05 Berneau pont route 14 274 - 610 - PIT

AVAL BARRAGE + ECHELLE DE MORTROUX

Truite 07/11/03 Dalhem pont route 10 238 - 419 - PIT

Truite 15/10/03 Mortroux av. barrage 7 205 - 509 - PIT

Truite 04/11/04 Mortroux av. barrage 26 195 - 385 - PIT

Truite 14/10/05 Mortoux av. barrage 12 220 - 332 - PIT

Barbeau 04/11/04 Mortroux av. barrage 1 351 - 567 - PIT

Barbeau 24/10/06 Dalhem pont route 2 220 - 225 - PIT

___________________________________________________________________________ Tableau 17: Nombre de truites communes et de barbeaux marqués individuellement après capture dans des stations de la Berwinne situées en aval des nouvelles échelles à poissons de Berneau (juillet 2002) et de Mortroux (octobre 2004) ou transférées en aval du barrage de Berneau après capture dans la grande échelle de Lixhe (a) et dans l’échelle de Mortroux (b) .

Au total, 8 truites et 2 barbeaux marqués furent interceptés dans le piège de Berneau.(tabl. 18), par rapport à respectivement 95 truites et 22 barbeaux susceptibles de remonter dans l’ouvrage.

(58)

___________________________________________________________________________ Marque Date Lf Poids Sexe Lieu de marquage N° (mm) (g)

___________________________________________________________________________ TRUITE COMMUNE

0634-481E Marquage 27/11/02 550 2050 F transfert de Lixhe vers

Recapture 28/11/02 550 2050 - Berneau av. barrage

0634-2FF7 Marquage 28/11/02 518 1394 F transfert de Lixhe vers

Recapture 29/11/02 518 1394 - Berneau av. barrage

0633-878B Marquage 15/10/03 261 201 - Mortroux av. barrage

Recapture 21/11/03 267 210 F

0634-A011 Marquage 07/11/03 269 212 - Dalhem pont

Recapture 05/12/03 272 204 F

064E-74DD Marquage 22/12/03 571 1792 F transfert de Lixhe vers

Recapture 26/12/03 325 308 F Berneau av. barrage

0663-9169 Marquage 17/12/03 317 398 - échelle Berneau

Recapture 12/01/04 320 372 -

066D-B797 Marquage 02/10/04 385 374 F échelle Berneau

Recapture 22/10/04 385 568 F

066E 7C08 Marquage (26/12/05) 353 487 M transfert de Mortroux Recapture 11/01/06 352 459 M vers Berneau av. barrage BARBEAU

0636-162C Marquage 31/10/02 560 2531 - Berneau pont route

Recapture 1 28/04/03 540 2545 F

Recapture 2 08/12/05 580 2593 Berneau pont route

0634-1D17 Marquage 09/05/00 515 1897 - Berneau aval barrage

Recapture 28/04/03 545 2296 F

___________________________________________________________________________ Tableau 18: Synthèse des observations sur les recaptures dans le piège de Berneau de truites et de barbeaux marqués individuellement à différents endroits en aval.

Figure

Figure 1: Carte de situation de la Berwinne dans le bassin international de la Meuse.
Figure  2:  Carte  du  réseau  hydrographique  de  la  Berwinne  indiquant  les  principaux  affluents  et  les  barrages sur le cours principal
Tableau 1: Comparaison d'éléments du régime thermique de la Berwinne à Berneau  et de différentes  autres rivières liégeoises en  juillet 2006
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