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Changes fixes ou flottants? : L'experience des années 70

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Academic year: 2021

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(1)

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CHANGES FIXES OU FLOTTANTS?

}

\L'ÉXPERIENCE DES ANNEES' 70.

by Jean-Pierre Langlois , A Thesis Submitte~ t,q " /

The F~cul ty oI' Graduate Studies and Research' In Pa:ç-t i~l Fulfillment r of

the Req uirements for t~e'

Degree of' \ . Master of Arts 1 ~ , 1 . ) " De,partment cf Economic.s

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McGill University

Montrea~~ . 'Canada. ~.Augus:t" 1980.

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Depuis quelques années, l'insatisfaction a été croissante

à

l' endroi t des c,hanges flottants, en l;'é,ponse -surtout

à

l' ex-a

périence vécue par l'ensembl,e \ des pays en état de flottement généra'lisé deS' devises depuis

19,'13.

Au fil des ans, le vieux débat taux fixes-taux flexibles est redevenu d~ plus en plus

actuel. t

.

Dans c\ette thèse, notre souci a été double. Premièrement,' , ,

et d'un côté théorique,

ce

fut de montrer d'une' part que les deux régimes de changes avaient de solides arguments en leur faveur e~ d'autre part, qQe les pOlitiques économiqués gouver-, , ' nementales (a.g. monétaireS e~ fiscales) s~épanoui~sent mieux . si él1es sont appliquées au régime de changes approprié. Deuxiè:"

mement, i~ est devenu manifeste, au contact d~ la réalité des changes flottants des années 70',· que les comportements 'économi-ques (macro et micro) se sont souvent écartés de la norme,~ré­

vue par la théorie des changes flexibles. Nous avons analysé le Joas canadien depuis 1970', puiS plus globalement nous avons évalué-le flottement généralisé des devises depuis

1973.-

La

/..' ,

.

mise en lumière de ces, expériences constitue la, partie centra- " le et pratique de notre thèse.

Bien que notre approche dês régimes de changes ait été

mo-~

difiée'par l'analyse et- l'expérience récente, n~us n'hésitons

...

pas a conclure que le débat reste ouvert.

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_'Iiouu ____ • , ' , iii ABSTRACT

~or sorne years, there has ceen a widespread disillusion with flexible exchange rates, mainly in response'\o the expe~

rien~e wi th • generalized floa ting' of world cUl,"renCies sinee 1973. Moré -r~cently, this .disil1ùsionment appears to be r.es-ponsi ble for the renewal of the deba te', fixed versus' f'lexi ble exchange rate regimes.

In this thesis. we had a two-fold preoQcupa tion.. Firstly, from a theoretieal standpoint, we showed that , on the one ~and,

both, exchange rate sys·tems have ,solid argumènts in their favour and on the other hand tha t économie policies. ( viz. fiscal anç.

, ,

monetary ) ha'\l;e their real thrust when applied to ,the' appropriate exchange rate system. Sec.ondly, with the advent of the flexible exçhange rates in the '70s, it has become

obviou~

that the be- .. havior of micro and macroeconomic variables were often at .odds

lwi th flexible exchànge rate theory. We ana.ll.ysed the Canadian

experien~e from 1970,' then moved on to evaluate the generalized

, ,

floating 9f curreneie-s. sinee 1973. Looking at these reeent

ex-

---perlenees was the more important and' praetieal aspect of the

thesis. ./

.

Al though our approaeh to exchange ~ate reg.imés has been modified' by recent experien~e anq analysis, we must .oqnclude that the old debate remains unresolveç..

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..

REMERCIEMENTS '

Cette thèse qui voit le jour ert 1980 aura débuté à

"l,'au-• 1 ./ '.'

tomne

1977.

Cette

gé~èse

exceptionnellement

i~ngue

aura été entreq6upée par mon cours .

e~ é~~nomie, intern~tion~le

à,

l'Un.z-vers'té du Québec

à

Montréal en

1977-78

et, ,par mon séjour à titre d'économiste chez Nesbitt Thomson and Co. Ltd. Cett:e

,

thèse aura beaucoup profité de ces deux expériences.'

/

en plus souligner la patience éclairée de,mon çlirect ur de thèse, le professeur Myron Frankman, qui n'a pas hési t,é

se rendre disponibie dans les moments utiles. Je re-mercie en outre.> les économistes de. la Banque du C~nada qui ont bi n voulu répondre

à

me~ questio~s.<nombreuses) et sur-tout , David Lo'n~orth, qui .a .mis,

à

ma disposition un nombI)9 ,appréci ble de docUments.

, l ,

' . A '

Ma's sùrtout.'je

dOi~

porte1

Fr~dit

à

mes prOChe{ qui

ont

souffer que je leur préfere 1 trop souvent, la SOlitu~ et

ences du dur labeur qui m'auront permis'd'accoucher, parfois péniblement, de la s ~hèse qui apparaît enfin aujour-d 'hui. Inutile aujour-de aujour-dire que les erreurs et opinions aujour-douteuses sont

à

.porter·à mon, seul débit •

.

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T~~LE

DES

'.MATIERÈS Abrégé

A~strait

.

' ,

Remerciements

, -,

Table des matieres

i( ,

\:

List~

des tableaux ,

~l

~ha~'i tre l -' Introduction

yotes

au chapitre 'I

Il.. '

• <:

Première partie 1 ~AUX \F~ES ,OU TAUX FLo:r'TANTS?

,

il li

"Chapi tre II - TAOX FIXES OU' TAUX FLOTTANTS? UN D'EBAT "AUX MUi,TIPtES FACETTES.

Section I:

.LE

SYST~ TAUX F~IBLES : AVANTAGES

,

r'"-ET CRITIQUES ,DE CEUX-CI. '

,A) La disparition des conflits entre l'obj,ec .. t,if de ;t' équilibre externe et ce,lui de l'é-'

,~ B)

'quilibr~interrie. . \ .

L'

ef:fic~ci

té. des poli tiques

m6\,-étai~és

s'accrolt. . ~

" , , "

C) La disparition du besoin ,de liquidi~é

in-terl1at ionale. ...

,

.

D)

'la spéculat~n retrouve sa fonction

sta-bilisatrice. ' ,

E) Simplicité et automaticité.

S~ctio%l II ILES TAUX .

.

FLEXIELES l ,DESAV NT AGES ET

REPON-' . -, ' l ' , A,) ~) .

C)

SE A ÇEUX -C

r.

Des élasticités basses quant aux élasticités.' Une discipline financiè

.

" L' ~nflation nourri~ p , , pess i,misme

.

, la, dépr'écia~ion? VI" , v PAGE ii ii} ,iv v ix ,1 B 11 12 l} .

. .

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15

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Section III: LE SYSTEME /DES TAUX FIXES: DE QUELQuES AVANTAGES.

la compati bili té avec le pr0c.essus -d' in-Sec

t~gration mon~taire.

-IV: APPRECIATION GENERALE SUR LES CHANGES FIXES OU FLEXIBLES.

au chapitre II.

, '

,

.-III - LE COMPORTEMENT. DES POLITIQUES

FISCA-LES ET MONETAIRES EN TAUX DE CHANGE

. FIXE ET FLOTTANT:

Sec EN REG !ME DE CHANGES F ~ES

A) La politique monétaire

B) La politique fisoale

Se tion II: EN REGIME DE CHANGES FLEXIBLES

A)

B)

La politique monétaire

La politique fiscale

1

, > Se tion III: UNE INTERPRETATION MONETAIRE DU, TAUx DE . ,

CHANGE au chapitre

.III.

,D uxième partie: L'EXPERIENCE DES ANNEES

10.

C api tre IV: LE NOUVEAU TAUX DE CHANGE FLOTTANT' AU

!

"". '\ A)

CANADA : 1970 - 1986.

UN NOUVEL ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE Le" modèle mon~taire de Malcolm Knigh.1;

~

'ction l

.

13)

\\

're~lement Les années différentes des années

70 :

cycliquement et structu-

50.

Section Ù\~ A) B) / C) D) \ "

LA POLITIQUE MONETAIRE DEPUIS 1970.

1e constat des modèles économétriq1..les A la remorque du taux de change

\

1e\ tournant de

1975

\

Le ,\gradualisme" de la Banque du Canadas deux points de vue.

E) -Le monétarisme en question.

,-vi 22 1 ' 22

.

·29

, 31

31

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3.5

35

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41

43

46

47

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48

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58

.59.

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1

Sect:l'on III: LA POLITIQUE DI INTERVENTION 'DANS , ' , LE

A) B)' Section IV: M

BL

Section VI .' A) B) " C)

MARCm: DES CHANGES.

De~., différences. 'marquées par rapport aux_

années

SO

Un taux de change manipulé

-EFFICACITE, DU MAR~HE TAUX FLEXIBLES ET

DES CHANGES: LE MAROHE CANADA - ETATS-, UNIS •

l "

Selon Longworth, le marché aurait été 'inefficace. .

,

1'inefficaci:t;é du marché : tentatives d" ~x-plication. '

, ~1E NOUVEAU FLOTTEMENT: AVANTAGES ET

LIMI-TSS

Une intégration pous!3ée '

La substitutabilité des deux dollars. En concluant

Notes au chapitre IV.

,,.r ,

, '

Ghapitre V: LE FLOTTEMENT GENERALISE DES DEVISES: UNE EVALUATION (1923 , 1980 )

/ ' ,

Sectio'n Il PRESENTATION

\

Section II: TAUX FLEXIBLES ET TRANSMISSION \DE

L'ACTI-1

,VITE ECONOMIQÙE \

\

Section III:

LA

POL!TIQUE MO~TAlRE DECOIT LBS ATTENTES. \

, \

Section ri: LA DIVERSIFICAT10N DES DEVISES: ,ECHEC A

.

LA

' - , /

POLITIQUE MONETAIRE. "

,

Section VI ,POLITIQUE MONETAIRE 'ET FISCALEs VERS UNE

vii PAGE 65

65

67

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75

76

78 ' 81 81 83 8.5

87

98 '98 ')99 ~O) 1.C4

C OORD J;NAT l ON ACCRUE ENTRE PAYS. 107

Section VI: STABILITE DES ECONOMIES INTERIEURES, ET .

COURS DES CHANGES. 109

- Section VII:yARIABILITE DES TAUX DE CHANGES ET

INSTA-BILITE ~ONOMIQUE. - 111

'.

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.

Section

IX.

A) . B) Section X: 'Section XI, A) B) Section XII: \ , Section XIII: viii 'PAGE

INSTABILITÈ DES TAUX

DE

CHANGES': ,DE.

QUELQUES COUTS •

~ "

LE PROCESSUS, D'AJUSTEMENT AURAIT DES ~RATES

1

La courbe en "J" Le cercle vicieux

INTERACTION ENTRE TAUX DE CHA~GE ET PRIX

INTERNES.

J

LES ÂGENTS MICROECONOMIQUES

EN CHANGES

FLOTTANTS.

Les entreprises non finan~ières.

\li

Les banques.

BANQUES CENTRALES ET

INT~RVENTION.

EN CONCLUS1:0N.\ Notes au ,chapitre V. \ Bi~riographie. \

..

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J ... TABLEAU I: TABLEAU' II:

Il#.Ui "Jihl11 nIb

LISTE DES TAELEAUX

Cours du dollar canadien et change-ments dans le marché des changes 1 1970

- 1979.

~ ,

Gains sur dolfars U.S.,par l'achat a terme de dollars canadiens et par la vente au comptant quand F(-l) excède S(-l) et vice versa.

TABLEAU III: Effet du différentiel_~t du risque sur la co~position 'des portefeuilles des banques européénne~ au niveau dù

ix

. PAGE:

72

80

ratio aut~es devises/dollar. 106 TABLEAU TV: Effets sur les prix et les volumes

d'une dépréciation de 10 p.cent:

calcul d'une 'courbe en· "J". -.' 123

TABLEAU'V: Dispersion des taux d'inflation dans

, 1

sept pays industrialisés importants. 130

.

TABLEAU VI: Montant~ et variations des réserves

globales: 1972 .. 1978. J ' " 142

1 l , 1 ! / , .,

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The fact that the debate over the central issues, continues. and perhaps may"be mo,re intense now than ever, is testimony both to the importanQe of the issues and 1;0 the lack,

ot

resolution that the analySis has 50 far given rise to. of

, - l

D oug~as Purvi s \

CHAPITRE l

INTRODUCTION

Dans l' histo ire~u développement de la pensée économique

" "\

moderne, on cômpte peu de grands déba1is q~i ont· réussi

à

durer plus de deux cent ans et

à

apparaître, ap:rès tant d'années d' ex-périence et d'analyse, toujours si loin d'une solution

satis-~

.

\ • t1'

_ faisante. Le débat entre régimes de changes fixes ou flexibles est de ceux-là.

Pendant qu t

à

la fin des années 60 la plupart des économ"is-tes universitaires étaient convaincus qui, une plus grande flexi-bili té des taux de changes redonnerait aux principales varia-bles microéconomiques et macroéconomiques une nouvelle santé

- ' \

écd'homique, le système monétai~e intern~t-i0l?~l qui vi t l~ jb~r

~n

mars

1973

2 est l'occasion

à

la fin des années

70

A"un~,

re' -mise en question des conolusions d '-àlors. Au début des années 80, on est de nouveau témoip d'un regain du débat qui nous in-téresse. D'une part, les changes' flexibles n'ont pas été , ,

à

la

hauteur de ce qU'or attendait d'eux et d'autre' part, de

nom-breuses études théoriques et empiriques ont montré, qué"les

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chan~es fixes pou~aient avp~ leurs. lettre~

de

noblesse dans

des situations spécifiques.

I,1 est donc apparu que le è~o,ix d' t4n, régime de changes

, , \ '

--n'était pas une décision ~solée dans le'~e~ps et dans

'l'es-'. /..,\ I~ ,

pace dont les pays pouvaient 's'acquitter en: consultant iles

, '

manuels et' les articles spécialisés.

:a

quest ion pouvait en 'outre être envisagée d' un double point de vue.' fremièrement

,

. et d'un point de vue normatif., il s'agit de savoir;'à l'échelle Internationale, s'il faut opter pour des changes fixes ou

flexi-c- "

bles. Deuxiemement et:"d'un point de vue positif, les pays

mem-.

""'"

bres d'un système monétaire 'de même q'ue les groupements écono'-miques sont en droit de: choisir le régime de changes qui leur convient le mieux J. tout en faisant partie' de l'ensemble plus

,

va~te qu'est le FMI. L f optimum de Pareto peut, ~onc souffrir, des solutions de tlsecond best".

Déjà, pendant les années 50 et ~o, à l'jpo~ue ,des

pari

-tés fixes mais ajustables de ,Bretton Woods, on not,ai t, qu'Il y avait des pays qui ~taient en désaccord avec ,l~ système of~ 'ficiel cod ifié par le Fonds Monétaire Interna ti onal. Parmi

ceux-+à, on ,compte le Canada qui ~ laissé flotter sa monnaie de s~ptembre '1950

à, mai

1902: IJexpérience 'du- Canadâ a été

, /

tellement analysée depuis lors qu'un oQservateur privilégié

,

des re~ations finanéières entre le Ciba~a et les Etats-~nis pouvai t écrire récemment." èan'àda .occasionnally appears

to-.

.

b~

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~tat:fsfics s~rrQ~nde':d_

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eCwlpmeticians'~

4.

Le

pre~i-er {l~ttemen~

du

"3aria9~,

fut'

un~1):i.me·m,!:!nt

,rec'onnu

co~-me un succès

5.

Pourtant J dans le choeur des voix qui ont 'dit ..

oui ,au taux flexible _canad,ién dans ,les années 50, on entendait,

",

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(12)

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_. ---~ ... \ J des voix discordantes qui auraient préféré que le Canada soit plus fidèle aux préceptes de

Br~tton

Woods

.6.

Le retour du

ca~

nada aux chan..ges fixes en juin

1962

allait les satisfaire ( du moins peut-être

à

moitié?), car entre

1963

et

1968,

la conduite de la politique monétaire canadienne devient particulièrement difficile à cause dgs contraintes causées par la balance des paiements déficitaires des Etats-Unis.

'

...

D'autres enfin, allaient regarder le probleme d'un tout

..

autre point de vue. Constatant d'une part, l'intégration crois-sante des économies occidentales et en particulier 'de certains ·groupements de pays en particulier, et d'autre part, la néces-saire réalité de devoir composer avec les changes flexibles, ils allaient proposer une solution combinan1 taux fixes et t1ux' flexibles: l' unio,n monétaire -optimale. La. dichotomie taux

fixes : ta~ flexibles se trouveraient ainsi résolue, tout au

( .

moins réglonalement. Le marché commun Européen et la création du serpent europée~ est l'exemple le plus conn~ et qui a donné naissance au développement théorique des zones optimales de devises 7.

Plus près de nous, au xxe'siècle, l'intégration économique

il t) / '

croissan~e du canada aû partenajre économiqu~fdes Etats-Unis

allait faire réaliser que la zone monétaire canadienne n'était pas nécessairement optimale. Les conti.nentalistes ont proposé que le Canada s'unisse monétairement aux Etats-Unis pour former une zone nor~-americaine, pendant que lesJn~ional~stes ont suggéré que l'entité canadienne devrait être scindée en deux parties comprenant '1'Est et l'Ouest du pays 8.

(.

(13)

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Historiquement, la question de l'optimalité de la zone

,

monétaire canadienne a été sâulevéeà plusieurs reprises. Dans

.

uhe lettre aux Américains, K. Marx et F~ Engéls é'crivaient au XIXesiècle:

Here ( in Canada) one sees how necessary the feverish ,speculative spirit of the Americans is for the rapid

development of a new country ••• ; in ten years this slee-py Canada wilL be ripe for annexation ••• And they may tug and resist as mucn as they like; the economic neces-sity of an infusion of Yankee blood wilÀ have its way and abolish this ridiculous boundary line. 7

Au seuil d~ la deuxième' guerre mondiale, alors que le Canada conservait encore de solides liens économiques avec la Grande-Bretagne, on pouvait lire dans une thèse de maîtrise d'alors:

Sorne people, particularly in the Western Provinces belie-ve that the Canadian dollar should be linked up with

ster-ling,' Le. Canada shbuld join the sterling area. An __ oppo-sing body of opinion believes that the linkup should be with ,the US dollar.

A third policy: the Canadian dollar should be managed en-tirely free of otherisurrencies, the a~m being stability of domestic priees.

Finalement, l'émergence du Parti Québecois et la menace de sécession d'une province canadienne allait encore une fois' redonner .vie

à

la notion de la pertin~nce de la zone monétaire Canadienne et partant au dilemme taux fixes - taux fle~ibles.ll

Vingt-cing ans après la création du Fonds Monétaire Inter-1 na~iona~, il semble y avoir moins d'attrait

à

l'endroit de la

piëiade de réformes du système monétaire international. Ces propositions de réformes ont flèuri à la charnière des années

60 et 70 et jusque vers

1976,

date des accords de Kingston en . JamaiqUf 12. Depuis lors,

à

mesure que l'absence de système

/'"

.~/

monétaire internation~l s'instalait parmi nous, l'attention

~e concentrait et se spéoialisait. Les possibilit~s intermé

(14)

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diaires sont retournées ~ l'arrière-plan pour faire place

à

un système binaire -'taux fixes / taux flexibles - à partir duquel le~ cas intermédiaires, ont pris naissance. C'est pour. quoi, nous avons écarté les parasites pour ne retenir que le

coup~ géniteur, autour duquel s'articule le nouveau débat:

taux fixes ou flexibles.

Cette thèse a donc ét~ élaborée

à

partir d'une insatis-faction: que le régime des changes flottants n'était pas néces-sairement un "optitnum'optimorum" valable' en tout temps et en tous , lieux et

à

partir duquel il serait facile de porter jugement. Par ailleurs, 'nous avons évité de partir avec l'idée à' priori que les taux de changes fixes constituaient la soLution

à

l'al-ternative posée. Ainsi, en rupture avec l'euphorie du début des années 70 à l'égard des changes'flottants, n~us avons consacré la majeure partie de cette thèse (la deuxième partie)

à

montrer que les changes flottants" mis au défi de l'expérience d'es an-nées 70, n'avaient pas été fidèles au rêve théorique de leurs partisans.

Afin de mettre en relief cette dichotomie entre la théorie

.

et la réalité, nous avons consacré la première partie du mémoire

~

-~-

fixer les mérites respectifs des changes fixes et flottants.

"

Nous nous sommes délibérément écarté de l'approche modellisante

\

pour être plus en contact avec "l'économie" des taux de changes.'

1

\

1 ;; II!

.

,

1

Ainsi, la transition avec la seconde p~tie s'en trouve facilitée, 1

I~

alors que nous nous sommes appliqué

à

traiter de l'expérience

\

\

des changes flexibles depuis

1970. "

\,

Dans le chapitre II, nous avons voulu montrer dès le départ

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à

n'otre compte c'es divers avantages et avons apporté

à

ceux-ci les critiques formuléei

à

leur en-contre par le camp adverse. Ce "match de~ot"-nous-donnera un avant-goût du débat théorique et nous' mettra en meilleur posi-tion pour évaluer l'expérience des années 70.

'"

Le chapitre III poursuit et développe un aspect du chapi-tre précédent en mettant l'accent sur une question cruciale du débat: l'efficacité relative des politiques fiscales et moné-taires des gouvernements en taux de changes fixes ou flottants.

'-Nous avons passé en revue la théorie tellé que proposée principa-lement par R.A. Mundell dans les années 601 en appendice, nous rendons compte de l'approche monétafre du ta'ux 'de change.

Les chapitres IV et V, qui auraient pu être inve~sés, et

fi

qui constituent le corps de l'ouvrage, font le point sur ce que nous a appris l'expérience des changes flexibles pendant les

an-\

né~s 70. Le Canada fût le premier grand pays industrialisé à la±sser flotter sa monnaie en juin 70. Dix ans plus tard, nous portons jugement sur l'expérience. Contrairement au premier

flot-\

tement canadien, le deuxième flottement a fait l'objet de peu d'analyses sy~tématiques sur l~ sujet. A nptre connaissance, no~~ sommes les premiers à regrouper a~tant de fàç~tte~ du nou-veau flottement dans le cadre canadien.

"

.

Enfin'-le chapitre' V étend les

hori~ons

a:-u niveau inter-national en soumettant une évaluation du ~ottement généralisé ~es devises depuis 1973. Cette espèe,e de revue ne couv~-e pas

1

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~ous les aspects du,prQblème, -mais couvre sûrement les plus

importants lorsqu'il S'agit' d'évaluer un régime de change.

,

~ous avons essayé d' int,égrer les développem

7

récents au 1Wment où nous mettions le

thè-se.

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IF _____ ... oe&. , 8 NOTES n CHAP!TRE l 1

)

• Douglas D. Purvis t ""The Ex cha'nge , Rate Regime and Economie Folicy ~ Theory and in Practlce", Canada Public Policy, , printemps 19,77, p. ?06.

,

.

,

• Le Fonds 'Monétaire International dans le d~uxième

amende-• 1

ment aux'Statuts du FMI, en janvier.1976

à

l~ Jamaique,

'1

consacrait offici~lle~ent ~tensemble des pratiques d~ chan-ges tenant lieu de régime moriétaife international par cette

' i l , •

phras~ laconique: "The one in force at January 1, 1976,". '

C'était reconnaître implicitement le'flottement généralisé . des devises et surtout, le libre-choix des pays-membres ,uant au régime de c~~es. A la fin ,juillet 1976, le 'l'MI compre-nait 25 pays qui~ bien qU'intervenant,dans le marché de chan-ges, ne fixaient pas leur ~e vise délibérément. A la fin décembre 1979, ce nombre était porté à 45. Ce chiffre

com-\ "

prenait 3 pays en régime de pari té nfobi1è, 8 en f10,ttement concerté et 34 en flottement plus ou moins indépendant. Le restant des 139 pays-membres avaient des monnaies ra~tachées.

Çc "est-à-dire 94 pays.

,J Voir la Fed ~ Res. Bank of Philadelphia, Bus iness Revi'ew, J

mai - juin 80, N. Carlozzi, "Pegs and Floats: The Changing Face of the Foreign Exchange Market", p. 22-23.,

3 • H. Ro'bert HelIer, "The Choice of an EXchange Rate Regime: The ory and Practive," FMI, mimeo, déc. 19.76.

4 R.M. Dunn,Jr. The Canada - US. Capital Market, 1978" p.lO). 5 Parmi ceux qui se sont"penchis

sur

les taux de changes

fixes et flexibles du Canada, mentionnons les noms de ceux " ,

qui ont conclu à la faveur d~s chanfes,flexibles pour,le Canada entre 1950 et 1 9 7 0 : · " R.M. Dunn, Jr ... (1971) et (1973) p.9 - 18;~p. Wonnacott, (1960), (1965), (1972~; D.B. Marsh (19~9); L.B. Yeager (1976), \ . 1

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,

9

.

ètiap.26; S.I. Katz (1956); E. 'Sohmen (196.9), p.224; T.J. -, Courchene (fév. 1971); G.H. Me1~ish (1968); R.G. Hawkins .

,

(1968); R.E. Caves and G.L. Reuber (1971); R.W.~Grayston

10' (1973); A.F.W. Plumptre (1970), (1977).

6 • On a dénombré très peu de partisans des' taux f.ixes pour le

i '

Canada pour l'époque allant de 1950

à

1962.· Mentionnons A.N. McLeod (1965). B.W/. Wilkinson '(1972), ,R.~r. McKinnon et W.E. Oates (1966). Le cas de Rob~rt Mundell est 'un peu

à

part, car il a penché tantôt vers 'les taux ~lottants (1964 sept.), tantôt vers les change~, fixes { les écrits, , après 1970) •.

-7 • T;D. Willet et E. , Tower ont développé r'aspect théorique des zones optimales de devises dans "The Concept of Opti-mum Currency Areas and the Choice betweelFixed a~d

'Flexi-•

ble Exchange Rates", (1970) et surtout dans The Theory oof . Optimum Currency Areas and Exchange - Rate Flexibility

,

(1976). Il ne faudrait pÇlS oublier les textes "'sourciers Il de R.A. Mundll1, "A The ory 'of Optimum Cur;ency Areas" 'AER,

,

-sept. 1961 et "Uncommun Arguments :for Comm'un Currency" (19'73).

. .

8 Leonard Dudley J "Sur 1 ' optimalité de la zone moné~afre

cana-dienne", 'L'ActualitQ Economique,. 1,973. . /

,Rodrlg~e Xremblay, Indépendancè et marché commun Québec- r '

Etats-Unis, 1970.

. /

~bnoter que Carl Beigie de 'L'Institut C.D. Howe s~

rattache-r~it-plutôt

à

l'option continentaliste: Canada (dans son

en-sémble) - Etats-Unis. Si ce n'était deS implications poli--tiques que cela sous-entend, P. Wonnacott et R.J. Wonnacott

(1968 fév.) y verraient sûrement aussi quelques gains écono-miques pour le Canada et les Etats-Unis.

9 • K. Marx et F. Engels, Letters to Americans 1848-- l825:~ ,

\ 'Se~ection, tr~duct,ion par L.E. Mins, New:"York, 19~3,p.204.

10. C.A. Ross, (avril 1939), p. 23.

l'

,11., B. Fortin a développ~ la notion taux flexiples - taux fixes

"

dans le, cadre canadien. ,Cela l'a amené

à

questionner l'

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timalité de la zone monétaire canàdienne. Voir Les avantages

"

.

et les coûts des différenteg optipns monétaires'd'une petite économite ouverte: un cadre analytique ;,. (1978). "

12.

~oir

les publieations de l "Univer\i té Princeton, New Jersey,

Essays in International Finance'.

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TAuX FIXES OU TAUX FLOTTANTS?

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... ~-_...--- " -CHAPITRE Il,

TAUX FIXES OU TAUX· FLOTTANTS ? UN, DEEAT AUX MULTIPLES FACETTES

Il est devenu coutume et presque classique de présenter le débat sur les deux principaùx régimes de changes, par l'é-numération des mérites respectifs

à

chacun d'eux. Cette appro-che permet de saisir toute la riappro-chesse des .arguments en

pré--

.

-

sence et surtout de constater que chacun ~es 'protagonistes semble avoir souvent raison

d~n

point de vue théorique ou abstrait. On comprendra mieux alors pourquoi ce débat n'a

jamais pu être tranché, si tant est ,que chaque système comporte des avantages et des désavantages très valables. Il ne faut donc pas s'attendre que la découverte d'un argument dit supé-rieur

à

la faveur d'un régime vienne résoudre le débat.

Pourtant, nous avons cru utile de présenter une liste som-maire d'ava~tages'et de désavantages aux deux régimes de chan-ges. Elle nous permettra d'affiner notr~ jugement, lorsque nous agorderons la seconde partie de ce mémoire, consacrée

à

une a~a­ lyse critique du cas canadien et du système monétaire interna-tional dans son ensemble depuis 1970.

Comme ee mémoire s'article surtout sur ~'expérience récente

" '

des changes flexi bll!s, nous avons cha. isi d.i~ mettre, en IUmi~re

les

avantages et les désavantages des changes flexibles, en

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(22)

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. présentant en contrepoint les arguments formulés par les parti-sans des changes fixes~ .

Ce procédé s' inscri t dans la logique de cette thèse. qui met sur la sellette les changes flottants, en ayant soin d'en

- ' /

-montrer les faiblesses qu'on avait un ~eu oubliées au. début des années 70. Néanmoins~ commè on le verra, les changes

flexi-..

bles conservent leurs lettres de ,noblesse,

·à

condition de ne pas perdre de vue leurs limites.

l!>

Section l

( -LE SYSTEME' DES TAUX FLEX IBLES: AVANTAGES ET CRITIQUES

DE CEUX-CI.

,

Cette proposition de réforme du système monétaire

inter-\

\

, national a connu un regain d' intérêt sitôt qu 1 il est devenu

.-évident à la fin des années 60 que le système des parités fixes. mais ajustables ne surVivrait_pas

à

des soubresauts é-conomiques d'envergure. A catte époque, les pa~tisans des chan-ges flottants étaient très ~coutés l

A) La disparition des conflits entre l'objectif de l'équilibre

>-externe et ce 1 uf deI·' ég uil i bre in terne

Le chapitre III qui fait suite, s'applique

à

démon~rer plu3 en déta~l le principe énoncé ci-haut, de même que celui

;,.

qui suit immédiatement après. Nous serons donc bref. En régi-me de changes fixes, la politique financière monétaire et

bud-,

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gétaire doit être mise

à

contribution pour défendre cet équi- /

/

libre externe 2. Or,

il

est possible que le sens de la pgli-tique financière entre en conflit avec les besoins de l'équilibre interne. Ainsi, si un pays fait ~ace simultanément aux deyx

maux d'un déficit externe et d'une récession, une politique financière déflationniste (tauxd t intérêt en hausse) viendra 'soulag,er le déf'ici t externe (par l t influx de capitaux), alors

qu'il ~ura pour effet d'aggraver la dépression ( les taux

d'in-J

~érêt élèvés venant ralentir l'investissement). Or, en taux flexibles, l'équilibre externe s'assurant ,de lui-même, la poli-tiqué financière peut se consacrer entièrement aux besoins de l'équilibre interne.

-Bien que ce processus théorique soit: d'une belle élégance,

"

i l n'est pas dit que le double objectif interne et externe s'e résolve de lui-même. En fait, "les autorités désireront quand

___ :~~/éVi ter les fluctuations frop grandes. et trop brusques dans

leur taux de change et par conséquent, elles devront quand mê-me considérer l'impact que leurs politiques nationales auront sur la balance des paiements" 3 De plus, ce modèle élaboré ~ surtout

à

partir de Mundell 4 ne doit pas faire illusion sur

,.

le, réalisJne de ses hypothèses. Pour J. L' Huillier, "il 11' est pas acceptable de faire de l t investissement une varfable dépen-dél.nt unj.quement du taux d'intérêt""

5.

En outre, "1 'hypothèse la plus contestable nous parait être celle d'une mobilité parfaite du capital sur le plan international et les objections sur' ce

'.

point son~' encore plus fortes dan

1

le cas d' un, régime de changes flexibles que dans celui d'un régime de changes

fixes~

6

(24)

..

la B) L'efficacité des politiques monétaires s'accroit. D.

,

.

'

15

Ici, la politique monétaire devient un inst~ent con~ra­

~

cyclique très important parce que les réactions du commerce in-ternational et des mouvements de capitaux devlennent des racteurs puissants de renforcement de la politique monétaire. Conhné il est .'

-montré au chapitre III, le taux de change flexible "enable the foreign account to operate directly to reinforce the purely do-mestic effects of monetary policy ,and to make that policy more ,

effecti~e"

7.

..

Mais le point faible de cet argument réside dans le fait

-qu'il néglige le degré de'réaction des

mouvement~

de capitaux. 8

~r1 ,

Imaginons que les capitaux réagissent fortement auiCtaux d'inté-rêt élevés (élasticité> 1) f, il s'ensuivra que l'appréèiation du

, . .

taux de change risque de causer ~ déficit commercial d'impor-tance, si bien que 'l'effet interne de la' politique monétaire restrictive aura,· été contrebalancée par ce

. gure. 9

déficit

d'envar-C) La disparition-du besoin de liguidit6 internationale

1

En principe, si les changes sont complètement laissés aux

~

forces du marché, les réser.ves deviennent inuti~es. Le système n'a plus b~oin d'un médium international de paiement, car les

,

monnaies nationales suffisent ~

à

assurer le uommerce

internat1o-• 1 1

na! des biens .... et :3ervices. Au plus J l'or et les devises seront

(25)

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que ~our: assurer une certaine valeur à la monnaie nationale.

Or, le flottement généralisé des devises qui déb4te en

1973

'nous aJ.lra· fait prendre conscience que les variations des réserves .d; changes peuvent être tr.è~ prononcées (voir tableau VI). Lo.-in

.

de disparaître, la liquidité internationale a pris des propor-tions exagérément importante. D'un point de vue théo;rique, on n'est pas encore parvenu

à

évaluer les montants requis,lorsque les changes ne sont pas fixés. Comme le dit L.B. ~eager lorsqu'il s'agit d'évaluer

îâ

liquidité optimale, '''huge reserve cdtlld' prove inadequate ta defend a currency in the face of' fundamental

dise-": \

quilibrium interacting with lOBS of confidehceK 10. Qui plus

est, le comportement des spécùlateurs nous fait croire qu'il n1y

a pas de "simple and dependable relation between the size and

'11 adequacy of a country's reserve"

D) La spéculation retrouve sa fonction stabilisatrice

En changes fix,es, la spéculation se fait à sens unique: ainsi quand la balance des paiements n'enregistre que des défi~

f> cits, les spéculateurs joueront alors .sans risque sur la dévalua-tion. En changes flexibles par contre, ~es spéculateurs ne peu-. vent jamais être sûrs du s:ens de la variation du taux .de change",

Il n 'y aura", de profits que si l'évolution future est correctement

antic~pée. En périOde normale, la spéoulat~on profitable devrait

être stabilisatrice.

Or, ~'un strict point de. vue logique, il n'i'st pas dit que

la spéculation en taux flexibles doive ~tre stabilisatrice.

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(26)

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17

A l'encontre de M. Friedman 12,

~ui maintien~

que la spéGulation profitable va nécessairement tendre à rapprocher

~aux

de chan-ge de son niv,ëau d'équilibre, W.J. Baumol .... l ) argue que la spécu-lation peut être soit un facteur de stabilité ou d'instabilité qu' elle soit profitable ou non. Sa thèse se résume en gros

à

ceci:

Si les spéculateurs achèt~nt le change étranger après un temps suffisamment long après que le prix a commencé

à

s'élever et vendent après un temps s~ffisamment long après que le prix a commencé à b~i§sert alors les ~péculateurs vont augmenter la fréquence

àë's

"'ItÎctuations du taux ,de change (gui aurait suivi un cycle "normal" sans la spé- ~ culation), et peut être même augmenter l'amplitude.14

E)

Simplicité et automaticité

Le prix qu'est le taux de change varie

à

la hausse ou-à la baisse afin que ~offre et la demande de monnaie 1 intérieure

soit en équilibre. Conséquemment, un pays ne doit pas avoir re-cours aux vartations dans les prix .et les revenus pour maintenir ou rétablir l'équilibre de la balance des paiements. Il apparai t ainsi que c'est la façon la plus simple et la plUS rapide de

ré-pon~re aux secousses venant affecter la balance des paiements. De plus, les interventions gouvernementales, toutes arbitraires 1 _ qu'el~es sont, n'ont plus de r~ison d'être. Dans la voguemoné-tair~, H.G. Grubel résume bien ce point de vue:

On the government side, i twill benefit socie,ties from absence of government control over an important priee which can be manipulated to achieve certain political

ob-jecti ves. 15 "

. ~

...

Cette simplioité admise, Qn ne doit pa~ moins, constater, que la volatilité du taux de change comport"e un

co~t

et se répercute le plus souvant sur l'économie i1nterne. En effet,

(27)

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18

même une légère dévaluation de la monnaie entraînera une hausse du niveau des prix intérieurs lesquels se répercuteront sur les

1 . t 1 At " 1 16 sa alres e es cou s en genera •

Une autre ombre au tableau: des fluctuations fréquentes du cours du change sont

à

même de causer des déplacements de facteu,rs de production entre le secteur intérieur d '\.I.ne part et d'exportation d'autre part, entraînant a,insi des coûts so-/ ciaux (hy,pothèse de la mobilité des facteurs de production). Néanmoins, "l'expansion-monétaire normalement plus efficace

~n changes flexi!bles provoquera l'inflation, si les facteurs de production ne sont pas moÙles" .17

Enfin peut-être, la hausse et la baisse du baromètr~ qu'est le cours du change constitue un risque dans les transactions

/

internationales (commerce et investissement). Comme chacun sait, l'homme d'affaires répugne le plus souvent au risque. Or, le marché

à

terme est une réponse au risque de changes, mais que d'une façon partielle. D'autre part, ce supplément. de coût se répercutera sur toutes les activités liées aux échanges interna-tionaux; . d'autre part, le marché

à

terme ne couvre que des tran-sactions reD.ativements courtes. En cas de fluctuations

violep-..

,

tes du change (exemples: le printemps

1973.

la fin de

1977

jus-qu'à maintènant), ce marché devient prohibitif pour les petites et !Jl()yennes entreprises.

Gênantes dé jà pour les grandes entreprises, qul sont non seulement rompues. aux opérations des marchés

à

terme, mais qui trouvent aussi une protection naturelle contre l' ins- , ta bili té des cours dans la di·vers ifica tion de leurs· sources d'approvisionnement et de leurs débouchés, l'incertitude, risque de paralyser les entreprises petites et moyennes. qui seront tentées de rehoncer

à

participer aux échanges internationaux pour se consacrer entièrement au marché

na-tional. 18 / . : l ~ __ ~~_~ _ _ _ .. _ . __ _ ._---~---" ll~, __ ~--_---1 1

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19

/ - . Section,. II

-LES TAUX 'LEXIBLES: DESAVANTAGES ET R~ONSES A CEUX-CI

A) Des élasticités basses ou le pessimisme quant aux élasticités

Si les élasticités de la demande sur, les march'é

interna-•

tionaux sont basses, il est peu probable que les fluetuations dans le taux de change suscitent les ajustements nécessaires

(,

dans les importations et les exportations. Pour qu'une déprécia-tion soit vraiment fructueus'e, il faut que la valeur de l'

abso~p-' / "

~ .tion na~ionale de produits importés baisse par rapport

à

la va-leur des exportations. C'est ce que la condition de

Marshall-\

Lerner ("\ ~

+ "'\"\ ') \ )

implique poùr qu'une dévaluation soit efi'icace: où ,,,. est l' élastici té de la demande mondiale' pour, les exportations intérieures et

'\1-\

est l' élastici té de la "demande pour les 'exportations iondia~es.

Or, les études empiriques révèlent qu'il est peu

v~aisem-.

blable que la somme des élasticités soit i'nférieure

à 1. Si ùn

pays, après avoir dévalué sa monnaie, n'enregistrait pas une amélioration au niveau de sa balance· des pai~ments, il est à craindre que ce soit parce qu'il n'ait pas réduit suffis~mment

,/

ses dépenses intérieures ( absorption en ca:use).. De pl1.ls-, -s· il est vrai que l'élasticité de la demande mondiale péû~/Ûn produit ne soit pas très élevée, par contre l'élasticité de la demande pour la, production d'un pays de ce produit est élevée. Enfin, i l ne faùt pas oublier que )-es élasticd. tés de la demande 'sont \ fonction du temps: les événements qui affectent la balance

\

(29)

1

,

.

20 commerciale

à

.court terme ,sont choses rares. 19

B) Une discipline financière amoi~rie

Ainsi, si un pays est incapable de limiter l'augmentation

,

du niveau des prix ou. corrolairement de mettre les' freins sur la croissance de la masse monétaire, la discipline qu f assure," la

ponc-.

~

\

tion en réserve,~n taux fixes constitue, une espèce de roue de secours. En tau~ flexibles par contre, l'équilibre d~ la balan-ce des paiements se maintient automatiquement, si bien qu'un 8

pays tolèrera plus d'inflation sans se préoccuper du compte

ext~rièur. Plus d'inflation intérieure se résout par une dépré-ciation du change. Toutefois, une perte de réserves et la peur ou l'humiliation de 'devoi~r dévaluer un taux de changes fixe constituent une contrainte de taille-pour les autorités

finan-cières. ?

Pourtant L.B. Yeager refuse de voir là un ,argument valable. 20 Si un pays possède les réserves ou la capacité d'emprunter~uf­

Usante .pour financer un déficit persistant, celui-là retardera longtemps les mesures correctrices nécessaires. L'exemple de la Gr~nde-Bretagne en 1967 est éloquente

à

cet égard: les mesures

"

./

nécessaires intervinrent trop tard, afin de prévenir la

suréva-. . /

-luati'on de~a livre. Et c !est une dévaluation brutale qui vint rétablir l'équilibre. A la fin des années 60, et au début des années

70,

la profusion de liquidité internationale ( dollar ..

.

glut.) eut tôt fait dé freiner toute discipline dans le ~,roc~éssu~ d "ajustement des pari tés fixes \mais ajustables.

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(30)

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---~-- J -bd _ 21 C) l'inflation nourrie par la dépréciation?

Une objection tr~s valable aux ~aux flexibles et qui prit

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une importance grandissante depuis quelques années est la pos- , sibilité que la dépréciation ait des répercussions inflation-nistes 'sur les prix intérieurs et exige de ce fait une nouvelle dépréciation. Le raisonnement est simple: la aépréciation d'une

devise hausse le prix des importations lesquels

à

leur tour-se

~épercutent sur la structure des coûts et des niveaux de prix.

En outre,

Pl~S

notre économie

est~uverte

sur l'extérieur, plus vive sera la vulnérabilité de celle-ci eu égard

à

une dépréciation donnée. D'autre part" R. Triffin 21

~roit

que le taux flexible

produit un effet de cliquet (ratchet affect), , "

à

savoir qu'une

'i

dépréciation entraîne une hausse des salaires et des prix \~nté­

rieurs, alors que 'l'appréciation n'est pas cause d'une chute

,

comparable des salaires et des prix, parce que ceux-~ sont rigides

à

la baisse ... \

Bien sûr, les partisans du taux flexible n'hésitent pas

à

répondre qu'il ne doit pas en être nécessairement airtsi. F. Lutz 22

A

pour sa part, croit que les importations des grandes ~ations

commerçantes n'occupent pas une grande proportion dans l'indice du coût de la vie de celles-ci. Au contraire, les biens intéI:'ieurs et les services dominent. En conséquence, l'effet d'Une déprécia-tion ne 'devrait pas être anni~ilée 'par la hausse des prix. En

f

outre, l'existencé d~un écart entre la dépréciation et son effet "

sur le ?oût de la vie laisse

à

cro ire que celui-ci permettrait

à

la dépréciation- d 'ex~rcer son ple,in effet sur la balance des

1 1

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22 paiements. Pour E. Sohmen, la dévaluation n'est pas nécessaire-ment inflationniste: "The presumption that priees may fall in most countries with overvalued currencies after the universâl

'f

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adoption of floating ex change rates is ( ••• ) considerably stron-ger th an in the case of- devaluation by a single country" 23

Section

nI

-LE SYSTEME DES TAUX FIXES: DE Q~LQUES AVANTAGES.

La compatibilité avec le processus d'intégration monétaire ,

L'avantage ici ne se situe pas en fonction du système

lui-même, mais /plutôt dans le cadre de sa c,ompatibili té avec

-la notion des zones monétaires intégrées. Dans une union mo-nétaire (complète ou incomplète), les taux de change entre partenaires sont fixes, soit de façon fonnelle ou soit de

facto. Dans ce dernier cas, les révisions cambiaires ne peuvent" intervenir que dans des cas extrêmes et en concertation. D' ail-leurs, on ne voit guère qu'il puisse y avoir une alternative

\

à

la fixité du taux de change, lorsque les' économies doivent

,

être intégrées.

D"

rapprochement des candi tians de prix sur le marché des biens et des facteurs de production doit" résulter la stabilité du taux de change et de là, le processus

d'inté-

---gration. Ainsi des changes flexibles vont

à

l'encontre du prin ...

~iPe

de

~abilité

des prix 24.

~n

outre, des taux de changes

flexibles constitueraient un obstacle aux mouvements interna-tionaux ~e capitaux. Afin de profiter de l'aire économique

/

(32)

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23

élargie qui est le fait de l'intégration économique, la libre circulat'ion des capitaux est une condition fondamentale'. Or, ,

... ~,

des transferts dé capitaux massifs ne pourront .se développer

que ~irles investisseurs sont assurés de, la valeur de l'a. monnaie

~11~ laqueile sont li bellée~ leurs créances. Et les taux fixes

Il ,

présentent un avantage certain à cet égard.

Section DI

..

-APPRECIATION GENERALE SUR LES CHANGES FIXES ET FLEXIBLES •

Ce bref survol des arguments en conflit a propos du choix d'un régime de change nous aura convaincù de ceci: ce débat appara,ît vain s'il se cantonne dans la pureté d'un débat

théori-que. Il n 'y a pas d'issue ,'posai ble. C' est pourquoi le recours

à

l! expéi'ience historique nous semble répondre au besoin de tester les idées

à

saveur 'a bstra'i te.

A cette fin, -le cas canadien nous fournira une avenue des plus intéressante dans la deuxième partie. Néanmoi!'ls, elst-on en droit de généraliser un cas' unique? Si plusieurs l'on fait, nous

.

i '

voulons éviter ce piège. P.Salin qui est en faveur des taux flexi-bles affirme dans la même veine: "on ne peut pas - contrairement

à

ce que pensent beaucoup - définir un système qui soit supérieur

à

tous les autres et nécessairement valable en toutes circonstal1:" ces et pour tous les pays te

25.

Certains croient même que lE!

choix d'un taux de changes fixe ou' flexible n'est pas

à

ce point important pour qu ',on y consacre autant d'énergie. A leurs y'eux 1 les résultats économiques ne diffèrent pas d'une façon marquée,

(33)

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24 dans un cas comme ?-ans 1 t a'utre 26. ;'Ai'tsi t on retrouverait la

plu-part des problèmes réels de l'.éc anomie canadienne. par exemple,

1 ,

en système de changes fixes comme en sy~tème de changes flexi-bles.

Canadians will still have to live with variations in growth rates, in long-run international capital flows, in foreign demands for Canadian products, and wi th internaIly 'and ex-tern;üly - generated business cycle occur under both system,s. Risk and uncertainly over the terms on which institutions, > firms and individuals do thei!' business are not removed

un-der a fixed exchange rate system; the risk and uncertainty merely take different forms. 27

Cela est vrai, mais il nous semble que, variable èxogène ou , endogène,

~e

taux de change est

Pl~S,

qu'une variable'

"d~y'~

dont la valeur

~ausale'

n'aurait que peu d'impact sur la variable

à

expliquer.

~t

la longue série d'arguments en faveur d

'~~

systè-l '

me au lieu d'u\:tre nous fit prel'\dre conscience' qu'un taux de change fixe n'a pas le même comportement qu'un taux flexible.

A cette fin, nous voulons conclure par la voie médiane, car là nousssemble' être la réponse dans l'optique de la réalité. Nous avons mentionné plus haut qu'il.n 'y ~vai t pas, de réponse tranchie

,

.

en faveur d'un système ou d' un autre: c'elle-ci -dépend des cir-constances. Ainsi la réponse serait en fonctio~ des caracté~isti­

ques des économies, lesquelles varient au gré du temps. Comme les flexibilistes ou les fixistes nous ont convaincu qu' ils' ont tort dans l'absolu, voici quelques éléments relativistès supplémentaires:

.Il n'est pas possible de comparer les régimes de, changes fixes et f'lexi bles \~n supposant ~' environnement économique identique dans les deux cas. Ainsi de la période de l'entre-deux guerres, du système de Bretton v/oods et maintenant du

'"

.

flottement ~néralisé (années 70). De même, chaque pays doit

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1

1

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(34)

1 1

1

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25

être jugé

s\~on

la

m~thode

du 'cas par cas. Le Canada n'est pas la Suisse.

~

.L'éconemi'e n'est pas

à

l'abri de·s jugements de valeur.

1

Tel est auss~ le sens d~ tout choix d'un régime de change. , C'est pourquoi, il faudra prendre en considération les

vues de nature politique. Exemple: s'il est vrai qu.·on peut choisir entre"l'inflation et le chômage, lequel

aI-l

Ions -nous sacrifier? Le système de flexi bili té emplique toujours une redistribution de la richesse entre différents secteurs du revenu national et ceci, au gré des fluctuations

\

\

du cours des changes. De plus, la dépréciatlon et la rééva-luat ion. favorisen-e _ tàntôt les consomm~teurs, tantôj; lès pro-ducteurs

à

des degrés différents. Le gouvernement sera forcé de 'choisir parfois en faveur de telle classe plutôt que telle autre •

• 1e sens de l'histoire doit être aussi pris en comp~e. La . solution des changes flexibl es serait plus conforme au

pro-cessus d'internationalisation des,économies, car lés mon-naies sont de plus en plus soumises

à

des facteurs inter- .

,

nati~naux. D'autre part, malgré qu'on soit en face d'un

facteur nati ona'l, la flexi bili té des changes tend

à

ren ...

1

forcer l'indépendance des politiques monétaires nationale~ •

. /

.Pourtant dans l'optique du processus d ',intégration monétaire de certaines économies, la fixité des changes parait être'

1

la' solution

à

retenir. Les grands blocs économique étant-soumis en revanche au régime flexible. Donc. il semble qu'il n 'y ait pas de solution unique au ni veau mond ial.

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(35)

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26

En somme, aprèa avoir fait brièvement le tour du jardin dans le débat taux fixes - flexibles, on retiendra que ~a réforme du' système

~onétaire

internationale, si j'amai,s , elle a' lieu, risque de ne pas retenir les solutions extrêmes mais plutôt d'opter pour

.

'

des fonnu1es modérés •

.

.

'<t.

Ainsi le dilemme taux fixes - taux flexibles, t~l que pré-senté, nous semble être un taux débat, car on cherche le plkls

, . - " " \ . '

souv~nt ~ ma,rquer d~s points au détriment du sys~ème opposé,

alors que les deux syst~mes sont

à

ret~nir dans le choix, d'

ân

'gime de change (au nive~u national

ou

internationaJ.) ...

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Figure

Table  des  matieres
TABLEAU  III:  Effet  du  différentiel_~t  du  risque  sur  la  co~position  'des  portefeuilles  des  banques  européénne~  au  niveau  dù

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