La mode des années 70
Les mouvements de la jeunesse abondaient, avec chacun sa musique, son code vestimentaire, et son propre langage visuel.
L’un d’entre eux, le PSYCHÉDÉLISME, fut un mouvement court mais puissant, et très influent. Les designers rejetèrent le Modernisme. Alors que les modernistes cherchaient leur inspiration dans l’avenir, le psychédélisme cherchait partout, et notamment dans les drogues hallucinogènes. Ses artistes s’intéressaient au début du siècle, incorporant des aspects de l’Art Nouveau et de la Sécession viennoise dans leurs œuvres ; ils se tournaient vers l’Orient et vers l’Égypte antique, et observaient leur propre monde, pour créer un langage visuel inspiré par les drogues et destiné à un public choisi. Wes WILSON produisit des affiches presque illisibles.
Dans ces années soixante-dix, en Angleterre apparaît une mode, le PUNK, qui aurait, sous une forme édulcorée, une profonde influence sur les arts graphiques, la mode et la culture des années quatre-vingt. Le terme anglais signifie « sans valeur ». Le Punk est un mouvement culturel contestataire qui exprime une révolte contre les valeurs établies et privilégie l’expression brute et spontanée. Il est associé au nihilisme, au mouvement Dada, au mouvement anarchiste et au mouvement alternatif (squat, labels indépendants, antimilitarisme, anticonformisme, végétarisme, féminisme, etc.). Les Punks affichent divers signes extérieurs d e provocation (crâne rasé avec une seule bande de cheveux teints, chaînes, épingles de nourrice portées en pendentifs, etc.) afin de caricaturer la médiocrité de la société.
En 1981, la collection « Pirate » de Vivienne WESTWOOD fit entrer le punk dans les salons et annonça le retour de la mode anglaise sur la scène internationale. Le punk fut également influent dans le domaine du graphisme.
Les HIPPIES ou l’anti-mode. Ils sont jeunes et révoltés, ils en ont marre de la mode. Pourtant, ils vont créer une nouvelle mode qui durera jusqu’à la fin des années soixante-dix. Jean, cheveux longs, dénoués et fleuris, barbe à la Jésus-Christ, pieds nus, tunique en coton ou longue robe ample, sac artisanal grec en bandoulière, bracelet de coquillages à la cheville, les flower people rejettent la société de consommation, ses tabous, son hypocrisie. Ils se veulent libres et innocents. Par solidarité avec les peuples des pays sous-développés, on porte des tenues paysannes et des vêtements folkloriques.
le tailleur-pantalon est de toutes les garde-robes.
Les idées folles de la fin des années soixante (tenues folkloriques, broderies, jean, tissus hindous) sont récupérées pour être assagies.
Bref, c’est le retour au calme, presque à la morosité. Bon… il y a bien le pantalon pattes d’eph’ !
Yves SAINT-LAURENT reste fidèle au classicisme. L’homme, génialement inventif et néanmoins sobre et rigoureux, a réussi une alchimie étonnante entre modernité et classicisme. Ses vêtements sont à la fois dans le coup et indémodables. Il est connu pour avoir popularisé le look des beatniks (rebelles de la Beat Generation – Jack Kerouac) des années 1960, les sahariennes, le caban, aussi bien que les costumes de tweed, le tailleur-pantalon, les pantalons à la taille haute, les smokings pour femmes et les cuissardes.
Sonia RYKIEL ouvre sa première boutique en mai 1968. Connue pour être l’inventeuse de la « démode », elle milite pour la liberté de la femme contre les couturiers. Pour elle, les femmes doivent savoir adapter la mode des créateurs à ce qu’elles sont plutôt que de suivre les diktats des grands couturiers. On doit à cette « reine du tricot » la création des coutures à l’envers. On trouve également certains éléments « refrains » dans ses collections tels que le noir, les rayures, les strass, la maille et les inscriptions.
