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Submitted on 29 Dec 2010
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EXPERIENCE ET MOBILITE PROFESSIONNELLES : LE POINT DE VUE DES EMPLOYEURS
Christine Gangloff-Ziegler
To cite this version:
Christine Gangloff-Ziegler. EXPERIENCE ET MOBILITE PROFESSIONNELLES : LE POINT DE VUE DES EMPLOYEURS. Constructivisme et éducation, Sep 2007, Genève, Suisse. pp.295-301.
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Christine GANGLOFF-ZIEGLER, Université de Haute-Alsace, France
1Introduction
La mobilité professionnelle fait référence aux salariés qui ont quitté leur employeur (mobilité externe) ou ont quitté leur établissement sans changer d’employeur (mobilité interne)
2. En mars 2002, 13.6%
des salariés actifs avaient quitté leur emploi par rapport à mars 2001
3. A cela, se rajoute la mobilité interne liée à un changement de poste au sein du même établissement qui n’est pas mesurée à travers cet indice. Ainsi, la mobilité professionnelle représente la part essentielle des flux sur le marché du travail en France et elle concerne annuellement plus de 3 millions d’individus pour 721 000 nouveaux entrants issus de formation initiale (DEPP, 2007).
Or, « la mobilité professionnelle est, généralement, envisagée comme le parcours singulier d'un individu qui transpose dans un autre domaine des compétences acquises par ailleurs. » (CNRS, 2001). Les mises en situation, les résolutions de problème, la confrontation intersubjective des approches, caractéristiques de l’expérience professionnelle, conduisent à associer différents modes d’appropriation des savoirs en entreprise contribuant à la singularité de leur combinaison chez le sujet. Cette mobilité impose alors au candidat de se soumettre à l’examen de son expérience professionnelle comme indicateur des savoirs acquis. Cette évaluation intervient dans le cadre d’une procédure de sélection qui vise à interroger son employabilité et sa capacité à s’insérer dans un nouveau milieu de travail.
Mais, « derrière l’employabilité, la question posée est celle de la mise en mouvement des salariés tout au long de leur vie » (Gazier 2001) et de leur capacité à mobiliser leurs savoirs dans des contextes différents et avec de nouveaux outils qui les conduisent « à apprendre ou à réapprendre rapidement les conduites de travail, à revoir les logiques d’activité et les stratégies cognitives qui répondent aux exigences des nouveaux dispositifs de travail et à redéfinir les façons d’interagir avec l’environnement professionnel » (Thettiault et al., 2004). Le travail participe ainsi au processus de formation d’un salarié. Il a alors une dimension cognitive qui a été soulignée par les psychologues du travail (Leplat et Cuny, 1984).
A ce titre, l’expérience professionnelle devrait constituer un signal caractérisant la capacité du sujet à s’insérer sur le marché du travail et déterminant sa performance. Afin de vérifier si l’expérience d’un candidat est réellement un atout dans un processus de recrutement et, le cas échéant, à quel titre, une enquête qualitative a été menée en France. Fondée sur des entretiens semi-directifs, elle a été réalisée auprès de dix entreprises industrielles de plus de 500 salariés ayant un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros. Elle nous a permis d’analyser les pratiques de recrutement des responsables interviewés qui constituent un moment privilégié pour observer les représentations développées à propos des apports de l’expérience professionnelle.
Au préalable, nous rappellerons succinctement le cadre théorique définissant les liens entre les savoirs et l’expérience professionnelle pour le confronter ensuite avec le point de vue des employeurs.
Le contexte théorique : les interactions entre savoirs et expérience
L’expérience professionnelle et le savoir sont intimement liés et interagissent par un effet de va-et- vient perpétuel dans la mesure où l’expérience doit mobiliser des savoirs qu’elle participe ensuite à enrichir et à reconstruire.
Pour Piaget, l’expérience consiste à tirer le savoir de la réalité. Elle révèle l’assimilation d’une réalité professionnelle spécifique, que l’on peut espérer transférable et, dans une perspective constructiviste, une capacité à développer et restructurer ses savoirs grâce à l’interaction avec le milieu. Elle
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Maître de conférences en Sciences de l’Education, Université de Haute-Alsace, France
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Insee, Enquête emploi, 1991 à 2002
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