A. GIORDAN, J.-L. MARTINAND et D. RAICHVARG, Actes JIES XXVII, 2005 1
LEÇONS DE MOTS, LEÇONS DE CHOSES :
UN BILAN DE PLÉNIÈRE
Maryline COQUIDÉ
UMR STEF ENS Cachan - INRP
Cette plénière intitulée « leçons de mots, leçons de choses » vise à questionner et à discuter les « mises en mots » et les « mises en choses » de l’éducation. Plusieurs contributions, dont les textes de communication suivent, ont permis de nourrir la réflexion. Les présentations et les interactions ont souligné deux points essentiels.
Tout d’abord, les diverses tensions, aussi bien dans les visées annoncées que dans les mises en œuvre ont traversé les cinq présentations.
Leçons de mots ou leçons de choses, leçons par les mots ou leçons par les choses, les diverses analyses, de textes, de manuels ou de discours, les diverses observations, en classe de maternelle ou au musée, montrent les tensions entre pratiques matérielles et pratiques langagières d’une initiation scientifique et technique. Ces tensions se présentent parfois sous forme d’une opposition, parfois sous forme d’une complémentarité, avec toutes les ambiguïtés qui peuvent en résulter. Ces ambiguïtés sont constantes et elles peuvent se présenter sous formes diverses, selon les contextes, selon les acteurs impliqués et selon les champs d’étude (Joel Lebeaume et Joel Bisault). Il est ressorti aussi les relations fortes, historiquement, entre laïcité, apprentissage de langue nationale et leçons de choses. Les décalages constants entre les « intentions » et les « mises en œuvre » ou les « résultats » dans les classes ont également été soulignés, aussi bien dans le cas du Portugal (Elisa Maia) qu’en France (Joel Lebeaume).
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Les discours des acteurs impliqués, élèves de maternelle lors d’une investigation (Cora Cohen), discours de conservateur ou d’artiste sur les rapports entre mots et choses dans le musée (Mathilde Labbé), et les textes pour la mise en œuvre d’activités scientifiques et techniques à l’école (Joel Lebeaume, Joel Bisault), permettent d’approcher les formes langagières, préconisées ou mises en pratiques. Il est possible d’en distinguer le rôle des mots et des langages : pour nommer, pour désigner, pour catégoriser, pour expliquer…
Ces discours et ces textes, l’analyse des choses et des pratiques prises comme références, témoignent aussi de possibilités de fortes valorisations ou dévalorisations, et de la nécessité d’une construction scolaire (Joel Lebeaume).