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Les déterminants de l'intention de pratiquer régulièrement des activités physiques chez les élèves de cinquième année du primaire

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LES DETERMINANTS DE L'INTENTION DE

PRATIQUER RÉGULIÈREMENT DES ACTIVITÉS

PHYSIQUES CHEZ LES ÉLÈVES DE CINQUIÈME

ANNÉE DU PRIMAIRE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en santé communautaire

pour l'obtention du grade de maître es sciences (M.Se.)

DEPARTEMENT DE MEDECINE SOCIALE ET PREVENTIVE FACULTÉ DE MÉDECINE

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

SEPTEMBRE 2006

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LES DÉTERMINANTS DE L'INTENTION DE PRATIQUER RÉGULIÈREMENT DES ACTIVITÉS PHYSIQUES CHEZ LES ÉLÈVES DE CINQUIÈME ANNÉE DU

PRIMAIRE

Résumé

La présente étude visait l'identification des déterminants psychosociaux et liés à la famille associés à l'intention des élèves de cinquième année du primaire à faire des activités physiques régulièrement. Pour l'enquête, un questionnaire a été élaboré sur un support informatique (ordinateur de main POCKETPC) afin de mesurer les variables d'un cadre théorique intégrateur. Au total, 93,5% des élèves rencontraient les standards émis par Kino-Québec concernant la quantité requise d'activité physique chez les jeunes. Selon un modèle d'analyse de régression linéaire multiple, les résultats indiquent que l'intention des enfants est prédite par la capacité à surmonter les barrières, l'identité personnelle, l'attitude positive et le comportement passé. Les variables reliées à l'influence sociale et familiale et aux caractéristiques sociodémographiques des enfants ne se sont pas avérées significatives. En conclusion, la présente étude a permis d'identifier des pistes d'intervention pouvant servir à promouvoir la pratique de l'activité physique auprès de cette population.

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J'aimerais tout particulièrement remercier mon directeur, M. Gaston Godin, pour son encadrement et pour l'importance qu'il accorde à l'apprentissage de la recherche. Également, je tiens à remercier l'équipe de recherche avec laquelle j'ai travaillé pour le support moral et technique.

Je tiens à remercier la direction de la Commission scolaire des Découvreurs, ainsi que les directions des écoles primaires participantes pour leur collaboration dans la réalisation de cette étude. Je voudrais également remercier les professeur(e)s de cinquième année pour leur accueil, enthousiasme et implication active au projet et tout particulièrement dire merci aux élèves et leurs parents qui ont participé à cette étude sans qui, celle-ci n'aurait pu être réalisée.

Finalement, je tiens à remercier les Instituts de Recherche en Santé du Canada et le Fonds de la Recherche en Santé du Québec pour le soutien financier accordé dans le cadre de ma formation académique et le ministère des Affaires Municipales, du Sport et du Loisir pour le support financier accordé pour la réalisation de cette étude.

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Table des matières

Résumé ii Remerciements iii Table des matières iv Table des figures vi Table des tableaux vi Chapitre 1 - Le problème de recherche 1 Introduction 2 La prévalence du surplus de poids des enfants 3 Les conséquences de l'obésité infantile 4 Les bienfaits de la pratique de l'activité physique 5 Les taux de pratique de l'activité physique des enfants 6 Chapitre 2 - La recension des écrits 8 Les déterminants de la pratique de l'activité physique des jeunes 9 Les déterminants individuels 9 L'environnement familial 10 L'environnement social 11 L'environnement physique 12 Chapitre 3 - Le cadre théorique 14 Le modèle intégrateur 15 Les hypothèses de recherche 19 Chapitre 4 - Les méthodes 20 Population et échantillon ; 21 Considérations éthiques 21 Élaboration de l'instrument de mesure 23 Entrevues individuelles ou en petits groupes 23 Analyse qualitative de contenu 24 La mesure des variables du cadre théorique 25 La mesure de l'activité physique des enfants 28 Développement d'une version informatique du questionnaire 30 Questionnaire destiné aux parents 31

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Procédure de collecte des données 36 Description du plan d'analyse 37 Évaluation de la participation à des activités physiques et sédentaires 38 Evaluation des autres variables externes au modèle 38 Analyse des déterminants de l'intention 39 Chapitre 5 - Résultats 40 Caractéristiques de l'échantillon 41 Participants , 41 Activités physique et sédentaire des enfants 43 Activité physique des parents 45 Prédiction de l'intention 46 Structure des croyances selon le niveau d'intention 48 Chapitre 6-Discussion 50 Les déterminants de l'intention 51 L'activité physique des élèves 54 Le poids corporel 55 Les pistes d'intervention et de recherche 56 Les limites de l'étude 58 Les points forts de l'étude 60 Conclusion 63 Bibliographie 64 ANNEXE 1 73 ANNEXE 2 79 ANNEXE 3 90 ANNEXE 4 95 ANNEXE 5 110 ANNEXE 6 113

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Table des figures

Figure 1 : Le modèle intégrateur 16 Figure 2 : Pourcentage des enfants qui ont fait des activités sédentaires (télévision, jeux vidéo

et ordinateur) la semaine et la fin de semaine en fonction du temps (rapporté par les enfants) 44 Figure 3 : Pourcentage des enfants qui ont fait des activités sédentaires (télévision, jeux vidéo

et ordinateur) la semaine et la fin de semaine en fonction du temps (rapporté par les parents) 45 Figure 4 : Distribution de l'intention 46 Figure 5 : Score moyen des items reliés à une attitude positive selon le niveau d'intention 48 Figure 6 : Score moyen des items reliés à l'efficacité personnelle selon le niveau d'intention.... 49

Table des tableaux

Tableau 1 : Croyances modales des enfants de 10 et 11 ans face à la pratique régulière de l'activité physique 25 Tableau 2 : Variables, items et options de réponse pour les différents construits du modèle

intégrateur 27 Tableau 3 : Consistance interne et stabilité temporelle des construits théoriques 34 Tableau 4 : Répartition de la participation selon les écoles 41 Tableau 5 : Caractéristiques des participants selon l'âge, l'indice du seuil de faible revenu et

le poids corporel 42 Tableau 6 : Scores moyens, minimums et maxima des variables du cadre théorique 46 Tableau 7 : Matrice de corrélation entre les variables indépendantes et l'intention 47 Tableau 8 : Prédiction de l'intention à faire des activités physiques presque à tous les jours

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Introduction

Considérant les problématiques entourant le surplus de poids et la pratique de l'activité physique chez les jeunes, la promotion des saines habitudes de vie dans cette population représente, depuis quelques années, un secteur d'intervention prioritaire de santé publique au Québec et au Canada (Direction générale de la santé publique du ministère de la santé et des services sociaux, 2003; Institut canadien d'information sur la santé, 2004; Kino-Québec, 2005; Équipe de travail pour mobiliser les efforts en prévention, 2005). Présentement, l'augmentation de la prévalence de l'embonpoint et de l'obésité, les faibles taux de participation à des activités physiques et le désengagement observé à l'adolescence suggèrent une dégradation conséquente de l'état de santé de cette population. Dans le but de contrer les effets négatifs du surplus de poids et de la sédentarité, la promotion de la pratique de l'activité physique régulière s'inscrit alors dans une stratégie logique de contrôle du poids corporel, tout en favorisant le développement d'une meilleure santé physique et psychologique (Strong et al., 2005).

Bien que plusieurs études antérieures se soient intéressées aux facteurs de motivation des jeunes face à la pratique de l'activité physique, très peu d'interventions de promotion de la santé se sont avérées pleinement efficaces (Jago & Baranowski, 2004). De plus, ces études s'intéressant principalement aux adolescents, peu d'informations ont été produites concernant la pratique de l'activité physique des enfants. D'ailleurs, au Québec, le comportement d'activité physique chez les jeunes âgés entre cinq et onze ans représente maintenant une priorité à laquelle il faudra s'attarder dans les prochaines années (Kino-Québec, 2005).

Dans cette perspective, la présente étude vise à documenter et à comprendre la dynamique entre les différents déterminants de l'intention d'élèves de cinquième année du primaire face à la pratique régulière de l'activité physique. Ceci, essentiellement dans le but de favoriser l'adaptation, l'amélioration ou la conception de programmes ou d'activités de promotion de l'activité physique chez les enfants. En plus de combler un manque d'information concernant cette population, des interventions plus efficaces auprès de celle-ci pourraient permettre de

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La prévalence du surplus de poids des enfants

Depuis quelques années, des études mesurant le poids corporel des enfants canadiens et québécois ont révélé une tendance vers un accroissement des taux d'embonpoint et d'obésité dans certains groupes d'âge. En 1996, on estimait que la prévalence de l'embonpoint chez les jeunes âgés de 7 à 13 ans était passée de 11% à 33% chez les garçons et de 13% à 27% chez les filles depuis 1981. Pour l'obésité dans le même groupe d'âge, la prévalence de ce problème de santé était passée de 2% à 10% chez les garçons et de 2% à 9% chez les filles. Ainsi, pendant les quinze années en cause, la croissance du phénomène de l'obésité avait pratiquement quintuplé (Tremblay, Katzmarzyk, & Willms, 2002). Plus récemment, on estimait que les taux combinés d'embonpoint et d'obésité chez les jeunes âgés entre 2 et 17 ans étaient passés de 15% en 1978/79 à 26% en 2004. Cet accroissement étant plus marqué chez les adolescents âgés de 12 à 19 ans (i.e. le taux combiné d'embonpoint et d'obésité a doublé, passant de 14% à 29%). Actuellement, il est estimé qu'environ 18% et 15% des enfants canadiens âgés de 6 à 11 ans et de 11 à 16 ans respectivement, font de l'embonpoint. Pour la prévalence de l'obésité dans les mêmes groupes d'âge, les taux sont d'environ 8% et 4,5% respectivement (Tjekema & Shields, 2005; Statistique canada, 2005) (Janssen, Katzmarzyk, Boyce, King, & Pickett, 2004; Janssen et al., 2005).

Au Québec, il semblerait que la prévalence de l'embonpoint et de l'obésité soit relativement similaire aux données canadiennes. Selon la mesure de l'indice de masse corporel (IMC), enrichie des mesures de plis cutanés, approximativement 11 % des enfants québécois âgés de 9 ans présentent un embonpoint et 4% d'entre eux sont obèses. Ces taux sont pratiquement comparables chez les jeunes âgés de 13 ans (Ledoux, Mongeau, & Rivard, 2002). Évalué selon les critères internationaux pour la classification du poids des enfants (Cole, Bellizzi, Flegal, & Dietz, 2000), entre 18% et 22% des jeunes âgés entre 9 et 11 ans font de l'embonpoint et entre 8% et 9% d'entrés eux sont obèses (Lavallée & Stan, 2004).

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Bien que les récentes données suggèrent que l'accroissement de l'obésité infantile ne soit pas aussi exponentiel que certaines études antérieures le laissaient croire (Janssen et al., 2004), les enfants obèses tendent cependant à le demeurer à l'âge adulte (Maffeis et al., 2002; Must & Strauss, 1999) et ont plus de risque de développer des maladies chroniques à long terme (Daniels et al., 2005).

Les conséquences de l'obésité infantile

Le surplus de poids des enfants, et particulièrement l'obésité, est associé à plusieurs facteurs de risque de développement de maladies chroniques à l'âge adulte (diabètes de type II, maladies cardiovasculaires et même certains cancers) (Daniels et al., 2005). Lorsque l'on sait qu'au Canada, 50% des cas de diabète de type II, 32% des cas d'hypertension et 18% des cas de maladies coronariennes chez les adultes seraient attribuables à l'obésité et que le coût total de santé relié à cette condition s'élèverait à près de 1.8 milliards de dollars (Birmingham, Muller, Palepu, Spinelli, & Anis, 1999), la prévention de l'obésité en bas âge mérite une attention particulière. Bien que le développement de maladies chroniques ne soit pas fréquemment observé chez les enfants obèses, on observe régulièrement la présence de dyslipidémies (i.e. concentration élevée du cholestérol des lipoprotéines de faible densité (LDL) et des triglycérides, concentration faible du cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL)), d'hypertension artérielle et de production excessive d'insuline (Daniels et al., 2005; Fondation des maladies du coeur, 1999; Freedman, Dietz, Srinivasan, & Berenson, 1999; Kirk, Scott, & Daniels, 2005; Must & Strauss, 1999; Paradis, Lambert, O'Loughlin, Lévy, & Delvin, 2002). Malgré cette absence de maladie, aux États-Unis, où l'on retrouve un des taux d'obésité les plus élevé dans le monde, les coûts de santé reliés à l'obésité infantile étaient estimés à près de 130 millions de dollars en 1999 (Wang & Dietz, 2002).

Aux niveaux psychologique et social, le surplus de poids a des conséquences tout autant importantes pour l'enfant. Ceux-ci risquent, par exemple, de souffrir d'exclusion sociale, de développer une faible estime de soi, d'avoir des troubles de comportements alimentaires, une insatisfaction de leur image corporelle et des niveaux de détresse psychologique élevés (Ledoux

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2000; Swallen, Reither, Haas, & Meier, 2005) et leur qualité de vie générale (i.e. le bien-être physique, émotionnel et social, ainsi que le rendement scolaire) serait similaire à celle d'enfants souffrant de cancers (Schwimmer, Burwinkle, & Varni, 2003).

Ainsi, puisque l'obésité a des conséquences majeures à court, moyen et long termes sur la santé des enfants, cette condition métabolique doit absolument être prévenue dès le tout jeune âge. Dans cette perspective, et puisque l'obésité résulte généralement d'un déséquilibre entre l'apport et la dépense énergétique, la pratique régulière de l'activité physique s'inscrit dans une stratégie de prévention et de traitement de l'embonpoint et de l'obésité en favorisant un contrôle sain du poids corporel et une multitude d'autres bienfaits sur la santé des enfants (Strong et al., 2005).

Les bienfaits de la pratique de l'activité physique

La pratique de l'activité physique, lorsque régulière, aurait un effet protecteur sur la santé des enfants (Janssen et al., 2005, Janssen et al., 2004). Généralement, un entraînement structuré améliore la condition physique aux niveaux de la capacité cardiovasculaire, de la masse musculaire et de la densité osseuse (Eliakim, Scheett, Allmendinger, Brasel, & Cooper, 2001; Mahon & Vaccaro, 1994; Sallis et al., 1997; Strong et al., 2005). La pratique de l'activité physique non structurée est, quant à elle, associée à un meilleur contrôle de la masse corporelle, du profil lipidique (plus particulièrement au niveau des lipoprotéines de haute densité (HDL) et des triglycérides), de la pression artérielle et de la glycémie (Gutin, Cucuzzo, Islam, Smith, & Stachura, 1996; Hardin, Hébert, Bayden, Dehart, & Mazur, 1997; Maziekas, LeMura, Stoddard, Kaercher, & Martucci, 2003; Owens et al., 1999; Raitakari et al., 1997; Steinbeck, 2001; Strong et al., 2005; Watts, Jones, Davis, & Green, 2005). De plus, cette pratique permet un meilleur contrôle de l'anxiété et des symptômes de dépression, tout en améliorant l'estime de soi et les capacités intellectuelles telles que la concentration et la mémoire (Strong et al., 2005).

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Les taux de pratique de l'activité physique des enfants

Bien que la pratique de l'activité physique soit déterminante pour la santé des jeunes, trop peu d'enfants sont assez actifs pour en retirer des bénéfices (Comité scientifique de Kino-Québec, 2000). Selon un récent sondage sur l'activité physique (Craig, Cameron, Russel, & Beaulieu, 2001), seulement 38% des filles et 48% des garçons âgés entre 5 et 17 ans sont considérés assez actifs pour en retirer des bénéfices dans l'ensemble du Canada. De façon plus précise, chez les enfants âgés de 5 à 12 ans, 44% des filles et 53% des garçons sont assez actifs en comparaison à 30% des filles âgées entre 13 et 17 ans et 40% des garçons du même âge. En général, les taux de participation à des activités physiques passent de 49% chez les enfants (5 à 12 ans) à 36% chez les adolescents (13 à 17 ans). Ces données, en plus de démontrer un faible taux de participation, suggèrent que l'adolescence correspond à une période clé où les jeunes ont tendance à abandonner la pratique de l'activité physique.

Au Québec, au milieu de la précédente décennie, seulement 57% des jeunes âgés de 12 ans étaient assez actifs physiquement (au moins trois séances d'activité physique par semaine) et ce taux descendait à 38% durant le cours secondaire. Dans les mêmes années, une autre enquête révélait que seulement 42% des jeunes âgés entre 15 et 19 ans étaient considérés actifs physiquement (Kino-Québec, 1998). En 1999, environ 63% des garçons âgés de 9 et 13 ans et environ 54% des filles du même âge satisfaisaient aux recommandations d'être actif à tous les jours ou presque, en pratiquant au moins sept séances d'activité physique par semaine (Barnett & Hamel, 2002). Cependant, sans les cours d'éducation physique, ces taux diminuaient à environ 54% pour les garçons et à 45% pour les filles. Plus récemment, il était estimé que 52% des garçons et 35% des filles âgés de 12 à 17 ans sont considérés actifs dans leurs loisirs (Kino-Québec, 2005). Sans pouvoir juger de la progression de ces taux, les méthodes d'évaluation étant variables, on observe toutefois un niveau relativement faible de participation à des activités physiques chez les jeunes québécois et canadiens.

En conséquence à ces taux, on peut alors supposer que la condition physique des enfants se soit également dégradée. En effet, entre 1981 et 1988 on observait déjà une baisse de la condition

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et 17 ans qui se situaient au-dessus des normes pour la puissance aérobie avait chuté de 59% à 37% entre 1991 et 1996 (Kino-Québec, 1998).

Dans les dernières années, plusieurs programmes de promotion de l'activité physique ont été mis sur pied essentiellement dans les écoles, pour contrer l'obésité et la sédentarité des enfants (Edmundson et al., 1996; Jago & Baranowski, 2004; Nader et al., 1999; Pâte et al., 2003; Sallis et al., 1997; Webber et al., 1996). Bien que des effets aient été observés pour quelques interventions (Edmundson et al., 1996; Sallis et al., 1997), il semblerait que l'efficacité de ces programmes soit limitée quant à la modification à long terme du comportement des enfants (Baranowski, Anderson, & Carmack, 1998; Baranowski, Lin, Wetter, Resnicow, & Hearn, 1997; Jago & Baranowski, 2004). En solution à ce manque d'efficacité, ces auteurs soulignent la nécessité de développer des modèles théoriques explicatifs plus puissants et d'utiliser ceux-ci dans l'élaboration des programmes de promotion. De plus, il est suggéré d'intégrer des déterminants environnementaux de la pratique de l'activité physique des enfants aux cadres théoriques essentiellement centrés sur les déterminants individuels (Comité scientifique de Kino-Québec, 2004). Ainsi, dans le but d'approfondir les relations entre différentes variables psychosociales et environnementales, notamment au niveau de la famille, la recension des écrits et le cadre théorique utilisé seront exposés dans les prochaines sections de ce texte.

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Depuis plusieurs années, les principaux résultats de la recherche ont permis d'identifier des facteurs individuels et environnementaux reliés à la pratique régulière de l'activité physique des jeunes. Bien que la majorité des études aient été menées auprès d'adolescents, une vue

d'ensemble de ces résultats sera présentée dans la prochaine section.

Les déterminants individuels

Au niveau individuel, les principaux résultats de la recherche révèlent que les jeunes sont essentiellement actifs parce qu'ils ont une intention forte de pratiquer des activités physiques, une attitude positive et une perception du contrôle élevé envers ce comportement (Craig, Goldberg, & Dietz, 1996; Godin, Anderson, Lambert, & Desharnais, 2005; Godin & Shephard, 1986a; Hagger, Chatzisarantis, Biddle, & Orbell, 2001; Hagger, Nikos, Chatzisarantis, & Biddle, 2002; Theodorakis, Doganis, Bagiatis, & Gouthas, 1991). Au niveau de l'attitude, les jeunes qui ont une intention élevée de faire des activités physiques régulièrement semblent évaluer de façon plus importante le fait d'avoir une meilleure apparence, d'avoir du plaisir et d'être en santé et accordent moins d'importance au fait d'être fatigué (Godin & Shephard, 1986a). La notion de plaisir, particulièrement chez les enfants, semble déterminante dans la construction de la motivation.

Concernant la perception du contrôle, les jeunes qui sont actifs présentent une plus grande capacité à surmonter les barrières physique et psychologique perçues qui se dressent devant eux (Craig et al., 1996; Godin et al., 2005; Hagger, Chatzisarantis, & Biddle, 2001; Hagger et al, 2001; Hagger et al, 2002; Rhodes, MacDonald, & McKay, 2006). Dans une certaine mesure, cette notion de contrôle fait référence au sentiment d'efficacité personnelle, un des facteurs les plus déterminants de la pratique de l'activité physique chez les jeunes (Taylor, Baranowski, & Sallis, 1994). Chez les enfants actifs, il se manifeste, par exemple, par la capacité à pratiquer des activités physiques malgré la mauvaise température extérieure, la charge de travail scolaire, le sentiment de compétence, l'éloignement des installations et la possibilité de faire d'autres types

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d'activités telles que regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo (Craig et al., 1996; Trost et al., 1997; Trost, Pâte, Ward, Saunders, & Riner, 1999a; Trost, Pâte, Ward, Saunders, & Riner, 1999b).

En plus de ces déterminants cognitifs, les recherches antérieures suggèrent que le niveau d'activité physique soit influencé par d'autres caractéristiques individuelles d'ordre sociodémographiques. Bien qu'il semble assez clair que les garçons soient plus actifs que les filles et que certaines études démontrent que les enfants obèses soient plus sédentaires (Fogelholm, Nuutinen, Myôhânen, & Sââtelâ, 1999; Taylor et al., 2002), une récente revue de la littérature révélait que l'âge, l'ethnicité, le milieu de vie, le statut socioéconomique et la présence d'obésité chez les enfants et les parents ne représentent pas des déterminants corrélés de façon constante avec la pratique de l'activité physique (Sallis, Prochaska, & Taylor, 2000).

L'environnement familial

Puisque la dynamique familiale entourant l'enfant est généralement mesurée de façon différente d'une étude à l'autre, l'influence de cette variable demeure toujours un peu confuse (Gustafson & Rhodes, 2006; Sallis et al., 2000). Selon les principaux résultats issus de la recherche, les enfants seraient influencés par le niveau de pratique des parents et le support qu'ils reçoivent d'eux. En fait, les parents actifs seraient des modèles sur lesquels les enfants se basent pour définir leur propre comportement de pratique de l'activité physique. Bien que certaines études supportent que les enfants de parents actifs soient plus actifs et que les enfants de parents sédentaires soient plus sédentaires (Anderssen & Wold, 1992; Fogelholm et al., 1999), l'effet du «modeling parental» demeure inconsistant (Gustafson & Rhodes, 2006; Sallis et al., 2000).

Au niveau du support parental, la pratique de l'activité physique des enfants, particulièrement chez les plus jeunes, serait influencée directement ou indirectement, par le biais de l'efficacité personnelle (Trost et al., 2003), par l'encouragement verbal, l'implication des parents et le support technique (transport, support financier, etc) (Gustafson & Rhodes, 2006). Cependant, les études révisées par ces auteurs n'étaient généralement pas supportées par des modèles théoriques.

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Ainsi, on ne peut savoir comment l'influence de ces variables s'exerce réellement sur l'intention et le comportement des enfants.

Finalement, certains chercheurs ont tenté de faire un lien entre l'historique familial d'obésité, la génétique et la pratique de l'activité physique des enfants (Beunen & Thomis, 1999; Fogelholm et al., 1999; Maia, Thomis, & Beunen, 2002; Simonen et al., 2003a; Simonen et al, 2003b; Treuth, Butte, Puyau, & Adolph, 2000; Treuth et al., 2004). Selon les résultats de ces recherches, certains enfants pourraient être génétiquement prédisposés à être plus actifs que d'autres et il y aurait une ressemblance familiale génétique et environnementale au niveau des habitudes de pratique de l'activité physique. Cependant, cette dernière relation semble toujours controversée dans la littérature actuelle, puisqu'il est difficile de différencier le rôle de la génétique du rôle de l'environnement familial dans l'adoption de ce comportement.

L'environnement social

Au niveau des influences sociales, certains résultats révèlent que la perception de la pression exercée par l'entourage des jeunes est un déterminant de l'intention de pratiquer des activités physiques (Rhodes et al., 2006; Trost et al., 2002; Trost et al., 2003). Selon une perspective inspirée de la théorie sociale cognitive de Bandura (1977), certaines études révèlent que les pairs, les parents, ainsi que d'autres adultes significatifs dans la vie de l'enfant (i.e. professeurs et entraîneurs) influenceraient grandement le niveau de pratique des enfants (Anderssen & Wold, 1992; Biddle & Goudas, 1996; Trost et al., 1999a). Dans une autre perspective, et en accord avec la majorité des résultats de la recherche concernant la pratique de l'activité physique basée sur la théorie du comportement planifié (Godin & Kok, 1996), l'influence de la norme sociale demeure inconsistante (Godin & Shephard, 1984; Godin & Shephard, 1986a; Hagger et al., 2001; Hagger et al., 2001; Hagger et al., 2002). Ces auteurs suggèrent plutôt que ce comportement chez les jeunes serait relativement indépendant de la pression de l'entourage.

Dans le but d'éclaircir le rôle de l'influence sociale, les débats théoriques entourant cette notion ont permis de mettre en évidence certains concepts adjacents à cette norme tels que la norme

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descriptive et l'identité personnelle (Conner & Armitage, 1998). Chez les jeunes, ces deux facteurs influenceraient la pratique de l'activité physique (Godin et al., 2005; Rivis & Sheeran, 2003b; Rivis & Sheeran, 2003a). Les jeunes auraient tendance à vouloir se conformer au comportement qui fait office de norme dans le groupe (norme descriptive) et s'identifieraient à la projection d'une image de soi à titre de personne active (identité personnelle). Cependant, peu ou aucune étude n'a investigué le rôle de ces variables chez les enfants d'âge primaire.

L'environnement physique

Finalement, l'environnement physique de l'enfant peut favoriser ou non un niveau de pratique d'activités physiques élevé. Par exemple, la présence d'installations et d'infrastructures adéquates, ainsi que la disponibilité du matériel à l'école ou à la maison inciteraient les enfants à être plus actifs (Trost et al., 1999a). Il en est de même pour la sécurité des endroits pour jouer et l'intérêt des enfants envers les activités qui leur sont présentées à l'école ou ailleurs (Craig et al., 1996). Cependant, les relations entre les facteurs environnementaux et la pratique de l'activité physique, ne sont pas identifiées de façon constante dans la littérature (Sallis et al., 2000). Dans le même sens, il n'y a pas de relation clairement identifiée entre le temps consacré à des activités sédentaires (l'écoute de la télévision, les jeux vidéo et l'ordinateur) et la pratique de l'activité physique des jeunes dans la littérature (Sallis et al., 2000; Trost, Kerr, Ward, & Pâte RR, 2001; Trost et al., 1999a).

Pour conclure sur l'état des connaissances actuelles, les résultats de la recherche révèlent qu'il existe plusieurs variables pouvant influencer la pratique de l'activité physique des enfants. Cependant, il semble que malgré l'étendue des recherches effectuées à ce sujet, les résultats soient encore difficiles à intégrer dans les programmes de promotion de la santé (Sallis et al., 2000). Ceci, essentiellement à cause des trop grandes variations méthodologiques entre les études. De plus, beaucoup de ces études ne reposent pas sur un cadre théorique valide, ce qui limite d'autant plus la portée des résultats. Finalement, peu des études existantes se sont intéressées à la pratique de l'activité physique des enfants âgés entre 9 et 12 ans. Bien que l'âge pivot où les jeunes semblent amorcer un désengagement face à ce comportement soit au début de

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l'adolescence, des observations en amont de ce désengagement pourraient permettre de prévenir celui-ci (Pâte et al, 2002).

En conséquence, la présente étude vise non seulement l'identification des déterminants de l'intention des enfants d'être actifs à l'aide d'un cadre théorique valide (Godin, 2002; Godin & Kok, 1996), mais aussi à combler le manque d'information dans ce groupe d'âge concernant la pratique régulière de l'activité physique. La prochaine section de ce texte sera consacrée à l'explication de ce cadre théorique retenu pour l'étude issu de plusieurs théories en provenance de la psychologie sociale cognitive.

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Le modèle intégrateur

Dans une perspective éco-environnementale de la promotion de la santé, le cadre théorique utilisé repose sur l'intégration de concepts individuels et environnementaux reliés à la pratique de l'activité physique chez les jeunes (Bauman, Sallis, Dzewaltowski, & Owen, 2002; Cohen, Scribner, & Farley, 2000; Comité scientifique de Kino-Québec, 2004; Godin, 2002). Dans le modèle proposé par Cohen et al. (2000), il est suggéré de prendre en considération l'accessibilité, la présence de structures physique et sociale, ainsi que les messages culturel et médiatique véhiculés pour bien rendre compte des conditions entourant l'adoption d'un comportement. Sans utiliser directement ce modèle, certains de ces aspects environnementaux ont été incorporés à l'intérieur du cadre théorique supportant cette étude. Cependant, pour des raisons d'opérationnalisation, les messages culturel et médiatique n'ont pas été considérés dans le cadre théorique intégrateur.

Antérieurement, plusieurs théories issues de la psychologie sociale cognitive (i.e. la théorie de l'action raisonné (Fishbein & Ajzen, 1975); la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991); la théorie sociale cognitive (Bandura, 1977) et la théorie des comportements interpersonnels (Triandis, 1980)) ont été validées et fréquemment utilisées pour l'étude du comportement d'activité physique (Dzewaltowski, 1994; Godin, 1994; Hagger et al., 2001; Hausenblas & Carron, 1997; Taylor et al., 1994; Valois, Desharnais, & Godin, 1988). Parmi celles-ci, la théorie du comportement planifié s'est avérée la plus performante, permettant d'expliquer entre 13% et 66% de la variance de l'intention et entre 10% et 53% de la variance de ce comportement (Godin & Kok, 1996). Chez les jeunes (essentiellement au début de l'adolescence), les modèles issus de la théorie du comportement planifié permettent d'expliquer entre 37% et 76% de la variance de l'intention et entre 12% et 50% de la variance du comportement (Craig et al., 1996; Hagger et al., 2001; Hagger et al., 2002; Trost et al., 2002).

Malgré tout, ces résultats suggèrent également qu'une proportion importante de la variance de ces variables demeure inexpliquée. Ainsi, dans le but d'augmenter la puissance de prédiction des modèles et, par le fait même, d'améliorer les programmes d'intervention, certains auteurs ont

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formulé la suggestion de regrouper différents éléments en provenance d'autres théories et d'utiliser un cadre théorique intégrateur (Baranowski et al., 1998; Baranowski et al., 1997; Godin, 2002).

Dans cette perspective, cette étude repose sur un cadre théorique (Godin, 2002) basé essentiellement sur la théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991), intégrant des variables de la théorie sociale cognitive (Bandura, 1977) et de la théorie des comportements interpersonnels (Triandis, 1980). Celui-ci est illustré à la figure 1.

Figure 1 : Le modèle intégrateur Variables externes

a) Sexe

b) IMC de l'enfant

c) IMC d'un parent

d) Niveau de pratique de l'activité physique d'un parent e) Statut socioéconomique f) Comportement passé de l'enfant g) Implication parentale directe h) Activités sédentaires Attitude a) Croyances comportementales Norme sociale a) Norme perçue b) Norme descriptive c) Identité personnelle Contrôle comportemental perçu a) Efficacité personnelle Comportement Facteurs facilitant et ressources

(Adapté de Godin, Gaston. Le changement des comportements de santé. Dans : Fischer, G-N (Dir), 2002. Traité de psychologie de la santé. Paris, Dunod, p.375-388)

Selon ce cadre théorique, l'intention est le concept central dans la prédiction des comportements, en autant que des conditions facilitatrices soient présentes. En d'autres termes, sans la présence d'une intention à adopter un comportement, celui-ci ne peut, logiquement, être adopté (Fishbein

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& Ajzen, 1975). De plus, malgré une intention forte, l'absence de conditions favorables peut diminuer la possibilité que le comportement soit adopté (Godin, 2002).

Essentiellement, ce cadre théorique suppose que l'intention soit prédite par trois grandes catégories de variables : l'attitude, la norme subjective et la perception du contrôle comportemental. L'attitude représente une position favorable ou non face à l'adoption d'un comportement. Elle est définie par les croyances quant aux conséquences du comportement (croyances comportementales) et par l'évaluation de l'impact de celles-ci. Selon des particularités méthodologiques qui seront discutées ultérieurement, seules les croyances comportementales ont été évaluées dans ce cas-ci.

Selon le concept initial de la théorie de l'action raisonnée (théorie précédant la théorie du comportement planifié), la nonne subjective réfère à la perception du jugement porté par les principaux référents sociaux sur l'adoption du comportement. Tout comme pour l'attitude, cette variable repose sur des croyances (croyances normatives) et sur le désir de l'individu à s'y conformer.

Tel que mentionné précédemment, les résultats de la recherche indiquent cependant que la norme subjective soit une variable peu associée aux intentions et comportements de santé (Godin & Kok, 1996). Pour cette raison, certains auteurs ont suggéré d'investiguer des sous-composantes à cette norme (Armitage & Conner, 2001; Conner & Armitage, 1998; Godin, 2002; Hagger et al., 2001). Ainsi, dans le cadre de cette étude, la variable reliée à l'environnement social des enfants a été divisée en trois sous catégories : la norme perçue, la norme descriptive, ainsi que l'identité personnelle. La norme perçue fait référence à la perception de la pression exercée par l'entourage pour réaliser le comportement. Elle représente le construit le plus près des croyances normatives tel que définit initialement par les auteurs de la théorie de l'action raisonnée. La norme descriptive représente la prévalence perçue du comportement dans l'entourage et sert essentiellement à dresser un portrait du nombre de personnes actives dans l'environnement social immédiat de l'enfant. L'identité personnelle représente quant à elle une conception de soi à titre

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IX

de «sportif» et/ou de «personne active physiquement» qu'a l'enfant face au comportement de pratique de l'activité physique.

Finalement, la perception du contrôle comportemental représente le sentiment de contrôle que l'individu a sur son comportement, c'est-à-dire la capacité de faire face aux obstacles physique et psychologique qui se présentent. Tout comme pour l'attitude et la norme subjective, cette dernière variable est basée sur des croyances et l'importance accordée à celles-ci. Seules les croyances de contrôle ont été évaluées dans cette étude. Bien qu'il existe actuellement un débat concernant la définition opérationnelle de ces croyances (Godin, Gagné, & Sheeran, 2004), elles ont été opérationnalisées selon le concept d'efficacité personnelle à surmonter les barrières emprunté à la théorie sociale cognitive de Bandura (1977). À cette notion d'efficacité personnelle s'est greffée celle des facteurs facilitant le comportement de l'enfant tel que définit par Triandis (1980). Ces derniers facteurs font référence aux caractéristiques environnementales pouvant favoriser la pratique de l'activité physique. Selon le cadre théorique intégrateur, ces conditions peuvent prédire l'intention au travers du contrôle comportemental perçu ou agir directement à titre de modérateur de la relation intention-comportement. Dans ce cas-ci, seule l'influence indirecte par le biais de la perception du contrôle comportemental a été investiguée.

Finalement, il y a une quatrième catégorie de variables externes au modèle qui regroupe d'autres caractéristiques individuelles (ex : sexe, âge, statut socioéconomique, comportement passé, etc) et environnementales (ex : histoire d'obésité familiale). Elles sont considérées externes parce qu'elles ne permettent pas de prédire directement l'intention et le comportement. Elles s'expriment plutôt par la modulation de l'attitude, de la norme sociale et de la perception du contrôle. Dans le cadre de cette étude, la dynamique d'influence de ces dernières variables sur l'intention des jeunes d'être actifs a été étudiée pour répondre aux besoins de la recherche concernant le rôle de l'environnement dans la construction de la motivation des enfants.

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Les hypothèses de recherche

À la lumière des principaux résultats de la recherche, les principales hypothèses de l'étude visent à vérifier le rôle des déterminants individuels et environnementaux dans la prédiction de l'intention des enfants à être actifs. Dans le but d'apporter plus de précisions concernant certaines variables externes, l'influence de différents facteurs en provenance du milieu familial sera étudiée (i.e. l'obésité, le niveau de pratique de l'activité physique, le support, etc). Certaines caractéristiques des enfants seront également testées. Les principales hypothèses de cette recherche supposent que :

Hi : L'intention de pratiquer des activités physiques presque à tous les jours sera déterminée par les croyances comportementales (attitude) et de contrôle (efficacité personnelle et facteurs facilitant), ainsi que par la norme descriptive et l'identité personnelle.

H2 : L'intention sera prédite, de façon indirecte, par le comportement passé d'activité physique, le sexe et l'obésité des enfants, ainsi que par le niveau de pratique de l'activité physique et la présence d'obésité d'un parent.

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Population et échantillon

Cette étude transversale visait des enfants inscrits en cinquième année du primaire dans des écoles de la région de la Capitale-Nationale du Québec et leurs parents. À partir de cette population, un échantillon de convenance a été formé d'élèves volontaires inscrits dans six écoles sur le territoire de la Commission scolaire des Découvreurs (Le Ruisselet ; Des Hauts-Clochers, pavillon Notre-Dame ; St-Louis-de-France II, Des Pionniers, pavillon De la Salle ; Du Versant, pavillon Notre-Dame-de-Foy et Grandes-Marées). Préalablement à la sélection de ces écoles, une entente a été conclue avec la direction de la commission scolaire participante. Ces six écoles ont été sélectionnées par des responsables de la commission scolaire pour obtenir des informations en provenance de milieux socioéconomiques différents. À la suite de cette démarche, les directions intéressées par le projet ont été contactées afin de mieux leur faire part des détails de l'enquête et d'établir un mode de fonctionnement. Les enseignantes et enseignants ont été rencontrés et l'activité de collecte de données a été planifiée selon les horaires de chacun. Finalement, la nature et les objectifs du projet, ainsi que le déroulement de l'activité de collecte des données ont été expliqués aux élèves lors d'une rencontre en classe d'environ quinze minutes qui visait à les inviter à participer au projet. Les parents ont été contactés par le biais d'un feuillet d'information transmis par les enfants les informant également de la nature et des objectifs du projet, ainsi que sur l'implication de leur participation et celle de leurs enfants.

Considérations éthiques

Une enquête auprès d'une population mineure implique toutefois quelques considérations d'ordre éthique au niveau de l'accès, de la collecte de données et de la confidentialité. Dans un premier temps, la participation des enfants devait être autorisée par le consentement écrit d'un parent et confirmée par l'assentiment de l'enfant lui-même (voir en annexe 1). Pour ce faire, les parents ont reçu un formulaire de consentement annexé au feuillet d'information par le biais de leurs enfants. Les enfants devaient ramener à l'école ce formulaire dûment signé.

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Pour éviter que certains élèves se sentent exclus, tous les élèves ont été invités à participer à l'étude et il leur a été mentionné que celle-ci ne s'adressait pas uniquement aux «super sportifs» et qu'il n'était pas nécessaire de faire beaucoup d'activités physiques pour participer. Il leur a aussi été expliqué que leur participation était entièrement volontaire et qu'un refus de participer n'avait aucune conséquence négative pour eux. À cet effet, les jeunes qui ont décidé de ne pas participer à l'étude sont demeurés dans leur local de classe avec leur professeur pour s'adonner à des activités pédagogiques plus légères.

[1 est à noter que les mêmes autorisations ont été nécessaires lors des étapes d'élaboration et de validation du questionnaire destiné aux enfants (annexe 2). Cependant, lors de celles-ci, les enfants n'ont pas été rencontrés préalablement. Les objectifs de l'étude ainsi que les formulaires de consentement ont été expliqués et distribués par les personnes responsables des enfants (moniteur(trice)s de camps d'été, moniteur(trice)s de camps Scout et professeur(e)s).

Finalement, dans le but d'assurer la confidentialité des résultats, certaines précautions ont été prises tout au long du projet. Puisqu'un questionnaire était acheminé aux parents avec le formulaire de consentement, une enveloppe de retour a été fournie avec une indication de mettre les documents à l'intérieur et de la sceller. Ces enveloppes ont été recueillies par les professeurs sans être décachetées. Chaque questionnaire en provenance des parents a été apparié au questionnaire de leurs enfants à l'aide d'une liste de noms et de codes correspondants. Cette liste, ainsi que les questionnaires destinés aux parents, ont été conservés sous clé dans un classeur, dans le local du chercheur responsable de l'étude. La liste des codes sera détruite six mois suivant la fin des analyses et les questionnaires seront transférés au service des archives de l'Université Laval un an suivant la fin de ces mêmes analyses. Les réponses en provenance des questionnaires des parents ont été consignées dans un fichier électronique, ainsi que les réponses en provenance des questionnaires des enfants. Ces fichiers ont été enregistrés dans l'ordinateur du responsable de l'étude et seront archivés pour une période de cinq ans. Pour s'assurer qu'aucun participant ne puisse être identifié, les résultats ne seront jamais diffusés sur une base individuelle.

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Elaboration de l'instrument de mesure

Dans les paragraphes qui suivront, les différentes étapes de l'élaboration de l'instrument de mesure seront présentées dans le détail. Dans un premier temps, le questionnaire a été élaboré selon sur une approche anthropologique étique-émique proposée par Triandis, dans le but de construire les items du questionnaire à partir d'informations en provenance de la population cible (Triandis et al., 1993). Ainsi, la première étape de développement de l'instrument de mesure a été la passation d'entrevues avec des enfants âgées de 10 et 11 ans et l'analyse de celles-ci. À la suite de ces analyses, un questionnaire permettant de mesurer les construits du cadre théorique a été élaboré sur un support informatique (PocketPQ. Ce questionnaire a été soumis à plusieurs étapes de validation afin d'en évaluer la validité et la fidélité. Il a été validé une première fois auprès d'experts et une deuxième fois auprès d'élèves de cinquième année lors d'une pré expérimentation. La fidélité du questionnaire a quant à elle été évaluée lors d'un test-retest.

Entrevues individuelles ou en petits groupes

Tel que recommandé par les auteurs de la théorie de l'action raisonnée et du comportement planifié (Ajzen & Fishbein, 1980), le questionnaire a été développé à partir des croyances saillantes face à la pratique régulière de l'activité physique obtenues lors d'entrevues semi-dirigées auprès d'enfants issus de la population cible. Dans le but de structurer ces entretiens, et conformément au cadre théorique expliqué précédemment, une grille d'entrevue (annexe 3) a été élaborée pour obtenir les informations suivantes : a) la liste des avantages et des désavantages perçus associés au fait de pratiquer des activités physiques à tous les jours ou presque (croyances comportementales); b) la liste des personnes qui encouragent ou n'encouragent pas la réalisation de ce comportement (croyances normatives) et finalement; c) la liste des barrières (ce qui empêche) et des conditions facilitatrices perçues (ce qui aide) (croyances de contrôle). Au total, 28 enfants (10 garçons et 18 filles) ont été rencontrés individuellement ou en petits groupes de deux ou trois jeunes. Toutes ces entrevues semi-dirigées ont été réalisées sur le territoire de la région de la Capitale-Nationale dans le cadre de camps de jour et d'activités de quelques groupes Scouts.

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Analyse qualitative de contenu

À la suite de ces entrevues, les réponses des enfants ont été analysées selon une approche qualitative. Ceci, pour saisir adéquatement le sens des réponses fournies et assurer la validité des items destinés à mesurer les construits théoriques rattachés au modèle intégrateur. Cette analyse a été réalisée en trois étapes. Premièrement, une lecture des grilles d'entrevue et une retranscription de celles-ci dans un fichier informatique ont été effectuées pour acquérir une vue d'ensemble des informations apportées et cerner les idées principales. Deuxièmement, des thèmes généraux englobant des éléments de réponses similaires ont été déterminés afin de classer ces éléments en une structure cohérente. Finalement, la validation des thèmes et du classement a été réalisée par une deuxième professionnelle de recherche et par le chercheur principal de l'étude.

Les résultats de cette analyse, présentés dans le tableau 1 de la page suivante, ont permis d'identifier les croyances modales de la population : les croyances dont les fréquences de mention étaient les plus grandes, jusqu'à ce que la sommation de celles-ci corresponde à 75 % du total, ont été retenues pour la construction des items (Gagné & Godin, 1999). A l'aide de ces croyances modales, une version préliminaire du questionnaire a finalement été développée et soumise à la validation. Il est à noter que certains items ont cependant été modifiés à la suite des différentes étapes de validation. Il en sera question ultérieurement dans ce texte.

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Tableau 1 : Croyances modales des enfants de 10 et 11 ans face à la pratique régulière de l'activité physique

Croyances modales Fréquence de mention Fréquence cumulative

• Avantages/Desavantages Meilleure forme physique Avoir du plaisir

Avoir chaud/suer Avoir des blessures Être plus calme Être fatigué

• Personnes qui encouragent ou n'encouragent pas

Professeurs Parents Ami(e)s

Autres membres de la famille

24 15 14 7 7 5 30 27 20 15 24 39 53 60 67 72 30 57 77 92_

Facteurs qui aident ou qui empêchent

Température extérieure 14 14 Faire des devoirs 10 24 Facilités à l'école 10 34 Faire d'autres activités 9 43 Support parental 7 50 Avoir du matériel 6 56 Aimer l'activité 6 62 Avoir un(e) ami(e) avec soi 6 68 Activité difficile 5 73

La mesure des variables du cadre théorique

Dans le cadre de cette enquête, le comportement à l'étude, c'est-à-dire faire des activités

physiques presque à tous les jours cette semaine repose sur les recommandations émises par le

comité scientifique de kino-Québec concernant la quantité d'activité physique requise pour les enfants (Comité scientifique de kino-Québec, 2000). Plus techniquement, ce comportement a été opérationnalisé selon les directives des auteurs de la théorie du comportement planifié. Selon

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ceux-ci, un comportement est défini par l'action (faire), l'objet (des activités physiques), le contexte (presque à tous les jours) et le temps (cette semaine) (Ajzen & Fishbein, 1980). Une période globale d'une semaine a été retenue, car les enfants ne semblent pas avoir la capacité d'évaluer précisément le temps consacré à des activités (Lévesque, Cargo, & Salsberg, 2004; Sallis et al., 1996). Le concept d'activité physique a été présenté aux enfants comme étant toutes activités, exercices ou mouvements qui font bouger le corps, augmenter les battements cardiaques et qui provoquent un essoufflement (Saunders et al., 1997).

La variable dépendante ; l'intention défaire des activités physiques presque à tous les jours cette

semaine, a été mesurée à l'aide de trois items présentés dans le tableau 2 de la page suivante.

Dans celui-ci, tous les items mesurant les construits psychosociaux du modèle intégrateur sont présentés, ainsi que les options de réponse qui s'y rattachent. En raison des capacités cognitives des enfants à nuancer leurs opinions, une échelle de Likert à quatre niveaux a été utilisée pour évaluer le degré d'accord des élèves avec l'énoncé de la question. Cette échelle allait de «non,

pas du tout» à «oui, c'est sûr» ou «oui, beaucoup». Dans le cadre de cette étude, seuls les

construits indirects de l'intention (i.e. les croyances comportementales, normatives et de contrôle) ont été mesurés. Ceci, dans l'objectif de faciliter la compréhension des enfants de cet âge, qui, selon la théorie de Piaget, n'ont pas de capacités cognitives d'abstraction assez élaborées pour porter un jugement global sur leur comportement (Krech, Crutchfield & Livson, 1969). De plus, le retrait des construits directs a permis de diminuer la longueur du questionnaire : ce dernier aspect est important, car la capacité d'attention des enfants de cet âge est limitée. Par conséquent, il ne fallait pas avoir un questionnaire trop long à compléter. Finalement, même si la passation exigeait environ trente minutes d'attention, l'utilisation d'ordinateurs de main a permis de présenter le questionnaire dans un format agréable et nouveau aux enfants.

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Tableau 2 : Variables, items et options de réponse pour les différents construits du modèle intégrateur

Variables Items Options de réponse

Intention

1) Cette semaine, est-ce que tu vas faire des activités physiques presque à tous les jours? 2) Cette semaine, est-ce que tu vas essayer de faire des activités physiques presque à tous les jours?

3) Quelles sont tes chances de faire des activités physiques presque à tous les jours cette semaine?

Non, pas du tout / oui, c'est sûr

Très petites / très grandes

Croyances comportementales Est-ce que faire des activités physiques presque à tous les jours...

1) Ça te permet d'être en meilleure forme

physique?

2) C'est amusant pour toi?

3) Ça va te causer plusieurs blessures? 4) Ça te permet d'être plus calme à l'école? 5) C'est fatiguant pour toi?

6) Ça te permet de te désennuyer?

Non, pas du tout / oui, c'est sûr

Non, pas du tout / oui, beaucoup

Norme perçue

Est-ce que... t'encouragent à faire des activités physiques presque à tous les jours?

1 ) Tes parents

2) Les autres membres de ta famille 3) Ton professeur(e) de 5ieme année

4) Tes ami(e)s

Non, pas du tout / oui, c'est sûr Non, pas du tout / oui, beaucoup

Norme descriptive Est-ce que... font du sport ?

1 ) Tes ami(e)s

2) Au moins un de tes frères ou soeurs 3) Ton professeur(e) de 5'eme année

4) Ton père 5) Ta mère

Non/ oui/je n'ai pas... ou je suis enfant unique

Non, pas du tout / oui, beaucoup Non, pas du tout / oui, énormément

Identité personnelle Trouves-tu que tu es...

1) Un sportif ou une sportive ?

2) Quelqu'un qui fait beaucoup d'activités physiques ?

Facteurs facilitant

Est-ce que c 'est plus facile pour toi défaire des activités physiques presque à tous les jours...

1) Si tu aimes les activités qu'on te propose?

2) Si tu as de l'équipement à la maison? 3) Si tes parents t'inscrivent à des cours?

4) Si tu peux les faire à l'école? 5) Si tu as un transport?

6) Si tu es encouragé par tes parents? 7) Si tu fais partie d'une équipe à l'école ou

ailleurs?

8) Si tu as un ou une ami(e) avec toi?

Non, pas du tout / oui, c'est sûr Non, pas du tout / oui, beaucoup

Efficacité personnelle perçue Penses-tu que tu peux faire des activités physiques presque à tous les jours même...

1) S'il ne fait pas beau dehors? 2) Si tu as des devoirs à faire?

3) Si tu as d'autres activités (ex :sorties)?

4) Si elles sont difficiles?

Non, pas du tout / oui, c'est sûr Non, pas du tout / oui, beaucoup

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Ainsi, ces items mesurant les croyances comportementales (avantages/désavantages), normatives (référents qui encouragent ou pas) et de contrôle (ce qui aide et ce qui empêche) ont été formés par les croyances saillantes issues des entrevues. À ces construits indirects se sont ajoutés la norme descriptive pour mesurer la prévalence de la pratique de l'activité physique de l'entourage immédiat (i.e. mère, père, frère(s) et sœur(s), ami(e)s et professeur(e) de 5ieme année) et l'identité

personnelle à titre de «sportif» et de «personne active».

Dans le but d'approfondir le rôle des parents, et par souci d'être en relation avec les développements actuels dans le domaine de la promotion de la santé (i.e. favoriser une approche éco-environnementale), les réponses des enfants en lien avec le support parental ont été décomposées pour former trois items : Inscription à des cours par les parents, offre de transport et encouragements. Le rôle de l'école a été intégré à titre de facteur facilitant avec les deux items suivants : Possibilité de faire des activités physiques à l'école et faire partie d'une équipe à

l'école ou ailleurs.

Les variables externes au modèle ont été : le sexe, le poids corporel de l'enfant et d'un parent, le comportement passé d'activité physique de l'enfant, le niveau de pratique d'activités physiques de loisir d'un parent, le statut socioéconomique de l'école où l'enfant était inscrit, l'habitude des parents de pratiquer des activités physiques avec leurs enfants, le temps consacré à des activités sédentaires hier et l'habitude de pratiquer des activités sédentaires. Certaines variables environnementales supplémentaires reliées à la famille ont été ajoutées au modèle, telles que l'implication des parents dans l'organisation sportive de leurs enfants, leur présence aux activités, ainsi que leur disponibilité à offrir un transport. La version finale de ce questionnaire destiné aux enfants est présentée en annexe 4.

La mesure de l'activité physique des enfants

La mesure exacte du niveau de pratique de l'activité physique chez les enfants représente un défi méthodologique, principalement dû au fait que les enfants éprouvent quelques difficultés à bien

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comprendre les notions d'activité physique et de temps (Lévesque et al., 2004; Sallis et al., 1996; Trost et al., 2000).

Pour mesurer ce comportement, qui représente dans ce cas-ci le comportement passé d'activité physique, certaines techniques ont fait l'objet d'études précédentes de validation (observation directe, enregistrement des fréquences cardiaques ou de la dépense énergétique, utilisation de podomètres et d'accéléromètres, entrevues individuelles, journaux d'activités physiques et questionnaires auto administrés) (Kohi, Fulton, & Caspersen, 2000). Bien que certaines techniques présentent une meilleure validité que les questionnaires, l'utilisation d'un questionnaire auto administré dans le cadre de cette étude populationnelle représentait la technique la plus facile à utiliser, la plus rapide, la moins invasive et la moins coûteuse. De plus, cette étude n'ayant aucune visée épidémiologique, elle ne nécessitait pas l'utilisation d'une méthode de mesure directe. Ainsi, un questionnaire basé sur des études de validation antérieures a été élaboré pour évaluer l'activité physique des jeunes dans les sept derniers jours (Godin & Shephard, 1986b; Kohi et al, 2000; Sallis, Buono, Roby, Micale, & Nelson, 1993; Sallis et al., 1993; Sallis et al., 1996; Treuth et al., 2003). Bien qu'un rappel d'une journée soit plus précis (Sallis & Saelens, 2000), un rappel de sept jours tient compte de la variabilité qu'il existe entre les différentes journées de la semaine et permet de tracer un portrait plus juste de la réalité (Baranowski & De Moor, 2000). Dans le questionnaire, le type d'activité, la fréquence et l'intensité ont été documentés.

Dans le but de favoriser la compréhension des enfants, ce rappel a été conçu sous la forme d'une liste de plusieurs activités physiques fréquemment pratiquées pendant l'hiver, inspirée des travaux de Sallis (Sallis et al., 1993; Sallis et al., 1993; Sallis & Saelens, 2000; Sallis et al., 1996). L'exhaustivité de cette liste a été validée lors d'une pré expérimentation qui sera décrite dans les prochaines sections. Les élèves devaient indiquer s'ils avaient pratiqué chaque activité dans la semaine précédente et si oui, combien de fois et à quelle intensité (annexe 4). L'usage des ordinateurs de main a permis d'illustrer graphiquement les activités physiques proposées. Également, des visages exprimant l'effort étaient illustrés à côté des choix de réponse pour mesurer le degré d'intensité. Les enfants pouvaient ainsi mieux se souvenir des activités qu'ils avaient pratiquées dans la semaine précédente et visualiser l'effort fournit habituellement.

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Toujours dans le but de clarifier le concept d'activité physique, une discussion avec les enfants a précédé la passation du questionnaire. Lors de celle-ci, il leur a été demandé «qu'est-ce que

représentait l'activité physique pour eux». À la suite de leurs réponses, des informations

supplémentaires leur étaient données : «Faire des activités physiques c 'est faire du sport, mais

c 'est aussi toutes les activités qui nous font bouger et qui nous rendent essoufflés. Par exemple, jouer dans la neige à la récréation, marcher, etc ». Pour capter le mieux possible toutes les

activités physiques que les enfants avaient pratiqué, il leur a été spécifié de penser à tous les activités et sports pratiqués la semaine dernière, incluant la fin de semaine, et d'indiquer les activités pratiquées pendant les cours d'éducation physique, les récréations, après l'école et à la maison.

Développement d'une version informatique du questionnaire

En parallèle au développement du contenu de l'instrument de mesure, une version informatique du questionnaire a été élaborée sur un ordinateur de main (annexe 5). En plus de favoriser une meilleure compréhension des activités physiques pratiquées, la pertinence d'utiliser un tel instrument était de stimuler la participation des jeunes, de maintenir leur intérêt à compléter le questionnaire jusqu'à la fin et d'optimiser la procédure de collecte des données. En effet, ce nouveau mode de collecte a permis de supprimer l'étape de la saisie des données.

Cette version informatique a été programmée par une équipe d'informaticiens rattachée à la faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, sur un PocketPC de modèle Asus MyPal

A620 PocketPC (Asus computer international, 44370 Nobel Drive, Fremont CA, 94535, EU). La

collaboration d'un graphiste a été requise pour le développement des illustrations sportives et des interfaces graphiques. Essentiellement, cet instrument est un ordinateur modèle réduit, comprenant la plupart des programmes Microsoft. Le questionnaire a été programmé sur Internet

Explorer. Dans le but de contrôler la navigation à l'intérieur du questionnaire, certaines mesures

ont été prises pour éviter que les enfants ne s'amusent avec l'instrument plutôt que de le compléter sérieusement. Ainsi, tous les programmes autres que le questionnaire ont été retirés de l'instrument, l'accès à Internet a été bloqué et les enfants, une fois leurs choix de réponse validés, ne pouvaient revenir en arrière et ainsi naviguer à l'intérieur du questionnaire. Pour éviter que les

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enfants ne sélectionnent et valident une mauvaise réponse, les consignes de «prendre le temps

nécessaire pour être certain de sa réponse » et dé « Faire attention parce qu'une fois la question changée, on ne peut pas revenir en arrière pour changer sa réponse» leur ont été données avant

de débuter. Pour répondre aux questions, les enfants devaient, à l'aide d'un stylet, taper sur l'écran pour sélectionner l'option de réponse. La sélection d'une réponse était une condition nécessaire pour passer à la question suivante, ainsi aucune donnée manquante ne s'est s'insérée dans les résultats. À l'exception toutefois des défectuosités de fonctionnement de l'ordinateur de main survenues lors de la collecte des données. En effet, pour quelques élèves (4), l'image est demeurée figée, ce qui les empêchait de valider leur réponse et d'ainsi poursuivre le questionnaire. Une seule élève a été retirée des analyses parce que son appareil a figé au tout début du questionnaire. Pour les autres élèves, les appareils ont figé vers la fin, ce qui a engendré des données manquantes au niveau du sexe et de l'âge uniquement. À l'aide des formulaires de consentement, la variable sexe a pu être corrigée, mais l'âge est demeuré manquant pour ces quelques élèves.

Questionnaire destiné aux parents

Finalement, certaines des variables externes au modèle ont été mesurées à l'aide d'un court questionnaire destiné aux parents (annexe 6). Dans ce questionnaire, le niveau d'activité physique de loisir des parents, ainsi que certaines variables concernant le poids corporel et la grandeur des enfants et des parents ont été mesurés. Bien que ce questionnaire comportait également plusieurs questions concernant l'implication parentale, seulement les estimations du poids corporel et de la grandeur (pour l'enfant et le parent), le niveau de pratique de l'activité physique de loisir au cours des trois derniers mois et l'habitude de pratiquer des activités physiques avec les enfants ont été utilisés lors des analyses. Ici, l'implication parentale faisait référence à la participation active des parents dans l'organisation sportive de leurs enfants, la présence aux activités et l'offre de transport. N'ayant pas fait l'objet d'une validation préliminaire, l'analyse des réponses obtenues concernant l'implication parentale a révélé une certaine confusion. Ainsi, ces dernières variables n'ont pas été incluses dans l'analyse des déterminants de l'intention.

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Validation du questionnaire destiné aux enfants

Dans une première étape de validation, le questionnaire destiné aux enfants a été soumis à la lecture de quatre experts dans le domaine de l'étude des comportements et la santé. Ceci, afin de vérifier la clarté et la pertinence des questions et des directives, ainsi que le caractère exhaustif et distinctif des options de réponses. À la suite de ces lectures, certains ajustements ont été effectués aux libellés du comportement, de certains items et des options de réponse. Dans une deuxième et troisième étapes, le questionnaire a été soumis à une pré expérimentation et à un test de fidélité de type test-retest. Ces deux étapes ont été effectuées auprès d'élèves de cinquième année ayant les mêmes caractéristiques que la population à l'étude.

Pré expérimentation

La pré expérimentation a permis de valider la compréhension du sens des questions et des options de réponse, le mode de fonctionnement de l'ordinateur de main, le protocole de collecte des données, ainsi que le niveau de langage.

Au total, 12 enfants ont été rencontrés en groupe, pendant une période de cours dans une école primaire de la ville de Québec (Institut St-Joseph). Afin de recueillir les commentaires des enfants, une table ronde de discussion a été effectuée à la suite de la passation du questionnaire. Ils ont exprimé ce qu'ils pensaient par rapport à : la clarté des consignes; la compréhension des questions et options de réponses; les difficultés rencontrées lors de la manipulation de l'appareil; l'appréciation des graphiques et animations; ainsi que l'exhaustivité de la liste des sports proposés. Cette discussion a été enregistrée pour analyser les commentaires des enfants.

Dans l'ensemble, les enfants ont bien compris les questions et les consignes. Cependant, ils ont éprouvé quelques difficultés avec la compréhension de l'interface graphique de la section mesurant les variables psychosociales. À la suite de cette rencontre, les consignes pour la deuxième section ont été légèrement modifiées et une petite affiche a été réalisée afin d'expliquer la séparation des questions et l'importance de bien lire surtout la deuxième partie de l'item (voir

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les interfaces graphiques en annexe 5). Une évaluation très sommaire des coefficients alpha de Cronbach a permis d'évaluer la qualité de la mesure des construits théoriques (Cronbach, 1951). À cette étape, il a été noté que les croyances comportementales présentaient une faible consistance interne (-0,16), ce qui a amené à revoir l'analyse de contenu des entrevues. Les items problématiques étaient : l'activité physique «peut causer des blessures», «permet de se calmer» et «donne chaud». Ces items ont été remplacés par : «peut causer plusieurs blessures», «permet

d'être calme à l'école» et «donne trop chaud». Ces modifications ont été effectuées parce que les

enfants ont mentionné que les réponses variaient selon le contexte pour ces trois items.

Concernant les commentaires sur l'ordinateur de main, les enfants ont grandement apprécié le fait de remplir un questionnaire sur un pocketPC. En fait, il ressort de cette discussion qu'ils ont été motivés par l'effet de nouveauté et d'originalité de l'instrument de mesure. Les enfants ont confirmé que les animations servant à illustrer les sports ont été pertinentes pour favoriser une meilleure compréhension de la nature de ceux-ci. Ils ont aussi confirmé que les graphiques et interfaces aux couleurs variées ont capté leur attention et contribué à maintenir leur motivation jusqu'à la fin du questionnaire. Ils ont uniquement éprouvé quelques difficultés techniques lors du passage d'une question à une autre, difficultés reliées aux caractéristiques mêmes de l'appareil (lenteur de l'appareil et manipulation du stylet).

Finalement, certains enfants ont fait mention de quelques sports manquants, tels que la nage synchronisée, le plongeon, l'équitation et le « motocross ». Pour pallier à cela, la natation a été remplacée par le terme « natation/sports aquatiques » pour intégrer la nage synchronisée et le plongeon. Les autres sports n'ont pas été ajoutés à la liste parce qu'ils n'ont pas été mentionnés plus d'une fois. D'autres modifications ont aussi été apportées à cette liste : la marche (tous les jeunes disaient avoir marché à tous les jours ou presque, ce qui ne permettait pas de différencier les enfants actifs des non actifs) a été retirée du questionnaire pour être remplacée par faire des jeux de ballon (ex : ballon chasseur, les quatre coins, etc), puisque les élèves ont mentionné que

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Test-retest

Le test-retest a été la troisième et dernière étape de validation de l'instrument de mesure. Ce test de fidélité a permis de mesurer la stabilité temporelle du questionnaire, ainsi que la consistance interne des construits théoriques. Cette stabilité temporelle a été évaluée à l'aide du coefficient de corrélation intra-classe (Shrout & Fleiss, 1979), alors que la consistance interne des construits a été évaluée à l'aide du coefficient alpha de Cronbach et du coefficient de corrélation de Spearman pour les construits évalués par seulement deux items (Cronbach, 1951). Ainsi, le questionnaire a été administré à deux reprises sur un intervalle de deux semaines à des élèves de cinquième année qui présentaient une fois de plus les mêmes caractéristiques que la population à l'étude. Au total, 34 enfants en provenance de deux écoles de la région de Chaudière-Appalaches ont rempli une première fois le questionnaire (test) et 28 l'ont complété une deuxième fois (retest). Ces résultats de fidélité sont présentés au tableau 3.

Tableau 3 : Consistance interne et stabilité temporelle des construits théoriques

Variables Intention Croyances comportementales Norme sociale Norme perçue Norme descriptive Identité personnelle3 Croyances de contrôle

Efficacité personnelle perçue Facteurs facilitant Nombre d'items 3 6 4 5 2 4 8 Coefficients alpha de Cronbach Test-retest (n = 34) 0,76 0,67 0,65 -0,13 0,72 0,73 0,70 Coefficients intra-classe Étude principale (n = 321) 0,75 0,47 0,67 0,34 0,69 0,66 0,68 (n = 28) 0,71 0,67 0,70 0,63 0,75 0,52 0,48

a Coefficient de corrélation de Speaman, car deux items seulement.

Selon des barèmes d'interprétation proposés par Fermanian (1984), les construits théoriques ont présenté une stabilité temporelle (coefficient intra-classe) allant de modérée à bonne (0,48 à 0,75) (Fermanian, 1984). Ces valeurs ont été jugées satisfaisantes, démontrant une fidélité adéquate du questionnaire. Concernant la stabilité modérée des croyances de contrôle, elles ont pu être influencées par un événement non contrôlable relié à l'environnement et survenu pendant

Figure

Figure 1 : Le modèle intégrateur Variables externes
Tableau 1 : Croyances modales des enfants de 10 et 11 ans face à la pratique régulière de l'activité physique
Tableau 3 : Consistance interne et stabilité temporelle des construits théoriques Variables Intention Croyances comportementales Norme sociale Norme perçue Norme descriptive Identité personnelle 3 Croyances de contrôle
Tableau 4 : Répartition de la participation selon les écoles
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