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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Expériences pédagogiques à la Cité des Enfants

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Academic year: 2021

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EXPÉRIENCES PÉDAGOGIQUES

À

LA CITÉ DES ENFANTS

Sophie CEYLaN

Cité des Sciences et de l'Industrie, Paris

MOTS-CLÉS: PÉDAGOGIE INTERACfIVE - RÔLE DE L'ADULTE-PARTICIPATION DE TOUS LES ENFANTS

RÉSUMÉ: Les séjours en classes Villette ou cycles pédagogiques, destinés au public scolaire, illustrent les recherches menéesà la cité des enfants. Les enseignants sont associés aux stratégies d'animation favorisant l'interactivité. L'objectif est de favoriser l'apprentissage de tous les enfants, même ceux en difficulté scolaire. L'utilisation d'une exposition interactive et d'une pédagogie reposant sur l'observation de situations enfants-enfants et enfants-adultes concourtàla construction d'une démarche scientifique et technique.

SUMMARY : "Classes Villette" and "cycles pédagogiques" stays are dedicated to school public. Theses stays turn the researches conducted in the cité des enfants to account. Teachers are brought in on activity techniques, which are promoting interactivity. The aim is to encourage every chiId, even the one with leaming problems. by using interactive exhibits and specific teaching skills based on observations of child to child and child to adult exchanges. This should help the elaboration of a scientific and technical process.

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1. INTRODUCTION

La cité des enfants est un espace d'exposition interactive scientifique et technique. Elle s'adresse à des enfants âgés de 3 à 5 ans et de 5 à 12 ans. Ils viennent dans une activité de loisir en famille mais aussi avec leur enseignant.Àdestination des classes, la cité des enfants développe des produits pédagogiques en liaison avec les programmes scolaires.

2. LES SCIENCES ET TECHNIQUES À L'ÉCOLE

Sensibiliser les enfants aux sciences et techniques pose parfois quelques difficultés aux enseignants. Ils pratiquent peu ces disciplines dans leur classe. Dans la plupart des cas, sont mis en avant des problèmes matériels et la non maîtrise de concepts scientifiques et d'outils dits technologiques. Un lieu tel que la cité des enfants développe une exposition en concomitance avec une réflexion et des recherches pédagogiques qui peuvent apporter non seulement une formation complémentaire aux enseignants mais aussi une expérience de réalisation d'un projet scientifique ou technique.

3. LES SÉJOURS PROPOSÉS ÀLA CITÉ DES ENFANTS

La cité des enfants organise des séjours qui associent l'exploitation de l'espace d'exposition à des démarches pédagogiques reposant essentiellement sur l'interactivité. Chaque séjour se construit autour de 3 composants:

les partenaires : les enseignants qui ont suivi au préalable une formation de 2 à 4 jours afin de s'initier aux démarches pédagogiques et méthodologie de travail mises en place àla cité des enfants,

les médiateurs: les animateurs qui conçoivent, réalisent et mettent en pratique les projets en collaboration avec les enseignants,

le lieu: la cité des sciences et plus particulièrement la cité des enfants.

Dans cette optique, la cité des enfants propose deux types de produits à destination du public scolaire: les classes Villette et les cycles pédagogiques. Les classes Villette se déroulent sur une semaine complète. Les activités des élèves sont conduites en collaboration entre un animateur et leur enseignant. Dans les cycles pédagogiques, les projets sont de plus longue haleine. Les classes viennent à la cité une matinée par semaine durant un mois et ont un travail spécifique à réaliser en classe pendant la semaine s'intercalant entre 2 venues à la cité.

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4. UNE RECHERCHE EN COLLABORATION AVEC LE C.R.E.S.A.S-I.N.R.P.

L'objectif de ces séjours Villette est de sensibiliser tous les enfants, même ceux en difficulté scolaire, à une démarche scientifique et technique et de favoriser l'appropriation de savoirs. Pour y parvenir, une recherche a été menée, en collaboration avec M. Hardy et C. Royon, chercheurs au C.R.E.S.A.S-I.N.R.P. (Hardy et al., 1993). La problématique posée portait sur ce que l'adulte, animateur ou enseignant, doit mettre en oeuvre pour favoriser la réflexion et les échanges chez tous les enfants. Le cycle pédagogique en technologie "Des machines pour déplacer", s'adressant au cycle III, a constitué le suppon de la recherche.

Dans ce but, les adultes, enseignants et animateurs de la cité des enfants, respectent les démarches spontanées des enfants, c'est-à-dire l'action, l'exploration du monde physique et social, la communication enfants/enfants et enfants/adulte. Quels que soient les produits proposés, la communication est largement favorisée. Les enfants sont impliqués dans de nombreuses situations d'échange, que ce soit au sein d'une classe Villette sur l'environnement ou d'un cycle pédagogique en technologie. En effet, échanger des points de vue (défendre le sien, prendre en compte celui des autres), argumenter pour convaincre sont des facteurs détenninants dans la construction d'une réflexion scientifique, et donc, dans l'acquisition de connaissances. Pour cela, des situations riches (animation attelles-bras mécaniques: recherche des degrés de liberté et des mouvements de compensation), stimulantes (ateliers reposant sur des machines Lego technics : étude approfondie des mécanismes, mouvements des machines et déplacements de l'objet), favorisant les échanges entre enfants (observation de "fabrique ton badge et mime de la machine par groupe de 6 enfants) sont proposées. Divers critères sont pris en compte dans la création de telles situations: le temps, le matériel proposé, l'organisation de travail en petits groupes ainsi que la qualité des interventions de l'adulte. Sa fonction est de reformuler les dire des enfants, d'apporter les infonnations nécessaires ou demandées et de relancer la dynamique de groupe pour que tous les enfants soient actifs dans une recherche commune. L'adulte est alors attentif à tout ce qui pennet d'atteindre les objectifs fixés, dans ce qui est énoncé par les enfants. Il est parfois amené, au gré des interrogations des enfants, à pousser plus avant ses propres connaissances. Ainsi se crée l'interactivité. Elle se compose d'un double échange de motivation dans la compréhension des phénomènes et une double relation sociale: enfants/enfants et enfants/adulte. L'étude menée par le C.R.E.S.A.S-1N.R.P. a, en outre, aidé à la régulation du produit et mesuré les impacts sur les enfants et les enseignants.

S. UNE EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE DÉPLACER"

LE CYCLE "DES MACHINES POUR

Un projet, le cycle pédagogique "des machines pour déplacer", illustre ces expériences pédagogiques. Il repose sur des supports concrets, l'observation active, la manipulation et la retransmission à d'autres enfants.

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Les enfants ont un rapport direct et concret au réel. Le cheminement de leur réflexion est facilité par la manipulation de matériel qu'il s'agisse des éléments d'exposition (bras mécaniques, télémanipulateur) ou des machines Lego technics mises à leur disposition en atelier (tapis roulant, pont roulant). Mis en présence d'objets, les enfants sont amenésà les observer en explorant les possibilités qu'offrent ces objets (découverte des articulations et des degrés de liberté des bras mécaniques, comparaison avec les articulations du corps humain, etc.). Une synthèse écrite sur des panneaux grand format est demandée aux enfants. Ils la réalisent en petits groupes de travail dans le but de constituer des supports de retransmission àd'autres élèves (élèves d'une autre classe de l'école, d'une classe de correspondants, etc.).

Tout élève, même celui en difficulté scolaire, prend partà l'élaboration d'une réflexion commune, qu'elle se fasse en petit groupe (3, 4 enfants) ou en grand groupe (une quinzaine d'enfants). Des situations sont créées pour que chacun apporte une pierreà l'édifice que représente la résolution du problème posé par l'adulte (ex: définir les spécificités d'une machine en fonction de la tâche pour laquelle elle a été conçue). L'adulte ne se satisfait pas de la bonne réponse laborieusement extirpéeà un enfant. Son rôle est de relancer la dynamique des groupes afin que tous prennent conscience qu'ils ont le droit (dans le cas où ils sont exclus de la classe) et les capacités (dans le cas où ils sont en échec scolaire)à construire une réflexion scientifique et à participer à une avancée cognitive et sociale. Dans cette démarche, les enfants sont mis en présence d'objets, qu'ils observent et manipulent. Dans un deuxième temps, débute la recherche de solution au problème ou au questionnement posé par l'adulte (avantages et inconvénients des machines, aires de déplacement des objets, reconstitution de la chaîne de transmission des mouvements). Les enfants travaillent en petits groupes de 3 ou 4 enfants. Chaque groupe conçoit un panneau synthétisant le consensus obtenu sur l'interprétation et l'explication des phénomènes.

Certaines animations ont nécessité divers réajustements dans la mesure où elles ne répondaient pasà l'objectif fixé sur la participation de tous les enfants.

C'est ainsi que les enfants étaient mis en situation d'observation d'une machine reconstituant une chaîne de fabrication d'un badge ("Fabrique ton badge"). Cette machine est constituée de 4 postes de travail (un distributeur de plaquettes colorées, une fraiseuse-graveuse, une découpeuse, une soufflerie). Un brasà3 branches distribue le badge sur chacun de ces postes en effectuant un quart de tours par un système d'aller-retour. L'objectif de cette observation était que les enfants expliquent les mouvements de la machines et les déplacements de l'objet.

La verbalisation de ces phénomènes requiert un lexique spécifique auquel les enfants n'ont pas accès. Pour palier ce manque, les enfants ont spontanément fait appel au mime. En conséquence, dans le cadre d'une deuxième animation, ils ont observé la machine pour ensuite la mimer. Nous avons remarqué que les enfants rencontraient parfois quelques difficultés quand l'observation n'avait pas été assez fine. C'est pourquoi nous avons décidé de procéder à une observation accompagnée par l'adulte.

Pour construire le mime, les enfants se répartissent en acteurs et public. La théâtralité de cette activité impose aux enfants de s'investir, tout en conservant une part au jeu. Ils sont tous actifs, qu'ils soient acteurs ou non. Les rôles sont interchangeables. Chacun décide de l'implication qu'il aura dans la

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résolution du problème posé, mais tous sont conscients que leurs hypothèses et argumentations sont nécessairesàla construction d'un consensus.

Ainsi, les enfants ne sont pas placés en situation d'échec. Ils sont une composante d'un groupe. Ils participent tous,à leur niveau, à l'activité et donc au processus de recherche. Chacun devient indispensable au groupe et les exclus, timides ou mauvais élèves se sentent concernés par la dynamique générale.

6. LES RÉPERCUSSIONS DE CETTE EXPÉRIENCE

6.1 Des répercussions sur les enfants Différents cas de figure ont été recensés.

Un enfant de CM2 qui devait être orienté en classe de perfectionnement a été maintenu dans le circuit traditionnel. Étant en constante situation d'échec, il ne désirait pas s'investir dans ce cycle pédagogique. Au fur etàmesure que le mois passait, il s'est misàparticiper activement. Le dernier jour, rassuré dans sa nouvelle fonction au sein de la classe, il s'est mis en avant pour exposer les résultats de sa réflexion. Il a pris conscience que lui aussi était capable de faire. Il est devenu le premier de sa classe en fiches de lecture.

Depuis le début de l'année, un enfant était rejeté par l'ensemble de sa classe. Personne ne voulait travailler avec lui. Une lente progression dans son appartenance au groupe classe s'est faite sentir.À la dernière séance, il était très actif dans la recherche commune. Aucun enfant ne l'a considéré comme intrus. Tous ont tenu compte de ses remarques et l'ont naturellement accepté comme acteur du mime.

Deux filles, très effacées, attachées l'uneà l'autre, ne participaient jamais activement à la vie de la classe, au dire de leur enseignante. Dans ce cas, c'est dans les ateliers qu'elles ont trouvé une place. Le travail en petits groupes, le questionnement technologique, les ont portées dans la dynamique. Elles ont ressenti le besoin d'être actives pour faire partager aux autres leur compréhension des phénomènes.

6.2 Des répercussions sur les enseignants

Les enseignants ont pris une part active dans la mise en place du projet. Leurs demandes particulières ont été prises en compte, dans la mesure du possible, par les animateurs. L'adhésion au projet en a été renforcée ainsi que leur implication. Ils ont été sensibilisés à une démarche pédagogique qui met l'accent sur la construction des savoirs chez tous les enfants. ils prennent conscience qu'ils sont capables d'appréhender les sciences et les techniques, que ce n'est pas un domaine interdit ou inabordable par eux.

D'autre part, ils réalisent qu'ils peuvent, d'un point de vue pratique, aborder ces disciplines dans leur classe. En effet, hormis les espaces d'exposition eux-mêmes, aucun matériel lourd ou onéreux n'est utilisé dans les ateliers ( ex: Lego technics, microscopes, etc.).

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Ils font donc l'expérience qu'ils sont capables de sensibiliser leurs élèves aux sciences et techniques.

6.3 La formation des animateurs

L'étude menée par le C.R.E.S.A.S. a constitué une fonnation pour les animateurs associés à la construction de la démarche. En effet, ils fonctionnaient préalablement dans une dynamique de pédagogie active. Le C.R.E.SA.S. a apportéàla cité des enfants une pédagogie interactive qui s'est bien conciliée avec les préoccupations des animateurs. Les échanges se sont principalement construits autour de l'articulation des moments de découverte, d'expérimentation, argumentation et synthèse des enfants. Ces phases étaient auparavant envisagées successivement et non simultanément quand elles sont nécessaires aux enfants.

7. CONCLUSION

Cette expérience montre que tous les enfants peuvent se sentir concernés par des problèmes technologiques. Chacun prend conscience qu'il est capable d'acquérir de nouvelles connaissances et que de son implication au processus de recherche a une incidence sur les résultats de l'ensemble du groupe. Les enseignants, séduits par la découverte d'une nouvelle démarche pédagogique et par la miseen pratique de cette expérience, continuent en classe à concevoir des projets technologiques avec leurs élèves.

BIBLIOGRAPHIE

HARDY M., ROYON R., CHRÉTIENNOT C., Lerôle de la eité des enfants par rapport au mulrieu/turel, I.N.R.P./C.R.E.S.A.S., Paris, 1993

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