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Caractérisation de la baisse des consommations d’eau et de leurs impacts économiques, financiers et techniques

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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To cite this version:

C. Wittner. Caractérisation de la baisse des consommations d’eau et de leurs impacts économiques, financiers et techniques. irstea. 2013, pp.67. �hal-02601330�

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Partenariat 2012

Domaine : Gestion et évaluation économique des biens

naturels des usages de l’eau et des services associés Action n°82 : Impacts économiques, financiers et techniques

de la baisse des consommations d’eau potable sur les services publics d’eau et d’assainissement

 

Caractérisation de la baisse

des consommations d’eau et

de leurs impacts

économiques, financiers et

techniques.

Statut du document

: version du 5 juillet 2013

Auteur et Organisme : Christophe WITTNER

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Les  services  publics  d’eau  et  d’assainissement  sont  confrontés  à  des  besoins  croissants  en  termes  d’amélioration  des  performances,  d’investissements  et  de  service  rendu  alors  qu’ils  évoluent dans un contexte de décroissance des volumes consommés engendrant une perte de  recette. L'ONEMA a souhaité caractériser la baisse des consommations. L'appui, apporté par les  équipes d’IRSTEA concerne la collecte des données des volumes prélevés, leur traitement pour  quantifier  les  évolutions  et  identifier  les  paramètres  caractérisant  les  fluctuations,  et  l’inventaire des impacts potentiels sur les services.      L’auteur    Christophe WITTNER  Ingénieur  christophe.wittner@irstea.fr  UMR GESTE ENGEES/IRSTEA  1, quai Koch BP 61039 67070 STRASBOURG    Avec la collaboration de Claire Bonnal pour la recherche et le traitement des données.      Les correspondants    ONEMA :   Eric Bréjoux – eric.brejoux@onema.fr  Hall C – Le Nadar        5, square Félix Nadar  94300 Vincennes        IRSTEA:   Christophe WITTNER ‐  christophe.wittner@irstea.fr  ENGEES –UMR GESTE ENGEES/IRSTEA  1, quai Koch BP 61039 67070 STRASBOURG        Droits d’usage :  accès libre  Couverture géographique :  Niveau géographique   France  national  Niveau de lecture :    Nature de la ressource :   Professionnels, experts  Document   

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Partenariat 2012

Domaine : Gestion et évaluation économique des biens naturels, des usages de l’eau et des services associés.

Action n°82 : Impacts économiques, financiers et techniques de la baisse des consommations d’eau potable sur les services publics

d’eau et d’assainissement. 3/67

Sommaire 

  Sommaire ... 3  Résumé ... 4  Introduction ... 6  1.  Principe de la démarche et méthodologie ... 7  1.1.  Les données mobilisées ... 7  1.2  Représentativité des données mobilisées et biais potentiels ... 7  2.  Evolution des volumes prélevés en France : 2003, une année charnière. ... 11  2.2 Evolution à l’échelle des bassins hydrographiques des agences de l’eau ... 14  2.3 Evolution à l’échelle des régions administratives ... 15  2.4 Evolution à l’échelle départementale ... 17  2.5 Un cas atypique : Mayotte ... 18  3.  Identification des déterminants des niveaux de mobilisation de le ressource en eau et  de leurs variations ... 19  3.1 Méthodologie ... 19  3.2 Identification et analyse des déterminants au niveau régional ... 20  3.3  Identification et analyse des déterminants au niveau       départemental ... 27  3.4 Identification des déterminants par régression linéaire multiple ... 35  Impacts de la décroissance des consommations d’eau ... 40  4.1 Impacts financiers ... 40  4.2 Impacts techniques ... 44  4.3 Impacts environnementaux ... 44  CONCLUSION ... 46  Table des figures ... 47  Table des tableaux ... 47  Bibliographie ... 48  ANNEXES  ... 49               

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Résumé 

La  présente  étude  mobilise  les  données  des  agences  de  l’eau  relatives  aux  volumes  d’eau  prélevés  dans  le  milieu  naturel  par  les  services  publics  d’eau  qui  servent  d’assiette  de  facturation  à  la  redevance  prélèvement.  La  période  d’étude  porte  sur  les  années  1998  à  2011. 

 

Les variations des quantités d’eau prélevées sont caractérisées au niveau national, au niveau  des  périmètres  des  agences  de  l’eau,  à  l’échelon  régional  et  au  niveau  des  départements.  Globalement, une croissance des volumes est mise en avant jusqu’en 2003 qui constitue une  année  charnière,  suivie  d’une  baisse  tendancielle  marquée.  Néanmoins  une  hétérogénéité  des situations se fait jour.  

 

Les territoires sont  caractérisés au travers de données traduisant l’activité économique, la  dynamique démographique, le contexte résidentiel et le niveau de vie. Les outils statistiques  mobilisés  mettent  en  avant  la  prédominance  de  la  modification  du  tissu  économique  et  démographique  comme  principales  variables  descriptives  des  fluctuations  des  volumes  prélevés. Un modèle explicatif est établi au niveau régional reliant la variation des volumes  d’eau  prélevés  à  la  variation  du  nombre  d’emplois  dans  le  secteur  du  transport,  du  commerce et des services divers, et la variation du nombre de logements. 

 

Enfin  un  inventaire  des  impacts  potentiels  de  la  baisse  des  consommations  d’eau  sur  les  services publics est établi. 

 

Mots clés (thématique et géographique)

Eau, consommation, services publics, France.

Caractérisation de la baisse des consommations d’eau et de leurs 

impacts économiques, financiers et techniques. 

 

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Action n°82 : Impacts économiques, financiers et techniques de la baisse des consommations d’eau potable sur les services publics

d’eau et d’assainissement. 5/67 Abstract  This study mobilizes the data from water agencies concerning water volumes collected in the  naturel environment by the water utilities. The study period covers the years 1998 to 2011.   

The  variations  in  the  quantities  of  water  are  characterized  taken  at  national  level,  at  the  perimeters of the water agencies, at the regional level and at the departmental level. Overall  volume growth is put forward until 2003, followed by a marked downward trend. However,  a variety of situations emerges.  

 

The  mobilization  of  data  characterizes  territories  in  terms  of  economic  activity,  population  dynamics, residential context and standard of living. The statistical tools mobilized highlight  the predominance of economic and demographic change as main variables descriptive of the  phenomenon. An explanatory model is established at the regional level between the change  in volume of water from the variation in the number of jobs in the transportation industry,  commerce and other services and changes in the number of logements.   

Finally,  an  inventory  of  impacts  potential  to  lower  water  consumption  of  public  services  is  established.    Key words (thematic and geographical area)  Water consumption, water utilities, France. 

Caractérisation de la baisse des consommations d’eau et de leurs 

impacts économiques, financiers et techniques. 

 

Christophe WITTNER 

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Introduction

 

Après une longue période de croissance quasi‐ininterrompue des volumes d’eau consommée,  un  phénomène  de  baisse  a  été  mis  en  évidence    dans  plusieurs  grandes  villes  européennes  comme Berlin ou Paris pour lesquelles des baisses de plus de 15% sont observées en quelques  années.  Il  s’agit  d’une  décroissance  marquée    et  tendancielle  en  rupture  avec  les  évolutions  consuméristes  précédemment  observées.  Ce  changement  de  tendance  contemporain  trouve  principalement son origine dans une activité industrielle en net recul et moins gourmande en  eau  au  regard  des  quantités  d’eau  consommées;  les  grands  services  publics  (hôpitaux,  établissements  d’enseignement,…)  ont  emboîté  le  pas  aux  industriels,  ainsi  que  les  usagers  domestiques, mais dans une moindre mesure [Crédoc, 2006]. Cependant la baisse des volumes  consommés  n’est  pas  uniforme ;  certaines  grandes  villes  présentent  des  courbes  d’évolution  témoins d’un niveau de consommation qui stagne, d’autres voient leurs consommations d’eau  poursuivre leur progression. 

 

Si  les  évolutions  des  volumes  facturés  par  les  services  publics  d’eau  restent  hétérogènes,      il  n’en demeure pas moins que le phénomène mérite d’être étudié et caractérisé tant le niveau  de consommation est une question centrale pour les services publics d’eau et d’assainissement.  Il  conditionne  majoritairement  le  niveau  des  recettes  des  services,  mais  aussi  le  dimensionnement hydraulique des infrastructures, la qualité de l’eau livrée ou les modalités de  gestion  de  la  ressource  en  eau.    La  caractérisation  de  l’évolution  des  volumes  consommés  constitue  indéniablement  un  enjeu  dans  le  cadre  d’une  gestion  prévisionnelle  pertinente  et  éclairée. 

 

L’ambition  de  ce  rapport  est  de  déterminer  l’ampleur  de  ce  phénomène  à  divers  échelons  territoriaux  (national,  régional,  départemental).  Enfin,  des  recherche  de  variables  explicatives  seront entreprises afin de comprendre l’origine et d’identifier les moteurs de ces évolutions.                     

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1. Principe de la démarche et méthodologie

1.1. Les données mobilisées

 

En  l’absence  de  base  de  données  nationale  répertoriant  les  consommations  d’eau  potable  auprès  des  services  publics  sur  une  série  longue  (au  moins  une  décennie),  il  a  été  décidé  de  mobiliser  les  volumes  servant  d’assiette  de  facturation  aux  redevances  prélèvement  perçues  par les agences de l’eau auprès des services publics d’eau potable. 

 

Ces  redevances  sont  dues  par  toute  personne  physique  ou  morale  prélevant  de  l’eau  dans  le  milieu naturel. Le montant à acquitter est le produit du volume annuel prélevé par un taux de  redevance. Les données mobilisées dans cette étude sont les volumes annuels prélevés par les  services publics d’eau potable, en écartant les autres données relatives à des types d’usage qui  ne  mobilisent  pas  les  infrastructures  publiques  (principalement  les  activités  industrielles  et  agricoles qui mobilisent la ressource en eau à partir de leurs propres infrastructures). 

 

Pour  la  France  métropolitaine,  les  données  recueillies  porteront  sur  la  période  1998‐2011  inclus,  soit  quatorze  années.  Dans  le  cas  des  DOM,  les  offices  de  l’eau  n’ont  été  habilités  à  instaurer  la  redevance  prélèvement  que  par  la  loi  du  22  juillet  2003 ;  les  séries  de  données  mobilisables ne portent en conséquence que sur un intervalle de temps plus restreint, fonction  de  la  date  d’instauration  du  dispositif,  ce  qui  ne  permettra  pas  de  réaliser  une  analyse  approfondie.  Pour  le  cas  spécifique  de  Mayotte,  il  a  été  possible  de  récupérer  la  série  des  volumes consommés sur la période 1999‐2009.  

 

1.2 Représentativité des données mobilisées et biais potentiels

  L’objectif de l’étude est de caractériser les variations dans le temps des volumes consommés en  mobilisant les données disponibles des volumes prélevés faisant office d’assiette à la redevance  prélèvement. L’hypothèse fondatrice est que les courbes d’évolution des volumes consommés  et des volumes prélevés suivent une évolution parallèle.   L’essentiel des volumes prélevés font l’objet d’une consommation effective; les tendances qui  seront  observées  et  analysées  font  donc  a  priori  sens.  Néanmoins,  des  distorsions  et  des  décalages peuvent apparaître dans les fluctuations des deux variables. Ainsi, une baisse ou une  hausse  significative  des  volumes  prélevés  sur  une  unité  de  territoire  ne  renvoie  pas  systématiquement  à  une  variation  de  même  nature  ou  de  même  ampleur  des  volumes  consommés.  Les  biais  qui  peuvent  venir  polluer  les  résultats  et  leur  interprétation  sont  inventoriés ci‐après. 

   

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page 8/67  78,1% 76,3% 75,8% 72,0% 65% 70% 75% 80% 85% 1998 2001 2004 2008

1.1.1 Biais  provenant  de  variations  de  volumes  utilisés  en  phase  de  production  d’eau 

Avant  sa  distribution,  l’eau  brute  fait  l’objet  de  traitements  appropriés  afin  de  garantir  le  respect  des  normes  sanitaires.  Une  qualité  d’eau  brute  dégradée  renvoie  à  des  processus  de  traitement  lourds  et  complexes  qui  impliquent  souvent  une  consommation  d’eau  technique  (pour le lavage de filtres par exemple). Les processus de traitement  peuvent être à l’origine de  consommation  d’eau  significative  notamment  dans  le  cadre  de  filière  de  traitement  d’eau  de  surface  (de  l’ordre  de  10%).  Pour  un  service  donné,  la  modification  du  processus  de  potabilisation peut entraîner des variations des volumes prélevés sans que cela renvoie à une  variation des volumes consommés. Des services d’eau mobilisant plusieurs ressources peuvent  également solliciter les éléments constitutifs de leur outil productif avec une intensité variable  pouvant impliquer une quantité d’eau technique consommée fluctuante dans le temps; ce type  de  situation  entraîne  une  variation  des  volumes  prélevés  sans  nécessairement  impliquer  une  fluctuation des volumes consommés du même ordre de grandeur. 

 

 

1.1.2 Biais provenant de variation du niveau de pertes lors du transport. 

 

Une  des  grandes  hypothèses  sous‐jacentes  à  l’équivalence  des  variations  des  quantités  prélevées aux variations des quantités d’eau consommée est la stabilité ou la faible variation du  rendement du réseau de distribution dans le temps. 

Lors de la phase de transport, des pertes d’eau se produisent et peuvent représenter une part  importante.  Les  valeurs  de  rendement  peuvent  connaître  des  variations  d’un  service  d’eau  à  l’autre  et  évoluer  dans  le  temps  pour  un  service  donné.  Ces  variations  engendrant  inévitablement  une  évolution  asymétrique  entre  le  niveau  de  prélèvement  et  de  consommation. 

Au  niveau  national,  les  valeurs  moyennes  de  rendement  de  réseau  suivent  une  courbe  croissante  (cf.  figure  1),  ce  qui  implique  qu’à  volumes  consommés  constants,  les  volumes  prélevés dans le milieu naturel baissent en proportion de la diminution des volumes perdus lors  de la phase de transport.                 Figure  1 : évolution du rendement  de réseau moyen en France  (source : SoeS‐SSP)   

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Dans le cadre d’une approche pertinente de caractérisation de l’évolution des consommations  d’eau  à  partir  des  données  représentant  les  volumes  prélevés,  il  conviendrait  d’intégrer  un  coefficient de correction afin de neutraliser l’effet de l’amélioration des rendements de réseau  sous réserve de disponibilité de données fiables. Cette démarche permet ainsi de neutraliser un  biais important en phase de caractérisation et d’interprétation des données. 

 

Par  souci  de  cohérence,  une  seule source  de  données  de  valeur  historique  de  rendement est  mobilisée  afin  de  ne  pas  se  heurter  à  la  problématique  de  l’évolution  des  définitions  et  des  modalités de détermination de la valeur de l’indicateur. Les modalités de calcul du rendement  répondent aujourd’hui à un cadre normatif élaboré dans le cadre du toilettage du contenu des  « rapports prix  et  qualité  du  service »  (RPQS)  en  2007  et  la  genèse  de  l’observatoire  national  des services publics d’eau et d’assainissement porté par l’ONEMA. Il est cependant impossible  d’établir  une  série  de  données  rétrospective  prenant  en  compte  les  nouvelles  modalités  de  calcul de l’indicateur de performance.  

 

Les  données  établies  par  le  SOeS‐SSP  (figure  1)  seront  retenues  en  extrapolant  les  valeurs  relatives aux années pour lesquelles l’enquête n’a pas lieu à partir des valeurs existantes. Cette  démarche  n’est  certes  pas  idéale,  mais  elle  permettra  de  tenir  compte  des  économies  d’eau  prélevée  relative  à  l’amélioration  de  la  performance  des  réseaux  (hausse  de  six  points  entre  1998 et 2008).          1.2.2 Biais provenant des modalités d’établissement de l’assiette de redevance   

La  prise  en  considération  d’un  large  intervalle  de  données  (1998‐2011)  fait  intervenir  un  contexte  réglementaire  et  des  modalités  de  détermination  de  l’assiette  de  la  redevance  prélèvement    qui  fluctuent  dans  le  temps  en  fonction  de  l’évolution  de  la  législation.  Par  conséquent,  les  variations  observées,  parfois  significatives,  peuvent  trouver  une  origine  administrative ou réglementaire, et non renvoyer à une réalité physique en termes de volumes  prélevés dans le milieu naturel. Par exemple, un service d’eau est passé de l’estimation réelle à  une estimation forfaitaire en raison du non‐respect des prescriptions techniques de l’agence de  l’eau ;  l’assiette  de  redevance  forfaitaire  a  été  majorée,  impliquant  une  hausse  de  35%  des  volumes prélevés dans le département sur la période concernée.    Les biais possibles sont recensés ci‐après :     un seuil est fixé en deçà duquel les volumes prélevés ne sont pas assujettis. Les seuils  annuels sont de 7 000 m3 ou 10 000 m3 selon les années ou les contextes des services  (métropole ou DOM, prélèvement en zone ZRE ou non, contexte réglementaire,…). Pour  les années les plus éloignées dans le temps, la valeur du seuil a pu être de 40 000 m 3  par  an.  Par  conséquent,  l’ensemble  des  volumes  consommés  ne  renvoie  pas  nécessairement à un volume prélevé intégré dans les bases de données mobilisées.    

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déterminée. Les modalités d’établissement du forfait ont réglementairement évolué sur  le pas de temps de l’étude. Par ailleurs le taux d’équipement en dispositif de comptage  a  progressé  dans  le  temps  améliorant  progressivement  la  fiabilité  des  données.  Les  séries de volume les plus anciennes sont donc les moins précises.  Dans certain cas, le  passage  d’une  estimation  forfaitaire  à  une  estimation  réelle  implique  de  fortes  variations. A titre d’illustration, un service d’eau est passé du système de forfait à une  valeur  mesurée et  a  vu  l’assiette  annuelle  de  facturation  baissée  drastiquement  (de   2 300 000 m3 à 630 000 m3). 

 

 certains  forfaits  peuvent  également  évoluer  d’une  manière  significative.  Ainsi,  la  mise  en  œuvre  de  la  LEMA  et  de  l’arrêté  du  9  novembre  2007  peuvent  être  à  l’origine  de  fortes variations de l’assiette forfaitaire à partir de 2008. Deux exemples identifiés dans  les données mobilisées peuvent être avancés pour rendre compte de cette réalité. Ces  évolutions « administratives»  des  modalités  d’établissement  de  l’assiette  de  la  redevance, impliquent des variations significatives des volumes prélevés sans que ceux‐ ci fassent écho à une variation similaire des volumes consommés. Ces cas restent rares  par  leur  ampleur  pour  ce  qui  a  pu  être  constaté  lors  du  travail  réalisé  à  partir  des  données. Ils influencent peu les variations observées à l’échelle nationale, mais lors des  analyses à des échelles infra (départementales notamment) les biais peuvent être plus  significatifs.  

  

 Le territoire géographique du lieu de prélèvement n’est pas toujours celui du territoire  de  consommation.  Certains  syndicats  de  production  d’eau  ont  ainsi  un  périmètre  de  livraison  d’eau  pluri  départemental    alors  que  l’assiette  d’imputation  de  la  redevance  prélèvement  est  celui  du  département  des  points  d’eau  mobilisés.  Il  existe  également  des  ventes  d’eau  entre  structures  limitrophes  mais  appartenant  à  des  territoires  administratifs distincts. Le cas de la ville de Paris est emblématique de ce point de vue,  puisque l’alimentation en eau de sa population relève de prélèvements d’eau qui se font  quasiment intégralement en dehors de son territoire. L’Ile‐de‐France présente elle aussi  un  contexte  complexe :  certains  services  publics  ont  un  territoire  d’exercice  de  leur(s)  compétence(s) pluri départemental et de multiples transferts d’eau sont effectués entre  territoires.  Le  cas  du  département  de  Seine‐et‐Marne  illustre  parfaitement  cette  problématique : 39 % de l’eau prélevée sur son territoire est exportée, et 9 % de l’eau  consommée sur son territoire est importée  [observatoire de l’eau 77].      1.2. 3 retraitement de données    Certains retraitements ponctuels de données  ont été nécessaires afin de garantir la pertinence  des  analyses.  Leur  importance  est  faible  en  nombre  de  cas  détectés,  mais  ils  revêtent  une  importance toute particulière eu égard à leurs impacts en terme de volumes. 

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d’eau et d’assainissement.

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Le  premier  type  de  modification  a  concerné  la  garantie  de  la  permanence  d’affectation  départementale des volumes prélevés. Ainsi, un prélèvement de plus d’un million de m3 sur le  territoire  du  département  des  Côtes‐d’Armor  est  affecté  au  département  de  l’Ille‐et‐Vilaine  pour la période 1998‐2006 (lieu de consommation), puis au département des Côtes‐d’Armor à  partir de 2007, ce qui a nécessité une réaffectation sur le territoire effectif de consommation  d’eau afin d’éliminer un biais significatif.    Certains volumes n’ont pas été pris en considération et donc éliminer de la base de données. Il  s’agit par exemple des volumes prélevés pour approvisionner le réseau d’eau non potable de la  ville  de  Paris  ou  de  certains  prélèvements  à  destination  d’irrigation  affectés  par  erreur  à  la  catégorie « eau potable ». 

 

Certains  cas  identifiés  lors  du  travail  sur  les  données,  feront  l’objet  d’une  réallocation  des  volumes  prélevés  sur  les  territoires  de  consommation.  C’est  le  cas  notamment  des  prélèvements  d’eau  de  la  ville  de  Paris,  qui  sont  conséquents,  et  impactent  le  niveau  de  prélèvement  de  certains  départements  ruraux  tant  en  quantité  qu’en  intensité  de  variations  interannuelles.  Mais le statut juridique des informations ayant été modifié par la loi sur l’eau  de 2006, il n’a pas été possible d’accéder aux données détaillées à partir de 2007 ; après cette  date une majorité des volumes a pu être directement réaffectée du lieu de prélèvement vers le  lieu  de  consommation,  mais  pour  une  part  d’entres  eux,  une  ventilation  approchée  a  été  réalisée. De ce fait, l’analyse se fera sur des volumes approchés (mais pertinents) pour Paris et  les  départements  concernés  par  ces  retraitements.  Le  second  cas  concerne  un  syndicat  de  production d’eau dans le département du Morbihan qui livre l’eau produite sur les territoires  du  Morbihan,  de  l’Ille‐et‐Vilaine  et  de  la  Vendée.  Dans  ce  cas,  les  volumes  prélevés  ont  été  ventilés  au  prorata  des  volumes  livrés  à  chaque  département.  Ce  travail  d’identification  n’est  cependant  pas  exhaustif  et  toutes  les  situations  de  ce  type  n’ont  pu  être  recensées  et  faire  l’objet de tels retraitements destinés à faire coïncider territoire de prélèvement et territoire de  consommation. Des biais persistent donc. 

     

2. Evolution des volumes prélevés en France : 2003, une

année charnière.

2.1 Evolution à l’échelle de la France métropolitaine

 

L’observation  de  l’évolution  des  volumes  prélevés  en  France  métropolitaine  sur  la  période  1998‐2011 permet clairement d’identifier deux périodes (figure 2) : 

 

 1998‐2003 :  les  volumes  prélevés  dans  le  milieu  naturel  par  les  services  publics  d’eau  potable  connaissent  une  progression  continue.  Le  niveau  de  prélèvement  est  porté  à  son  paroxysme  en  2003  en  raison  des  conditions  météorologiques  caniculaires ;  il 

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s ource : a gences  de l 'ea u

5 200 000 000 5 400 000 000 5 600 000 000 5 800 000 000 6 000 000 000 6 200 000 000 6 400 000 000 1998 1999 2000 2001 200 2 2003 2004 2005 2006 200 7 2008 2009 2010 2011  

 2003‐2011 :  une  baisse  tendancielle  marquée  fait  suite  au  record  établi  en  2003.  Les  volumes prélevés sont en baisse de 13,2 % sur 8 ans, soit une baisse moyenne annuelle  de 1,56 %.                          Figure  2 : évolution des volumes prélevés en France métropolitaine   

Malgré  les  biais  possibles  répertoriés  précédemment,  les  évolutions  sont  nettes  et  les  tendances  marquées  ce  qui  permet  de  transposer  ces  évolutions  à  celle  des  volumes  consommés.  L’année 2003 constitue indiscutablement une année charnière en rupture avec le  contexte consumériste des décennies précédentes.  La phase de baisse (2003‐2011) se produit  pourtant  dans  un  contexte  de  croissance  démographique  (près  de  trois  millions  d’habitants  supplémentaires).  Ce  changement  de  tendance  traduit  en  fait  une  société  plus  économe  en  eau. 

 

L’année 2003 marque clairement le changement de tendance du fait des conditions climatiques  particulières  cette  année  là.  Mais  en  faisant  abstraction  de  2003,  il  apparaît  plutôt  un  plafonnement des volumes prélevés à six milliards de m3 sur les années 2001‐2004. Il est donc  plus  judicieux  de  parler  d’inflexion  que  de  point  de  rupture.  L’hétérogénéité  des  situations  à  différentes échelles territoriales qui seront identifiées dans la suite de l’étude milite en ce sens.    

Il convient par ailleurs de noter que trois régions (Ile‐de‐France, Provence‐Alpes‐Côte d’Azur et  Rhône‐Alpes) représentent 38 % des prélèvements en 2011. Elles présentent toutes les trois de  fortes  baisses  des  volumes  prélevés  sur  la  période  2003‐2011  (‐18,6  %,  ‐16,8  %  et      ‐13,3  %  respectivement). Elles jouent donc un rôle central dans la tendance nationale. 

 

A ce stade, il est intéressant de mobiliser la connaissance des valeurs des rendements de réseau  présentée au paragraphe 1.2.2 pour en déduire la courbe d’évolution des volumes consommés  à  partir  de  celle  des  volumes  prélevés.  La  méthode  consiste  à  déterminer  les  volumes 

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consommés en multipliant les volumes prélevés par les rendements de réseaux de distribution  Cette  démarche  nécessite  de  créer  une  série  de  valeurs  de  rendements  par  extrapolation  linéaire à partir des valeurs connues. L’approche est donc imparfaite et par ailleurs partielle. En  effet,  elle  ne  prend  pas  en  considération  les  volumes  d’eau  consommés  pendant  la  phase  de  production d’eau qui peuvent être conséquents notamment dans les cas de mobilisation d’eaux  souterraines, ni les autres volumes techniques (lavages de réservoir, purges du réseau,…).                                   Figure  3 : évolution des volumes prélevés et des volumes consommés extrapolés (Base 100 en 2003)   

L’exercice  permet  néanmoins  de  conforter  l’hypothèse  qu’un  parallèle  tendanciel  peut  être  réalisé entre l’évolution des volumes prélevés et l’évolution des volumes consommés, mais que  l’amplitude des deux phénomènes est différente (figure 3).  

 

Il pose également la question de l’amplitude de la baisse des consommations d’eau. Dans notre  approche,  l’amélioration  des  rendements  de  réseau,  surtout  entre  1998  et  2001  (gain  de  4  points) induit une évolution plus marquée de la hausse des volumes consommés que celle des  volumes prélevés. A l’inverse, la baisse des volumes prélevés après 2003 est plus marquée que  celle observée pour les volumes consommés.  

 

Enfin, il convient de noter que si l’on observe l’estimation du niveau des consommations d’eau,  ces  dernières  restent  constantes  entre  1998  et  2011 ;  aucune  baisse  n’est  constatée.  Notre  approche imparfaite ne permet pas de conclure définitivement quant à la réalité de la baisse  des volumes consommés, mais il pose néanmoins questionnement.  

 

L’étude  des  variations  des  volumes  d’eau  prélevés  permet  donc  de  caractériser  les  variations  des  volumes  d’eau  consommés,  mais  en  tendance  et  non  en  quantités.  Une  approche  quantitative  fiable  passe  donc  par  l’étude  des  volumes  consommés;  mais  une  telle  base  de  données n’existe pas en l’état. 

 

s ources  : a gences  de l 'ea u (vol umes  prél evés )

0,850 0,870 0,890 0,910 0,930 0,950 0,970 0,990 1,010 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 volumes prélevés volumes consommés extrapolés

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agence  Rhône‐Méditerranée‐Corse

évolution des volumes prélevés

s ource : a gence  de l 'ea u

1 600 000 000 1 650 000 000 1 700 000 000 1 750 000 000 1 800 000 000 1 850 000 000 1 900 000 000 1998 199 9 200 0 200 1 20022003 2004 2005200 6 200 7 200 8 2009 2010 2011

de l’eau

L’ensemble  des  courbes  d’évolution  des  volumes  prélevés  à  l’échelle  des  bassins  hydrographiques  des  agences  de  l’eau  (figure  4)  présentent  une  tendance  similaire  à  celle  observée  à  l’échelon  national :  un  pic  atteint  en  2003  (sauf  dans  le  cas  de  l’agence  de  l’eau  Rhin‐Meuse  où  le  pic  est  atteint  en  2001),  suivi  d’une  baisse  marquée.  Le  niveau  des  prélèvements  en  eau   atteint  en  2011  est  inférieur  à  celui observé  1998  pour  l’ensemble  des  agences, sauf pour l’agence Adour‐Garonne.     Figure  4 : évolution des volumes d’eau prélevée sur chacun des périmètres des agences de l’eau.  agence de l'eau Seine‐Normandie évolution des volumes prélevés

s ource : a gence  de l 'ea u

1 300 000 000 1 350 000 000 1 400 000 000 1 450 000 000 1 500 000 000 1 550 000 000 1 600 000 000 1 650 000 000 1 700 000 000 1 750 000 000 1 800 000 000 1998 1999 2000 200120022003 2004 2005 2006 2007 20082009 20102011 agence de l'eau Rhin‐Meuse évolution des volumes prélevés

s ource : a gence  de l 'ea u

300 000 000  320 000 000  340 000 000  360 000 000  380 000 000  400 000 000  420 000 000  19981999 20002001 2002 2003 2004 2005 200620072008 2009 2010 2011 agence de l'eau Artois‐Picardie évolution des volumes prélevés

s ource : a gence  de l 'ea u

300 000 000  305 000 000  310 000 000  315 000 000  320 000 000  325 000 000  330 000 000  335 000 000  340 000 000  345 000 000  350 000 000  1998 1999 2000 200120022003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 20102011 agence de l'eau Loire‐Bretagne évolution des volumes prélevés

s ource : a gence  de l 'ea u

930 000 000 950 000 000 970 000 000 990 000 000 1 010 000 000 1 030 000 000 1 050 000 000 1 070 000 000 19981999 20002001 2002 2003 2004 2005 200620072008 2009 2010 2011 agence de l'eau Adour‐Garonne évolution des volumes prélevés s ource : agence  de l'eau 680 000 000 700 000 000 720 000 000 740 000 000 760 000 000 780 000 000 800 000 000 199 8 199 9 2000 2001 2002 20032004 20052006200 7 200 8 200 9 201 0 201 1

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d’eau et d’assainissement. 15/67 variation  1998_2011 variation   1998_2003 variation   2003_2011  Seine‐Normandie ‐16,4% 2,4% ‐18,3%  Rhin‐Meuse ‐12,9% 2,3% ‐14,9% Artois-Picardie ‐5,5% 5,0% ‐10,0%  Loire‐Bretagne ‐4,9% 4,9% ‐9,4% Rhône‐Méditerranée‐Corse ‐4,8% 10,0% ‐13,5% Adour-Garonne 2,8% 10,6% ‐7,1% France métropolitaine ‐7,9% 6,2% ‐13,2%               

Les  volumes  d’eau  prélevés  par  les  services  publics  d’eau  sur  les périmètres  des  agences  de  l’eau Seine‐Normandie et Rhône‐Méditerranée‐Corse représentent 57 % des volumes prélevés  en France métropolitaine ; ils contribuent en majorité aux tendances mises en évidence. 

Tableau  1 :  évolution  des  volumes  d’eau  prélevés  sur  chacun  des  périmètres  des  agences  de  l’eau               (source : agences de l’eau)

Sur la période 1998‐2011, les baisses les plus fortes sont enregistrées pour les agences Seine‐ Normandie et Rhin‐Meuse (cf. tableau 1) avec une décroissance de plus de 10%.  Les agences  dont  le  périmètre  couvre  le  sud  de  la  France  (Rhône‐Méditerranée‐Corse  et  Adour‐Garonne)  ont connu une hausse soutenue des volumes sur la période 1998‐2003 avant de connaître des  baisses d’ampleur différenciée.  Le périmètre de l’agence Adour‐Garonne est le seul pour lequel  une hausse des volumes prélevés est observée sur la période 1998‐2011. 

2.3 Evolution à l’échelle des régions administratives

Les  courbes  d’évolution  des  volumes  prélevés  pour  chacune  des  régions  administratives  sont  présentées en annexe 1.  Une majorité de région ont connu une baisse des volumes d’eau prélevés sur la période 1998‐ 2001 (figure 6); cette baisse est généralement inférieure à  10 %. Une majorité de régions (13  sur 22) ont par ailleurs connu une baisse des volumes prélevés supérieure à 10% sur la période,   témoignant de la puissance de la tendance (tableau 2).           

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page 16/67  variation m3  prélevés  1998_2011 variation m3  prélevést  2003_2011 Alsace ‐17,5% ‐19,8% Aquitaine 0,5% ‐9,1% Auvergne ‐8,3% ‐14,4% Basse-Normandie ‐6,0% ‐9,0% Bourgogne ‐15,1% ‐17,0% Bretagne 2,1% ‐4,9% Centre ‐9,5% ‐13,4% Champagne-Ardenne ‐17,0% ‐17,3% Corse 12,8% 0,1% Franche-Comté ‐11,4% ‐13,3% Haute-Normandie ‐7,6% ‐11,6% Ile-de-France ‐15,7% ‐18,6% Languedoc-Roussillon 7,1% ‐6,4% Limousin ‐6,3% ‐11,1% Lorraine ‐8,2% ‐10,8% Midi-Pyrénées 5,2% ‐7,3% Nord-Pas de Calais ‐5,3% ‐10,3% Pays de la Loire ‐0,8% ‐5,7% Picardie ‐6,1% ‐8,4% Poitou-Charentes ‐4,0% ‐7,1% Provence-Alpes-Côte d'Azu ‐8,4% ‐16,8% Rhône-Alpes ‐5,4% ‐13,3% France métropolitaine ‐7,0% ‐12,7% Figure  5 : carte des évolutions des volumes d’eau prélevés  à l’échelon régional (source : agences de l’eau)                                         

Figure    6 :  répartition  du  nombre  de  régions  par classes  d’évolution  des  volumes  prélevés  pour  le  période  1998‐ 2011.

Tableau 2 : évolutions des volumes d’eau prélevés à  l’échelon  régional  sur  les  périodes  1988‐2011  et   2003‐2011 (source : agences de l’eau) 

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d’eau et d’assainissement. 17/67 source : agences de l'eau 29 37 18 12 ba i s s e >  10% ba i s s e entre 0 et 10 % ha us s e entre 0 et 10 % ha us s e > 10 %      

Il  convient  également  de  noter  l’hétérogénéité  des  situations.  Géographiquement  les  régions  connaissant une hausse des volumes prélevés sont situées sur la façade atlantique (Aquitaine,  Bretagne)  ou  dans  le  tiers  sud  de  la  France  (Corse,  Languedoc‐Roussillon,  Midi‐Pyrénées).  La  Corse  est  la  région  ayant  connu  la  plus  forte  hausse  des  volumes  prélevés  (+12,8  %)  sur  la  période d’étude ; l’Alsace est celle ayant enregistré la baisse la plus marquée (‐ 17,5 %). 

Enfin, pour 16 régions, le niveau de prélèvement d’eau  en 2011 est inférieur à celui de 1998. 

2.4 Evolution à l’échelle départementale

  A l’échelon départemental, l’hétérogénéité des situations est plus marquée que celle observée  au niveau régional comme l’illustre les figures 7 et 8.     Une majorité de départements (69 %) ont connu une baisse de leurs prélèvements en eau. Pour  presque un tiers des départements une hausse des volumes prélevés est observée, et pour un  autre tiers une baisse supérieure à 10 % est constatée. Le contraste entre les territoires est plus  marqué qu’au niveau régional.                                 

En  revanche,  la  répartition  géographique  des  départements  suivant  la  variation  des  volumes  prélevés  est  comparable.  Les  départements  ayant  connu  une  progression  de  leurs  volumes  prélevés se situent pour la plupart sur la façade atlantique ou dans le tiers sud de la France. Les  départements qui connaissent les plus fortes décroissances se trouvent dans le centre, le bassin  parisien et le grand est (figure 8).  

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page 18/67  6 396 293  3 363 876  -1 000 000 2 000 000 3 000 000 4 000 000 5 000 000 6 000 000 7 000 000 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009                                

Figure    8 :  carte  des  évolutions  des  volumes  d’eau  prélevés  à  l’échelon  départementale  (source :  agences  de  l’eau). 

   

2.5 Un cas atypique : Mayotte

  Le seul département d’outre‐mer pour lequel des données suffisantes ont pu être réunies est  Mayotte ; il s’agit des données relatives aux volumes consommés sur la période 1999‐2009 ce  qui permet de s’affranchir des biais liés aux volumes prélevés et aux fluctuations du rendement  de réseau. Mayotte a connu une très forte hausse des volumes consommés qui ont quasiment  doublé en 10 ans (+ 90,1 %), soit une progression moyenne annuelle moyenne de 6,6 %.                 

Figure    9 :  évolution  des  volumes  consommés  à  Mayotte  entre  1999  et  2009  (en  m3) ;  source : SIEAM 

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Cette  évolution  est  en  décalage  avec  celle  observée  en  métropole  et  trouve  son  explication  dans  le  contexte  mahorais.  L’île  a  connu  un  véritable  boom  démographique :  la  population  a  progressé  de  près  de    62  %  en  10  ans.  Par  ailleurs,  le  taux  de  raccordement  en  eau  de  la  population est en phase de croissance (il est passé de 69,3 % à 74,8 % entre 1997 et 2002), tout  comme le taux d’équipement des ménages : entre 1997 et 2002, l’équipement en lave linge est  passé de 13 à 20 % et le nombre de foyers équipés d’une douche ou baignoire de 15 à 22 %.  L’augmentation  de  la  consommation  d’eau  trouve  son  explication  dans  l’explosion  démographique,  l’amélioration  du  confort  des  ménages  et  la  croissance  du  taux  de  desserte.  Cet essor n’est d’ailleurs pas sans poser de souci en termes de gestion de la ressource en eau.   

   

3. Identification des déterminants des niveaux de

mobilisation de le ressource en eau et de leurs variations

Après  avoir  caractérisé  l’évolution  des  volumes  consommés  au  travers  des  quantités  d’eau  prélevées dans le milieu naturel, ce chapitre sera consacré à l’identification des déterminants  des  phénomènes  précédemment  décrits,  tant  du  point  de  vue  de  l’intensité  des  consommations que de leurs variations dans le temps. 

 

3.1 Méthodologie

  

Une analyse en composantes principales est retenue afin d’identifier les liens statistiques entre  les  quantités  d’eau  prélevées  et  leurs  fluctuations  dans  le  temps  en  fonction  de  variables  caractéristiques  des  territoires  et  de  l’activité  au  sein  de  ces  territoires.  Les  investigations  seront  menées  à  deux  échelons  territoriaux :  la  région  et  le  département.  Les  volumes  d’eau  pris en considération sont ceux des années constituant les bornes de l’intervalle de l’échantillon  (1998  et  2011)  et  l’année  2003  qui  marque  le  changement  de  tendance.  Les  autres  données  volumétriques sont relatives aux variations des volumes prélevés portant sur les périodes 1998‐ 2011 et 2003‐2011. 

 

La liste des variables retenues a été établie à partir des études existantes dans la thématique  des  variations  des  consommations  d’eau  et  des  séries  de  données  disponibles.  Ces  variables  sont les suivantes (le détail est présenté en annexe 2) :     a) Variables démographiques :     La population municipale et ses variations ;   La densité d’habitants (nombre d’habitants par kilomètre carré) ;   La variation de population par strates d’âge ;   Le poids de la population par strate d’âge par rapport à la population totale. 

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b) Variables d’activités économiques :   

 Le nombre d’emplois par grands secteurs d’activité ; 

 Le  poids  de  chaque  secteur  d’activité  (en  nombre  d’emplois)  par  rapport  au  nombre total d’emplois ;   La variation du nombre d’emplois par grands secteurs d’activité ;   Le nombre de nuitées en hôtel, en camping et le nombre total de nuitées.    c) Les variables caractéristiques de l’habitat :   Le nombre de logement ;   Le nombre de logement à titre principal ;    Le nombre de résidences secondaires ;   Le nombre de logements vacants ; 

 Le  type  de  logements :  nombre  de  maisons  et  d’appartements  et  le  rapport  maison/appartement ;   Les variations de l’ensemble des variables précitées.    d) Les variables sociales :   Le niveau de vie médian ;   Le salaire net moyen annuel ;   La variation du salaire net moyen annuel.   

 

3.2 Identification et analyse des déterminants au niveau régional

 

Les  individus  de  l’échantillon  sont  composés  des  vingt  deux  régions  administratives  caractérisées par les 56 variables présentées en annexe 2.   

 

L’analyse  en  composantes  principales  détermine  en  premier  lieu  les  valeurs  propres  qui  caractérisent l’inertie des axes factoriels comme indiqués dans le tableau 3.    Numéro Valeur propre Pourcentage Pourcenta ge cumulé 1 20,8595 37,25 37,25 2 16,7188 29,85 67,10 3 6,3069 11,26 78,37 4 3,4897 6,23 84,60          Tableau 3 : valeurs propres et  leur part de  représentation de l’inertie totale    La prise en compte des quatre premiers axes permet de caractériser près de 85% de l’inertie  totale ce qui autorise une analyse fiable et de qualité. 

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d’eau et d’assainissement. 21/67 -0.8 -0.4 0 0.4 0.8 -0.8 -0.4 0 0.4 0.8 Axe 1 Axe 2 m3 1998 S nb nuités 11 m3 2011 V m3 98_11 V m3 03_11 habt 2010 V habt S(km2) habt/km2 emploi agric 09 % agric V agriculture emploi Constr 09 % construct V constr emploi Adm, ensgmnt 09

% adm publ

V adm ensgnt emploi Com Transp 09

% comm transp V comm transp emploi Industrie 09 % industrie V industrie S emploi 09

activité hôtel 11 activité camping 11

salaire 2010 % pop 40-59 ans % pop 75 ans + % pop 60-74 ans Logements en 2009 Rés second 09 Logt vacants 09 V logmnt V résidpcp V Rés second V logmnt vacant V maisons V appart V poids maison/appart V pop 0 à 19 ans V pop 20-39 ans V pop 40-59 ans V pop 60-74 ans V pop 75 ans et + % pop 0-19 ans % pop 20-39 ans niveau vie 2010 V salaire salaire 1998       Figure 10 : régions ‐ cercle de corrélation des variables (dans le plan formé par les axes 1 et 2)    Dans un second temps, les relations entre les variables vont être caractérisées à partir du cercle  de corrélation (figure 10) et du positionnement des variables avec les facteurs (annexe 3). En  complément,  un  extrait  du  tableau  des  corrélations  est  présenté  en  annexe  4  pour  ce  qui  concerne les corrélations du niveau de volume prélevé et des variations des volumes prélevés  avec les autres variables.    Les enseignements suivants peuvent être retirés de l’analyse :    a) Les quantités d’eau prélevées et les variations de ces quantités ne sont pas corrélées :  les  régions  pour  lesquelles  les  volumes  prélevés  sont  les  plus  élevés  ne  sont  pas  nécessairement celles pour lesquelles les baisses les plus significatives sont observées;   inversement,  les  faibles  baisses  voire  les  hausses  mesurées  ne  sont  pas  l’apanage  des  régions  sobres  en  termes  de  mobilisation  des  ressources  en  eau.    L’intensité  des  variations  n’est  donc  pas  fonction  du  niveau  de  consommation  initial :  les  baisses  les  plus marquées ne sont pas imputables à des régions dispendieuses dans l’usage de l’eau  et pour lesquelles une réduction massive des prélèvements serait aisée ; les hausses ou  les baisses mesurées ne sont pas imputables aux régions apparemment plus vertueuses 

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variations identifiées sont à rechercher ailleurs.   

b) Les  variations  des  quantités  d’eau  prélevées  sont  indépendantes  des  caractéristiques  intrinsèques  de  la  région :  niveau  de  salaire  moyen  et  niveau  de  vie  (mais  de  manière  moins marquée), nombre d’emplois par secteur d’activité, nombre d’habitants et poids  des classes d’âges,  nombre de nuitées en hôtellerie et nombre total de nuitées,  densité  d’habitant.  A l’inverse, le niveau de prélèvement en eau est corrélé avec les variables  précitées.   

 

c) Les  variations  des  quantités  d’eau  sont  corrélées  aux  variations  du  nombre  d’emplois  par secteur d’activité (sauf pour l’emploi agricole), la fluctuation du nombre d’habitants,  à  la  variation  du  nombre  de  logements  et  du  nombre  de  résidences  principales,  à  la  variation  de  la  population  des  tranches  d’âge  20‐39  ans  et  40‐59  ans.  Un  lien  de  corrélation  apparaît  également  avec  le  poids  de  l’emploi  dans  le  secteur  de  la  construction  et  une  corrélation  négative  est  identifiée  avec  le  poids  de  l’emploi  industriel dans la région. 

 

En  synthèse,  le  niveau  des  prélèvements  d’eau  est  fonction  du  niveau  d’activité  économique (caractérisée par le nombre d’emploi et l’activité hôtelière), du caractère rural  ou  urbain  de  la  région  (densité  d’habitant),  du  niveau  de  salaire  moyen  et  du  nombre  d’habitants.  Les  variations  des  volumes  prélevés  sont  eux  corrélées  aux  variations  de  l’emploi,  aux  fluctuations  démographiques,  à  l’évolution  de  nombre  de  logements  et  de  résidences principales. 

 

La seconde approche consiste à caractériser les axes factoriels et observer la représentation  des  individus  (régions)  sur  les  plans  factoriels  (figure  11),  le  cercle  des  corrélations  des  variables (figure 10) et le positionnement des variables dans le plan factoriel (cf. annexe 3).    

Les axes représentent les facteurs suivants :   

 Axe  1 :  intensité  de  l’activité  économique,  importance  démographique  (nombre  d’habitant) et niveau salarial ;   Axe 2 : dynamique économique, démographique et résidentielle ;   Axe 3 : la taille de la région (surface) et le niveau d’emploi agricole ;   Axe 4 : variation de la classe de population âgée de plus de 75 ans.    Le plan factoriel formé par les axes 1 et 2 sera principalement mobilisé en raison du poids  explicatif de ces deux axes (67% de l’inertie totale). 

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d’eau et d’assainissement. 23/67 -15 -10 -5 0 5 10 -8 -4 0 4 Axe 1 Axe 2 Alsace Aquitaine Auvergne Basse‐Normandie Bourgogne Bretagne Centre Champagne‐Ardenne Corse Franche‐Comté Haute‐Normandie Ile‐de‐France Languedeoc‐Roussillon Limousin Lorraine Midi‐Pyrénées Nord‐Pas de Calais Pays de la Loire Picardie Poitou‐Charente Provence‐Alpes‐Côte d'Azur Rhone‐Alpes Figure 11 : positionnement des régions dans le plan factoriel 1‐2 en fonction  de leur contribution.   

A  priori,  quatre  groupes  de  régions  peuvent  être  identifiés  du  point  de  vue  de  leur  positionnement dans le plan factoriel (figure 11) : 

 

 L’Ile‐de‐France  en  raison  de  son  poids  économique  et  démographique,  et  par  une  croissance de l’emploi et de la démographie ; 

 La Corse qui présente un dynamisme économique, démographe et résidentiel affirmé ;   Les régions du sud de la France  (hormis la partie centrale) et la Bretagne : il s’agit de 

grandes  régions  en  expansion  du  point  de  vue  des  composantes  économiques,  démographiques ou résidentielles ;   Les régions du nord de la France et les régions situées au sud pour la partie centrale,  caractérisées par une dynamique démographique ou résidentielle en retrait.    Il convient maintenant de mettre en relation les variations des volumes d’eau prélevés (sur la  période globale de l’étude 1998‐2011 et sur la période de baisse observée à l’échelon national  2003‐2011) avec les variables mobilisées et présentant des corrélations avec les variations des  volumes prélevés, afin d’esquisser un modèle explicatif.    

L’annexe  5  présente  par  groupe  de  régions,  les  valeurs  prises  par  les  variables  retenues.  La  définition  des  groupes  de  régions  démarche  a  été  affinée  par  rapport  à  celle  établie  initialement à partir du plan factoriel (figure 11) pour définir des groupes plus homogènes, eu  égard aux contextes régionaux.    La Corse est la région pour laquelle une hausse marquée  des volumes prélevés (+ 12,8 %) est  observée sur la période 1998‐2011, avec cependant une stagnation sur la période 2003‐2011.  Les facteurs explicatifs suivant peuvent être avancés : 

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(+7,3 %) ; 

 une  croissance  de  l’emploi  pour  l’ensemble  des  secteurs  économiques  ,  hormis  le  secteur  agricole,  et  dont  l’évolution  est  au‐delà  des  variations  moyennes  observées  à  l’échelon  national  (indiqués  entre  parenthèses) :  +85,7  %  pour  l’emploi  dans  la  construction  (+ 31,7  %),  +  29,8  %  dans  le  secteur  de  l’administration  publique,  l’enseignement,  la  santé  et  l’action  sociale  (+  19%),  +  48,2  %  pour  le  commerce‐ transport‐services divers (+19,3 %), + 20,4 % pour l’emploi industriel (‐12,6 %) ;  

 Dans la droite ligne de la croissance démographique, le nombre de logements croit plus  vite  que  la  moyenne  nationale,  le  nombre  de  logements  vacants  est  en  baisse  significative (‐23,1 %) à contre courant de la hausse observée au niveau français ; mais  une  baisses modérée des résidences secondaires est observée. 

 

Cinq autres régions connaissent une augmentation ou une stagnation des volumes prélevés sur  la  période  globale  (1998‐2011)  et  une  baisse  sur  2003‐2011  dont  l’amplitude  est  inférieure  à  celle  observée  au  niveau  national.  Il  s’agit  des  régions  Aquitaine,  Bretagne,  Languedoc‐ Roussillon,  Midi‐Pyrénées  et  Pays  de  la  Loire.  Elles  ont  toutes  en  commun  une  croissance  démographiques soutenues, comprise entre + 10,1 % et + 14,8 % (moyenne nationale : +7,3 %).  Par ailleurs, la variation de l’emploi industriel n’enregistre pas de baisse aussi marquée qu’au  niveau  national  (‐  12,6  %) :  les  statistiques  varient  entre  ‐5,8  %  et  +  1,1%  pour  les  régions  concernées. Cette évolution, conjuguée à une hausse de l’emploi tertiaire plus marquée qu’au  niveau  national,  témoigne  d’un  tissu  économique  dynamique  moins  favorable  à  une  baisse  marquée  des  consommations  d’eau.  Ces  régions  sont  également  caractérisées  par  une  forte  activité touristique : entre 13 et 26 millions de nuitées par an et une évolution du nombre de  résidences secondaires plus élevées que la moyenne nationale (sauf pour Pays de la Loire). A  contre‐courant  de  cette  dynamique,  deux  paramètres  favorables    à  une  baisse  des  consommations d’eau: une hausse sensible des logements vacants (+14 à +33 %) plus intense  qu’au niveau français (+11 %), et une dynamique résidentielle plus favorable aux appartements  qu’aux  maisons  individuelles  (évolution  du  ratio  maisons/appartements),  sauf  dans  le  Languedoc‐Roussillon. 

 

Pour les régions qui connaissent des baisses des volumes prélevés de plus de 10% sur la période  1998‐2011  (Alsace,  Bourgogne,  Champagne‐Ardenne,  Franche‐Comté  et  Ile‐de‐France),  il  apparaît dans un premier temps que l’essentiel de la baisse s’est produite sur la période 2003‐ 2011. Ces régions connaissent une évolution démographique dans la moyenne ou en deçà de la  moyenne nationale, une baisse de l’emploi industriel plus marquée qu’à l’échelle du pays(‐13,2  à ‐16 % contre ‐12,6 % au niveau national), une croissance de l’emploi tertiaire plus marquée  qu’au niveau français, une décroissance du nombre de résidences secondaires, une variation du  nombre  de  logements  en  deçà  ou  dans  la  moyenne.  La  région  Ile‐de‐France  présente  des  caractéristiques très spécifiques qui la démarquent des autres régions de cette classe : nombre  de nuitées  très important (23 % du total national), ratio maison/appartement très faible (0,38  contre 1,30 au niveau national) caractéristique d’une prédominance du logement collectif. Elle  peut  donc  être  considérée  du  point  de  vue  de  ces  caractéristiques  de  manière  spécifique comme en atteste sa position dans le plan factoriel (figure 11). 

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Les  autres  régions  ont  des  variations  des  volumes  prélevés  compris  entre  ‐4  %  et  ‐9,5  %  réparties autours de la moyenne nationale (‐7 %). Trois classes peuvent être définies : 

 

 Les  régions  Auvergne,  Basse‐Normandie,  Centre,  Haute‐Normandie,  Limousin,  Lorraine,  Nord‐Pas  de  Calais  et  Picardie,  qui  ont  connu  une  faible  croissance  démographique  (entre  +  1%  et  +  4,3  %),  une  baisse  marquée  de  l’emploi  industriel  (supérieure  à  la  moyenne  nationale)  et  une  progression  de  l’emploi  tertiaire  un  peu  moins forte qu’au niveau français. Le nombre de résidences secondaires est en baisse   (sauf  pour  la  Basse‐Normandie  et  le  Limousin)  et  la  variation  de  logements  vacants  clairement orientée à la hausse (entre +16 et +31 % contre + 11% au niveau national).  Le  nombre  de  nuitées  observé  sur  ces  territoires  fait  partie  des  plus  modestes  (proportionnellement  au  nombre  de  départements  qui  les  composent).  Enfin,  la  proportion  d’appartements  a  généralement  augmenté  au  détriment  du  nombre  de  maisons  individuelles  (sauf  pour  la  Basse‐Normandie).  En  termes  de  variation  des  volumes  prélevés,  la  baisse  sur  la  période  2003‐2011  est  proche  de  la  moyenne  nationale (‐12,7 %).  

 

 Les  régions  Provence‐Alpes‐Côte  d’Azur  et  Rhône‐Alpes  ont  une  baisse  des  consommations sur 2003‐2011 plus marquée que la moyenne nationale. Ces territoires  présentent  une  croissance  démographique  plus  soutenue  que  celle  observée  à  l’échelon national, une composante touristique marquée (elles occupent les second et  troisième rangs en termes de nombre de nuitées). L’emploi tertiaire progresse un peu  plus  que  la  moyenne.  Mais  elles  présentent  entre‐elles  des  différences :  Rhône‐Alpes  est une région industrialisée avec une baisse d’emploi dans ce secteur dans la moyenne  française (‐ 12,6 %), alors que la région Provence‐Alpes‐Côte d’Azur connaît une baisse  contenue  (-3,9  %)  sur  cette  composante.  Une  croissance  soutenue  du  nombre  de  résidences  secondaires  est  par  ailleurs  observée  pour  la  région  Provence‐Alpes‐Côte  d’Azur. 

 

 La région Poitou‐Charentes enregistre une baisse des volumes prélevés, mais dans une  proportion inférieure à la moyenne nationale pour les deux périodes considérées. Elle  présente  une  évolution  démographique  et  une  hausse  de  l’emploi  tertiaire  dans  la  moyenne  nationale.  L’emploi  industriel  connaît  une  baisse  contenue  :  ‐7,7  %  contre   12,6  %  au  niveau  national.    Proportionnellement  au  nombre  de  départements  qui  la  compose, le nombre de nuitées est dans la moyenne nationale en 2011. En revanche,  on note une très forte progression du nombre de résidences secondaires (+ 19,6 %). La  proportion de nombre d’appartements par rapport au nombre de maison a également  nettement  progressé.  Enfin,  la  région  présente  une  originalité  du  point  de  vue  de  l’évolution du salaire net moyen puisqu’elle enregistre une fluctuation de +43,5 % alors  que celle observée dans les autres se situe aux alentours de +31 % (en euros courants).   

   

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région.  Les  situations  sont  diverses  et  il  apparaît  que  les  mêmes  causes  n’entraînent  pas  les  mêmes  effets.  Certaines  dimensions  de  la  problématique  ne  sont  pas  intégrées  dans  la  démarche  comme  les  actions  publiques  en  faveur  des  économies  d’eau,  les  situations  de  tension sur la ressource en eau, le type d’activité industrielle touchée par la variation d’emploi  de ce secteur d’activité etc.… qui peuvent constituer des facteurs explicatifs complémentaires.                                                                                * : par rapport au nombre de départements de la région multiplié par  la moyenne départementale   Tableau 4 : tendance des variations des volumes prélevés et des s principales variables pour les groupes  de régions.   

Pour  les  deux  derniers critères  du  tableau  4  (emploi  agricole  et  variation  de  la  population  de  plus  de  75  ans),  les  classes  de  région  sont  moins  homogènes  en  raison  de  l’inertie  faible  des 

    volume   1998 ‐2011     volume   2003 ‐2011     population      emploi   tertiaire    et   construction     emploi  in dustriel    Nombre  de  nuitées   *     résidences  secondaires      logements  vacants      Maisons/appartem ent s     population  +  de  75  ans    Corse 

↑ ↑ ↑

 

 

Ile‐de‐France 

↓ ↓

↗ ↗

 

 

Aquitaine,  Bretagne,  Languedoc‐Roussillon,  Midi‐Pyrénées, Pays de la  Loire. 

 

 

 

 

  Alsace,  Bourgogne,  Champagne‐Ardenne,  Franche‐Comté  

↓ ↓

 

 

Auvergne,  Basse‐ Normandie,  Centre,  Haute‐Normandie,  Limousin, Lorraine, Nord‐ Pas de Calais, Picardie 

↓ ↓

 

 

 

 

  Provence‐Alpes‐Côte  d’Azur,   Rhône‐Alpes 

↗ ↗

 

 

Poitou‐Charentes 

↘ ↘

↗ ↗

 

 

Figure

Tableau  1 :  évolution  des  volumes  d’eau  prélevés  sur  chacun  des  périmètres  des  agences  de  l’eau                                               (source : agences de l’eau)
Figure  7 : répartition du nombre de départements par classe d’évolutions des volumes d’eau prélevés 
Figure    8 :  carte  des  évolutions  des  volumes  d’eau  prélevés  à  l’échelon  départementale  (source :  agences  de  l’eau)
Tableau 6 : tendance des variations des volumes prélevés et des principales variables pour les groupes  de départements 
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