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Une approche quantitative à l'analyse des idéologies des partis politiques : le cas des élections d'octobre 1973 au Québec

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UNIVERSITE MCGILL

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1

UNE APPROCHE QUANTITATIVE A L'ANÀLYSE DES IDEOLOGIES DES. PARTIS POLITIQUES:

LÉ CAS DES(ELECTIONS_D'QC~OBRE 1973 AU QUEBEC

pax:

FRANCOXS GÂUTHIER B.Sc. Soc. (Sc. Pol.) DEPARTEMENT D'ECQNOMÎE ET'SCIENCE POLITIQUE/

)1 • .

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...

. THESE PRESENTE! A LA l'A,CULTE DES ETUDES

AVANCEES ET DE LA RECHE~CHE REMPLISS~T

PARTIELLEMENT LES CONDITIONS D'OBTENTION

. --110 DI~LOME DE MAITR1SE ES ARTS

AO.U'1' 19' 5 ~ .. ,.t ..

1

FRANCOIS

GAUTHIER

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-UNE ITUDE DES IDEOLOGIBS DBS PARTIS POLITIQUES OQEBECOIS

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UNE APPROCHE QUANTITATIVE A L'ANALYSE DES IOEOLOGIES DES PARTIS POLITIQUES: LE CAS

~ DES ELECTIONS D'OCTOBRE 1973 AU QUEBEC

par

François Gauthier

D~partement d'Economie et Science Politique

Haitrise Ë!s Arts

ABSTRACT

, 1

~ survey of ~at body of politica1 science lite?

Il 1

rature concerned with po1itica1 parties reveals that the systemic approacn a10ne consid~rs the socio10giea1

envi-t

ronment of parties as a primary ana1ytica1 tool. The'uBe of party ideo1ogies, moreover, demons~rat~s that it is possible to estab1ish a fundamental relationship'between

.

that environment and the po1itical,parties.

Party Ideologies as expressed by eleotoraI

plat-1

forms are examined. A study of the nature,

fo~mulation

and diffusion of these platforms ia-a1so included in thia ana1ysia.

~ The quantitative ~pproach permits a description

~ 44 -,

and comparison at/the 1d8010g1e,1

imag.

of the four main po11ticar parties in the OCtober 1973 Quebec election.

/

In order t.o/broaden thia,ecmparative de.cription, the

ideo-a ••

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~he central conclusions of thia st,dY serve,

ta demonstrate the usefulness of electoral ~oqrammes 'for the- analysis of both political parties a~. the

ideoloqica1 superstructur~ of their 80ci010qi 1 environment.

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ii.

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UNE APPROCHE QUANTITATIVE A L'ANALYSE DES IDEOLOGIES DES PARTIS POLITIQUES: LE CAS

DES ELECTIONS D'OCTOBRE 1973 AU QUEBEC

par

.François~authier

D~partement d,' Economie et Science Poli tique

Maitrise ~s Arts

RESUHE .;

One revuè de +a littêrature,contet;lue,..par la scie.nce politique des partis nous montre que ,'seule l'~­

cole syst~mique consid~re l'environnement sociologique dans 'lequel baignent les partis en tant q~'~l~ment

per-I

tinent d'analyse. L'utilisation de l~id~ologie des

partis nous montre de plus que l'an peut établir un lien

,

essentiel entre environnement soc~olo~ique et partis politiques.

~ Les idéologies

d,a

par~s ~nt ~t~diées

se-lon l'expression donnée 1 belles-ci par ~es programmes électoraux. Une ~tul1e du carac,tlre, de la formation et 'de la diffusion de ce. programmes est contenue dans

fi>

cette présente analyse.

1

Notre approche quantitative nous permet de d~-orir. , t oomparer l'tmafe id'ol~qiqua des quatre prin-oipaux partis

an

liQa -lo~s

de

l~ o~pa9n. 'lectorale qulblcoise d'octobre 1973. Pour ~lU'qir cette d' •• crip-tion camper'a, nous utiliaon8

4.

plu. l'tmaqe id'ologique

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d •• parti. talle

que

dfqa9'. ~ 1 • • •

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6orlts.

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1

1 iv.

Des

r~v~la~ions·fertinentes

sur ces partis

nous

d~montrent

toute ljutilitê des

pr~qrammes

êlec!o-raux dans l'analyse des/partis politiques et'de la superstructure

idêOl~q1que

de leur

~nvironnement

so-ciologique. •

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TABLE DES ~1ATIERES

page

PREFACE

...

v

INTRODUCTION

...

1 . Ii

L'analyse ëes partis politiques

, Ptemi~re partie:

I .

II.

III.

et des programmes ~lectorau~ •• ,. 12

L'analyse deséparti, politiques •••••.••.• 13 Un cadre th~orique A l'~tude des

pro'grammes de partis •••.••..•••.•••••.•• 53

M~thodo1ogie utilis~e pour l'analyse des

programmes ~lectoraux ••••••••••••••••..• 77

Deuxi~me partie: Analyse du d~bat i~~ologique

quê~coi8 ... ' ... 98

l

IV. ~,L'imaqe idêolog1que des. partis p01itiquèA

qu~b~cois lors des ~lectioh9 d'octobre

1973 . . . • . . . • . . . • , . . . . te. 99

/ V. Description comparêe des quatre partis

pOlitiques •.••••••••••••••••••••••••••.•• 137

VI. Description comparêe' des med~a êcrits ..

...

170

CONCLUS ION-

...

. . 177 \ '

.

, 187 BIBLIOG~PHIJ! •••••••••• ,. •••• #" ,. •••••••••••••••••••• ""i ,.- , , / /

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LISTE DES TABLEAUX ••••••••• -••••••••••••• : ••••••••• 199

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L' ~tude qui.' amorce porte une attention

parti-,culiêre aux proqrammes ~lectoraux'qui sont oubli~s par les analystes des partis politiquee. Nous avons tent~

d.'y ~cri,re de façon systêmique le caractêre, la fbrma-tion et la diffusion de ces dernierA. ,

1

Il existe plusieurs tentatives de quantifier

1 'id~ologie des parti,s poli tiques. Celle-ci bas~e sur

une approOhe d~ja u~ilie~e ailleurs, est originale tant par les ajustements que 'nous y avons apport~s que par la relative pr~cision de sa grille conceptuelle •

Enfin, l~origihalitê de cette descriptiort rêsi-de' dans le t'ait qu'une corrêlation entre idêologiee

~ "'.~

prog~ammee êlectoraux et communaut~ socio-politique y

est dêt'inie.

L'auteur dês1re remerci&t Mich~l Cournoyer, le

pro~.leur Edouard Cloutier de l!Universit~ du Ouêbec

--".,. " ~ ..

a

MOntrA.l et Marie-France MOore pour leur aide l'la oodifioation. \

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vi. ~ De plus, sans la co~laboration d~ centre in-formatique de l'Institut National dè Recherche

Scien-~ ~

tifique de l'UQUAM cette ~tude n'eut pas êt~ possible.

Enfin, je tiens

a

remerci~r le profes$eur. qaniel Latouche pour ses conseils pertinents.

,

.

Chambre des Communes

le, 3 juin 1975

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F. G.

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INTRODUCTION

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(12)

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"La politique, ce sont des id~èS".

Albei't Thibaudet

~r

"

Les partis politiques sont depuis le d~but de

ce si~cle l'un des thêmes d' a.nalyse le plus ~tudi~

'par-la scie~ce politique, sans doute

a

~~~S~ de

llu~iversa-, ,

lit~ du ph~nomêne. L'omnipr~sence et l'importance des partis politiques provient essentiellement du fait qu'ils n'apparaissent ~'au moment oü le systême poli-tique atteint un haut degr~ de complexit~ et de

sp~cia-lisation. C'est d'ailleurs ce que soulignent La Palom-bara

et

Weiner:

,1

1 (

Th~ political party emerges whenever, the activities of a politioal system reach a -certain degree of complexity~ or,whenever the notion of politieal po~er cornes ta include the i4ea that the MaaS pUb1ic must participate or he controlled.1

Les partis deviennent donç par le fait mime des

< !

'acteurs importants impliquês dans des soci't~a politiques ,

oi1 lEia enjeux" ,sont devenus trais oomplexes et ~utuellement

J~ \

1 .

, . .;ros.ph La palombara et Myron Weiner -The Origin and "O_velopment of ~olitical ~&rtie.ft in P~lltiQal'parties

1lnd . Poli tical Develoe;ent. Joseph La

Palombara a€

AYron WëIner

(ède.),

r!nceton (N6J.), princeton " Univer8~ty Preas., 1969, p. 3. /

1

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(13)

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d~penda~ts les utts par rapport aux autres. D'ailleurs, la myriade d'approches et de typolog~eà que renferme la science politique des partis illustre de façon non

~qui-voque l'importance qu'accordent les pOliticologues! l'analyse des partis.

Cependant, on n'a pas r~ussi ! ce jour'! 'tablir

l'unanimit~ sur les crit~res l privilêgier dans l'~tude

des partis (les structures, organisations, buts

pOlit!-"

.. ques, etc.). De plus il n" existe encore aucun consensus _ /

,~ur l'approche qui offre la pius grande rigueur ét' pr~ci­

sion analytique l la comprêhension du phênom~ne (appro-ches marxiste, structurelle, syst~mique, etc.). Une des cOhsêquences immêdiate de cette absence d'accord che~ les auteurs a êtê le '~retard' cbnsid~rable pris par la science

.'

p~titique des partis depuis une vinqtaine d'annêes. C'est

. l '

d'ailleurs Vincent Lemieux qui ~ouligne avec justesse

ce probllme:

.~

2

(

La scienee politique

dis

partis s'est dê-velopp6e de façon paradoxale. Aprls a-voir devancê la science politique g6nlra-le, el'le court main,tenant derrilre el~e.

Ostroqoraki, Michels et

mime

Duverqer

Armand-Collin,

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(14)

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.

pr~cédaient la science politique de leùr

temps, alors que les meilleurs sp~cialis­

te! aotuels des partisÀpolittques se 3 maintiennent tout juste dans leur rang.

4

ConscIent de ce problame pos~

a

la science poli-, ,

tique des partis, nous ne pr~tendons certes ,pas par cet-te êtude r~soud're le dêbat, tout au plus espérons-nous le faire avancer. Plus préci.êment, nous tenterons de

1

concentrer nos efforts sur les objectifs suivants:

(a) d~montrer la pertinence analytique des programmes 0

électoraux dans l'étude comparée des par-tis politiques, (b) vérifier 1 par.tir de ces programmes et grlce

a

des

techniques'quan;itatives quelque8.hypothêses importante~

sur la nature idéologique des partis politiques au Ou~bec, (c)

a

partir de ces hypoth~se~, d~crire syst~matiquement

d '

la superstructure idêoldqique telle que dé9ag~e par les

3

Vincent Lemieux "Pour une .cience'politique de. partis", in

Revue

CWnadienne de Science Politique, Vol.

V,

no 4

(alcêmbre 1§72S,

p.

48S.

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1

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partis politiques en présence et (d) atteindre ces ,

obj~ctifs gr8ce

a

l'emploi d'une mêthodologie dêjA

ê-, 5

prouvêe et que nous tenterons nêanmoins d'amê1iorer • ~,l. 7

5

Essentiellement descriptive, l'êtude c~erche pourtant A redonner la p1ac~ importante qu'on doit accor-der aux programmes ~lectoraux pour une connaissancé ex-haustive des partis po1ieiques, ainsi que pour une meil-leure compr~hension de la communautê socio-politique dans laquelle ils vivent.

4

5

Il ne faut pas cependant oublier que la superstruc-ture, èoncept marxien, est camposêe des articula-tions idêo10giquesj juridiques, religieuees et po1i-tiquel (par exemple, le systême parlementaire). M8-me si Marx aura utilisê 1 des fin~ polêmiques cette notion d'idêo16gie, il en admettait pourtant tdute son impàrtance: "Les individus qui constituent la classe dominante possAdent, entre autres choses, ê-ga1ement une conscienQe et 8ft consêquence ils

pen-sent: pour autant qu'ils dominent en tan~ que clas-se et d~terminent une êpoqUe historique dans toute son ampleur, il v, de soi que ces individus dominent dans tous les sens et qU'ils ont une position domi-nante, entre autres, comme êtres pensants au'ssi, comme producteurs.d'idêes, qu'ils rêg1ent la produc-tion et la distribuproduc-tion des pensêes de leur êpoque"

in L'Id~oloqie Allemande. Paris, êd. Sociales, 1970.

pp.

74-75.

Koula Mel1os, "Quantitative comparai'son of party Ideo1ogy", Revue lanadienne de Science Politique, vol. III, no

4 (d

cambre

1970): 540-558.

\

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1

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(16)

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-• 1 •

1

Même si cette communaut~ est composêe en effet de divers mouvements politiques. qui véhiculent une ~ul­

titude d'idêologies politiques, les partis politiques

.

se distinguent des autres mouvemen1S A ce titre par deux caractéristiques:' d'abord, ces organisations ont de

6

pa~ leurs bureaux de re~herche et leur expêrience parti~

culi~re q~e' leur conf~re l'exercice du pouvoir, la

pos-sibi11tê plus que tout autre groupe d'articuler leur pen-sée (et les mesures politiques qui ~'y rattachent). ,En-suite, et même si certains douteront de leur faculté

"d'aggr~gationn

des intérêts d'une collectivité donnée6, les prérogatives créêes par la recherche du pouvoir for-cent les partis en lice A êlargir la base idêologique de leur programme électoral,

a

universaliser les composantes

du d~bat~ Par voie de conséquence, les programmes

élec-toraux deviennent alors une source inê9al~e pour palper l'"état d'esprit" politique d'une nation: d'on toute

u leur' important!e.

6

de cette fonction d'aggrêgation des

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1 .

(17)

...

-L'étude, il va sans dire, comporte des limites. D'une part'le caract~re descriptif de l'approche nous permet certes une analy_se comparêe des par-tis, .mais ex-elut toute tentative de construire une typologie des

t~

partis politiques quêbêcois. 7

7

D'autre part, la prêsente analyse ne prêtend pas non plus rêaliser une description compl~te du dêbat

i-JS

dêoloqique au Quêbec. En plus d'être limitêe dans le

temps, l'étude ne porte que sur les partis politiques qui ne sont en v~ritê qu'un chapitre de ces multiples lieux da pensêe d'une sociêtê. L'analyse ~'une

"weltanschauung" quêbêcoise nêcessiterait l'inclusion de

...

plusieurs autres manifestes-politiques, êconomiques,

Comme l'a d'ailleurs dêj! sou1iqnê Maurice Duverger, seuie une analyse profonde et assez large de plusieurs aspects politiques et sociologiques autorise l'entre-prise ambitieuse qu'est la construction d'une typolo-gie: "idéologies, social foundations, structure,

qr-ga~ization, participation, strategy-all the se aapects

.must be taken into account in making a complete ana-1ysis of any political party". Maurice Duverger,

part~po1itiCs and Pressure Grou!s: a comparative lhtr uct!on. New York. Thomas • Crowell Company.

1972.·

p.

s.

/

8 Pour une intêreasante discussion sur la difficultê d'u-tiliser le concept "idêo~ogie" voir Giovanni Santori, "Politics, Ideology and Belie! System", in The American Politica1 Science Review. Vol. LXIII, no 2 (June

1969):

(18)

~

~

i 1 ,

.

()

o

-artistiques, etc., provenant de divers milieux qu~bê­

'cois et groupes

intérm~diaires.

9 -'

Pour r~aliser nos objectifs, nous avons divis~' notre ~tude en deux parties. La premiêre de ces phases sera èompos~e de trois chapitres. On cherchera d'abord

~ d~velopper br~~vement ~es diverses approcpes g~nêra­

les contenues p~r la science politique des partis

ain-si qu'~ discuter de leur utilisê op~rationnelle. Dans

ce même chapitre nous verro~s ~·êtudier les approches

8

canadiennes et quêb~coises des partis politiques. Cette

/'

classification distincte est rendue n~cessaire par le fait que les analyses et les typologies des partis sont en effet três'souvent influencêes par le syst~me politi-,que êtudi~. Les analyses sur les partis politiques

ca-nadiens et quêbêcois ne font pas exception ~ cette rêgle et

A

ce titre ils demandent une attention particuliêre.

9

Dion, La

Coll.

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(19)

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-9

Enfin, le chapitre premier se'terminera par une discus-sion de cet aspect nêg1igê de l'analyse des partis que sont les programmes êlectoraux. D'une part, nous nous attacherons

a

d~crire et commenter la place accordêe aux programmes ~lectoraux et

a

leur nature idêologique dans l'analyse des partis. D'autre part, il s'agira de construire la relation, selon nous essentielle, entre idêologie et programmes ~lectoraux pour(~ontrer la per-tinence de ces derniers dans l'analyse compar~e des

partis, mais aussi et peut-~tre surtout, dans l'analyse

comp~rêe de leur environnement ("cross-polit

y

comparai-!Œ>n"lO) puisqu'en vêrit~ cette plate-forme idéologique

refl~te un complexe de maturation politique et de

compor-tements qui caractérisent une société. - ,~

\

\

Le deuxi~me ch,pitre verrf ! dêvelopper notre

ca-l

dre théorique de l'analyse des proqra~s électoraux. Deux points de l'analys~ feront l'objet de la discussion •

10

Voir l ce sujet H~ard A. Scarrow, Comparative' . Political Analysis: an introduction. New York,

Harper and

Row.

1969

(8urtout le chipitre II) et Gabriel Almond, ftlnterest ~oups' and the Politica1 Process" in The American Politic.l Science Review vol. LII, no

1

CRareht

19sê):

2~O-282.

(20)

o

-

'-D'une part, nous tenterons d'~tudier la formation de ces pcogrammes ! l'aide d'un mod~le inspir~·de

l'&ppro-che syst~mique. D'autre part nous nous interroqerons

sur la nature d~s m~canismes importants dans la diffu-des programmes ~lectoraux dans ~a communaut~

socio- litique.

Finalement, le der~ier chapitre de la premi~re

partie s'attardera !,~laborer les diverses phases de

..

~.

notre m~thodo1ogie. Nous serons en mesure de

.

d~crire

les diff~rentes op~rations constitutives! la m~thode:

les principales hypoth~ses touchant ! la nature id~o-10giq~ des partis p~litique8 québ~cois seront alors

Byst~matiquement d~crites.

La deuxi~me partie de l'ouvrage sera en majeure

p~rtie composêe de la description quantitative' et d'une

analyse de l'idêo1ogie politique des quatre principaux partis de la campagne ~lectorale d'octobre 1973. Cette analyse se fera

a

partir de deux sources que sont les

"

.

10 J

programmes ~lectoraux et les compte-rendu qu'en ont fait, un certain nombre de journaux. C'est alors que plusieurs tableaux statistiques dêcriront les sLmilitudes et

par-ticu1icularit~s id~olo9iques des ~rtis en lice et

1

amorceront la discussion centrale.

"

(21)

11

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No~s osons esp~rer que cette ~tude amorcera une nouvelle voie qui pourrait sortir la scienée

poli-tique de l' impasse th~orique

a

laquelle elle se bute.

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Premi8re partie

L'ANALYSE DES PARTIS POLITIQUES

ET DES PROGRAMMES ELECTO~UX

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(23)

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-. ) ) Chapitre l

L'ANALYSE DES PARTIS POLITIQUES

Une revue d~ la 1itt~rature portant sur la

scien-, t

, '

ce politique des partis pose le prob1~me de la sê1ection

des aute~rs. Ils sont si no~breux et vari~~ qu'une ~nu­

m~ration de ces- derniers pourrait remplir compl~tement

l' ~tude qui s'annonce.

,,'

If faut ~galement constater que ces auteurs

ap-"

,

portent souvent que peu de pr~cisions sur les buts et la , méthodologie de leur analyse. Pourtant de telles do~n~es

- i'. '

épi-st~mologiques seraient fondamentales pour 'l'avancement

du d~bat. Nonobstant cette difficulté, il s'agira pour'

nous 'de trouver

&

travers ces analyses et typologies les ,

C'est 1 un politologue français que revient le mérite d'avoir~r la premi~re fois systématiquement décrit les.1ignes principales des diverses approches

o

1

l 1 ~ 1 ~ 1 • \ ' l-'i L

(24)

1

()

-14

~ 12

de la science politique des partis. Dans son 1ivre~

Jean Charlot rêussit en effet A construire cette typolo-gie des diverses ~coles de façon claire, êtayêe de tex-tes illustrant ces "points de vue" thêoriques. Il est ainsi arnenê

a

distinguer (1) l'approche p~r le d~velop­

pernent politique qui s'int~resse avant tout

a

l'origine

,

des partis, (2) l'approche structurelle qui choisit de voir les partis comme êtant un syst~me d~encadrement"

(3) l'approche idêoloqique qui privil~gie les object~fs

des partis, (4) l'approche dite fonctionnelle qui e1~e

favorise les activitês des partis et enfin (5)

l'appro-•

---....

.

che g~st~rnique-qui s'int~resse

a

l'environnement et âu

syst~me des partis.

Malgrê tout, une revue'de la littêrature permet

-au lecteur de dêcouvrir qu'on peut ramener les diverses approches mentionnêes plus haut sous trois grande familles: les ~co1es structurelle, fonctionnelle et systêmique:

12

..

Jean Charlot, Les Partis Politi~esl Paris, 2e ~d.,

Armand Collin,

1971.

Pour une excellente biblio-graphie alimentant la typologie'de Charlot voir Naomà

E.

Kies

'"A

Selected Blblioqraphy" in Joseph La Palombara

et

Myron

Weiner, op. oit., pp. 439-464.

"

(25)

,

-t \

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/

.

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Les approches "du d~veloppement politique" et "par l' id~oloqie ft" se sont vus int~lgrées dans .. les trois

-qrandes familles, particuUlr'ement par ,les

pQlitolt>-1\

ques am~ricains. 1.1.1 L'approche structurelle ~

.

15 •

Sur un plan h~storique, c'est l'approche struc~

turelle qui nous donna les premi~res ~tudes l

caract~-re scientifique et ce, ~e si elles remontent aussi 'Il1:'

~loin que 1902 et 1915. C'est en effet l ce moment que

MM. Ostrogorski 'et Roberto Michels amorcArent le d~bat

qui se pours"uit encore aujourd 'hui

13

qui a tra~t 1 Michels.

~ ~(f

en particulier en ce

13 Voir'

sel~ur

M.

~i~.et

,:MiChe; •• '

Theorttf

Poli Hoa1 •

Partis, I,èrkeley: Illsti tute of Ïndultr

il

RelatIons, . Unlvers,ity of Californ!a, 1962 (Reprint no"185). Ro-bert MCJ(enzie, :ari tish Pol,! tfcal Parties. London, William Hernemann, 1955. Douq1as

v.

Verney. The Analyeis of Political Parties. London, Routledge and Reqan '.ol,.1§S9. Pet.r Blau, Bureaucra~~in Modern Society. New York, ,Randan .House,

195t.

.

Wrlqht Ml11./~El~te du pouvoir. Paria, FrAnçois Masp~ro, coll. • textes

a

l'appui,"·1969, L'antimonie thêo-rique de la position de Michels se retrouve ch8zA

Sa-~muel

J.

Eldersveld, Politieal Parties: A Behavioral Anely.is, Chicaqo, Râna, McNal1y,

1964.

-... ~

j

~ • ~ ~ t

, t

-

,

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1

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.

~--~---~---_.,".

(26)

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1 ~

...

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.

' ' '-·,l·,.

o

5 ..,. .... 16

Cette approche, fort cherche

a

scruter

essentiellement la nature des p politiques.

Cet-te nature nous est r~v~l~e par ne perspective st~uctu­

relle on le parti est out comme ,une

organisa-,tion. L'approche, et -@tre sa plus grande

tt ..

.

limite, ne cherchè pas a~nive saliser ses hypoth~ses u encore

a

mettre ! l'~preu e ses~conclusions par une

êtu~ des divers systêmes e partis: on cherche plut8t

a

dêji~ir

la dynamique i erne d'un ?u plusieurs

partis~

sans se/soucier pour d'une analyse comparêe de

ceux-ci. . .'

D'autre force nous est donn~e de constater

que si la pers~ective compar~e est absente, il eR va de '- m&te de l' envi:ronnemèn t du parti pol i tique.' Ce dernier

est compl~tément iso1' de l'environnement. ,L'orqan~sa­

tion est arrach~e de ge~ racines sociologiques et ~tudi~e en vase clos. L'argumert de Michels que nous reprodui-sent ci-de~sous ex~rim~:bien ce fait. Selon cet auteur,

..

le mauvais fonctionneme t de la dêmoeratie de l'êpoque, partieuïi~rement la domi ation omniprêsente du ltadership

il , (1

tant au niveau de la soc~êt' que 'de ses organisations

... . ~ , ; , . . '

1

(il s'attache 1 l"tude e eluaive de l'une d'entre elles,

- QI

, le parti p~litique), ne rait pas un ph'nomlne rAsultant

• .i.! n

,

,

1 . . 1 1 1 , 1 1 !

(27)

,1

17

du ni~eau de d~~e1oppement ~conomique de la soci~t~

al-lemande de l'~poque, d'u~e ~ducation mal fond~e ou

Ih-,

core d'un manque de contrôl~ de l'opinion publique. Ce

se~ait plutôt le systême intrinsêquement complexe

dea-struc~ures internes des partis qui prodqit cette tendan~

..,

ce o1iqarchique des soci~t~s modernes ou n L~ iron law of , , ~",'

oligarchv. Il Ml!me si l',4«'alyse est limit~e (parce que, ainsi que nous l" avo":s ,,Â,u..liqnê aùparavant, uniquement

pench~e

sur le p a r t i t

tan~

que 'structure), elle aura

produit un vif respe chez plusieurs auteurs. Seymour 'M. Lipset a jadis synth~tiser cette d~couverte de M~chels

en disant: "Hence, Many of the policies et mass orqani-' zations

refl~ot

the will on interests of the masses, but the will and interests of the 1eaders".14 ,

'

Poursuivant avec la,mlme perspective (celle qui s'attaohe avant tout 1 la structure interne du parti), -

..

14 ,

.

Seymour M. Lip8.t~ans son introduction au texte de Roberto Michél •• , op., oit. p. 18.

(28)

..

..

"

1'"" , . . . .::~ l ""~W'"--.... , ... ,.~~~~",, ,,-.I~"*'''''I~'~~·H11t't.~- '~m.~~~~44 ... a)r; J"~""~~~."W

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UkU. J

,]l*""" •

.;to~"Jtf~'P;f">

18

Mauricé Duverger allait donner un autre classique ! la

"

litt~rature.15

Dans son

~tude

Les Partis politiques,

(

Duverger veut d~passer le monolithisme des organisations

qui,caract~rise le mod~le de Michels. Ici on donne au

parti deux natures distinctes: parti de cadres ou par-ti de masses. Ces natures se fonden't l leur tour sur quatre formes. de structure: le comit~ pour le parti de cadres~ la section pour le parti de masses

.

, sp~cialis~,

,

la céllule pour le parti de masse totalitaire communiste

,

et la milice pour le parti de masse d'un syst~me fasciste.

Cette êtude d'une qualit~ exceptionnelle, reste

, 16

cependant fort d~battue. Une des critiques

essentiel-~

..

les que l'on porte

a

l'endroit de Duv~rger d~coule direc-tement des constatations de Roberto Michels. Ce dernier

15'

Maurice Duverger, Les Partis Politiques. Paris, Armand Collin, 7e ~a.,

196§.

Voir aussi M. Duverger

"The D.velopment of democracy in France" 'in Henry W. Ehrmann (~d.), Democracy in a changing Societ~. New-York, Frederick

A.

Praeger.

1964.

16 ~',

Pour une int8ressante dïscusaion de la typologie du-.verqienne voir L60n Epstein, Pelitical Parties in

Wes-tern Oemocraeiea. New~York, Frederick A. praeqer.

1967,

John D.

Mây,

'bemocracy, Party Evolution, " Duverger" in jfTParative Politieal Stud1es, vol.

II,

no 2 (July

196 :

216-248.

~

(

.

(29)

l

()

..

t

"

~

,

t ..

·e

-19 ()

nous a montr~ que quelque soit l'organisation d'un parti (incluant donc le parti de masses), celui-ci avec la prise du pouvoir et des activit~s gouvernementales qui l' accomp'agnent, d~veloppe une structure de d~lib~rations

parall~le

A

l'orqanisation du parti: alors le cabine~

minist~riel devient l'organisme ~uprême lors des d~bats

au sein du parti. En d'autres termes, les fOnctions prennent le pas sur l'orqanisation.

Par ai11eurs , ce que Mi~he1s avait not~ l propos

des sociaux-d~mocrates allemands, Robert ? McKenzie

lui confirme les dires du sociologue italien

a

l'aide des partis conservateur et travaj~liste anglais: "The mass organization does have an important influence on . the activities and polieles of the parliarnentary party

'"

whieh it sustains. Its influence tends to be greater 17

when the parliamentary party is out of office.

N~anmoins Michels et McKenz~e souffrent des

li-mites de leurs ~tudes, r-uniquement concentr~es aux partis

17

'~

R. T. McKenzie, "The Power of British P.rties" in

The Br{ti,h

JournAi of'SoçiQlogi~ vol. VI, no 2

(30)

()

o

-20

social-d~mocratè allemand et conservateur et travail-liste angl~is; tluverqer quant ~ lui, tente d'~largir

les caract~risticrues rencontr~es chez les partis

fran-çais à d'autres systêmes pOlitiques (par exemple, le

syst~me américain). Il n'e~ reste pas moins que cette

~cole ignore les fonctions remplies par les partis

com-•

me une clê de voute dans l'analyse. Voyons voir com-ment l'approche fonctionnelle r~ussit ~ scruter avec plus de justesse l'impact des partis dans leur "envi-ronnement.

1.1.2 L'approche fonctionnelle

L'approche fonctionnelle intervient dans le

d~-bat en remplissant deux vides importants laiss~s par

l'~cole pr~c~dente. D'une part, en tentant de reporter

l'analyse sur les fonctions des partis (nées de la pr~­

sence ,de èeux-ci), l'approche fonctionneile permet enfin

1

d'êtablir de solides bases compa~atives, ce qui n'êtait pas le but fixê par les études de Michels et McKenzie. D'autre part, et ceci est important, l'approche fonction-.nelle permet êgalement de tracer des li~ns entre partis

politiques et syst~mes politiques. En effet, ce qui

impo~te ici avant tout, c'est d'~tablir l'impact des

(31)

,

, ,~,

o

",

..

partis politiques sur le systême politique (et dans une moindre mesure, l'impact du systême sur les partis politiques), de d~~erminer leurs rôles et leurs fonc-tions et non plus simplement de d~crire le dynamisme exclusivement interne de ces ,or9anisations. O~oi de plus l~qitime qu'une telle posi~ion: la science poli-tique des partis doit en effet s'attacher non seulement

! d~crire la nature de certaines organisations, mais

aussi expliciter le plus possible les ph~nom~nes r~sul­

tant de la pr~sence de celles-ci dans le systême po-litique.

L'approche prêsuppose donc que les fonctions peuvent varier selon les syst~mes politiques ~tu~i~s.

La base comparative de l'approche est souliqn~e par Lawrence Mayer: "The approach poses the question of how

.

the functions performed by parties in O'ne context differ

18

from the functions performed by parties in other contexts".

la

Lawrence C. Mayer. Comparative Political Inguiry: a methodolo{ical 'survey. Georgetown COnt.),

(32)

c

o

r

!

-~. ~. J

..

l 22

,L'approche fonctionnelle ou fonctionnaliste regroupe sans doute le plus grand nombre d'auteurs de

la science pblitiqu~ de~ partis. Cependant, il semble

que dans l'ensemble, les auteurs ne r~ussissent pas ~

d~passer la simple description des fonctions des

par-tis; c'es~ du moins l'avis de quelques opposants de

cette ~cole.19 ...

Quoiqu'il en soit, les premi~res ~bauches de

l'approche remontent encore là assez loin. Charles E.'

,.If

Merriam ~tabli~ que cinq fonctions distinguent

fonda-mentalement les partis les uns par rapport aux autres:

a) la fonction de s~lection du corps gouvernemental,

b) la fonction de formulation~es politiques, c) les

fonctions interreli~es de direction ou de critique

90u-vernementale, d) la fonction d'agent "éducateur" de la population et e) la fonction de relais entre

gouver-n~s et gouvernants20 Andrew Milnor tant qu'A lui retiendra

19

20

Voir A ce sujet Jean Charlot, op., oit., pp. 44-46. ~

Ch~rles E. Merriam. The American Party System.

New-York MacMillan, 1923, pp.

391-405.

"

(33)

c

()

23

eette derni~~e fonction comme étant

l'élément'essen-. 1 d l ' . 1 d . 21

t1e e a V1e SOC1a e es part1s.

Pour Sigmund Newman, quatre fonctions doivent être employées dans l'analyse compar~e des partis: a) organisation de la politique, b) l'~ducation du pu-blie

a

la resPQnsabilit~ poli~que, c) le fil condùcteur entre l'opinion et le gouvernement 'et finalement d) la sélection des leaders.22

La principale lacune, de la typolog~e de Newman

et de Merriam est de ne pas avoir articulé les fonctions sus-mentionnées: quelles sont les plus importantes? Quelles en sont les conséquences? Un parti exerce-t-il ces fonctions dan~ un m~me moment? L'exercice du pouvoir influence-t-il la forme que prennent ces fonctions?

21

22

Andrew Milnor (ed.), Comparative Political Parties, New-York, Thomas Y. Crowell Company, p.

2.

c'est éga-lement l'opinion d'Avery Leiserson, "~he Place of Par-ties in the Study of Politics" in Roy C. Macridis (ed.), Potitical P~rties: Contem orar Trends and Ideas.

New-York, Harper Torc 67, pp.

Sigmund Newmann "Toward ,a Comparative Study of Politi-cal Parties" in S. Newman (ed.), Modern Potitieat Parties: Appro.ches to Comparative Poli tics. chlcaqo, The UnI-versity

01

chicago Press, Se ~d., 1965. pp. 396 et suivante. l' ,

.

, j ,~ ,

.1

(34)

Î

".

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l~ ~,

e,

~

..

24

Pour Frank Sorauf, les trois fonctions essentiel-

..

les des partis sont: l'activit~ ~lectorale, l'activit~

de contrôle et de pression auprês des ~utorités et

l'acti-/

vité de pOlarisation de l'opinion publ:i,quell,autour de thê-'mes et

réa~sations

pOlitiques,23

Roy C. Macridis tente lui d'~largir l'apprOche

1

fonctionnelle en y incorporant deux autres crit~res: la source des appuis du parti et son organisation interne (en plus du mode d'action et de fonctionnement), Malgré cet effort d'amplifier l'assise th~orique de sa perspective,

Jo

~'auteur en arrive ~ une énum~ration des critêres compa-ratifs qui, même si elle d~passe la simple description, reste trop statique car le parti demeure ~loign~ de la

communaut~ politique dans lequel il vit p~~cisément parce

r

qù:

~e ~

vu

~u'

en rapport avec ses

fonctiG)~~

unilat~ralement dirig~es vers le systême social. Macridis

~num~re n~anmoins un tableau int~ressant de six fonctions

majeures qui sont- d'une importance sine qua non pour l'au-teur dans le rôle que jouent les partis politiques:

41

23

Frank Sorauf, Politic~l Parties in the American System. Boston, Little Brown,

1964.

(35)

. . ' " -j ~I ... J ... _-._~

..

1. 2. 3. 4.

5.

6.

c

25

Fonction de repr~sentation (expression et arti-culation des int~rêts du parti).

Participation et mobilisation: int~gré\)tion ,\le parti politique permet de d~battre les questions nationales) .

Conversion et aggr~gation -(transformation des

in-t~rêts et demandes en politiques et d~cision~)

(paradigme estonien).

Persuasions (pr6sentation des pOlitiques du parti

à ,l'opinion publique et au corps ~lectoral dans le but de les faire accepter).

Formulation, d~lib~ration et administration de,

l'Etat.

f

• 1

f.

Finalement, la fonction d'appui ("supportive function"). {Il s'agit pour le' parti poli tique de non s~ulement d~fendre ses positions et politi-ques, mais aussi le~ucture~ et le syst~me po-litique dans lesquels il vit.) 4

M~is comment rapprocher tangiblement le parti politique

et 'son environnement de maniêre ! d~couvrir la dialectique de leur rapport? C'est Bans doute l'approche syst~mique

qui nous apporte le plus de lumiêre sur cètte relation.

24

In Roy C. Macridis (ad.), op., cit~, p. 19. Ajoutons que la typologie de Macridla viae ~~rtout

a

d~finir les lignes de touche entre partis ,politiques et

sys-t~e,. de partis. l '

.'

,'.

(36)

1

26

1.1.3 L'ap~roche syst~mique

Comme on pe~t le constater, l'approche fonction-nelle peut être caract~ris~e par s~n abondance et son en-chevêtrement. Georges Lavau, dans sa c~l~bre critique, note à propos'de la multiciplicit6 des ~tudes contenues dans cette approche, que ces fonctions accord~es aux par-tis n'auraient ri9ueur analytique que 9ans ~ mesure

~

exacte on elles s~appl'iquent à:

1

"Une situJtion on tous les partis ayant

une import~ce'signrrrcativ~ seraient

tous de m~me tape~at ne repr~senteraient

pas entre eux e dVff~rences marquantes ni quant à leur ao~vQir de mobilisation

~lectorale, ni qûànt '~leurs structures,

ni quant

a

leurs rappotts avec l'opinion et les groupes sociaux (sit~tion q~i ne se rencontre gu~re que dans l~ cas du "party system" aux Etats-Unis, ",du JTloins comme il est convenu de l'analY~ér)".~5

1

Lavau tente, par sa

tYP010qie,~r~pondre

\

à la . question des "exigences fonctionnelles" du.syst~me poli-tique et non, pas. des exigences que pO!lent les partis au a<--ç3-'I"lÉIystême politique:

25 ~

Georqes Lavau, "Partis et systêmes politiques: inter-actions et fonctions" in Revue'Canadienge de Science Politique. Vol. II, no 1 (mars

1969,): :JO.

\ "' " i ,.)

\

\:~

(37)

..

,

0

~

"

J!

\

"NouS partirons( ... ) de l'hypoth~se qu'un systame politique est en ensemble àa pro-cessus et de m~canismes destin~s

a

faire converger ou ! ~eutr liser des pluralis-mes sociaux irrêpr~s bles ("tension-I1;Iana-gement" N. du T.) et i, de plus, est

or-ganis~ Ge façon ,te e qu 1 permet A ses

diff~rents acteurs de proposer des buts contradictoires et de coocourir entre eux pour changer l'agacement dû syst~e ou pour modifier ses orientations sans fa~~é

exploser l'l!!quilibre des pluralismes".

27

~insi, allant chercher sès pr~misses dans

l'en-vir~nnement pluraliste des partis, Lavau dêcrit trois

fonctions universelles ~ue devraient remplir les partis

~

pour atteindre ces buts de "tension management" qui sont la

26

raison fondam~ntale ~e leut existence:u

1. fonction de l~gitimisation-stabilisation

du systême des partis i

2. fonction tributienne c'est-!-dire l'orga-nisation et la eemporisation des tensions issues des clivages politiques et

3.' la fonction de relave politique compos~e

de la rellve des dirigeants, de la criti-que des qouvernants et du "policy-making".

(Nous reviendrons plus loin sup cette dernilre fonction).

(38)

o

-

.

--\

- 28

En plus d '8tre concise, cette ênum~ration ,nou's

~emble fort pertinente. N~e de prêoccupations

sociolo-.qiques, plutôt qtl'~ partir de notions mêthodologiques, 'elle nous r~v~le la dimension environnementielle que floi t contenir toute tYPologie, ou analyse compar~"e des

27 partis.

Ce point de vue syst~mique est d'ailleurs

parta

-g~ par L~~n Dion qui veut redonner

a

la science po1iti-"que des partis son objet essenti~l qui eS~'cette ( capaci-

.

/

t~ qu'ont les partis politiques

a

transformer les "inputs"'

,

-(demande) en "outputs" (politiques): c'est en effet ~ ce niveau que le rOle, les fonctions (la pr~sence), la structure (la nature) des partis politiques 'réprennent . , toute leur dimension.

27

L'~tude de· Lavau p'est pourtant pas sans faille. ~'exc~s d'optimisme et sa profession de.foi en un

syst~me p~raliste ne nous semblent pas fond~s.

Voir

A

ce propos deux ouvrages fondamentaux:, Wil-liam E. Conna11y, The Bias of Plura1ism. Chicago, Atherton Press. 1969 et Peter Bachraeh, 1he Theory of Democratie E1itism: a d!r:itigue. Boston LIttle Brown ana Company..

1967.

et un commentaire critique sur la situation du pluralisme am~ricain chez

Andrê Vachet, "Notes sur la contradiction du radi-calisme et du r6formisme dans la gauche am6ricaine" in L'Homme et la Soci't~. nos 24-25 (avril-septembre

(39)

(J

o

... / ~ ",

29 . J..I ,

.

,

C'est ~galement! ce 'niveau que~~n est en mesure d'~tudier ! la fois le parti poli~i~ue ainsi gue

son envi~onnement, soit. la communaut~ politique!

la-quelle il est rattach~ .. Il est de n~tre opinion en effet

que l'~tude.de partis politiq~es' devrait avoir pour but

ultime l' ~tuc:1e de la,loci~t~ poli tique dans laquel-le ils' baignent. Quelques indicat.eurs sont cependant plus ef- , ficaces que d'autres ! r~aliser ,cette ~tude sur ce double

'-);

plan.' Le poi~t de vue syst~mique contient ces indicateurs,

1 l.., 1 ~

puisque cettè' perspe,çti ve s'attache justement l relier

, '"

parti~ et communaut~ politiques:

.-28

"Dans l'opini~n systêmique, la politique

se pr~sente,comme une sphlre plus ou

moins. expansible 'selon la force .de"pres-sion des demandes et des soutïens,!

l'en-tr~e du systAme et de l'importance du d~­

bit! sa sortie( •• ). Pour que la'th~orie

8yst~mique puisse ~clairer d'une maniAre

significative l'êtude des partis et des groupes d'int~rêts, ~l s~impose toutefois de lui apporter trois correctifs majeurw: d'abord rendre opêratoire cet environne- .. ment laissê trAs g~nêral par la th~orie1 ~ ensuite, examiner comment partis et groupes d'intêr3t, en tant que mêcanismes d'input, permettent l'ïdentification d'interacttons de qrande portêe entre systAme politique et

l'environnement pr~cisê; . enfin, mettre en relief la façon dont les mêcanisme~8d·in­

p~t êclairent la vie des qroupes".

Lêon Dion,

"A

la recherche d'une mêthode d'analyse de. partià et d •• qroupes d'intlrat" in Revue Cana-~ienne de Science Politique, Vol.

II,

no

1

(mars

196§j: ",.

\'

.

1

(40)

, ~ ,

r

1

o

i ,;:' j

\

'""

'"

-u " , , ... 30

L'approche ~st donc fid~le

a

l'analyse

estopnien-29

ne pui~qu t elle ram~ne et r~du'i t le phênomêne des partis politique~ ~ un maillon parmi tant d'autres du syst~me

80--

.'

cial.' Cette approche r~pond ~galement

a

l'analyse, qu'a faite Charlot du point de vue syst~mique:

"L'an~lyse syst~mique conduit l situer partis et syst~mea de partis dans un tout potitique et celui-ci dans un ensemble social avec lequel il entretien des rap-ports complexes. Autrement' dit l'analyse

syst~mique f~it du ph~nomAne des 'partis

un ph~nomêne partiel, ! la ,fois d~pendant

et ind~pendant des ensembles polit~ques 30

et sociaux dans lesquels il se produit" •. ,

"

.

, E~

JéS partis

apmm~e

structurelle isolait A outrance

politiques què'~even~ient une structure et une organisation vivant dans une inertie d~tacn~e de Bon en-.vironnement politiqUe •

'Par contre, les fonctionnalistes en viennent !

~',

consid~rèr le~ partis politiques essentiellem~nt comme

des g~nêrateurs de fonctions 'dirigêes vers la communautê

..

' . "

politique. Il faut cepe~da~considêrer les partis

poli-1 •

tiques non seulement comme 0 et de'cette communautê 'mais

êqalement c~~e sujet ou partie tntêqrante et intêqr~e

29

30

..

Voir David ~astQn,

"An

approach to the analysie of Po-litical Systems" in Wo~ld Politic~, Vol. IX, no 3

(April 1957): 383-400. ,

(41)

..

()

,ct"-, \ \

\

.)

-,>

/

r

j.

31

de cet environnement qui ne peut être iqnorê. L'idêo--

',.

-logie des partis politiques nous permet non seulement

,.~ "\

d'6tudier, sur un plan comparatif, les partis politiques, mais ~ga1ement la communaut~ politique dans laquelle

Cl •

l1s vivent, puisque èes id~ologies sont reliées de façon intime au d~bat de cette même communaut~ •

.

.' Bref, l'approche 8yst~mique, lo~n de diminuer le rôle des partis politiques, leur redonne au contraire leur vraie dimension. Car l'~tude des partis doit

s'at-tach~r à d~couvrir les caraa~éristiques du milieu dans

lequel ~voluent ces organisations en même temps que de cher-cher les ê1êments constitutifs de ces derni~res. Sans

ce 'globalisme dans les objectifs,'les chercheur$ sont

vou~s aux ~escriptions tautologiques. Enfin l'approche

syst~mique nous semble la seule en mesure de nous défaire

de l'impasse dans laquelle

persi~a

sciènce po1itiquè

. • ~ 31

des part1s pour les ra1sons sus-mentionnée$ •

31

Une expression de l'approche systémique a ~galement

~t~ dortnée par F. Rose et D. Urwin, "Social cohesion Political Parties and Strains in Régimes" in C

19

ig-rative.Po1itica1 Studies. Vol. I~ no 1 (April ):

7-68.

Les auteurs ~tudIent la relation entre partis politiques et sources de leurs appuis, soient les groupes sociaux. C'est 1 Andrê Siegfried que revient le droit d'avoir uti1is' pour la premiêre fois cette approche par la source des appuis des partis. voir Tableau 1iti e de la Francé dé l'Ouest de la troi-s

(42)

()

o

o

-32

Nous' tenterons plus loin de d~terminer la

pla-)

/

ce de l'id~ologie dans une approche syst~mique et de

consid~rer par ce fait son rôle indispensable dans

l'a-nalyse des partis~

1.2 Analyses Canadiennes et Qu~b~coises

La science poli tique de&-· parti's au Canada et au

Qu~bec est de façon g~n~rale..aêt+,eme'nt syst~mique.

Cet-....

'

te popularit~ relative pour l'approche syst~mique peut

s'expliquer par le fait que les politologues canadiens et ,qu~b~cois sOnt fort soucieux de :replacer 1 "analyse des partis dans la perspective plus globale de leur soci~t~

respective.

Le caract~re h~t~rog~ne du pays (comme du Qu~bec) ,

est

a

la source de cette tendance thêorique. Plus

pré-ganisations) ce qui force les analystes 1 reporten l'a-nalyse sur une étude du milieu.

(43)

o

o

-1.2.1. Le cas du Canada

l '

Conune on peut le v~rifier"dans les lignes ~i suivent, plusieurs auteurs partagent le sentiment du professeur Mallory:

"How then do we make sense of the Cana-dian party system? Perhaps Mallory is most helpful when~he gets down the !unde-mentaIs and insists that "the most

im-portant thing abOut Canadian politics is that the y are parochial rather than national". Ther~ persists a certain nar-nowness of viewpoint in the various sec-tions of the Canadian population ( •.• ) Face with these difficulties, our major parties must inevitably be flexible and broadly inclusive if they are to be national".32 ' / '

L'analyse se, reporte donc sur l'environnement, plus sp~cifiquement sur un de ses ~l~ments, soit

syst~me des partis:

32

John

1.

McLeod, "Explanations of our Party System" in Paul W. fox (ed.), Politics: Canada. Toronto, McGraww-Hill Company

ol

~anada tfiited, 3~ ~d.,

1970: p. 216.

"

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.

.

l

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(44)

1

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,

~, ~

.

l'

-"

"The most distinctive feature to the party system is not that it has four or five members but that among its chief tasks i8 that of promoting a sense of national cornmunity, this i5 the key to an understandinq at cana-dian parties and electionsn

•13

34

L'expression la plus raffin~e de l'~tude des partis politiques au Canada egt le fruit de l'~tude d'Engelmann

34

et Schwartz . Fonnant leur mod~le sur le sch~ma estonien, ils d6terminent cinq crit~res pour typo loquer les partis politiques canadiens: l'origine, l'appui, l'organisation, l'orientation politique des partis (parti ~ succès ou au parti à principesJ et l'exp~rience gouverneMentale ou 16-gislative de ceux-ci.

Cependant, ces fonctions doivent être ~tudi6es,

selon les auteurs, non pas dans un cadre fixe, mais!

33

John Meisel, Parera on the IQ62 Election. Toronto. The University of Toronto ?ress. 1964: pp. 287-8. Voir aus-si

J.n.

Mallory, The Structure of Canadian Government. Toronto, r-1acMillan of Canada,

1971,

pp.

194-5.

Paul Fox,

"Les partis politiques f~d~raux" in Louis Sabourin (~d.),

Le S st~me ôliti ue au Canada: institutions f~d~rales

et qu _COlses. Ottawa, ~ lt ons e 1 Uhlverslt d

Otta-wa.

1968,

pp. 197-211. L~on D. Epstein liA Comparative

Study of -Canadian Parties" in American Political Science

R~view, Vol. LVIII, no 1 (March

1964):

pp.

459-60.

voir

aussI Frank G. Vallee, Hildred Schwartz et Frank Darknell, "Ethnie Assimilation and Differentation in Canad~" Cana-dian Journal of Economies and Political Science. XX~

(novembre

195'): 541

et suIvante.

,

34 F.C. Engelmann et M.A. Schwartz. Political Parties and the Canadian Social Structure. Scarborough (Ont,),

Prentice-Hall of

Canaaa

ttd. 196'.

pp. 1-23.

(45)

f

o

, ' 35

la lumi~re des interactions entre partis et syst~me

social: "Hence w~ presume that in their origins~ orga-nizational strùcture, ànd functionning, parties will be affected by the social setting in which they are found". Cependant, "In turn, parties can be expected

f . . . 35

ta have ef ect on the~r soc,~al sett~ng." Ce seront donc les part~cularit~s ethnique# religieuse,

culturel-le, les groupes d'int~rêt, le syst~me de communications (mass-media) etc. qui sont les ~l~ments ~ consid~rer

dans cette dialectique partis politiques-environnement. Implicitement, les auteurs ont inclu des ~l~ments cons-titutifs du cadre id~ologique de cet environnement

(ethnie, reliq'ion, etc.).

On peut dire cependant que l'utilisation du con-cept "id~ologie" en tant que variable explicative demeu-re un ph~nom~ne marginal sans doute parce que ce concept reste mal articul~ et donc th~oriquement trop aH~atoire.

John Meisel illustre bien ce fait •

Ibid!!!!,'.p.

J

14

/

i

\

1

(46)

,,'

(

,

o

-36

Ce chercheur s'attache depuis plusieurs ann6es à discuter les transformation~ m~jeures du syst~me des partis au Canadp • Les principales conclusions de son oeuvre se ram~nent aux constatations suivantes: le d~-clin de l'importance des partis dans le processus poli-tique (parrallèlement ~ une mont~e des groupes

interm~-diaires), l'affirmation du système de multipartisme et les régionalismes ~manant d~ sources 'd'appuis des 'partis.;

Dans une étude de Meisel, celui-ci utilise les

crit~res de comparaison d'Engelmann et de Schwartz,

f ' '1 ' t it"" dtt:. 1 · 36

sau qu ~ aJou e un cr ~re ~ ~o_og1que.

Cette ~tude nous montre en effet les difficult~s

de l'utilisation de la variable "id~o.logie" lorsque celle-ci n'est p~s suffisamment "op~rationalis~e". Plus sp~­

cifiquement, son emploi de la variable est victime de deux importantes lacunes qu'il nous faudra tenter de

d~-passer.

36

John Meisel, "Recent Changes in Canadian Parties" in Hugh G. Thorburn (ed.). Party Politics in Canada, Scarborough(Ont.) prentlce Hal!

of

Canada Ltê!. 2e êd., 1967. pp. 33-55.

(47)

~ , ,

c

o

,»1''' - . . . 37

D'une part Meisel limite sa base comparative

..

! quatre th~mes du d~bat id~ologique: les conceptions des partis sur le ra1e du Canada aux plans national et international, le pluralisme politique et le r8le de

l , ' Etat ans a soc d l i 1C ~t~ 1C canad1enne. • 3 7 , Pourtant, 1 a dOl.

~-finition classique de

l'id~Ologie38

fixe cette

derni~­

re ât un" ,ensemble de points de vue logiquement arti~ulê

..

sur un nombre tout aussi gr~~·prob1~mes ("issues").

/

Or, une analyse comparêe des partis politiques! partir

"

"

de leur,s id6ologies doit n~cess.iremcnt incorporer

plusieurs th~mes et ~l~ments du d~bat politi~ue en cours:

l'~tude de Meise1 ne peut arriver! une ~tude

exha~sti-ve par l'utilisation trop limitêe de seulement quatre

th~mes.

37

38

Ibidem. pp. 42-43.

Pour une discussion sur les signif~cations du terme "idêoloqie", voir: Robert Lane, Political Ideology. New-York, Thè Free Press. 1962. pp.

13-1g

et James B. Cristolph, "Consensus and Cliveaqe in British

Political Ideoloqy·, American Political Sciencè Review, Vol. 59, no 3 (septembër

1995):

pp.

629

ff.

f " ~ ~ '~iJ1tG , J.: ~ fc " " ,

.,

-t

(48)

."

o

e

.. 38

D'autre 'part, Heisel mesure l' id~ologie de ces . partis selon une m~thode basêe sur un jugement de l'au--teur (il l'affirme lui-même) qui est essentiellement subjective. On ne peut certes pas asseoir une spêcu-• lation sur un tel subjectivisme. Deux objectifs

doi-~ vent être alors visés: d'abord, rêussir ~ trouver des points de référence qui nous donne la possibilité ,d'ê-largir la base thêmatique du discours idéo1ogiqu~ des

r

-\,

partis. Ensuite, il s'agit de construire une

m~thodo-logie capable de quantifier et de dichotomiser

syst~-matiquement ces points de rêférence du discours

idêolo-giqu~. Qui plus est, notre ~êthode devra agir de façon

universelle, c'est-~-dire que peu importe la source du discours et peu importe le parti, nous soyons en mesure de procéder de la même mani~re A cette quantification.

Nou,s croyons A ce titre que les programmes-

êlec-.

toraux et les media êcrits repr~sentent des sources

pri-Vil~9i~S

pout

d~couvrir

ces ·points de référence" (ou propositions) du discours idêologiques.

.

De plus, nous verrons plus loin comment la mêthodologie employ6e ici

s~rmonte ces probl~es de quantification systêmatique et

universelle

a

la fois.

-".

-.

(49)

~

()

t

f:~

t."

<II.

....

...

' ~ , ·f _ • 1.2 .2 Le cas du QUl'!bec

Exception faite de L~on Dion qui s'attache ! ~tu~

dier les partis polit1ques en g~n~ral, nous n'avon~pas jusqu'A pr~sent discuté la litt~rature spé9ifiquement

qu~b~coise qui r~v~le une utilisation de l'approche

eri-vironne~entielle remarquablement bien exprim~e. La

prl'!-,

sente partie s'attache prl'!ciséme~t ! ce but.

~tructuralistes ne sont pas pourtant absents

,.

de la littérature qu~bécoise. En effet, utilisant le schéma d~ Duverger, Paul-Andr~ Comeau tente de scruter le bien fondl'! de la loi tendancielle! l'oligarchie des

. 39

partis pOlitiques observl'!e mar Michels. L'éxemple

u-tilis~ pour expertiser la loi est celui du Parti Libéral

d~Québec et particuliarement de sa structure r~gionale

du comtl'! de 5~et~ord dep~is sa fondation (1954-55)

jUs-qu'a 1960.

39

Paul-Andrl'! Corneau, "La transformation du Parti

11-!>Ara,l qu~bl'!cois" in Rèvue Canadienne d'Economique et de Science Politique. vol. XXXI, no

3

(aottt 1965):

(50)

()

... ~

,J

Tout en exigeant une plus grande pr~cision du

mod~le de Michels, Comeau n'en v~rifie pas moins

l'hy-poth~ge du sociologue italien: malgr~ des efforts de

d~mocratisation de ses structures, le PLQ semble vou~

a

rester "parti de cadres ou de notables" pour les

40

mêmes raisons que McKenzie avait ~voqu~es pour les ,.

partis anglais:

"Bref, il semble actuellement que les

cadres anciens du parti lib~ral aient

r~ussi ! contr8ler l'activit~ des

asso-ciations lib~rales au niveau des comt~s

~t que cette suj~tion s'~tende ~galement

a

la F~d~ration lib~rale. Cette derni~­

ré sérait appel~e ! jouer un rôle de

moins en moins important au fur et

a

mè-sure que le parti assoie son emprise sur

l'administration gouvernementale". 41

L'approche structurelle reste cependant peu

uti-lis~e dans la litt~rature qu~b~coise.42 Sans r~~diter

les critiques formul~es plus haut! l'endrdit des

appro-ches structurelles et f~nctionnelles, Comeau nous

40 41 42

~

McKenzie,

92·

cit. , p. 124.

P.-A. Comeau,

°E-

cit. l. p. 367

Une exce1lent~ expression de cette approche a êtê

don-n~e parR~jean Pelletier, "Le militant du R.I.N. et

son parti "in Recherches Sociographiques 1 Vol. XIII',

no 1 (1972):

41-73.

"

Figure

TABLE  DES  ~1ATIERES
tableau  5.2  s'adresse  au  Parti  Ou~bêcoiB  1  nouveau.qui,

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