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La domesticité en Toscane aux XIVe et XVe siècles - RERO DOC

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Academic year: 2021

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Monica Boni

Président de thèse : Monsieur le Professeur Jean-Yves Tilliette Ancien Directeur de thèse : Monsieur le Professeur Christian Bec Directeurs de thèse : Monsieur le Professeur Robert Delort Monsieur le Professeur Jacques Verger Jurés de thèse : Monsieur le Professeur GugIielmo Gomi

Monsieur le Professeur Agostino Paravicini-Bagliani

Thèse en cotutelle entre l'université de Genève et l'université de Paris-IV-Sorbonne juillet 2006

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Je désirerais remercier d'abord Monsieur le Professeur Cliiistian BEC, dont la thèse pionnière et les sourcille~~ses exigences, d'autant plus fortes qu'elles étaient taciteso m'ont ainenée à focaliser une part de mes recherches sur la littérature toscane de la Renaissance et sur les écrits des inarchands. Que soit autant remercié le Professeur Guglielmo GORNI qui, pendant des années, m'a initiée et guidée dans la forêt de cette littérature - qui a présidé mon jury de prédoctorat et in'a tant aidée à obtenir les bourses indispensables à to~it séjour d'études en Italie.

Je tiens aussi à inanifester toute tna reconnaissance à Chrisliane KLAPISCH, directrice d'études à 1'E.H.E.S.S. à Paris. qui m'a introduite à la recherche à Florence et qui, tout au long de cette étude.

m'a fourni inaint renseigriement. Sans son aide généreuse et loineinplaqable mise à disposition des disquettes informatiques conceriiant le Cntnsro de 1427-1428; la consultation des originaux aurait exigé de nonlbreux séjours supplén~entaires.

Et je ne saurais oublier l'aide savante et ainicale que m'ont apportée les Professeurs Franco CARDINI, Giovaiuli CHERUBMI et Giuliano PmTO de l'université de Florence ; tandis qu'à Prato la Dottoressa Eleiia CECCHI m'initiait aux trésors de 1'Archivio Datini.

Je ne peux dire tout ce que je dois à Monsieur le Vice-Doyen Jean-Yves TILLIETTE pour la gestion de mon dossier à 1'Université de Genève et au Professeur Robei-t DELORT qui m'a sans cesse enco~iragée, m'a dirigée dans la quête et l'interprétation des non~breuses sources dont il m'a révélé souvent l'existenceo m'a aidée à les trouI1er; les transcrire. les étudier

...

et a soigneusenlent veillé à l'organisatioil et à la rédaction de cette thèse.

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Cette thèse n'aurait pu voir le jour sans l'aide matérielle et ii~emplacable que m'ont apporté d'abord la Fondation Schmidheiny,

les Facultés des Lettres des Universités de Genève et de Florence à travers leur programme d'éclia~lge.

1'Ecole Francaise de Rome par le biais des bourses attribuées aux doctorants.

Et en particulier la Fondation Boilinclii: dont le généreux soutien m'a accompagilé tout ail long de la rédaction définitive.

Je ne dirai jamais assez ma reconnaissance envers le Fonds National Suisse: qui m'a suivie quand j'ai eu la grande chance d'être adillise parmi les membres de I'Iiistitut Suisse de Rome et qui a

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" L 'ci1rr.o. clze giii iisci preso tli rltri.e. i,eggio i.el?(/e~. s~i(i,fïg/ici e pcirrc,, ' - ~ ~ C I I . I I L > coil?efrrizl7o i corscil. de 1 'ci1tr.e scl7ioi.e D.4NTE. ZX. 79-31

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Le sujet de iiotre thèse. tel qu'il est éiioiicé dans le titre. L(I doil7e.c./ici/é ei7 Toscoi7e ciiii- .SIlé-.\Té

siscles derilaiide à être - autant que peut le faire ilne introd~iction générale

-

pllis précisémeiit ceriie

et défini.

Les tlièriies traités le sont dans lin espace et à iine époque déteii~iinés.

La Toscaiie rappelle: par soi1 noin même. les Etrusques qui la peuplèreiit ou. du moins. la structurèreiit et la Tuscie des Lombards dont. au Haut Moyeii Age. le centre était Lucques.

Le conité de Lucques. d e ~ e i i u marquisat de Toscaiie. eut. parmi ses seigneurs. la faiiieusc coiiitesse Mathilde. dans le château de laquelle. à Caiiossa. le pape Grégoire VI1 requt. en 1077. la .soiii~ris.sioii du mi de üeniianie, fut~ir eiiiperellr : Heilii IV. iMais Canossa. Modène. Reggio. Mantoue. autres domaines et possessioiis de Mathilde. lie faisaient pas partie de la Toscaiie.

Le cadre territorial et chronologique de iiotre étude est doiic plutôt la Toscane des coilimunes et des seigiieuries urbaines. celle de Piseo Lucques. Pistoia. Sielme, Arezzo ... et Floreilce. sans oublier les nombreuses et riches cités de Prato. San Gimigilario. Volterra. Cortoiia. Moiitepulciano

....

La préférence pour les XIVe-XVe siècles. sans aliciiiie escl~isi\.e d'ailleurs (coiicernant la tin dii XIIIe oii dii début du XVIe sitcles). s'esplique tout naturelle~iieiit pour des raisoiis politiques eiicore plus que sociales ou écoiiomiques et encore plus que pour des raisons de sources repérables et coiisultables.

Un inoiiieiit eii passe d'être unifiée par les seigiieurs de Lucques et de Pise. Uguccioiie della Faggiola (1315) oii Castruccio Castracani (1325). la Toscaiie finit par devenir presque entièremelit florentine. siir.tout apr& la mise sous sur\.eillance de L~icqiies. et la chute des ,oraiides rivales. vai~icues et prises : de Pise (1106) à Sienne (1555). Cette prépondérance. en particulier sur le plail de la productioii. du commerce par terre (et par mer) et de I'accumiilatioii de ricliesses. awit été lon~teiiips freinée par la situation de Pise. la grande cité tyisliéilieniie. portée par les preiiiiers succès des Croisades. mais écrasée par Gênes à la Meloria (1284) et connaissa~it

un

déclin rapide. encore liaté par l'iiiesorable eiisableineilt des bouches de 1'Amo.

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Le XIVe siècle toscan est donc déjà LIII siècle florentiii. au cours duquel peuvent se préciser les

caractères de ce que 1'011 peut appeler doiiiesticité et des sol/i,ces éci.ites provenarit des inarcha~ids.

L'objet central de iiotre reclierche est la cloii7e.i.ricité. bien évide~iiiiieiit. niais ce niot n'a pas toujoiirs eu le sens actuel q ~ i i désisne le seul persoiinel clo117eslic1~1e. des eiiip1og:é.s de I I I C ( ~ S O I ~ c'est-à-dire

vivaiit daris la maison ou autour d'une famille. d'un foyer: esécutarit divers services et tâches sous l'autorité et le coiitrôle de pc1tr0ii.s. qui se chargent de leur e~itretieri et de qui ils dépe~ide~it. biais si. dans I'Italie actuelle. on désigrie ce persoiinel de service par le terme ser.\,i/ic. il ne faut pas oublier que. au Moyeii Age. la seii,itil peut concerner un enseiuble de dépendants. par eseinple des esclaves (en coiicui~ence avec le iiiot sciiin~~itii) ou encore des serfs (paysans dont la sit~iation sociale est pariicuiièremeiit déprimée par rappori au [naître ou au seigiieiir).

Par ailleurs le personnel. sou\;ent de Iiaiit rang, groupé autoiir d'lin grand sei~tieur. voire d'~in souverain. forniait une tloi~iesrici~é au sein de la inaison du puissarit (par esetiiple ceux à la tête des

srands eiuplois : bouteiller. sériéchal. cl-iainbellari. ...

\.aire

écuyers). De très liauts fonctioniiaires à Blzarice sont appelés doiilestiqi~es. coiriiiie le bien coimu Doiuestique du Drome.

Pour cibler bien précisé~iient notre sujet: et éviter toute dispersioii entre les diverses sigiiifications médiévales. noris nous bornero~is à ét~idier les servite~irs rattacliés à un foyer. à uii clief de faniille ou d'entreprise. catégorie déjà fort noinbreuse et à l'intérieur de laquelle fortes sont les différences économiques ou sociales.

Nous pouvons. par eseiiiple. distinguer. fort scliématiquemeiit. trois enseiiibles de domestiques d'après leur lieu de travail.

Il !; a ceux qui ceu\:rerit et qui résident dails la maison ( ~ U I I I I I S ) aiitour du co~ipleprrti.ut7n/ et de 1e~ii.s enfants : des iiourrices. des ber~~eresses. des duègnes, des la\:andières. des personnes aptes à faire la \.aisselle OLI

a

aider

i

la cuisine, des ciiisiniers, des cuisiiiières. des hommes à tout faire. des

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réparateurs de mur. des petits niaqoiis. des jardiniers. des filles de salle. des palefreniers, des piqueiirs ... des niannitons, des laquais' des valets ... des Iarbii7s et des boil17ic17es ....

A cela, il faudrait ajouter un personnel peut-être plus élevé : iiiêliie si leprtri.oii les considère coiiiiiie à son service et les traite souvent coninie des doniestiq~ies : des précepteurs. des

aumôniers‘

des confesseurs~ des inaîtres de musique .... Mais il est rare qu'on les assiiniie à la sei.i.itit. pas plus que l'entourage civil ou militaire du chef. en particulier ceux que l'on appelle pourtant doii~estici OLI

~foiiiicelii (c'est-à-dire iicrii7oi.re~iics). et même nombre de pages ou de.fiti7'niîii de bolme naissance .... Un autre ensenible de doii~estiqiies entoure le chef d'entreprise. d'ateliers. d'exploitations coiiiiiie. par exemple. notaires. hoinines de loi. iiiédecins. chirurgiens. banquiers. courtiers. maîtres d'icole. chefs-scribes ... q~i'aide uii peuple de dépendants plus ou moins spécialisés (dans la lecture.

l'écriture. les coiiiptes' les soins. les droits et coutunies. les langues ...) en plus. bien sUr. de ceux qui contribuent à I'eiitretien et aux besoins de la inaisonnée. De iiiêiiie. dans I'atelier. à côté des coinpagnoiis et des apprentis (ceiix-ci souvent coiisidérés comme des domestiques) on trouve des serviteurs. peu ou pas réniuiiérés qui veilleiit à la propreté' aux courses, aux transports de la iiiatière première oii de la inatière ouvrée, suifoiit chez les épiciers. tanneurs. fourreurs. pelletiers. drapiers. teinturiers. lainiers. couteliers. etc. ... sans oublier les inarcliands. les grands négociants. les gros propriétaires d'iniiiieubles ... et le iiionde des ecclésiastiq~ies. qui ont besoin d'un pecsoiinel subalterne pour les aider à acconiplir leurs iiiissions. sans forcéinent tenir également leur niénage. LIn troisième eiiseinble. cette fois éloigné de la niaison ou du foyer. se constitue dans le cadre d'une exploitation agricole : des coiiducteurs de cl-iarrue: des bouviers pour animer les longs attelages. des brassiers pour culti\'er à la bêche et à la houe des jardins ou des cliamps auxquels les bêtes n'oiit pas accès. du fait de la trop forte pente. de l'exiguïté de la parcelle ... des bergers. coiiducteurs et

gardiens de troupeaux. des récolteurs coinnie \:eiidangeurs. inoissonneurs. embotteleurs. batteurs sur I'aire ou en grange. glaiieuses. puis ensaclieurs. toniieliers. voituriers: soignetirs (de bêtes).

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temporaires lorsque le travail, les coinmandes. la saison. les exigences de la production les réclanient.

Si cette première approche permet de repérer, dans un ordre fort désordonné. la plupart des tâches exécutées par les domestiques, et donc ce que sont les doiuestiq~ies. bien des questioiis restent a peine évoquées. des réponses non ébaucliées.

Par exemple. au niveau des iiiaîtres ; certaiiis eniploient des dizaines de serl-iteurs : Gianfiancesco Strozzi en a près de cinqiiante. des bourgeois riches de dix à vingt. iiianifestement beaucoup plus que ce dont ils ont besoin. Il en résulte que. pour leur prestige ou du fait de leur état. ces maîtres ont des gens

de

iiicc'isoi7 peu utiles et donc souveiit désœu~arés (alors que les chefs d'entreprise. eus. savent employer leurs dépendants ou aides).

On concoit que. malgré la réinunératioii faible (qui joue en faveur du patron) bien des gens acceptent d'entrer coinrne .ser.i,i cllez de riclies ostentateurs : des fils de faruille décalés ou ruinés sont emplol-és ainsi. parfois par celui qui les

a

ruinés (et qui est tout lieureux d'esliiber ainsi sa

puissailce) : iilais il est aussi une certaine fierté d'appartenir à la,fiiiiigiin riclie et respectée qui les emploie.

Le inaître aime s'entourer d'une escoite: plus ou moins bien armée. (mais parfois a\.ec de vrais anciens soldats ou experts en armes) qui reliausse son prestige. voire le défend à i'occasioii contre les brigaiids ou I'aide à la chasse. Les dames ont également besoin d'être entourées lors des voyages. des grandes fstes, ou pour aller a l'église .... Bien des maris essaient de les faire aider ou surveiller par des servantes ou des serviteurs fidèles, incorruptibles ou non.

L'uii des caractères des riclies toscans est apparemment d'imiter la ~ i e noble. celle d'un

eentillioninie qui. selon Bernardin de Sienrie. doit crier. iiiolre fer.i.e. g1~cindejitiiiig2in. ii~oiri cciiciili. iiioiti d o i ~ e l l i , 1i7olii,figiiz!o/i, iiiolif oi.i~c~ii~eiiii.

Lafirii~iglin a été définie par Leon Battista Alberti coisline étant.figiiuo/i. in iiiogiie e g/i ~7ltr.i doirrestici ,ficniig/i e .vei.i.i aussi bien des proches parents que des dépendants (et étroitement

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dépendants') : ceitains accomplissant un travail humble et fatiguant. d'autres se faisant servir : reste que parini les humbles. certains ont la confiaiice

LI

maître ou des enfants : par exeiiiple. ceux qui se chargent de leur édiication manuelle ou culturelle peuvent développer une affection profonde et réciproque, qui se niarque par eseiiiple quand l'enfant devient à soli tour patron.

II sera intéressant d'insister sur cet aspect familial. au sens actuel du terme. sur l'affection voire l'intimité qui peut exister entre patrons et domestiques.

On s'attend certes à des rapports sexuels au inoins entre maître et serïante \:aire entre patronne. suitout veuve. et serviteur. avec leur ambiance de claiidestinité. de tromperie. de coc~ifiage. de jalousie et de sur\eillance niesq~iiiie par I'épo~ix ou I'époiise dupie : mais il !. a a~issi à considérer la

seri'~rj~cri(i.orin oii tout sinipienient la (ou les) concubine(s) recoiiniies à côté de l'épouse légitime. Et

aussi les bâtards fréq~isiits. que le maître a eus et qn'il conserve. pour di\erses raisons. mèiiie s'il est prêtre ....

Il faudra aussi souligner la sexualité entre doniestiques : en dehors de tout mariage. parfois dans des maisons étrangères, à la suite du maître qui vient y visiter une conquête : et nombreuses en sont les histoires chez Sercainbi. Boccace. Poggio Bracciolini etc. : ésaleinent à l'intérieur d'une faniille. ce que le patron suppoi-te difficilement par crainte de la concurrence. niais aussi des intrigues. des jalousies~ des niésententes entre ses serviteurs ; de tels rapports sont la plupart du teiiips clandestins niais il en est finalenient de légitimes. Soit les sei~iteurs sont arrivés en couple. soit ils obtiennent l'autorisatioii de se marier et de demeurer chez leur patron commun : on coniiaît I'exeiiiple de Saccerite. chez Datini. avec sa fe~ilnie Doiiienica et sa fille Naniia. II faudrait voir. entre autres. sur d'autres exeniples. les rapports de ces enfants avec ceus des patrons (amitié profonde. iniiiiitié. mépris. haine ... ?) voire avec les patrons eux-ii~êmes, dans la mesure aussi oii la servante-mère peut élever. ayec les siens: les eiifaiits

LI

maître et de la patronne.

La question des rapports eiitre patrons et serviteurs doit être l'un des points forts de notre recherche. On sait l'opinion. maintes fois exprimée dans les textes. des patrons sur les serviteurs : mais doit-on

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faire crédit à des proclaii~ations paiiielles. issues de traités doginatiq~ies \ , o i e de coniédies rédigées par et pour la classe des possédailts ? On insiste sur des défauts. pour mettre en garde contre ceux. peut-être très minoritaires. qui les ont et oii recourt à des traditioiis retnoiitarit lar~_eiiieiit à

l'Antiquité. à la tradition. au folklore.

Présenter le domesiiq~ie comiiie infidèle. lâche. poltroii, paresseux. fourbe. \.oleiir ... grossier: s'eiigraissant à lie rien faire et dérobaiit sans cesse moiiis argent que viande. vil?, Iiuile ... et la servante (ou la soubrette) coinme fausse. racoleuse. intrigante. iiialho1111ète. de moralité plus que douteuse. curieuse. indiscrète. à qui ii~il (sui-tout ni le maître ni la inaitresse) ne peut se fier. tout cela ressortit à la tradition. en partie \.enne de 1'.4ntiquité. et il est bien difficile d'en apporter des

preuves eii iionibre suffisailt.

Li1 certaiii iioiiibre de procès. rares niais ii~ontés en épiiigle. iious retracent des carrières de doiilestiques fugitifs. eiiipoi-tant des bijoux. voire des éco~iomies du patron, des servantes qui empoisoiuleilt, des serviteurs qui blesselit ou assassi11eiit le iuaître (ou d'autres serviteurs) ....

Nori seuleiiient il faut insister sur le fait que ces procès salit tout à fait exceptionilels. inais aussi qiie l'attitude des sa\-iteurs dépend de celle du patron. lequel peut battre. violeilter. affamer. a\oir des réactions spéciales en fonctioii de soi1 statut, de ses activités. de sa richesse.

Bien des ~iobles peuvent garder leur ai~ogai-ice. leur dureté en\-ers des êtres inférieurs. mais déjà les bourgeois se reiideiit compte que leur iiitérêt n'est pas d'être trop sivères et ils préfèreiit ètre aimés

plutôt que craints. tout en faisant bien atteiitioii à garder les distailces car. par dessus toiit. est redoutée l'indiscrétion des serviteurs qui. s'ils sont trop proches du patron. peuveiit apprendre des

ULieront

....

secrets qu'ils divul,

Quarit à l'opinion des serviteurs sur le~irs patrons. nous ~i'a\:oils guère de reiiseignerneilts a priori. à

part un célèbre teste de Boccace dépeignalit. d'après eus: les maîtres coinine violeilts (il est vrai que certains les battent ou ne peuvent conteiiir leur irascibilité). peu fiables. iie L-isaiit cj~i'à Ieiir

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Là se pose la très importante question de la condition inatérielle des serviteurs : coinnierit son-ils logés ? Une miniature égalemeiit célèbre d'un nianuscrit de Boccace. à la Bibliothèque Nationale de ~raiice'. 110~1s montre l'entasseinent: à deus par lit. dans uiie pièce bondée. probablement près des patrons ou des Iiôtes dont il s'agit de coinbler les inoiiidres désirs. Cependant la situation varie évidemnient suivant le nombre de servite~~rs et la taille des maisons: mais aussi d'après les rémunérations.

011 ne peut guère espérer trouver des contrats écrits fixant. cornnie pour la plupart des aiitres tra\~ailleurs. salaire. durée d'engagement. teiiips de tra~,ail: iiiodaiité de paienierit : le cas des hôpitaux. étudiés par Giuliano Pinto et Charles Marie de la Roncière est exceptionnel. La norme. pour les doiiiestiques, semble être le contrat \erbal. sans sarantie aucune : la durée en est soLiveiii courre (entre 12 et 75 niois. autant que nous pouvons le supposer d'après les calciils de Piero Guarducci et Vaieria Ottaiielli. ce qui implique Lin reiiou~,ellement qiiasi continu de la main- d'ceu\;re, niais également des patrons).

Quant à la réniu~iération. elle est esse~itieilenieiit eii nature : logenieiit. iiabilleiiieiit (et souliers !).

alimentation : et. tiiême si I'ensenible peut être niodeste. le domestique a du inoiiis uiie séc~irité diirant roui le temps oii il est employé. A cela s'ajoutent qiielques autres a\,antages' la disposition de résidus encore consoiiimables ou utilisables. des pourboires. des doiis de personnes extérieures (par exemple de l'aiiiaiit qui désire être introduit dails la maison. de l'étranger qui se fait rendre un service ...). Reste enfin un salaire. Les recherches sur ce point doivent être reprises. Pour l'instant. les quelques calculs disponibles évoq~ient \.ers 1340. urie moyenne de 6 floriiis par an. mais le payement peut en être différé pendant des années ou obéré par différents achats ou folir~iitures que le patron ii'hésite pas à décompter dans les gages. C'est ainsi que les domestiques qui passent leur vie dans une mênie faniille ont rarenient plus de 10 florins d'écononiie : cet-tains ont été ernployés gratuitement, Au total donc. pour un travail sûremelit fatiguant, le domestique reqoit surto~it (en

I

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écliaiige), une Iiuinble sécurité matérielle. talit qu'il ii'est pas renvoyé ou réduit à la riieiidicité. Kit- ce par le seul décès du patron.

Cette sécurité (précaire) est effecti\-emeiit uii avantage daiis uii iiionde rural 111eiti (avant la peste) où la \.ie est très difficile. où la spécialisatioii du travail n'esiste pas. oii l'hoiriiiie n'a aucune idée des droits que poui~ait avoir le travailleur. La catastrophe déinograpliique de la Grande Peste fait certes inonter le pris du travail iilais l'abserice te~i~poraire de bras est. peut-être. compeiisée dails les \illes par I'iininigratioii ou par uii recours plus fréqueiit à I'esclavage.

Des tlièses. des articles. des ouyrages reii~arquables attirent notre atteiitioil sur l'esclavage à Gênes. à Paleririe. à Venise' en Lombardie et tout alitant à Marseille. Moiitpellier. Perpigiian. Barcelone. Majorque. Séville. etc. aux XIVe et XVe siècles ; inais iious sommes bien peu reiiseigiiés sur Pise. Lucques et iuême Sieiirie malgré le travail de Pniriaj et de ses élèves et. i~iallie~ire~~se~iieiit. nous le soinmes encore iiioiiis sur Florciice (malgré la syiitlièse tentée par 1. Origo d'après Zaiielli ou les articles de C. Klapisch)

en

raisoii. au inoiris. de la graiide dispersion et de I'abonda~ice de la docurnentatioii.

II n'est pas prouvé. là encore. que l'escla\~e (~iialgré le niot de Petrarque repris par 1. Origo) soit The

doi7resric eiierlv. puisque: au contraire. sa vie. sui~out lorsqu'il est doriiestique. peut paraître nioins diire que celle d'uii serviteur juridiquemeilt libre. emp10)-é pratiquement aux mêmes tâches. polir un salaire iiiisérable. un traiterrieiit appare~iiment coinparable et. suitout. une grande instabilité.

L'esclal-e. lui. est assrire du vi\.re et d ~ i coii~ert polir des décei~nies. \aire poiil. la \:je et il es1 protégé de bien des a~ressions dans la niesiire oii il représente uii capital que I'on lie saurait trop diiiiiiiuer et dont oii ne salirait se dessaisir sans co~iipensation. Cette questio~i coiitribue à mettre eii doute l'idée repli. et salis cesse proclamée que acheter un esclave. qui fournira du travail gratuit. est 11112 bolille

affaire. et qu'il suffit de sis à sept ans pour que le pris d'achat en soit rembo~irsé : d'après cette intei-prétation. dont Cicéron serait déjà partisail, l'esclave 11011 seulement conti~iue à foiirnir du

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négociable et totaleiiieiit amorti. Or il faut bien noter que acheter un esclave. disons 50 florins (nous devrons en établir le prix nioyen au teime de nos recherches !). correspond à iiivestir ces 50 florins qui. dans le coiiiirierce iiornial. rapporteraieiit. d'après les calculs de Federizo IvIelis. entre 20 et 25% aniiuels.

Ce taux de 20 à 25% a été jugé trop élevé eii période d'affaires difficiles : restoiis-eii à 20% voire 12% (!!!). L'esclave à 50 florins coûte doiic (provoque uti maiiqtie à gagner) de 6 à 12 florins par an : c'est-à-dire plus que le travail d'un do~nestiqtie(!) : car il est lui aussi logé. iioui~i. habillé.

...

Ajoutoiis que nous devons calculer si le capital qu'il représente (sa valeur ~iiarchande) a diminué (du fait di1 \.ieillisseiiieiit. de la perte de ses ciiames ou de sa force de tra\ail ...). ou a~igmenté (du fait d'une ~iieilleure techilicité. d'un épa~iouissement sexuel ...) : mais. dans les cas apparemiiitiit les plus fréqueiits. le coût du travail s e r ~ i l e iious semble a priori plus lourd que celui du tramil libre. au iiioiiis cliez les doiiiestiquss. d'autant qiie le libre doit assurer des prestatioiis correctes soiis peine d'être ren\.o)-é sur le cliaiiip.

Pour un maître. a\-oir des esclaves nous semble plutôt Liiie cliarge écoiioiiiique et fiiiaricière.

acceptée pour le prestige ou la tradition. ou alors parce que les calculs de rentabilité ont été mal faits (déjà !).

L'esclave fait paitie de la,firililin. beaucoup plus que le s e ~ i t e ~ i r moxeii qui lie Fait qli.5' passer entre deils riilplois. et plus que le libre lorsque. exceptioiiiielleirient. il est né et élej~é clans cette faiiiille. S'il a été acheté jeune, il a pu apprendre uii métier. une l a n g ~ e . participer a uiie religion. Sire é d u q d . aiiiélioré : le maître a pu alors disposer de cette force de travail de lui dépeiidaiite pour le louer à uii autre libre, qui versera alors une redevance (parfois: tiiais au plus. &ale aux 10 à 12% de rexenus. perdus dans l'irivestisseii~eiit)

Certains esclaves arrix~ent à se racheter (pre~ive qo'ils to~icheiit des revenus). et pas uriiqueiiient quaiid la vieillesse a fait diiniiiuer leur valeur vénale. La pl~ipart fiiiissent par être libérés par le patron sur son lit de iiiort ou par le nouveau patron eii égard aux serlices rendus ou à I'affsctio~i née

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durant uiie longue cohabitation : ils recoiveilt alors un petit pécule et1 plus des économies qu'ils ont pli réaliser et qui semblent bien supérieiires à celles des libres (!).

Ceitains s'eiifuieilt. soiit maltraités. pensent à se suicider ! et subisserit des iilaîtres qu'ils il'oiit évidemiiient pas choisis .... D'autres jouissent de la confiaiice du maître: par leur habilité. leur force.

leur dévouemeiit. également par leur concubinage et leur fécoiidité : ils parvieiulent inênie à i-égeiiter les autres serviteurs (escla\;es coriime libres). La plupaii a ~ ~ i \ . e n t à partager une \.ie de ti-al-ail et d'a~istérité mais égalenieiit détendue et presque heureuse au sein d'uiie famille qui les a adoptés. dont ils font partie intégrante durant des déceilnies.

Il y a là des études lieu\-es à i-ilensr au iliveau des rapports huiiiains avec le clief. eiitre travaille~irs. entre esclaves, dans la vie iiiatérielle: affective: professiorii~elle. avec si possible I'iiiterprétation de leurs sentirnelits intimes. espriinés ou supposés ....

Eiicore plirs que la prorenance des doinestiqiies. géiiéralement issus des campagiles voisiiies. nous paraît fondailientale l'origine des esclaves ; les régioiis d'où ils vieniierit (et coinment ils ont pli atteindre Florerice) : leurs caractères etliiliques, les laiigues q~i'ils parlent (et I'appreiitissase du toscan). l'àze à I'asservisseineiit. les causes et les motifs de leur ser~.itude. les lieris de faiiiille cl~i'ils ont pli coiîserver a \ e c frères et sa'Lirs asservis eii mènie teiiips qu'eus et \eiidus au inême niaitre ou à des maîtres proches résidaiit dails la rilêine ville. le~ir religion. leur accès à la liberté ... leurs caractéristiques individuelles (âge. sexe. apparence. bea~ité. pris de \-ente. sailté [variole], défauts sigrialés. physiques ou caractériels' etc.). autant de questions qui perinetterit d'enricliir. voire de reriou\.eler ou de poser la problématique de l'escla\~age~ et particulièreinent e11 Toscane. pour

laquelle iious ii'avoiis jusquoi préseiit que des vues paitielles.

La \ariété d ~ i troupeau d'escla\.es est coiisidérable et elle cliange dalis le temps. Par ailleiirs le

nornbre des esclales par iappoi-t à la pop~ilation varie siii\aiit les illes

Ei~fiii la répartitinil par sexes est égaleilieiit très fluctuailte : à Palerilie. à Barcelone. oire à Gênes. la proportions des mâles peut être corisidérable. A Florence et eii Toscaiie. pour autant que l'on

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saclie et aux époques sur lesquelles iious pouvoiis être reiiseigilés. il semble que les ferniiles soiit en écrasante majorité. probablemeiit employées aux seules tâches iiiénagères. alors qu'ailleurs bien des esclaves (mâles) soiit utilisés pour les travaiix d'artisaiiat oii les grosses exploitatioils rurales .... Quoi qu'il eii soit. au XIIIe siècle. il y avait encore peu d'esclaves iiiêiiie si un ouvrage jadis célèbre de Zamboiii parlait des Erreli17i. Dcirile e gli Sciiiai,; : on en repère ailleurs jenant surto~it de

Sardaigiie. de Corse et d'Espagne. qui jette sur le iiiarché des Srrrinsii7s. des h?a~ires de Majorque. Miilorque, Valeilce, Murcie, au rytlune de la Reconquista. Mais sur la Ti11 du siècle apparaisseiit les

esclaves de la Mer Noire, de l'Est et du Nord Est : des régio~is politiques vieiiiierit Circassiens. Abkliazes. Zygues. Caucasiens. Turcs: Tartares voire Moiigols et iiiêine Chiriois et é=alsiiieiit des Russes. des Grecs, des Ariliéiiieiis auxquels s'ajouteiit Hongrois ou Bulgares ....

Ces e s c l a ~ e s or.ieilrrric.~ devieilrieili tout à fait niajoritaires à la fiii du XIVe et au début du XVe siècle : saiis que soient totalei~ient abseiiis les Snri.ctsii~.s (d'.Afrique du Nord) ou les .\>ii,s : ces deriiiers iie commencent à gagner en propoi-tion que sur le iiiilieu du XVe. en relatioii avec le repli des inaqriignons ori marchands véiiitiens et siiifo~it génois \;ers l'Ouest et le Sud Ouest (les

Guariches des Canaries ou les poprilatioiis s~ibsaharieiines) et

.

par Tripoli voire Tuiiis ou par Alexandrie (ou les escla\les de l'Est ou du Nord sont iiicoi-porés daiis I'ar~iiée). les Italiens peuveiit eiicore accéder aux esclaves amenés par les caravaiies depuis I'Afriq~ie Noire ....

Cela dit. la durée de vie iiioyeniie d'uii escla\,e arri1.é adolesceiit eii Occident. et entreteiiu correcteiiieiit. est largemerit de

10

à 50 ans : les ventes et reventes étant loin d'être rares. les propoi-tioiis de tel ou tel sexe. de tel ou tel peuple peuveiit être parfois artificielleiiient gonflées par la mise de i , i e i i . ~ sur le inarclié. Ajoutoiis eiifiii les fluctuations politiques en Mer Noire. a

Coiistantinople. eii Méditerranée. dails le nionde Tartare. Les guerres: les famines. I'insécurité pro\,oqireilt l'affllix d'esclaves (a bas prix). parfois correspondant au iiioii~dre appel de la demande (en foiiction de la crise de I'Occidenti ou au contraire à une plus foi-te demande (du fait de la crise démographiq~ie et du niarique de bras) ....

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Ides teres hioi1irii7es ii'étant pas uiie marchandise exactement coiilparable avec les autres. chaque

vente au détail comporte généralement une descriptioii so~iiinaire ou précise. qui periiiet sinon de justifier le pris. du moiiis d'identifier la personne au moye11 de sigiles disri17ct1fi (que les cai-tes d'identité des paj.s de la CEE. contrairenieiit à la Suisse. oiit loiigteinps signalés jusqu'à la fiil du XXe siècle).

II sera intéressant de voir les iiicideiices éveiituelles de la couleur de la peau (les blancs soiit-ils vrainieiit plus cliers que les olivâtres ou les noirs. dont la force de travail serait alors so~is évaluée '?) : eii plus coiuiiient peut-oii j u ~ e r les b l a ~ ~ c s ilil peu b1.it17s. ou les olii~iitr~es cltrii..~ ? Le sexe féniinin est-il plus réclamé ? h4ais les 70 à 90% de feriinies ne coiitribuent-elles pas à filire baisser leur prix moyen ? Et s'il y a rareté de inâles. coiiiiue~it expliq~ier qu'ils sont iiioiiis chers ? L'âge. généralementjeiiiie oti irèsjeiine. si-nale les eiiiàiits \endus par leurs parents en période de famine. o ~ i enlevés, ou asservis au coiirs de guerres.

Les prénoins peuvent confirmer l'origiiie de l'esclave. puis soli baptême

...

inais des oi-tliodoses peuveiii être sinon rebaptisés. du ~iioiiis polirrus d'uri rior~i plus occideiital tandis qiie les niusuliiiaiis sardeiit sou\.ent leur noiii et leur foi !

Les particularités pliysiques sont iiiiiombrables. iiiais aussi figurelit également des signes ou des niarques (de propriété ?) des ~jisages ou des mains. souvent ponctuées de icii.iole.

Enfin le prix doiiiie des indications exceptioiinelles et sur l'état de l'esclave et sur la deiiiande du jour et sur les prix de iiiarché

...

et aussi sur la valeur relati\ e par rapport aux autres biens de

consomii~aticin. On sait qu'à Gênes.

un

esclave vaut plutôt plus qu'u~ie iiiaison urbaine ou 12 ans de grains pour un consommateur .... N'oublioiis pas que cet i~ii~estissement payé en tralrail n'est pas

forcément rentable. même si on fait accomplir par les esclaves les travaux les plus durs. les plus huiniliaiits. même si oii peut les battre pour accroître leur rendement. et inêiiie si le plaisir d'un viol ou d'une liais011 sexuelle lie peut être évalué eii florins d'or.

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L'une des questions les plus iiitéressaiites et des plus nial coiinues est la iiiaiiière dorit les Toscans se procuraie~it ces marcharidises humaines. 011 pouvait passer cotiimaiide d'un ou plusieurs esclaïes sur les grands marcliés. surtout Gênes ou Vetiise: voire Palerine (le pris est parfois coiiipté en lires. en ducats ou eii taris et iioii en florins) : oii pouvait envoyer un associé ou Lin iiiteriiiédiaire agréé ou iiii ariii faire le c l i o i en fonction des qualités réclaniées : on pouvait aussi traiter de gré à ré entre patrons, I'uii vendant. l'autre acquéraiit un de leurs propres escla\jes_ sans être le inoins du inonde spécialistes de ce trafic. E~ifiti il 5 avait des esclaves gatiiits. ceux qu'eiifantaieiit les femmes esclaves. qu'ils f~isserit bâtards du patroiî. ou d'uii esclave. ou iioii recoiiiius par uii étranger libre. Les esclaves en Toscaiie sont fort peu coiiiius. dans la mesure où la littérature n'eri parle

pratiqueiiieiit pas. où les arcIli\-es ri'ont pas été sy-stéiiiatiq~ienie~it dépo~iillés et présentent. de plus. nombre de docuiiieiits dans une dispersioii qui interdit de les trouver et de les exploiter de maiiière exhaustive.

Les sources. que IIOLIS appeloiis écrits de i~ir~i.ciîc~~îti.r. sont les foildements inêmes de notre thèse : eiicore faut-il préciser ce que rioiis entendons par là.

Le professeur Christiaii Bec a publié une soiiiiiie remarquable. doiit nous iious sommes

abondamment seri.is. sur les n7cti.chnrîtis écrii~nir?s : écri1,ain a!-aiit ici le seiis act~iel : r.édc~c/ri~i ti'oilil.oges coil~l~osé.r. poi.rei1r.r d'inrerîtiorîs; i3isaiît des hitrs osse- clcrii~erlieilt ~f<f;iîix 011

d(fiilisstrb1es. Leur productioii ressortit à la catégorie que le professeur R. Delort, après les érudits allemands. a qualifié de Getltrilke~îteste (textespeiîsées). c'est-à-dire historiques. juridiques. théologieiis. lyriques. roiiiaiiesques. dramatiques. politiques. didactiques. scietitifiques.

....

Leur caractéristique essentielle et formelle est que ces marcliands écriveiit de plus en plus en toscari. délaissalit peu à peu le latiii fondameiital. Par ailleurs ils ne se bornent pas à exprimer leur(s) idée(s) : au détour d'une plirase. au long d'un paraeraphe. à I'é~ocation d'un détail piquant. au ser\.ice d'une pensée nourrie d'eseniples, apparaît ou traiisparait uii aspect de la vie quotidienne. une obsei~atioii de la vie matérielle de ceux qu'ils citent ou évoqueiit. donc. parfois. de la

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domesticité eii\riroirnante. el1 particulier daris les iiouveiles. les pièces de théâtre. mémoires. souueilirs. correspondanceo

....

Devoiis-nous nous borner ici aux seuls )i2r/rcl?mmds. coinmer~ants. négociaiits. à ceux qiii.fonr pi.ofessioil d'nchete~. oit de i,eildie d'après les définitioiis actuelles ? Ou mêine à ces marchaiids- banquiers dont Arii~aiido Sapori. Yves Renouard, Federiso Melis ou Jacques le Goff ... ont rappelé I'immerisité des l~réoccupations. I'ampleur de vue. les coiliiaissaiices. la culture ?

Nous pensons tout autant à tous ces écri\ai~is laïcs (iiiais parfois ecclésiastiques) qui ont euvré dans des fan~illes de marcha~ids. dans cette élite culturelle 11011 seulemeilt de la Toscane. niais égaleiiieilt

de l'Italie et de l'Occident à la fin du Moyen Age. Une élite culturelle qui tieiit ses précieuses Ricoi,drfilre. Nous lie pouvons étudier Sacchetti et laisser Boccace ou Leon Battista .Alberti. EII fait IIOLIS cliercheroiis les dorilestiques et les esclaves aussi bieii chez Sercambi que cllez

Boccace. dans les traités éducatifs (Francesca da Barberino). les livres de souvenirs (Paolo da Certaldo). de famille. la correspoiitlance (L.B. Alberti. Io Zibaldoiie [Giovaiini Ruccellai]. Lapo Mazzei). les chroriiqiies (Dino Compagni. Luc3 Laiid~icci) et chez Poggio Bracciolini. Alessaiidrn Macinghi Strozzi, Barioloi-iieo Riccomai~i, Gentile de' Sassetti. Filippo Ca\-alcariti. les -1lotti c fitcezie delpioi~ur7o.4i~lotto. .... Nous n'oublieroiis pas les prédicateurs coinnie Bernardin de Sieniie.

Jacopo Passa~raiiti et nous débo~~cheroils sur le théâtre du XVIe siècle avec Macliiavel. ses prédécesseurs ou ses émules.

Nous ne iious boriieroiis pas à la seule littérature i~iipriiliée. UII certain nombre de 111aiiuscrits inédits a pli être repéré. no11 seuleinent à Florence iuêiiie à la Biblioteca Xazionale. à la Laureiiziana. la Riccardiaria et la MaruceIliana. mais égalenieilt à Rome (de la Vaticane aux Lincei) et nous avons essayé d'en repérer dans les richissimes fonds peu explorés des graiides villes de Toscane (dans les bibliothèques ou dépôts d'arcllives voire iuusées ...).

En fait l'apport le plus original que peut faire. au niveau des sources. notre tliese est le recours

a

uii autre type d'éciits de i1irrr.cl7crr7n's. ceux qui ressoi-tisseilt à La catégorie que le professeur Robert

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Delort a caractérisée. toujours avec les érudits allemands. conime Hro~dlzci7gsreïie. concernaiit des actes réels. positifs. dus non au manienient de la langue au service d e la pensée. niais plutôt à la précision du chiffre. à la priiiiauté de l'action. C'est I'uii des aspects évidents et frappants de l'activité du inarcliand. les livres de compte, les docuineiits chiffrés. que ce soient les registres d'impôts (dont les Cntnsii. celui. fanieux. de 1427-1428 ou celui de 1457. presque complet). les

douanes. les contrats de salaire. les dettes. les ametides. les procès. les minutes de notaire portant sur des achats-ventes. ou sinipleinerit sur tel ou tel aspect de la vie du iiiarchand nous periiietteiit

d'atteindre des données précises concernant domestiqiies et esclaves : coîit de I'alimeiitatioii. du logement. des 1-êtements. prix de la vieo prix d'uii esclave et prix d'une bête de sorniue. salaires. régime fiscal. 1.01. crime. sexualité. fugue. dot. pourboires. ... tous les aspects. surtout matériels. q ~ i i

portent et expliquent partiellsiiie~it la production liitéi,nire et en iiiê~iie temps confirment sa vale~ir. Les Hc1t7tlllrt7g.~/e.~te se trouvent dans les dépôts d'arcliives ou. exceptioniielleiueiit. parmi les

man~iscrits des bibliothèques (et l'inverse est \-rai). NOLIS pou\-ons. à Florence même. disposer des

Cntosti. d'un extraordinaire Regisrio tiegli Schiirvi de la fin du XIVe siècle. et de multiples autres

docu~iients s i ~ n a l é s par Allen Grieco et nos maîtres de la ~iiédiévistique toscane Giovanni Clier~ibini. Franco Cardini. Cliiara Frugoni. Giuliano Pinto. Cliristiaiie Klapiscli. Cliarles de la Roncière. etc.

A noter que. si la législation du XIVe, les notaires. le Registro degli Sc11ini.i

...

sont encore en latin. les livres de compte et a fortiori les Cri/cc.i.ri conservés sont en toscan et les ricliissinies docuiiients. à partir desquels ont été composés les C'riiilpioi~i finaux: sont les déclarations niaiiuscrites et originales des contribuables : beaucoup d'entre eus. et en particulier les marchands, font des conimeiitaires sur leurs esclaves (dont ils espèrent diminuer le pris ou renseigner les autorités sur leur activité) encore plus que sur leurs domestiques (dont ils siznalent. avec leur salaire et parfois leurs occupation. ceux qui \,iveiit dans leur propre demeure). D'ou l'intérêt extrême de comparer les Ccrili~~ioni avec les

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Nos sondages à Lucques. Pise et surtout Sienne: oii la question a été bien étudiée par les archivistes élèves de Giulio Pruiiaj. iioiis donnent de sérieus espoirs. Il en est de même de I'imniense fonds Datini de Prato. dont les registres mentioiinent les rcsre 11111c111e cominercées et où les livres de raison. journaux: Ricoi~n'rrrne, correspo~idaiice, signalent et periiietteiit d'étudier I'inipact des ser1:iteurs et esclaves dans la vie privée du

marchand^

à la suite des chapitres d'Iris Origo. qui s'en sont forteiiient inspires.

II existe enfin un enseiiible de sources: pas to~Qours en rapport avec les ~iiarchaiids. mais nous permettant d'approcher la manière dont les XIVe et XVe siècles représentaient ou se représentaient les doniestiq~ies ou les esclaves. Certes les eriluiniiiures. peiiitures. sculptures. ... I'ico~iographie en particulier. sont fondairieiitaleii~eiit à base religieuse mais. d'une part ce sont géniraleinent de riches ~iiarcliaiids. indi\iduelle~iient ou ait sein de coiifréries. qui paient les artistes. suggèrent des thèiues. voire se font représenter dans une foule où figurent aussi des serviteurs : d'autre part. autour du Christ. de la Vierge. des Saints groiiille tout un peuple de domestiques. de servantes. voire d'esclaves. parfois carupés de fafon plus réaliste que traditio~uielle.

II est souvent difficile de repérer les seuls domestiques et. encore plus. d'identifier des esclaves. La professoressa Frugoiii ou le ~~roièsseur Delort iil'oiit cependant signalé la prédelle du pol!ptyq~ie Quaratesi. de Gentile da Fabriano. à ~ o i n e ' ; la Nativité de St. Jean Baptiste. dans l'église Saint Sinieon. à Sienne : Agiiulf dans son dortoir (manuscrit ital 63 f. 9 4 ~ ) du Boccace de la Bibliothèque Xationale de Paris. I'histoire de Adeodato. esclave. libéré par Saint Nicolas (teinpera sur bois de Bernaido Daddi) à Sienne. les esclaves de Micliel Ange dans ses deus compositions à Florence et à Paris. les évocations d'escla\)es noirs. voire de Tartares, repérables à la couleur de la peau ou aus yeux bridés. le ~iiiracle de l'esclave di1 Tintoret. les fresques de la cathédrale d'Atri. sans oublier les admirables enluniiriures de la capture. de la \,ie' de la libération de Magius. dues à l'école de

Véronèse. les tableaux de I'Oitolano ....

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SAIh'T NICOLAS LIBERE LE PETIT ESCLA VE

BERNARD0 DADDI. Saint Nicolas libère le petit esclave Adeodato de son maître païen et le rend à ses parents

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Il y a là à faire une recherche qui. sans être esliaustive: peut iious fouriiir de précieux détails sur les apparences. les attitudes. les vêtements. les foiictioiis de doniestiques. détails sotivent traditioiitiels certes. iiiais reposant a~issi sur un certain nombre de réalités plus ou inoiiis entre\'ues et

représentées.

Les iiitetitions que je iiia~iifestais daiis les preinières pages de mon méinoire de prédoctorat oiit été iiioins iiiodifiées que précisées au cours de iiies longues reclierches postérieures. poiiitillistes et dispersées dans les archives. bibliothèques et musées toscaiis comme dails la bibliographie récente. Mo11 sujet a été eiicore inieux centré entre la fin tliéorique

LI

servage (autour de 1734) et des décisions de Floreiice. ausquelles. d'après Zainboiii. aurait participé Dante. et la fin pratique de l'escla\:age domestique. le début du XVIe siècle, à I'époq~ie ou h?acliia\~el néglige la traite et lie coniiaît guère que l ' e s c l a v a ~ e par la violence.

Cela dit le scrvase doniestique existait aux XIe et XIIe siècles et la traite des esclaves coiitiliuait au XVIe siècle. et pas seuleinent vers le Nouveau Monde.

Des ventes de Sarrasiiis ou d'esclc!fi lion clii.étieiis ou de serfs autoclitones avaient lie~i de Jérusaletn à Gêiies. Pise. Iducques ... daiis le courant du XIIe siècle. coiiiiiie ces Boiiaiilia ou Furati que nous signalent des testes pisaiis de 11 12 ou 1 114 : et le sac de Bône. par la llotte iii2dicéeiiiie en 1608 mettait sur les iiiarcliés des f e i n n ~ e s ~ des eiifaiits- des non-conibattants: comine. au terine de notre étude. cette schiciicr coloris,fitschi de cii>itcite Boizne loci ri/i.col.ici7r ei i.egioi7is .\fni/ritcriiioe 1170s

Se/.ei7issiiiii Piii7cil1i.s i7o.sfi.i ni/spicis,fiir.ste clebellntoe. âsée d e 15 ails. noiiiniée Leazi de Giaballe.

~ e t i d u e 100 écus d'or à Giulio de Bartolomeo Neretti ....

Mais la quasi totalité d e notre étude passe rapidemeiit sur les services doniestiques. esclavage et servage en Occident avant le XIlIe siècle et porte sur les documents des XIVe-XVe et début du XVIe siècle déjà publiés ou. suitout. que iious avons pii retrouver. Parfois iious avons été anieiiés à citer ou étudier, à titre d e corriparaison: des doinestiques, esclaves ou libres. eii delioi-s de la

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Quelques excursions donc' dans le temps. ail XVIe siècle' où abondent textes et tableaux ou représentations graphiques: dans l'espace et pas seulement là où sont pro~iiiits les esc1oi.e.~. niais aussi où s'exerce l'activité des Toscans. de Lisbo~i~ie et Valence à Palerme. Chypre ou

Constantiiiople. vers la Mer Noire. I'Egypte. l'Afrique: des Monts de Barca. de la Cyrénaïque au Sud du Sahara et iiiêiiie le long des côtes atlantiques ....

Egalenient des précisions et. surtout. u11 flottement majeur : comme la plupart de mes maîtres je suis fondamentalement italoplione et le mot seri70 sei.i?n évoque. malgré que j 'en aie. le serviteur ou la

servante sauf si. comiue souvent. sont associés les termes .sei.i.o ((1) er scl7iiii.o (CI). En fait il faut non seulenient connaître intiiiienient iatiii et toscaii de la fin du Moyen Age, niais encore être

francophoiie: germanophone, aiigloplione. etc. pour rester sans cesse en éveil et distinguer les cas

relativeineiit fréquents où sei.1.o O seii,c~ (et bien sûr nt7cillci. ailcelle. parfois i i i ê ~ i i ~ f i ~ ~ i ~ i t l ~ ~ . s . , f i ~ i i i i ~ ~ l ~ ~ ) désignent. en particulisr chez les notaires et inarcliaiids-6crivains et Iiuinaiiistes nourris de latin. le

sei.i.iis antique. c'est-à-dire I'esclaï~e. N'insistons pas sur les célèbres \ers de Dante. oii (alii !) la

ser.iln Ifalin est bien l'ancienne tfoi7i7c1 de provinces et donc une n'oii~ii7o. devenue se1.i.u : mais

Francesca

da Barberino. dans le Reggiii~eiito de ' costitiiii tii t i o i ~ i ~ n . iioiis dit en toutes lettres que la .schini.ri se dit aussi sei.i.o ; et les patientes reclierclies du professe~ir Delort nous ont coiii-ainciis que les notaires. niarchaiids. employaient soui7ent un innt pour l'autre. et évideinment. dans le latin des pays slaves. où le niot scl7icri.it.s est généraleirient iiicoiiii~i.

Aussi délicate est la distinction. à la fi11 du XVe siècle florentin. entre servantes libres. servantes esclaves et esc1~1i.e~ 1ibie.r ( !!!). Ce statut. révélé par des textes génois ou \-énitieii du XIVe siècle et connu (tardivement) par les Proi.isioi7s toscoiies de 1467. qui attirent I'atteiition sur une catégorie

d'esclaves nombreuseso par exemple dans le Crrtasto de 1457. dites Rclgllgie ou Rccicgee : en provenance de Dalniatie et. géiiéralenieiit. par Raguse. coninle les rnliii7e de Venise ou de Gênes.

elles sont nées catholiques (et donc ne peuvent être asservies). illais devant payer à leur transporteur les frais de passage et d'achemiiienient jusqu'à Sienne. Florence. ... elles sont louées comme

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servantes à des propriétaires qui les nchèteiir (donc avancent la soinme due. théoriquement gagée sur le travail à fo~irnir) et les considèrent cornnie des esclaves. fouriiies par la traite. à des prix coinparables.

C'est donc progressi\,ement que sei,vo. ser1.a désignent le seniteur libre. dit pl~itôt,firr7/e.fir1resc~1 ...

et encore suivant la période. on hésite. peu dans les Lib1.i tlelIc~,fitii~igliii de Leoii Battista Alberti. inais plus dans le Songe de Polyphile ou dans des coinédies de Machiavel: cornitle I'Andrieniie venue de Ménandre via Térence: où des servi sont ~i~anifestemeiit esclaves et mis aux fers. inêine si

apparaissent des troupes de .c.cl7irri-i : et nous verrons les aventures d'une rctilgea dans La iiioglie de G.B. Cecchi.

De tout cela (wancées dails le XVIe siècle. regards jetés au-delà de la Toscane. étude cl'escla\:ss juridiqueineiit libres et ser\;iteurs doinestiques) résulte une attention particulière à cette catégorie intermédiaire de ser\ite~irs, entre esclavage et liberté. ce qui enfle d'autant la preiiiière partie de notre thèse et aborde, fût-ce en l'effleurant: le problème fondaiiieiital de toute société iiumaine (et

même animale) : celui des dépeiidaiices. des liens d'homme à honîrile et des liiérarcliisatiori dans les réseaux. tissés en l'occurrence. dans le inonde occidental. sur la fin du Moyen .4ge toscan.

Il est assez aisé dans uii pays de droit écrit. de cerner au moins les aspects juridiques de la question. inais qu'en est-il de leur application dans le quotidien. dans le réel écoiioniique et social ? Nous avoiis trou\-& à Sebenico (Sibenil<). mais D. Herlih! en a cité d'éq~iivaleiits à Florence (et il en existe probableinent partout). des actes conceinant des fils émancipés par le père ou même la mère \eu\-e :

le forinulaire de leur libération est étoiuiaiuilient proclie de celui des m a n ~ i m i s s i o ~ ~ s d'esclaves. des i71ni7c@ict eux aussi éri1cr17cipés. Nous ne de\-rions pourtant pas iious étoimer de la persistance à peine

atténuée du droit roiiiaiii et du pouvoir dupntei;firlizi~irrs sur tout l'ensemble doniestiq~ie et fan~ilial (dont font partie seniteurs et esclaves) : le père. le patron' le maître: le seigneur: le chef. ... ont de fait des dépeiidants. mais i l est souvent difficile de préciser ce qui caractérise cette dépendance dans le réel.

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Cliaque années paraissent de nonibreux aiticles ou li\.res fondés sur des faits et des dociiments incontestables, et maints congrès siir ce thème majeur réunissent d'excellents spécialistes. saris qu'aucuiie conclusioii feiine ne puisse s'en dégager. pour la bonne raison que tout les cas traités sont originaux. uiiiques. impossibles à comparer. à éqilipcr~ei. (sauf dans de petits eiisenibles tei~itoriaux) et à classer dans des catégories aux iiiarges précises.

Le graiid danger est de tenter, incoiisciemmei~t ou iioii. de projeter sur des sociétés et des indijidus qui iioiis précèdent d e plusieurs siècles. des notions actiielles ou des préjuzés politiquenient corrects. ra\-ivés par la co~iscience pliis claire des iiiégalités contemporaines et de la liste noire des esclavages récents ou même de la colonisation.

Nous pouvoiis au ilo oins compreiîdre. coinnie nous I'ont signalé. décrit et expliqué. nos niaîtres et les nieilleurs des ii~édiévistes. qui 11') avait pas de 1ilii.e.v. dans le plein sens du terme. niais qus

(d'ailleurs coriitiie a~i.jourd'hiii !) on w a i t accès à plus oii inoiiis d e libeité à plusieurs niveaux. Aujourd'hui certains croient s'en rendre compte et ilornbre~iu sont ceux qui tentent de vous l'expliquer. h4ais dalis les sociétés iiiédiévales. quels étaient ceus capables de le faire. lioriiiis les ,jiiristes. pas toi~.jours au coiirant de toutes les réalités. et. de plus. igiiores de I'iiiiineiise inajorité de

Ie~irs coiiteinporains ?

Pou~ons-nous valablenient étudier esclavage. servitude et domesticité à la fin du Mo!;en Age en Toscane ? C'est un tr~iisrne de dire que jamais nous ne pourrons savoir (et décrirej ce qu'un esclave. un serf. un serviteur. un dépendant donlestique, pouvait globaleiuent percevoir de sa situation et l'exprimer. .4u mieux nous pouvoiis ;a et là. au détour d'uii teste, d'un iéinoigiiage. d'un geste. retracer et croire coriipreiidre la mentalité de tel ou tel i~idi\,idu. mais nous serons toujoiirs

incapables de la replacer dans un conteste: mêiiie iiidividuel. dont nous ignorons tout ... sauf ce que nous considérons, nous. comine ob,jectif.

4iissi nous ne nous ill~isioniieroiis pas et n'envisageons pas de tirer a priori ou a posteriori des conclusio~is sur la situatiori des personnages les plus dép~iii7és de la société toscane. même si

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l'expression peut parfois iious échapper. Cliaque dépendant a sa situatioii persoriilelle. por-tée par sa seule personiialité et l'ei~vironiieineiit dans lequel il est plorigé. Nous ne pouvons pas repérer ceux qui soiit heureux. révoltés. résigiiés, car ilous atteignons au inieux des attitudes, no11 des sentimelits profonds. à supposer qu'ils soient comparables aux nôtres. Des escla\;es nourris. logés. en accord avec le maître. la patronne. les enfants. les aiitres doinestiques. soiit-ils. selon nos critères. plus Iieiireux ou inoiiis iiialheureux que des serviteurs ou ser\,arites. juridiqueiiierit libres. toujours susceptibles d'être ren\;oyés. de ne pas être payés. de ile pouvoir assurer leur propre iiourriture. leur propre logement. une q~ielcoiiqiie \,ic de famille ... ? Que peiiser des solidarités. plus ou moins actives. qui eiltourerit les iiidividus. quelles que soient leurs places dails une /?iéi.m.c/tie de fait ? Quaiit à la sexualité et à la t?,inr~rlie .rerltelle des maîtres. que stigmatisent to~ijours nos valeurs traditioiinelles. que pou\>aieiit en peiiser les esclaves tartares. alaiiles. \.aire bogomiles ou tcherkesses. abltazes. mingrélieililes. ... liées dans des sociétés que lie régissaieiit ni la morale

clii.étieiirie (juive ou coraiiique). iii le tabou de la virgiiiité et ou l'iiiiioil p1i)sique entre filles et garqons. entre père et fille. entre inâles et feil~elles. pouvait senibler 1111 fait baiial et

(probablemeiit ?) agréable. UII maître ou le fils ou I'aiiii ou le \.oisin d'uii [naître pouvaient être siibis sails répulsion. voir accueillis ou désirés. inême par une esclave devenue chrétienne. Sails compter la place que peut prendre dails la maisoii la concubine ou la mère des enfants du maître ou la s e n aille-patronlie.

Toutes ces questioils soiit bien sîir (et parmi beaucoup d'autres. moiils foildai-iieiitales) abordées au cours de iios développemeiits. iiiais rarement de manière systématique,

Nous eiivisageoiis. plutôt de décrire. de retracer. des eiiseinbles de situation. d'état. de la domesticité tels que rious les transmetteiit des documeiits de toute proveilailce. traitant de faits que nous

préteridons objecr$ (même s'ils sont vus par la subjecti\,ité de l'observateur).

Uii iiiot encore. concernant la seille rédaction du texte. mais voulant éviter de laisser croire à une confusioil du discours. Le iilême documeiit peut être repris dails difféérerits paragraphes. saris q~i'il !,

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ait répétition inconsciente. mais au contraire esploitatio~i coiisciente. aux différents iliveaux qu'il permet d'aborder.

La seule condamnatioii (payer 300 lires chacui~ dont moitié à la coriiniune) de deux esclaves. doiit I ' L I I ~ est vûgaboiid. l'autre liabitant de Florence. pour le délit d'être eiitrés daris une maisoii en vue d'enlever et de cacher trois jours une esclave: dont le propriétaire libre. dédoiuinagé, accepte de pardoiiiier sous peine d'une ameilde de 100 floriiis, évoque des faits à peine croyables niais très riclies d'eiiseig~ieiiients : la liberté de déplace~iieiit (ou d'iiistallation). d'esclaves sans maître (en quoi sont-ils alors esclaves ?). capables de payer chacun une très forte amende (doiic disposalit de revenus- voire d'une certaine fortune), effrontés au point de violer LIII espace privé (ce qui est pré\-u et sévèrement saiictioniié par la loi) pour des raisons probablenient iieshoizi7&re.r. a l e c iiiie esclave

probableiiient consentante. à la sexualité épanouie loiii de son niaître et. iil.ri but i1or lecisr. obteiiant du propriétaire de l'esclave un engageiiieiit notarié. de iie pas revenir sur le fait (largement

dédomiilagé et aiiinistié) sous peine d'uiie éiiorine amende ! ! ! Noiiibreus sont les documents de ce t>pe. qu'il est parfois riécessaire de citer in extenso (à uii endroit oii ils paraissent essentiels). quitte a )- revenir à cliaque fois qu'el1 est abordé un détail particulièrenierit évocateiir.

Fiiiale~iient j'ai désiré étudier l'eiitourage des chefs de faniille. d'entreprise ou d'esploitatioii. le personiiel qui les aide ou les sert en particulier dalis les tâches domestiques consacrées à leur maison

ou à leur persoiiiie. à leur famille. à leurs activités propres : la distinction se fait entre libres et esclaves certes. entre Iiomiiies et femmes. inais aussi entre einployés daiis l'agriculture (brassiers. serfs ... s'il y eii a eilcore). commis et coursiers des iuarchaiids oii des artisans. et persoiinel proprement domestiq~ie. servaiites et servite~irs de la niaisoii ....

Nous prévoyons d'abord d'aiiiples descriptioiis de situations. d'états de la domesticité telle que iious la décrivent les docuinents de toute provenaiice. que nous avons pu dépouiller. Peut-Etre avoiis-nous dégagé quelques-unes des idées qui peuvent jaillir des accuiiiulatioiis ou des coiifrontations. et de la manière dont nous avoiis pu coiiduire la rédactioii de cette thèse.

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La masse des docuriieiits. leur dispersion. les rétlesions partant dans tous les sens. iriên-ie si j'ai essayé de les encadrer dans un plan simplificateur: les renseignements a en tirer. pernlettent aussi de dire tout le plaisir que j'ai eu à mener cette Ioilg~ie q~iête. et même si elle n'atteindra janlais un lerine. car elle est heureuseilieilt intern~iixible.

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L'esclavase a longtemps été et est encore étiidié principalenieiit dans les sociétés aiitiqiies. daris I'Aiiiérique coloiiiale et dails les civilisations extra européeiines. L'étude de I'escla\a_oe iiiédié\al en Occident est relati\~eineiit récente et a mobilisé ou iiiobilise encore peu de cliercl~eurs. Le dernier ou!rage d'eiiseinble sur De 1 'e.~cltri.rtge ( I I I .rcilni.ictc E~,oiioiiiie 1ii.sioi.iqiie ii'en parle riièiiie pas. 011 eii coiiipreiid les raisoiis : que le moiide gréco-romaiii ait été foiidamei~talei~ient escla\:agiste était une é\-idelice : que les colonisatioi~s ibérique o ~ i ariglo-saxoiine aient assis leurs coiiquêtes sur la traite des Noirs. du XVle au XIXe. et que les autres pays s ~ i o ~ i e i ~ s . coilime la France a u s Aiitilles. aisnt fait de mêiiie. était lion seulenient coniiii iiiais de pliis eii pllis iiial assuiiié. au X I S s siècle. dans uii iiio~ide proclai~iant uiie éthique chrétienne de liberté. d'li~iiiianité. de charité .... Et dans un nionde décou\raiit la supériorité économiqlie du salariat libre et des techiiiquss sur I'archaïsiiie et la iioii rentabilité (ILI iramil servile. Eii 1839. le corilte Rossi. réf~igié en France. alai1 fait une brillailte dénionstratioii des obstacles que l'escla~.age oppose au dé\:eIoppemeiit écoiioiiiique ....

C'est égaleiiient l'époque ou Mars. après Hegel. reprend la dialectique du ina'itre et de I'escla\e. pour ~.\.i~liqitei. les sociétés de 1'Aiitiq~iité et établit le rapport eiitrc les forces de i~roductio~i (Ir travail de l'escla\-e). les nioyeiis de productioii de cette phase (le iiiouliil à bras) et la superstructure ,juridiqiie (libre fondaiiie~italeineilt distinct du lion libre).

L'abolitioii de la traite. puis de l'esclavage en Occident (1 833. 1848. 1860) et la terrible guerre de Sécession aiiiéricaiiie (1861-1 865) sont co~iteiiiporai~ies de l'iinificatioii italieniie ( 1 861 ) et de

l'apparition en Italie. d'ouvrages pioniiiers. esseiitiels. lion encore reinplacés et to~ijours

iiidispensables. sur I'escia\.age iiiédiéval : V. Lazari publie à Tiiriii. en 1867. un article mémorable coiisacré à Venise. S. Boilgi (1866) traite de I'Italie et priiicipalement de Lucques. F. Zaiiiboni Gli

E~seli17i. Dai7te e gli sci7icii,i (1864-1870) et le comte L. Cibrario (1868-69) du problème d'eiisemble

DeIlci schicii.iiit e ciel .c.eri~crggio. Cette gerbe d'ouvrages. qui se référaient à qiielqiies prédécesseurs italieiis ou fraiiqais (Pardessus, C. Caiitù) alait pour iiiérite foiidame~ital de poser les problèiiies sur des documeilts précis' par e u s retrouvés. publiés: conimeiités : en quelqiies ailnées ['Italie érudite.

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ou siniplement cultivée. découvrait q~i'elle aussi avait connu I'escla\age. la traite. le tra\.ail forcé dans les champs. les ateliers. les maisons: les bateaux : tout coinine les autres pays cliretiens

rijerains de la Méditerranée. a\.aiit Christoplie Colomb et durant la Reiiaissaiice. ail iuoins de Dante aux Médicis. du XIIIe au XVIe siècles.

Des précisions f~irent apportées sur Florence et la Toscane dans les décennies suivant l'explosion de ces nouveaux ou\.rages et de ces iiouvelles questions. A. Zanelli (1 885) à partir d'un Regislre tics e.sclCii~es trouvé dans les Arclii\.es de Florence entraîna les aiticles de \ o n Reuiiiont ( 1886) et de E.P. Rodocanaclii ( 1 906. 1914. 1971). 011 peut mêiiie rajouter à ce courant l'ou\rage aux très vastes ambitions. assis sur des connaissances exceptionnelles. écrit par le niédecin militaire anthropologue R. Li\-i : après di\.ers articles parus a\aiit la première guerre inondiale. l'ou\-rase definitif

postliunie. fut édité à Padoiis en 1928. huit ans après la iiioit de son auteur et. à côté d e points de

\ u e ressoi-tissaiit à la psrsoiiiialité de R. Li\ i et à l'époque dails laquelle il \ 11 ait. fo~irnit une base

docunientaire très fournie et extrênieinent ~ a r i é e

A peu pr?s au iuême inonieiit ( 1 93 1 ) paraissait

i

Milan un essai de A. d'Aiiiia. consacre en principe aux problèmes d'ensemble : Scl7ini.irii i~oii~n~icr e scl7ini.itii iileriiei~cile. eii b i t Sondé surtout sur dss docuinents pisaiis. En 1936. a\-ec un titre beaucoup plus iiiodeste. G. Pruiia.j consacrait. par une serie d'articles très solitles. l'histoire de la ser\.itude doinestiq~ie à Sienne. du \iIIIe nu XVIe siècle. Ces trois livres de Livi' d'Aniia et Prunaj ont celtes paru durant la période fasciste niais. appareniniriit aucuii n'en porte la moiiidre trace : le r.oci<'ii~e ni7ri7i.oj1oIogiyiie de K . Li1.i date d'a\,aiit le preriiier conflit iiioiidial et ii'a rien de scandaleux puisque. au coiitraire. i l croit retrouver dans l'Italie de son temps des traces du niétissage inédié\,al alsec des escla\'es, salis le déplorer IIII instant. Q~iant à G. Prunaj; c'est un archiviste co~iscie~icie~ix. sa\;ant. posant différents problèmes sans janiais émettre le riioiiidre ju~enieiit de valeur : en particulier I'Eglise a parfaitenisiit adniis

I'escla\.age. et encore sur la fin d ~ i h4o)eil Age et à I'époque niodei-ne : c'est iiiie co~ista~atioii. fondée sur mille textes. mais rien de plus.

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Toute iiotre adiiiiratioii va à ces auteurs (Lazari. Boiigi. Zanelli: D'Ainia. Pruiiaj et encore plus à R. Livi) qui. à des périodes ou l'accès aux arcliives était moiiis couraiit mais moiils liiiiité qu'à

l'époque actuelle. oiit eu I'esceptioniiel iiiérite de découvrir et de publier des textes fondamentaus. iiidispeiisables à toute recherche ultérie~ire.

A pal-tir de 1932 cominenceiit les recherclies que Cliarles Verliiideii mènera peiidaiit plus de

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ails. publialit des dizaiiies d'ai-ticles et une e u v r e foiidamentale : L 'c..rcIcti.crge ricri1.c i ' E ~ o . o ~ ~ r ilié~liéi~~iie

(tome 1 . 1955: tome 2. 1977) qui doit beaucoup aux coiitacts avec les archives ibériques et sui-tout italienlies que I'auteur. qui fut longtemps directeur de I'Iiistitut Belge de Roine. coimaissait

particulièreiiieiit bieii. Riclie de plusieurs dizaiiies de milliers d e fiches. et coiilportaiit près de 2'000 pages. bourrées de notes. ce li\.re nioii~iiiieiital attire l'attentioii sur les aspects jiiridiques inais surtout écoiioiiiiques de l'escla\.age. Les aspects sociaux rie sont certes pas négligés inais si l'on connaît les esclaves. leur proyenailce. les marclia~ids. la Iégislatioii ... oii les \ o i t mal \,ivre dans le quotidieii. au sein des fa~ililles. à l'atelier ou aiix clianips ....

Après la deusièiiie guerre rnoiidiale, tandis que s'élabore cet o u v a g e a l'erudition époustouilaiite et à l'objectivité uii peu glacée. s'affirnieiit les recherclies de t!.pe ilic~rivisre. iiieiiées par des liistoriens soviétiqiics. très iiitéressés par le passage de l'esclavage au servage. dont les a priori idéologiqrii.~ provieiiiient de l'étude de l'antiquité zréco-roiiiaiiie plus que du servage au temps des tsars : la

iiotio~i de lzrtre des clnsses attire l'attentioii sur des aspects jusqu'alors iuécoriii~is inais tout à fait réels et à lie pas sous-estiiiier. Par ailleurs la vague ~ictorieuse de I'liistorio_oraphie américaine n'épargne rien : portée par les boiis seiitiiiieiits et encore par la case de I'oiicle Toiu. elle inet au preiiiier plan les aspects sociaux. daiis des articles très ciblés ou des iiiises au point à peu près à jour. coniiiie celle. précoce (1955). de la marquise Origo. intitulée d'après un mot de Pétrarque. Tlie tior,iesfic erii~eiicz. sans que cette inimitié soit d'ailleurs véritablement ni traitée. ni prouvée.

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Beaucoup plus typique de ces iiifluences est l'ouvrage capital de C. Klapiscli et D. Herlih'; (1978) qui. eii se focalisaiit sur Les To.scni7.s et leici~,firii7ille, s'occupent peu des esclaves inais agisselit sui\-ant d'iinpeccables problématiq~ies d'anthropoiogie sociale.

Ce très riche courant continue à faire naître des articles dans les éruditions ariglo-sasoniie.

germariique. italienlie et s'épaiiouit en France dans I'Ecole des Aniiales ... ou dails la remarquable s)iitlièse de J. Heers (1981 réed 1996). Mais il ii'étouffe pas d'autres aspects : la reclierclie

s~sténiatique des esclaves: par exemple; à Gêiies. grâce à D. Gioffié (1971) : une liistoire aiiiiablc. cr colorée de la domesticité eii Toscane (1981) ou des esclaves à Sieniie (1994) ou de la littérature toscane avec la vie des iiiarcliaiid (1996) : par dessus tout. les graiides tlièses d'état de l'éruditioii fraiiyaise traitent, eiitre autres. des esclaves dails un eiisemble global' au seiii d'une histoire qui se \,eut totale : ainsi en 1976. 1980' 1986. les sl-iithèses de Cli. de la Roncière. de h l . Balard. de M. Bresc ... et celles des années 1990. de MM. Martin. L4enand ct Feller.

La qiiestion foildaiiieritale de la dépendance. et eii particillier du .sei.i,trge médié\,al. est restée to~ijours d'actualité et a cristallisé entre autres les tables rondes ou colloques internatioiiaux de Rome (1999) ou de Gottiilgeii (7004)

...

et de très iiombreus articles d'éruditioii dont le riche faisceau n'est plus saisissable par un seul clierclie~ir.

Les aspects sociaux. écoiio~iiiques~ politiques. religieux, financiers. coiiiiuercia~ix. démograpliiques. aiitl~ropologiq~ies sont enserrés dails le dense réseau des stratégies diverses et de ['histoire de l'en\ iroiiiieiiient riat~irel oii aiitliropisé.

.4 I'lieure actuelle il seiiible que I'oii niaiique d'un ou\.rage global sur la q~iestioii et qiic l'on s'orieiite plutôt vers de vastes colloques ou des ouXirages collectifs, groupant nombre d'escellents auteurs. spécialistes de points précis. Ainsi les colloques de Barcelone (1999). de Naples (7001). de Ceriale (2004) ....

Il n'est pas questiori icil dails ces cliapitres strictement ciblés sur l'esclavage et la doiuesticité des non-libres et des d~peiin'r,ilrs dans la seule Toscane. de coiisidérer des horizoiis aussi larges et

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