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Dyades d'attachement et satisfaction sexuelle chez des couples en psychothérapie

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Academic year: 2021

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Dyades d’attachement et satisfaction sexuelle chez des

couples en psychothérapie

Mémoire doctoral

Catherine Normand

Doctorat en psychologie

Docteur en psychologie (D.Psy.)

Québec, Canada

© Catherine Normand, 2016

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Résumé

Le présent mémoire doctoral a comme principal objectif de déterminer si la dynamique d’attachement entre les deux conjoints (i.e., le pairage des styles d’attachement de chacun : sécure, préoccupé, craintif et détaché) permet de mieux rendre compte de l’insatisfaction sexuelle que le style d’attachement de chacun, pris séparément. Afin d’y parvenir, les conjoints seront pairés quant à leur style d’attachement afin de créer des pairages (3 et 16 pairages). Par la suite, ces pairages seront comparés sur le plan de leur insatisfaction sexuelle tout en tenant compte du genre des conjoints et de certaines covariables (durée de la relation et statut marital). L’échantillon de l’étude se compose de 1078 individus hétérosexuels qui consultent en psychothérapie conjugale (539 couples). Deux questionnaires (le Questionnaire sur les expériences

d’attachement amoureux (QEAA) (Experiences in close relationships (ECR) ; Brennan, et al., 1998; traduit par

Lafontaine & Lussier, 2003) et le Questionnaire de Hudson (Index of Sexual Satisfaction (ISS); Hudson, 1978; traduit par Comeau & Boisvert, 1985)) sont utilisés afin de mesurer les représentations d’attachement des participants et le degré de l'insatisfaction d’un individu par rapport à sa relation avec un partenaire. Dans un premier temps, une analyse factorielle exploratoire permet de vérifier que le Questionnaire de Hudson comporte une seule composante dans sa structure. Ensuite, une ANOVA à mesures répétées pour le genre des participants (3 (pairage) X 2 (femmes vs hommes)) détermine s’il existe des différences de moyennes entre les dyades d’attachement, et ce, selon le sexe. Les résultats montrent que les pairages vivant le plus d’insatisfaction sexuelle sont celles composés de deux conjoints insécures et ceux étant plus satisfaits sont ceux unissant deux partenaires sécures. Enfin, une ANOVA à mesures répétées pour le genre des participants (16 (pairage) X 2 (femmes vs hommes)) est employée dans le but de déterminer s’il existe des différences de moyennes entre les dyades d’attachement des participants. Les femmes les plus satisfaites sont les femmes préoccupées jumelées à un homme sécure et celles les plus insatisfaites sexuellement sont dans un pairage craintive-craintif. Chez les hommes, les satisfaits sexuellement sont issus du pairage composé d’une femme préoccupée et d’un homme préoccupé et ceux étant les plus insatisfaits de leur sexualité sont les détachés jumelés à une femme détachée. Les analyses présentement également les taux de prévalence des types d’attachement, mais aussi des pairages de ces mêmes représentations, et ce, dans une population clinique. Le type d’attachement sécure semble donc avoir un effet protecteur pour l’insatisfaction sexuelle, tout comme le style préoccupé. Toutefois, la détresse sexuelle apparaît être plus présente au sein des types détaché et craintif.

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Table des matières

Résumé ... iii

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... vii

Remerciements ... ix

Avant-propos ... xiii

Introduction ... 1

Contexte théorique ... 1

Théorie de l’attachement ... 2

L’attachement et la sexualité ... 3

Le rôle des caractéristiques sociodémographiques ... 5

L’insatisfaction sexuelle ... 6

Principaux constats de recherche : les dyades d’attachement ... 6

Objectifs et hypothèses ... 15

Méthode ... 15

Participants ... 15

Procédure ... 16

Instruments ... 17

Attachement. ... 17

Insatisfaction sexuelle. ... 17

Résultats ... 18

Analyses factorielles exploratoires. ... 19

Analyses préliminaires corrélationnelles. ... 20

Corrélations chez les hommes. ... 20

Corrélations chez les femmes. ... 20

Analyses descriptives de l’insatisfaction sexuelle. ... 20

Typologie selon le modèle des trois pairages d’attachement. ... 22

Typologie des 16 pairages des représentations d’attachement. ... 24

Discussion ... 31

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Limites de l’étude ... 35

Retombées au plan clinique ... 35

Recherches futures ... 35

Bibliographie ... 37

Annexe A : Questionnaire sur les expériences d’attachement amoureux (QEAA) ... 45

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Recension des études ayant effectué des pairages d'attachement, en lien avec la détresse

conjugale ... 9

Tableau 2 : Scores moyens de l’insatisfaction sexuelle de l’échantillon en fonction de leur style d’attachement ... 22

Tableau 3 : Les données descriptives selon trois pairages des styles d’attachement. ... 23

Tableau 4 : Différence des scores moyens d’insatisfaction conjugale entre les trois pairages ... 24

Tableau 5 : Les données descriptives de l’insatisfaction sexuelle des femmes selon 16 pairages des styles d’attachement. ... 25

Tableau 6 : Différence des scores moyens de l’insatisfaction sexuelle des hommes et des femmes au sein des 16 pairages de styles d’attachement ... 29

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Remerciements

Me voilà en train d’écrire la dernière étape, aussi concrète et abstraite qu’elle soit ! Mon parcours universitaire aura été rempli de moments mémorables que je me souviendrai toute ma vie, mais aussi de gens merveilleux. Je me compte chanceuse d’avoir fait des rencontres inattendues, mémorables et incroyables. On dit parfois que la vie fait bien les choses ! Ces sept années universitaires font partie des plus belles années de ma vie, alors je pense qu’il est important que je prenne quelques lignes pour en discuter et parler de ceux qui les auront rendues si fantastiques.

Je tiens d’abord à remercier Stéphane Sabourin, mon directeur de recherche, de m’avoir fait une place au sein du meilleur laboratoire de l’Université, selon moi ! Ce moment où vous m’avez acceptée dans votre équipe a marqué le début d’une belle histoire, et je ne me doutais même pas encore de ce qui allait suivre. Vous m’avez permise de poursuivre mes études à mon rythme, selon mes intérêts, avec assez de liberté et d’encadrement pour arriver au but ultime dans les temps. Vous aviez comparé le doctorat à un marathon et je crois avoir vécu toutes les étapes de la sorte : parfois comme une gazelle et parfois comme une tortue. Malgré tout, j’y suis arrivée, grâce à vous, votre encadrement, votre support et votre présence. Vous avez su me guider en connaissant mes lacunes, mais aussi en constatant que j’étais aussi capable, et pour cela je vous en serai éternellement reconnaissante. Vous êtes aussi devenu, avec le temps, mon superviseur de clinique et vous avez su m’aider à devenir une meilleure future psychologue avec mes qualités, mes défauts, tout en jonglant avec mes habiletés et mes limites. Travailler avec vous est un réel plaisir depuis le début. J’adore vous entendre et prendre connaissance de vos commentaires, qui m’aident grandement à m’améliorer et explorer mes capacités, souvent inconnues !

Également, je tiens è remercier madame Catherine Bégin, faisant partie de mon comité de recherche pour son implication dans mon mémoire. Vos commentaires lors de mes deux séminaires ont permis de faire avancer ma réflexion, d’apporter des ajouts qui pouvaient rendre mon mémoire doctoral unique, logique et facile à comprendre, et ce, malgré les multiples résultats statistiques ! Merci pour votre personnalité chaleureuse pendant des moments stressants comme des présentations orales !

Ensuite, comme je n’ai pas un amour inconditionnel, ni fusionnel avec SPSS, je tiens à remercier madame Hélène Paradis, statisticienne au GRIP qui m’a aidée à réaliser mes analyses statistiques, les comprendre, les rédiger et répondre à mes questions. Sans cette implication, je serais probablement en train de me casser la tête à comprendre ce que je ferais avec tous ces chiffres ! Une autre personne importante qui m’a grandement aidée dans l’étape des analyses statistiques est Marie-Pier Vaillancourt-Morel, une ressource primordiale au laboratoire. Je te remercie Marie-Pier de m’avoir aidée à réaliser, comprendre et rédiger mes analyses, et ce,

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Pour faire suite, je veux vous remercier, Danielle ma superviseure clinique depuis ma deuxième année au doctorat. Vous me soutenez, m’encouragez et croyez en moi depuis le début. Votre dévouement auprès de vos supervisés m’a permise de croire davantage en moi et en mes capacités. Je l’ai souvent dit, faire de la clinique et de la recherche en même temps est parfois difficile, mais vous m’avez aidée à joindre les deux pour rendre le tout agréable. Tout ce que vous m’avez appris m’a énormément servi pour mon mémoire portant sur l’attachement, un sujet qui vous tient à cœur. Toutes ces connaissances cliniques seront une base exceptionnelle pour ma future pratique. Aussi, ces nombreuses heures de supervisions font partie de mes beaux moments dans mon doctorat, puisque j’ai le sentiment d’avoir grandi comme une fleur que vous avez arrosée ! Merci pour tout, votre dévouement, implication, écoute, présence et toutes les qualités qu’une mère a pour ses « petites filles ».

Je ne pourrais pas passer sous le silence mes merveilleux parents, qui ont été d’un support infini pendant toutes mes années scolaires. Votre fierté m’a fait croire en moi, même quand j’en doutais. Même si vous êtes à l’extérieur de Québec, vous avez toujours été près de moi, présents, à l’écoute, prêts à tout pour que je sois heureuse. Quitter le nid et refaire ma vie a été une adaptation, mais vous avez fait ce qui était possible de faire pour que votre fille puisse aller à Québec et étudier sept ans dans un domaine parfois mystérieux. Votre bienveillance a été très importante pour moi. Je vous remercie d’avoir cru en moi, en mes rêves et de m’avoir poussé à tout faire pour qu’ils puissent se réaliser. Merci papa de m’amener à me surpasser, à persévérer et réaliser mes rêves ; merci maman de m’écouter, être toujours présente, croire en moi et d’être si dévouée. Vous êtes une vraie inspiration ! Je souhaite aussi remercier ma famille (grands-parents, tantes, oncles, cousins(es)) de m’avoir supportée, m’avoir écoutée, cru en moi et d’avoir été présent chacun à votre manière. Plus précisément, je voudrais souligner le dévouement de ma tante Denise qui a lu et relu ce mémoire pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’erreurs d’orthographe oubliées ; merci ma tante ! De plus, je tiens à dire merci à ma marraine Raymonde qui m’a transmise le « gène le l’école » : l’amour des livres, des crayons et la persévérance. Tu as été là pour moi comme une deuxième mère, tout autant dévouée.

Enfin, je tiens à remercier mon amoureux Pier-Luc, pour sa présence, son support infini, son écoute et de cette vie équilibrée. Tu as été ma force tout au long de mes études, même dans les moments difficiles tu m’as montré la lumière au bout du tunnel, m’a forcée à ne pas seulement étudier et travailler, tout en acceptant toutes ces heures que je mettais dans mes études. Ce baccalauréat et ce doctorat n’auraient pas été si plaisant sans toi. Merci de me suivre dans tous mes plans, mes rêves et de croire en moi, ça vaut tout l’or du monde ! Nous avons vécu de multiples obstacles ensemble, et surtout des moments magiques qui ont rendu mon parcours scolaire plus vivant, coloré et merveilleux. Je ne pourrais jamais assez te remercier d’être demeuré toi-même : un homme aimant, généreux, attentionné et patient.

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De plus, je ne passerai pas sous le silence les belles amitiés qui font partie de mon cheminement : mes chats du baccalauréat, mes amies du doctorat et mes amies de mon petit coin de pays. Merci de votre support, folie (je compte ici des souvenirs inoubliables !), joie de vivre, écoute et toutes nos discussions profondes ou non ! J’ai beaucoup de chance d’avoir des amies près de moi, présentes, sincères, sérieuses, énergiques et à l’écoute. Je tiens à remercier spécialement ma meilleure amie Véro qui m’écoute toujours, est présente et me maintien dans un équilibre psychologique qui m’apporte en dehors du monde de la psycho ! Tu m’as toujours vue pour qui je suis, m’accepte avec toutes mes idées et mon développement personnel, merci. Finalement, les discussions professionnels, personnelles et très colorées avec les filles du labo, notre soutien de groupe et tous les rires sont pour moi un soutien très important et quotidien ; j’en garde de très bons souvenirs !

Enfin, merci à tous les gens de mon entourage, de près ou de loin d’avoir contribué à mon mémoire, une étape importante de mon cheminement, mais aussi à mon parcours universitaire !

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Avant-propos

Catherine Normand, auteure principale, a procédé à la rédaction de ce mémoire doctoral sous la supervision de monsieur Stéphane Sabourin, Ph.D., directeur du mémoire, et de madame Catherine Bégin, Ph.D., membre du comité du mémoire doctoral, tous deux professeurs à l’École de psychologie de l’Université Laval. Ce projet s’inscrit dans le projet de la clinique Poitras-Wright-Côté (CCCF). De plus, elle a effectué les analyses statistiques et interprété les résultats provenant des analyses avec l’aide de la statisticienne Hélène Paradis. En somme, l’auteure principale a écrit le mémoire en entier, de l’introduction à la conclusion.

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Introduction

L’insatisfaction sexuelle, définie comme la réponse émotionnelle résultant d’une évaluation subjective d’un individu des aspects positifs ou négatifs de ses relations sexuelles (Byers, Demmons & Lawrence, 1998), constitue un facteur prévisionnel central de la qualité et de la stabilité des unions de couple (De Graaf & Kalmijn, 2006). Selon les résultats d’une enquête récente, 58% des femmes et 57% des hommes ne seraient pas totalement satisfaits de leurs relations sexuelles (Mulhall, King, Glina, & Hvidsten, 2008). De plus, chez près de 30% des couples en psychothérapie, les problèmes sexuels représentent le principal motif de consultation (Doss, Simpson, & Christensen, 2004). Certains spécialistes soutiennent que l’insatisfaction sexuelle pourrait expliquer, au moins partiellement, les problèmes d’attachement couramment observés chez un grand nombre de couples (Risch, Riley & Lawyer, 2003). En contrepartie, d’autres soutiennent, données empiriques à l’appui, que la sécurité d’attachement expliquerait aussi en partie la capacité des conjoints de développer et de maintenir des relations sexuelles satisfaisantes (Brassard, Péloquin, Dupuy, Wright, & Shaver, 2012; Brasard, Shaver, & Lussier, 2007). Bien que la direction du rapport de causalité entre ces variables ne soit pas établie, l’analyse du rôle des représentations d’attachement dans la compréhension de l’insatisfaction sexuelle représente une thématique de recherche prioritaire en psychologie clinique du couple (Péloquin, Brassard, Delisle, & Bédard, 2013).

Le principal objectif du présent mémoire doctoral consiste à déterminer si la dynamique d’attachement entre les deux conjoints (i.e., le pairage des styles d’attachement de chacun) permet de mieux rendre compte de l’insatisfaction sexuelle que le style d’attachement de chacun, pris séparément. L’atteinte de cet objectif nécessitera, dans la suite du présent texte, de recenser les écrits scientifiques disponibles sur cette question et de mettre au point une méthodologie qui tient compte des hypothèses à vérifier.

Contexte théorique

Afin de mieux saisir les relations amoureuses, en 1988, Shaver, Hazan et Bradshaw ont proposé une extension de la théorie de l’attachement fondée sur la complémentarité et l’équilibre de trois systèmes comportementaux distincts : l’attachement, le soutien et la sexualité. Chacun de ces systèmes règle un ensemble de comportements optimisant la survie, l’adaptation et la reproduction dans le contexte de relations socio-affectives à court ou à long terme. En situation conjugale difficile, la coordination de ces systèmes contribue à réguler les conduites interpersonnelles des conjoints. Chacun de ces systèmes a fait l’objet de recherches spécifiques, mais jusqu’à tout récemment, peu de chercheurs se sont penchés sur l’interaction entre ceux-ci (Péloquin, et al., 2013).

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Théorie de l’attachement

Bowlby (1982) a été le premier à proposer la notion d’attachement afin d’expliquer la nature et la force de la relation entre le jeune enfant et le parent qui lui prodigue les soins dont il a besoin. La principale fonction du système d’attachement est de produire un état réel ou perçu de protection et de sécurité. Il entre en action lorsque ce sentiment de sécurité ou de protection est menacé, l’enfant se tourne alors vers sa mère et il émet une série de signaux visant à rétablir la proximité. Le système d’attachement se désactive quand ce sentiment de proximité et de sécurité est restauré. Au fil du temps, et selon la qualité des soins reçus, l’enfant développe progressivement des schémas d’appréhension des situations interpersonnelles que Bowlby (1969) appelle des modèles opératoires internes. Ces schémas permettent à l’enfant de prévoir, de comprendre et de construire ses interactions dans le contexte d’une relation d’attachement à ses proches.

Les études menées auprès d’enfants exposés au paradigme expérimental de la situation étrangère ont d’abord conduit à l’identification de trois types d’attachement (Ainswoth & Wittig, 1969) : l’attachement

sécurisant, l’attachement anxieux-ambivalent et l’attachement évitant. Les enfants ayant un attachement

sécurisant se montrent capables d’explorer leur environnement et lorsqu’ils vivent un moment de détresse, ils se tourneraient vers leur figure d’attachement pour ainsi être rassurés. L’attachement anxieux-ambivalent résulte de l’application systématique d’une stratégie de suractivation chronique de schémas d’interaction où l’enfant émet de façon frénétique des signaux comportementaux visant à réguler les sentiments d’abandon éprouvés et à recréer une situation de proximité physique et psychologique avec le parent ou son substitut. L’attachement évitant se développe en réaction à une stratégie de désactivation de ces schémas d’interaction marqués par une recherche compulsive d’autosuffisance. Les recherches plus récentes ont permis d’ajouter un quatrième type de modèle opératoire caractérisé par l’oscillation rapide des stratégies de sur-activation et de désactivation du système d’attachement, l’attachement désorganisé ou craintif (Main & Solomon, 1990). À l’adolescence et à l’âge adulte, ces modèles opératoires, formés d’un ensemble de représentations de soi et des autres, se stabilisent et guident les réactions affectives, cognitives et comportementales observées au sein des relations intimes (Bretherton & Munholland, 2008). De plus, ces relations d’attachement perdent leur caractère asymétrique; les personnes impliquées sont plus autonomes et la dépendance vécue ne repose plus sur des bases biologiques de survie physique. C’est désormais surtout au sein des relations de couple que les individus vont satisfaire leurs besoins d’attachement et c’est vers leur partenaire amoureux qu’en situation de stress, ils se tournent pour obtenir du réconfort et de la sécurité (Hazan & Shaver, 1987; Mikulincer & Goodman, 2006; Mikulincer & Shaver, 2007a ; Scachner, Shaver & Mikulincer, 2003). Chez l’adulte, tout comme chez l’enfant, le système d’attachement est surtout conçu selon un modèle comprenant deux dimensions (i.e. modèle dimensionnel) : l’anxiété d’abandon et l’évitement de l’intimité. L’anxiété d’abandon

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représente le degré auquel l’individu craint le rejet et l’abandon. L’évitement de l’intimité réfère à l’inconfort ressenti face à l’intimité émotionnelle et à la dépendance (Mikulincer & Shaver, 2007a). Dans une perspective catégorielle, la sécurité d’attachement (i.e. style sécure) résulte de taux faibles d’anxiété d’abandon et d’évitement de l’intimité. L’attachement préoccupé (ou anxieux-ambivalent) se caractérise par une forte anxiété d’abandon et un faible évitement de l’intimité. À l’inverse, l’attachement détaché correspond à une anxiété d’abandon faible jumelée à une forte tendance à éviter la proximité. Enfin, l’attachement craintif (ou désorganisé) se développe quand l’anxiété d’abandon et l’évitement de l’intimité sont élevés. Les styles d’attachement peuvent se décrire en termes de comportements et d’affects. Les personnes sécurisantes se sentent à l’aise de dépendre de leur partenaire et ont une représentation d’elles-mêmes comme digne de l’amour d’autrui. Quant aux individus préoccupés, pour apaiser leur peur de ne pas être aimés, ils cherchent une grande proximité, physique et psychologique, vis-à-vis de leur partenaire et tendent à être dépendants de celui-ci. Les personnes ayant un style d’attachement détaché ont tendance à éviter l’intimité et à réprimer ou contenir leurs besoins d’attachement. Enfin, les individus craintifs aimeraient développer des liens interpersonnels, mais tendent à éviter les relations intimes pour se protéger d’un rejet potentiel (Bartholomew & Horowitz, 1991; Brennan, et al., 1998).

Bien qu’en recherche, les représentations d’attachement soient généralement traitées comme des phénomènes continus, en milieu clinique, ces représentations sont souvent examinées comme des catégories distinctes (Bartholomew, 1990; Shaver & Hazan, 1988; Hazan & Shaver, 1987; Obegi & Berant, 2009). Afin de rendre nos résultats directement transférables à la pratique clinique, dans le présent projet, c’est l’approche catégorielle qui sera privilégiée.

L’attachement et la sexualité

La validité de la conception de l’attachement adulte repose sur plus d’une centaine d’études transversales et d’une quinzaine de recherches longitudinales montrant que la nature et la force de l’attachement sont associées à la détresse conjugale, selon un modèle d’influence réciproque (Mikulincer & Shaver, 2007a; 2015c). La documentation scientifique sur les systèmes comportementaux liés à l’attachement et à la sexualité, bien que plus récente, montre aussi que ces phénomènes sont étroitement enchevêtrés (Davis, Shaver & Vernon, 2004; Mikulincer, 2006; Birnbaum, 2010; Feeney & Noller, 2004; Péloquin, et al., 2013). Ce sont Shaver et Hazan (1988) qui ont été les premiers à poser l’hypothèse que les systèmes d’attachement et de la sexualité s’inter-influençaient. Plus spécifiquement, par la suite, des chercheurs ont démontré que la sécurité d’attachement est reliée à sept aspects du système comportemental sexuel : (1) la fréquence des activités sexuelles (2) les attitudes envers le sexe sans engagement et l’infidélité (3) l’expérience subjective vécue vis-à-vis les activités sexuelles (4) les motivations sexuelles (5) la confiance en soi sur le plan

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sexuel (i.e., la communication et l’exploration) (6) la prise de risques sexuels et (7) les contraintes sexuelles (i.e. la coercition sexuelle) (ces recherches sont recensées dans Mikulincer & Sahver, 2007b).

Contrairement au système d’attachement, la sexualité se développe plus tard dans la vie, et s’approfondit souvent dans le contexte d’une relation amoureuse. Des études ont d’ailleurs démontré que, parfois, la sexualité serait utilisée pour satisfaire les besoins d’attachement et que cette forme d’insécurité d’attachement serait liée à des modèles particuliers de motivations sexuelles (Birnbaum, 2010). Également, l’attachement pourrait jouer un rôle dans la régulation des émotions, qui pourrait à son tour avoir un impact sur le fonctionnement sexuel. Par exemple, chez les individus sécurisants, les techniques de régulation des émotions permettent de maintenir un état psychologique confortable et détendu pendant les activités sexuelles et, par le fait même, de ne pas avoir d’inquiétudes qui interfèrent avec le déroulement de l’acte sexuel. Ces individus croient généralement que les rapports sexuels devraient survenir dans le cadre d’une relation intime établie ou dans le contexte d’un nombre limité de relations ponctuelles avec un petit nombre de partenaires. Néanmoins, les individus insécures (détachés, craintifs et préoccupés) sont plus susceptibles d’éprouver des problèmes sexuels et sont moins capables de profiter d’une sexualité sans conflits (Mikulincer & Shaver, 2007b). Le style d’attachement détaché, quant à lui, serait associé à des attitudes plus favorables vis-à-vis des rapports sexuels occasionnels et ils adopteraient de tels comportements plus fréquemment. Cette pratique pourrait constituer une stratégie d’évitement de l’intimité. Les individus détachés atteignent aussi parfois cet objectif en évitant les relations sexuelles (Brassard, et al. 2007). Les personnes préoccupées, en raison de leurs forts besoins d’intimité et dans l’optique de ne pas être rejetées, sont enclines à avoir des relations sexuelles même lorsqu’elles ne le désirent pas (Feeney, Peterson, Gallois & Terry, 2000; Gentzler & Kerns, 2004). Enfin, de manière générale, les dimensions d’anxiété et d’évitement sont reliées à une satisfaction sexuelle moindre (Birnbaum, 2007; Davis, et al., 2006) et les individus rapportant un style d’attachement

évitant ou anxieux sont plus insatisfaits sexuellement que ceux ayant des représentations sécurisantes

(Fricker & Moore, 2002).

La théorie de l’attachement s’avère donc être un thème de recherche pertinent pour mieux comprendre la sexualité des couples (Sprecher, Christopher & Cate, 2006). Aussi, quelques études investiguant la sphère sexuelle du point de vue de la sécurité de l’attachement ont été publiées ces dernières années (voir Birnbaum, 2010; Mikulincer & Shaver, 2007a, pour une recension de ces écrits). Cependant, quant à la méthodologie, il existe encore plusieurs besoins à combler afin de répondre à des questions encore présentes. Tout d’abord, les populations à l’étude ne permettent pas de généraliser les résultats des recherches : les participants sont fréquemment des adolescents ou des étudiants collégiaux. Également, les chercheurs font rarement état du point de vue des deux partenaires, c’est-à-dire du pairage des représentations d’attachement des conjoints. Par la suite, dans les recherches étudiant précisément la satisfaction sexuelle, les populations à l’étude sont

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souvent des femmes (Birnbaum, 2007) et d’autres incluaient des personnes qui ne sont pas, au moment de l’étude, dans une relation amoureuse intime (Davis, et al., 2006; Fricker & Moore, 2002).

Le rôle des caractéristiques sociodémographiques

Bien que la relation entre les représentations d’attachement et la satisfaction sexuelle soit bien établie, elle peut probablement être modulée par certaines variables sociodémographiques. Par exemple, le statut civil, et plus particulièrement la distinction entre la cohabitation entre les partenaires et le mariage, constituent probablement des facteurs d’influence directe ou indirecte. Plusieurs études américaines montrent ainsi qu’en comparaison à la cohabitation, le mariage est associé à la santé physique (Robles, et al., 2014) et à la santé mentale (Horwitz, Raskin W., & Howell-White, 1996) des partenaires et de leurs enfants (Waldfogel, Craigie, &Brooks-Gunn, 2010) tout comme à divers indicateurs de la qualité des unions et de la force de l’engagement entre les partenaires(Shafer, Jensen, & Larson, 2014). Dans la présente étude, trois variables sociodémographiques sont donc prises en considération afin de mieux rendre compte du vécu des partenaires quant à la sphère sexuelle : le statut civil, la durée de l’union et le genre des participants. Les deux premières variables seront utilisées en tant que covariables dans les analyses. Toutefois, le genre sera traité comme une variable indépendante dans les analyses statistiques pour étudier plus spécifiquement l’insatisfaction sexuelle des hommes et des femmes en lien avec les pairages effectués. Les résultats de la National Health and Social Life Survey (Laumann, Gagnon, Michael, & Michaels, 1994) indiquent d’ailleurs une association significative entre la satisfaction sexuelle et le statut conjugal : 88% des couples mariées se disent très satisfaits de leur vie sexuelle. Ensuite, chez des couples en cohabitation, ce taux se situe à 84% des unions tandis que chez les personnes célibataires, le taux s’établit à 78%. De plus, la durée de la relation peut aussi se répercuter sur la satisfaction sexuelle. À cet effet, Sprecher et Cate (2004) mentionnent que la satisfaction sexuelle déclinerait avec le temps et donc, en fonction de la durée de l’union. Toutefois, ce déclin ne serait pas clair chez les jeunes adultes (Neto, 2012). À l’inverse, Jose et Alfons (2007) soulignent que la durée de la relation serait positivement corrélée à l’adaptation sexuelle. Cette contradiction montre bien la nécessité de poursuivre les études sur la satisfaction sexuelle en tenant compte de la durée de l’union. Enfin, quant aux différences de genre face à la sexualité, il n’est pas encore déterminé s’il existe une différence entre les hommes et les femmes. Alors que les hommes semblent être un peu plus satisfaits de leur vie sexuelle que les femmes, peu importe le groupe d’âge, les femmes semblent vivre un déclin de leur satisfaction sexuelle avec l’âge. Des raisons hormonales sont avancées pour tenter d’expliquer cette observation (Laumann et al., 1994). Cependant, les recherches de Neto et Pinto (2012) révèlent qu’il n’y aurait pas de différence significative entre les hommes et les femmes au plan de la satisfaction sexuelle.

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L’insatisfaction sexuelle

Hormis les quelques recherches présentées plus haut, peu d’études ont porté sur le lien entre les systèmes d’attachement et la sexualité. De même, à notre connaissance, ces chercheurs ne se sont que très peu intéressés aux répercussions de l’attachement sur la satisfaction sexuelle chez des couples de la population clinique. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun doute que la satisfaction sexuelle joue un rôle important dans la satisfaction relationnelle et sur le sentiment de bien-être général (Butzer & Campbell, 2008; Fisher & McNulty, 2008; Sprecher, 2002). Toutefois, selon Mulhall et al. (2008), plus de la moitié des individus ne seraient pas totalement satisfaits de leurs relations sexuelles. Ces données nous incitent à croire que cette proportion pourrait être encore plus élevée dans la population clinique, étant donné que l’insatisfaction sexuelle est une raison fréquente pour les couples de consulter (Doss, et al., 2004). De surcroît, l’insatisfaction sexuelle serait liée à une insatisfaction face à la relation (Butzer & Campbell, 2008; Fisher & McNulty, 2008). D’ailleurs, Neto (2012) a démontré qu’il existait une corrélation substantielle (r = 0.60) entre la satisfaction sexuelle et la satisfaction amoureuse. Il apparait donc important d’examiner l’association entre la sécurité d’attachement et la satisfaction sexuelle chez des couples en psychothérapie. Comme cette expérience peut être vécue de manière différente pour chaque conjoint, il importe de tenir compte de l’insatisfaction sexuelle des deux individus afin de comprendre le fonctionnement sexuel du couple (Brassard, et al., 2007).

Principaux constats de recherche : les dyades d’attachement

Afin de pallier aux lacunes énoncées ci-haut, et plus précisément pour prendre en compte l’effet des partenaires, Butzer et Campbell (2008) ont étudié le lien entre la sécurité de l’attachement et la satisfaction sexuelle dans un échantillon de couples mariés tout en pairant les individus (à l’aide d’une analyse de type APIM). Leurs résultats supportent les conclusions des études précédentes: les dimensions d’anxiété et d’évitement sont associées à une satisfaction sexuelle moindre. Toutefois, il est risqué de généraliser ces résultats à une autre population clinique, en raison des caractéristiques individuelles des clients ainsi que des thérapeutes. De surcroît, Brassard et al. (2012) ont étudié l’association entre l’attachement et l’insatisfaction sexuelle en tenant compte de l’effet d’interaction des conjoints quant à leur style d’attachement (i.e. l’effet acteur-partenaire). Leurs résultats démontrent que l’anxiété de l’homme prédirait l’insatisfaction sexuelle de sa conjointe et l’évitement de la femme serait relié à l’insatisfaction sexuelle de son conjoint. Toutefois, pour les raisons évoquées plus tôt, de par sa conceptualisation dimensionnelle, cette étude pourrait être plus difficile à appliquer en milieu clinique. Ainsi, le nombre de recherches étudiant l’insatisfaction sexuelle, tout en effectuant des pairages des styles d’attachement des conjoints est faible.

En définitive, la consultation des écrits scientifiques révèle que peu de chercheurs se sont penchés sur le jumelage des représentations d’attachement au sein d’un même couple. Or, plusieurs spécialistes soutiennent

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que seul l’examen de l’interaction entre les représentations d’attachement des conjoints pourra mener à l’élaboration d’un modèle véritablement dyadique ou systémique de l’attachement conjugal (Brassard, et al., 2007; Jacobson & Christensen ,1996; Beck, Pietromonaco, DeBuse, Powers & Sayer, 2013; Shaver & Mikulincer, 2010). À la suite de travaux de Paquin (2013), nous avons pu recenser quelques études (N = 17) portant spécifiquement sur cette thématique. Ces travaux sont présentés au tableau 1 et classés selon l’ordre alphabétique des auteurs. Ce tableau rend également compte des covariables sociodémographiques lorsqu’elles sont utilisées dans les analyses : i.e., dans 10 des 17 études ce qui permet de bien cerner l’effet d’interaction entre ces variables et les styles d’attachement des partenaires. La plupart de celles-ci ont utilisé les données sociodémographiques suivantes : le genre, l’âge et la durée de l’union.

L’analyse de ces recherches fait ressortir trois observations importantes qui serviront de fondements au présent mémoire doctoral. D’abord, la majorité des études s’appuient sur seulement trois types de pairages: sécure-sécure (dyade sécure), insécure-sécure (dyade mixte) et insécure-insécure (dyade insécure). Cette classification générale ne tient pas compte de toute la richesse des pairages possibles (où 9 dyades pourraient être étudiées en tenant compte des styles d’attachement anxieux-ambivalent et évitant) mais elle permet de réduire la complexité des analyses et d’éliminer le problème du trop petit nombre de participants dans certains pairages lorsque l’échantillon est trop petit. Dans les quelques études où l’échantillon permet d’examiner tous les pairages formés à partir d’une classification de l’attachement en trois styles, les résultats font ressortir que trois dyades d’attachement sont régulièrement identifiées comme potentiellement problématiques : les dyades composées d’un conjoint anxieux et d’un partenaire évitant (Beck, et al., 2013; Boisvert, Lussier, Sabourin & Valois, 1996; Feeney, 1994; Roberts & Noller, 1998), les dyades formées de deux conjoints anxieux et les dyades regroupant deux partenaires évitants (Ben-Ari & Lavee, 2005; Berman, Marcus & Berman, 1994; Dickstein, et al., 2001). En effet, bien que quelques chercheurs démontrent que, chez certaines dyades, les conjoints rapportent plus de détresse conjugale, il serait important que toutes les dyades théoriquement observables soient représentées en nombre suffisamment grand au sein d’un même échantillon pour les comparer. La consultation des études disponibles révèle toutefois déjà clairement que lorsqu’une dyade inclut deux partenaires insécures, les taux de satisfaction conjugale sont moins élevés. Il ressort aussi de ces recherches que la présence d’un partenaire sécure au sein du couple pourrait atténuer la détresse conjugale vécue par les deux partenaires. L’évaluation des études du tableau 1 montre donc, que jusqu’à maintenant, nous faisons face à une catégorisation sommaire des styles d’attachement, et par le fait même, des dyades comparées. Ensuite, il apparaît très clairement que jusqu’à présent, l’association entre ces pairages d’attachement et la sexualité des partenaires n’a pas été entreprise; aucune de ces études ne s’est spécifiquement attardée à la sphère sexuelle. Comme l’insatisfaction sexuelle jouerait possiblement un rôle important dans la qualité de la satisfaction conjugale, il est aussi nécessaire de prendre en compte ce concept.

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de couples de la communauté ou d’étudiants. En ce sens, peu de chercheurs se sont penchés sur des populations cliniques ce qui permettrait d’inclure plus d’individus détachés et craintifs et de mieux comprendre leur satisfaction sexuelle. Ces constats ont pour répercussion d’observer fréquemment des taux de prévalence élevés des dyades sécure-sécure, ce qui risque de ne pas être le cas au sein de populations cliniques, donc de ralentir le progrès de nos connaissances à propos de tous les types de dyade. De plus, dans les études recensées, les taux de prévalence des différents types de dyades sont rarement rapportés, et peu de chercheurs s’intéressent aux pairages rapportant un plus grand dysfonctionnement conjugal. La plupart des échantillons des études recensées sont aussi de relativement petite taille. De plus, le modèle de tripartite de l’attachement est celui qui a été le plus utilisé par les chercheurs, ce qui exclut les dyades dont l’un ou les deux partenaires sont craintifs. En conséquence, peu d’études ont examiné les dyades à l’aide d’un modèle catégoriel divisé en quatre types (i.e. sécure, préoccupé, craintif et détaché); les types détachés et craintifs étant certainement les moins étudiés.

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Tableau 1 : Recension des études ayant effectué des pairages d'attachement, en lien avec la détresse conjugale

Source Échantillon Mesure d’attachement

Analyse(s) statistique(s)

Covariable(s)

Résultats des pairages

Prévalence (%) Détresse (conjugale ou sexuelle) Allison, Bartholomew, Mayseless & Dutton, 2005 23 couples dont de la violence homme envers femme a été identifiée (Vancouver Assultive Husbands Program, Victoria Family Violence Project) History of Attachments Interview (HAI) (Henderson, Bartholomew, Trinke & Kwong, 2005) Catégorielle (sécure, préoccupé, crantif, détaché) Analyses qualitatives Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage Préoccupé-craintif : 34.8% Préoccupé-préoccupé : 26.1% Craintif-craintif : 17.4% Détaché-préoccupé : 8.7% Détaché-craintif : 8.7% Préoccupé-sécure : 4.4% 1 Aucun effet dyadique Beck, et al., 2013 218 couples nouvellement mariés de la communauté Experiences in Close Relationships Questionnaire (Brennan, et al., 1998) Dimensionnelle et catégorielle Régressions linéaires

Taux de cortisol Taux non-rapportés2 Conjointes

anxieuses-hommes évitants : déséquilibre du cortisol, négation de la détresse d’autrui Ben-Ari &

Lavee, 2005 248 couples mariés Experiences in Close Relationships Questionnaire (Brennan, et al., 1998) Dimensionnelle (trois dyades : sécure, mixte, insécure) Création de

Genre Taux non-rapportés Dyade sécure :

satisfaction plus élevée

Dyades mixte et insécure :

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Clusters; MANOVAs satisfaction plus faible Berman, Marcus & Berman, 1994 18 couples de la communauté/étudiants (mariés et non mariés)

The Attachment Style Inventory (ASI) (Sperling & Bernan, 1989) Catégorielle (quatre types) ANOVAs Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage

9 dyades sécure-sécure 9 dyades dont un (n = 8) ou les deux partenaire(s) (n = 1) ont un attachement insécure Dyades insécures : se tournaient davantage vers leur conjoint Les dyades sécure-sécure ont une plus grande satisfaction conjugale Boisvert, Lussier, Sabourin & Valois, 1996 257 couples de la communauté Questionnaire du style d’attachement (Bartholomew & Horowitz, 1991) Catégorielle (quatre types) ANOVAs Genre Sécure-sécure : 42.4% Sécure-préoccupé : 26.7% Sécure-détaché : 12.1% Sécure-craintif : 5% Détaché-préoccupé : 4.3% Détaché-craintif : 3.5% Préoccupé-préoccupé : 2.7% Préoccupé-craintif : 2.3% Sécure-sécure : dyade la plus satisfaite Dyade avec un partenaire sécure : plus heureuse Dyade avec un partenaire préoccupé ou craintif avec un conjoint détaché : dyade la plus malheureuse Brennan &

Shaver, 1995 94 individus en relation de couple sur un

Hazan and Shaver’s

Catégorielle Genre et âge Sécure-sécure : 29.79% Sécure -

anxieux-La satisfaction est liée à la sécurité

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échantillon de 242 étudiants Measure of Attachment Scale (Hazan & Shaver, 1987) (trois types) Corrélations ambivalent : 23.4% Évitant – sécure : 19.15% Évitant – anxieux-ambivalent : 14.89% Évitant-évitant : 11.7% Anxieux-ambivalent - anxieux-ambivalent : 1.06% 1 d’attachement du partenaire; la satisfaction du partenaire est reliée à la faible insécurité. Cohn, Silver, Cowan, Cowan & Pearson, 1992 27 couples provenant d’une autre étude clinique sur les enfants

Adult Attachment Interview (AAI) (Main, Kaplan & Cassidy, 1985) Catégorielle (quatre types) MANOVA Genre Sécure-sécure : 44.44% Insécure-sécure : 37.04% 1 Les dyades d’attachement ne sont pas associées à la satisfaction

Dickstein, et al., 2001

24 couples qui avaient au moins un enfant âgé de 14 mois (AAI) (Main, et al., 1985) et Marial Attachment Intervieux (MAI) (George, Kaplan & Main, 1996) Catégorielle (évitant, sécure, non-résolu, préoccupé) Moyennes Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage

Insécure-insécure : 22% Non-résolu - non-résolu : 0%

70% des femmes ont des maris sécures

Dyades sécure-sécure : les plus satisfaites Dyades insécure-insécure : les moins satisfaites

Feeney, 1994 361 couples mariés de la communauté

15-Item Measure of Attachment Style (Hazan & Shaver, 1987)

Dimensionnelle (confort dans les rapprochements et anxiété dans les relations) Corrélations et tableaux croisés

Genre et durée du mariage

Taux non rapportés Anxieux-évitants: satisfaction conjugale faible

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Jones & Cunningham, 1996

186 couples non mariés dont un des deux partenaires suivait un cours universitaire

15-Item Measure of Attachment Style (Hazan & Shaver, 1987)

Dimensionnelle (confort dans les rapprochements et anxiété dans les relations) Corrélations de Pearson et régressions multiples Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage

Taux non rapportés Aucun effet dyadique

Kirkpatrick & Davis, 1994

354 couples dans une relation sérieuse (étudiants universitaires) Attachment Style measure (Hazan & Shaver, 1987) Catégorielle (trois types) Test de khi-carré et ANOVA Genre Sécure-sécure : 57.5% Sécure-évitant : 22.08% Anxieux-sécure : 13.75% Anxieux-évitant : 6.66% Anxieux-anxieux : 0% Évitant-évitant : 0% 1 Aucun effet dyadique Mikulincer & Florian, 1999 93 couples avec enfant(s) de la communauté Hazan and Shaver adult attachment scale (Mikulincer, Florian & Tolmacz, 1990) Catégorielle (trois types) Analyses de Chi-carré et ANOVA Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage Sécure-sécure : 40.01% Évitant-évitant : 6.45% Anxieux-ambivalent - Anxieux-ambivalent : 1.08% Sécure-insécure : 43.01% Amxieux-ambivalent – évitant : 6.45% Aucun effet dyadique Roberts &

Noller, 1998 Couples de la communauté (mariés ou vivant ensemble depuis au moins 12 mois) Relationship Styles Questionnaire (RSQ) (Griffin & Bartholomew, 1994) Dimensionnelle Corrélations Aucune covariable n’a été utilisée dans le cadre des analyses de pairage

Données non disponibles 2 Anxieux-évitant :

plus de risque de vivre de la violence conjugale par le partenaire anxieux

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Senchak &

Leonard, 1992 322 couples nouvellement mariés participant dans un étude sur l’abus d’alcool Attachment Style measure (Hazan & Shaver, 1987) Catégorielle (trois types) Analyse Chi-carré, MANOVA Genre, durée de l’union, type d’union Évitant-évitant : 1.5% Sécure-sécure : 70.5% Sécure-évitant : 15.8% Sécure-ambivalent : 7.5% Évitant-ambivalent : 4% Ambivalent-ambivalent : .62% 1 Dyades sécures : plus grande intimité et meilleure résolution de problème Volling, Notaro & Larsen, 1998 62 couples mariés (et leur enfant)

Attachment Style measure (Hazan & Shaver, 1987) Catégorielle (trois types) ANOVA à mesures répétées Genre Sécure-sécure : 57.6% Sécure-évitant : 30.5% Ambivalent-sécure : 5.08 Évitant-évitant : 3.4% Ambivalent-évitant : 3.4% Ambivalent-ambivalent : 0% Hommes évitants : moins attachés à leur femme sécure Femmes évitantes mariées à des hommes sécures : aiment leur partenaire autant qu’une femme insécure mariée à un homme insécure Wampler, Shi, Nelson & Kimball, 2003

28 couples en thérapie Adult Attachment

Interview (AAI) (George, Kaplan & Main, 1985) Catégorielle (trois types) Corrélations et ANOVA

Genre Taux non-rapportés 2 Aucun effet

dyadique

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(29)

Objectifs et hypothèses

Le but général de ce projet est d’examiner l’association entre le style d’attachement d’individus consultant en psychothérapie et leur niveau d’insatisfaction sexuelle, tout en tenant compte simultanément du style d’attachement des deux partenaires. Le premier objectif consiste plus spécifiquement à dupliquer les résultats d’autres recherches ayant utilisé le modèle des trois pairages des styles d’attachement (sécure, insécure et mixte) auprès d’un échantillon de très grande taille composé de couples en psychothérapie, afin de décrire l’insatisfaction sexuelle au sein de ces pairages. Ainsi, il sera intéressant d’établir des taux de prévalence de l’insatisfaction sexuelle chez les dyades observées. L’hypothèse associée à ce premier objectif est que les dyades sécure-sécure devraient être celles vivant le moins d’insatisfaction sexuelle, les dyades insécure-insécure devraient être celles en vivant le plus et les dyades insécure-insécure-sécure devraient se retrouver dans une position intermédiaire entre ces deux précédents pairages. Ces résultats devraient être semblables à ceux trouvés dans la littérature. De la sorte, l’atteinte du premier objectif sera préalable au deuxième objectif, plus original, qui traite des quatre types de style d’attachement. Ce deuxième objectif vise à examiner l’insatisfaction sexuelle au sein de dyades issues de la combinaison de quatre styles d’attachement : sécure, préoccupé, craintif et détaché. Ainsi, 16 dyades seront créées, en tenant compte du genre des conjoints. Nous formulons d’abord l’hypothèse que l’insatisfaction sexuelle variera selon la nature des pairages formés : les dyades composées de deux individus ayant un style d’attachement insécure (détaché, craintif et préoccupé) devraient obtenir des scores plus élevés d’insatisfaction sexuelle; les dyades comportant deux individus sécures devraient se caractériser par des scores moins élevés d’insatisfaction sexuelle et les dyades possédant une seule personne sécure devraient obtenir des score intermédiaires et la présence d’un partenaire sécure devrait améliorer la vie sexuelle des couples. Plus spécifiquement, nous posons aussi l’hypothèse que les pairages composés de conjoints détachés ou craintifs devraient présenter plus d’insatisfaction sexuelle que les pairages comprenant des individus préoccupés ou sécurisants. Enfin, nous postulons qu’il devrait avoir une différence de genre sur la variable dépendante : l’insatisfaction sexuelle. Toutes les analyses incluront deux covariables : la durée de l’union et le statut relationnel des couples. Ce choix vise à rendre les analyses statistiques plus précises et à mieux dégager l’association de l’attachement sur l’insatisfaction sexuelle.

Méthode

Participants

L’échantillon de l’étude se compose de 1078 individus hétérosexuels qui consultent en psychothérapie conjugale (539 couples). Les participants sont mariés à 46.25% ou en relation de cohabitation depuis en

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moyenne 12.35 ans. Pour la majorité des hommes (48,6%) et des femmes (47,1%), cette union est la première. Ils sont âgés entre 22 et 70 ans. Les hommes ont en moyenne 43 ans (ÉT = 9,040) et les femmes 40 ans (ÉT = 8,699). Le revenu annuel moyen des hommes se situe, pour la majorité, entre 50 000 et 69 999%, tandis que celui des femmes se situe entre 30 000 et 59 999$. De plus, 93,5% des hommes et 82,2% des femmes occupent un emploi lors de la collecte de données. Les conjoints sont généralement très éduqués, 52,1% des hommes possèdent un diplôme d’études universitaires, tout comme 57,7% des femmes de l’étude. Les hommes ont, en moyenne, 1,69 (ÉT=1,071) enfants et les femmes, 1,61 (ÉT =1,049). Concernant les consultations précédentes, 26,3% des hommes et 27,3% des femmes ont déjà suivi une thérapie conjugale; 62,5% des hommes et 81,8% des femmes ont déjà suivi une thérapie individuelle. Des analyses descriptives ont été effectuées à partir des résultats provenant de la première passation des questionnaires, lors de l’évaluation pré-traitement. Tout d’abord, quant à l’insatisfaction sexuelle (IS), les femmes ont un score moyen de 35,31 (n = 528) (ÉT = 19,64) et les hommes de 34,46 (n=530) (ÉT=18,40). Le score moyen de l’IS de tous les participants est de 34,88 (N = 1058) (ÉT = 19,03). Chez les hommes, 64.34% rapportent être insatisfaits sexuellement et chez les femmes ce pourcentage s’élève à 61.56%, et ce, en considérant le point de rupture de 30 au Questionnaire de Hudson. Dans tout l’échantillon, en appliquant ce même point de rupture, 62.95% des participants rapportent une insatisfaction sexuelle cliniquement significative. Quant au style d’attachement des participants, 34.7% ont un style sécurisant (n = 374), 31.9% un style préoccupé (n = 344), 20.7% un style craintif (n = 223) et 11.5% un style détaché (n = 124). Plus précisément, pour le style d’attachement des hommes de l’étude (n=539), 38% ont un style d’attachement sécure, 25.6% sont préoccupés, 21% sont craintifs et 14,3% sont détachés. Quant aux femmes (n=538), 38.2% sont préoccupées, 31.4% ont un style d’attachement sécure, 20.4% sont craintives, et 8.7% sont détachées.

Procédure

Les couples ont été référés à la clinique par un professionnel de la santé mentale ou sont allés consulter d’eux-mêmes. La majorité de ces derniers sont en recherche d’aide pour des problèmes de communication, un manque d’intimité émotionnelle et des difficultés sexuelles. Ils ont été traités par des psychologues qui pratiquent l’approche cognitive-behaviorale traditionnelle ou intégrative. Au début de leur traitement, chacun des partenaires reçoit une batterie de questionnaires ainsi qu’un formulaire de consentement. Par la suite, les questionnaires sont remplis à la maison, tout en ne consultant pas le partenaire, et retournés par la poste avant la deuxième rencontre de thérapie. Cette étude a reçu l’approbation du comité d’éthique de l’Université de Montréal.

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Instruments

Attachement.

Le Questionnaire sur les expériences d’attachement amoureux (QEAA) (Experiences in close

relationships (ECR); Brennan, et al., 1998; traduit par Lafontaine & Lussier, 2003) a été utilisé afin de mesurer les représentations d’attachement des participants. Ce questionnaire autorapporté comprend 36 items, dont 18 mesurent la dimension évitement (évitement de l’intimité) et 18 autres mesurent la dimension anxiété (anxiété face à l’abandon). Ce dernier utilise une échelle de type Likert s’étalant de 1 « fortement en désaccord » à 7 « fortement en accord ». C’est à l’aide d’analyses factorielles exploratoires et confirmatoires que Lafontaine et Lussier (2003) ont pu identifier que les deux facteurs, soient l’anxiété et l’abandon, étaient reliés entre eux. Des résultats élevés sur ces deux dimensions montreraient un fort degré d’anxiété ou d’évitement (Lafontaine & Lussier, 2003). Quant aux qualités métrologiques de cet instrument, la fidélité, la validité de construit, prédictive et discriminante des deux dimensions (évitement et anxiété) ont été démontrées (Crowell, Fraley & Shaver, 1999). Pour la version française, les coefficients alpha s’élèvent à .88 pour les deux dimensions (anxiété d’abandon et évitement de l’intimité) (Lafontaine & Lussier, 2003). Au sein de la présente étude, les coefficients alpha des deux dimensions sont également de 0.88.

La classification des individus quant à leur attachement selon le modèle de Mikulincer et Shaver (sécure, craintif, préoccupé et détaché) a été effectuée à l’aide de points de rupture élaborés par Brassard, Lussier et Sabourin (2008). Afin d’établir ces seuils, ils ont effectué des analyses statistiques fondées sur la théorie de la détection du signal (courbes ROC ; Receiver Operating Characteristic) et ont testé différents points de rupture. Les résultats montrent que les seuils de discrimination les plus efficaces sont de 3.5 pour l’anxiété et de 2.5 pour l’évitement. Ainsi, les catégories d’attachement créées à l’aide de ces points de rupture sont ceux utilisés afin de composer les différents pairages de la présente étude.

Insatisfaction sexuelle.

Le Questionnaire de Hudson (Index of Sexual Satisfaction (ISS); Hudson, 1978; traduit par Comeau & Boisvert, 1985) mesure le degré ou l'ampleur de la discorde sexuelle ou de l'insatisfaction d’un individu par rapport à sa relation avec un partenaire. L'ISS, un questionnaire autorapporté, a été développé pour les thérapeutes et les chercheurs afin d’évaluer la qualité des relations sexuelles entre les partenaires. Aussi, il peut être utilisé à intervalles réguliers afin que le thérapeute ou le chercheur puisse déterminer la réponse au traitement. À l’aide de ses 25 items, il estime, de manière globale, l’insatisfaction sexuelle de la personne face à sa relation amoureuse. Il utilise une échelle de type Likert de 5 points allant de 1 «jamais» à 5 «la plupart du temps». Environ la moitié de ses items sont des affirmations positives, tandis qu’environ l’autre moitié est formulée de manière négative afin de contrôler le biais provenant du participant. Les questions ont été développées sur la base de l’expérience clinique et personnelle; elles reflètent la plupart des plaintes de patients face à leur insatisfaction sexuelle dans leur couple. Dix-neuf des 25 items réfèrent

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directement à quelques aspects de la qualité de la relation sexuelle et les 6 autres items (2, 5, 6, 8, 12 et 25) décrivent les conséquences positives ou négatives associées à la qualité de la relation sexuelle (Hudson, Harrison & Crosscup 1981). Par ailleurs, à notre connaissance, jamais ces deux facteurs n’ont été testés empirement à l’aide d’analyses factorielles. Le score global de l’ISS varie de 0 à 100. Les scores les plus élevés indiquent une insatisfaction sexuelle chez l’individu, et les scores égaux ou supérieurs à 30 nécessitent l’opinion clinique du thérapeute ou chercheur. Les scores supérieurs à 70 indiquent, quant à eux, un stress sévère et une forte probabilité qu’une forme de violence soit présente au sein du couple. Les coefficients de fidélité (cohérence-constance) et la précision test-retest sont supérieurs à .90; le Questionnaire de Hudson possède une bonne validité de construit et une bonne fiabilité, avec un coefficient alpha de 0.92. De plus, sa validité discriminante est de 0.86. Cet outil est souvent utilisé, car il est court, fiable et valide (Hudson, 1978; Hudson, Harrison & Crosscup, 1981). Dans la présente étude, le coefficient alpha du Questionnaire de

Hudson s’élève à 0.95.

Résultats

Plan des analyses.

La vérification des hypothèses et des questions de recherche nécessiteront le recours à quatre types d’analyses statistiques. Premièrement, des analyses factorielles exploratoires seront effectuées pour examiner la structure interne du Questionnaire de Hudson (Hudson, 1978). Par la suite, quelques analyses préliminaires seront réalisées dans le but de mieux connaitre la population à l’étude. Ainsi, des corrélations et des analyses descriptives sur l’attachement (variable indépendante) et l’insatisfaction sexuelle (variable dépendante) seront réalisées, et ce, chez les hommes et les femmes. Ensuite, la valeur de la typologie selon le modèle des trois pairages d’attachement (sécure-sécure, sécure-insécure et insécure-insécure) sera examinée à l’aide d’une ANOVA à mesure répétée pour le genre des participants (3 (pairage) X 2 (femmes vs hommes)). Des covariables seront ajoutées à ces analyses : la durée de l’union et le statut marital, afin d’améliorer la précision de l’estimation de l’insatisfaction sexuelle. Des tests de comparaisons multiples serviront aussi à localiser les différences significatives entre les moyennes d’insatisfaction sexuelle des trois pairages. Enfin, quant à la typologie des 16 pairages des représentations d’attachement, une ANOVA à mesures répétées pour le genre des participants (16 (pairage) X 2 (femmes vs hommes)) sera réalisée afin de vérifier s’il existe des différences de moyennes entre les dyades d’attachement, tout en contrôlant pour le statut marital et la durée de l’union. Afin de localiser les différences significatives, des tests de comparaisons multiples entre les moyennes d’insatisfaction sexuelle des pairages seront employés. Le choix de la création de 16 pairages, au lieu de 10 (en ne tenant pas compte du genre des participants) repose sur la présence d’un effet d’interaction significatif entre les pairages et le genre des participants sur l’insatisfaction sexuelle, F (15,478) = 2.49, p < 0.01, η2 =

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0.07. Ainsi, il serait impossible de ne pas tenir compte du sexe dans les analyses selon le modèle en quatre catégories de l’attachement (sécure, préoccupé, craintif et détaché).

Analyses factorielles exploratoires.

Dans le cadre de ce mémoire doctoral, il nous est apparu essentiel de vérifier plus précisément la structure factorielle du Questionnaire de Hudson (Hudson, 1978) à l’aide d’une analyse factorielle exploratoire suivie d’une rotation oblique de type Promax1. En général, cette analyse témoigne de la présence d’un seul facteur

pour ce questionnaire. De manière objective, les résultats révèlent des valeurs propres de 16.88 pour un seul facteur et de 5.51 pour deux facteurs ainsi que des pourcentages de variance expliquée par ceux-ci de 42.92% pour un facteur et de 56.93% pour deux facteurs. Toutefois, l’examen des saturations factorielles suite à la rotation montre de façon générale que plusieurs items se retrouvent sur les deux facteurs avec des saturations similaires et d’autres items ont des scores de saturation sur le facteur sur lequel ils ne devraient pas se retrouver. En somme, ces résultats ne concordent pas avec les deux facteurs suggérés dans l’étude de validation du Questionnaire de Hudson (Hudson, 1978) qui suggèrent que les items 2, 5, 6, 8, 12 et 25 devraient appartenir à un deuxième facteur qui composerait une sous-échelle de conséquences positives et/ou négatives de l’insatisfaction sexuelle. La même analyse factorielle exploratoire a été effectuée en contraignant le nombre de facteurs à un seul et cette dernière nous donne des saturations plus que satisfaisantes pour l’ensemble des items sur un seul facteur (les scores de saturations allant de 0.34 à 0.86 et d’autres scores sont inférieurs à 0.30 pour 4 items). Les questions 5, 11, 13 et 15 obtiennent des coefficients de saturation inférieurs à 0.30 (respectivement 0.27, 0.21, 0.14 et 0.16). Ces quatre items corrèlent significativement mais faiblement avec le score total aux 21 autres questions (question 5 : r = 0.25, p < 0.01; question 11 : r = 0.16, p < 0.01; question 13 : r = 0.09, p < 0.01 et question 15 : r = 0.15, p < 0.01). Enfin, le coefficient alpha de Cronbach, qui mesure la cohérence interne, est de 0.95 pour l’ensemble de l’ISS. Cet alpha jumelé à l’impossibilité de répliquer les deux facteurs de l’étude de Hudson (1978) et l’impossibilité d’interpréter clairement les résultats des deux facteurs de l’analyse factorielle exploratoire effectuée, nous permet d’avancer que tous les items de cet instrument mesurent le même concept et que les questions de ce questionnaire sont très homogènes. C’est aussi en raison de cette très bonne consistance interne et de la présence de beaucoup de questions dans le questionnaire que les quatre items ayant un coefficient de saturation inférieur à 0.30 ont été conservés dans les prochaines analyses.

1 La solution orthogonale (Varimax) ainsi qu’une analyse factorielle ont également été testées et le

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Analyses préliminaires corrélationnelles.

Corrélations chez les hommes.

Quelques analyses statistiques préliminaires ont été réalisées afin de

vérifier s’il existe des corrélations entre nos variables d’intérêt et les caractéristiques sociodémographiques des participants. Tout d’abord, un test de corrélation bilatéral de Pearson, avec un niveau alpha de .01 a pu démontrer plusieurs associations significatives. Les conventions de Cohen permettent de qualifier l’ampleur des corrélations (petite taille d’effet : 0.10; moyenne : 0.30 et large : 0.50). Il y a une association négative et de moyenne à grande entre le niveau d’IS des hommes et l’échelle de satisfaction conjugale (DAS) (r = -.47, p < .01). Il y a un lien positif et faible entre le niveau d’IS et la durée de l’union (r = .17, p < .01).

Corrélations chez les femmes.

Quant aux analyses corrélationnelles effectuées avec les femmes, un test de

corrélation de Pearson bilatéral, avec un niveau alpha de 0.01, démontre un lien négatif, de moyen à fort est observé entre l’IS et le score au DAS (r = -.45, p < .01). Finalement, la durée de l’union et l’IS des femmes est faiblement corrélée (r = .10, p = .02).

Enfin, en tenant compte de tous les participants, seule la durée de l’union apparaît comme étant faiblement corrélée à l’insatisfaction sexuelle (r = 0.10, p < 0.01). En ce qui concerne l’âge des participants, cette variable ne peut être considérée comme étant corrélée à l’insatisfaction sexuelle (r = -0.01, p > 0.01).

Analyses descriptives de l’insatisfaction sexuelle.

Par la suite, des analyses descriptives ont été effectuées afin de connaître le score moyen de l’insatisfaction sexuelle dans chacune des catégories de style d’attachement. Les scores pour tous les participants sont présentés au tableau 2. Comme ces scores moyens sont tous plus élevés que le seuil clinique du

Questionnaire de Hudson, il est possible de constater que les individus des quatre styles d’attachement du

présent échantillon vivent de l’insatisfaction sexuelle. L’insatisfaction sexuelle des participants de tout l’échantillon en ordre du moins satisfait au plus satisfait s’établit comme suit: craintif, détaché, préoccupé et sécure.

Tout en sachant que les participants de l’étude ne sont pas indépendants (i.e. que leur degré d’insatisfaction sexuelle peut influencer celui de leur partenaire et vice versa), nous voulions tout de même, à l’aide d’ANOVAs, explorer l’insatisfaction sexuelle des participants selon leur style d’attachement. Des tests de comparaisons multiples avec ajustement de l’erreur (Bonferroni) ont ensuite été réalisés afin de localiser les différences significatives des liens possibles entre le style d’attachement des participants et leur score d’insatisfaction sexuelle. Tout d’abord, il est possible de constater qu’il existe une différence significative entre au moins deux des quatre styles d’attachement quant aux scores moyens de l’insatisfaction sexuelle (F (3) = 18.64, p < .01) de tous les participants à l’étude. De manière plus précise, il existe une différence significative

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(p < .01) entre les individus sécures (M = 31.31, É.T. = 18.69) et détachés (M= 40.31, É.T. = 18.58) ou craintifs (M = 41.33, É.T. = 18.93). Enfin, les participants préoccupés (M = 32.59, É.T. = 18.51) sont significativement moins insatisfaits que les craintifs (M = 41.33, É.T. = 18.93) (p < .01) et que les détachés (M= 40.31, É.T. = 18.58) (p < .01).

Ensuite, ces analyses descriptives ont été reprises en analysant les scores moyens d’insatisfaction sexuelle chez les deux sexes. Chez les hommes, les plus insatisfaits sont les détachés (M = 39.19; É.T. = 18.16), suivis des craintifs (M = 39.16; É.T. = 18.29), des préoccupés (M = 34.10; É.T. = 18.01) et des sécures (M = 30.37; É.T. = 17.95). Des ANOVAs ont permis de démontrer qu’il existe au moins une différence significative entre deux scores moyens de l’IS (F (3) = 7.77, p = < .01). Plus précisément, les hommes sécures (M = 30.37, É.T. = 17.95) sont moins insatisfaits (p < .01) que les hommes craintifs (M = 39.16, É.T. = 18.29) et que les hommes détachés (M = 39.19, É.T. = 18.16).

Pour ce qui est de l’insatisfaction sexuelle des femmes, les scores les plus faibles sont observés chez les individus craintifs (M = 43.55; É.T. = 19.38), puis chez les détachés (M = 42.27; É.T. = 16.53), suivis des sécures (M = 32.45; É.T. = 19.56) et des préoccupés (M = 31.58; É.T. = 18.81). Des ANOVAs ont également permis d’identifier au moins une différence significative entre deux scores moyens de l’insatisfaction sexuelle (F (3) = 12.70, p < .01). Les femmes ayant un style d’attachement sécure (M = 32.45, É.T. = 19.56) ont un score moins élevé (p < .01) que les femmes craintives (M = 43.55, É.T. = 19.38) et que les femmes détachées (M = 42.27, É.T. = 16.53) (p = .01); les femmes craintives (M = 43.55, É.T. = 19.38) sont plus insatisfaites (p < .01) au plan sexuel que les femmes préoccupées (M = 31.58, É.T. = 18.81); les femmes préoccupées (M = 31.58, É.T. = 18.81) sont moins insatisfaites (p < .01) que les détachées (M = 42.27, É.T. = 16.53).

Figure

Tableau 1 : Recension des études ayant effectué des pairages d'attachement, en lien avec la détresse conjugale
Tableau 2 : Scores moyens de l’insatisfaction sexuelle de l’échantillon en fonction de leur style d’attachement
Tableau 3 : Les données descriptives selon trois pairages des styles d’attachement.  Pairages  M  É
Tableau 4 : Différence des scores moyens d’insatisfaction conjugale entre les trois pairages
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