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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les missionnaires du savoir : mission impossible ?

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Academic year: 2021

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LES MISSIONNAIRES DU SA VOIR MISSION IMPOSSIBLE?

Nicole CHEZEAU

Maîtrise MÉCAIX>CTE Université de Haute-Alsace (Mulhouse)

Catherine FUCHS

Musée National du Chemin de Fer (Mulhouse)

Pierre THOREL

CNRS - GRÉPHIST - Université P. Mendès France (Grenoble)

MOTS-CLÉS: MUSÉOGRAPHIE ANIMÉE - MÉDIATION - ITINÉRANCE

RÉSUMÉ: Larénovationdes musées techniques se concrétise par la mise en place de services édu-catifs. Ceux·ci inventent de nouvelles fonnes d'animation rendant actif le public. De plus des formes d'opérations différentes peuvent

être

imaginées qui mettraient le musée

à

la IX'rte des publics éloignés ou peu mobiles.

SUMMARY : The revivaI of technical museums is auested by installation of educative sections. They find out new farms of activites making the visitor more active. Moreover different methods can

be invented in order to bring Ihe museum nearer distant users.

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1.

INTRODUCTION

Pour beaucoup,lemusée de sciences ou de techniques garde une image vieillotte de collections d'objets inertes et poussiéreux dont la signalétique sommaire ne transmet pas de message didactique fort.De plus, le zèle des gardiens n'autorise aucun contact physique avec l'objet derrière sa vitrine.

Pourtant,àobserver la de ces établissements, on constate qu'elle s'accompagne aussi de la création de services éducatifs actifs. Cette rénovation, dans tous les cas, revalorise la mission de "partage du savoir" qui fut parfois négligée par le passé. La complémentarité avec l'École est alors manifeste. Aussi le monde éducatif est-il associé à cette réflexion pour créer des activités

ct

'animation et une mise en scène adaptée à un vaste public qu'il convient de convaincre et de fidéliser.

Salles d'expériences pour groupes ou individus, lieux d'activités ludiques, de prise de contace sensoriel avec laréalité technique dont la présentation de collections ne constitue qu'un des aspects sont des réalisations positives, Un gros travail se fait pour concevoir et installer des montages interactifs oùlevisiteur devient actif devant te savoir à découvrir au lieu de se contenter d'admirer passivement

comme un

quelconque téléspectateur,

C'est cet état d'espritquenous voulons illustrer, Faire des adeptes critiques delatechnologie et de la science, c'est faire entrer le novice dans le cœur même du procès créateur en lui faisant inventer lechemin à suivre, la démarche àentreprendre. Cette illustration se fera en2 temps: Décrire l'expérience imaginée et menée à bien au sein du

Musée

Français du Chemin de FeràMulhouse. Se lancerdans un délire raisonné, extrapolant les expériences qui ont été menéesicietlàet telles qu'elles ont été projetées pour un éventuel musée de la ChimieàSt Fons (Rhône),

2. EXEMPLE DE MUSÉOGRAPHIE PÉDAGOGIQUE

2.1. Idée conductrice

Commela plupart des musées actuels, le Musée Français du Chemin de Fer a décidé de se tourner vers le public des jeunes et d'adapter ses structures d'accueil. C'est parune tentative d'animation des groupes scolaires en visite d'une journée que cette innovation se manifeste. Ultérieurement cela se a-aduira par la création d'un espace pédagogique.

LeMusée Français de Chemin de Fer dispose d'une centaine de locomotives, voitures et wagons de toutes époques. La richesse du matériel roulant, ainsi que l'originalité et l'unicité de certains engins, en font un lieu passionnant où les sujets d'étude sont innombrables; histoire des techniques,

des

transports, mais aussi économie, société, industrie locale, etc...

2.2. Les nouveaux objectifs pédagogiques

du

musée

L'objectif premier était d'ouvrir largement le musée au milieu scolaire en mOntrant l'intérêt pédagogique des visites et ce durant toute l'année scolaire quel que soit le niveau, de la maternelleà l'université. Il faut faire en sorte que dans le primaire, la visite soit prolongée par des activités en classe sur une longue durée alors que danslesecondaire cette réulilisation eSl plus poncmelle.

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Habituellement, la visite scolaire au musée consiste en une visite guidée préalablement préparée en classe, avec ou sans l'aide de valises pédagogiques. Or, le Musée désiraitallerplus loin. Le pari consista à accueillir une classe toute une journée. puisque des structures y permettent le

repas

de midi. Si cette expérience à petite échelle et sans grands moyens matériels s'avérait concluante, il serait envisagé des développements plus élaborés. Cette préfiguration a été confiéà Melle Catherine Fuchs dans le cadre d'unmémoirede maîtrise de Muséologie Technique (Mecadocte). Deux classes ont par-ticipéàcette animation. Une CM2 (10/11 ans) et une4ème de collège(14115 ans).Cechoix tient compte des programmes scolaires respectifs afin de pouvoir facilementyintégrer la visite.

Une stratégie muséographique efficace doit attirer l'attention de l'enfant et susciter chez lui des attitudes diverses: Surprise, Émotion, Réflexion, Action.

a)1a surprise: pOlir un enfant qui ne connaît pas le Musée, celle-ci est immédiate du fait de la monumentalité des machines, leur quantité, leur éclat, leurs originalités, leur luxe, leur variété. b)l'émotion: l'émotion est suscitée

par

les objets uniques du Musée: voitures de luxe ou ayant transporté d'illustres voyageurs ou encore locomotives ayant battu des records, etc...

c)La réflexion pour faire réfléchir les enfants sur ce qu'ils ont VU, rien de tel qu'un bon questionnaire ou un jeu de questions-réponses.

d) L'action: le jeu est cenainement le meilleur moyen d'impliquer personnellement l'enfant car il devient actif: il agit etréagit.

Le choix de l'animatrice fut donc d'axer la journée sur un grand jeu qui en sera le point culminant.

Le

jeu est une occasion de découvrir des savoirs inconnus mais aussi des capacités ignorées.Ilestlasituation favorablepouréveiller les curiosités. L'enfant aborde et comprend l'objet du musée beaucoup plus facilementparun jeu qui flattesongoût pour l'aventure et le merveilleux. 2.3. Déroulement de la journée

2.3.1. La ,,·isite guidée. La visite guidée a pour principal souci de n'être pas trop longue et de s'en tenir à l'essentiel. Elle se fait en deux panies afin

ct

'évi ter la lassitude et la baisse de l'attention. La pause repas enrre les deux parties est la meilleure coupure.

2.3.2. L'exposé aux 4èmes. Pour les 4èmcs, la visite est précédée d'un exposé d'une heure envi-ron quifaitdécouvrir l'épopée de la machine à vapeur et les débuts du chemin de fer. On aborde ainsi un sujet qui n'aurait pas ététraitéen cours car touchantà l'histoire de techniques. Le discours a été illustré au maximum: diapositives et planches fabriquées pour l'occasion ont tenté de dissimuler qu'il s'agissait en fait d'un cours !

2.3.3. Règles du jeu pour les CM2. Le Loto-Rail se veut un amalgame du "Trivial Pursuit", de la "Roue de la Fortune" et du "Jeu de Piste", trois jeux généralement bien connu des enfants. Il s'organise autour d'une roue de loterie dont la rotation détennine le type et la valeur de la question. Les enfants se répartissent en équipes d'environ 3 ou 4 joueurs. Les questions rouges som illustrées et portent sur un objet du musée qu'il suffit de retrouver. Les questions blanches portent sur des connaissances générales de l'histoire du chemin de fer et proposent un choix de 3 réponses.

2.3.4. Les avantages du jeu. Ce jeu donne la possibilité aux enfants de circuler librement dans le musée. Celui-ci étant vaste, ces déplacements se font sans déranger les autres visiteurs el on peut y

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parler à voix haute sans en troubler la sérénité. Après avoir été anenlifs et calmes, le jeu ressemble à une récréation. Pas besoin d'écrire, il suffit d'être l'équipe la plus rapide. Il est très important de bannir tout ce qui pourrait faire référence aux pratiques scolaires. Le "Loto-Rail" n'est en fait qu'un test de connaissances déguisé, mais les enfants ne doivent pas s'en rendre compte.

2.3.5. Le jeu de questions : réponses des 4ème. Le questionnaire établi pour les élèves de

4

èmes,a les mêmes objectifs que le jeu "Lom.Rail".ll constitue une synÙlèse de la visite. Il a la forme d'un livret où la plupart des questions sont illustrées. Il faut rechercher les caractéristiques de tel ou tel engin exposé.Lequestionnaire pennet aussi de visiter le musée librement et à son rythme. Les professeurs ont pensé augmenter la motivation des jeunes en offrant un "pot" à l'équipe gagnante. 2.4. Évaluation

Le grand jeu fut 1'instant le plus réussi de lajoumée des CM2. Les enfants ont très vite saisi les règles et se sont lancésà la découverte les trésors du musée. Mais cette expérience ludique ne s'est pas limitée à des classes. En effet, durant l'été, un centre aéré de la région a souhaité une visite de la journée

pow

des groupes d'une quinzaine d'enfants de 7 à 9 ans. Ce fut l'occasion d'évaluer le jeu avec des plus jeunes n'ayant pas eu une préparation préalable sur "histoire du chemin de fer. De ce fait certaines réponses ne furent dues qu'au hasard. Peu importe, le but du jeu n'était pas de connaÎrre toutes les réponses mais de les chercher ou de retenir la bonne, donnée par l'animateur.

Le bilan a été là aussi positif car les enfants tout en s'amusant beaucoup ont retenu quelque chose de leur visite au musée. A preuve cette réflexion d'un petit visiteur: "Ici c'est mieux qu'à la piscine parce qu'on apprend des choses."

Les enseignants ont aussi fait une évaluation très positive de la journée et les enfants ont été sollicités pour donner avis et suggestions concernant cette journée au Musée.

Cette expérience montre que même avec des moyens modestes, un bon animateur-concepteur peut apporter un plus dans le domaine de la muséographie pédagogique et on ne peut que souhaiter que s'ouvrent beaucoup de postes de ce type dans nos musées techniques.

3. POUR UN MUSÉE ÉCLATÉ

On va un peu au musée comme on vaà l'office. Passif ou actif, on s'étonne ou on admire l'image que se donne une science ou une technique. Cet office se déroule dans quelque cathédrale (ou chapelle

de

quartier) mais il faut toujours faire une démarche volontariste de pèlerin pour que la ren-contre avec savoir ou savoir faire ait lieu. Or le sujet a mauvaise réputation (aspect sévère ou salissant) alors, s'il faut en plus prendre son bâton de pèlerinL..Aussi ceux qui sont éloignés ou dis-traits par d'autres préoccupations nobles (programme scolaire, activité sportive... ) restent souvent dans leurs cantons.POUTpropager une image dynamique et mooerne de (a muséographie technique et des valeurs qu'elle veut servir, il faut non seulement des cathédrales mais aussi des missionnaires.

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Au-delà de l'allégorie, voyons quelles sont les fonnes que peut prendre cette activité éclatée dont le musée est un camp de base, de réflexion, de conception. Mais cette action aura aussi pour consé-quence de faire connaître le musée etsadémarche et ainsidedrainer vers lui un public nouveau.

Nous avons sélectionné 3 types de propositions:

3.1. Réalisation et diffusion de "Kits" ou mallettes

Les mallettes pédagogiques réalisés chaque annéepar enseignants ou animateurs socioéducatifs restent confidentielles: étant peu dupliquées leur diffusion reste intimiste. Ce type d'outil explore en général un thème en suivant la démarche didactique standard: documentation, expérimentation, modélisation, rapport d'expérience. Enes permettent l'exercice en petit groupe, laissant une large initiative à l'apprenant. Ce sont des produits ouverts, c'est-à-dire offrant des pistes de réflexion et d'information pour aller plus loin. Leur intérêt est de pouvoir constituer des séries explorant l'ensemble de la thématique du musée afin d'aider le public à se construire un programme d'activité sur plusieurs séances dans son cadre familier (délocalisépar rapport au musée). Une large duplication de chaque mallette permet d'en diminuer les coûts de fabrication. Un réseau de diffuseurs rend cette circulation plus effkace et l'existence d'un "camp de base" facilite l'entretien du matériel et le réapprovisionnement en produits consommables. Par un système de location, ce typede produit s'ouvre à une évaluation pennanente de la part de j'usager rédigeant un rapport d'utilisation. Le réalisme de cette proposition est prouvé par le succès des "malles" réalisées par certains CCSTI (Lille, Montreuil,... ) qui regroupent un ensemble de "tiroirs", jouant chacun le rôle d'un de ceskits.

3.2.

Le Muséobus

Cette proposition n'est pas non plus originale. De nombreuses collectivités territoriales se sont en effet dotées de "Bibliobus" pour faciliter et promouvoir la lecture. Danslecas présent, imaginons unfourgon semblable à ceux des commerçants de foires et marchés. Une des parois latérales bascule et se transfonne en table de démonstration ou en paillasse d'expérimentation.Un démonstrateur donne à voir un thème par une série de manipulations concrètes dûment expliquées. Ce véhicule peut avoir aussi d'autres foncions: visionnement d'audiovisuels, prêt de brochures ou d'ouvrages didactiques, locations de kirs, infonnarions sur le programme du musée... Cetypede véhicule doit quadriller régulièrement d'un terriroire déterminé: par exemple des circuits mensueis avec des programmes variant d'une foisà l'autre. C'est également un outil pouvant intervenir ponctuellement dans le cadre d'une manifestation traditionnelle: foire corrrrnerciale, comice agricole, fête locale...où il jouera un peu le rôle de camelot des sciences (ou des techniques) que mertaÜ en scène Daniel Raichvarg dans la séance d'intrOOuction .

3.3. Animation de

groupes

Il s'agir là de proposer un arelier dont l'usage est ouvert à un groupe organisé (classe, club scientifique, camp de \·acances...) qui va aboutir dans un temps donné et sur un nombre de séances limité un certain nombre de réalisations techniques. Le groupe est encadré par un animateur du musée qui apporte le matériel, élabore le scénario et le conduit avec le groupe invitant. L'exemple type. pour

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ce qui intéresse la chimie, est l'opération "graine de chimÎste" (voir session posters) imaginée parJ. Thibaud et D. Davoud. D'autres expériences du même type dans d'autres disciplines ont été menées par le CCSTde Grenoble par exemple sur le magnétisme, la robotique, la météorologie.

Des structureS solides sont indispensables à ces types d'activités: d'une pan un groupe d'intervenants mobiles dont la motivation doit être flexible et dynamique, bien au fait des aspects scientifiques, technologiques, économiques, historiques, sociaux du sujet proposé; ensuite une structure documentaire qui édite des documents et fiches adaptées, penneuant aux usagers (classes, clubs... ) de poursuivre les activités de façon autonome; enfin une structure de conception, d'actualisation et d'entretien quipermetteun ressourcement pennanent et une qualité constante.

4. CONCLUSION

Aucune de ces propositions n'est originale en soi car elles ont toutes déjà été expérimentées en divers lieux et dans divers domaines. L'originalité consisterait à ne plus rester dans une phase expérimentale ou limitée maisà mettre en placeunprogramme interne et externe cohérent et efficace.

Bien entendu ces actions sont onéreuses sunout ence qui concerne les frais de personnels. L'animateur de musée n'est pas encore une fonction clairement ressentie. Les qualifications utiles sont mulûples et les fonnations encore peu nombreuses et récentes(cf.Mécadocteà Mulhouse oula Section Spéciale de l'IUT de Tours).

Cependant de tels projets peuvent mobiliser les collectivités territoriales voisines de celle du musée et cela pennettrait une meilleure utilisation et une meilleure ''rentabilité''decet établissement.

TIfaut noter aussi qu'il est bien plus simple deprévoir un tel service dès la conception d'un nouvel établissement plutôt que de venir le greffer sur un établissement déjà existant Mais si on parle de rénovation de la fonctionMUSÉE dans l'optique des années 2000 il faut aussi rêver dans ce sens.

BIBLIOGRAPHIE

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Références

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