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Couplage interplan et compétition de phases dans le modèle de Hubbard des cuprates

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

dans le mod`

ele de Hubbard des cuprates

par

Simon Verret

m´emoire pr´esent´e au d´epartement de physique

en vue de l’obtention du grade de maˆıtre `es sciences (M.Sc.)

FACULT´E des SCIENCES UNIVERSIT´E de SHERBROOKE

(2)

le jury a accept´e le m´emoire de Monsieur Simon Verret dans sa version finale.

Membres du jury

Prof. Andr´e-Marie Tremblay Directeur de recherche D´epartement de physique

Prof. David S´en´echal Codirecteur de recherche D´epartement de physique

Prof. Patrick Fournier Membre interne D´epartement de physique

Prof. David Poulin Pr´esident rapporteur D´epartement de physique

(3)

than you expect, even when you take into account Hofstadter’s Law.

(4)

Il y a presque trente ans, un des probl`emes les plus difficiles de la physique moderne voyait le jour : la supraconductivit´e `a haute temp´erature critique dans les cuprates. Depuis, l’hypoth`ese nomm´ee mod`ele Hubbard est rapidement devenu un des candidats les plus prometteurs `a en d´etenir la solution. Dans ce contexte, ce m´emoire pr´esente des travaux de calculs num´eriques sur les phases de la mati`ere pr´edites par le mod`ele de Hubbard. Le projet poursuit notamment deux objectifs. En premier lieu, on consid`ere un couplage interplan dans le mod`ele, ce qui le rend plus r´ealiste que sa version 2D habituelle. Et en deuxi`eme lieu, on laisse les phases antiferromagn´etique et supraconductrice coexister avec en plus une autre phase supraconductrice de type

π-triplet. Plus de d´etails sur le contexte et ces deux objectifs sont pr´esent´es au chapitre

1 et le mod`ele de Hubbard est d´etaill´e au chapitre 2.

Pour obtenir des solutions num´eriques au mod`ele, les m´ethodes utilis´ees sont

la th´eorie de champ moyen dynamique sur amas (CDMFT) et l’approximation de l’amas variationnel (VCA). Ces m´ethodes ainsi que le formalisme n´ecessaire pour les

aborder sont pr´esent´es au chapitre trois. Notons qu’on utilise ces m´ethodes pour amas avec des m´ethodes de diagonalisation exacte qui ne feront pas partie de la discussion.

Enfin, le dernier chapitre pr´esente tous les r´esultats obtenus avec ce projet, qui m`enent `a deux conclusions principales. Premi`erement, le couplage tridimensionnel tel qu’ajout´e n’a pas fait ressortir de tendance nette dans les r´esultats. Cela indique une de deux choses : soit les effets interplans sont n´egligeables dans le mod`ele de Hubbard, soit il faudra les inclure d’une fa¸con plus compl`ete dans le futur. Deuxi`emement, on observe que la phase π-triplet apparaˆıt lorsqu’il y a coexistence entre l’antiferromagn´etisme et la supraconductivit´e dans le mod`ele mais que ces deux derni`eres phases se nuisent fortement l’une `a l’autre, confirmant qu’il y a comp´etition de phases.

(5)

Je crois que chacun m´erite au moins un merci ´equivalent `a l’impact qu’il a eu dans ma vie, mais vous ˆetes trop nombreux pour pouvoir rendre justice `a chacun dans un petit texte de remerciements. Donc, ici, je souhaite mettre en ´evidence ceux qui ont contribu´e plus ou moins directement `a faire de ce m´emoire une r´ealit´e.

D’abord, merci `a tous les professeurs qui m’ont permis de cheminer jusqu’ici. Particuli`erement merci `a Claudine Allen, sans qui je n’aurais jamais goˆut´e `a la recherche scientifique. Merci aussi `a Maxime Charlebois ; il n’est pas prof, mais il aura jou´e un rˆole de tuteur important dans mon cheminement vers les ´etudes gradu´ees. Un merci tr`es particulier `a Jean-Fran¸cois Lemay et Dani`ele Pacaud, professeurs de vie qui m’ont remis sur les railles au moment ou j’en avais le plus besoin. Un merci bien naturel et bien m´erit´e `a mon comit´e de suivi, David Poulin et Patrick Fournier. Et enfin, naturellement, mais non moins du fond du coeur, merci beaucoup `a David S´en´echal, qui, depuis le d´ebut, impressionne et inspire avec raison, et au moins autant merci `a Andr´e-Marie Tremblay, certainement l’homme le plus admirable que j’aie eu la chance de rencontrer.

Merci beaucoup `a ceux avec qui j’ai fait des devoirs et des projets. Les premiers et probablement les plus importants sont Simon Gourdeau et Maxime Tessier, avec qui on s’est moqu´e de tous les devoirs de math et de physique d’avant l’Universit´e. Merci `a tous mes co´equipiers du bac, particuli`erement Alexandre Trottier et Charles Collins-Fekete, sans qui mes notes n’auraient pas ´et´e ´epargn´ees et merci `a ceux du bac qui ont fait le mˆeme choix que moi pour la maˆıtrise, Alexandre Juneau, Kevin Spahr, Sophie Dufour-Beaus´ejour et Alexandre Foley, qui furent aussi de bons amis dans cette aventure. Enfin, merci `a la promotion mezenplus, qui m’a accueilli avec

courage et `a mes coll`egues de bureau, avec qui j’ai appris beaucoup.

`

A mi-chemin entre les amis et la famille, merci `a Sophie Rochette, pour ses corrections. Je suis content de partager tout ¸ca avec toi aujourd’hui.

(6)

Enfin, les plus importants, mˆeme si je suis parti si loin d’eux, merci `a la famille. Merci `a grand-maman Bis, feu grand-papa Bis, grand-maman Denise et grand-papa Albert, qui s’assurent, tous `a leur fa¸con, que tout aille bien. Merci `a mon fr`ere S´ebastien ; il a compris certaines choses beaucoup mieux que moi et me fait voir les choses diff´eremment, mais ¸ca, je ne suis pas sˆur qui l’ait compl`etement compris. Merci `a ma soeur Joannie, qui me rappelle toujours de ne pas devenir autiste, ¸ca c’est tr`es important ! Mais surtout, merci `a mon p`ere Denis Verret et ma m`ere Lucie Bissonnette ; ils m’ont appris `a ˆetre toujours heureux, et c’´etait celui-l`a le cadeau le plus pr´ecieux. Soyez tr`es fiers. Je vous aime.

(7)

Liste des figures 9

Introduction 12

1 Contexte et objectifs 14

1.1 Supraconductivit´e et plans CuO2 . . . 14

1.1.1 Supraconducteurs . . . 14

1.1.2 Les cuprates : supraconducteurs `a haute Tc . . . 15

1.1.3 Plans de cuivre oxyg`ene . . . 16

1.1.4 Objectif I : l’effet du couplage interplan . . . 17

1.2 Supraconductivit´e et antiferromagn´etisme . . . 19

1.2.1 Interactions et dopage . . . 19

1.2.2 Diagramme de phases des cuprates . . . 20

1.2.3 Param`etres d’ordre et diagramme de phase `a T = 0 . . . 21

1.2.4 Objectif II : Coexsistence de phases . . . 22

2 Le mod`ele de Hubbard 23 2.1 D´efinition et propri´et´es . . . 23

2.1.1 Hamiltonien . . . 23

2.1.2 Isolant de Mott et antiferromagn´etisme pour U  t . . . 25

2.1.3 Structure de bande pour U  t . . . 26

2.2 Des param`etres r´ealistes . . . 27

2.2.1 Param`etres de la litt´erature . . . 27

2.2.2 Param`etres in´edits . . . 29

2.3 Param`etres d’ordre . . . 30

2.3.1 Param`etre d’ordre antiferromagn´etique . . . 30

2.3.2 Param`etre d’ordre supraconducteur . . . 31

2.4 Notes sur les mod`eles tridimensionnels . . . 34

(8)

3 M´ethodes de calcul 36

3.1 Probl`eme `a N-corps . . . 36

3.1.1 D´efinition du propagateur (fonction de Green) . . . 37

3.1.2 Propagateur avec Interactions : self-´energie . . . 43

3.2 M´ethodes de calcul sur Amas . . . 47

3.2.1 Fonctionelle de la self-´energie (Potthoff) . . . 48

3.2.2 Approximation de l’amas variationnel (VCA) . . . 52

3.2.3 Th´eorie du champ moyen dynamique sur amas (CDMFT) . . 53

3.2.4 Param`etres de bain en CDMFT . . . 54

4 R´esultats 58 4.1 D´etails sur les calculs et l’affichage des r´esultats . . . 58

4.1.1 le code QCM . . . 58

4.1.2 Balayage en ˆn . . . 58

4.1.3 Un mot sur l’Annexe A.5 . . . 60

4.2 R´esultats pour l’objectif I : sauts interplans . . . 60

4.2.1 tz r´ealistes . . . 60

4.2.2 tz artificiels . . . 61

4.2.3 Discussion . . . 63

4.3 R´esultats pour l’objectif II : coexistence . . . 66

4.3.1 Coexistence entre dSC, AF et πSC . . . 66

4.3.2 Variation de U . . . 69

4.3.3 Discussion . . . 73

4.4 Observations suppl´ementaires . . . 76

4.4.1 Coexistence et sauts interplans . . . 76

4.4.2 Effet des ´energies de bains AF . . . 76

Conclusion 78 Annexes 80 A.1 Relation de dispersion de HK . . . 81

A.2 Transform´ees de Fourier de ˆM et ˆD . . . 82

A.3 Commutateur de ˆM et ˆD . . . 84

A.4 Repr´esentation de lehmann de la fonction de Green . . . 87

A.5 Param`etres converg´es de tous les calculs . . . 90

(9)

1.1 Progression de la Tc des supraconducteurs avec le temps . . . 15

1.2 Structure typique des cuprates . . . 16

1.3 Corr´elation entre Tc et le nombre de plans par maille unitaire. . . 17

1.4 Sch´ema des sauts interplans . . . 18

1.5 Diagramme de phase typique des cuprates . . . 20

2.1 Illustration du mod`ele de Hubbard 2D . . . 24

2.2 Isolant de Mott et transfert de poids spectral dˆu aux interactions . . 26

2.3 Dispersion et surface de Fermi du mod`ele de Hubbard `a U=0 . . . 28

2.4 Param`etre d’ordre antiferromagn´etique . . . 30

2.5 Zone de Brillouin antiferromagn´etique. . . 31

2.6 Sym´etrie de type d des param`etres d’ordre supraconducteurs . . . 32

2.7 Superposition des param`etres d’ordre supraconducteurs . . . 34

2.8 Diff´erences entre les r´eseaux tetragonaux et orthorombique . . . 35

3.1 Amas utilis´es pour le projet . . . 47

4.1 Densit´e ´electronique ˆn en fonction du potentiel chimique μ . . . 59

Diagrammes de phases 60 4.2 VCA 2x2 pour NCO, LCO et TBCO, tz r´ealiste . . . 61

4.3 VCA 2x2 pour le YBCO, tz de 0 `a 0.5 . . . 62

4.4 VCA 4x3 pour le YBCO, tz de 0 `a 0.5 . . . 63

4.5 CDMFT 2x2 pour le YBCO, tz de 0 `a 0.5 . . . 64

4.6 VCA 2x2 et 3x4 pour YBCO, coexistence de ˆM,  ˆD et  ˆT  . . . . 66

4.7 CDMFT 2x2 pour YBCO, coexistence de  ˆM,  ˆD et  ˆT  . . . 67

4.8 CDMFT 2x2 pour LCO, coexistence de ˆM,  ˆD et  ˆT  et instabilit´es 69 4.9 VCA 4x3 pour YBCO, variation de U= 6, 7 et 8 . . . 70

4.10 VCA 2x2 pour YBCO, variation de U= 6, 7, 8 et 12. . . 71

4.11 CDMFT 2x2 pour YBCO, variation de U= 6, 7, 8 et 12. . . 72 9

(10)

4.12 CDMFT 2x2 pour YBCO U=7, coexistence et instabilit´es . . . 74

4.13 CDMFT 2x2 pour YBCO incluant tz et la coexistence de phase . . . 76

4.14 VCA 2x2 pour YBCO incluant tz et la coexistence de phase . . . 77

4.15 CDMFT 2x2 pour YBCO sans les ebAF . . . 77

4.16 CDMFT 2x2 pour LCO sans les ebAF . . . 78

Annexe A.5 : param`etres converg´es 90 A.1 VCA 2x2, NCO, tz r´ealiste, relation entre ˆn et μ . . . 90

A.2 VCA 2x2, NCO, tz r´ealiste, valeurs converg´ees pour M1 et D1 . . . . 90

A.3 VCA 2x2, NCO, tz r´ealiste, valeurs converg´ees pour μ1 . . . 91

A.4 VCA 2x2, YBCO, tz artificiels, relation entre ˆn et μ . . . 91

A.5 VCA 2x2, YBCO, tz artificiels, valeurs converg´ees de M1 et D1 . . . . 92

A.6 VCA 2x2, YBCO, tz artificiels, valeurs converg´ees pour μ1 . . . 92

A.7 VCA 4x3, YBCO, tz artificiels, relation entre ˆn et μ . . . 93

A.8 VCA 4x3, YBCO, tz artificiels, valeurs converg´ees de M1 et D1 . . . . 93

A.9 VCA 4x3, YBCO, tz artificiels, valeurs converg´ees pour μ1 . . . 94

A.10 CDMFT 2x2, YBCO, tz artificiels, relation entre ˆn et μ . . . 94

A.11 CDMFT 2x2, YBCO, tz artificiels, param`etres du bain normal . . . . 95

A.12 CDMFT 2x2, YBCO, tz artificiels, param`etres du bain AF . . . 96

A.13 CDMFT 2x2, YBCO, tz artificiels, param`etres du bain SC . . . 97

A.14 VCA 2x2, YBCO, coexistence, relationˆn-μ et param`etres μ1, M1 et D1 98 A.15 VCA 4x3, YBCO, coexistence, relationˆn-μ et param`etres μ1, M1 et D1 99 A.16 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre n . . . 100

A.17 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre eb1 . . . 101

A.18 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre eb2 . . . 102

A.19 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre tb1 . . . 103

A.20 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre tb1 . . . 104

A.21 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre ebAF1 . . . 105

A.22 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre ebAF2 . . . 106

A.23 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre tbAF1 . . . 107

A.24 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre tbAF2 . . . 108

A.25 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre ds1 . . . 109

A.26 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre ds2 . . . 110

A.27 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre td1 . . . 111

A.28 CDMFT 2x2, YBCO, variation de U, param`etre td2 . . . 112

(11)

A.30 VCA 4x3, YBCO, variation de U, relation ˆn-μ et para. μ1, M1 et D1 114

A.31 CDMFT 2x2, YBCO, sans les ebAF, relation ˆn-μ . . . 115

A.32 CDMFT 2x2, YBCO, sans les ebAF, param`etres de bains normaux . . 116

(12)

Avec la c´eramique, on peut faire de la vaisselle, des planchers, et aussi embˆeter toute la communaut´e scientifique pendant presque 30 ans. Car, il faut bien le dire, peu de d´ecouvertes ont donn´e autant de fil `a retordre aux scientifiques que celles des c´eramiques nomm´ees cuprates. De tous les mat´eriaux connus, ces derniers sont les seuls qui peuvent devenir supraconducteurs au-del`a de la temp´erature de l’azote liquide. Or, mˆeme si plusieurs autres supraconducteurs, fonctionnant `a plus basse temp´erature, sont aujourd’hui `a l’oeuvre dans des technologies comme l’imagerie par r´esonance magn´etique (IRM), les ultrad´etecteurs de champ magn´etique `a SQUID (Superconducting quantum interference device), et mˆeme certains prototypes de trains

`

a l´evitation, les cuprates, eux, nous laissent sur notre faim. Le potentiel technologique de leur supraconductivit´e `a haute temp´erature est immense, mais puisqu’on ne com-prend toujours pas son fonctionnement, les applications sont extrˆemement restreintes. Un jour viendra, croient certains, o`u la recherche dans ce domaine permettra de franchir le dernier retranchement de la supraconductivit´e, c’est-`a-dire de trouver un supraconducteur fonctionnant `a la temp´erature de la pi`ece.

On pourrait croire que le probl`eme des cuprates reste sans solution par manque d’id´ees originales, mais c’est plutˆot l’inverse : il y a trop de suggestions, et elles sont toutes trop difficiles `a v´erifier. On est donc aux prises avec une immense quantit´e d’hypoth`eses dont aucune ne fait l’unanimit´e. Donc pour parer `a cette situation, il est essentiel de tester chacune d’elles, une par une, dans le but d’´eliminer les mauvaises, ou au contraire, de faire rayonner celles qui s’av`erent les meilleures. `A cette tˆache astronomique, le projet pr´esent´e dans ce m´emoire se veut une humble contribution. L’objectif g´en´eral est d’obtenir les pr´edictions venant de l’hypoth`ese du mod`ele de

Hubbard grˆace `a des calculs num´eriques qui cherchent `a reproduire fid`element le diagramme de phases mesur´e dans les exp´eriences sur les cuprates. On concentrera

notre attention sur deux aspects de ces calculs : le premier est l’importance de la troisi`eme dimension dans le mod`ele, et le deuxi`eme est l’importance de la comp´etition

(13)

entre la supraconductivit´e et les phases magn´etiques.

Au premier chapitre, ces objectifs seront pr´esent´es en d´etail, avec le contexte qui justifie leur importance. Au deuxi`eme chapitre, on d´efinira pr´ecis´ement le mod`ele de Hubbard, et nous verrons qu’il est particuli`erement difficile d’obtenir ses pr´edictions. Il faudra donc pr´esenter, au troisi`eme chapitre, les m´ethodes d’approximation n´ecessaires pour y arriver. On commencera par une r´evision sommaire des m´ethodes du probl`eme

`

a N-corps, ce qui permettra de bien d´efinir les deux m´ethodes th´eoriques utilis´ees : la

th´eorie du champ moyen dynamique sur amas (CDMFT), et l’approximation de l’amas variationnel (VCA). On finira, au quatri`eme chapitre, avec les pr´edictions obtenues avec ces m´ethodes pour le diagramme de phase. On obtiendra deux conclusions au projet. Premi`erement, on verra qu’`a l’int´erieur du mod`ele consid´er´e la troisi`eme dimension n’a pas d’impact sur les r´esultats et on discutera plus en d´etail de ce que cela peut impliquer. Deuxi`emement, on verra que la comp´etition entre la phase

antiferromagn´etique et la phase supraconductrice influence beaucoup la forme des

diagrammes et que cette comp´etition permet aussi l’existence de la supraconductivit´e

(14)

Contexte et objectifs

1.1

Supraconductivit´

e et plans CuO

2

1.1.1

Supraconducteurs

On d´efinit un supraconducteur par deux propri´et´es exceptionnelles. La premi`ere est la r´esistivit´e ´electrique nulle, qui permet donc le transport de courant ´electrique sans perte. La deuxi`eme, nomm´ee effet Meissner, consiste en l’expulsion des champs magn´etiques, et on peut observer son impact lorsqu’un supraconducteur l´evite au-dessus d’un aimant. Ces propri´et´es formidables permettraient une foule d’applications techniques, si ce n’´etait que pour l’instant, on ne peut les obtenir qu’`a tr`es basse temp´erature.

L’´etat supraconducteur est limit´e en temp´erature, car il est en fait une phase

de la mati`ere. Tout comme l’eau se retrouve sous phase solide, liquide ou

ga-zeuse, les ´electrons de la mati`ere se retrouvent naturellement en diff´erentes phases ´electroniques. Certaines sont famili`eres, par exemple les phases m´etallique, isolante ou ferromagn´etique, mais d’autres sont plus exotiques, comme l’antiferromagn´etisme ou, bien sˆur, la supraconductivit´e.

De plus, `a l’instar de l’eau, qui ne devient solide que sous son point de cong´elation, on obtient un supraconducteur en passant sous sa temp´erature critique (Tc). Celle-ci est g´en´eralement tr`es basse, `a quelques degr´es Kelvin (∼ −270◦C), rendant l’utilisation des supraconducteurs dans les applications pratiques difficiles. Heureusement, comme il y a des mat´eriaux se solidifiant `a plus haute temp´erature que l’eau, on trouve parfois des supraconducteurs dot´es d’une Tc plus ´elev´ee que la moyenne. Les temp´eratures critiques les plus ´elev´ees recens´ees `a ce jour sont celles des mat´eriaux nomm´es cuprates.

(15)

1.1.2

Les cuprates : supraconducteurs `

a haute T

c

Le nom cuprates d´esigne certaines c´eramiques d’oxydes de cuivre caract´eris´ees par des Tc tr`es ´elev´ees qui furent d´ecouvertes dans les ann´ees 80. `A cette ´epoque, le dossier de la supraconductivit´e ´etait quasiment clos, car la c´el`ebre th´eorie B.C.S. (Bardeen, Cooper et Schrieffer, 1957) [1], qui avait mis fin `a pr`es de 50 ans de recherche, arrivait `a pr´edire quasiment toutes les observations. La plus haute Tc connue ´etait alors de 23 K pour le Nb3Ge, et la th´eorie laissait peu d’espoir qu’on d´epasserait un jour 30 K. Malgr´e cela, dans les ann´ees 70, on d´ecouvrit les sels de Bechgaard, compos´es organiques qui ´etaient supraconducteurs sans que la th´eorie BCS ne puisse l’expliquer. Tout n’´etait donc pas r´egl´e dans la recherche sur la supraconductivit´e. [2]

1920 1940 1960 1980 2000 0 50 100 150 200 Hg Pb Nb NbN Nb3Sn Nb3Ga Nb3Ge MgB2 BaxLa5−xCu5Oy YBa2Cu3O7 Bi2Sr2Ca2Cu23O10 Tl2Ba2Ca2Cu23O10 Hg2Ba2Ca2Cu3O8+δ Hg2Ba2Ca2Cu3O8+δ Hg2Ba2Ca2Cu3O8+δ conventionnels cuprates organiques pnictures de fer Ann´ee de la d´ecouverte Te m p ´erature critique

Figure 1.1 Progression de la Tc des supraconducteurs avec le temps [2]

En 1986, les physiciens Bednorz et M¨uller d´ecouvrirent que certains syst`emes de Ba-La-Cu-O (LCO) devenaient supraconducteurs aux alentours de 30 K [3]. Peu apr`es, l’´equipe de Paul Chu d´ecouvrit la Tc ph´enom´enale d’un compos´e de Y-Ba-Cu-O (YBCO) `a 93 K [4]. Celle-ci d´epassait pour la premi`ere fois la temp´erature de liqu´efaction de l’azote, 77 K, rendant possible les d´emonstrations grand public et les applications techniques peu coˆuteuses. La supraconductivit´e se vit alors propuls´ee vers les grandes priorit´es scientifiques : on cherchait le supraconducteur `a temp´erature

(16)

am-biante. Une progression rapide de Tc s’en suivit (figure 1.1), atteignant son maximum en 1993, au-del`a des 150 K, pour les compos´es de Hg-Ba-Ca-Cu-O sous pression [5]. La progression de Tc est aujourd’hui bloqu´ee et nous ne comprenons pas compl`ete-ment ce qui cause la supraconductivit´e dans les cuprates. Pour cette raison, ils forcompl`ete-ment avec les supraconducteurs organiques, les compos´es `a fermions lourds, les pnictures de fer et le C60 (Buckyballs), le groupe des supraconducteurs non conventionnels [6]. De plus, `a cause de leurTc tr`es ´elev´ee, les cuprates et certains compos´es de fer sont mis `a part pour former la classe des supraconducteurs `a haute temp´erature critique (H.T.C.).

Apr`es plus de 30 ans de recherche intensive, les H.T.C. demeurent un casse-tˆete des plus coriaces de la physique.

1.1.3

Plans de cuivre oxyg`

ene

Un point commun `a tous les cuprates est soup¸conn´e d’ˆetre responsable de leurs propri´et´es exceptionnelles : leur composition en plans atomiques de cuivre oxyg`ene (CuO2), repr´esent´ee `a la figure 1.2. En g´en´eral, la maille ´el´ementaire d’un cuprate contient un ou plusieurs de ces plans CuO2, intercal´es de couches s´eparatrices form´ees de quelques atomes seulement. Ces empilements sont ensuite eux-mˆemes s´epar´es par les couches isolantes.

couche isolante couche isolante (répétée) plan CuO2 (1) plan CuO2 (2) couche séparatrice Y Ba Cu O

Figure 1.2 Maille unitaire du YBa2Cu3O7, de structure orthorhombique, contenant deux plans CuO2 s´epar´es par une couche d’Yttrium. Les paires de plans sont s´epar´ees par du Barium, de l’oxyg`ene et des chaˆınes CuO. [7]

(17)

Un fait int´eressant li´e aux plans CuO2 est que pour des compos´es semblables ayant un nombre diff´erent de plans par maille, on observe une corr´elation entre Tc et le nombre de plans. `A la figure 1.3, on voit cette corr´elation pour les compos´es de trois familles. Le comportement typique est une augmentation de Tc avec le nombre de plans jusqu’`a la valeur optimale de 3 plans par maille. Au-del`a de 3, Tc diminue l´eg`erement avant de se stabiliser [8].

1 2 3 4 5 6 0 50 100 150 Bi2Sr2CuO6 Bi2Sr2CaCu2O8 Bi2Sr2Ca2Cu3O6 Tl2Ba2CuO6 Tl2Ba2Ca2Cu3O10 TlBa2Ca3Cu4O11 HgBa2CuO4 HgBa2CaCu2O6 HgBa2Ca2Cu3O8 famille Bi famille Tl famile Hg

Nombre de plans CuO2 par cellule unit´e

Te

m

p

´erature

critique

Figure 1.3 Corr´elation entre Tc et le nombre de plans par maille unitaire [8]. LaTc atteint un maximum pour 3 plans avant de redescendre et de se stabiliser sur un plateau. Les compos´es `a plus de plans (jusqu’`a 16 plans par mailles [8]) ne sont pas pr´esent´es ici.

1.1.4

Objectif I : l’effet du couplage interplan

Puisqu’on croit que la physique des cuprates se retrouve principalement dans les plans CuO2, les mod`eles th´eoriques ´etudi´es jusqu’`a maintenant sont presque tous des mod`eles 2D [9]. On sait n´eanmoins qu’il faudra un jour passer `a des mod`eles 3D, puisqu’en deux dimension, le th´eor`eme de Mermin-Wagner [10] empˆeche la brisure

spontan´ee de la sym´etrie de jauge n´ecessaire `a la supraconductivit´e `a temp´erature finie.

Pour l’instant, les syst`emes ´etudi´es sont en g´en´eral trop petits pour que le th´eor`eme s’applique et nous ´evitons ce probl`eme. N´eanmoins, il reste certaines observations exp´erimentales, comme la corr´elation de Tc avec le nombre de plans, qui portent `a croire qu’on devrait prendre en compte la troisi`eme dimension, mˆeme pour nos petits syst`emes.

(18)

Prenons l’exemple des cuprates en empilement infini. Dans ceux-ci, il n’y a pas de couches isolantes s´eparant les plans, et donc c’est comme si on avait une infinit´e de plans CuO2 connect´es. Dans ces structures, la supraconductivit´e apparaˆıt et disparaˆıt au gr´e d’une r´eduction en oxyg`ene bien contrˆol´ee qui occasionne aussi un changement de la hauteur de la maille unitaire, c. Plus important encore, on peut montrer que

Tc d´epend inversement de c en effectuant la r´eduction en oxyg`ene progressive [11]. Ce genre d’observation laisse penser que la troisi`eme dimension est plus importante qu’on le croit chez les cuprates.

Dans la litt´erature, on a d´ej`a compar´e des mod`eles 3D `a des mod`eles 2D [12, 13,

14, 15] et cela a montr´e que la supraconductivit´e est plus robuste dans les mod`eles 2D. Cependant, on n’a pas ´etudi´e directement l’effet de la troisi`eme dimension dans des mod`eles tr`es anisotropes, plus fid`eles aux cuprates.

Le premier objectif de ce projet est d’ajouter des consid´erations tridimensionnelles au mod`ele le plus simple pour les plans CuO2 en 2D, le mod`ele de Hubbard (sec-tion 2.1.1). Pour le faire, on lui ajoute des sauts interplans, comme ceux illustr´es `a la figure 1.4. De plus, pour que le mod`ele soit cr´edible, on utilise des param`etres de bandes r´ealistes (section 2.1.3).

Figure 1.4 Sch´ema des sauts interplans

C’est le diagramme de phase calcul´e `a partir de ce mod`ele qui sera juge de l’effet des sauts interplans. Dans les sections qui suivent, on introduit plus en d´etail en quoi consiste le diagramme de phase, avant de fixer un second objectif li´e de pr`es `a celui-ci. Le chapitre 2 est ensuite consacr´e aux d´etails du mod`ele de Hubbard et le chapitre 3 survole les m´ethodes utilis´ees pour lui trouver des solutions approximatives. Au chapitre 4, on donne finalement les d´etails sur les param`etres utilis´es ainsi que sur la fa¸con de pr´esenter les donn´ees, avant de passer aux r´esultats.

(19)

1.2

Supraconductivit´

e et antiferromagn´

etisme

1.2.1

Interactions et dopage

Les cuprates `a l’´etat pur sont des isolants. Cela semble contradictoire, mais pour obtenir les meilleurs supraconducteurs connus, on verra qu’il faut doper les cristaux des cuprates qui, `a la base, ne sont pas de bons conducteurs. Ce probl`eme va en fait bien au-del`a d’une simple contradiction quant `a la conductivit´e des cuprates, car selon les th´eories actuelles, ces cristaux devraient ˆetre des conducteurs et non le contraire. La c´el`ebre et fructueuse th´eorie des bandes ´echoue ici lamentablement, et c’est parce qu’une de ses hypoth`eses de d´epart est mise en d´efaut.

Dans les th´eories ´el´ementaires de la mati`ere, comme la th´eorie des bandes, on trouve toujours un moyen de r´eduire ou de carr´ement n´egliger l’impact des interactions entre les ´electrons. La justification habituelle est que leurs effets sont petits, mais la raison plus honnˆete est que consid´erer les interactions rend le probl`eme tellement complexe qu’il est encore impossible `a r´esoudre. Malheureusement, dans les cuprates, l’effet des interactions est important et on dit donc qu’il s’agit de mat´eriaux `a ´electrons fortement corr´el´es parmi lesquels ceux qui sont isolants `a cause des interactions,

comme les cuprates, sont appel´es isolants de Mott.

Puisque les cuprates sont isolants dans leur ´etat pur, il faut alt´erer leur structure chimique pour y obtenir la supraconductivit´e, c’est-`a-dire qu’il faut les doper. Sans dopage, les cuprates n’ont qu’un ´electron de valence (n = 1) par maille unitaire. Le dopage consiste `a remplacer certains atomes du cristal par d’autres, afin de modifier cette densit´e d’´electrons. On peut alors exprimer le dopage comme la portion δ d’atomes qui furent remplac´es ou encore comme la nouvelle densit´e n. Prenons comme exemple le compos´e BaδLa5−δCu5Oy avec δ = 0.1. Celui-ci a un atome de barium qui en remplace un de lanthane `a toute les 10 maille unitaire, ce qui r´eduit sa densit´e ´electronique (n = 0.9). Avec moins d’´electrons, on dit que le mat´eriau est dop´e

aux trous. Avec plus, on dit qu’il est dop´e aux ´electrons. Enfin, puisque l’effet des interactions ´electroniques est grand chez les cuprates, le fait de leur retirer ou leur ajouter des ´electrons d´evoile une multitude de nouvelles phases de la mati`ere. On peut d’ailleurs litt´eralement cartographier celles-ci dans un diagramme de phases

(20)

1.2.2

Diagramme de phases des cuprates

Un diagramme de phases repr´esente graphiquement les limites des phases d’un mat´eriau en fonction de param`etres comme la temp´erature, la pression, le dopage, etc. Par exemple, le diagramme de phases de l’eau, bien connu, montre ses temp´eratures de fusion et d’´ebullition en fonction de la pression. Le diagramme de phases habituel pour les cuprates montre plutˆot la temp´erature d’apparition de ces phases en fonction de la densit´e ´electronique.

Le diagramme de phases des cuprates est diff´erent d’un compos´e `a l’autre, et surtout, tr`es difficile `a d´eterminer puisque pour chaque valeur du dopage on doit synth´etiser un nouvel ´echantillon. Il est donc g´en´eralement plus commode d’utiliser les tendances g´en´erales pour construire un diagramme de phases typique, tel celui de la figure 1.5.

T

n

T∗ T∗ Tc Tc TN TN SC SC AF AF

0.8

1

1.2

∼300 K

∼30 K

dop´es aux

´electrons

dop´es aux

trous

Figure 1.5 Diagramme de phase temp´erature-densit´e typique des cuprates

pour les phases antiferromagn´etique (AF) et supraconductrice (SC). T∗ d´enote la transition du r´egime pseudogap dont le statut de phase fait encore l’objet de recherche. La section vert clair repr´esente l’hypoth`ese du point critique quantique d´eplac´e de Sachdev. (section1.2.4)

Ce diagramme s’inspire du celui de YBa2Cu3O7 (YBCO) [16] pour le cˆot´e des dop´es aux trous et celui de Nd2−xCexCuO4 (NCCO) [17] pour le cˆot´e des dop´es aux

(21)

´electrons. On remarque d’abord les zones o`u se retrouve la supraconductivit´e, en forme de dˆomes dont le sommet donne la temp´erature critique maximale au dopage

optimal. Ensuite, l’antiferromagn´etisme, une phase dans laquelle la direction des

spins ´electroniques alterne (... ↑ ↓ ↑ ↓ ...), occupe le centre du diagramme avec des

temp´eratures de transition, nomm´ees temp´eratures de N´eel, tr`es ´elev´ees. On voit aussi que le cˆot´e des dop´es aux trous (n < 1) pr´esente une s´eparation nette entre

le domaine d’existence de la supraconductivit´e et celui de l’antiferromagn´etisme. D’ailleurs, d´ependamment du compos´e, on retrouve parfois des phases interm´ediaires comme des ondes de densit´e de charge ou des ondes de densit´e de spin qui font encore l’objet de recherche. Enfin, le cˆot´e des dop´es aux ´electrons est particuli`erement int´eressant `a cause de la zone de possible coexistence entre la supraconductivit´e et l’antiferromagn´etisme.

1.2.3

Param`

etres d’ordre et diagramme de phase `

a T = 0

Afin de simplifier tout le projet, on travaille toujours `a temp´erature nulle. Cette contrainte fait en sorte qu’il est impossible de tracer le diagramme de phase pour la temp´erature. Il faut donc d´efinir un outil analogue : le diagramme de phase `a temp´erature nulle.

Faire un diagramme de phase `a temp´erature nulle est possible grˆace au concept de param`etre d’ordre. C’est un concept qui vient de la th´eorie des transitions de phase de Landau, qui dit qu’une transition est caract´eris´ee par une phase plus ordonn´ee et une moins ordonn´ee. Par exemple, la phase antiferromagn´etique, o`u les spins suivent un alignement pr´ecis (... ↑ ↓ ↑ ↓ ...), est plus ordonn´ee que la phase paramagn´etique obtenue lorsqu’on d´epasse la temp´erature de N´eel. Tout ordre de ce genre peut alors ˆetre mesur´e par un param`etre pr´ecis, qui se nomme param`etre d’ordre et qui traduit quantitativement cet ordre. Pour l’antiferromagn´etisme, on verra plus loin que le param`etre d’ordre sera une valeur moyenne d’op´erateur,  ˆM (section 2.3.1), et de mˆeme pour la supraconductivit´e,  ˆD (section 2.3.2). Ces quantit´es traduisent en quelque sorte la robustesse de la phase et il existe donc souvent des relations les liant `

a la temp´erature de transition. Ainsi, il sera possible de tracer le param`etre d’ordre en fonction du dopage pour obtenir un diagramme de phase `a temp´erature nulle qui devrait ˆetre relativement fid`ele `a celui de la figure 1.5.

(22)

1.2.4

Objectif II : Coexsistence de phases

L’hypoth`ese du point critique quantique (QCP) [18] avance que la supraconduc-tivit´e serait caus´ee par un changement de phase magn´etique `a temp´erature nulle (T = 0). L’absence des fluctuations thermiques habituelles implique dans ce cas que ce sont les fluctuations quantiques qui causent la transition, d’o`u le nom de point critique quantique. Selon cette hypoth`ese, ce dernier devrait se situer environ au point de dopage optimal.

Le probl`eme de l’hypoth`ese QCP est que le changement de phase magn´etique pr´ec´edant le point critique n’a pas ´et´e observ´ee clairement. Par exemple, la transition

pseudogap (repr´esent´ee par la ligne pointill´ee T∗dans la figure1.5) serait une candidate de choix, mais elle est encore floue du point de vue exp´erimental. Puisqu’on peine tant `

a la d´etecter, Sachdev [18] a propos´e que cette phase ´etait peut-ˆetre d´eplac´ee `a cause de sa comp´etition avec la supraconductivit´e (en vert clair sur la figure 1.5). Il s’agirait alors d’une phase magn´etique bien connue, par exemple l’antiferromagn´etisme, qui n’est tout simplement pas l`a o`u elle devrait.

L’explication de Sachdev est difficile `a v´erifier exp´erimentalement, car il est impossible de simplement supprimer la phase supraconductrice pour voir o`u se situerait alors l’antiferromagn´etisme. On utilise parfois un fort champ magn´etique dans ce but, mais alors on ne peut ˆetre certain que ceux-ci n’affectent pas autrement le syst`eme. C’est d’ailleurs exactement ce qui constitue l’avantage d’une m´ethode th´eorique num´erique. Il est possible d’y contrˆoler exactement `a quelles phases on laisse ou on ne laisse pas la possibilit´e d’exister, sans effet secondaire.

Le deuxi`eme objectif sera de v´erifier les effets de la coexistence de phases dans le mod`ele. Nous calculerons donc les valeurs des param`etres d’ordres  ˆM et  ˆD,

seuls et coexistants et on verra qu’un autre param`etre d’ordre supraconducteur  ˆT 

(section 2.3.2) peut ˆetre ajout´e au mod`ele lorsqu’il y a coexistence. Les param`etres d’ordre et les m´ethodes pour les calculer sont d´ecrits au chapitre 3 avant de donner les r´esultats au chapitre 4.

(23)

Le mod`

ele de Hubbard

2.1

efinition et propri´

et´

es

2.1.1

Hamiltonien

Pour mod´eliser les cuprates, Anderson [19] a sugg´er´e d’utiliser le mod`ele de Hubbard [20] d`es leur d´ecouverte, une approche qui fut justifi´ee plus formellement par la suite [21, 22, 23]. Le mod`ele de Hubbard est d´efini pour N ´etats localis´es, et il s’agit d’un cas particulier de mod`ele `a liaisons fortes (dans la base des ´etats de Wannier). En seconde quantification, avec les orbitales localis´ees (les sites) identifi´ees

i, j et le spin σ on ´ecrit le hamiltonien du mod`ele comme suit.

ˆ H ≡ − ijσ tijc†iσcjσ+ c.h. + U  i ˆ ni↑nˆi↓ (2.1)

Le premier terme du mod`ele est le terme d’´energie cin´etique, ou encore le terme de saut, standard pour un mod`ele `a liaisons fortes. `A cause du facteur −tij, ce terme favorisera la destruction d’un ´electron en i (op´erateur de destruction ciσ) suivie de sa cr´eation en j (op´erateur de cr´eation c†), ce qui donne donc en un saut de i `a j. Il fait la mˆeme chose pour le processus conjugu´e, c’est-`a-dire un saut de j `a i. Le terme de saut favorise ainsi la d´elocalisation des ´electrons.

Le deuxi`eme terme est celui qui caract´erise le mod`ele de Hubbard. Il augmente de U l’´energie d’un site accueillant `a la fois un ´electron de spin up (vers le haut) et

un de spin down (vers le bas) (avec l’occupation ˆniσ ≡ c†iσciσ). Il repr´esente donc la

(24)

r´epulsion coulombienne locale subite par deux ´electrons dans une mˆeme orbitale i. C’est la forme la plus ´el´ementaire d’interaction qu’on puisse prendre en compte.

Remarquons que le mod`ele ne comporte pas de g´eom´etrie intrins`eque et que ce sont donc les tij qui d´eterminent sa forme. Pour avoir un r´eseau carr´e qui repr´esente bien les plans CuO2, on prend ´egaux les tij repr´esentant des sauts de mˆeme distance. Ainsi, les sauts aux quatre premiers voisins auront la valeur t, aux quatre voisins suivants t, et ainsi de suite comme illustr´e `a la figure 2.1.

Figure 2.1 Illustration du mod`ele de Hubbard 2D o`u les t, t, t sont les termes de sauts et U le terme d’interactions.

Il existe une solution analytique pour le mod`ele de Hubard `a une dimension (avec l’Ansatz de Bethe) et celui avec un nombre de dimension infini. Autrement, le mod`ele reste sans solution g´en´erale. Il fait d’ailleurs partie d’une classe de probl`emes tr`es complexes, en raison des interactions, nomm´ee probl`eme `a N-corps (section 3.1). Dans ce genre de probl`eme, le Hamiltonien contient `a la fois des op´erateurs `a un corps (deux op´erateurs d’´echelle : c†cjσ), et des op´erateurs `a deux corps(quatre op´erateurs d’´echelle : ˆni↑ˆni↓= ci↑† cj↑c†i↑cj↓, pour les interactions) de sorte que les fonctions d’onde habituelles, `a un corps, ne sont bonnes qu’`a faire des approximations.

Enfin, le mod`ele de Hubbard est aussi difficile `a r´esoudre num´eriquement. Avec les quatre ´etats disponibles pour chacune des N orbitales : |0, |↓, |↑ ou |↑↓, son espace de Hilbert croˆıt comme d = 4N. Par exemple, pour 16 orbitales, d grimpe `

a 4 294 967 296 et obtenir les solutions requiert de r´eduire la taille de l’espace de Hilbert en utilisant les sym´etries de l’amas et en ciblant un nombre de particules et un spin total r´ealiste. Il est impensable, pour l’instant, d’arriver `a diagonaliser un nombre d’orbitales repr´esentatif des v´eritables mat´eriaux. Il faut donc poursuivre la recherche de m´ethodes d’approximation plus sophistiqu´ees pour attaquer le probl`eme num´eriquement (section 3.2).

(25)

2.1.2

Isolant de Mott et antiferromagn´

etisme pour U  t

Comme on le disait `a la section 1.2.2, les cuprates, sans dopage, sont des isolants. Bien que cela soit une surprise du point de vue de la th´eorie des bandes, c’est un ph´enom`ene qui s’explique relativement bien dans le r´egime U  t du mod`ele du

Hubbard. Consid´erons donc, pour commencer, le terme d’interaction du (2.1) :

HU = U 

i ˆ

ni↑nˆi↓ (2.2)

Pour ce dernier, on peut minimiser l’´energie en r´eduisant au maximum la double occupation (le moins d’´etats |↑↓ possibles). Or, dans un cuprate non dop´e, il y a un ´electron de valence par maille unitaire et pour minimiser l’´energie de HU il faut donc mettre un ´electron sur chaque site. Le premier niveau excit´e, lui, aura une ´energie U suppl´ementaire, ce qui cause le gap isolant.

De fa¸con plus g´en´erale, dans un syst`eme interagissant, l’´energie d’une particule d´epend de la pr´esence ou non de particules avec lesquelles elle peut interagir. Au-trement dit, l’´energie d’un ´etat `a une particule sera d´etermin´ee selon l’occupation des autres ´etats. Cons´equemment, un changement dans l’occupation induira un chan-gement dans la distribution des ´etats, ce qu’on nomme transfert de poids spectral. C’est grˆace `a ce dernier que le mod`ele de Hubbard arrive `a pr´edire l’´etat isolant des cuprates rigoureusement. [24]

Un isolant tel que pr´edit par le mod`ele de Hubbard est appel´e isolant de Mott. Comme on peut le voir `a la figure2.2, pour une orbitale occup´ee, l’´energie du deuxi`eme ´etat augmente de U. Cela fait qu’`a demi remplissage, la bande unique du mod`ele se s´epare en une bande de valence et une bande de conduction s´epar´ees d’un gap d’´energie U. C’est le gap de Mott.

Il existe un autre type d’isolant dˆu aux interactions, l’isolant `a transfert de charge. L’explication pour celui-l`a fait intervenir plusieurs bande et donc le mod`ele

de Hubbard, ne poss´edant intrins`equement qu’une seule bande, ne peut l’expliquer. Ce genre d’effet multibande est d’ailleurs pr´esent dans les cuprates dop´es aux trous, rappelant que le mod`ele de Hubbard n’est valide que dans certaines limites, et qu’il faudra des mod`eles plus complexes pour expliquer compl`etement les cuprates. [25]

(26)

´etats vides ´etats occup´es



2N bande vide : la distribution des´etats est ´equivalente au cas sans

int´eraction  1 2N − 2 1 U

occupation d’un ´etat : un ´electron dans l’´etat identique de spin op-pos´e interagirait, son ´energie aug-mente donc de +U  N − 1 2 N − 1 U

occupation de presque la moiti´ee des ´etats : il ne reste que quelques ´etats vides dans la bande originale



N N

U

occupation de la moiti´ee des ´etats : tous les autres ´etats sont `

a +U , phase isolante

Figure 2.2 Explication de l’isolant de Mott avec l’interaction U qui cause un

transfert de poids spectral g´en´erant le gap de Mott.

de mat´eriaux `a demi remplissage, il pr´edit aussi la phase antiferromagn´etique que l’on retrouve chez les cuprates. En effet, dans la limite `a fort couplage, en gardant toutefois le terme de sauts, la th´eorie des perturbations au deuxi`eme ordre permet d’obtenir un mod`ele de Heisenberg antiferromagn´etique.

2.1.3

Structure de bande pour U  t

Avec U  t, c’est-`a-dire dans la limite de faible interaction, seule la partie cin´etique du mod`ele de Hubbard subsiste (le premier terme de (2.1)). On obtient alors un mod`ele d’´electrons libres, en liaisons fortes, dont le hamiltonien sera not´e ˆHK :

ˆ H −−−→ U→0 ˆ HK =  ijσ tijc†iσcjσ + c.h. (2.3)

(27)

Le hamiltonien ˆHK poss`ede des ´energies propres dans l’espace des vecteurs d’onde k et on peut donc le diagonaliser en prenant sa transform´ee de Fourier (annexe A.1). Dans ce calcul, on prend les tij ´egaux pour des sauts de mˆeme distance

|s| = |rj−rj|, comme dans le r´eseau carr´e de la figure2.1. On obtient alors l’expression diagonale pour ˆHK, ˆ HK =  k   s 2t|s|cos(k· s)  c†k,σck,σ (2.4) ˆ HK =  k (k)ˆnk,σ (2.5)

o`u la relation de dispersion, (k), est bien celle d’un mod`ele en liaison forte.

(k) ≡ −

s

2t|s|cos(k· s) (2.6)

La figure 2.3 montre cette relation de dispersion pour le r´eseau bidimensionnel carr´e avec une longueur de maille a = 1 et seulement des sauts t, t, t aux trois plus proches groupes de voisins. La relation de dispersion se r´eduit alors `a :

c(k) =−2t(cos kx+ cos ky)

− 2t(cos(kx+ ky) + cos(kx− k y))

− 2t(cos 2kx+ cos 2ky) (2.7) Les surfaces de Fermi qu’on a aussi illustr´ees montrent o`u s’arrˆete le remplissage de la bande d’´etats pour diff´erentes valeurs d’occupation ˆn. Les valeurs choisies pour t,

t, t viennent de la litt´erature pour les cuprates (section 2.2.1).

2.2

Des param`

etres r´

ealistes

2.2.1

Param`

etres de la litt´

erature

Le mod`ele sera toujours d´efini sur un r´eseau bidimensionnel carr´e avec les sauts aux plus proches voisins not´es t, aux seconds t et ainsi de suite. Tous les param`etres

(28)

(a) Relation de dispersion 0 ʶ ʶ 0 (b) Surfaces de Fermi Figure 2.3 Allure habituelle de la relation de dispersion du mod`ele de

Hubbard carr´e pour U = 0 avec ses surfaces de Fermi pour diff´erents remplissage. Les param`etres sont t = 1, t =−0.3 et t= 0.2 (section 2.2.1) et le losange rose indique la zone de Brillouin antiferromagn´etique (section2.3.1)

sont exprim´es relativement `a t, y compris l’interaction U, de sorte que c’est ce dernier qui d´etermine l’´echelle du probl`eme.

t = 1 (2.8)

Les param`etres que nous utilisons le plus souvent sont ceux du compos´e YBa2Cu3O7, qui furent obtenus `a partir de la th´eorie de la fonctionnelle de densit´e (DFT) [26], qui permet d’obtenir la structure de bandes `a partir de la composition chimique du mat´eriau. On y r´ef`erera comme ´etant les param`etres YBCO. Ils sont r´eguli`erement utilis´es par nos groupes de recherche [27, 28].

sauts YBCO

t −0.3

t 0.2

(2.9)

Dans le cas tridimensionnel, le mod`ele YBCO sera ´etendu `a un r´eseau cubique dot´e d’un seul saut dans la troisi`eme dimension, tz. Nous lui choisissons 4 valeurs artificielles afin de tirer des tendances, mais en restant anisotrope, `a l’image des cuprates.

(29)

2.2.2

Param`

etres in´

edits

Pour avoir une id´ee plus r´ealiste de la valeur de tz, on utilise aussi trois ensembles de param`etres fournis par Chuck-Hou Yee, un collaborateur autrefois `a Rutgers University. [29] On r´ef`erera donc `a ces param`etres comme les param`etres de Chuck ou encore individuellement comme les param`etres LCO, NCO, et TBCO puisqu’ils ont respectivement ´et´e obtenus pour les compos´e de La2CuO4, Nd2CuO4 et Tl2Ba2CuO6, aussi `a partir de la th´eorie de la fonctionnelle de densit´e (DFT).

sauts LCO NCO TBCO

t −0.208 −0.240 −0.243 t 0.200 0.190 0.137

t 0.016 0.016 0.012

tz −0.005 −0.005 −0.004

(2.11)

Les param`etres de Chuck (2.11) sont quantitativement diff´erents des param`etres YBCO (2.9). On remarque en effet que le rapport t/t y est plus grand, faisant que les ´electrons sont moins localis´es. Cela s’explique par la proc´edure qui fut employ´ee. Chuck utilisait le code WIEN2k [30] pour obtenir les bandes DFT qu’il projetait ensuite sur des orbitales de Wannier (une par maille unitaire, pour reproduire le mod`ele de Hubbard) en suivant une proc´edure de downfolding bien d´etermin´ee [31]. Celle-ci requiert habituellement de maximiser la localisation des orbitales obtenues, mais les recherches de Chuck demandaient plutˆot d’optimiser l’´energie de transfert de charge entre les atomes Cu et O du plan CuO2. Cela a eu comme effet de d´elocaliser un peu les orbitales trouv´ees et donc de surestimer la valeur des sauts plus ´eloign´es comme t, t et tz lors du calcul de recouvrement.

Notons toutefois que mˆeme avec des sauts surestim´es de la sorte, les valeurs pour

tz sont extrˆemement faibles. On peut donc d´ej`a pr´edire que leur effet sera n´egligeable. De plus, parmi les valeurs artificielles choisies pour le tz des param`etres YBCO (2.10), seules 0.02 et 0.1 ont une chance d’ˆetre repr´esentatives des mat´eriaux r´eels.

(30)

2.3

Param`

etres d’ordre

2.3.1

Param`

etre d’ordre antiferromagn´

etique

L’antiferromagn´etisme est une alternance de la direction des spins ´electroniques de site en site sur le r´eseau cristallin. C’est un cas particulier d’onde de densit´e de spin repr´esent´ee math´ematiquement par un vecteur d’onde Q qui indique la direction et la fr´equence de la variation des spins. La figure 2.4 montre l’antiferromagn´etisme dans un r´eseau carr´e en deux dimensions dont le vecteur d’onde est Q = πaex+ πaey.

Figure 2.4 Onde de densit´e de spin de vecteur Q = π

aex+πaey correspondant `

a l’antiferromagn´etisme sur un r´eseau carr´e 2D de longueur de maillea. Notons que le cas Q = πaex−πaey serait parfaitement ´equivalent.

Afin de mesurer l’antiferromagn´etisme, on d´efinit l’op´erateur ˆMQ, une version

p´eriodique de l’observable d´ecrivant la magn´etisation habituelle, ˆ MQ  i eiQrin i↑− ˆni↓) (2.12)

dont la transform´ee de Fourier est : ˆ MQ=  k  c†k↑c(k+Q)↑− c†k↓c(k+Q)↓  (2.13)

La valeur moyenne  ˆMQ nous donnera la grandeur de l’ordre antiferromagn´etique

sur le r´eseau, et il s’agit donc du param`etre d’ordre.

(31)

cellule init.

cellule AF

(a) espace r´eel

Brillouin init. Brillouin AF kx ky π a −π a π a −π a (b) espace r´eciproque Figure 2.5 Agrandissement de la maille de Wigner-Seitz du r´eseau r´eel dˆu `a

l’antiferromagn´etisme et changement inverse de la zone de Brillouin.

sa p´eriodicit´e cristalline. En effet, comme le montre la figure 2.5, la maille unitaire d’un r´eseau antiferromagn´etique double dans l’espace r´eel, faisant que dans l’espace r´eciproque, sa taille diminue de moiti´e.

2.3.2

Param`

etre d’ordre supraconducteur

L’´etat supraconducteur est un ´etat quantique coh´erent, constitu´e de paires d’´electrons nomm´ees paires de Cooper [32]. On peut mesurer l’amplitude de cet ´etat, ce qui donne un param`etre d’ordre g´en´eral pour mesurer la supraconductivit´e. Sa valeur s’´el`evera pour une supraconductivit´e de plus en plus forte.

Chez les cuprates, le param`etre d’ordre supraconducteur a une sym´etrie de type d [33]. Comme on l’a illustr´e `a la figure2.6, cela veut dire que le signe du param`etre d’ordre dans un axe, disons x, est oppos´e `a son signe dans l’axe perpendiculaire, y. C’est une diff´erence notable comparativement aux supraconducteurs conventionnels, de sym´etrie de type s, o`u le signe est le mˆeme dans toutes les directions. Pour traduire la sym´etrie de type d dans l’espace des k, on a besoin du facteur Δk= (cos(kx)− cos(ky))

(32)

(a) d-wave (b) s-wave

Figure 2.6 Comparaison de la sym´etrie de type d et de la sym´etrie de type s

dans l’espace des k. On l’illustre `a l’aide d’une exponentielle d´ecroissante en k2 afin de mettre en ´evidence la ressemblance avec les orbitales d et s d’o`u elle tirent leur nom. type d : z = (cos(kx)− cos(ky)) e−k

2

et type s : z = e−k2.

qui devient Δij dans l’espace r´eel :

Δij ⎧ ⎨ ⎩ +12 si rj− ri = ˆex 1 2 si rj− ri = ˆey (2.14)

Param`etre d’ordre ˆD

Pour mesurer la supraconductivit´e, on utilise la mˆeme observable que dans plusieurs travaux [28, 34,35, 36] et c’est sa valeur moyenne  ˆD qui est le param`etre

d’ordre : ˆ D ≡ ij Δij  c†i↑c†j↓+ c†j↑c†i↓  + c.h. (2.15)

Cet op´erateur est une somme d’op´erateurs cr´eant des paires d’´electrons en singulet de spin sur des sites voisins i et j. Il faut tenir compte des r`egles d’anticommutation pour

obtenir la forme habituelle 1

2(|↑↓ − |↓↑) pour le singulet. La somme contient aussi le processus conjugu´e, la destruction de paires, n´ecessaire pour qu’il soit hermitique. On ne mesure donc pas la quantit´e de paires, mais plutˆot leur apparition et leur disparition traduisant ainsi le caract`ere coh´erent de l’´etat supraconducteur dans lequel le nombre de particules n’est pas bien d´efini. Ce genre d’op´erateur est dit anormal.

Notons que la transform´ee de Fourier de (2.15) (faite `a l’annexe A.2) donne le facteur (coskx− cos ky) de la sym´etrie de type d, et les paires de vecteurs d’onde

(33)

oppos´es comme pour la fonction d’onde BCS. ˆ

D =

k

(cos kx− cos ky) c†k↑c†−k↓+ c.h. (2.16)

Param`etre d’ordre ˆT

Lorsque la supraconductivit´e coexiste avec l’antiferromagn´etisme, certains tra-vaux ont pr´edit l’apparition de paires d’´electrons en triplet de spin 1

2(|↑↓ + |↓↑), diff´erentes des paires de Cooper habituelles en singulet 1

2(|↑↓ − |↓↑). On nomme cette composante de la supraconductivit´e π-triplet ou π-SC. Elle fut pr´edite dans certains travaux de champ moyen [35] et correspond aux op´erateurs de rotations π dans la th´eorie SO(5) de la supraconductivit´e [36]. Elle n’avait jamais ´et´e incluse dans les calculs sur amas comme nous l’avons fait dans ce projet.

Puisqu’elle est li´ee `a l’antiferromagn´etisme, l’observable de la supraconductivit´e

π-SC doit `a la fois inclure l’alternance de signe d’un site `a l’autre (facteur eiQri) et la

sym´etrie de type d (facteur Δij). Elle est donc d´efini comme : ˆ T ≡ ij eiQriΔ ij  c†i↑c†j↓− c†j↑c†i↓  + c.h. (2.17)

On ne montrera pas formellement qu’il faut inclure ˆT dans les calculs, mais on

peut s’en convaincre par certains arguments intuitifs. Tout d’abord, on sait que les paires en triplet ont un spin total non-nul (nombre quantique l = 1, m = 0) ce qui explique qu’on s’attend `a ne pas les retrouver dans un milieu non-magn´etique. Toutefois, en coexistant avec l’antiferromagn´etisme, les paires pourraient avoir un spin total qui reproduit l’alternance de spin de ˆM. Comme le montre la figure 2.7, les paires en singulet de ˆD superpos´ees `a celles en triplet, alternant de signe, de ˆT ,

permettent justement d’obtenir un spin total qui alterne de site en site, en accord avec l’ordre antiferromagn´etique. Il n’est donc pas surprenant que les trois puissent coexister.

Commutateur avec ˆM

Un autre argument intuitif en faveur de l’apparition de ˆT  vient du commutateur

des op´erateur [ ˆM, ˆD] = −2i ˆT (annexeA.3). Premi`erement, le fait que le commutateur soit non nul indique que les ´etats propres de ˆM sont diff´erent de ceux de ˆD. On

(34)

⎨ ⎩ r´eseau :

+

+

+

+

⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ ˆ D :

+

+

+

+

⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ ˆ T :

+2

−2

+2

−2

⎧ ⎪ ⎪ ⎨ ⎪ ⎪ ⎩ reste :

Figure 2.7 Illustration de la superposition de ˆD et ˆT en 1 dimension. Dans cette image, chaque cr´eation de paire c†i↑c†j↓ ou c†i↓c†j↑venant de ˆD ou ˆT est illustr´ee par une paire de fl`eches sous les sites correspondants. Sous une paire de sites donn´ee, le signe de chaque terme fait que certainsinterf`erent, ce qui est illustr´e par un trait rouge sur les termes quis’annulent. `A proprement parler, ces op´erateurs de paires n’interf`erent pas ainsi, mais l’intuition laiss´ee par l’image est bonne : la coexistence de ˆD et ˆT est favorable `a l’antiferromagn´etisme.

l’autre. Deuxi`emement, le fait que le commutateur de ˆM et ˆD donne pr´ecis´ement

l’observable ˆT montre que cette derni`ere aura un rˆole `a jouer dans les superpositions

d’´etats propres de ˆM et ˆD. On pense ici `a une relation semblable `a celle des moments

cin´etiques ˆJx, ˆJy et ˆJz. Cette liaison entre les trois op´erateurs n’a pas ´et´e approfondie dans ce projet, mais serait une piste int´eressante `a laquelle donner suite, dont un bon point de d´epart est la th´eorie SO(5) de la supraconductivit´e [36].

2.4

Notes sur les mod`

eles tridimensionnels

Il y a certaines diff´erences entre le mod`ele 3D utilis´e pour le YBCO (2.9), dont le r´eseau est orthorhombique, et le mod`ele 3D pour le LCO, le NCO et le TBCO (2.11), dont les r´eseaux sont t´etragonaux `a corps centr´e. Ces diff´erences sont mises en ´evidence dans la figure 2.8, o`u l’on voit en premier lieu que les sites des r´eseaux t´etragonaux ont 8 voisins imm´ediats en z plutˆot que 2 comme ceux du r´eseau orthorhombique.

(35)

On voit aussi `a la figure 2.8 qu’on devra exprimer le vecteur d’onde antiferro-magn´etique Q diff´eremment pour chacun des r´eseaux. Pour le r´eseau orthorhombique, on l’exprime en termes des vecteurs de base a = ˆx, b = ˆy et c = ˆz, donc sur un r´eseau

effectif carr´e. Le vecteur est alors Q = πa + πb + πc. Pour le r´eseau t´etragonal, on utilise plutˆot la base de travail a = ˆx, b = ˆy et c = 1

2x +ˆ 1 2y +ˆ

1

2z ce qui permet aussiˆ d’´ecrire Q =πa + πb + πc. Toutefois, pour le r´eseau t´etragonal, l’antiferromagn´etisme

est frustr´e, et il y a une ´equivalence entre l’expression pr´ec´edente et Q = πa + πb. Pour pouvoir bien contrˆoler les effets tridimensionnels, on a choisi de ne pas modifier le param`etre d’ordre supraconducteur. On suppose donc que les paires ne se formeront que dans les plans, ce qui est coh´erent avec l’hypoth`ese qui fait des plans CuO2 les responsables de la supraconductivit´e dans les cuprates.

Rappelons aussi que l’interaction U est locale seulement, conform´ement aux prescriptions du mod`ele de Hubbard. Elle n’a donc pas `a ˆetre ´etendue hors des plans. De toute fa¸con, les m´ethodes utilis´ees ne permettent pas d’ajouter ce genre d’interaction non-locale.

(a) maille t´etragonale pour

LCO, NCO et TBCO

(b) maille orthorhombique pour

YBCO

Figure 2.8 Le r´eseau t´etragonal `a corps centr´e de LCO, NCO et TBCO se

dis-tingue du r´eseau orthorhombique de YBCO par trois sauts enz suppl´ementaires et la possibilit´e Q = (π, π, 0) comme vecteur antiferromagn´etique

(36)

ethodes de calcul

3.1

Probl`

eme `

a N-corps

Comme on l’a d´ej`a mentionn´e, le mod`ele de Hubbard est un cas particulier du

probl`eme `a N-corps. Cette appellation sous-entend que N corps sont en interaction.

Ce genre de probl`eme est insoluble, car chacun des corps interagit avec tous les autres, qui eux aussi interagissent avec tous les corps, qui interagissent avec tous, etc. On a donc une infinit´e d’interactions indirectes dont l’importance respective varie selon le probl`eme. La complexit´e de ces interactions r´ep´et´ees empˆeche de trouver une solution g´en´erale au probl`eme depuis la fin des ann´ees 30.

N´eanmoins, depuis ce temps, on a d´evelopp´e quelques outils relativement satisfai-sants. Dans cette section, nous pr´esentons les bases du formalisme des fonctions de

Green pour lesquelles nous cherchons surtout `a d´efinir la self-´energie. Cela permettra

alors de survoler les deux approximations utilis´ees dans ces recherches : la th´eorie de champ moyen dynamique sur amas (CDMFT) et l’approximation de l’amas variation-nel (VCA). Pour terminer, nous d´efinirons certains op´erateurs avec lesquels on peut mesurer l’antiferromagn´etisme et la supraconductivit´e dans le mod`ele de Hubbard.

(37)

3.1.1

efinition du propagateur (fonction de Green)

L’outil le plus important dans le traitement du probl`eme `a N-corps est la fonction

de Green qu’on pr´esente ici de fa¸con tr`es ´el´ementaire. On discute d’abord de la

fonction de Green de l’´equation de Schr¨odinger `a une particule, qui servira `a justifier celle du probl`eme `a N-corps. C’est cette derni`ere, dans le projet, qui permet d’obtenir la valeur des param`etres d’ordre (section 2.3.1et 2.3.2) qui seront n´ecessaires pour construire les diagrammes de phases recherch´es (section 1.2.2).

Solution int´egrale aux ´equations inhomog`enes

En math´ematique, la fonction de Green est utilis´ee pour donner la solution de certaines ´equations diff´erentielles sous forme int´egrale. Cette m´ethode s’applique aux ´equations non homog`enes. Dans le cas g´en´eral, on ´ecrit l’´equation avec l’op´erateur diff´erentiel Lx, agissant sur x, et la source f(x), qui d´etermineront la solution y(x).

Lxy(x) = f(x) (3.1)

La fonction de Green G(x, x), est alors d´efinie pour ob´eir `a

LxG(x, x) = δ(x − x) (3.2)

et on obtient la solution int´egrale en multipliant (3.2) par f(x) de chaque cot´e et en int´egrant sur x [37]. δ(x − x)f(x) = LxG(x, x)f(x) (3.3) δ(x − x)f(x) dx = LxG(x, x)f(x) dx (3.4) f(x) = LxG(x, x)f(x) dx (3.5) Lxy(x) = Lx G(x, x)f(x) dx (3.6) y(x) = G(x, x)f(x) dx (3.7)

(38)

Fonction de Green pour l’´equation de Schr¨odinger

Sans potentiel, l’´equation de Schr¨odinger est homog`ene et l’absence d’un f(x) empˆeche d’appliquer directement (3.7) pour solutionner avec la fonction de Green.

i∂ ∂t − H

|ψ(t) = 0 (3.8)

Toutefois, on peut quand mˆeme d´efinir l’op´erateur GS(t, t) :

GS(t, t)≡ −ie−iH(t−t)θ(t − t) (3.9) o`u : θ(t − t) ⎧ ⎨ ⎩ 0 si t  t 1 si t > t (3.10) qui v´erifie le crit`ere (3.2) pour l’op´erateur diff´erentielLS =i∂

∂t− H  : LSGS(t, t) = i∂ ∂t− H  −ie−iH(t−t) θ(t − t)  (3.11) = ∂te −iH(t−t) θ(t − t) + iHe−iH(t−t)θ(t − t) (3.12) =−iHe−iH(t−t)θ(t − t) + δ(t − t) + iHe−iH(t−t)θ(t − t) (3.13)

= δ(t − t) (3.14)

montrant donc que GS(t, t) remplit le rˆole de fonction de Green pour l’´equation de Schr¨odinger [38].

Interpr´etation physique de GS(t, t)

Notons la ressemblance entre l’op´erateur GS(t, t) et l’op´erateur d’´evolution habi-tuel du formalisme de Shrodinger U(t).

U(t) = e−iHt (3.15)

GS(t, t)≡ −ie−iH(t−t)θ(t − t) (3.16)

=−iU(t − t)θ(t − t) (3.17)

Tout comme U(t), l’op´erateur GS(t, t) permet donc de d´ecrire l’´evolution du syst`eme. De plus, il est valide pour n’importe quel ´etat de d´epart ψ(t), pourvu que t < t (`a

(39)

d’´ecrire n’importe quel ´etat du syst`eme `a partir d’un ´etat pr´ec´edent :

θ(t − t)|ψ(t) = iGS(t, t)|ψ(t) (3.18) Enfin, si on projette cette derni`ere relation dans une base arbitraire |r, on obtient une fonction de Green scalaire pour chaque ´etat |r de la base.

θ(t − t)r|ψ(t) = i r| GS(t, t) dr|r r|ψ(t) (3.19) θ(t − t)ψ(r, t) = i r| GS(t, t)|r ψ(r, t) dr (3.20) = i GS(r, t; r, t)ψ(r, t) dr (3.21) La fonction de Green GS(r, t; r, t)≡ r| GS(t, t)|r (3.22) =−i r| e−iH(t−t)|r θ(t − t) (3.23) donne alors l’amplitude de probabilit´e de passer de l’´etat r au temps t `a l’´etat r au temps t, et cela, de fa¸con causale. C’est ce qui lui vaut le nom de propagateur [38].

Propagateur `a une particule dans un probl`eme `a N-corps

En principe, il n’y a aucune restriction sur le syst`eme pour lequel on ´ecrit cette fonction de Green et on pourrait donc s’en servir pour des probl`emes `a plusieurs parti-cules. On aurait alors des ´etats `a N-corps Ψ(r1, r2, ...rN, t) dans une base |r1, r2, ...rN et la fonction de Green GS(r1, r2, ...rN, t; r1, r2, ...rNt) d´ependrait de deux fois plus de variables que la fonction d’onde. Le probl`eme ne serait aucunement r´eduit.

Nous d´efinirons donc un objet plus utile : le propagateur d’une seule particule dans un syst`eme `a N-corps. Celui-ci ne sera pas une fonction de Green au sens formel, car les termes d’interaction sont en g´en´eral des op´erateurs quartiques1 et la

d´efinition (3.2) n’est valide que pour un op´erateur lin´eaire. Toutefois, dans le cas sans interaction, le propagateur du probl`eme `a N-corps se r´eduira `a la fonction de Green d’une particule libre (3.9). C’est d’ailleurs pourquoi on fait souvent abus de langage en appelant le propagateur fonction de Green. La ressemblance entre les deux nous permettra d’ailleurs de reconnaˆıtre et d’isoler la partie venant des interactions (la self-´energie), mettant, pour ainsi dire, les difficult´es en quarantaine.

(40)

Passons `a la d´efinition. On se restreint `a temp´erature nulle, comme pour le reste du projet, et on part de la d´efinition physique d’un propagateur [39].

Gr,r(t, t) = amplitude de probabilit´une particule ajout´ee dans l’´e que l’´etat arbitraireetat fondamental avecrau temps t

se retrouve avec une particule de plus enr au temps t

(3.24)

On traduit math´ematiquement cette d´efinition avec la seconde quantification. Parmi les diff´erentes fa¸cons de l’´ecrire, on choisit la d´efinition du propagateur causal [39,40] :

Gr,r(t, t) = −i Ω| T cr(t)c†r(t)|Ω (3.25)

notons que les indices r sont encore les nombres quantiques d’une base arbitraire d’´etats `a une particule, mais on les a choisis discrets pour mieux faire le lien avec le mod`ele de Hubbard. Aussi, l’expression est dans la repr´esentation d’Heisenberg et T n’est pas la temp´erature (on est toujours `a temp´erature nulle) mais l’op´erateur de

produit chronologique, c’est-`a-dire :

T c(t)c†(t)≡ c(t)c†(t)θ(t − t)− c†(t)c(t)θ(t− t) (3.26) Enfin, dans (3.25) le principal inconnu est l’´etat fondamental du syst`eme |Ω. C’est d’ailleurs ce qui rend le propagateur utile ; connaˆıtre le propagateur n´ecessite ou permet, selon le point de vue, de connaˆıtre |Ω en partie.

Lien avec la fonction de Green de l’´equation de Schr¨odinger

Prenons le vide |Ω = |0, avec le choix 0 = 0 pour son ´energie [38]. `A partir de ce dernier, on peut retrouver la fonction de Green de l’´equation de Schr¨odinger (3.23), qui montre comment se propage une particule seule qu’on cr´e´e et qu’on ahinnile. Il suffit de ramener la d´efinition (3.25) dans la repr´esentation de Schr¨odinger avec

O(t) = ei ˆHtO

Se−i ˆHt :

Gr,r(t, t) =−i 0| T cr(t)c†r(t)|0 (3.27)

=−i 0| cr(t)c†r(t)|0 θ(t − t) + i 0| c†r(t)cr(t) |0 θ(t− t) (3.28)

=−i 0| (ei ˆHtcre−i ˆHt)(ei ˆHtc†re−i ˆHt  )|0 θ(t − t) + 0 (3.29) =−i 0| cre−i ˆH(t−t)c†r|0 ei0(t−t ) θ(t − t) (3.30) =−i r| e−i ˆH(t−t)|r θ(t − t) (3.31)

Figure

Figure 1.3 Corr´elation entre T c et le nombre de plans par maille unitaire [ 8 ]. La T c atteint un maximum pour 3 plans avant de redescendre et de se stabiliser sur un plateau
Figure 1.5 Diagramme de phase temp´erature-densit´e typique des cuprates
Figure 2.1 Illustration du mod`ele de Hubbard 2D o`u les t, t  , t  sont les termes de sauts et U le terme d’interactions.
Figure 2.2 Explication de l’isolant de Mott avec l’interaction U qui cause un
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