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Théorème Généralisé de Weyl pour les opérateurs hyponormaux et les multiplicateurs

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

UNIVERSITE MOHAMMED V- AGDAL

FACULTE DES SCIENCES

N°d’ordre :2319

THESE DE DOCTORAT D’ETAT

Présentée par

ARROUD Abdelmajid

Discipline : Mathématiques Spécialité : Analyse Titre :

Théorème Généralisé de Weyl pour les Opérateurs

Hyponormaux et les Multiplicateurs

Soutenue le : 24/11/2006 , devant le jury :

Président : El Hassan Zerouali , professeur à la faculté des sciences de Rabat Examinateurs :

Abdelhamid Bourass, professeur à la faculté des sciences de Rabat Mohammed Berkani , professeur à la faculté des sciences d’Oujda Omar El Fallah, professeur à la faculté des sciences de Rabat Mustapha Sarih, professeur à la faculté des sciences de Meknès

(2)

Remerciements

Le professeur Abdelhamid Bourass m’a permis de m’inscrire en doctorat d’´etat sous sa direction, je le remercie sinc`erement pour son soutien et ses conseils. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de ma tr`es grande reconnaissance.

Je remercie vivement le professeur Mohammed Berkani qui a propos´e le sujet de cette th`ese et assur´e la direction de ce travail avec amabilit´e et comp´etence. Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de ma tr`es profonde gratitude.

J’exprime mes vifs remerciements au professeur El Hassan Zerouali pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de pr´esider le jury de cette th`ese.

Je tiens `a remercier les professeurs Omar El Fallah et Mustapha Sarih pour avoir accept´e de participer au jury de cette th`ese et pour l’int´erˆet qu’ils ont port´e `a ce travail.

Je remercie mes coll`egues et amis de longue date du d´epartement de math´ematiques de la facult´e des sciences de Rabat qui se reconnaˆıtront ici. Je leur exprime ma profonde sympathie.

Merci aussi `a tous mes coll`egues du d´epartement de math´ematiques de la facult´e des sciences d’Oujda pour la sympathie et les encouragements qu’ils ont t´emoign´es `a mon ´

egard. Je leur exprime ici toute ma gratitude.

Enfin mes remerciements vont `a ma famille, mes amis et tous ceux qui m’ont soutenu durant l’´elaboration de ce travail.

(3)

Table des mati`

eres

0 Introduction 3

1 Pr´eliminaires 10

1.1 Rappels et notations . . . 10 1.2 Les Op´erateurs B-Fredholm et le spectre B-Weyl . . . 13 1.3 Les Op´erateurs semi-B-Fredholm . . . 16

2 Th´eor`eme G´en´eralis´e de Weyl pour un Op´erateur Hyponormal et

Per-turbations de Rang Fini 19

2.1 Introduction . . . 19 2.2 Le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl pour un op´erateur hyponormal . . . 20 2.3 Perturbations de rang fini et th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl . . . 27

3 Propri´et´es B-Fredholm et Spectrales des Multiplicateurs dans les Alg`ebres

de Banach 36

3.1 Introduction . . . 37 3.2 Propri´et´es B-Fredholm des multiplicateurs . . . 37 3.3 Propri´et´es spectrales des multiplicateurs . . . 42

(4)

Semi-Simple 52 4.1 Pr´eliminaires . . . 52 4.2 El´ements B-Fredholm g´en´eralis´es . . . 56

(5)

Chapitre 0

Introduction

Soit X un espace de Banach et soit L(X) l’alg`ebre de Banach des op´erateurs lin´eaires born´es agissant sur X. Pour T ∈ L(X), on d´esigne par N (T ) le noyau de T, par α(T ) la nullit´e de T, par R(T ) l’espace image de T et par β(T ) sa d´eficience. Si R(T ) est ferm´e et α(T ) < ∞ (resp. β(T ) < ∞), alors T est dit un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur (resp. semi-Fredholm inf´erieur ). Si T ∈ L(X) est un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur ou inf´erieur alors T est dit un op´erateur semi-Fredholm , et l’ indice de T est d´efini par: ind (T ) = α(T ) − β(T ).

Si α(T ) et β(T ) sont tous les deux finis alors T est dit un op´erateur de Fredholm . Dans ce cas il est bien connu que l’espace image R(T ) de T est ferm´e dans X.

D´efinissons maintenant pour tout entier naturel n, Tnpar la restriction de T `a l’espace

R(Tn) vue comme une application de R(Tn) vers R(Tn) (en particulier T0 = T ).

Si pour un entier naturel n l’espace R(Tn) est ferm´e et T

nest un op´erateur semi-Fredholm

sup´erieur (resp. inf´erieur), alors T est appel´e [8, Definition 2.2] un op´erateur semi-B-Fredholm sup´erieur (resp. inf´erieur ). De plus si Tn est un op´erateur de Fredholm alors

T est appel´e un op´erateur B-Fredholm .

Un op´erateur semi-B-Fredholm est un op´erateur semi-B-Fredholm sup´erieur ou inf´erieur. L’indice d’un op´erateur semi-B- Fredholm T est par d´efinition l’indice de l’op´erateur

(6)

semi-Fredholm Tn et d’apr`es [6, Proposition 2.1] cette d´efinition est ind´ependante de n.

Soit BF (X) la classe de tous les op´erateurs B-Fredholm sur X. Dans [6] M. Berkani a ´

etudi´e cette classe d’op´erateurs et a montr´e [6, Theorem 2.7] qu’un op´erateur T ∈ L(X) est B-Fredholm si et seulement si T = Q ⊕ F, o`u Q est un op´erateur nilpotent et F est un op´erateur de Fredholm.

Il apparaˆıt d’apr`es [9] que l’inversibilit´e au sens de Drazin joue un rˆole important pour la classe des op´erateurs B-Fredholm .

Si A est une alg`ebre unitaire d’unit´e e, suivant la d´efinition dans [38], on dira qu’un ´

el´ement x de A est Drazin-inversible s’il existe un ´el´ement b de A et un entier naturel k tels que:

xkbx = xk, bxb = b, xb = bx. (1)

Rappelons que le concept de Drazin-inversibilit´e a ´et´e `a l’origine introduit par Drazin dans [20] o`u les ´el´ements satisfaisant la relation ( 1) sont appel´es ´el´ements pseudo-inversibles. Le spectre de Drazin d’un element a ∈ A est d´efini par:

σD(a) = {λ ∈ C : a − λe n’est pas Drazin-inversible}.

Dans le cas d’un op´erateur lin´eaire born´e T sur un espace de Banach X, on sait que T est Drazin-inversible si et seulement s’il a une ascente et une descente finies (Defini-tion 1.1.1). Ce qui est aussi ´equivalent au fait que T = U ⊕ V, o`u U est un op´erateur inversible et V est nilpotent,(Voir [38, Proposition 6] et [30, Corollary 2.2]).

Dans [9, Theorem 3.4] il est d´emontr´e que T est un op´erateur B-Fredholm si et seulement si sa projection sur l’alg`ebre L(X)/F0(X) est Drazin-inversible, ici F0(X) d´esigne l’id´eal

des op´erateurs de rang fini dans l’alg`ebre L(X) des op´erateurs lin´eaires born´es agissant sur X.

(7)

Si T ∈ L(X), T est un op´erateur B-Weyl s’il est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0;

le spectre B-Weyl σBW(T ) de T est d´efini par:

σBW(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas un op´erateur B-Weyl }.

Si T est un op´erateur normal agissant sur un espace de Hilbert H, M. Berkani a montr´e [10, Theorem 4.5] que σBW(T ) = σ(T )\E(T ), o`u E(T ) est l’ensemble des valeurs propres

isol´ees de T, ce qui donne une g´en´eralisation du th´eor`eme de Weyl.

Rappelons que le th´eor`eme de Weyl classique [45] assure que si T est un op´erateur normal agissant sur un espace de Hilbert H, le spectre de Weyl σW(T ) est ´egal `a l’ensemble des

´

el´ements de σ(T ) moins les valeurs propres isol´ees de multiplicit´e finie, ce qui s’´ecrit:

σW(T ) = σ(T )\E0(T ),

E0(T ) ´etant l’ensemble des valeurs propres isol´ees de multiplicit´e finie, et σW(T ) est le

spectre de Weyl de T :

σW(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas un op´erateur de Fredholm d’indice 0 }.

Dans son article [5], B.A. Barnes a consid´er´e la version II du th´eor`eme de Weyl:

σW(T ) = σ(T ) \ Π0(T ),

o`u Π0(T ) est l’ensemble des pˆoles de rang fini de la r´esolvante de T.

Cette version est plus connue sous le nom de Th´eor`eme de Browder (voir aussi [19]). Rappelons qu’un point isol´e λ du spectre σ(T ) de T est un pˆole de rang fini de la r´esolvante de T si la projection spectrale associ´ee `a l’ensemble {λ} est de rang fini.

Dans [12, Theorem 3.9] il est d´emontr´e que si T satisfait le th´eoreme g´en´eralis´e de Weyl:

(8)

alors il satisfait le th´eor`eme de Weyl

σW(T ) = σ(T )\E0(T ).

Il est d´emontr´e aussi dans ce mˆeme article [12, Theorem 3.15] que si T satsfait la version II du th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl (Th´eor`eme g´en´eralis´e de Browder ):

σBW(T ) = σ(T )\Π(T ),

alors il satisfait aussi la version II du th´eor`eme de Weyl:

σW(T ) = σ(T )\Π0(T ).

Dans le premier chapitre de ce travail on rappelle les principaux r´esultats et d´efinitions concernant les op´erateurs B-Fredholms et semi-B-Fredholms. Nous pr´esentons ´egalement un rappel des spectres de Weyl et B-Weyl et les diff´erents th´eor`emes qui leurs sont associ´es. Dans le deuxi`eme chapitre on va consid´erer le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl pour un op´erateur hyponormal. En particulier on d´emontre que si T est un op´erateur hyponormal agissant sur un espace de Hilbert H, alors T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl: σBW(T ) = σ(T )\E(T ).

On montre aussi dans ce chapitre que le spectre B-Weyl de T, σBW(T ) satisfait le th´eor`eme

de l’application spectrale.

D’autre part si f est une fonction analytique d´efinie sur un voisinage du spectre σ(T ) d’un op´erateur hyponormal T sur un espace de Hilbert H, alors on d´emontre que f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Un r´esultat analogue a ´et´e obtenu pour le spectre de Weyl par K.K. Oberai dans [36] si f est un pˆolynome, et plus r´ecemment par W. Y. Lee et S. H. Lee dans [32], si f est une fonction analytique sur un voisinage du spectre de T.

(9)

Dans la section 3 du chapitre 2 nous ´etudions les perturbations de rang fini pour des op´erateurs v´erifiant le th´eor`eme de Weyl ou le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Nous donnons une condition n´ecessaire et suffisante pour que l’op´erateur T + F v´erifie le th´eor`eme de Weyl si T est un op´erateur satisfaisant le th´eor`eme de Weyl et F est un op´erateur de rang fini. Ce r´esultat est une am´elioration d’un r´esultat obtenu par K.K. Oberai [36, Theorem 4].

De mani`ere analogue, si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et F est de rang fini et commute avec T, on donne une condition n´ecessaire et suffisante pour que l’op´erateur T + F v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Ensuite on d´emontre que le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl est satisfait par T + F si T est un op´erateur isoloide ou quasi-nilpotent satisfaisant le th´eor`eme g´en`eralis´e de Weyl et F un op´erateur de rang fini qui commute avec T.

Dans le chapitre 3 de ce travail on ´etudie les propri´et´es spectrales et B-Fredholm d’un op´erateur multiplicateur T agissant sur une alg`ebre de Banach taub´erienne commutative semi-simple r´eguli`ere A.

Rappelons qu’un multiplicateur T sur l’alg`ebre A est une application T : A → A telle que:

aT (b) = T (a)b ∀a, b ∈ A.

Les r´esultats obtenus par P. Aiena et K.B. Laursen dans [3] montrent que les op´erateurs multiplicateurs agissant sur une alg`ebre de Banach A semi-simple commutative reguli`ere taub´erienne ont des propri´et´es Fredholm int´eressantes.

Nous nous sommes naturellement pos´es la question pour savoir si de telles propri´et´es sont valables dans le contexte B-Fredholm.

La r´eponse est positive; en effet on d´emontre dans le chapitre 3 que si T est un multipli-cateur agissant sur A alors T est un op´erateur B-Fredholm si et seulement si T est un

(10)

op´erateur semi B-Fredholm, et dans ce cas on obtient l’indice de T, ind (T ) = 0.

Un r´esultat similaire a ´et´e obtenu par P. Aiena et K.B. Laursen pour le cas des op´erateurs Fredholm dans [3, Theorem 4.4].

Dans la suite on donne quelques propri´et´es spectrales des multiplicateurs.

Une application des premiers r´esultats obtenus nous permettra de montrer que l’op´erateur de multiplication Ta par un ´el´ement a d’une C∗-alg`ebre A r´eguli`ere commutative est un

op´erateur B-Fredholm si et seulement si a est Drazin-inversible dans A.

Les th´eor`emes de l’application spectrale pour le spectre de Weyl ou B-Weyl d’un multi-plicateur sont aussi consid´er´es dans ce chapitre.

Dans le th´eor`eme 3.3.8 on d´emontre que le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl est satisfait par f (T ) si T est un multiplicateur agissant sur une alg`ebre de Banach semi-simple A et f est une fonction analytique sur un voisinage du spectre de T. Par suite d’apr`es [12, Theorem 3.9 et Theorem 3.11], la proposition 3.3.3 et le corollaire 3.3.4, il r´esulte que le th´eor`eme de Weyl ( Resp. a-Weyl) et le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl (Resp. g´en´eralis´e a-Weyl) [voir D´efinition 3.5] sont satisfaits par un multiplicateur T agissant sur une alg`ebre semi-simple r´eguli`ere commutative et taub´erienne.

A la fin de ce chapitre on consid`ere une alg`ebre A semi-simple r´eguli`ere commutative et taub´erienne satisfaisant la condition de Glicksberg, et on donne des conditions suffisantes pour qu’un multiplicateur sur A v´erifie l’´egalit´e: T = P B, o`u P est un op´erateur inversible et B est un op´erateur idempotent.

Dans [17] S.R. Caradus a introduit la classe des op´erateurs de Fredholm g´en´eralis´es.

T ∈ L(X) est appel´e un op´erateur de Fredholm g´en´eralis´e, s’il existe S ∈ L(X) v´erifiant T ST = T et I − T S − ST est un op´erateur de Fredholm.

(11)

Dans une alg`ebre A semi-simple les ´el´ements de Fredholm g´en´eralis´es ont ´et´e introduits dans [33].

Les ´el´ements de Fredholm et les ´el´ements de Fredholm g´en´eralis´es dans une alg`ebre de Ba-nach A ont ´et´e ´etudi´e par Ch. Schmoeger dans [41] et plus r´ecemment par Ch. Schmoeger et D. M¨annle dans [34].

De mani`ere naturelle nous essayons dans le chapitre 4 de d´efinir les ´el´ements B-Fredholm g´en´eralis´es dans une alg`ebre de Banach A. La classe des ´el´ements B-Fredholm g´en´eralis´es est not´ee ΦgBF(A).

On d´emontre en particulier que x ∈ ΦgBF(A) si et seulement si x est inversible au sensb

de Drazin dans L’alg`ebre quotient A/Soc(A), o`u Soc(A) d´esigne le socle de A. Ceci nous permettra de d´emontrer que ΦgBF(A) est une r´egularit´e et par cons´equent le spectre qui lui est associ´e,

σgBF(a) = {λ ∈ C : a − λe /∈ ΦgBF(A)}

v´erifie le th´eor`eme de l’application spectrale:

f (σBFg (a)) = σgBF(f (a)),

(12)

Chapitre 1

Pr´

eliminaires

Dans ce chapitre on pr´esente les d´efinitions et les principaux r´esultats sur les op´erateurs B-Fredholm et semi-B-Fredholm. Nous pr´esentons aussi les diff´erents spectres utilis´es et les diff´erents th´eor`emes de Weyl associ´es.

1.1

Rappels et notations

Soient X un espace de Banach et L(X) l’alg`ebre des op´erateurs born´es sur X. Si T ∈ L(X) on note par N (T ) le noyau de T et par R(T ) l’image de T.

T est dit un op´erateur de Fredholm si R(T ) est ferm´e et α(T ) = dim N (T ) et β(T ) = dim(X/R(T )) sont finis .

T est dit un op´erateur semi-Fredholm si R(T ) est ferm´e et α(T ) ou β(T ) est fini.

T est dit un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur (Resp. inf´erieur) s’il est semi-Fredholm et α(T ) fini (Resp. β(T ) fini).

L’indice de T est par d´efinition ind (T ) = α(T ) − β(T ).

L’ascente de T, not´ee a(T ) est le plus petit entier naturel tel que N (Tn) = N (Tn+1) et la

descente de T, not´ee δ(T ) est le plus petit entier naturel tel que R(Tn) = R(Tn+1).

(13)

D´efinition 1.1.1 : Pour T ∈ L(X) on d´efinit les suites (cn(T )), (c0n(T )) et (kn(T ))

comme suit:

(i) cn(T ) = dim(R(Tn)/R(Tn+1)),

(ii) c0n(T ) = dim(N (Tn+1)/N (Tn)),

(iii) kn(T ) = dim[(R(Tn) ∩ N (T ))/(R(Tn+1) ∩ N (T ))].

La descente δ(T ) et l’ascente a(T ) sont d´efinies par :

δ(T ) = inf{n : cn(T ) = 0} = inf{n : R(Tn) = R(Tn+1)},

a(T ) = inf{n : c0n(T ) = 0} = inf{n : N (Tn) = N (Tn+1)},

avec inf ∅ = ∞.

D´efinition 1.1.2 : Soit T ∈ L(X), si on pose:

∆(T ) = {n ∈ N : ∀m ∈ N, m ≥ n ⇒ (R(Tn) ∩ N (T )) ⊂ (R(Tm) ∩ N (T ))};

alors le degr´e d’it´eration stable dis(T ) de T est d´efini par dis(T ) = inf ∆(T ).

efinition 1.1.3 : Si d ∈ N, on dit que T a une descente uniforme pour n ≥ d si R(T ) + N (Tn) = R(T ) + N (Td) ∀n ≥ d; ( ce qui est ´equivalent `a k

n(T ) = 0 ∀n ≥ d).

Si de plus, R(T ) + N (Td) est ferm´e alors on dit que T a une descente uniforme topologique pour n ≥ d.

Un op´erateur T ∈ L(X) est dit de Weyl s’il est de Fredholm d’indice 0. T est dit de Browder s’il est de Fredholm d’ascente et descente finies.

Le spectre de Weyl et le spectre de Browder sont d´efinis respectivement par:

σW(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas de Weyl}

(14)

Soit E0(T ) l’ensemble des valeurs propres isol´ees de T de multiplicit´e finie et Π0(T )

l’ensemble des pˆoles de rang fini de la r´esolvante de T. On dit que T ∈ L(X) satisfait le th´eor`eme de Weyl si:

σW(T ) = σ(T )\E0(T ),

et que T satisfait la version II du th´eor`eme de Weyl ( th´eor`eme de Browder) si:

σW(T ) = σ(T )\Π0(T ),

Soit SF+(X) la classe des op´erateurs semi-Fredholm sup´erieurs. On d´efinit :

SF+−(X) = {T ∈ SF+(X) : ind (T ) ≤ 0}. et σSF− +(T ) = {λ ∈ C : T − λI /∈ SF − +(X)}.

Le spectre approximatif de T est d´efini par:

σa(T ) = {λ ∈ C : inf

kxk=1k(T − λI)(x)k = 0}

Soit Ea

0(T ) l’ensemble des valeurs propres de T de multiplicit´e finie qui sont isol´ees

dans σa(T ).

On dit que T ∈ L(X) satisfait le th´eor`eme a-Weyl si:

σSF

+(T ) = σa(T )\E

a 0(T )

Si T satisfait le le th´eor`eme a-Weyl alors il satisfait le th´eor`eme de Weyl mais la r´eciproque est fausse [37].

D´efinissons l’ensemble LD(X) par :

(15)

On dira que λ ∈ σa(T ) est un pˆole `a gauche de T si T − λI ∈ LD(X), et que λ ∈ σa(T )

est un pˆole `a gauche de T de rang fini si λ est un pˆole `a gauche de T et α(T − λI) < ∞. On notera par Πa(T ) l’ensemble de tous les pˆoles `a gauche de T, et par Πa

0(T ) l’ensemble

de tous les pˆoles `a gauche de T de rang fini. On dit que T satisfait le th´eor`eme a-Browder si:

σSF

+(T ) = σa(T )\Π

a 0(T ).

1.2

Les Op´

erateurs B-Fredholm et le spectre B-Weyl

Comme nous l’avons d´efini dans l’introduction, un op´erateur T sur un espace de Banach X est appel´e B-Fredholm s’il existe un entier naturel n tel que R(Tn) soit ferm´e et la

restriction de T `a R(Tn), Tn vue comme une application de R(Tn) vers R(Tn) soit un

op´erateur de Fredholm .

Proposition 1.2.1 [6]: Soit T ∈ L(X). S’il existe un entier naturel n tel que R(Tn) soit

ferm´e et tel que Tn soit un op´erateur de Fredholm, alors R(Tm) est ferm´e, Tm est un

op´erateur de Fredholm et ind(Tm) = ind(Tn) pour tout m ≥ n.

Cette proposition permet de d´efinir l’indice d’un op´erateur B-Fredholm.

D´efinition 1.2.2 : Soit T ∈ L(X) un op´erateur B-Fredholm et soit n un entier naturel quelconque tel que Tn soit un op´erateur de Fredholm. Alors l’indice de T, ind(T ) est

l’indice de l’op´erateur Tn.

Les op´erateurs B-Fredholm ont ´et´e introduits par M. Berkani dans [6]. Il a donn´e une caract´erisation importante de cette classe d’op´erateurs not´ee BF (X) :

(16)

Th´eor`eme 1.2.3 [6] : Soit T ∈ L(X), alors T est un op´erateur B-Fredholm si et seule-ment s’il existe deux sous espaces ferm´es M et N de X tels que X = M ⊕ N et:

a) T (N ) ⊂ N et T|N est un op´erateur nilpotent,

b) T (M ) ⊂ M et T|M est un op´erateur de Fredholm.

Si A est une alg`ebre unitaire d’unit´e e, suivant la d´efinition dans [38], on dira qu’un ´

el´ement x de A est Drazin-inversible s’il existe un ´el´ement b de A et un entier naturel k tels que:

xkbx = xk, bxb = b, xb = bx. (1.1)

Dans le cas d’un op´erateur lin´eaire born´e T sur un espace de Banach X, on sait que T est Drazin-inversible si et seulement s’il a une ascente et une descente finies.

La notion de Drazin-inversibilit´e joue un rˆole important pour cette classe BF (X) des op´erateurs B-Fredholm. En effet si on note F0(X) l’id´eal des op´erateurs de rang fini dans

L(X) et π : L(X) → L(X)/F0(X) la projection canonique, alors on a le r´esultat suivant:

Th´eor`eme 1.2.4 [9] : Soit T ∈ L(X), alors T est un op´erateur B-Fredholm si et seule-ment si π(T ) est Drazin-inversible dans l’alg`ebre L(X)/F0(X).

Rappelons maintenant quelques propri´et´es de l’indice d’un op´erateur ( voir [10] et [14]):

i) Si S, T, U, V sont des op´erateurs qui commutent entre eux, tels que: U S + V T = I et S, T ∈ BF (X), alors:

ST ∈ BF (X) et ind (ST ) = ind (S) + ind (T ).

ii) Si T ∈ BF (X) et n ∈ N∗, alors Tn ∈ BF (X) et ind (Tn) = n.ind (T ).

iii) Si S, T ∈ BF (X), ST = T S et T − S est compact , alors ind (T ) = ind (S). iv) Si T ∈ BF (X), ST = T S, kT − Sk assez petit et T − S inversible, alors S est un op´erateur de Fredholm et ind (T ) = ind (S).

(17)

En particulier si Si T ∈ BF (X) et n ∈ N∗ assez grand, T − n1I est un op´erateur de Fredholm et ind (T −n1I) = ind (T ).

On a aussi la proposition suivante qui montre que la classe BF (X) est invariante par les perturbations de rang fini avec conservation de l’indice.

Proposition 1.2.5 [10]: Soit T ∈ L(X) un op´erateur B-Fredholm et soit F un op´erateur de rang fini dans L(X). Alors T +F est un op´erateur B-Fredholm et ind(T +F ) = ind(T ).

Le spectre B-Fredholm σBF(T ) d’un op´erateur T ∈ L(X) est d´efini par:

σBF(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas un op´erateur B-Fredholm }.

Dans [6] il est d´emontr´e que:

a) σBF(T ) est ferm´e.

b) σBF(T ) est stable par les perturbations de rang fini.

c) σBF(T ) v´erifie le th´eor`eme de l’application spectrale.

D´efinition 1.2.6 : Soit T ∈ L(X), T est un op´erateur B-Weyl s’il est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0.

Le spectre B-Weyl σBW(T ) de T est d´efini par:

σBW(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas un op´erateur B-Weyl }.

Le spectre de Drazin de T est d´efini par:

σD(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas Drazin-inversible }.

Remarquons que σD(T ) = σ(T ) − Π(T ), o`u Π(T ) est l’ensemble de tous les pˆoles de la

(18)

Rappelons les propri´et´es suivantes des op´erateurs B-Fredholm et du spectre de Weyl pour un op´erateur T ∈ L(X), d´emontr´ees dans [10]:

a) T est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0 si et seulement si T = T0⊕ T1, o`u

T0 est un op´erateur de Fredholm d’indice 0 et T1 est un op´erateur nilpotent.

b) Si 0 est isol´e dans le spectre σ(T ), alors T est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0 si et seulement si T est Drazin-inversible.

c) σBW(T ) =TF ∈F0(X)σD(T + F ),

o`u F0(X) d´esigne l’ensemble des op´erateurs de rang fini sur X.

Soit E(T ) l’ensemble des valeurs propres isol´ees de T. On dit que T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si:

σBW(T ) = σ(T )\E(T ).

Dans [12, Theorem 3.9] M. Berkani et J.J. Koliha d´emontrent que si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl alors il satisfait le th´eor`eme de Weyl. Dans ce mˆeme article ils d´emontrent que si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Browder:

σBW(T ) = σ(T )\Π(T ),

alors il satisfait le th´eor`eme de Browder:

σW(T ) = σ(T )\Π0(T ),

o`u Π0(T ) est l’ensemble de tous les pˆoles de rang fini de la r´esolvante de T.

1.3

Les Op´

erateurs semi-B-Fredholm

Soit T ∈ L(X) et soit Tn la restriction de T `a R(Tn). S’il existe un entier naturel n tel

(19)

semi-B-Fredholm. T est un op´erateur semi-B-Fredholm sup´erieur (Resp. inf´erieur) si Tn

est un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur (Resp. inf´erieur).

Si T est un op´erateur semi-B-Fredholm et si d = dis(T ) est le degr´e d’it´eration stable de T ( voir d´efinition 1.1.2) alors il r´esulte de [8, Proposition 2.1] que Tm est un op´erateur

semi-Fredholm, et ind (Tm) = ind (Td), ∀m ≥ d. Ce qui permet de d´efinir l’indice d’un

op´erateur semi-B-Fredholm T comme ´etant l’indice de l’op´erateur semi-Fredholm Td.

Soit SBF+(X) la classe de tous les op´erateurs semi-B-Fredholm sup´erieurs. On d´efinit:

SBF+−(X) = {T ∈ SBF+(X) : ind (T ) ≤ 0}. et σSBF− +(T ) = {λ ∈ C : T − λI /∈ SBF − +(X)}.

Soit Ea(T ) l’ensemble des valeurs propres de T isol´ees dans le spectre approximatif σa(T ).

Un op´erateur T ∈ L(X) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl si:

σSBF

+(T ) = σa(T ) \ E

a(T ),

et il satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Browder si:

σSBF

+(T ) = σa(T ) \ Π

a

(T ).

Dans [12] M. Berkani et J.J. Koliha ont etudi´e les diff´erents th´eor`emes de Weyl et th´eor`emes de Browder et les implications possibles entre ces th´eor`emes, nous r´esumons les r´esultats (voir [12]) dans ce qui suit:

Soit T ∈ L(X) alors on a les propri´et´es suivantes:

1. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl alors il satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Browder.

(20)

3. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl alors il satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

4. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Browder alors il satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Browder.

5. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl alors il satisfait le th´eor`eme de Weyl.

6. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl alors il satisfait le th´eor`eme de Weyl.

7. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl alors il satisfait le th´eor`eme a-Weyl.

8. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Browder alors il satisfait le th´eor`eme a-Browder.

(21)

Chapitre 2

Th´

eor`

eme G´

en´

eralis´

e de Weyl pour

un Op´

erateur Hyponormal et

Perturbations de Rang Fini

2.1

Introduction

Soit T un op´erateur lin´eaire born´e, le spectre B-Weyl σBW(T ) est d´efini comme ´etant

l’ensemble de tous les λ ∈ C tels que T − λI ne soit pas un op´erateur B-Fredholm d’indice 0. Soit E(T ) l’ensemble de toutes les valeurs propres isol´ees de T. Dans la premi`ere partie de ce chapitre on va d´emontrer que si T est un op´erateur hyponormal alors T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl : σBW(T ) = σ(T )\E(T ),

et le spectre B-Weyl de T, σBW(T ) satisfait le th´eor`eme de l’application spectrale.

On d´emontre aussi que si T est un op´erateur isoloide qui agit sur un espace de Banach X et satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl alors pour toute application f analytique dans un voisinage du spectre σ(T ) de T, f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si et seulement si f (σBW(T )) = σBW(f (T )), et par suite si T est hyponormal agissant sur

un espace de Hilbert alors f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Dans la deuxi`eme partie on va consid´erer les perturbations de rang fini pour des op´erateurs satisfaisant le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl (ou le th´eor`eme de Weyl). On

(22)

donnera une condition n´ec´essaire et suffisante pour que T +F v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl (ou le th´eor`eme de Weyl) lorsque T le satisfait et F et un op´erateur de rang fini. A la fin de ce chapitre on donne un exemple d’un op´erateur F de rang fini et un op´erateur T satisfaisant le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl tel que T +F ne le satisfait pas; Cela permet de prouver que les perturbations de rang fini ne conservent pas en g´en´eral la validit´e du th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Cependant on va d´emontrer que cela est vrai pour un op´erateur T isoloide ou quasi-nilpotent qui commute avec un op´erateur F de rang fini.

2.2

Le th´

eor`

eme g´

en´

eralis´

e de Weyl pour un op´

erateur

hyponormal

Soit X un espace de Banach. Rappelons quelques d´efinitions utiles dans ce chapitre.

efinition 2.2.1 : : Soit T ∈ L(X) et n ∈ N posons : cn(T ) = dim R(Tn)/R(Tn+1), et

c0n(T ) = dim N (Tn+1)/N (Tn).

Alors la descente de T est d´efinie par:

δ(T ) = inf{n : cn(T ) = 0} = inf{n : R(Tn) = R(Tn+1)},

et l’ascente de T est d´efinie par:

a(T ) = inf{n : c0n(T ) = 0} = inf{n : N (Tn) = N (Tn+1)}, avec inf ∅ = ∞

Pour T ∈ L(X) on d´efinit le spectre B-Fredholm de T :

σBF(T ) = {λ ∈ C : T − λI n’est pas un op´erateur B-Fredholm }

et l’ensemble r´esolvant B-Fredholm par : ρBF(T ) = C \ σBF(T ) .

D´efinition 2.2.2 : Soit T ∈ L(X). On dira que T est d’indice de signe stable si pour tout λ, µ ∈ ρBF(T ), ind (T − λI) et ind (T − µI) ont le mˆeme signe.

(23)

Si H est un espace de Hilbert, rappelons la d´efinition d’un op´erateur hyponormal:

T ∈ L(H) est dit hyponormal si T∗T − T T∗ ≥ 0, o`u T∗ d´esigne l’op´erateur adjoint de T.

Proposition 2.2.3 : Soit H un espace de Hilbert et T ∈ L(H) un op´erateur hyponormal. Alors T est d’indice de signe stable.

Preuve : Soit T un op´erateur hyponormal alors ∀x ∈ H on a kT xk2 ≥ kTxk2. Donc

N (T ) ⊂ N (T∗) = R(T )⊥. Puisque N (T2)/N (T ) ' N (T ) ∩ R(T ), alors N (T2) = N (T ).

De plus, si T est un op´erateur B-Fredholm, il existe un entier naturel n tel que R(Tn) soit ferm´e et Tn : R(Tn) → R(Tn) un op´erateur de Fredholm.

On a ind (T ) = ind (Tn) = dim(N (T )∩R(Tn))−dim R(Tn)/R(Tn+1) = − dim R(Tn)/R(Tn+1).

Donc ind (T ) ≤ 0.

D’autre part, si λ ∈ ρBF(T ) alors T − λI est un op´erateur B-Fredholm, et T − λI

est aussi un op´erateur hyponormal. D’apr`es ce qui pr´ec`ede on a ind (T − λI) ≤ 0. On en d´eduit que T est d’indice de signe stable. 2 Th´eor`eme 2.2.4 : Soit X un espace de Banach et T ∈ L(X) un op´erateur d’indice de signe stable, soit f une fonction analytique sur un voisinage du spectre σ(T ) de T. Alors

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

Preuve : Si λ /∈ σBW(f (T )), alors f (T ) − λI est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0.

On peut ´ecrire

f (T ) − λI = (T − µ1I) · · · (T − µrI)g(T )

o`u µ1, . . . , µr sont des scalaires complexes et g une fonction analytique non nulle sur le

(24)

B-Fredholm, d’apr`es [6, Theorem 3.4] il r´esulte que pour tout i, 1 ≤ i ≤ r, T − µiI est un

op´erateur B-Fredholm. D’autre part puisque ind (f (T ) − λI) = 0 et T d’indice de signe stable, alors d’apr`es [10, Theorem 3.2] on a pour tout i, 1 ≤ i ≤ r, ind (T − µiI) = 0.

Donc pour tout i, 1 ≤ i ≤ r, µi ∈ σ/ BW(T ).

Si λ ∈ f (σBW(T )), il existe µ ∈ σBW(T ) tel que λ = f (µ). Par suite

0 = f (µ) − λ = (µ − µ1) · · · (µ − µr)g(µ).

Ceci implique µ ∈ {µ1, . . . , µr}. Donc il existe i, 1 ≤ i ≤ r, tel que µi ∈ σBW(T ), et ceci

est contradictoire. D’o`u λ /∈ f (σBW(T )).

R´eciproquement supposons que λ /∈ f (σBW(T )). Si λ ∈ σBW(f (T )) alors λ ∈ σ(f (T )) =

f (σ(T )). Par suite il existe µ ∈ σ(T ) tel que λ = f (µ). On a :

f (T ) − λI = f (T ) − f (µ)I = (T − µ1I) · · · (T − µrI)g(T ),

o`u µ1, . . . , µr sont des scalaires complexes et g une fonction analytique non nulle sur le

spectre σ(T ) de T.

Puisque f (T )−λI n’est pas un op´erateur B-Fredholm d’ indice 0, d’apr`es [6, Theorem 3.4] et [10, Theorem 3.2] il existe α ∈ {µ1, . . . , µr} tel que T − αI n’est pas un op´erateur

B-Fredholm d’ indice 0. Donc λ = f (α) et λ ∈ f (σBW(T )).

Ceci contredit notre hypoth`ese et par cons´equent, λ /∈ σBW(f (T )) d’o`u:

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

2 Un op´erateur hyponormal ´etant d’indice de signe stable [Proposition 2.2.3], on obtient le corollaire suivant:

(25)

Corollaire 2.2.5 : Soit Hun espace de Hilbert, soit T ∈ L(H) un op´erateur hyponormal et soit f est une fonction analytique dans un voisinage du spectre σ(T ) de T. Alors

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

Dans [6, Theorem 4.5] il a ´et´e d´emontr´e qu’un op´erateur normal T sur un espace de Hilbert satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, σBW(T ) = σ(T )\E(T ). Dans le th´eor`eme

qui suit nous allons ´etendre ce r´esultat au cas d’un op´erateur hyponormal.

Th´eor`eme 2.2.6 : Soit H un espace de Hilbert. Si T ∈ L(H) est un op´erateur hyponor-mal alors T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl:

σBW(T ) = σ(T )\E(T ).

Preuve : Si λ ∈ σ(T ) et λ /∈ σBW(T ), alors T − λI est un op´erateur B-Fredholm

d’indice 0. D’apr`es [6, Lemma 4.1] , il existe deux sous-espaces ferm´es M, N de H tels que H = M ⊕ N et T − λI = U ⊕ V avec U = (T − λI)|M un op´erateur de Fredholm

d’indice 0 et V = (T − λI)|N un op´erateur nilpotent.

Soient S = T|M et IM = I|M. Puisque T est un op´erateur hyponormal , alors S est aussi

un op´erateur hyponormal et S − λIM = U est un op´erateur de Fredholm d’indice 0.

Si λ ∈ σ(S), S ´etant un op´erateur hyponormal , d’apr`es [18, Theorem 3.1] on a : σW(S) = σ(S)\ E0(S).

Puisque λ /∈ σW(S) on a λ ∈ E0(S). En particulier λ est isol´e dans σ(S). Du fait que

T − λI = U ⊕ V = (S − λIM) ⊕ V,

et V est un op´erateur nilpotent, on a :

(26)

Par suite 0 est isol´e dans σ(T − λI) ou d’une mani`ere ´equivalente λ est isol´e dans σ(T ). Puisque λ ∈ E0(T ) alors λ ∈ E(T ).

Si λ /∈ σ(S), alors T − λI est Drazin-inversible. Donc λ est isol´e dans σ(T ). Puisque T − λI n’est pas inversible , on a λ ∈ E(T ).

R´eciproquement si λ ∈ E(T ), alors λ est isol´e dans σ(T ).

D’apr`es [25, Th´eor`eme 7.1] on a X = M ⊕ N, o`u M, N sont deux sous espaces ferm´es de X, U = (T − λI)|M est un op´erateur inversible et V = (T − λI)|N un op´erateur

quasi-nilpotent. Puisque T est un op´erateur hyponormal, alors V est aussi un op´erateur hyponormal. Comme V est quasi-nilpotent, de [39, Theorem 5.1, Chapter XI] on a V = 0. Par suite T − λI est Drazin-inversible. D’apr`es [10, Lemma 4.1] T − λI est un op´erateur

B-Fredholm d’indice 0. 2

Consid´erons un espace de Hilbert H, un op´erateur T ∈ L(H), et une fonction analy-tique f dans un voisinage du spectre σ(T ) de T. Dans [32], il est d´emontr´e que si T est un op´erateur hyponormal alors f (T ) satisfait le th´eor`eme de Weyl. Nous allons montrer dans ce qui suit que f (T ) satisfait aussi le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Auparavant nous donnons le lemme suivant.

Lemme 2.2.7 : Soient X un espace de Banach et T ∈ L(X). Alors

σ(f (T ))\E(f (T )) ⊂ f [σ(T )\E(T )].

Preuve : Si λ ∈ σ(f (T ))\E(f (T )) alors λ ∈ σ(f (T )) = f (σ(T )).

(a) si λ n’est pas isol´e dans f (σ(T )), alors il existe suite infinie (µn)n∈N ⊂ σ(T ) telle

que f (µn) → λ. Comme σ(T ) est compact, on peut supposer que (µn)n∈N converge vers

µ0 dans σ(T ). On en d´eduit que µ0 n’est pas isol´e dans σ(T ) et λ = f (µ0) . Donc

(27)

(b) Supposons maintenant que λ est isol´e dans f (σ(T )). Alors λ /∈ E(f (T )), et λ n’est pas une valeur propre de f (T ). On peut ´ecrire :

f (T ) − λI = (T − µ1I) · · · (T − µrI)g(T )

o`u µ1, . . . , µr sont des scalaires complexes et g(T ) est un op´erateur inversible. Comme

λ /∈ E(f (T )), alors pour tout µ ∈ {µ1, . . . , µr}, µ n’est pas une valeur propre de T.

Puisque f (T ) − λI n’est pas inversible, il existe µ ∈ {µ1, . . . , µr} tel que T − µI n’est pas

inversible. Donc f (µ) = λ et λ ∈ f [σ(T )\E(T )]. 2

D´efinition 2.2.8 [36]: Soit X un espace de Banach . Un op´erateur T ∈ L(X) est dit isoloide si iso σ(T ) ⊆ E(T ), o`u iso σ(T ) est l’ensemble de tous les ´elements isol´es dans σ(T ).

Lemme 2.2.9 : Soient X un espace de Banach et T ∈ L(X). Si T est isoloide, alors :

σ(f (T ))\E(f (T )) = f [σ(T )\E(T )].

Preuve : Montrons que f [σ(T )\E(T )] ⊂ σ(f (T ))\E(f (T )). Si λ ∈ σ(f (T )) ∩ E(f (T )), ´ecrivons:

f (T ) − λI = (T − µ1I)m1· · · (T − µrI)mrg(T ),

o`u m1, . . . , mr sont des entiers, µ1, . . . , µr sont des scalaires complexes, g(T ) est un

op´erateur inversible , et µi 6= µj pour i 6= j.

Puisque f (T )−λI n’est pas inversible, il existe µ ∈ {µ1, . . . , µr} tel que µ ∈ σ(T ). Comme

λ est isol´e dans σ(f (T )), µ est isol´e dans σ(T ). Donc λ = f (µ) /∈ f [σ(T )\E(T )]. Par suite,

(28)

Selon le lemme 2.2.7 on sait que σ(f (T ))\E(f (T )) ⊂ f [σ(T )\E(T )]. D’o`u l’´egalit´e:

σ(f (T ))\E(f (T )) = f [σ(T )\E(T )].

2

Th´eor`eme 2.2.10 : Soient X un espace de Banach et T ∈ L(X) un op´erateur isoloide qui satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, soit f une fonction analytique dans un voisi-nage du spectre σ(T ) de T. Alors f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si et seulement si :

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

Preuve : Puisque T est un op´erateur isoloide on a

σ(f (T ))\E(f (T )) = f [σ(T )\E(T )].

De plus , comme T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, alors :

σBW(T ) = σ(T )\E(T ).

Donc

f (σBW(T )) = f [σ(T )\E(T )] = σ(f (T ))\E(f (T )).

Par cons´equent f (T ) satisfait le le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si et seulement si :

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

(29)

Corollaire 2.2.11 : Soit H un espace de Hilbert , soit T ∈ L(H) un op´erateur hyponor-mal et soit f une fonction analytique dans un voisinage du spectre σ(T ) de T. Alors f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl

σBW(f (T )) = σ(f (T ))\E(f (T )).

Preuve : Un op´erateur hyponormal sur un espace de Hilbert satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, et on sait qu’un op´erateur hyponormal est isoloide. D’apr`es le th´eor`eme 2.2.4, on a :

σBW(f (T )) = f (σBW(T )).

Du th´eor`eme 2.2.10, il r´esulte que f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. 2

2.3

Perturbations de rang fini et th´

eor`

eme g´

en´

eralis´

e

de Weyl

Dans cette partie on consid`ere un op´erateur T satisfaisant le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et un op´erateur de rang fini F qui commute avec T. Nous donnons une condition n´ec´essaire et suffisante pour que T + F v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Nous obtenons aussi des r´esultats similaires comme ceux obtenus dans le cas du th´eor`eme de Weyl dans [24], [31] et [36]. On commence avec le cas du th´eor`eme de Weyl et on donne une am´elioration d’un th´eor`eme de K.K. Oberai [36, Theorem 4].

Th´eor`eme 2.3.1 : Soit X un espace de Banach et T ∈ L(X). Si T satisfait le th´eor`eme de Weyl et F est un op´erateur de rang fini dans L(X), alors T + F satisfait le th´eor`eme de Weyl si et seulement si :

(30)

Preuve : Si T + F satisfait le th´eor`eme de Weyl alors d’apr`es [5, Corollary 5], on a

Π0(T + F ) = E0(T + F ).

R´eciproquement si on a Π0(T + F ) = E0(T + F ), comme T satisfait le th´eor`eme de Weyl,

alors de [5, Corollary 5] on obtient E0(T ) = Π0(T ). Puisque F est un op´erateur de rang

fini, d’apr´es [10, Theorem 4.3] on a σW(T + F ) = σW(T ). Si F commute avec T, on a

aussi σB(T + F ) = σB(T ), o`u σB(T ) est le spectre de Browder de T (voir [5]). Puisque T

satisfait le th´eor`eme de Weyl, alors

σW(T + F ) = σW(T ) = σB(T ) = σB(T + F ).

Comme on a Π0(T + F ) = E0(T + F ), alors de [5, Corollary 5], T + F satisfait le th´eor`eme

de Weyl.

Si F ne commute pas avec T, alors on utilise le mˆeme argument utilis´e par K.K. Oberai

dans [36, Theorem 4]. 2

Th´eor`eme 2.3.2 : Soit X un espace de Banach et T ∈ L(X). Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et F est un op´erateur de rang fini dans L(X) qui commute avec T, alors T + F satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si et seulement si :

Π(T + F ) = E(T + F ).

Preuve : Si T + F satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, alors de [11, Corollary 2.6], on a Π(T + F ) = E(T + F ).

R´eciproquement supposons Π(T + F ) = E(T + F ).

Comme on a T qui v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, alors:

(31)

Puisque F est un op´erateur de rang fini, d’apr`es [10, Theorem 4.3] on a :

σBW(T ) = σBW(T + F ).

Du fait que F commute avec T, de [11, Theorem 2.7] on obtient:

σD(T ) = σD(T + F )

d’o`u

σBW(T + F ) = σD(T + F ).

Puisque Π(T +F ) = E(T +F ), alors d’apr`es [11, Corollary 2.6] T +F satisfait le th´eor`eme

g´en´eralis´e de Weyl. 2

Dans ce qui suit, nous donnons un lemme qui est utile pour d´emontrer les r´esultats qui vont suivre.

Lemme 2.3.3 [31, Lemma 2.1]: Soit T ∈ L(X). Si F ∈ L(X) est un op´erateur de rang fini, alors

dim N (T ) < ∞ ⇐⇒ dim N (T + F ) < ∞.

De plus, si F commute avec T, alors

λ ∈ acc σ(T ) ⇐⇒ λ ∈ acc σ(T + F ),

o`u acc σ(T ) est l’ensemble des points d’accumulation de σ(T ).

Th´eor`eme 2.3.4 : Soient T ∈ L(X) un op´erateur isoloide et F ∈ L(X) un op´erateur de rang fini qui commute avec T. Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, alors T + F satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

(32)

Preuve : Comme cons´equence du th´eor`eme 2.3.2 il suffit de d´emontrer que

Π(T + F ) = E(T + F ).

Puisque Π(T + F ) ⊂ E(T + F ) est toujours vrai, on va simplement montrer que:

Π(T + F ) ⊃ E(T + F ).

Si λ ∈ E(T + F ), alors λ est isol´e dans σ(T + F ) et selon le lemme 2.3.3, λ est isol´e dans σ(T ). T ´etant isoloide λ ∈ E(T ), et puisque T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, on a E(T ) = Π(T ) et λ ∈ Π(T ).

Finalement comme Π(T ) = Π(T + F ) on a λ ∈ Π(T + F ). 2

Remarques 2.3.5 : Soit T ∈ L(X), si T n’a pas de valeurs propres, alors T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Pour le montrer, soit λ ∈ σ(T ) ; pour simplifier on peut supposer que λ = 0. Si 0 /∈ σBW(T ), alors T est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0. Donc il existe un entier naturel

n, tel que R(Tn) soit ferm´e et

ind (T ) = ind (Tn) = dim(N (T ) ∩ R(Tn)) − dim R(Tn)/R(Tn+1) = 0.

Puisque N (T ) = 0, alors

R(Tn) = R(Tn+1)

et par suite X = R(T ). Ainsi T est inversible et ceci est une contradiction avec notre hypoth`ese. Donc

σBW(T ) = σ(T )

(33)

Proposition 2.3.6 : Soient X un espace de Banach et T ∈ L(X). Si T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et N est un op´erateur nilpotent de rang fini dans L(X) qui commute avec T.

Alors T + N satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Preuve : Montrons que si λ est une valeur propre de T alors λ est aussi une valeur propre de T + N. Pour simplifier on peut supposer que λ = 0. Donc il existe x 6= 0 et m ∈ N∗ tels que T (x) = 0 et Nm = 0. On a : (T + N )m(x) = m X k=0 Cmk TkNm−k(x) = 0.

Ainsi il existe p ∈ N, p ≤ m tel que :

(T + N )p(x) 6= 0 et (T + N )(T + N )p(x) = 0.

Donc 0 est une valeur propre de T + N et E(T ) ⊂ E(T + N ). Par sym´etrie on obtient

E(T ) = E(T + N ).

Si λ /∈ σBW(T ) alors T − λI est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0. Alors d’apr`es [10,

Proposition 3.3] , puisque N est de rang fini T +N −λI est aussi un op´erateur B-Fredholm d’indice 0. Par suite λ /∈ σBW(T + N ). Par sym´etrie on a

σBW(T + N ) = σBW(T ).

Puisque σ(T + N ) = σ(T ), alors T + N satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. 2 Exemple 2: [36, Example 2]

Soient H = `2 , T et N les op´erateurs de L(H) d´efinis par :

T (x1, x2, x3, . . .) = (0,

1 2x1,

1

(34)

et

N (x1, x2, x3, . . .) = (0, −

1

2x1, 0, 0, . . .).

Puisque T n’a pas de valeur propre, de la Remarque 2.3.5 on d´eduit que T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. Par suite de [12, Theorem 3.9] T satisfait aussi le th´eor`eme de Weyl. D’autre part N est un op´erateur nilpotent de rang fini. Mais d’apr`es [36, Example 2], l’op´erateur T + N ne v´erifie pas le th´eor`eme de Weyl et donc d’apr`es [12, Theorem 3.9] il ne v´erifie pas le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl .

Cet exemple montre que la proposition 2.3.6 n’est pas v´erifi´ee si N ne commute pas avec T.

Remarques 2.3.7 : Soit T ∈ L(X) un op´erateur quasi-nilpotent et F ∈ L(X) un op´erateur de rang fini qui commute avec T.

Si T est injectif alors F est nilpotent.

En effet, sous ces conditions, T F est un op´erateur quasi-nilpotent de rang fini, par suite T F est un op´erateur nilpotent.

Comme T est injectif, alors F est aussi un op´erateur nilpotent .

Th´eor`eme 2.3.8 : Soit T ∈ L(X) un op´erateur quasi-nilpotent et F ∈ L(X) un op´erateur de rang fini qui commute avec T.

Si T v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl, alors T + F v´erifie le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Preuve: Si T est injectif alors d’apr`es la remarque 2.3.7, F est un op´erateur nilpotent et donc le r´esultat est une cons´equence de la proposition 2.3.6.

Si T n’est pas injectif, alors puisque T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl , il vient d’apr`es [12, Theorem 3.9 ], que T satisfait le th´eor`eme de Weyl. Donc

(35)

Comme T est un op´erateur quasi-nilpotent, alors σW(T ) = {0}.

Par suite E0(T ) = ∅ et puisque T n’est pas injectif on a dim N (T ) = ∞.

Ceci implique d’apr`es le lemme 2.3.3 que dim N (T + F ) = ∞. On peut voir facilement que

σ(T + F ) = σ(F ) = {0, λ1, . . . , λk},

o`u les λi, {i = 1, . . . , k}, sont les ´el´ements non nuls du spectre de F s’ils existent.

On a aussi : E(T + F ) = {0, λ1, . . . , λk}. Puisque σBW(T ) = σBW(T + F ) et σBW(T ) = σ(T ) \ E(T ) = ∅ on a : σBW(T + F ) = σ(T + F ) \ E(T + F ). 2 Lemme 2.3.9 : Soient T ∈ L(X), et M, N deux sous-espaces ferm´es de X tels que

X = M ⊕ N.

Soient U = T|M et V = T|N.

Si T est un op´erateur B-Fredholm, alors U et V sont aussi des op´erateurs B-Fredholm.

Preuve: Montrons que V est un op´erateur B-Fredholm .

Soit P la projection de X sur N parall`element `a M. Il est clair que P est un op´erateur B-Fredholm , et qui commute avec T. Alors d’apr`es [9, Corollary 3.5], T P est un op´erateur B-Fredholm. En cons´equence il existe un entier naturel n tel que R((T P )n) soit ferm´e et

(36)

soit un op´erateur de Fredholm . Puisque

R((T P )n) = R(Vn) et (T P )n= Vn,

alors V est un op´erateur B-Fredholm . 2 Exemple 3: Soit S un op´erateur quasi-nilpotent injectif qui n’est pas nilpotent sur l’espace de Hilbert `2 . on d´efinit T sur `2⊕ `2 par :

T = I ⊕ S,

o`u I est l’identit´e sur `2. On peut voir facilement que:

σ(T ) = {0, 1} et E(T ) = {1}.

Montrons que σBW(T ) = {0}.

On a

T − (I ⊕ I) = 0 ⊕ (S − I)

et puisque S − I est un op´erateur inversible, T − (I ⊕ I) est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0, et 1 /∈ σBW(T ).

Supposons que T est un op´erateur B-Fredholm . Alors d’apr`es le lemme 2.3.9, S est un op´erateur B-Fredholm . D’apr`es [6, Theorem 2.7], il existe deux sous espaces ferm´es S-invariants de `2 , M et N tels que

`2 = M ⊕ N et S = U ⊕ V,

o`u U = S|M est nilpotent et V = S|N est inversible.

Si m est un entier naturel assez grand on a Um = 0 et

(37)

Donc

σ(Vm) ⊂ σ(Sm) = {0}.

Mais puisque V est inversible, on a N = 0 et par suite S = U est nilpotent, ce qui contredit l’hypoth`ese faite sur S. Par cons´equent:

σBW(T ) = {0} et σBW(T ) = σ(T )\E(T ).

Donc T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. On d´efinit l’op´erateur K sur `2 par :

K(x1, x2, . . .) = (−x1, 0, 0, . . .)

et

F = K ⊕ 0 sur `2⊕ `2.

Alors F est un op´erateur de rang fini et on a:

σ(T + F ) = {0, 1} et E(T + F ) = {0, 1}.

Comme on a :

σBW(T + F ) = σBW(T ) = {0},

(38)

Chapitre 3

Propri´

et´

es B-Fredholm et Spectrales

des Multiplicateurs dans les

Alg`

ebres de Banach

On ´etudie principalement dans ce chapitre les propri´et´es B-Fredholm et spectrales d’un op´erateur multiplicateur T agissant sur une alg`ebre de Banach taub´erienne commutative semi-simple r´eguli`ere A. On montre que T est un op´erateur B-Fredholm si et seulement si T est un op´erateur semi B-Fredholm, et dans ce cas on obtient l’indice de T, ind (T ) = 0. Dans la suite on donne quelques propri´et´es spectrales des multiplicateurs.

Une application des premiers r´esultats obtenus nous permettra de montrer que l’op´erateur de multiplication Ta par un ´element a d’une C∗-alg`ebre A r´eguli`ere commutative est un

op´erateur B-Fredholm si et seulement si a est Drazin-inversible dans A. Les th´eor`emes de l’application spectrale pour le spectre de Weyl ou B-Weyl d’un multiplicateur sont aussi consid´er´es dans ce chapitre. On montre aussi que le th´eor`eme de Weyl et le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl sont valables pour un multiplicateur. Enfin on donne des conditions suffisantes pour qu’un multiplicateur soit le produit d’un op´erateur inversible et d’un idempotent.

(39)

3.1

Introduction

soit A une alg`ebre de Banach semi-simple commutative et soit ∆(A) l’espace des formes lin´eaires multiplicatives sur A muni de la topologie faible* du dual de A. Alors A est dite r´eguli`ere si deux sous ensembles compacts disjoints quelconques de ∆(A) peuvent ˆetre s´epar´es par des ´el´ements de A.

A est dite taub´erienne si l’id´eal de A form´e de tous les ´el´ements dont la transform´ee de Gelfand a un support compact est dense dans A pour la topologie de la norme.

D´efinition 3.1.1 : Un multiplicateur T sur A est une application T : A → A telle que :

aT (b) = T (a)b ∀a, b ∈ A.

Nous donnons dans ce chapitre quelques propri´et´es B-Fredholm sp´ecifiques pour un op´erateur multiplicateur T agissant sur une alg`ebre de Banach semi-simple commutative reguli`ere taub´erienne dans un contexte g´en´eral des propri´et´es des op´erateurs B-Fredholm introduits par M. Berkani dans [6].

3.2

Propri´

et´

es B-Fredholm des multiplicateurs

Il est d´emontr´e dans [3, Theorem 4.4] que si T est un op´erateur multiplicateur sur une alg`ebre de Banach semi-simple commutative r´eguli`ere taub´erienne, alors T est un op´erateur semi-Fredholm si et seulement si T est un op´erateur de Fredholm . De plus, dans ce cas T est d’indice 0.

Le corollaire du th´eor`eme qui suit donne un r´esultat similaire pour les op´erateurs B-Fredholm multiplicateurs.

(40)

Th´eor`eme 3.2.1 : soient A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commutative taub´erienne et T un multiplicateur sur A.

Alors les conditions suivantes sont ´equivalentes: i) A = N (T )L

R(T ).

ii)Il existe un entier n > 1 tel que R(Tn) soit ferm´e . iii) R(T2) est ferm´e.

iv) Pour tout n > 1, R(Tn) est ferm´e.

Preuve : D’apr`es [3, Theorem 4.2], on a i) ⇔ iii) ; Les implications iv) ⇒ iii) ⇒ ii) sont ´evidentes .

Montrons que ii) ⇒ iv) :

Si R(Tn) est ferm´e pour un entier n > 1, alors R(Tn−1) + N (T ) est ferm´e . Puisque un multiplicateur T admet une ascente a(T ) ≤ 1, alors d’apr`es un r´esultat de Grabiner [21, Theorem 3.2] on conclut que R(Tn) + N (Tm) est ferm´e ∀n > 1, ∀m ≥ 0. Donc R(Tn) est

ferm´e ∀n > 1. 2

Comme corollaire on obtient le r´esultat suivant :

Corollaire 3.2.2 : soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commutative taub´erienne et soit T un multiplicateur sur A. Alors les conditions suivantes sont ´equivalentes: i) T est un op´erateur semi B-Fredholm sup´erieur sur A.

ii) T est un op´erateur semi B-Fredholm inf´erieur sur A. iii) T est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0.

iv) T est Drazin-inversible.

v) Il existe un entier naturel n tel que R(T2n) soit ferm´e.

(41)

Il est clair que iii) implique i) et ii). Montrons que i) implique iii).

Supposons que T ∈ SBF+(A), alors il existe un entier naturel n ∈ N∗ tel que R(Tn) soit

ferm´e et

Tn: R(Tn) −→ R(Tn)

soit un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur . Donc R(T2n) est ferm´e et puisque Tn est

aussi un multiplicateur, alors d’apr`es le th´eor`eme 3.2.1 on a :

R(Tn) ⊕ N (Tn) = A.

Par suite on a R(Tn) = R(T2n), R(Tn) est ferm´e et T est Drazin-inversible. D’apr`es [10, lemma 4.1] T est aussi un op´erateur B-Fredholm d’indice 0.

D’une mani`ere similaire on peut montrer ais´ement que ii) implique iii).

Pour montrer que iii) et iv) sont ´equivalentes, tenant compte de [10, Theorem 4.2 ] o`u il est d´emontr´e qu’un op´erateur Drazin-inversible est toujours un op´erateur B-Fredholm d’indice 0, il suffit de montrer que iv) implique iii).

Supposons qu’un multiplicateur T est un op´erateur B-Fredholm d’indice 0, alors il existe un entier naturel n ∈ N∗ tel que R(Tn) soit ferm´e et T

n: R(Tn) −→ R(Tn) soit un

op´erateur de Fredholm. Donc R(T2n) est ferm´e, et puisque Tnest aussi un multiplicateur, alors d’apr`es le th´eor`eme 3.2.1 on a :

R(Tn) ⊕ N (Tn) = A.

Il en r´esulte que R(Tn) = R(T2n), R(Tn) est ferm´e et T est Drazin-inversible.

Le fait que iv) et v) soient ´equivalentes est une cons´equence directe de [3, Theorem 4.2]. 2

(42)

Corollaire 3.2.3 : soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commutative taub´erienne. On suppose que l’espace des caract`eres ∆(A) est connexe.

Soit T un op´erateur multiplicateur non nul sur A. Alors les conditions suivantes sont ´equivalentes :

i) T est un op´erateur semi-B-Fredholm

ii) Il existe un entier naturel n tel que R(T2n) soit ferm´e

iii) T est Drazin-inversible iv) T est inversible

Preuve : Il suffit de montrer que si T est Drazin-inversible, alors T est inversible. Si T est Drazin-inversible, alors il existe un entier naturel n tel que :

A = R(Tn) ⊕ N (Tn).

Si N (Tn) 6= {0}, alors 0 est isol´e dans le spectre de T, ce qui est une contradiction avec

l’hypoth`ese : ∆(A) est connexe. Par suite Tnest inversible et donc T est aussi inversible.

2

Exemple 3.2.4 : Soit A une C∗-alg`ebre commutative r´eguli`ere. Si a ∈ A, consid´erons l’op´erateur de multiplication par a, Ta.

Si a est Drazin-inversible, et si b est son inverse de Drazin, alors Ta est Drazin-inversible

et Tb est son inverse de Drazin. Par suite Ta est un op´erateur B-Fredholm.

R´eciproquement supposons que Ta soit un op´erateur B-Fredholm. D’apr`es le corollaire

3.2.2, on sait que Ta est Drazin-inversible. En particulier il existe un entier naturel n tel

que R((Ta)n) = anA soit ferm´e. De [23, Th´eor`eme 8], il r´esulte que an poss`ede un inverse

(43)

∃c ∈ A tel que ancan = an, canc = c.

Puisque A est commutative on en d´eduit que anest Drazin-inversible. D’apr`es [9, Theorem 2.3] il r´esulte que a est aussi Drazin-inversible.

En conclusion on voit que l’op´erateur Ta est un op´erateur B-Fredholm si et seulement si

a est Drazin-inversible.

Soit M (A) la sous-alg`ebre ferm´ee de L(A) form´ee de tous les op´erateurs multiplicateurs sur A.

Il est d´emontr´e dans [3, Th´eor`eme 4.4 ] que

ΦM(A) = Φ(A) ∩ M (A),

o`u Φ(A) est l’ensemble des op´erateurs de Fredholm dans L(A), et ΦM(A) est l’ensemble de

tous les op´erateurs multiplicateurs sur A qui sont inversibles modulo les multiplicateurs compacts sur A. Dans la proposition suivante on donne un r´esultat similaire pour les op´erateurs B-Fredholm.

Proposition 3.2.5 : soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commuta-tive taub´erienne, soit BF (A) l’ensemble des op´erateurs B-Fredholm dans L(A), et soit [BF ]M(A) l’ensemble de tous les op´erateurs multiplicateurs sur A qui sont Drazin-inversibles

modulo les op´erateurs multiplicateurs de rang fini sur A. Alors on a :

[BF ]M(A) = BF (A) ∩ M (A).

Preuve : Soit T ∈ [BF ]M(A), alors T est un op´erateur B-Fredholm.

Puisque T est aussi un multiplicateur, alors

(44)

R´eciproquement, supposons que T ∈ BF (A) ∩ M (A). Comme cons´equence du corol-laire 3.2.2, il r´esulte que T est Drazin-inversible. Soit S son inverse de Drazin. D’apr`es [28, Th´eor`eme 5], on sait que S est un multiplicateur. Par suite on a T ∈ [BF ]M(A) et

donc:

[BF ]M(A) = BF (A) ∩ M (A).

2

3.3

Propri´

et´

es spectrales des multiplicateurs

Rappelons que T ∈ L(A) est d’indice de signe stable si: Pour tous λ, µ ∈ C, tels que (T − λI) et (T − µI) soient des op´erateurs B-Fredholm alors ind (T − λI) et ind (T − µI) sont de mˆeme signe.

Si T est un multiplicateur sur une alg`ebre semi-simple, alors on peut voir ais´ement que N (T ) = N (T2) et donc T a une ascente finie. Par suite si un multiplicateur T est

un op´erateur B-Fredholm, alors d’apr`es la d´efinition de l’indice [6, Definition 2.3] on a ind (T ) ≤ 0. Soit λ ∈ C quelconque, supposons que (T −λI) soit un op´erateur B-Fredholm. Puisque (T − λI) est aussi un multiplicateur, alors ind (T − λI) ≤ 0.

Donc tout op´erateur multiplicateur est d’indice de signe stable.

Proposition 3.3.1 Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple et soit T un multiplicateur sur A. Alors on a:

i) σW(T ) = σB(T ),

ii) σBW(T ) = σD(T ).

(45)

La premi`ere ´egalit´e est d´emontr´ee dans [1, Theorem 2.2].

Pour la deuxi`eme ´egalit´e, observons que d’apr`es [2, Theorem 4.32] l’ ascente a(T − λI) est finie pour tout λ ∈ C. Donc T satisfait la propri´et´e de l’extension unique ( S.V.E.P). Par suite d’apr`es [15, Theorem 3.3], on a σBW(T ) = σD(T ).

En fait d’apr`es [2] l’hypoth`ese A semi-simple peut ˆetre affaiblie en supposant simplement A semi-primaire.

2 Th´eor`eme 3.3.2 : Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple. Si T est un multiplicateur sur A et f est une fonction analytique dans un voisinage du spectre σ(T ), non constante sur les composantes connexes de σ(T ), alors on a:

i) σB(f (T )) = f (σB(T )) = f (σW(T )) = σW(f (T )),

o`u σB(T ) = {λ ∈ C | (T − λI) n’est pas un op´erateur de Fredholm avec ascente et descente

finies } est le spectre de Browder de T.

ii) σD(f (T )) = f (σD(T )) = f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

Preuve :

i) D’apr`es la proposition 3.3.1 on sait que σB(T ) = σW(T ).

Si f est une fonction analytique sur un voisinage de σ(T ), alors d’apr`es le th´eor`eme de l’application spectrale pour le spectre de Browder [22, Theorem 4] on a :

σB(f (T )) = f (σB(T )).

D’o`u :

σB(f (T )) = f (σB(T )) = f (σW(T )).

Mais comme un multiplicateur est un op´erateur d’indice de signe stable, on obtient de [44, Theorem 2]

(46)

Donc :

σB(f (T )) = f (σB(T )) = f (σW(T )) = σW(f (T ))

ii) De mani`ere similaire, il r´esulte de la proposition 3.3.1 que:

σD(T ) = σBW(T ).

d’apr`es le th´eor`eme de l’application spectrale pour le spectre de Drazin [9, Corollary 2.4] on a:

σD(f (T )) = f (σD(T )).

Puisque un multiplicateur est un op´erateur d’indice de signe stable, d’apr`es le th´eor`eme 2.2.4 du chapitre 2, on a:

f (σBW(T )) = σBW(f (T )).

Par suite

σBW(f (T )) = f (σBW(T )) = f (σD(T )) = σD(f (T )).

2 Proposition 3.3.3 : Soient A une alg`ebre de Banach semi-simple reguli`ere commutative taub´erienne et T un op´erateur multiplicateur sur A. Alors on a :

i) σ(T ) = σa(T ),

ii) σSF+(T ) = σSF+−(T ),

iii) σSBF+(T ) = σSBF+−(T ).

Preuve : Soit T un multiplicateur sur A, nous avons dej`a vu que si T est un op´erateur semi-B-Fredholm alors ind (T ) ≤ 0.

Supposons que λ /∈ σa(T ), alors (T − λI)A est ferm´e et N (T − λI) = {0}.

D’apr`es [3, Theorem 4.2], on a : (T − λI)A = A. Donc λ /∈ σ(T ), et σ(T ) ⊂ σa(T ).

(47)

Supposons que λ /∈ σSF+(T ), alors T − λI est un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur.

Puisque T − λI est un multiplicateur, alors ind (T − λI) ≤ 0, et λ /∈ σSF

+(T ). Donc

σSF+(T ) = σSF+−(T ).

De mani`ere similaire on peut montrer que:

σSBF+(T ) = σSBF+−(T ).

2 Comme cons´equence de cette proposition nous pouvons donner le corollaire suivant.

Corollaire 3.3.4 : soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commutative taub´erienne et T un op´erateur multiplicateur sur A. Alors :

i) E(T ) = Ea(T ),

ii) E0(T ) = E0a(T ),

ii) Π(T ) = Πa(T ),

iv) Π0(T ) = Πa0(T ).

Preuve : Les relations i) et ii) sont une cons´equence directe de la proposition pr´ec´edente. Montrons que:

Π(T ) = Πa(T ).

Il est clair d’apr`es la d´efinition d’un pˆole `a gauche ( voir chapitre 1) que :

Π(T ) ⊂ Πa(T ).

Supposons maintenant que λ ∈ Πa(T ).

Sans perdre de g´en´eralit´e on peut admettre que λ = 0, ce qui implique que T ∈ LD(A) = {T ∈ L(A) : a(T ) < ∞ et R(Ta(T )+1) est ferm´e }.

(48)

D’o`u a(T ) < ∞ et R(Ta(T )+1) est ferm´e.

D’apr`es [35, Lemma 12] R(Tm) est ferm´e pour tout m > a(T ) + 1. Comme on a naturellement :

N (Ta(T )+2)

N (Ta(T )+1) ≈ N (T ) ∩ R(T

a(T )+1) ,

alors Ta(T )+1 est un op´erateur injectif, dont l’espace image est ferm´e.

En particulier Ta(T )+1 est un op´erateur semi-Fredholm sup´erieur.

Par cons´equent T est un op´erateur semi-B-Fredholm. D’apr`es le corollaire 3.2.2 il r´esulte que T est Drazin-inversible et donc 0 est un pˆole de la r´esolvante de T.

Donc Π(T ) = Πa(T ), et par suite Π0(T ) = Πa0(T ). 2

Rappelons quelques d´efinitions des diff´erents th´eor`emes de Weyl:

D´efinition 3.3.5 Si X est un espace de Banach. soit T ∈ L(X), on dira que :

1. T satisfait le th´eor`eme de Weyl si : σW(T ) = σ(T ) \ E0(T ).

2. T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl si : σBW(T ) = σ(T ) \ E(T ).

3. T satisfait le th´eor`eme a-Weyl si : σSF

+(T ) = σa(T ) \ E

a 0(T ).

4. T satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl si : σSBF

+(T ) = σa(T ) \ E

(49)

Il r´esulte de la proposition 3.3.3 et du corollaire 3.3.4 que pour un op´erateur multiplica-teur agissant sur une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguli`ere commutative taub´erienne il y a ´equivalence entre le th´eor`eme de Weyl et le th´eor`eme a-Weyl et la mˆeme chose entre le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et le th´eor`eme g´en´eralis´e a-Weyl. En g´en´eral ces ´equivalences ne sont pas vraies pour un op´erateur quelconque. Dans ce qui suit nous donnons quelques lemmes qui vont nous permettre de montrer qu’un multiplicateur T (agissant sur une alg`ebre de Banach semi-simple A) ainsi que f (T ) v´erifient le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl et donc d’apr`es [12, Theorem 3.9 et Theorem 3.11] ils v´erifient aussi tous les th´eor`emes de Weyl et a-Weyl cit´es dans la d´efinition 3.3.5, si A est de plus r´eguli`ere commutative taub´erienne; (f ´etant une fonction analytique sur un voisinage du spectre σ(T ) ).

Rappelons qu’un op´erateur T ∈ L(X) est dit isoloide si iso σ(T ) ⊆ E(T ) o`u iso σ(T ) est l’ensemble des points isol´es dans σ(T ).

On sait d’apr`es le lemme 2.2.9 du chapitre 2 que si T ∈ L(X) est isoloide alors

σ(f (T ))\E(f (T )) = f [σ(T )\E(T )].

Lemme 3.3.6 : [2, Theorem 4.36] Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple et T un op´erateur multiplicateur sur A. Si λ est un point isol´e dans le spectre σ(T ) de T alors λ est un pˆole de la r´esolvante de T.

Preuve : Soit T un multiplicateur, si λ un point isol´e dans le spectre σ(T ) de T alors il existe deux sous espaces A1 et A2 de A tels que:

A = A1⊕ A2 et T − λI = S1⊕ S2

o`u S1 = (T − λI)/A1 est inversible et S2 = (T − λI)/A2 est quasi-nilpotent.

(50)

Puisque T est un multiplicateur alors on a :

T (x)y = T (xy) ∀x, y ∈ A.

Donc pour tout x ∈ A on a (S2(x))n = (S2n(x))xn−1.

Il s’en suit que :

k(S2(x))nk 1 n = k(Sn 2(x))x n−1k1n ≤ kSn 2(x)k 1 nkxn−1k 1 n ≤ kSn 2k 1 nkxk 1 nkxk n−1 n = kSn 2k 1 nkxk,

et puisque S2 = (T − λI)/A2 est quasi-nilpotent alors kS

n 2k

1

n → 0 quand n → ∞.

Puisque A est semi-simple, on a S2(x) = 0 et comme x est arbitraire dans A, alors S2 = 0.

Par suite λ est un pˆole de la r´esolvante de T 2 Lemme 3.3.7 : Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple et soit T un op´erateur mul-tiplicateur sur A alors :

a) E(T ) = Π(T ) b) E(f (T )) = Π(f (T ))

Preuve : a) Π(T ) ⊂ E(T ) est toujours vraie.

E(T ) ⊂ Π(T ) est d´emontr´e dans le lemme pr´ec´edent.

b) Il vient aussi du lemme pr´ec´edent qu’un multiplicateur est un op´erateur isoloide, par suite il satisfait l’´egalit´e du lemme 2.2.9 du chapitre 2 :

σ(f (T ))\E(f (T )) = f [σ(T )\E(T )].

Et puisque E(T ) = Π(T ) on a :

(51)

D’apr`es le th´eor`eme de l’application spectrale pour le spectre de Drazin, (voir th´eor`eme 3.3.2) on a:

f (σD(T )) = σD(f (T )) = σ(f (T ))\Π(f (T )). Il en r´esulte que: σ(f (T ))\E(f (T )) = σ(f (T ))\Π(f (T )). Donc E(f (T )) = Π(f (T )). 2

Th´eor`eme 3.3.8 : Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple. Si T est un op´erateur multiplicateur sur A et f est une fonction analytique sur un voisinage du spectre σ(T ), alors f (T ) satisfait le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl.

Preuve : D’apr`es le lemme pr´ec´edent on a :

σ(f (T ))\E(f (T )) = σ(f (T ))\Π(f (T )) = σD(f (T )).

Par le th´eor`eme 3.3.2 on a :

σD(f (T )) = σBW(f (T )).

Donc f (T ) satisfait le le th´eor`eme g´en´eralis´e de Weyl. 2 On peut voir aussi [4] o`u diff´erents r´esultats sur le th´eor`eme de Weyl pour un multi-plicateur sont ´etablis.

(52)

Nous introduisons maintenant la condition (I) appel´ee condition de Glicksberg (Voir [3]) et nous allons donner des r´esultats pour les multiplicateurs sur une alg`ebre r´eguli`ere taub´erienne commutative semi-simple A qui satisfait cette condition.

(I) : Il existe une constante k ∈ R telle que pour tout φ ∈ ∆(A) et tout voisinage V de φ il existe un ´el´ement a ∈ A dont la transform´ee de Gelfanda est `b a support dans V

et pour laquelle on a :

b

a(φ) = 1 et k a k≤ k.

Th´eor`eme 3.3.9 : Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguliere taub´erienne com-mutative qui satisfait la condition de Glicksberg (I). Soit T un multiplicateur non nul dont l’image est ferm´ee et ayant un spectre naturel. Alors il existe un op´erateur idempotent P et un op´erateur inversible B tels que:

T = P B = BP

Preuve : D’apr`es [3, Proposition 4.8] il r´esulte que Tb est born´e inf´erieurement sur

∆(A)\hull(T (A)) ={φ ∈ ∆(A) | T (φ) 6= 0}. Comme T a un spectre naturel, ce qui veutb

dire:

σ(T ) = [T (∆(A))]b −,

on en d´eduit que 0 est isol´e dans σ(T ).

D’apr`es le lemme 3.3.6, il existe deux sous-espaces ferm´es A1 et A2 de A tels que:

A = A1⊕ A2, et T = T1⊕ T2,

o`u T1 est inversible et T2 = 0.

Soit B = T1⊕ I et P la projection de A sur A1 parall`ele `a A2. Alors B est inversible, P

est idempotent et :

(53)

2 Un op´erateur T sur A est dit d´ecomposable, si pour tout recouvrement ouvert {U1, U2}

du plan complexe C, il existe deux sous-espaces lin´eaires ferm´es T −invariants B1 et B2

de A tels que

B1+ B2 = A, σ(T | B1) ⊂ U1 et σ(T | B2) ⊂ U2.

Puisque un op´erateur d´ecomposable a un spectre naturel [29], on a le corollaire suivant:

Corollaire 3.3.10 : Soit A une alg`ebre de Banach semi-simple r´eguliere taub´erienne commutative qui satisfait la condition de Glicksberg (I). Si T est un multiplicateur d´ecomposable non nul `a image ferm´ee alors il existe un op´erateur idempotent P et un op´erateur inversible B tels que:

(54)

Chapitre 4

El´

ements B-Fredholm g´

en´

eralis´

es

dans une Alg`

ebre de Banach

Semi-Simple

4.1

Pr´

eliminaires

Les ´el´ements de Fredholm et les ´el´ements de Fredholm g´en´eralis´es dans une alg`ebre de Banach A ont ´et´e ´etudi´es r´ecemment par Ch. Schmoeger dans [41] et dans [34] avec D. M¨annle. De mani`ere naturelle nous avons voulu d´efinir les ´el´ements B-Fredholm g´en´eralis´es dans une alg`ebre de Banach A. Le but de ce chapitre est de r´epondre `a cet objectif.

Dans tout ce chapitre A d´esigne une alg`ebre complexe avec identit´e e 6= 0.

D´efinition 4.1.1 : Un ´el´ement x ∈ A est dit relativement r´egulier s’il existe y ∈ A tel que xyx = x. Dans ce cas y est dit un pseudo-inverse de x.

e0 ∈ A est un idempotent minimal si e0Ae0 est une alg`ebre de division ( tout ´el´ement non

nul de A admet un inverse ) et si e2 0 = e0.

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