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Description du projet pilote du programme nutriathlon en équipe

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Academic year: 2021

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DESCRIPTION DU PROJET PILOTE DU

PROGRAMME NUTRIATHLON EN ÉQUIPE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en psychopédagogie

en éducation physique et à la santé

pour l'obtention du grade de maître es arts (M.A.)

DEPARTEMENT D'EDUCATION PHYSIQUE FACULTÉ DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION

UND/ERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2010

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Nous assistons présentement à une hausse démesurée du problème d'obésité et à l'apparition des problèmes de santé liés à l'alimentation chez les jeunes. Pour limiter cette ascension, les programmes et les facteurs qui influencent les habitudes alimentaires chez les jeunes doivent être étudiés et renforcés. Le principal objectif de ce mémoire est de présenter l'évaluation d'un programme de stimulation à la consommation de fruits, légumes et produits laitiers : Le Nutriathlon en équipe. Les données recueillies ont permis d'établir l'acceptabilité du Nutriathlon en équipe en milieu scolaire et ce, avec un bon taux d'acceptabilité de la part des élèves du troisième cycle du primaire. De plus, les moyennes de consommation enregistrées pendant le programme sont supérieures aux médianes de consommation québécoise. Finalement, l'effet du genre et du milieu socio-économique ont été observés.

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Avant-Propos

Mon intérêt pour la recherche, ma passion pour la santé des jeunes et mon désir d'enrichir ma formation par l'acquisition de connaissances en nutrition m'ont poussée à entreprendre des études à la maîtrise en psychopédagogie en éducation physique et à la santé et à m'investir dans le projet Nutriathlon, exercice à première vue essentiellement académique qui fut rempli de défis inattendus et qui, au-delà des apprentissages scolaires, s'est révélé une source incroyable de développement personnel et professionnel.

Je tiens donc à remercier personnellement Vicky Drapeau pour m'avoir soutenue et accompagnée dans cette démarche d'apprentissage et de développement. Sa rigueur et sa confiance en mes capacités m'ont permis d'aller jusqu'au bout et de me dépasser à tous points de vue. Au-delà de la maîtrise, Vicky fut la première personne à accorder une réelle valeur professionnelle à mon profil multidisciplinaire et je lui en suis très reconnaissante. De plus, le fait de m'avoir intégrée à l'équipe de la Clinique Équilibre-Santé et de m'avoir impliquée à titre d'auxiliaire d'enseignement dans le cours Saines habitudes de vie : de la théorie à la pratique fut une source de motivation et de satisfaction très significative qui, je l'espère, se traduiront par d'autres collaborations.

Je tiens également à remercier Angelo Tremblay pour m'avoir donné la chance de me joindre à l'équipe de la Clinique Équilibre-Santé et pour avoir généreusement accepté de me faire profiter des ressources de son équipe de recherche pendant deux ans, je pense notamment à M. Christian Couture. Ce fut très agréable et facilitant de réaliser ma maîtrise dans un environnement aussi riche et dynamique.

Finalement, je remercie Vicky Drapeau, Angelo Tremblay et Valérie Michaud pour avoir accepté de relire et de bonifier ce mémoire afin que je puisse compléter cet exercice avec le plus de rigueur et de justesse possible.

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support des personnes qui nous entourent. Personnes sans qui les défis scolaires et professionnels ne pourraient être relevés avec autant de succès. Voilà donc un merci tout spécial à toi Christian qui fut cette personne présente et disponible du début à la fin.

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Résumé ii Avant-Propos iii Table des matières v Liste des tableaux vi Liste des figures vii Introduction 2 1. Revue de littérature 3

1.1 L'état de santé chez les jeunes 3 1.2 Les habitudes alimentaires chez les jeunes 4

1.3 L'importance d'inciter les jeunes à consommer des fruits, des légumes et des produits

laitiers 6 1.4 Les déterminants de la saine alimentation chez les jeunes 9

1.5 L'impact des programmes d'éducation à la nutrition 12 1.6 Les cadres théoriques à la base des programmes déjà existants 15

1.7 Le besoin des enseignants en matière d'éducation à la santé 20

2. Le Nutriathlon 21 3. Objectifs et hypothèse de l'étude 23

3.1 Objectifs de l'étude 23 3.2 Les hypothèses de l'étude 23

4. Méthodologie 24 4.1 Les participants 24 4.2 L'implantation du Nutriathlon 25

4.3 La collecte des données 26 4.3 Les mesures et l'analyse des données 27

5. Résultats 29 5.1 Résultats chez les élèves avant le Nutriathlon 29

5.2 Résultats des élèves pendant le Nutriathlon 30 5.3 Résultats chez les adultes pendant le Nutriathlon 37 5.4 Résultats chez les enfants après le Nutriathlon 38

6. Discussion 52 7. Limites 58 8. Perspectives futures 60

9. Conclusion 62 Bibliographie 64 Annexe 1 : Les catégories de couleurs et leur valeur nutritive 68

Annexe 2 : Questionnaire pré-programme 69

Annexe 3 : Fiche de compilation 72 Annexe 4 : Questionnaire post-programme 73

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Tableau 1 : Déterminants généraux influençant les habitudes alimentaires des jeunes 10 Tableau 2 : Déterminants spécifiques influençant les habitudes alimentaires des jeunes 11

Tableau 3 : Cinq caractéristiques d'une activité motivante 1

Tableau 4 : Cibles du défi d'équipe 22 Tableau 5 : Caractéristiques des écoles et des groupes de participants 2

Tableau 6 : Appréciation du Nutriathlon chez les élèves 38

Tableau 7 : Raisons pour refaire un Nutriathlon 39 Tableau 8 : Raisons pour ne pas refaire Nutriathlon 39 Tableau 9 : Raisons pour être dans la même équipe s'ils avaient à refaire un Nutriathlon 40

Tableau 10 : Raisons pour ne pas être dans la même équipe s'ils avaient à refaire un

Nutriathlon 40 Tableau 11 : Produits laitiers consommés pour la première fois pendant le Nutriathlon 41

Tableau 12 : Stratégies d'équipe pour atteindre les cibles Nutriathlon 42 Tableau 13 : Stratégies individuelles pour atteindre les cibles Nutriathlon 43

Tableau 14 : Niveau d'aide des parents du point de vue des élèves 44 Tableau 15 : Stratégies que les parents ont utilisées pour aider les élèves 44 Tableau 16 : Réponses à la question : «Donne-nous des exemples de ce que tu mangerais

pour rester en santé si tu devais passer une semaine en camping avec ta famille?» 45

Tableau 17 : Fruits préférés des élèves pendant le Nutriathlon 46 Tableau 18 : Catégories de couleurs associées aux fruits préférés des élèves 47

Tableau 19 : Légumes préférés des élèves pendant le Nutriathlon 48 Tableau 20 : Catégories de couleurs associées aux légumes préférés des élèves 49

Tableau 21 : Produits laitiers préférés des élèves pendant le Nutriathlon 49 Tableau 22 : Fruits et légumes goûtés pour la première fois pendant le Nutriathlon 50

Tableau 23 : Catégories de couleurs associées aux fruits et légumes goûtés pour la première

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Figure 1 : Évolution de l'embonpoint et de l'obésité chez les Canadiens de 2 à 17 ans 3

Figure 2 : Habitudes alimentaires des Québécois de 9 à 13 ans 5 Figure 3 : Théorie sociale cognitive (Bandura, 1977, 1986) 16 Figure 4 : Théorie de l'autorégulation (Kanfer, Ackerman & Cudeck, 1989) 18

Figure 5 : Déroulement et collecte des données 27 Figure 6 : Consommation quotidienne moyenne pour chaque groupe alimentaire 30

Figure 7 : Pourcentage d'élèves qui ont atteint les moyennes de consommation du

Nutriathlon 31 Figure 8 : Consommation quotidienne moyenne de produits laitiers chez les garçons et chez

les filles pendant le Nutriathlon 32 Figure 9 : Consommation quotidienne moyenne quotidienne de fruits et légumes chez les

garçons et chez les filles pendant le Nutriathlon 32 Figure 10 : Moyenne de consommation quotidienne de produits laitiers pour chaque école

pendant le Nutriathlon 33 Figure 11 : Moyenne de consommation quotidienne de fruits et légumes pour chaque école

pendant le Nutriathlon 33 Figure 12 : Consommation quotidienne moyenne par catégorie de couleurs pendant le

Nutriathlon 34 Figure 13 : Les dix aliments Nutriathlon les plus consommés 35

Figure 14 : Consommation quotidienne moyenne de produits laitiers chez les petits et les grands consommateurs pour chaque semaine p 36 Figure 15 : Consommation quotidienne moyenne de fruits et légumes chez les petits et les

grands consommateurs pour chaque semaine 36 Figure 16 : Consommation moyenne quotidienne de produits laitiers et de fruits et légumes

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L'épidémie mondiale d'obésité qui frappe tous les pays occidentaux n'épargne pas les jeunes québécois. En réponse à cette hausse fulgurante de l'obésité, on assiste à l'apparition chez les jeunes et à l'augmentation chez les adultes des problèmes de santé liés au poids et au mode de vie. Les habitudes de vie étant principalement consolidées dans l'enfance, il est impératif d'agir afin que les jeunes québécois adoptent davantage un mode de vie sain et actif.

Au chapitre de l'alimentation, on remarque que trop peu de jeunes consomment suffisamment de fruits, légumes et produits laitiers. En contrepartie, plusieurs d'entre eux consomment en trop grande quantité des boissons sucrées et des aliments ne faisant pas partie des quatre groupes alimentaires canadiens (ex : les croustilles et le chocolat). La qualité de l'apport nutritionnel s'en voit réduite et l'apport calorique s'en voit augmenté. Ces habitudes influencent négativement la santé des jeunes et augmentent les risques de développer des problèmes de poids.

Grâce aux travaux et aux initiatives des intervenants et des chercheurs, il a été possible d'identifier l'école comme étant l'un des milieux les plus propices pour contribuer au développement des saines habitudes de vie chez les jeunes. Plusieurs programmes implantés dans le milieu scolaire et ciblant la gestion du poids et/ou l'amélioration des habitudes alimentaires ont d'ailleurs enregistré des résultats fort intéressants aux cours des dernières années. Cependant, il est à noter que les moyennes de consommation quotidienne de fruits et légumes et de produits laitiers n'atteignent toujours pas les recommandations canadiennes chez les jeunes québécois. Par conséquent, il est pertinent de se questionner à savoir si d'autres types de programmes scolaires pourraient avoir des effets encore plus convaincants et prometteurs pour la santé et le bien-être de nos jeunes.

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1.1 L'état de santé chez les jeunes

Nous assistons présentement à une hausse démesurée du problème d'obésité et à l'apparition de problèmes de santé liés à l'alimentation chez les jeunes. Plusieurs auteurs affirment d'ailleurs que la prévalence de l'obésité et la surcharge pondérale chez les enfants canadiens ont augmenté de façon dramatique au cours des 20 dernières années (Ebbeling, Pawlak & Ludwig, 2002). L'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) (Statistique Canada, 2004) a révélé que l'indice de masse corporelle (IMC) moyen des Canadiens de 12 à 17 ans est passé de 20,8 kg/m2 en 1978 à 22,1 kg/m2 en 2004. Cette enquête a également permis de démontrer que, de 1978 à 2004, le taux d'obésité a au moins triplé pour toutes les catégories d'âge chez les enfants de 2 à 17 ans et que le taux combiné d'embonpoint et d'obésité a au moins doublé chez les enfants de 6 à 17 ans (figure. 1). De plus, en 1978, la prévalence de l'obésité était nulle chez les enfants de 2 à 11 ans et elle est passée à 6% chez les enfants de 2 à 5 ans et à 8% chez les enfants de 6 à 11 ans en 2004.

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Figure 1 : Evolution de l'embonpoint et de l'obésité chez les Canadiens de 2 à 17 ans

À l'échelle provinciale, la situation est similaire. En effet, plus d'un enfant sur cinq âgé de 2 à 17 ans présente un excès de poids, 15% ayant un problème d'embonpoint et 7% ayant un problème d'obésité (Lamontagne & Hamel, 2009). Selon Hamel et Lamontagne, la

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25 ans. Celle-ci serait passée de 14,6 % à 22,6 % entre 1978 et 2005 et c'est principalement l'augmentation du taux d'obésité qui expliquerait cette différence. Une analyse plus approfondie du surplus de poids chez les Québécois âgés de 2 à 17 ans a également démontré que la prévalence de l'obésité variait selon le groupe d'âge. En effet, 26,1% des enfants de 2 à 5 ans, 18,4% des enfants de 6 à 11 ans et 27,3 % des adolescents de 12 à 14 ans présentent de l'embonpoint ou de l'obésité (Lamontagne & Hamel, 2009).

Outre le phénomène de l'obésité et de l'augmentation de l'IMC, certaines maladies «d'adultes» liées à l'alimentation ont fait leur apparition chez les enfants. En effet, Lamisse (2007) affirme que bien que la prévalence du diabète de type II soit encore plus élevée chez l'adulte, ce problème de santé survient plus tôt qu'auparavant et est maintenant rapporté chez l'adolescent et l'enfant et ce, partout dans le monde. En plus du diabète de type II, d'autres problèmes de santé d'ordre métabolique ont fait leur apparition chez les jeunes au cours des dernières décennies. En effet, l'Enquête sociale et de santé auprès des enfants et des adolescents québécois (Institut de la statistique du Québec, 1999) révélait que 34% des enfants de 9 ans et 21% des enfants de 13 ans présentaient une valeur limite ou élevée de cholestérol total et que 18% des enfants de 9 ans et 30% des enfants de 13 ans présentaient une valeur limite ou élevée de triglycérides. Ces données amènent à se pencher sur les facteurs pouvant expliquer de tels problèmes de santé chez les jeunes. À ce chapitre, il est bien connu que l'alimentation joue un rôle très important. Cependant, qu'en est-il de l'alimentation des jeunes québécois ?

1.2 Les habitudes alimentaires chez les jeunes

En 2004, les résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) (Statistique Canada, 2004) ont révélé que la consommation de fruits, légumes et produits laitiers est insuffisante chez les enfants canadiens. À partir des données de l'ESCC, l'Institut de la statistique du Québec a dressé un portrait de l'alimentation des jeunes québécois (Statistique Canada, 2004) qui mène au même constat. De façon plus précise, ce portrait révèle que 39,6% des Québécois de 4 à 8 ans consomment moins que les 2 portions de produits laitiers recommandées par jour et que 57,7% d'entre eux consomment moins de

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consomment moins de 3 portions de produits laitiers par jour et près des deux tiers d'entre eux consomment moins de 5 portions de fruits et légumes par jour (figure 2). En présentant les données selon le genre, on remarque que 34,1% des filles et que 31,1% des garçons de 9 à 13 ans consomment moins de 3 portions de produits laitiers par jour et que 52,6% des filles et que 66,7% des garçons du même âge ne consomment pas les 5 portions de fruits et légumes recommandées par le Guide alimentaire canadien (GAC) (Santé Canada, 1997). En résumé, ces données permettent d'affirmer que plus du tiers des Québécois de 4 à 13 ans ne consomment pas les 2 à 3 portions de produits laitiers et que, parmi eux, plus d'un jeune sur deux ne consomme pas les 5 portions recommandées quotidiennement par le GAC

1997. De plus, ces résultats ayant été obtenus en fonction des recommandations du GAC 1997, il serait fort probable que le pourcentage de jeunes ne rencontrant pas les recommandations du GAC 2007 (Santé Canada, 2007) soit plus élevé pour le groupe des légumes et fruits étant donné que la recommandation est passée à 6 portions par jour pour ce groupe d'âge.

Fruits et légumes Produits laitiers

i Pourcentage de jeunes québécois de 9 à 13 ans qui consomment les 5 portions recommandées (2004) l Pourcentage de jeunes québécois de 9 à 1 3 ans qui ne consomment pas les 5 portions recommandées (2004) ■ Pourcentage de jeunes québécois de 9 à 13 ans qui consomment les 3 portions recommandées (2004) l Pourcentage de jeunes québécois de 9 à 13 ans qui ne consomment pas les 3 portions recommandées (2004)

Sources : Statistique Canada, 2004

Figure 2 : Habitudes alimentaires des Québécois de 9 à 13 ans

En contrepartie, les aliments qui ne font pas partie des quatre groupes alimentaires de base (la catégorie «autres aliments») représentent 22% du nombre total de

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Chez les adolescents de 14 à 18 ans, c'est 25% de l'apport calorique qui provient de cette catégorie. Au Canada, 38% des garçons et 36% des filles de 6e année mangent des sucreries (bonbons ou chocolat) cinq jours ou plus par semaine (Boyce, 2004). Les pourcentages augmentent au fil des années et atteignent leurs plus hautes valeurs en 9e année (secondaire III), soit 50% chez les garçons et 46% chez les filles. La proportion d'enfants de 2,5 à 4,5 ans qui consomme régulièrement des boissons sucrées est de 15% (Dubois, Farmer, Girard & Peterson, 2007), de 30% chez les enfants de 8 à 15 ans (Grimm, Harnack & Story, 2004) et de 45% chez les adolescents de 14 à 16 ans (Dubois et coll., 2007). De plus, 34% des garçons et 28% des filles de 6e année boivent du Coca-Cola ou d'autres boissons gazeuses contenant du sucre et de la caféine cinq jours ou plus par semaine (Boyce, 2004). Selon cette étude, le pourcentage moyen de garçons et de filles qui en boivent augmente à chaque année et s'élève à 56% chez les garçons et à 32% chez les filles de 10e année (secondaire IV). Lors d'une étude réalisée auprès de 291 élèves du primaire et des premières années du secondaire, des chercheurs ont remarqué qu'entre l'enfance et l'adolescence, la fréquence de consommation du lait et des jus de fruits diminue tandis que la consommation de boissons gazeuses fait plus que tripler (Lytle, Seifert, Greenstein & McGovern, 2000). En plus de contribuer au développement des problèmes de santé liés à l'alimentation, la consommation de boissons sucrées est négativement associée à l'apport en fer, folate et calcium ainsi qu'à une plus faible consommation de fruits et de produits laitiers (Frary, Johnson & Wang, 2004). L'ensemble de ces résultats renforce l'idée selon laquelle il est important d'inciter les jeunes à consommer davantage de fruits, légumes et produits laitiers.

1.3 L'importance d'inciter les jeunes à consommer des fruits,

des légumes et des produits laitiers

L'Institut de la statistique du Québec a révélé que, parmi les quatre groupes alimentaires du GAC, ce sont les groupes des légumes et fruits et des produits laitiers et substituts qui sont

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2004). Puisque les bienfaits associés à la consommation de fruits, légumes et produits laitiers sont nombreux, cette situation pose un problème quant à la santé des jeunes.

En premier lieu, les fruits, légumes et produits laitiers pourraient contribuer à prévenir et à réduire le problème d'obésité chez les jeunes. Une étude réalisée auprès de 248 adultes volontaires de l'Étude des Familles de Québec a d'ailleurs démontré que, sur une période de 6 ans, les fruits entiers et les produits laitiers faibles en gras représentaient les deux sous-groupes d'aliments, parmi 41 sous-sous-groupes, dont la consommation était associée à un meilleur contrôle du poids (Drapeau et coll., 2004). Bien que ces résultats aient été enregistrés chez les adultes, il ne serait pas surprenant de constater que la consommation de fruits, légumes et produits laitiers influence positivement le contrôle du poids chez les enfants. Étant riches en glucides et très faibles en lipides, les fruits et les légumes fournissent, pour une même quantité, moins de calories que des aliments riches en lipides. L'enfance étant une période de croissance particulièrement importante, l'idée n'est pas de réduire aveuglément l'apport calorique des enfants pour les aider à maigrir, mais bien de mettre en lumière qu'il est possible d'augmenter l'apport en nutriments essentiels et de réduire l'apport calorique d'un enfant sans aller en-dessous des recommandations quotidiennes en consommant, par exemple, une portion de fruits ou de légumes plutôt qu'un .aliment riche en lipides (ex : une barre de chocolat). Quant à la consommation de lait, une étude réalisée auprès de 1087 enfants a démontré une association inverse significative entre la fréquence de consommation du lait et le poids corporel des enfants (Barba, Troiano, Russo, Venezia & Siani, 2005). Zemel (2004) a démontré qu'une diète incluant trois portions de produits laitiers par jour était associée à une réduction de la masse des tissus adipeux chez l'adulte et ce, même sans restriction calorique. De plus, en situation de restriction calorique, les participants qui consommaient trois portions de produits laitiers par jour enregistraient une perte de poids plus rapide que les participants consommant une diète faible en produits laitiers. En 2003, Zemel a également démontré qu'une augmentation de la consommation de calcium (contenu principalement dans les produits laitiers) était associée à une réduction de la masse des tissus adipeux et ce, sans restriction calorique. Dans une autre ligne d'idées, Morgan et ses collaborateurs (2002) ont démontré

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que le surplus de poids avait un impact négatif sur 1'affect des jeunes qui se manifeste principalement par une insatisfaction à l'égard du poids et des épisodes d'hyperphagie. Ceci porte à croire qu'en contribuant à réduire le problème d'obésité, la consommation de fruits, légumes et produits laitiers pourrait également améliorer la santé psychologique et les comportements alimentaires des jeunes.

En deuxième lieu, les fruits, légumes et produits laitiers contribuent à maintenir une bonne santé physique. En effet, à cause de leur richesse en vitamines, minéraux, fibres, eau et composés phytochimiques, les fruits et légumes sont tout indiqués pour favoriser la santé physique des jeunes. En plus d'être impliqués dans plusieurs fonctions métaboliques, plusieurs vitamines et minéraux, dont les vitamines E et C et le sélénium, ont des propriétés antioxydantes qui protègent la cellule contre les radicaux libres (Ouellet et coll., 2006), contribuant ainsi à réduire le vieillissement prématuré des cellules et le développement des maladies chroniques telles que le cancer. Dans la même ligne d'idées, les composés phytochimiques nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme et à la prévention des maladies chroniques se trouvent dans les aliments d'origine végétale seulement, dont les fruits et légumes (Rivard-Gervain, 2001). Les fibres, quant à elles, régularisent le transit intestinal et peuvent aider à réduire le risque de développer certains cancers du tube intestinal (Ouellet et coll., 2006). De plus, puisque chaque fruit et légume fournit une composition spécifique d'éléments nutritifs, il est important de varier l'alimentation pour optimiser le bon fonctionnement de l'organisme. De leur côté, les produits laitiers offrent un apport important en vitamine D et en calcium, favorisant ainsi la croissance et la santé des os. On note également que la consommation de lait pendant l'adolescence est associée à une meilleure densité minérale osseuse chez la femme adulte (Teegarden, Lyle, Proulx, Johnston & Weaver, 1999). Chez l'adulte, une étude a enregistré une association inverse entre la consommation de produits laitiers (surtout les produits laitiers faibles en gras) et le syndrome métabolique, ce qui suggère des bénéfices au niveau cardiovasculaire (Lamarche, 2008). Chez l'enfant, la consommation de produits laitiers a été associée à une meilleure mémoire à court terme, une diminution du problème de surpoids et une amélioration de la densité minérale osseuse (Lien do et coll., 2009). Les fruits, les légumes et le lait contiennent également beaucoup d'eau, ce qui contribue à l'hydratation de l'organisme.

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Finalement, une étude a démontré que la consommation de fruits, légumes et produits laitiers chez les enfants est associée à la réduction de la tension artérielle (Moore et coll., 2005).

Ces données indiquent que les fruits, légumes et produits laitiers contribuent à maintenir une bonne santé physique et à prévenir et réduire le problème d'obésité chez les jeunes. Cependant, il semblerait que ces connaissances ne soient pas suffisantes. En effet, même si plusieurs initiatives ont été mises sur pied pour améliorer la consommation de ces aliments auprès des jeunes, les moyennes de consommation québécoises ne rencontrent toujours pas les recommandations canadiennes.

1.4 Les déterminants de la saine alimentation chez les jeunes

À la lumière des conclusions présentées ci-haut, tout porte à croire qu'il est important d'inciter les jeunes à consommer des fruits, légumes et produits laitiers en quantité et en variété suffisantes. Cependant, pour y arriver, il est important de tenir compte des déterminants qui incitent les jeunes à consommer plus de fruits, légumes et produits laitiers. Les deux grandes catégories de déterminants les plus reconnues sont les déterminants individuels et les déterminants environnementaux. À cet égard, Taylor, Evers et McKenna (2005) ainsi que Blanchette et Brag (2005) ont mis en évidence les catégories de déterminants les plus susceptibles d'influencer les habitudes alimentaires des jeunes (tableau. 1).

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Tableau 1 : Déterminants généraux influençant les habitudes alimentaires des jeunes Famille de déterminants Types de déterminants

Individuels Les facteurs biologiques (ex : âge et sexe) Les connaissances en lien avec la nutrition L'attitude à l'égard de la saine alimentation Le sentiment d'efficacité personnelle Les attentes de chaque personne Environnementaux Les déterminants économiques

• le statut socio-économique • le coût des aliments

• le niveau d'éducation et l'emploi des parents Les déterminants sociaux

• les facteurs culturels • les facteurs familiaux • les pairs

• le «marketing» et les médias Les déterminants physiques

• la disponibilité des aliments • les portions disponibles

Taylor & coll., 2005 ; Blanchette & Brug, 2005 Les programmes étudiés jusqu'à maintenant ont également permis d'identifier des déterminants plus spécifiques qui influencent les habitudes alimentaires des jeunes (tableau 2).

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Tableau 2 : Déterminants spécifiques influençant les habitudes alimentaires des jeunes Autres déterminants Références

" Politiques et structures Mukoma & Flisher, 2004

organisationnelles des «écoles

Promotion de la santé à Mukoma & Flisher, 2004 l'intérieur du curriculum

scolaire

Les pratiques éduca tory, Kaphingst, Robinson-O'Brien & Glanz, 2008; Molaison, Connell, Stuff, Yadrick & Bogie, 2005; Hoffman, Franko, Thompson, Power & Stallings, 2009; Reinaerts, de Nooijer, Candel & de Vries, 2007; Sherman & Muehlhoff, 2007; Mukoma & Flisher, 2004

La formation des enseignants L'implication des parents

L'accessibilité et la disponibilité des aliments

'aspect visuel des aliments

Sherman & Muehlhoff, 2007 ■■■IHH.jMHH^BMHMBHHIBi lukoma & Flisher, 2004; Hoffman, Franko, Thompson, Power & Stallings, 2009; Reinaerts, de Nooijer, Candel & de Vries, 2007; Sherman & Muehlhoff, 2007

Story, Kaphingst, Robinson-O'Brien & Glanz, 2008 ; Blanchette & Brug, 2005; Corwin, 1999; Molaison, Connell, Stuff, Yadrick & Bogie, 2005

Molaison, Connell, Stuff, Yadrick & Bogie, 2005 La distribution gratuite de Reinaerts, de Nooijer, Candel & de Vries, 2007 nourriture santé

L'utilisation du multimédia Mangunkusumo, Brug, de Koning, van der Lei & Raat, 2007; Di Noia, Contento & Prochaska, 2008 Des programmes d'éducation à Oaten, 2006; Powers, Struempler, Guarino & la santé échelonnés sur plusieurs Parmer, 2005

semaines

Ces nombreux déterminants complexifient la mise en place d'interventions efficaces, ce qui pourrait expliquer que les moyennes de consommation des jeunes québécois sont toujours en-dessous des recommandations canadiennes.

À cet égard, il est à noter que l'école a été identifiée comme étant l'environnement idéal pour initier l'éducation à la santé chez les jeunes des États-Unis comme à l'international.

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En effet, l'école permet d'implanter et de dispenser des programmes d'éducation à la santé dans un environnement stable (Hayman et coll., 2004). De plus, l'école offre aux jeunes des opportunités qui ne sont pas offertes par d'autres environnements. Par exemple, ils consomment un à deux repas par jour à l'école (en plus des collations) et ils sont entourés d'éducateurs qui peuvent être formés en matière d'éducation à la santé (Davis, Davis, Northington, Moll & Kolar, 2002).

1.5 L'impact des programmes d'éducation à la nutrition

Bien que les moyennes de consommation de fruits, légumes et produits laitiers des jeunes québécois soient toujours en-dessous des recommandations canadiennes, la mise sur pied de plusieurs programmes d'éducation à la santé dans les écoles a entraîné des effets positifs. Parmi les principaux impacts de ces programmes figurent la baisse de l'indice de masse corporelle (IMC), la perte de poids, l'augmentation de la consommation de fruits et légumes et l'amélioration des connaissances et des comportements en lien avec l'alimentation.

Une revue de littérature portant sur les programmes d'intervention scolaire visant à réduire le surpoids chez les jeunes (programmes de nutrition et/ou d'activité physique) a d'ailleurs recensé dix programmes ayant occasionné une perte de poids, une réduction de l'IMC et/ou une augmentation significative du contrôle du poids après l'intervention (Cole, Waldrop, D'Auria & Gamer, 2006).

Une étude a démontré qu'un programme d'éducation à la santé en nutrition offrant des interventions en classe, l'implication des parents et la formation des enseignants améliorait l'attention (les enfants posaient plus de questions et participaient activement aux activités pédagogiques), la confiance et la motivation des enfants (Sherman & Muehlhoff, 2007). De plus, les résultats post-programme démontrent que les élèves et les parents étaient plus conscients de l'importance de varier leur alimentation et qu'ils consommaient, à la fin du programme, des fruits et légumes de façon régulière. Comparativement aux données pré-programme, les données post-programme ont également démontré que beaucoup plus

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d'élèves mangeaient un déjeuner avant de venir à l'école, apportaient de la nourriture à l'école et mangeaient davantage de légumes.

Dans le cadre d'une étude longitudinale de deux ans, Hoffman et ses collaborateurs ont démontré qu'un programme de promotion de fruits et légumes offrant un espace spécifique pour manger, de l'information en classe et l'implication des parents augmentait la consommation des fruits et légumes, mais de façon significative pour les fruits seulement (Hoffman, Franko, Thompson, Power & Stallings, 2009). Une étude visant à comparer les effets d'un programme de distribution gratuite de fruits et légumes à un programme d'interventions en classe combiné à l'implication des parents a démontré que les deux programmes augmentaient la consommation de fruits, mais que seul le programme de distribution gratuite de fruits et légumes avait permis une augmentation significative de la consommation de légumes chez les élèves participants (Reinaerts, de Nooijer, Candel & de Vries, 2007). Une autre étude a démontré qu'un programme multimédia offrant des conseils et du support via de brèves consultations internet accessibles aux enfants et aux parents sensibilisait davantage les enfants et améliorait leurs connaissances en ce qui concerne la quantité de fruits et légumes qu'ils doivent consommer, mais qu'il n'induisait pas de changements significatifs quant à la quantité de fruits et légumes consommée (Mangunkusumo, Brug, de Koning, van der Lei & Raat, 2007). Cependant, une autre étude a enregistré une augmentation de la consommation de fruits et de légumes avec un programme d'interventions multimédia (Di Noia, Contento & Prochaska, 2008).

Plusieurs études ont démontré que l'influence des pairs favorisait l'augmentation de la consommation de fruits et légumes. En effet, une étude a démontré que la consommation de fruits et légumes pendant l'intervention était significativement plus élevée qu'avant l'intervention au moment du dîner et de la collation (Molaison, Connell, Stuff, Yadrick & Bogie, 2005) pour les participants qui étaient regroupés avec des jeunes provenant des mêmes milieux socio-économiques. Dans le cadre de cette étude, la consommation de fruits et légumes à l'extérieur de l'école a également augmenté de façon significative pour les jours de semaine. Dans une revue de littérature, Lowe et ses collaborateurs (2006) ont fait ressortir que dans 9 études sur 11, les pairs influençaient significativement la

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consommation de fruits et légumes. Dans une autre étude sur l'influence des pairs et sur les interventions visant l'augmentation de la consommation de fruits et légumes, Home et ses collègues (Home et coll., 2004) ont démontré que la consommation de fruits et légumes pour les jeunes de 5 à 11 ans du groupe expérimental avait significativement augmenté comparativement à la consommation avant l'intervention. Une autre étude basée sur la formation de groupes de jeunes de 5 à 11 ans ayant des caractéristiques semblables (ex : même grandeur, provenant du même quartier, ayant le même statut social et la même origine ethnique) a démontré que la consommation de fruits avait plus que triplé chez les enfants de 5 à 7 ans du groupe expérimental passant de 20% à 69% et que l'augmentation était similaire pour le groupe de 7 à 11 ans. De plus, la consommation de fruits et légumes à la maison a augmenté significativement pendant l'intervention pour l'ensemble du groupe.

Le groupe des légumes et fruits étant le plus boudé par les jeunes et ayant pris une grande importance dans les programmes d'éducation à la santé en nutrition, peu d'études ont été réalisées à l'égard du groupe des produits laitiers et substituts. De même que chez les adultes, les études portant sur la consommation de produits laitiers au près des jeunes ont davantage enregistré des résultats en ce qui concerne les effets sur la santé qu'en ce qui concerne l'impact des programmes sur la consommation de produits laitiers (Lien do et coll., 2009) (Moore et coll., 2005) (Teegarden, Lyle, Proulx, Johnston, & Weaver, 1999) (Lamarche, 2008) (Zemel, 2003) (Zemel, 2004).

L'ensemble de ces études permet d'affirmer que les programmes de type multimédia semblent prometteurs en matière d'éducation en nutrition et que la distribution gratuite d'aliments est associée à une augmentation de la consommation de fruits et légumes. Cependant, les ressources humaines et financières des milieux scolaires ne permettent généralement pas la mise sur pied de telles stratégies dans les écoles publiques du Québec. En contrepartie, les études présentées ci-haut suggèrent que des stratégies accessibles, telles que le support des pairs ainsi que l'implication des enseignants et des parents constituent une recette gagnante pour favoriser l'adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes. Dans une autre ligne d'idées, il est à noter que, parmi les études recensées ci-haut, aucune n'avait comme objectif de stimuler la variété des aliments consommés; toutes

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mesuraient la quantité. Cependant, puisque chaque légume et fruit contient différentes quantités et compositions de nutriments, la variété des fruits et légumes consommés joue un rôle très important dans l'apport nutritionnel.

L'ensemble de ces conclusions suggèrent que la mise sur pied d'un programme de stimulation à la saine alimentation incluant le support des pairs, l'implication des enseignants et des parents ainsi que le principe de variété des fruits et légumes à consommer serait tout indiqué pour favoriser l'adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes dans un contexte scolaire d'éducation à la santé. De plus, peu de programmes visent la consommation de produits laitiers chez les jeunes. Ceci justifie la pertinence de mettre sur pied des programmes incluant à la fois la consommation de produits laitiers et la consommation variée de fruits et légumes.

1.6 Les cadres théoriques à la base des programmes déjà

existants

La littérature permet d'affirmer que la plupart des programmes visant une amélioration de la qualité de l'alimentation et/ou de la pratique d'activité physique et ayant enregistré une baisse de l'indice de masse corporelle (LMC) et/ou du poids chez les jeunes étaient basés sur la théorie sociale cognitive (Bandura, 1977, 1986). D'autres études portent à croire que la théorie de l'autorégulation (Kanfer, Ackerman & Cudeck, 1989) serait également une base théorique prometteuse en matière d'adoption de comportements de santé chez les jeunes. De plus, puisque la motivation joue un rôle important dans l'adoption d'un comportement de santé, les composantes d'une activité motivante (Florence, Branelle & Carlier, 1998) sont intéressantes à considérer.

La théorie sociale cognitive (figure 3) met en évidence la relation réciproque qui existe entre la personne, le comportement et l'environnement (Bandura, 1977, 1986). Selon l'auteur, elle reconnaît la relation complexe et réciproque entre les comportements, l'environnement et les facteurs personnels dans un contexte de nutrition (Bandura, 1986). Dans une revue de 19 études portant sur les déterminants de la consommation de fruits et légumes chez les enfants âgés de 6 à 12 ans, Blanchette & Brug (2005) ont d'ailleurs

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conclu que la théorie sociale cognitive était le cadre théorique le plus utilisé par les chercheurs. De plus, dans une autre revue de dix études portant sur l'impact des programmes d'éducation à la santé sur la perte de poids des jeunes d'âge scolaire, l'auteur a fait ressortir que la théorie de l'apprentissage social est à la base de 80% des programmes (Cole, Waldrop, D'Auria & Gamer, 2006). Cette théorie soutient que, pour influencer l'individu et ses comportements, les programmes d'éducation à la santé devraient, entre autres, mener à la création d'un environnement physique et social favorable à l'adoption de saines habitudes alimentaires.

Le comportement Le déterminisme réciproque

L'individu L'environnement L'individu L'environnement

Figure 3 : Théorie sociale cognitive (Bandura, 1977, 1986)

Bien que la théorie sociale cognitive ait mis en évidence l'influence de l'environnement sur l'individu et son comportement, quelques études ont déterminé que l'autorégulation devrait être stimulée chez les enfants afin de développer le potentiel motivationnel de l'individu en matière d'adoption de comportement (Prilleltensky, 2001; Palmer, 2003). La théorie de l'autorégulation (figure 4) soutient que ce qui incite réellement un individu à modifier ou à adopter un comportement est la mise en place de conditions qui favorisent l'autorégulation du comportement (Kanfer, Ackerman & Cudeck, 1989). Selon cette théorie, «le comportement est régulé par des comparaisons entre la valeur de référence (le comparateur ou le but) et le résultat perçu (ou la rétroaction)» (Famose, 2001). Selon Famose, les conditions mises en place devraient créer un léger écart entre ce que l'élève peut réussir avec aisance et ce que le défi demande, ce qui permettrait à l'élève de vivre des émotions positives tout en ayant la motivation nécessaire pour atteindre un objectif légèrement

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supérieur à ses capacités. Un défi trop faible ou trop important entraînerait au contraire des émotions négatives puis une baisse de motivation. Cette théorie stipule que l'individu doit également avoir la possibilité d'ajuster son comportement en cours de route pour favoriser la poursuite du comportement. En effet, dans une revue de dix études portant sur l'impact des programmes d'éducation à la santé sur la perte de poids des jeunes d'âge scolaire, l'auteur a fait ressortir que de laisser les élèves mettre sur pied des stratégies innovatrices représente un moteur de changement efficace et que les mécanismes d'autorégulation amènent les jeunes à prendre le contrôle de leurs comportements (Cole, Waldrop, D'Auria & Gamer, 2006). De plus, l'étude de Prilleltensky (2001) a mis en évidence que le pouvoir et le contrôle ressentis par les individus contribuent au développement de la santé et du mieux-être chez les adultes comme chez les enfants. Par ailleurs, l'étude de Palmer (2003) permet d'affirmer que l'autorégulation devrait être enseignée aux enfants afin de promouvoir la résolution de problème et l'atteinte d'objectifs. À titre d'exemple, une étude a démontré que la consommation de fibres, de fruits et de légumes peut être augmentée par les stratégies d'autorégulation (Anderson, Winett & Wojcik, 2007). Ceci suggère que la théorie de l'autorégulation pourrait être une base théorique prometteuse en matière d'adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes. Ainsi pour stimuler la motivation des élèves et optimiser les résultats, les buts d'un programme de nutrition devraient représenter un défi légèrement difficile à atteindre. De plus, le processus d'autorégulation périodique semble être une stratégie gagnante pour stimuler la motivation et l'engagement des élèves et ainsi améliorer les habitudes alimentaires de ces derniers. Cependant, bien que ces études renforcent la position selon laquelle l'autorégulation pourrait influencer positivement l'adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes, très peu d'études ont été réalisées à ce sujet. En cohérence avec le programme de formation de l'école québécoise (MELS, 2001), il serait important que les programmes d'éducation à la santé en milieu scolaire québécois soient basés sur la compétence Adopter un mode de vie sain et actif. Pour ce faire, les programmes implantés au Québec devraient amener les élèves à développer leur autonomie envers l'adoption de saines habitudes alimentaires en leur permettent d'analyser leurs habitudes spécifiques à la consommation de fruits, de légumes et de produits laitiers, de planifier une démarche visant à modifier ces habitudes, de s'engager dans celle-ci et d'en établir le bilan.

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Valeur de référence Comparateur (But) Émotions positives ou négatives Valeur de référence Comparateur (But) Émotions positives ou négatives »» Comparateur (But) Émotions positives ou négatives i"

Possibilité d'ajustement Comportement

Perception

des résultats « « —

Impact sur

l'environnement Perturbations possibles Perception

des résultats « « —

Impact sur

l'environnement Perturbations possibles

Figure 4 : Théorie de l'autorégulation (Kanfer, Ackerman & Cudeck, 1989)

Peu importe les programmes, la littérature démontre que le plaisir et la motivation jouerait un très grand rôle en ce qui concerne l'adoption d'un comportement (Peterson & Fox, 2007). Par conséquent, il est important de se pencher sur les facteurs qui augmentent la motivation chez les jeunes. À cet égard, Florence et coll. (1998) propose cinq composantes pour qu'une activité soit motivante : l'ouverture, la charge affective, le dyn,amisme, l'originalité et le sens.

Tableau 3 : Cinq caractéristiques d'une activité motivante

Caractéristiques Signification ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ 'ouverture Permet à chaque élève, quel que soit son niveau d'aisance, de réaliser

dès le départ quelque sans risque d'être classé et de sentir qu'il peut

La charge affective

progresser p.ar la suite à son rythme.

La personne doit sentir que l'activité représente un défi réaliste pour elle.

" "

dynamisme L'activité doit être dynamique.

L'originalité L'activité doit être nouvelle et stimulante.

/activité doit avoir un but ou un objectif terminal en lien avec les messages véhiculés dans le milieu.

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Au Département d'éducation physique de l'Université Laval, les membres du Groupe de recherche en intervention en éducation physique et sportive ont d'ailleurs mis sur pied un programme de stimulation à la pratique d'activité physique, Le Pentathlon en équipe, basé notamment sur les cinq composantes d'une activité motivante (Florence et coll., 1998). En effet, le défi proposé aux élèves était dynamique et original, il permettait aux élèves de relever un défi à leur mesure, il offrait plusieurs grades de défis, il présentait un volet individuel et un volet d'équipe et il se terminait par l'obtention de prix symboliques. De plus, ce programme stimulait l'autorégulation des élèves par un procédé de remise des tableaux de résultats préliminaires qui permettait aux élèves de voir où ils en étaient rendus après 2, 4 et 6 semaines de participation. Le programme a été implanté avec succès dans plusieurs écoles primaires de la province de Québec (Martel et coll., 2008). D serait donc justifié de penser qu'un programme de stimulation à l'adoption de s,aines habitudes

alimentaires bâti selon la même structure pourrait obtenir des résultats intéressants auprès des élèves québécois de même âge. Cependant, aucun programme de ce genre n'a encore été testé en matière d'alimentation.

Quant à la durée des programmes, il semblerait qu'un programme d'éducation à la santé devrait durer une certaine période de temps pour entraîner des résultats intéressants en matière de changement de comportements. Le Pentathlon en équipe est d'ailleurs un exemple de programme qui s'échelonne sur plusieurs semaines (huit) et qui a été implanté avec succès auprès des jeunes (Martel et coll., 2008). De plus, au moins deux autres recherches ont démontré qu'un programme d'éducation à la santé de huit semaines conduit à des résultats efficaces. En effet, une étude portant sur l'évaluation des effets d'un programme d'éducation à la nutrition de huit semaines auprès des élèves de 2e et de 3e années a enregistré une amélioration significative des comportements alimentaires et des connaissances des participants en matière de nutrition à la fin du programme (Powers, Struempler, Guarino & Parmer, 2005). Pour sa part, Oaten et Cheng ont mis en évidence que les gains en matière d'autorégulation d'un comportement de santé étaient nettement plus significatifs après huit semaines, qu'après quatre semaines (Oaten & Cheng, 2006).

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1.7 Le besoin des enseignants en matière d'éducation à la santé

En plus de favoriser l'adoption de saines habitudes alimentaires chez les jeunes, le développement de programmes pourrait répondre à un besoin des enseignants. La dernière réforme du système d'éducation québécois inclut l'éducation à la santé dans le curriculum de cours en éducation physique et le domaine général de formation Santé et mieux-être (Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, 2001). Cependant, les éducateurs physiques qui ont complété leur formation universitaire avant la réforme n'ont pas été formés pour enseigner l'éducation à la santé. Il en est de même pour l'ensemble des enseignants qui doivent exploiter le domaine général de formation Santé et bien-être dans les cours, les activités et les projets scolaires. Par conséquent, les enseignants se sentent souvent dépourvus face à ces tâches (Michaud, 2002). La mise sur pied de programmes favorisant l'adoption de saines habitudes alimentaires pourrait donc servir d'outils pédagogiques pour ces enseignants tout en favorisant le développement de la compétence Adopter un mode de vie sain et actif, une des trois compétences à développer par les élèves dans le cadre du cours d'éducation physique et à la santé.

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À la lumière des résultats et des informations présentés dans la revue de littérature, il ne fait aucun doute que le développement d'un programme scolaire de stimulation à la consommation de fruits, légumes et produits laitiers serait un atout pour la santé des jeunes. À cet effet, le Nutriathlon en équipe est un programme de stimulation à la saine

alimentation d'une durée de huit semaines qui a été développé par le Département d'éducation physique de l'Université Laval dont l'objectif principal est d'inciter les élèves à améliorer la qualité de leur alimentation en augmentant et en diversifiant leur consommation de fruits, légumes et produits laitiers. Il s'agit d'une « activité-défi » qui comporte à la fois un défi individuel et un défi d'équipe (5 à 6 personnes). Chaque défi comporte un nombre cible de portions à consommer et l'atteinte de ces cibles est récompensée par l'obtention de prix symboliques à la fin des huit semaines : Prix du Goûteur, du Gastronome, du Gourmet ou du Dégustateur.

Tel que recommandé par le Guide alimentaire canadien (Santé Canada, 2007) pour le groupe d'âge des 9 à 13 ans, les cibles du défi individuel sont une consommation quotidienne moyenne de trois portions de produits laitiers et de six portions de fruits et légumes. Un élève qui atteint ces cibles au terme des huit semaines se mérite le prix du Goûteur. Pour inciter les élèves à varier leur alimentation et ainsi optimiser leur apport nutritionnel, les fruits et légumes ont été divisés en cinq catégories de couleurs en fonction de leur valeur nutritive : Vert, Orange, Violet, Jaune et Rouge et les produits laitiers ont été regroupé dans la catégorie Bleu (annexe 1). Pour atteindre les cibles du défi d'équipe, chaque équipe doit cumuler un nombre cible de portions de fruits, légumes et produits laitiers réparties de façon proportionnelle entre les catégories de couleurs. Les cibles du volet d'équipe pour une équipe de six élèves sont présentées dans le tableau 4.

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Tableau 4 : Cibles du défi d'équipe Prix symboliques

Le prix du Gourmet

e prix du Dégustateur

Cibles*

Une consommation totale d'au moins 2000 portions de fruits, de légumes et de produits laitiers réparties de façon proportionnelle entre les 6 catégories de couleurs et une consommation individuelle d'au moins 360 portions pour chaque

icipant.

Une consommation totale d'au moins 1800 portions de fruits, de légumes et de produits laitiers réparties de façon proportionnelle entre au moins 5 catégories de couleurs et une consommation individuelle d'au moins 320 portions pour chaque participant.

Une consommation totale d'au moins 1600 portions de fruits, de légumes et de produits laitiers réparties de façon proportionnelle entre au moins 4 catégories de couleurs et une consommation individuelle d'au moins 280 portions pour chaque participant.

* Les cibles indiquées sont valides pour une équipe de 5 élèves et elles changent en fonction du nombre d'élèves qui composent chaque équipe.

Toujours afin d'inciter les élèves à varier leur consommation d'aliments, une règle spécifique est appliquée au volet d'équipe : seulement deux portions par jour du même fruit ou légume et quatre portions par jour du même produit laitier peuvent être comptabilisées. Cela signifie que si un participant consomme trois oranges dans la même journée, deux seront comptabilisées dans le défi d'équipe et trois dans le défi individuel.

Pour faciliter la comptabilisation des données, les responsables du Nutriathlon ont sélectionné les 70 fruits, légumes et produits laitiers les plus susceptibles d'être consommés par les élèves du troisième cycle du primaire. Ces aliments ont été listés et numérotés et les élèves ont rempli les fiches de compilation en fonction des numéros.

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3. Objectifs et hypothèse de l'étude

3.1 Objectifs de l'étude

L'objectif principal de l'étude est :

• d'évaluer l'acceptabilité du programme Nutriathlon en équipe chez des élèves du 3e cycle du primaire

Les objectifs secondaires de l'étude sont :

• de décrire la consommation de fruits, légumes et produits laitiers chez les élèves; • d'évaluer l'appréciation du programme Nutriathlon en équipe chez les élèves; • d'évaluer la participation des élèves;

• de décrire les stratégies les plus utilisées par les élèves pour mieux réussir leur Nutriathlon;

• d'évaluer l'implication des parents dans le programme Nutriathlon en équipe.

3.2 Les hypothèses de l'étude

L'hypothèse principale de l'étude est :

• le programme Nutriathlon en équipe démontrera un bon niveau d'acceptabilité chez les élèves du 3e cycle du primaire.

Les hypothèses secondaires sont:

• les élèves apprécieront le Nutriathlon en équipe;

• le Nutriathlon en équipe est un bon outil pour influencer positivement la consommation de fruits, légumes et produits laitiers;

• la majorité des élèves rempliront l'ensemble des fiches de compilation;

• le Nutriathlon en équipe est un bon outil pour décrire les stratégies mises en place pour améliorer leur consommation chez des élèves;

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4. Méthodologie

4.1 Les participants

Tel que présenté dans le tableau 5, le programme a été réalisé auprès d'élèves du troisième cycle du primaire provenant de deux régions, quatre écoles et cinq classes différentes. De plus, le nombre de groupes par école, le nombre d'élèves par classe, les responsables ainsi que le statut des écoles étaient variables. D est à noter que certains enseignants ont également participé au Nutriathlon.

Tableau 5 : Caractéristiques des écoles et des groupes de participants No d'école Région Nombre

de classe

Responsable! s) Statut de

l'école Nombre d'élèves Ecole 1 Québec 1 La titulaire de

classe publique Ecole mixte 21 Ecole 2 École 4 Québec L'éducateur physique en collaboration avec le titulaire de classe L'éducateur physique Ecole privée de filles École publique mixte Saguenay L'éducateur physique École publique mixte 55

La sélection des écoles a été réalisée sur une base volontaire. Les enseignants qui désiraient prendre part au programme ont inscrit leur classe. Tous les élèves ont participé au Nutriathlon. Cependant, seules les données pour lesquelles les élèves et les parents ont donné leur consentement et leur assentiment ont été utilisées pour la compilation et l'analyse des données de cette étude. Sur un total de 129 élèves, 117 ont donné leur

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consentement (incluant celui des parents). Pour leur part, 15 des 17 adultes ont donné leur consentement.

4.2 L'implantation du Nutriathlon

Le devis de recherche est non expérimental descriptif quantitatif et qualitatif. Dans le cadre de cette étude pilote, il n'y avait pas de groupe contrôle. De plus, les questionnaires pré- et post-programme et la fiche de compilation utilisée pendant le programme étaient différents l'un des autres.

L'implantation du Nutriathlon s'est faite en trois phases. Lors de la phase préparatoire, les responsables du Nutriathlon offrent une formation qui informe les enseignants des consignes d'implantation et de réalisation du programme. Cette formation permet également de discuter des stratégies à utiliser pour développer des plans d'actions qui permettent aux enseignant de faire vivre le Nutriathlon aux élèves dans une perspective de développement de la compétence «Adopter un mode de vie sain et actif». Avant de présenter le Nutriathlon à leurs élèves et de procéder à la formation des équipes, les enseignants font remplir un questionnaire-pré programme qui permet d'évaluer la consommation initiale des élèves (annexe 2).

Pour la phase de réalisation, les élèves doivent inscrire les numéros des aliments et les portions consommées sur leur fiche de compilation pendant huit semaines consécutives (du lundi au vendredi inclusivement) (annexe 3). Pendant le programme, les fiches de compilation étaient présentées sous forme de calendriers de deux semaines divisés en jours et en moments de la journée (déjeuner, collation .am, dîner, collation pm, souper et collation soir). Tout au long du programme, les participants ont utilisé ces fiches pour indiquer le chiffre et le nombre de portions correspondant aux aliments consommés pour chaque moment de la journée. De façon générale et afin de diminuer les risques d'oublis, les participants ont rempli la fiche de compilation deux fois par jour; une fois le matin et une fois l'après-midi. Si les participants consommaient un fruit, un légume ou un produit laitier qui n'était pas dans la liste Nutriathlon, ils inscrivaient le nom de l'aliment consommé et les responsables du Nutriathlon le compilaient sous l'aliment Nutriathlon

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qui avait la valeur nutritive la plus proche de l'aliment consommé. Chaque deux semaines, les fiches de compilation étaient récupérées par les responsables du Nutriathlon, puis saisies dans une base de données spécifiquement prévue à cet effet. Par la suite, des tableaux de compilation ont été transmis aux enseignants responsables par courrier électronique. Une fois les tableaux reçus, les enseignants tenaient une séance de régulation semi-dirigée afin de guider les élèves vers l'atteinte de leurs cibles. Les tableaux de compilation informaient les élèves des résultats individuels et d'équipe. Les élèves pouvaient ensuite s'en inspirer pour réguler leur démarche et pour planifier des stratégies individuelles et collectives afin d'atteindre leurs cibles.

Lors de la phase de bilan, les responsables du Nutriathlon transmettent aux enseignants les résultats finaux et les prix symboliques concernant la consommation de fruits, légumes et produits laitiers de leurs élèves. Au terme du Nutriathlon, un questionnaire de 15 questions a été distribué aux élèves afin de cibler les stratégies qu'ils ont utilisées pour atteindre les cibles Nutriathlon (annexe 4). De façon générale, les participants cochaient, parmi une liste de stratégies, la ou les stratégie(s) qu'ils ont mise(s) en œuvre pendant le programme. Pour la plupart des questions, l'élève pouvait écrire à la main la ou les stratégie(s) qu'il avait utilisée(s) si elles ne figuraient pas d.ans la liste préétablie. Pour opérationnaliser la compilation des données, ces stratégies ont été regroupées en différentes catégories de stratégies. Le questionnaire post-programme a également permis de mettre en lumière le niveau d'implication des parents, les fruits, légumes et produits laitiers favoris ainsi que le désir de participer à un autre Nutriathlon avec ou sans la même équipe.

4.3 La collecte des données

La collecte des données s'est déroulée sur une période de dix semaines consécutives excluant le samedi et le dimanche (figure 5). La collecte des données pré-programme a été réalisée à la semaine 0 à l'aide d'un rappel de 24 heures qui a permis de déterminer le nombre de portions de fruits, légumes et produits laitiers consommées dans les 24 heures précédant le début du programme (annexe 2). Les données relatives à la consommation

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des portions de fruits, légumes et produits laitiers ont été recueillies à l'aide des fiches de compilation aux semaines 2, 4, 6 et 8 et ont servi à produire les tableaux de compilation à la base des régulations aux mêmes semaines. Finalement, un questionnaire post-programme a été complété à la semaine 9 pour identifier les stratégies les plus souvent utilisées par les élèves pour mieux réussir leur Nutriathlon.

Temps en semaine

0 3 0 5

0

Q Pré '— —Nutriathlon et fiches de compilation Q Post

rr>

)Cueillette des fiches de compilation, envoie des tableaux de compilation et régulation

Q Pré : questionnaire pré-programme Q Post : questionnaire post-programme

Figure 5 : Déroulement du Nutriathlon et collecte des données

4.3 Les mesures et l'analyse des données

Les 132 participants ont complété les fiches de compilation pendant le programme Nutriathlon. La perte de certains questionnaires pré-programme a réduit à 97 le nombre de questionnaires pré-programme recueillis (96 enfants et 1 adulte). L'oubli de compléter certains questionnaires post-programme a réduit à 75 le nombre de questionnaires post-programme recueillis (75 enfants). De plus, la compilation et l'analyse des données ont été faites de façon distincte chez les adultes et les enfants.

Les analyses effectuées sont descriptives quantitatives ou qualitatives. Pour décrire les résultats obtenus en regard du nombre de portions consommées, des calculs de moyennes ont été réalisés. Pour mettre en lumière les stratégies utilisées par les élèves pour réussir leur Nutriathlon, des catégories de stratégies ont été créées et des calculs de proportions ont été réalisés. Pour déterminer s'il y avait une différence significative entre les résultats obtenus au

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fil du temps pour les différentes catégories d'aliments ou chez les différents sous-groupes (par genre ou par école), des analyses de variance multiple (MANOVA) à mesures répétées ont été effectuées. Ces analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel Jump 2007 et le niveau de signification retenu est p < 0,05.

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5. Résultats

Dans la section qui suit, les résultats obtenus chez les élèves avant et pendant le Nutriathlon seront présentés suivis des résultats obtenus chez les adultes. Chez les enfants, les moyennes de consommation de fruits, légumes et de produits laitiers seront comparées entre les genres, les écoles et les profils de consommation. Par la suite, les résultats concernant les différentes catégories de couleurs et les aliments les plus consommés seront mis en lumière. Chez les adultes, seules les moyennes de consommation seront illustrées. Il est à noter que les résultats obtenus chez les adultes doivent être interprétés avec prudence, puisque le nombre de participants adultes est restreint, soit 15 adultes. Finalement, les résultats obtenus via le questionnaire post-programme seront présentés pour les enfants seulement, puisque les adultes n'ont pas complété ce questionnaire.

5.1 Résultats chez les élèves avant le Nutriathlon

La consommation de base enregistrée à l'aide d'un rappel 24 heures pré-programme correspond à une moyenne de 6,4 portions par jour pour les fruits et légumes et de 3,6 portions par jour pour les produits laitiers par élève. Ces résultats suggèrent que le niveau de consommation de base est plus élevé que les recommandations quotidiennes cibles et que l'ensemble des moyennes de consommation pendant le programme Nutriathlon. Cependant, il serait justifié de penser que les résultats de base sont biaises. En effet, contrairement à ce qui était indiqué, les enseignants ont présenté le Nutriathlon avant de faire remplir le questionnaire pré-programme aux élèves. Par conséquent, l'effet possible de la désirabilité sociale a probablement influencé à la hausse la consommation rapportée lors de ce pré-test. Il est donc difficile d'utiliser ces mesures pour comparer les résultats obtenus avant et pendant le programme.

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5.2 Résultats des élèves pendant le Nutriathlon

Pour cette phase du projet, il est important de noter que les responsables du Nutriathlon ont récupéré l'ensemble des fiches de compilation. Cependant, les résultats démontrent que les moyennes de consommation lors du Nutriathlon sont inférieures aux recommandations du Nutriathlon pour l'ensemble du programme et que seule la consommation de fruits et légumes change significativement au fil du temps (figure 6).

n 117 4 6 Semaines

Cible Nutriathlon fruits et légumes

Cible Nutriathlon produits laitiers

^■t^— Produits laitiers

- • - F r u i t s et légumes

Figure 6 : Consommation quotidienne moyenne pour chaque groupe alimentaire, p=0,07 pour les produits laitiers et p<0,0001 pour les fruits et légumes

Les résultats permettent également d'affirmer que le tiers des élèves ont atteint l'une ou l'autre des cibles du Nutriathlon en consommant une moyenne de 6 portions de fruits et légumes ou de 3 portions de produits laitiers par jour (figure 7). Le pourcentage d'élèves ayant consommé 6 portions de fruits et légumes par jour (32,5%) est inférieur au pourcentage de jeunes québécois de 9 à 13 ans (40%) (Statistique Canada, 2004) qui consomment une moyenne quotidienne de 5 portions de fruits et légumes. Au chapitre des produits laitiers, le pourcentage d'élèves ayant réussi à consommer une moyenne quotidienne d'au moins 3 portions par jour (35%) est légèrement supérieur à celui des

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jeunes québécois de 9 à 13 ans (33%) qui consomment au moins 3 portions par jour (Statistique Canada, 2004).

Puisque les cibles du Nutriathlon sont basées sur les recommandations du GAC 2007, que les recommandations au niveau des fruits et légumes sont passées de 5 portions par jour en 1997 à 6 portions par jour en 2007 et que les grandes enquêtes de référence ont été réalisées en 2004, il est difficile de comparer les moyennes de consommation de fruits et légumes pendant le Nutriathlon aux moyennes québécoises de consommation pour les jeunes de 9 à

13 ans (Statistique Canada, 2004). Cependant, nous remarquons que le pourcentage d'élèves ayant consommé 5 portions de fruits et légumes par jour (44,4%) est supérieur à celui des jeunes québécois de 9 à 13 ans (40%) (Statistique Canada, 2004).

Seulement 14,5% des élèves ont réussi à consommer à la fois une moyenne quotidienne de 6 portions de fruits et légumes et de 3 portions de produits laitiers. En ramenant la moyenne de consommation de fruits et légumes à 5 portions par jour, c'est 19,7% des élèves qui atteignent les deux cibles de consommation.

1 ■ 6 portions de F&L 15 portions de F&L 13 portions de PL 16 portions de F&L et 3 portions de PL 15 portions de F&L et 3 portions de PL n l l 7

Figure 7 : Pourcentage d'élèves qui ont atteint les moyennes de consommation du Nutriathlon

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Les figures 8 et 9 démontrent que les moyennes de consommation de fruits et légumes et de produits laitiers sont statistiquement inférieures chez les garçons et ce, à tout moment pendant le programme. Les résultats indiquent que cette différence est plus importante pour les fruits et légumes que pour les produits laitiers.

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Figure 8 : Consommation quotidienne moyenne de produits laitiers chez les garçons et chez les filles pendant le Nutriathlon (p< 0,05)

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Figure 9 : Consommation quotidienne moyenne quotidienne de fruits et légumes chez les garçons et chez les filles pend.ant le Nutriathlon (p< 0,0001)

(39)

Les figures 10 et 11 démontrent que la moyenne de consommation de fruits, légumes et produits laitiers est plus élevée dans l'école 2, suivi des écoles 3,4 et 1.

3,5 m 3 .o S.2,5 «/> 1 2

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o ■o 2 i .o -E -École 1 •École 2 •École 3 École 4 0 2 4 Semaines 6 8

école 1 n 21; école 2 n 55; école 3 n 19; école 4 n 22

Figure 10 : Moyenne de consommation quotidienne de produits laitiers pour chaque école pendant le Nutriathlon (p<0,01) Ss C

o Q -•École 1 •École 2 ■École 3 École 4 0 2 4 Semaines 6 8 école 1 n 21; école 2 n 55; école 3 n 19; école 4 n 22

Figure 11 : Moyenne de consommation quotidienne de fruits et légumes pour chaque école

(40)

Les résultats de la figure 12 démontrent que les produits laitiers représentent la catégorie de couleurs la plus consommée. En ce qui concerne les fruits et les légumes, la catégorie la plus fréquemment consommée est représentée par la couleur Rouge et les catégories regroupant les fruits et les légumes Orange et Vert sont les moins bien consommées par les élèves. Les aliments étant catégorisés en fonction de leur valeur nutritive, la couleur de l'aliment peut, mais n'est pas nécessairement tributaire de la catégorie dont il fait partie. Par exemple, la catégorie Rouge est notamment représentée par les bananes, les pommes et les fruits séchés; la catégorie Violet par les champignons, le chou-fleur et les poivrons; la catégorie Jaune par les ananas, les oranges et les petits fruits; la catégorie Orange par les carottes, la mangue et les nectarines et la catégorie Vert par le brocoli, la laitue romaine et les pois mange-tout.

3 i 2,5 re d </> §1,5 '€ o a ■° 1 ai •"■ «w .o E o Z0 , 5 • Bleu Jaune Orange ■Rouge ■Vert ■Violet n l l 7 4 Semaines

Figure 12 : Consommation quotidienne moyenne par catégorie de couleurs pendant le Nutriathlon

(41)

La figure 13 démontre que, parmi les dix aliments les plus consommés pendant les huit semaines du Nutriathlon, le lait (7693 portions, 26,4%) et les jus de fruits (5341 portions, 18,3%) sont les aliments Nutriathlon les plus consommés. D est donc possible de constater que l'aliment le plus consommé pour chaque groupe alimentaire est un aliment liquide.

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Lait Jus de Fromage Pomme Petits Jus de Carotte Banane Yogourt Pomme

fruit fruits légumes déterre Noms des aliments

Figure 13 : Les dix aliments Nutriathlon les plus consommés

Les résultats des figures 14 et 15 démontrent le profil de consommation entre les petits consommateurs et les grands consommateurs pour les deux groupes alimentaires. Les petits consommateurs de produits laitiers sont ceux qui ont obtenu une moyenne de consommation inférieure à 3 portions par jour. À l'inverse, les grands consommateurs de produits laitiers sont ceux qui ont obtenu une moyenne de consommation supérieure ou égale à 3 portions par jour. Dans la même ligne d'idées, les petits consommateurs de fruits et légumes sont ceux qui ont obtenu une moyenne de consommation inférieure à 5 portions par jour et les grands consommateurs de fruits et légumes sont ceux qui ont obtenu une moyenne de consommation supérieure ou égale à 5 portions par jour. On peut observer que les courbes de consommation ont fluctué différemment selon le profil de consommateurs. En effet, au fil des semaines, les courbes de consommation des grands consommateurs se dessinent généralement à la baisse alors que celles des petits consommateurs se dessinent

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