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Scarification d'un paysage

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Academic year: 2021

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Scarification d’un paysage

Frank Rambert

To cite this version:

Frank Rambert. Scarification d’un paysage : Les cimetières britanniques de la Grande Guerre sur le front ouest. fabricA, École nationale supérieure d’architecture de Versailles (énsa-v), 2009, pp.92-115. �hal-03192679v2�

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Scarification d’un paysage

Les cimetières britanniques de la Grande Guerre sur le front ouest

Frank Rambert

Texte initialement publié dans la revue fabricA 03, 2009, p. 92 à 115 Ce texte précède la sortie du livre suivant :

Frank Rambert, Jardins de guerre, les cimetières britanniques sur le front ouest, Genève, MétisPresses 2014

Printemps 1216, Le Dauphin de France, futur Louis VIII, débarque en Grande-Bretagne pour prendre possession du trône d’Angleterre ; il en repartira un an plus tard manu militari.

Depuis, la Grande-Bretagne n’a plus connu d’invasion terrestre étrangère, et quand ils ne se battent pas entre eux, c’est loin de chez eux que les soldats Britanniques bataillent et meurent. Depuis, une grande part de l’histoire du Royaume-Uni se fait loin de l’île mère, à la conquête du monde,

En 14-18, les soldats qui meurent à la guerre sont enterrés loin de chez eux, jusqu’en Orient. Les Britanniques édifient des cimetières pour leurs soldats morts, et cela pour la première fois de leur histoire ; histoire coloniale dont la contrepartie est d’être celle d’un exil. Ces cimetières sont ainsi faits qu’ils sont à l’image de l’île mère, la fois une figure de conquête et une figure en exil. C’est de cela que nous parlons : « […] étant les choses auxquelles on naît, on ne les verra en tant que telles qu'autant qu'on en est éloigné. On ne se connaîtra pour ce qu'on est qu'après avoir cessé de l'être. L'exil est au principe de la connaissance et toute connaissance un exil. »i

La Grande Guerre a fait quelques 9 millions de morts au combat. Par le jeu des alliances et parce que ce sont des empires qui s’affrontent, c’est la quasi totalité de l’Humanité qui est concernée par une guerre qui achève le XIX ème

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siècle. Ce conflit révèle une conscience de la personne jusqu’alors ignorée. Pour la première fois, des nations riches d’histoires guerrières considèrent leurs soldats comme des individus et non comme une masse indifférenciée. Jusqu’en 1914, la reconnaissance du soldat mort est jetée à la fosse commune. Le combattant de la Première Guerre mondiale, celui des nations industrielles, est un individu, il sait écrire son nom, il a un état civil. Son nom ne peut être oublié. À la fin du conflit, les grandes nations développent des programmes de cimetières et de mémoriaux à l’intention des victimes de la guerre et pour ceux auxquels ils s’adressent : les familles et les survivants.

La France met en œuvre un ensemble de cimetières et de mémoriaux ambitieux qui rassemblent les tombes en des grands champs de croix appelés Nécropoles. La présence religieuse y est omniprésente, liée à l’épée dans une tradition quasi médiévale. Comme il faut reconstruire un territoire dévasté, l’argent manque. Les corps des soldats non identifiés sont rassemblés dans des ossuaires. Dans cette France encore si profondément rurale, c’est sans doute dans les villages qu’il faut chercher les monuments qui déclinent, avec une tendre naïveté la gloire des héros et l’affection portée aux soldats mortsii. Ce sont dans les lieux auxquels ils appartiennent que l’on trouve une attention

qui transcende la sinistre numération des noms et des croix.

L’Allemagne, sous le joug d’un vainqueur moralement et économiquement impitoyable, ne réalise que de modestes cimetières, très bien faits et dignes, à l’ombre de grands feuillus. Sur une simple pelouse, des arbres, grands, non taillés donnent un couvert, une ombre dense qui s’accorde avec l’idée de Nature qui fait les légendes germaniques. « Quand nous voyons la nature face à face, la mesquinerie de l’instant disparaît, les pensées jouissent d’une plus grande liberté et l’irritabilité suscitée par l’excès de mouvements changeants est apaisée par l’ampleur et le calme de l’environnement.»iii

Le Royaume-Uni a pour lui-même et pour son empire des ambitions beaucoup plus grandes et des moyens financiers adaptés pour mettre en place une politique mémorielle de ses victimes qui exprime sans détour le désir de faire Œuvre. Cela s’incarne en des mémoriaux, mais d’abord, et surtout, dans les cimetières laissés le long de la ligne de front, enclos disséminés par les événements de la guerre et qui sont laissés là où la guerre les a voulus. Alors c’est de la guerre et de sa géographie dont nous parlons d’abord.

Toute histoire a sa géographie.

Elle est le support qui en permet et en ordonne l'inscription. Le stratège sait combien la géographie peut faire sa gloire ou sa perte, parfois les deux. L'histoire des hommes qu'ils soient conquérants ou paysans se fait à la géographie du monde et à la géographie du pré. Celle qui nous intéresse s'inscrit entre deux obstacles naturels : la mer du Nord et le massif de l'Ardenne. Les paysages diffèrent singulièrement bien que les reliefs soient peu importants et les sols composés des mêmes couches géologiques. Depuis les plaines des Flandres, les immenses plateaux de Picardie puis les vallées du Soissonnais, ce ne sont que reliefs souples, stratification de sédiments déposés par la vie animale (calcaires

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et craies), la vie végétale (charbon), l'érosion (argiles et limons) ou la mer (sable). C'est un événement tectonique récent des dernières périodes glacières qui a rompu, ouvrant la Manche, la continuité entre le Bassin Parisien et le Bassin de Londres qui, en passant par les Flandres forment un tout. Pas de violence tellurique dans ces vastes paysages, le manteau calcaire déposé au Jurassique et au Crétacé est épais et proche de la surface sous les limons.

Toute géographie se lit à l'histoire.

« La partie d'Europe où les Pays-Bas expirent en face de l'Angleterre et qui s'ouvre, entre l'Ardenne et le Pas de Calais vers le Bassin parisien, est une région historique entre toutes. Peu de contrées comptent plus de souvenirs de guerres. Il n'est presque pas une motte de terre, entre la Sambre et l'Escaut, l'Oise et la Somme, qui n'ait été foulée par les armées. Et, le plus souvent, ces rencontres d'armées étaient des rencontres de peuples : Celtes et Germains, Gallo-Romains et Germains, Français, Anglais et Allemands. Les luttes par lesquelles durent se constituer races et États, pressés les uns contre les autres dans les étroits espaces que leur mesure notre Europe, se sont en grande partie déroulées sur ce thêatre.»iv

1914 - D'abord il y a l'arrogance des nations et puis l'enchaînement absurde et irréversible des événements, et l'Allemagne qui déclare la guerre à la France. La Belgique est neutre, elle se défendra contre qui l'attaquera. Pour éviter toute provocation vis-à-vis de la Belgique, les armées françaises se placent à 10 kilomètres en retrait de la frontière.

L'Angleterre par-delà la mer hésite, l’Entente cordiale fait d’elle l’alliée de la France.

Les Allemands ont un plan pour envahir la France, c'est le plan « Schlieffen » qui prévoit de passer par la plate Belgique pour atteindre Paris en quarante et un jours avec une armée mobile, mitrailleuses et artillerie lourde. La France le connaît depuis 1904. Elle-même a un plan pour envahir l'Allemagne, c'est le Plan XVII qui prévoit en premier lieu la reconquête de l'Alsace et de la Lorraine, territoires perdus de 1870 ; à la Baïonnette, au « 75 » de campagne et en pantalon rouge. Fidèles à leur plan, Les Allemands entrent en Belgique. La violation de la neutralité belge entérine l'entrée en guerre des Britanniques, le 4 août 1914. S'ensuit la mise en œuvre des stratégies d’états-majors : la France attaque aux frontières fortes en reliefs et bien défendus par les Allemands, laissant ceux-ci développer leur plan. Ils traversent ainsi la Belgique, sans opposition française mais néanmoins avec quelques difficultés inattendues, les Belges âpres à défendre leur pays. Après une bataille des frontières qui tourne mal pour les Anglais et les Français, les Allemands envahissent le nord de la France. La raison géographique s'est avérée être la plus efficace et si les Français réussissent à stopper l'avance de leur adversaire, et à le faire reculer, c'est plus par le fait d'une erreur commise par l'état-major allemand, et bien exploitée par l'armée française, que par des choix stratégiques déjà considérés à l'époque comme obsolètes.

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principaux, le front ouest depuis la mer du Nord jusqu’à la frontière suisse, le front est, plus fluide, de la Baltique aux Carpates. Le front stratégiquement décisif reste le front de l’ouest où s’installe une guerre de position, la guerre des tranchées, de 1915 jusqu'au printemps 1918. Une ligne de frontière que seul le retrait des Allemands sur la ligne Hindenburg en 1917 vient modifier et dont n'auront raison ni les offensives de l'Argonne, ni les batailles de Verdun et de la Somme, ni la bataille du chemin des Dames, ni les quatre batailles d’Ypres. Aucune ne modifie la géographie de la guerre. Le 21 mars 1918, les Allemands tentent une dernière offensive en Picardie, fulgurante, mise en échec par un rapport de force humain et matériel qui donne définitivement l'avantage aux alliés. La retraite allemande s'achève au pied de l'Ardenne.

Si 14-18 est une guerre mondiale, c’est entre le Pas-de-Calais et la frontière Suisse, le front ouest, que s’en jouent le destin et puis le dénouement. De cette ligne continue, les Britanniques en tiennent la partie nord du Front, proche de chez eux ; on entend, quand le vent est favorable, tonner le canon des Flandres depuis les côtes Anglaises. À part quelques inclusions au droit de Reims et de Soissons, le Front tenu par les Britanniques s’étend depuis la Mer du Nord jusqu'à Saint-Quentin.

L'histoire s'incarne à la géographie.

La Première Guerre mondiale c’est la guerre des tranchées. Dans quoi tranche-t-on si ce n'est dans la matière organique, dans les épaisseurs de craies en couches sédimentées que la terre a constituées sur son être tellurique comme la corne qui se fait au pied ou à la main et qui témoignent du temps et du travail associés. C'est dans cette matière géologique que s’incarne l’Histoire, c’est elle qui permet la guerre des tranchées, c’est dans elle que s'incise, par delà les frontières nationales, cette nouvelle frontière - la frontière de la guerre – « la Grande Cicatrice ».

C'est dans les couches cumulées, plusieurs milliers de fois millénaires que se tranche à vif la très récente histoire des hommes, comme s'engluent dans les limons l'Homme de Biache, Celtes, Gallo-romains et les hurlements de ceux qui vivent des terres fertiles dont la contrepartie est d'être terres d'invasion. C'est sur le territoire de la guerre que s'inscrit la guerre et il ne fait sens que dans les événements guerriers qui l'ont voulu et qu'il sert.

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La constitution d’un territoire

En 1914, Fabian Ware v s’engage comme volontaire de la Croix-Rouge pour laquelle il dirige une unité volante qui lui

fait parcourir le front. Il est à l’origine de la mise en place des cimetières britanniques. Dans le désordre d’une guerre débutante, il note de lui-même l’emplacement des tombes isolées qu’il rencontre partout, dans les jardins parfois. L’armée a des plans pour faire la guerre, elle n’en a aucun pour ses morts ; et puis la guerre ne peut durer !

Au sein de la Croix-Rouge, puis de l’Armée, Fabian Ware met rapidement en place une administration qui prend en charge l’enregistrement des soldats morts et de l’emplacement de leurs tombes. S’en suit l’entretien des sépultures de guerre qui devient un fait acquis car il sert le moral des soldats, ceux-là même qui creusent les fosses avant l’assaut. Ainsi, les cimetières constitués sont fleuris, ils sont des lieux d’ordre et de paix au milieu du chaos et déjà l’idée du jardin apparaît comme un acte fondateur.

Les Britanniques demandent la propriété de ces territoires à la France qui leur accorde, par la loi du 29 décembre 1915, les concessions à perpétuité pour leurs sépultures de guerre. Cette loi fait jurisprudence, la Belgique suivra par la loi du 5 septembre 1917 et tous les autres pays, après la guerre, qu’ils soient alliés ou ennemis, s’y aligneront et cela vaudra pour les uns comme pour les autres, pour cette guerre comme la suivante.

Le projet de faire des cimetières de la guerre le support à la réalisation d’une œuvre culturelle, sociale et politique signifiante se met alors en place, mais cette idée n’a de sens dans l’esprit de Fabian Ware qu’à partir du moment où elle est porteuse de valeurs qui transcendent l’acte guerrier originel pour en faire une éthique. Un idéalisme impérial bien loin des réalités politiques va le motiver dans cette recherche. S’il est un fin diplomate et un organisateur émérite, Fabian Ware a besoin et sait s’entourer de compétences qui lui apportent leur soutien quand il est à la limite des siennes. Il appelle des personnalités issues d’un milieu culturel qu’il ne connaît pas et qui lui sont nécessaires telles que Edwin Lutyens, architecte, Frederic G. Kenyon, paléographe et directeur du British Museum ou, plus tard, l’écrivain Rudyard Kipling. Dans le tumulte, ces hommes aux idées claires proposent un ensemble de règles qui précèdent et permettent la réalisation des cimetières britanniques. Ils prennent dans l’instant des décisions importantes et novatrices pour une tâche qui n’a pas de précédents.

Le rapport que produit Frederic Kenyon le 24 janvier 1918 est l’acte fondateur sur lequel s’appuient toutes les réflexions et toutes les productions ayant à voir avec les sépultures de guerrevi. Les règles sont simples, et pourtant,

elles imposent une posture et sont déterminantes quant à la forme que doivent prendre les cimetières et au rapport qu’ils entretiennent avec leur environnement.

Ces règles si-ont au nombre de quatre : chaque soldat est commémoré en son nom propre ; il n’est fait aucune distinction de grade, de classe sociale, de race, de croyance religieuse ; aucun des corps n’est rapatrié ; les cimetières créés pendant la guerre ne sont pas déplacés.

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Pour mettre en œuvre ces cimetières, les plus grands, et parfois talentueux, architectes britanniques de culture classique sont sollicités : Herbert Baker, Reginald Blomfield, Charles Holden et Edwin Lutyens. Ils dirigeront une équipe d’architectes qui assurera la réalisation de l’ensemble des cimetières britanniques sur le front ouest, donnant une figure à des lieux constitués pendant la guerre et qui n’en ont pas.

Le 21 mai 1917 est créée l’Imperial War Graves Commission (IWGC)vii. Cette nouvelle institution est chargée de la

tenue des registres des soldats morts ainsi que de la conception, de la réalisation et de l’entretien des cimetières militaires britanniques partout où ils se trouvent, de la Palestine au Canada, parfois dans des pays qui ne sont pas en guerre, parfois dans des pays encore ennemis.

La réalisation

Les architectes travaillent à la définition des cimetières avec les règles ordonnées par le rapport Kenyon. Pour autant, des dimensions sont également prescrites par l’administration française : 1 pied entre chaque tombe et 3 pieds pour les allées. Et un coût est imposé par l’IWGC : 10 livres sterling par tombe. Il en ressort que les cimetières seront tous réalisés, où qu’ils se trouvent, selon le même principe, avec les seules variantes qu’imposent la taille de chacun des cimetières, leurs dispositions spécifiques, les contraintes topographiques, climatiques, humaines, variantes savamment exploitées par les architectes. Ces situations qui se croisent et se mêlent font que chaque enclos est un lieu unique et inattendu.

Les constantes proposées par le rapport Kenyon, et adoptées par les architectes, sont les suivantes :

- Un enclos qui délimite le territoire du cimetière et l’isole de son environnement immédiat. Constitué de haies parfois, souvent d’une murette basse dont la mise en œuvre est soignée, il recherche une relation proche du milieu rural dans lequel, souvent, les cimetières sont inclus. « Revenons à la clôture, elle est nécessaire au jardin tout comme la clôture du texte est nécessaire à son interprétation »viii Ce qu’il faut comprendre de cet enclos, c’est qu’il délimite

un territoire britannique qui se définit aussi bien d’un point de vue territorial que d’un point de vue culturel tant les réalisations s’inspirent des « churchyards » anglais. Que devrait-on comprendre de ces lieux s’ils n’étaient bordés? Une fois le territoire acquis, les Britanniques se l’approprient. Il n’y a pas de confusion possible entre un territoire britannique et un territoire français. Le même mur abrite d’un côté l’herbe folle - la mauvaise herbe. De l’autre, il l’interdit avec la plus stricte sévérité. Le mur borde le cimetière, il l’extrait de son environnement proche qui en troublerait la lecture. L’enclos a cela d’essentiel qu’il nous met quelque part dans le monde, ici et pas ailleurs.

Certainement pas nulle part.

- Un abri du visiteur qui permet le repos et protège des intempéries. Il est fait du même matériau que l’enclos auquel il est souvent attaché. L’abri a la double fonction de recevoir le visiteur et de servir au dépôt des outils de jardin. Il n’y a pas d’abri dans les petits cimetières qui n’ont pas les moyens de se l’offrir.

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anglo-saxonne, elle est préférée à la croix parce qu’elle ne figure aucune religion et que chacune peut y inscrire selon ses croyances. Elle n’existe qu’en un seul modèle pour satisfaire aux exigences d’égalité de traitement et rien ne distingue la tombe d’un déserteur fusillé à celle d’un officier mort au combat. Les stèles sont en pierre de Portland, ainsi chaque soldat britannique a une pierre venue d’Angleterre.

- La Croix est le signe, l’amer dans l’immensité des champs. Le rapport Kenyon l’impose : «[…]Et nous ne doutons pas qu’un grand désarrois serait ressenti si nos cimetières dérogeaient à cette reconnaissance du fait que nous sommes un empire chrétien,[…]»ix. Si l’œcuménisme impérial a ses vertus, il manifeste aussi ses limites. Seuls les cimetières ne

comprenant pas de sépultures chrétiennes n’ont pas de croix. Elle est dessinée par Reginald Blomfield qui lui plaque un glaive de bronze rassemblant en un même signe les valeurs martiale et religieuse du lieu. Le glaive a son importance parce qu’il altère la lecture strictement religieuse. Ce n’est pas une croix ample dans sa forme traditionnelle, les bras sont courts, épousant au mieux la garde du glaive et serrant de près la figure homonymique. Elle est « Excalibur » plus que « Crucifixion ». Elle existe en quatre dimensions différentes pour s’adapter à la taille des enclos.

- La Grande Pierre est dessinée par Edwin Lutyens. Il la propose dès le mois de mai 1917, avant même qu’une quelconque réflexion ne soit engagée sur ce que seraient les cimetières. Il voudrait qu’elle se substitue à la croix qu’il ne souhaite pas voir être mise en œuvre comme signe religieux dominant. Si cela n’est finalement pas le cas, la Grande Pierre est une réponse inspirée au problème de l’expression de la multiplicité des croyances. Elle est autant un autel qu’elle elle est un monolithe. L’idée de l’autel peut satisfaire diverses instances religieuses tout comme celle du monolithe rassemble autour d’elle les peuples tant cet usage a des résonances lointaines dans la mémoire des hommes. Indissociable de la grande pierre, un socle de trois marches, d’une surface de 36 m2, l’éloigne de toute promiscuité et lui donne l’amplitude nécessaire pour apparaître. La géométrie de la Grande Pierre est savante et si son apparence est celle d’un objet d’une parfaire orthogonalité, aucune de ses arêtes n’est droite. Ses lignes verticales fuient vers le centre d’une sphère de 900 pieds de rayon située à sa verticale au-dessus d’elle, de même que toutes les horizontales sont à la circonférence d’une sphère de 900 pieds de rayon à la verticale au-dessous d’elle.

Ainsi la Grande Pierre est-elle à la tangence de deux figures invisibles. Parce qu’elle est grande et qu’elle est chère, elle n’est placée que dans les cimetières de plus de 500 tombes. Il a été proposé d’en réaliser des versions de différentes tailles, comme cela s’est fait pour la croix de Blomfield, mais Lutyens s’y est refusé avec une grande détermination. Si on peut toujours s’arranger avec la religion, on ne négocie pas avec le sacré.

- La végétation est à l’origine des cimetières avant qu’ils ne soient enclos. La pelouse d’abord, ce gazon hautement britannique contribue, comme le font les murettes, à définir précisément la nature et l’appartenance d’un territoire dans lequel on ne pénètre qu’en invité.

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fleurissent la stèle hindoue, l’olearia celle du Néo-Zélandais, le rosier polyantha apporte un rouge vif dans l’herbe verte et sur les pierres blanches.

- Le drapeau n’est jamais présent parce qu’il n’y a pas d’expression des nationalités. Par cette absence, la distanciation des enclos à l’histoire qui est à leur origine n’est que plus manifeste.

Des lieux

Il y a aujourd’hui quelques 950 cimetières Britanniques sur le front ouest. Leur répartition, depuis la mer du Nord jusqu’à Reims, dessine la ligne de front. La géographie des cimetières Britanniques est à elle seule une leçon d’Histoire. Ceux-ci ne répondent en rien à l’image traditionnelle du cimetière militaire véhiculée par les cimetières américains ou les nécropoles françaises, champs de croix blanches impeccablement alignées sur un gazon impeccablement tondu, susceptibles de s’étendre à l’infini. Ils sont souvent petits, clos, nombreux, dispersés dans la campagne. Un bouquet d’arbres dans les champs de betteraves ou de pommes de terres les signale immanquablement. Un carré vert dans un champ de blé est à jamais un morceau d’Angleterre détaché. Les Britanniques meurent loin de chez eux et chaque cimetière est un enclos préservé que chacun d’eux identifie à coup sûr comme une appartenance inaliénable.

Et cela prend place en des lieux, et ces lieux prennent, pour peu qu’on sache dans quelle histoire l'Histoire les a menés, une importance considérable.

Il suffit pour nous en convaincre de convoquer ceux-là même qui les ont pratiqués au temps du péril, Ernst Jünger ou Otto Dix, ils sont nos compagnons de route :« Monchy et Douchy », « Langemarck », « Au bord du Cojeul » pour Jüngerx ; « Position abandonnée à Neuville », « Fusée éclairante illuminant la ferme de Monacu », « Soir sur la plaine

de Wijtschaete » pour Dixxi dont on pourrait croire les images venues de n'importe quelle partie du front, mais qui

sont légendées avec une précision des lieux qui nous révèle combien le souvenir est ciselé dans la mémoire. Et Pierre Michon nous dit que les noms des lieux importent plus que les lieux, ils portent le mythe, ils font des lieux des lieux mythologiques.xii

Conquête et conservation du territoire

La conquête du territoire

Pour les Britanniques, la ligne de Front marque une nouvelle frontière qu’ils ne possèdent pas mais qui inscrit une limite historique de leur empire sur laquelle ils se battent, où ils meurent et où ils sont mis en terre, loin de chez eux. L’appropriation physique du territoire conquis est une quête vitale pour ce pays conquérant, elle seule peut entériner la réalité de cette nouvelle frontière impériale. La difficulté est de marquer dans la terre une conquête qui n’est pas une conquête de territoire mais qui se manifeste sur un territoire bien réel, en pays allier, et sur lequel ils ne peuvent

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revendiquer aucune propriété. Les cimetières établis le long de la ligne de front sont l’outil privilégié du marquage de ce territoire. Ainsi les Britanniques n’ont pas ménagé leurs efforts pour conserver sur place les cimetières constitués pendant la guerre. Si Fabian Ware a reçu les honneurs, c’est bien sûr pour la grande dignité avec laquelle il a accompli un travail dont il a été l’initiateur, mais plus encore parce qu’il a réussi à pérenniser et maintenir britannique cette limite historique inscrite en terre étrangère ; c’est là qu’il a fait réellement œuvre impériale.

La disposition des enclos sur le territoire est celle qui a été donnés par la guerre. Issue de la succession des combats qui seule en permet l’interprétration, ces enclos restent parfois comme les seuls signes apparents du drame qui s’est joué là. Inclusions forcée de l’histoire, ils doivent trouver une relation privilégiée avec un territoire qui n’est pas le leur. De fait, il arrive que la logique de certains emplacements nous échappe, conférant à tel ou tel enclos une puissance onirique. Celui que l’on voit apparaître parmi les vaches et les prés, saisit par son architecture savante, proposant un anachronisme qui met le visiteur hors du temps. Et c’est là que se révèle à nous le sens véritable de ces cimetières, on les voudrait œuvre mémorielle et ce n’est qu’apparence. Le fait est qu’ils sont lieux de conservation : conservation des nom, des corps, conservation d’un territoire.

La conservation du territoire

-L’ourlet. La conquête est un mouvement à la surface de la Terre. Doit-il s’arrêter qu’il faut en signifier l’arrêt, en faire l’ourlet, c’est-à-dire le consolider mais aussi en faire un acte signifiant. De fait, la suture se fait « bavarde », elle est le lieu du langage et de l’ornement. La limite arrêtée, la limite identifiée, le territoire acquis ne sauraient être pérennisés sans que soit accompli l’acte de fondation qui scelle «à perpétuité» l’appartenance réciproque de l’homme et de la terre.

Si la conquête n’est pas «légitimée par Dieu ou une hiérarchie naturelle, elle est vouée à être transitoire»xiii.

Légitimer la possession d’un territoire par un acte symbolique est la nécessité absolue sans laquelle sa disparition serait une fatalité. Et pour les Britanniques, l’idée même que cette terre acquise peut disparaître n’est pas concevable. Alors il faut accomplir le geste fondateur, celui que l’homme accomplit depuis toujours : planter.

Planter une pierre, planter un pieu, planter un arbre. Tout mouvement horizontal s’interrompt et s’accomplit par un geste vertical – à la recherche du centre de la terre. Dans ce monde machiniste dont la guerre a dévoilé toute la puissance, le geste final, définitif, est un geste symbolique et archaïque. C’est le geste antique qui remonte du plus profond de l’humanité et les Britanniques vont planter dans leurs enclos au périmètre assigné, un arbre, un pieu, une pierre pour sceller un pacte avec l’Histoire.

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ce que le geste a de primitif et de violent tant il se doit d’être définitif. « C'est que, pour être proférée sans mièvrerie la langue des anges doit forcer le gosier des bêtes, être chantée par le dernier des hommes. Le classique n'existe, ne parle et ne règne que s'il y a du barbare - que s'il est le barbare déguisé… La pellicule d'or de la belle langue est plus pure, plus fragile, plus menacée, donc plus entière, d'être travaillée en dessous par la boue des patois.xiv ».

Le mouvement à la surface de la terre ne peut être validé que par le geste qui le clôt - à la recherche du centre de la terre. Ce sont les arbres, la Croix et la Grande Pierre qui assument cette fonction, comme une litanie, autant de fois répétée pour autant d’enclos bordés.

- La scarification. Dans le pointillé qui marque encore la limite du Front, les cimetières se substituent à la « Grande Cicatrice » vouée à disparaître sous le labour, avec le retour de la terre à la vie civile. Au bouleversement subi de la tranchée, ils nous proposent une altération voulue, maîtrisée, assumée, culturelle, destinée à devenir signifiante et qui modifie le regard que nous portons sur ces territoires. Le passage est parfaitement assumé de la blessure continue du front au précieux pointillé des enclos. Il y a la volonté de maintenir une altération du paysage, celle d’un paysage qui fut bouleversé par le drame et qui n’en laisserait rien paraître sans le maintien d’un signe, celui de la blessure sous une forme autre que celle de la blessure. Les enclos britanniques portent cette fonction. Ils sont le précieux pointillé par-dessus la blessure, il l’orne et la révèle : les cimetières britanniques sont une scarification du paysage.

- Le jardinier. La guerre a redéfini la valeur du territoire de cette région familière aux invasions. Deux territoires se confrontent, celui du paysan français avec ses champs qui n’en finissent pas et celui du promeneur britannique qui vient visiter un bout d’Angleterre dûment borné et dont la forme prend ses racines dans les enclos funéraires du pays. Nulle confusion possible, une fois le seuil franchi par le visiteur, il est bien dans un jardin anglais, un bout d’Angleterre projeté par l’histoire. Nous n’en prenons comme témoin que le gazon parfait en toutes circonstances et qui contraste si violement avec le colza en fleur ou les blés mûrs ; sinople opiniâtre jusqu’aux dunes de la Mer du Nord. Dans ces conditions, le simple entretien des enclos prend une valeur considérable car ceux-ci ne peuvent exister comme territoires isolés et inclus qu’en ce qu’ils s’extraient de leur environnement. Ils se doivent alors d’être impeccables sous peine de se voir absorbés par la terre qui les porte, engloutis dans le paysage dont ils se détachent. Ces enclos ne seraient jamais visités que cela importerait peu, le visiteur est moins nécessaire à leur existence que leur jardinier.

Le visiteur

À la croisée des chemins, deux cars, un groupe d’adolescents peu captivés par le geste amplifié d’un professeur qui montre ce qu’était le front à Beaumont-Hamel. Quel désastre faut-il imaginer dans les champs de maïs ?

Que reste-il de ce conflit dont les livres d’histoire nous montrent des sols lunaires qui semblent à jamais dévastés ? C'est peut-être ce qui frappe le visiteur à la recherche de vestiges ou des hauts lieux de la guerre : Il ne reste rien, ou presque. La "Butte de Warlencourt" ne laisse en rien supposer les massacres des assauts répétés par les Britanniques

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pour sa vaine conquête tant le relief en est maigre et la campagne docile. On pourrait continuer ainsi sur la presque totalité du front ouest, et sans les périmètres sanctuarisés, laissés en l'état - c'est-à-dire entretenus - peu d'indices ne laissent supposer qu'une guerre mondiale de quatre années se fut déroulée dans ces champs cultivés.

Car la vie agricole a repris ses pleins droits, et nous ne voyons rien. Parfois voudrions-nous deviner quelques signes inscrits dans la surface d'un labour, une tache crayeuse trop circulaire, ou un soleil frisant révélant quelques ondulations serrées, restes imaginés du sol défait que nous montrent les photographies d'une époque où l'herbe était proscrite.

Tout cela n’est qu’imagination, mais c'est bien un paysage que nous interrogeons et que nous voudrions décrypter à la connaissance que nous avons de sa transformation récente et des stigmates qu'il ne manque pas de conserver enfouis dans sa chair. C'est bien cela que fait le promeneur des champs de bataille depuis que les champs de bataille sont offerts aux promeneurs et c'est ce paysage qu’il observe selon ce point de vue particulier, spéculatif et arbitraire mais dont le fondement ne manque pas d'être bien réel. Le promeneur le découvrira tôt ou tard dans le cours de sa promenade.

Deux indices persistent sans qu’il soit nécessaire de les convoquer. Les cimetières, dont l’écriture en parfait décalage avec leur environnement ne manque pas de surprendre, sont évidemment le premier indice de guerre. Trace distanciée qui ne nous dévoile rien de l’histoire, mais qui retient parfois, et par les noms encore, des vestiges de la géographie du front : « Munich Trench British Cemetery », « Hooge Crater Cemetery », « Vaulx Hill British Cemetery ».

Le deuxième indice est, pour le promeneur surpris, la mise à jour par le labour des restes du conflit : obus, grenades, éclats bordent parfois les champs. Le promeneur les trouve le long des talus, posés sur les murettes, laissés là par un paysan sans doute blasé de ces récoltes que chaque labour, chaque année remet à jour.

Ainsi, il y a la trace distanciée du cimetière qui invite le visiteur à goûter la paix des lieux et à la contemplation du paysage, et celle immédiatement brutale de l'obus sur un talus, de la trace archéologique qui saisit le promeneur dans l’instantané de sa terrible découverte.

Si le paysage de ces pays entièrement cultivés ne laisse rien paraître que les champs et le travail des hommes, le sous-sol est plus disert. Les archéologues s'y intéressent. Fouilles préventives, plus par la force des choses que par goût pour une histoire trop récente, parce qu'il y a des autoroutes et des zones industrielles qui passent à travers les anciennes tranchées, tout comme les tranchées ont passé à travers les enclos funéraires.

Si la "scarification du paysage" rend présentable l'acte de guerre, le sous-sol conserve la cicatrice qui ne demande qu'à saigner une fois mise à jour. Il ne faut pas creuser tellement profond pour que réapparaissent les soldats saisis dans l'instant de leur mort. Alors reviennent en mémoire, avec eux, les gravures d'Otto Dix qui ne nous a pas menti.

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La connaissance archéologique ne nous apprend rien de fondamental d’une époque très documentée. Elle nous dit seulement ce que nous voudrions oublier : combien la blessure est à fleur, que la sédimentation n’a pas encore fait son œuvre et que l’on ne peut pas ne pas avoir en tête, alors que nous sommes de simples promeneurs, le contenu de la terre que nous foulonsxv. Du jardin visité à l’obus découvert, c'est dans cet intervalle révélé et borné par ces deux

extrêmes que le promeneur évolue. Ils nous disent des histoires différentes d'un même événement qui les relie et les met en tension. Ils font un lieu qui ne peut apparaître que par ces contraires qui ne se contredisent pas, pas plus que ne se contredisent les guerriers antiques de Jünger et les images de démence d'Otto Dix. Le visiteur a perdu son innocence.

À travers ces cimetières, l’architecture est au centre d’évènements qui se croisent et lui confèrent une épaisseur que le temps n’altère en rien. À la limite de pays chargés d’histoire, des jardins semés y dessinent une trace profonde, reste d’une frontière marquée par le feu dans ce pays d’invasions. À la croisée des territoires, ils nous projettent du jardin clos au grand paysage qui dans une lecture réflective nous en donne une interprétation. À la croisée de l’Histoire et de l’Architecture, elle nous en donne une lecture distanciée qui nous la rend palpable.

On peut s’étonner que les hommes qui ont fait ces cimetières, maîtres d’œuvres et maîtres d’ouvrages, pris dans un événement dans lequel les nationalismes et les religions sont exacerbés, aient eu la clairvoyance, pour la plupart, de dissocier sans ambiguïté ce qui relève de l’histoire de ce qui relève de la mémoire. C’est ainsi que commence une œuvre qui n’a pas de précédent, elle trouve ses motivations dans des règles de conduite simples qui offrent à ces lieux la garantie de pérennité qu’ils revendiquent pour la fonction qu’ils servent. Et cela parce que ces règles les mettent à distance des faits historiques et factuels pour ne faire connaître que la valeur mémorielle dont ils ont la charge. Alors, et c’est peut-être là que réside la valeur essentielle de ces lieux : ils ne parlent pas du drame, le territoire du cimetière n’est pas le territoire de la guerre. Et dans le refus obstiné de parler de la guerre et de la laisser à l’histoire, dans le désir d’offrir au visiteur fleurs et ombrages, se dégage une légèreté qui rend ces lieux disponibles et désirables, servant la mémoire des soldats morts mieux que ne l’eurent fait le fer et le tumulte.

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Notes

i Pierre Bergounioux, L’empreinte, Saint-Clément, Fata Morgana, 11 septembre 2007, page 57.

ii Voir Annette Becker, Les Monuments aux Morts – Mémoire de la Grande Guerre, Paris, Errance, « Art et patrimoine », 1988, 158p ; John Garfield, The Fallen, a photographic journey through the

war cemeteries and memorials of the Great War, 1914-1918, London, Leo Cooper, 1990.

iii Ernst Jünger, Journaux de guerre 1914-1918, Feu et sang, Paris, Gallimard Bibliothèque de la Pléiade », 2008, p. 424. iv Paul Vidal de la Blache, La France, tableau géographique, Paris, Hachette, 1908, p. 59.

v L’ouvrage de référence sur l’histoire de la War Graves Commission est celui de Philip Longworth, The Unending Vigil, London, Léo Cooper, 1967.

vi Frederick Kenyon, War Graves, how the Cemeteries abroad will be designed, London, HSMO, 1918.

vii L’IWGC est aujourd’hui la Commonwealth War Graves Commission (www.cwgc.org).

viii Anne Cauquelin, Petit traité du jardin ordinaire, Paris, Editions Payot et Rivages, 2003, p. 31.

ix «[…]and we have no doubt that great distress would be felt if our cemeteries lacked this recognition of the fact that we are a Christian Empire,[…]» Frederick Kenyon, War Graves, how the

Cemeteries abroad will be designed, London, HSMO, 1918, p. 9.

x Ernst Jünger, Journaux de guerre 1914-1918, Orage d’acier, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2008.

xi Otto Dix, Der Krieg, Berlin, Verlag Karl Nierendorf, 1924. Les 50 gravures sont reproduites dans une édition moderne publiée par l’Historial de la Grande Guerre de Péronne et les éditions 5

Continents.

xii Pierre Michon, Collette Fellous, Entretiens, France Culture, juillet 2002.

xiii Paul Blanquard, Une histoire de la ville, Paris, Editions La Découverte & Syros, 1997, p.117. xiv Pierre Michon, Le roi vient quand il veut, Paris, Albin Michel, 2007, p. 41.

xv Yves Desfossés, Alain Jacques, Gilles Prilaux, L’archéologie de la Grande Guerre, Rennes, Editions Ouest-France/INRAP, 2008.

Table des illustrations – photographies et carte de l’auteur 1- Bancourt British Cemetery – Bancourt – E. Lutyens architecte

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