HAL Id: tel-00113361
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corrélés: l’apport de la diffusion inélastique résonante
des rayons X
Emilie Collart
To cite this version:
Emilie Collart. Excitations électroniques dans les matériaux fortement corrélés: l’apport de la diffusion
inélastique résonante des rayons X. Matière Condensée [cond-mat]. Université Pierre et Marie Curie
- Paris VI, 2005. Français. �tel-00113361�
pierre et marie urie
Spé ialité: Physique (Matériaux)
présentée par :
Emilie COLLART
pour obtenir legrade de
do teur de l'université paris 6
Ex itations éle troniques
dans des matériaux fortement orrélés :
l'apport de la diusion inélastique résonante des rayons X.
soutenue le 14 dé embre 2005, devant le jury omposé de :
Fran es o mauri, Président,
Claudiadallera, Rapporteur,
Dominique handesris, Rapporteur,
Giuliomona o, Examinateur,
Abhay shukla, Dire teur de thèse.
these preparee au sein de
l' Institut de Mineralogie et de Physique des Milieux Condenses
Remer iements 7
Sigles et symboles utilisés 9
Introdu tion générale 13
1 Oxydes de métaux de transition et systèmes fortement orrélés 17
1.1 Présentation générale . . . 17
1.2 CoO . . . 23
1.3 NiO . . . 25
1.4 CuO . . . 26
1.5 lafamilledes uprates LSCO . . . 29
1.6 Lesni kelates . . . 32 1.7 Con lusion . . . 34 2 La spe tros opie RIXS 35 2.1 Introdu tion . . . 35 2.2 Expérien es en RIXS . . . 38 2.3 Bases théoriques . . . 43 2.3.1 Diusion . . . 43
2.3.2 L'absorption des RX : laspe tros opie XAS . . . 47
2.3.3 Spe tros opies du deuxième ordre :IXS et RIXS . . . 48
2.4 Modélisations . . . 50
2.5 Limitationsde la modélisation:perspe tives . . . 51
3 Instrumentation 55 3.1 Uneligne de lumière . . . 55
3.1.1 Le rayonnement syn hrotron :produ tion. . . 55
3.1.2 La ligne BL12XU de Spring8 . . . 58
3.2 Réalisationd'analyseurs . . . 63
3.2.1 Contexte s ientique ette hnique . . . 63
3.2.3 Miseen ÷uvre expérimentale . . . 69
3.3 Déterminationde larésolution intrinsèque des analyseurs . . . 72
3.4 Con lusion . . . 78
4 Monoxydes de métaux de transition 81 4.1 Motivationde l'étude . . . 81 4.2 Démar he expérimentale . . . 84 4.3 CoO . . . 88 4.3.1 Mesures . . . 88 4.3.2 Dis ussion . . . 92 4.4 NiO . . . 97 4.4.1 Mesures . . . 97 4.4.2 Dis ussion . . . 101 4.5 CuO . . . 105 4.5.1 Mesures . . . 107 4.5.2 Dis ussion . . . 111 4.6 Con lusion . . . 112 5 Cuprates et ni kelates 115 5.1 Motivationde l'étude . . . 115 5.2 Démar he expérimentale . . . 117 5.3 Courbesd'absorption . . . 119
5.3.1 Deux interprétationsde lalittérature . . . 119
5.3.2 Mesures d'absorptionsur La
2
CuO4
. . . 1255.3.3 Spe treXANES sur La
2
NiO4
. . . 1265.4 La
2
CuO4
. . . 128 5.4.1 Mesures . . . 128 5.4.2 Dis ussion . . . 131 5.5 La2
NiO4
. . . 137 5.5.1 Mesures . . . 137 5.5.2 Dis ussion . . . 140 5.6 Con lusion . . . 142 Con lusion 145 Bibliographie 1491.1 Champ ristallin o taédrique . . . 20
1.2 Etats de valen edans les oxydes de métauxde transition . . . 22
1.3 Maille onventionnelle de type NaCl. . . 24
1.4 Stru ture de CuO . . . 27
1.5 Stru ture etdiagramme de phase La
2
CuO4
. . . 301.6 Diagrammede phase de La
2
NiO4
. . . 332.1 Prin ipe de la diusioninélastique. . . 36
2.2 Rendement de uores en e . . . 37
2.3 ComparaisonIXSRIXS . . . 38
2.4 Modèle de ladiusion RIXS . . . 39
2.5 Allured'un spe tre RIXS . . . 41
2.6 Comparaisonbasse et hauterésolution . . . 42
3.1 Wigglers etonduleurs . . . 57
3.2 Optique de BL12XU . . . 59
3.3 Géométrie de Johann . . . 61
3.4 Prin ipe du ollage anodique . . . 68
3.5 Misesous presse. . . 70
3.6 Cara téristiques I(t) d'analyseurs . . . 71
3.7 Résolutionde l'analyseur A I 5533 . . . 74
3.8 Résolutionde l'analyseur B II 5511b . . . 75
3.9 Résolutionde l'analyseur A I 5331 . . . 76
3.10 Comparaisonsde prolslorentziens etgaussiens . . . 77
4.1 Ex itationsmesurables en RIXS . . . 83
4.2 Orientation de la polarisation . . . 85
4.3 Courbes XANES etRIXS basse résolution sur CoO . . . 89
4.4 Dispersion RIXS haute résolution sur CoO . . . 90
4.5 S héma des états éle troniques de Co
2+
. . . 934.6 Cal ulsmultipletssur CoO . . . 95
4.7 ourbe XANES etbasse résolution sur NiO . . . 98
4.9 Dispersion sur NiO en haute résolution,
ǫ
k
àl'axea
. . . 1004.10 Diagrammede TanabeSugano d'un iond
8
. . . 1014.11 Comparaison al ulsmultipletset expérien e . . . 102
4.12 DispersionsurNiOenhauterésolution,
ǫ
k
auxdiagonalesdesplans etdu ube . . . 1044.13 PlaquettesCuO
2
dans CuO et La2
CuO4
. . . 1054.14 Plans CuO
2
dans CuO . . . 1064.15 CourbeXAS sur CuO . . . 107
4.16 RIXShaute résolution hors plan sur CuO. . . 108
4.17 RIXShaute résolution dans le plan sur CuO . . . 109
4.18 CuO: dispersion . . . 110
5.1 Stru tureen plans . . . 116
5.2 Systèmesd'axes dans la stru ture La
2
(Cu,Ni)O4
. . . 1185.3 Dispersion de Y . Kim etJ. Hill . . . 119
5.4 Absorption de La
2
CuO4
. . . 1215.5 Chemins de transitionselon l'orientationde lapolarisation . . . 124
5.6 XASsur La
2
CuO4
etLa1.93
Sr0.07
CuO4
. . . 1265.7 XASsur La
2
NiO4
et La1,90
Sr0,10
NiO4
dans et hors plan. . . 1275.8 Dispersion dans La
2
CuO4
,ǫ
dans le plan . . . 1295.9 Dispersion dans La
2
CuO4
,ǫ
k c
. . . 1305.10 Comparaisondes dispersions de Kim et al.et elle de e travail. . . 132
5.11 Cal ulsd'ex itons dans La
2
CuO4
. . . 1345.12 Formationet dispersion de l'ex iton . . . 135
5.13 Comparaison uprates non dopédopé. . . 136
5.14 Mesuresbasse résolution sur La
2
NiO4
. . . 1385.15 Dispersion sur La
2
NiO4
àhaute résolution . . . 1395.16 Dispersion de l'ex iton de La
2
NiO4
. . . 1405.17 Evolution des intensités des ex itons dans une BZ . . . 141
J'ai ee tué ma thèse au sein de l'Institut de Minéralogie et de Physique des
MilieuxCondensés(IMPMC). Jeremer ie haleureusementsondire teur,Bernard
Cappelle, de m'yavoira ueillieet, lorsque elas'estrévéléné essaire, aidée.Jele
remer ie pour l'o asionqu'ilm'a donnée deme former très sérieusementàl'é ole
HERCULES durant lapremière annéede mathèse; mer i enn,pour sa
disponi-bilité etsa bonne humeur naturelle.
La soutenan eest un symbole important,point nalà ette aventure qu'est la
thèsemaisaussi,un envolpourlejeune her heur.Jesuisre onnaissanteà ha un
des membres de mon jury de m'avoirmontré un heminpossible.Je remer ie
haleureusement mes rapporteur(e)s Dominique Chandesris et Claudia
Dal-lerad'avoirlumathèseave beau oupd'attention ommej'aipu le onstater
lejour de la soutenan e. J'ai beau oup appré ié leur pertinen e s ientique
danslesremarquesetlesquestionsainsiquelesqualitéshumainesdepatien e
etde ompréhension des autres quiy transparaissaient.
le président de mon jury Fran es o Mauri d'avoir a epter de rempla er au
derniermoment un des membres du jury nalement indisponible.
GiulioMona o,examinateur,pour lesremarques judi ieusessur
l'instrumen-tation.
Je remer ie très sin èrement mon dire teur de thèse Abhay Shukla pour sa
présen e et sa disponibilité à mon égard. Il m'a guidée durant es trois années à
travers lemonde etla physique des matériaux orrélés. J'aiappré ié la onan e
et la liberté qu'il m'a a ordée dans la re her he de ollaborations ou sur les
lignes de lumières. Ces trois années ont vraiment été très bénéques pour moi
s ientiquement,biensur mais aussi personnellement,lesdiérentes ren ontreset
ollaborationsm'ontouvert l'esprit.
Ma thèse n'aurait pas vu le jour sans les ollaborationset les nombreuses
in-tera tions ave d'autress ientiques enFran e etauJapon. Dans e ontexte,j'ai
de nombreux remer iementsà formuler etj'en oublie ertainement.
Jeremer ieYongCai,pourletempsdefais eauqu'ilnousafournisurBL12XU
àSpring-8ainsi queHirofumiIshiiet Igna eJarrige auJaponpour l'assistan eet
Jeremer ie haleureusement JeanPas alRueainsi queson étudianten thèse
Philippe Leininger d'avoir partager ave nous les fatigues mais aussi les
satisfa -tions d'expérien es à l'autrebout du monde.
Je remer ie Cé ile Malgrange pour les al uls de résolution intrinsèque des
analyseurs.
Je remer ie Frédéri Gélébart etMar Morand pour leprojet presse à
analy-seurs. J'aibeau oup appré ié de travaillerave eux et appris à leur onta t que
lare her he avan e aussi grâ e auxbons outils.
Je remer ie Nathalie Bardou, JeanLu Pelouard et Ali Madouri pour leur
a ueil ordial et leur aide en salle blan he au Laboratoire de Photonique et de
Nanostru tures àMar oussis. Leurintérêtpour ettefa ette de notretravailaété
un des fa teurs de saréussite.
Jeremer ieMatteoCalandrapoursonaidedansla ompréhensiondes on epts
théoriques et ses expli ationsmaintes fois répétées.
Je remer ie MarieAnne Arrio pour son appui et son soutien assidu et Pieter
Glatzelpour son on ours et sa oopérationsuiviedans les al ulsmultiplets.
Jeremer ie Delphine Cabaret, ChristianBrouder, PhilippeSain tavitpour les
nombreuses dis ussions que j'ai eu ave eux ... Et beau oup d'autres her heurs
de l'institutque j'ai misà ontribution etqui ont répondu présent.
Ennjeremer ietous eux quiontfaitde elaboratoireunlieusympathiqueet
onvivial. Enplus e eux que j'aidéjà ité, il ya lesthésards etlespost-do s, en
vra :Anne-Line, Coralie,Marion,Merlin, Mounir,Olivier, Di k, lesdeux Amélie
(lathésarde et elle de DEA), Sylvain, Georges(lepetit), Chloé,Yuheng, Magali,
Ri hard,Guillaume,Benjamin...Mer i àEvaqui,danslemêmebureauquemoi,
m'a supportée pendantla réda tion eten phasede préparationde soutenan e( e
n'était pas une min e aaire!). Je remer ie Tiphaine de m'envelopper dans son
vent de folieà ha une de ses apparitionsaulaboratoire:ça hange,surtout reste
ommeça!
Jeremer ieaussi tous eux quim'ontpré édéssur le hemindel'indépendan e
etave qui j'ai partagé le début de mathèse ouun peu plus : Mi kaël, Sandrine,
Odile,Isabelle, lagrandeEmilie,Benjamin, Mayeul ettous eux dontj'ai roiséle
hemin un peu moinslongtemps etque j'oublie.
J'ai une pensée spé iale pour mes deux amies de la promo de Noël 2005 :
AngèleetSophie.Nousavonsvé ulandelathèsejusqu'àlasoutenan eensemble
etleur présen e a été motivante etré onfortante pendant les soirées de réda tion
aulaboratoire.
Je ne remer ieraijamais assez mes parents etma s÷ur Adeline pour leur
sou-tien etleur ompréhension sur lesmoments de dé ouragementqu'ils m'ont aidé à
Sigles Dé omposition anglaise Tradu tion française
BM Bending magnet Aimant de ourbure ou
élé-ment de ourbure
ESRF European Syn hrotron
Radia-tion Fa ility
FWHM FullWidth at Half Maximum Largeurà mi-hauteur
ID insertiondevi e Element d'insertion
IPES Inverse Photoemission
Spe -tros opy
Spe tros opie de
photoémis-sion inverse
IXS Inelasti X-ray s attering Diusioninélastique
NXES Normal X-ray Emission
Spe -tros opy
Spe tros opie normale
d'émis-sion X
RIXS ResonantInelasti X-ray
S at-tering
Diusioninélastiquerésonante
des rayons X
RX
∅
Rayons XRXES Resonant X-ray Emission
Spe tros opy
Spe tros opie résonante
d'émission X
XANES X-ray Absorption Near Edge
Spe tros opy
Spe tros opie d'absorption X
pro he du seuil
XAS X-ray Absorption
Spe tro-s opy
Spe tros opied'absorption X
XES X-ray Emission Spe tros opy Spe tros opied'émission X
XPS X-ray Photemission
Spe tro-s opy
Spe tros opie de
photoémis-sion X
tem-Symboles Représentation Valeur
h
onstantede Plan k 6,626.10−34
J.s¯h
onstantede Plan k réduiteh/2π
=1,055.10−34
J.sc
éléritéde lalumière∼
3.108
m.sν
fréquen eω
fréquen e angulaireω
=2πν
Ω
angle solideσ
se tione a em
massem
e
masse de l'éle tronm
e
= 9,1.10−31
kg,m
e
c
2
=511 keVλ
longueur d'ondek
ve teur d'onde|k| = 2π/λ
p
quantité de mouvementp = ¯h
kE
énergied
hkl
distan e interréti ulaireentre plans rée teurs de la
familled'indi es
h, k, l
N
nombre d'Avogadro 6,022.1023
mol−1
Z
nombre de harges d'unatome
r
e
rayon lassiquede l'éle tron 2,82.1015
mLes matériauxfortement orrélés ontété l'objetde nombreuses étudessurtout
depuis la dé ouverte, en 1986, d'oxydes supra ondu teurs. Les manifestations de
supra ondu tivité à haute température ritique, de magnétorésistan e géante ou
les transitions isolantmétal en fon tion du dopage rendent es matériaux dignes
d'intérêt. La onnaissan e de la stru ture éle tronique etdes ex itations dans des
omposés fortement orrélés amène au développement de modèles théoriques et
à la ompréhension des propriétés sousja entes. Aujourd'hui, malgré de grandes
avan ées durant es dix dernières années, il n'existe de théorie exhaustive ni de
la supra ondu tivité à haute température ritique ni des diérentes phases non
supra ondu tri es, métalliquesouisolantes. Lesoxydes supra ondu teurs àhaute
températureprésentent desphasesisolantes,métalliques,etsupra ondu tri es.Le
ara tère métallique et lasupra ondu tivité apparaissent sous l'eet d'un dopage
et donnent lieuà des diagrammes de phases embrassant un large spe tre de
pro-priétés.Desétudes,en oretrèsfondamentales,surles omportementséle troniques
de es diérentes phases ont été menées an d'essayer de mieux omprendre les
phases isolantes magnétiques ainsi que les pro essus éle troniques qui onduisent
à lasupra ondu tivité.
Letravailprésentédans e manus ritsepla edans ladroitelignede esétudes
sur les matériauxfortement orrélés. Dans un premier temps,les ex itations
éle -troniquesdes oxydesde métaux detransition
3d
CoO,NiOetCuOontétéexami-néespuis, ellesdesoxydesmixtesnondopésLa
2
CuO4
etLa2
NiO4
.Denombreusesinformationssurlastru tureéle tronique(étatso upés)sontdéjàdisponiblespar
des spe tros opies ommelaphotoémissionpourl'ensemblede es omposésmais,
les états ino upés restent peu onnus d'où ette étude par une méthode
permet-tant d'étudier les ex itationséle troniques. Des mesures sur des omposés
faible-ment dopés des familles La
2−x
Srx
CuO4
et La2−x
Srx
NiO4
ont aussi été ee tuéespour omparaison. Malgré des propriétés physiques diérentes, des omparaisons
peuvent être réalisées, par exemple entre La
2
NiO4
et La2
CuO4
. Une introdu tionon ernant les propriétés et la physique de es matériaux fortement orrélés est
La méthode employée pour l'investigation des stru tures éle troniques est la
diusion inélastique résonante des rayons X (RIXS). Le prin ipe de ette
te h-nique est expliqué au hapitre 2 de e manus rit. Les spe tros opies de rayons X
(RX)sonttrèsutiliséesdanslaphysiquemoderne arl'intera tionentre lalumière
etlamatière fournitde pré ieuxrenseignementssur lespropriétés des solides.
Se-lonla longueur d'onde des photons envoyés sur le matériauétudié (entre
10
−10
mpour les RX durs et
10
−8
mpour les RX mous), l'intera tion des ortèges
éle tro-niques des atomes ave les photons varie et les informations ré oltées dièrent.
Parmi es spe tros opies,ladiusion RIXS,dans notre as auseuil Kdes métaux
detransition,estunete hniquepermettantd'avoira èsauxétatsvidesetsurtout
àleurdynamiquedans une zonede Brillouin omplète. Cependant, ande dé rire
lespremiersétats videsdes oxydes de métaux de transition, ellerequiertdes
ana-lyseurs permettant d'atteindre des résolutions en énergie nettement inférieures à
500meV auxénergies de travailque sont, dans ette étude,lesseuils KduCu, du
Ni etdu Co (entre 7700 et9000 eV, RX durs).
Ce résultat n'ayant pas été atteint de façon satisfaisante pour nos besoins
lorsque j'ai ommen é ma thèse, 'est tout naturellement que j'ai été amenée à
travaillerà l'améliorationde la résolution d'un élément maître du spe tromètre :
l'analyseur.Entenant omptedes ontraintes spé iquesauxexpérien es menées,
nousavonsmisaupointl'instrumentationetleproto oleexpérimentalpermettant
de réerdesanalyseursàRX ourbéssphériquementà2m.Cepointdemontravail
est détaillé au hapitre 3 onsa ré à l'instrumentation. Dans une première partie
je dé rit l'environnement et l'instrumentation de la ligne de lumière sur laquelle
montravailde thèses'est ee tué.Dansunedeuxièmepartie,j'expose laméthode
de fabri ationdes analyseursainsi que lestests et ritères qui nous ontpermis de
les ara tériser.
Lesmesures ee tuées auseuil Kdes ionsmétalliquessur des matériaux
forte-ment orrélés simples,les monoxydes de métaux de transitionCoO, NiOet CuO,
sont présentés au hapitre 4. Le but était de dénir les possibilités de la
spe tro-s opie RIXS sur des matériauxpour lesquels des informationsétaient disponibles
pard'autres méthodesexpérimentalesetre onnaîtreses potentialités.Ensuite, es
nouvelles onnaissan es ont été appliquées à des systèmes plus omplexes omme
les oxydes mixtes. Sur les monoxydes, nous nous sommes parti ulièrement
inté-ressés aux transitions de hamp ristallin vers les premiers états vides, dans le
gap pour la plupart. Ces mesures sont a ompagnées de al uls multiplets an
de onrmer les interprétations des spe tres. La spe tros opie RIXS, doublée de
lahaute résolution (300 meV) apportée par les analyseursréalisés permet pour la
premièrefoisdemesurerlestransitionsdddéniespardesmesuresquadripolaires
auseuil K des ions métalliques.
Pour terminer, je dis ute lesrésultats obtenus sur lessystèmes La
2−x
Srx
CuO4
supra on-surlavaleuroptimale
x
=0,15.Lelienentrelasupra ondu tivitéetlesphénomènesd'intera tions et de orrélations éle troniques dans ette famille n'est pas en ore
é lair i. Lesni kelates isostru turaux de formule La
2−x
Srx
NiO4
ne présententau- un signe de supra ondu tivité. Nous nous sommes pen hés, dans es matériaux,
surlesex itationsdetransfertde harge,premièresstru turesinélastiquesàtravers
legapde es omposés,tousisolants(saufle uprate dopé,faiblementmétallique).
Lahauterésolutionapermisd'isolerlapremièreex itationdanslastru ture
géné-rale de transfertde harge.Un omportementglobal de ette ex itationa pu être
mis à jour sur les mesures. Ellea été attribuée dans lesdeux as à un ex iton de
transfert de harge. La omparaison de la dynamique des ex itons entre es deux
famillesde matériaux orrélésest ri he d'enseignements. DansLa
2
CuO4
,l'ex itondisperse ar le singulet de Zhang et Ri e de spin nul est voisin du site de Cu en
onguration de transfert de harge qui possède lui aussi un spin nul. Les deux
sites peuvent se dépla er ensemble sans perturberl'ordreantiferromagnétique des
plans CuO
2
. Pour La2
NiO4
,l'ex iton ne disperse pas ar l'ex iton de transfert deharge de spin nul est entouré de sites de spin 1 et, dans l'environnement
antifer-romagnétique des plans NiO
2
, lesintera tions magnétiques le lo alisent.Les mesures ee tuées durant e travail l'ontété grâ e à la ollaborationave
l'équipe de Yong Cai qui a développé la ligne de lumière BL12XU à Spring8
(Japon) pour NSRRC (Taïwan) et nous y a a ueilli. Cette ollaboration a été
soutenue nan ièrementparleCNRS enFran eetlaJSPS auJapondansle adre
Oxydes de métaux de transition et
systèmes fortement orrélés
Le présent hapitre sepropose de donner, après une introdu tiongénérale sur
les systèmes fortement orrélés, un aperçu des onnaissan es et des résultats
ob-tenus sur les oxydes que j'ai étudiés durant mon travail de thèse : CoO, NiO,
CuO, La
2−x
Srx
NiO4
avex
=0,0 et0,10et, La2−x
Srx
CuO4
avex
=0,0 et0,073.Ilspeuventêtreséparésendeuxgroupes:lesoxydessimplestelsqueCoO,NiOetCuO
et les oxydes plus omplexes( ontenant plus d'un élément autre que l'O) omme
les supra ondu teurs à haute température ritique de la familleLa
2−x
Srx
CuO4
etses parents isostru turaux La
2−x
Srx
NiO4
qui ne montrent au un signe desupra- ondu tivité à quelque dopage
x
que e soit.1.1 Présentation générale
Les métaux de transition appelés ainsi par la pla e qu'ils o upent dans la
lassi ation périodique des éléments, pla e de transition entre les éléments à
a-ra tèremétalliquefortementmarquéetlesnonmétaux,sont himiquementdénis
ommeleséléments formant au moins un ion ave une sous ou he
d
in omplète.Lesespè es himiquesrépondantà ette dénitionserépartissent en troisgroupes
appelésséries :lapremièresérieduTiauCupourleremplissagedelasous ou he
3d
, la deuxième série du Zr à l'Ag pour le remplissage de la sous ou he4d
et latroisièmesérie de l'Hf à l'Aupour leremplissage de la sous ou he
5d
.La dénomination oxydes de métaux de transition regroupe un grand nombre
de omposés ontenant un métal de transition asso ié à l'élément O dans leur
stru ture. Les plus simples appelés oxydes binaires ne ontiennent pas d'autres
éléments : TiO
2
, Fe2
O3
, NiO... Il existe aussi des oxydes ternaires dont aumoinsFe
2
CoO4
,PbTiO3
,La2
CuO4
...Etenntous eux ave un nombrede onstituantssupérieurou égal à4 : YBa
2
Cu3
O7
...Lespropriétéséle troniquesdesoxydesdemétauxdetransitions'étalentsurun
largeéventail.Les omposésoxydéspeuventêtreisolants(TiO
2
),semi ondu teurs(Fe
0,9
O), métalliques (ReO3
)ou supra ondu teurs (YBa2
Cu3
O7
).Nombre d'entreeuxprésententdes transitionsentre étatsmétalliqueetisolantave latempérature
(VO
2
),lapression(V2
O3
)oula omposition(Nax
WO3
).Ces hangements danslaondu tivité éle tronique s'a ompagnent de variations d'autres ara téristiques
physiques reliées à la stru ture éle tronique. Leur omportement optique ou
ma-gnétique, en parti ulier, sont à la base de nombreuses appli ations, par exemple,
la magnétorésistan e géante pour l'éle tronique (informatique), peinture et
revê-tements (automobile,bâtiment),...
Certainespropriétés, ommelemagnétismede ertainsoxydesdefer(magnétite
Fe
3
O4
) ou la ouleur des gemmeset des minéraux ontenant des métaux detran-sition(rubis,émeraude...)sont onnuesdepuisl'Antiquité.D'autresen revan he,
omme la supra ondu tivité des oxydes mixtes de uivre, n'ont été dé ouvertes
quetrès ré emment [12℄. Destentativessérieuses de ara térisationdes stru tures
éle troniques de es oxydes ont été entreprises à la n des années 1930 [23℄. Par
bien des aspe ts, elles restent en ore in omprises de la ommunauté s ientique,
spé ialement dans les oxydes supra ondu teurs. Cette in ompréhension n'est pas
spé ique à e dernier type d'oxydes et prend ra ine dans les oxydes les plus
simples.
CoO,NiOetCuOsontisolantsalorsquelathéoriedesbandeslesprévoit
métal-liques. Ce désa ord entre théorieetexpérien eest liéà lafaçon dontsont traités
lesintera tionsentre éle tronsdanslathéoriedesbandes. Labande
d
étantétroiteen énergie, les éle trons y sont spatialement onnés. La répulsion oulombienne
devient forte et les lo alise e qui gèle la ondu tion. En onséquen e, les états
o upés se séparent en énergie des états vides en réant un gap. Les omposés
on ernés sontalors des isolants.
L'hamiltonien
H
d'unatome,d'unionouplusgénéralementd'un systèmeéle -troniquedans son ensemble peut être missous laforme:
H = H
cin
+ H
en
+ H
ee
+ H
cc
+ H
so
(1.1)H
cin
représentel'énergie inétique,H
en
l'intera tion oulombienneéle tronnoyauet
H
ee
l'intera tion oulombienne éle tronéle tron.H
cc
est le terme de hampêtre onsidérés ave une bonne approximation omme libres, les trois derniers
termes,
H
ee
,H
cc
etH
so
sont négligeables devant les deux premiers (H
cin
etH
en
).Lathéorie des bandesdé ritles éle trons du systèmepar un d'hamiltonien
mono-éle tronique.Lasomme
H
ee
+H
cc
+H
so
estpriseen ompteautraversd'unpotentielmoyen ressenti par l'éle tron onsidéré et réé par tous lesautres.
Lorsque
H
ee
devientdumêmeordrede grandeurqueH
cin
ouH
en
(éle tronslo- alisés par exemple),l'approximation de potentielmoyen de lathéoriedes bandes
n'est plus valable. Lesthéoriesmonoéle troniques font pla eà des modèles
multi-éle troniques, 'estàdireprenanten omptetouteslesintera tionséle troniques,
omme par exemple les méthodes multiplets. Je reviens plus en détail sur les
mé-thodes de modélisations au hapitre 2. L'é he de la théorie des bandes à dé rire
orre tement l'état fondamental de CoO, NiO et CuO provient de ette
approxi-mation injustiée dans le adre d'éle trons dans les bandes d'énergie étroites (
d
pour lesmétaux de transitionou
f
pour lesterres rares).Lesmatériauxquiprésententdesintera tionspermettantauxéle trons
d'é han-ger de l'énergieet des orrélations lo alisant leséle trons sont appelés matériaux
(fortement) orrélés.
An de mieux serendre omptede l'évolutiondes orbitales
d
ave larépulsionoulombienne, examinons son inuen e sur un ion métallique en symétrie
o ta-édrique, voir gure 1.1. L'ion métalliqueM onsidéré est au entre d'un o taèdre
dont les sommets sont o upés par une même espè e d'anions appelés ligands
L
.Ce modèle est appelé théorie du hamp ristallin et dé oule de la théorie plus
générale dite du hamp de ligands.
La théorie du hamp ristallin traite les intera tions entre l'ion de transition
et les ligands omme parfaites et purement ioniques, la ovalen e 'estàdire le
re ouvrement desorbitalesest négligée.Seuleslesorbitales(n)ddumétalde
tran-sition sont prises en ompte malgré des niveaux d'énergie supérieure parfois très
pro hes. Les ligands sont assimilés àdes harges pon tuelles.
Lesorbitales
d
sontaunombrede inqave dessymétriesdiérentes :dxy
,dxz
,d
yz
, dx
2
−y
2
et d3z
2
−r
2
. Pour un ion isolé, es inq orbitales sont dégénérées. Les 6ligandsformantlessommetsde l'o taèdre sontsitués àune distan e égalede l'ion
métallique. Le potentiel
V
réé par les harges négatives en un point quel onquede l'espa e se al ule ave des formules simplesd'éle trostatique. Par ommodité,
V
est exprimésous laformed'une sommede deux termes:un potentielsphériqueV
sph
et un potentielo taédrique Voct
.Le potentielsphérique Vsph
ale mêmeeetsur tous les niveaux
d
, leur énergieabsolueaugmente dans lamême proportion, il(a)
(b)
t
2g
e
g
xy
d
d
yz
d
zx
2
2
y
x
d
2
2
3
z
r
d
yz
d
d
zx
xy
d
2
2
y
x
d
yz
d
d
zx
xy
d
2
2
y
x
d
2
2
3
z
r
d
2
2
3
z
r
d
d
3
(c)
(d)
Fig.1.1 Evolution des niveaux d'énergies dans le hamp ristallin.
(a):5étatsddégénérésen hampsphérique(b): hamp ristallinensymétrieo taédrique
ML
6
(M: métalde transition,L: ligand).( ): hamp ristallinen symétriequadratique(distorsionJahnTellerdel'o taèdreML
6
.)(d): hamp ristallinen oordination4:planarréML
4
.lagure1.1(b).Ilssontséparésd'uneénergiede10Dq.Lesorbitalesdontleslobes
pointententre lesaxesmatérialiséspar lesliaisonsionligand,d
xy
,dxz
etdyz
,sontstabilisées en énergie de -4 Dq etforment leniveau t
2g
. Lesdeux autresorbitales,d
x
2
−y
2
etd3z
2
−r
2
,pointant,elles,selonlesaxes, sontdéstabiliséesde +6Dq, réantleniveau e
g
.En stru ture o taédrique, la stabilisation totale en énergie des orbitales
d
dé-pend du nombre d'éle trons de l'ion mais aussi de 10 Dq. Il est à omparer ave
l'énergied'appariement
P
de deux éle trons (23 eV). Si10Dq est supérieur àP
,alors, les éle trons de l'ion métallique auront tendan e à s'apparier deux à deux.
Cettesituationest dite de hampfortetl'ionmétalliqueadopteune onguration
bas spin (BS). De la même façon si 10 Dq est inférieur à
P
, situation de hampfaible,leséle trons auronttendan e àrester élibatairesetàserépartirsur toutes
lesorbitales,en ongurationhaut spin (HS).
Dans ertaines ongurationsd
n
parti ulières,lesiteo upéparl'ionde
transi-tionesttrèsdistordu.Ladistorsionapporteunestabilitéenénergieplusimportante
que elleobtenuedanslepolyèdrerégulier(voirgure1.1(b)(d)).Chaquefoisque
l'orbitalee
g
est o upée par un nombre impaird'éle trons (d4
et d
9
eetJahnTellerstatique, ilest souvent oopératif dansun matériau, 'està-dire
que tous les sites se déforment dans la même dire tion. Le système
ristallogra-phiquedu omposé hangepourunsystèmede symétrieplusbasse.Unedistorsion
de JahnTeller peut aussi avoir lieu si une asymétrie de remplissage sur les états
t
2g
est observée, son intensité est ependant nettement moins grande que dans leas des orbitalese
g
.En 1985, J. Zaanen, G. A. Sawatzky et J. W. Allen [129℄ ont proposé une
lassi ation simple des omposés binaires d'élément de transition
3d
selon leurstru ture éle tronique.Elleporte lenomdemodèleZSA,premièrelettre desnoms
de famille des trois auteurs. Ce modèle utilise quatre paramètres
U
,W
,∆
etT
où :
U
est l'intera tion oulombienne entre deux éle tronsd
. C'est le gap existantentre les états o upéset ino upés de l'élément de transition
∆
est l'énergiede transfertde harge.Elleséparelesétatso upésde l'anion(O,S,Cl ...) des états ino upés de l'élémentde transition
W
est lalargeurdelabanded
du ationmétalliquepour uneintera tionoulom-bienne nulle(
U
=0)T
est l'intera tion d'hybridation (re ouvrement orbitalaire entre le ation etl'anion)supposée onstante dans toute lazone de Brillouin.
Il existe inq atégories répertoriées gure 1.2. Les états de l'oxygène sont
re-présentés à gau he et eux de l'élément métallique à droite de la è he verti ale
symbolisant une é helle d'énergie roissante.
(a) représenteun semi-métalousemi- ondu teuràgap nuloumétalde bandep.
∆
≤ W
. Le résultat est ainsi un oxyde ondu teur. Exemples : CuS, CuSe,NiSe.
(b)représenteunisolantdetransfertde harge:pourqu'uneetde ondu tionse
produise, ilfautque des éle trons de labandede valen ede l'oxygène soient
ex ités dans la bande de ondu tion du métal, phénomène appelé transfert
de harge qui a donné son nom à e type d'isolant.
E
gap
≈ ∆
. Exemples :CuCl
2
, CuO, NiCl2
, NiBr2
, NiI2
.( ) représente un matériau dont la ou he de valen e possède la même énergie
que les états 2p de l'oxygène e qui onduit à un oxyde isolant.
U
≈ ∆
.Exemples : NiO,NiF
2
,CuF2
, CoO.(d)représenteunisolantdeMott-Hubbard,ladiéren ed'énergieentrelesbandes
de valen eet de ondu tiondu métalest trop élevée pour qu'ily ait
ondu -tion.
E
gap
≈ U
. Exemples :V2
O3
, Ti2
O3
,Cr2
O3
et leurs halogénures.(e) représente un métal (de bande d) : U est faible, les éle trons sont libres de
se dépla er et peuvent fa ilement être délo alisés. Exemples : phases haute
Fig.1.2 Etats de valen e dans les oxydes de métaux de transition :
(a) : semimétal ou semi ondu teur à gap nul (
∆
< W
), (b) : isolant de tranfertde harge (gap
= ∆
− W
), ( ) : isolant (W < U, ∆
), (d) : isolant de MottHubbard(gap
=
U
− W
), (e): métal(U < W
), (f) : diagramme ré apitulatif.Diérentstypesde spe tros opiesse omplètentetontété utiliséesande
don-ner une idée générale des matériaux étudiés : les plus ourantes sont répertoriées
dans le tableau 1.1. Dans la suite j'évoquerai des te hniques d'investigation
don-nant des informations soit sur les états o upés des matériaux et leur surfa e de
Fermi soitsur lesétats vides. La photoémissionX (Xray Photoemission
spe tro-s opy,XPS), absorptionvisible, ultraviolet(UV),infrarouge(IR)ou RXsur des
régionspro hes(030eV)duseuild'absorption(XrayAbsorptionNearedge
Spe -tros opy, XANES) ou plus éloignées (Extended Xray absorption Spe tros opy,
EXAFS),émissionX(XrayEmissionspe tros opy,XES)donnenta èsauxétats
o upés. La photoémission inverse (Inverse PhotoEmission Spe tros opy, IPES),
spe tros opie de perte d'éle trons (Ele tron Energy Loss Spe tros opy, EELS),
diusion inélastique résonante (RIXS) ou non résonante (Inelasti Xray
S atte-ring,IXS),neutronsdonnenta èsauxétatsvidesparl'intermédiaired'ex itations
préalablement réées. Les spe tros opies XANES et EXAFS font partie de e qui
est ommunément appelé l'absorption X (Xray Absorption, XAS) sans parler,
par exemple,de mesures magnétiques omme ledi hroïsme magnétique ir ulaire
(Xray Magneti Cir ular Di hroism, XMCD) qui en dé oule. Dans la majorité
Méthode spe tros opique Parti ules in identes Parti ules émises Informations obte-nues sur :
PhotoémissionX (XPS) Photon Ele tron Etatso upés
Photoémissioninverse(IPES) Ele tron Photon Etatsvides
Absorption RX (XANES,
EXAFS)
Photon
∅
EtatsvidesAbsorptionen lumièrevisible,
UV,IR
Photon
∅
Largeurde gap,défautsPerte d'énergie d'éle trons
(EELS)
Ele tron Ele tron Etatsvides
EmissionRX (XES)
∅
Photon Etatso upésDiusioninélastiqueRX(IXS,
RIXS)
Photon Photon Etats vides, ex iations
éle troniques,phonons
Diusionde neutrons neutrons neutrons phonons,magnons
Tab.1.1 Quelques spe tros opies.
1.2 CoO
CoO ristalliseen stru tureNaCl, représentée gure1.3(a),ave un paramètre
demaille
a
(=b
=c
)de4,26Å.Ilexiste deuxappro hespourladé rire.Lapremière,purement ristallographique, fait appel à un en hevêtrement de deux réseaux
u-biques fa es entrées ( f ). Cha un des deux ions ristallise dans ette stru ture
ompa te. Lesréseauxanionique et ationique ontlemêmeparamètre de maille
a
etsontdé alésde lamoitiédelalongueurde lagrandediagonaledu ube(
a
√
3/2
)dans la dire tion [111℄. La deuxième, plus himique, onsidère le ristal omme
un empilement d'o taèdres dont ha une des douze arêtes est ommune à deux
d'entre eux (gure 1.3(a)). Les sommets des o taèdres sont o upés par une des
deux espè es himiques et leurs entres par l'autre. J'utiliserai par la suite ette
deuxième appro he plus à même de rendre ompte des propriétés physiques et
himiques de CoO (et NiO).
La valen e des ions Co dans CoO est égale à+2 et elle des ions O à -2.Co
2+
est en onguration3d
7
HS [28℄. Il y a don trois éle trons non appariéspar ion,
un danslesorbitalest
2g
etun dans ha une des deux orbitaleseg
.Cetteasymétriedans les orbitales t
2g
donne naissan e à une très légère distorsionde JahnTeller.Chaque ionCo
2+
(a) (b)
Fig.1.3 Maille onventionnelle type blende de zin ou NaCl
(a) : stru ture NaCl : deux réseaux ubiques fa es entrées de paramètre de maille
a
=4,26ÅpourCoOet4,177ÅpourNiOdé alésdelamoitiédelalongueurdelagrandediagonaledu ube(
a
√
3
/2
)dansladire tion[111℄,(b):arrangementantiferromagnétique(AF)despinsenplansparallèlesselonladire tion[111℄ delamaille onventionnelle.Les
spins nesont portés quepar lesions detransition.
CoO possède un ordre magnétique antiferromagnétique (AF) par plans. An
d'expliquerl'ordonnan ementdesspinsenphaseAF,ilfaut onsidérerlastru ture
NaClselon l'unedes quatre dire tions équivalentes à[111℄ (è he pointillée sur la
gure 1.3(b)) dans lesquelles les plans d'ions O
2−
alternent ave les plans d'ions
métalliques.Lesplansd'ionsmétalliquesde spinshautsetbasalternentetforment
un réseau AF en plans, voir par exemple référen e [112℄. Audessous de sa
tem-pérature de Néel
Θ
N
=289 K [109℄, CoO devient un isolant AF. Cette transitionvers la phase AF induit des distorsions stru turales, la symétrie de CoO devient
tétragonale (
c/a < 1
, ompression des o taèdres selon l'axec
) omme expliquédans laréféren e [102℄.
Cha un des ions Co
2+
dans CoO possède un moment magnétique 3,8
µ
B
[69,102℄, nettement plus élevé qu'un moment de spin pur qui serait égal à 3
µ
B
. Lemomentorbital de CoOa été évalué par I. V. Solovyev etal.[114℄ àenviron 1
µ
B
.La ompression des o taèdres augmentele moment orbitalen lelo alisant.
Danslesannées1950,desmesuresdediusiondeneutronsontpermisdedé rire
l'arrangementdesspinsdanslaphaseAFdeMnO,FeO,CoOetNiO[112,102℄.Les
être testés les modèles. P. W. Anderson [4, 5℄, entre 1959 et 1961, publia une
nouvelle appro he de l'antiferromagnétisme en onsidérant des solutions diluées
d'ions magnétiques dans des métaux non magnétiques.
Des mesures XPSauxseuil
2p
des métauxde transitionpourMnO, CoO,NiO,CuO, Cu
2
O et ReO3
ont été menées an d'étudier leurs stru tures éle troniques[126℄. Elles mettent en lumière des satellites attribués à des ex itations
multi-éle troniques, en parti ulier des transitions vers des états
d
ex ités. Ces mesuresont on lu à des ara téristiques ommunes : une séparation en énergie entre les
bandes O(
2s
)O(2p
) équivalentedans tous les oxydes étudiés etun re ouvrementimportantentre lesétats
2p
del'Oetlabanded
des métaux,étroite,de l'ordrede1,2 eV de largeurpour NiO.Ce re ouvrement est très pro he du niveau de Fermi
des oxydes ety joue probablement un rle.
LesétudesenphotoémissionauseuilL
2,3
[108,109,95℄ouenphotomémissionde÷urauseuil
2p
[83℄duCoontpermisde onrmerlanaturedetransfertde hargedu gap de CoO ainsi que l'hybridation des bandes
3d
ave les états de symétriep
des ions O2−
. Des mesures EELS ont permis d'avoir a ès aux ex itations de
hamp ristallin[48,38℄.Parailleurs,desexpérien es d'absorptionauseuil
L
2,3
duCo [28℄ ontpermisd'extrairedes paramètres de hamp ristallin.M.Magnusonet
al.[86℄ontee tuédes mesures deRIXSauseuil
2p
du Coen 2002danslesquellesilsmettenten éviden e des stru tures liées auxex itationsde transfert de harge.
Quelques al uls multiplets[32℄ ou de luster [83℄ a ompagnent es expérien es.
D'une manière générale, CoO n'est étudié que sur le plan fondamental et en
omparaison ou omplément d'autres mesures et matériaux, en parti ulier pour
approfondir la ompréhension des phénomènes de orrélation éle troniques. Le
nombre réduit de omposants himiques et l'apparente simpli ité de sa stru ture
ristallineen faitun bon andidat au même titre queNiO.
1.3 NiO
NiO ristallise lui aussi en stru ture NaCl (gure 1.3(a)) ave un paramètre
de maille de 4.177 Å.Il est très di iled'obtenir des omposés parfaitement
st÷- hiométriques, ils ont tendan e à absorber de l'O en ex ès. Par exemple, NiO
st÷ hiométrique (seul oxyde stable du système NiO)est de ouleurverte et très
bonisolant,l'ex èsd'Olerendnoiretsemi ondu teur.Jenetiendraispas ompte
de l'ex ès d'O probable de nos é hantillonsdans la suite.
Les ions Ni possèdent une valen e égale à +2 et sont, omme les ions Co
2+
dans CoO, en onguration HS[6℄. Les 8éle trons de leur ou he
d
sont appariésdans le ou he t
2g
et élibatairesdans la ou he eg
.Leremplissagesymétrique desorbitalesne donnepaslieuàunedistorsiondeJahnTeller. ChaqueionNi
2+
porte( f. gure 1.3(b)). Le moment magnétique de haque ion Ni
2+
est de
∼
1,9µ
B
, equi dans leur as est plus faible que le moment de spin pur qui devrait être égal
à2
µ
B
.NiO est un isolant AFdont la températurede NéelΘ
N
égale à 523 K [23℄est parti ulièrement élevée. Lasymétrie du ristal diminue pour devenir
rhombo-édrique (
α
> 90) lors de la transition de phase haute température vers la phaseAF[102℄.
Dès 1959, des mesures optiques sur NiO permettent d'extraire un paramètre
de hamp ristallin10Dq de
∼
1,1 eV pour NiOàune températurede 300 K [93℄.Les al uls multiéle troniques postérieurs basés sur des mesures d'absorption au
seuil
L
2,3
duNi[45℄oudesmesures EELS[48,38℄sontena ordave ettevaleur.Mais,l'absen e de théorie uniée permettant de modéliser de façon ohérente les
monoxides de métaux de transition et les interprétations parfois ontradi toires
des expérien es sontmises en avant [51,63℄.
Lapremière expérien ede RIXSsans trou de ÷urdans l'étatnala été
ee -tuée par C.C. Kao en 1996 auseuil Kdu Ni dans NiO [73℄. Il a misen éviden e
l'augmentation de la se tion e a e et souligné son importan e pour l'étude des
ex itations éle troniques. Elle a été suivie par des mesures au seuil
L
2,3
du Ni[45, 85, 16℄. Des stru tures liées au transfert de harge sont visibles.
CoO etNiOne peuvent être orre tement dé ritsqu'ave des modèles prenant
en ompteleseets multiéle troniques.Lesex itationsproviennentsimultanément
de transitions intraatomiques omme les ex itations de hamp ristallin entre
états
d
et de transitions interatomiques omme les ex itations de transfert deharge. L'interprétation des spe tres XANES de L. Grunes a été orroborée par
de nombreux travaux ultérieurs [92, 48℄. Pour toutes es expérien es, le manque
desimulationsnumériques apables d'apporterde nouveaux élémentsvalidantsou
invalidantsse faitsentir. Ce se teur de re her he est a tuellementtrès a tif [107℄.
Lesétats
3d
desmétauxde transitiondans esoxydessontdivisésen deuxbandes,laplus basse en énergie est o upée tandis que l'autre est vide, dontla diéren e
d'énergie est liéeà larépulsion oulombienne
U
.Mais e n'estpas leparamètreU
quidé idedu ara tèreisolantde l'oxyde ar labande
2p
des ionsOs'insèreentreelles.
1.4 CuO
Cu est le voisin immédiatde Ni dans la série des éléments de transition3d. A
l'étatatomique,ilpossède29éle tronsave une anomaliede remplissagedansson
étatatomique,leniveaud'énergie4sn'aqu'unéle tron(aulieudesdeuxattendus)
etla ou he 3dest pleine(soit 10éle trons alors queseuls9y sontattendus)
don-nant la ongurationéle tronique :[Ar℄3d
10
4s1
. Selonlediagramme de phasedu
O
Cu
a
b
c
(a) (b)Fig. 1.4 (a) : Stru ture du CuO : gure provenant de la référen e [20℄,
a
,b
etc
sont les paramètres de la maille mono linique, haque ion Cu est le entre d'un
paral-lélogramme omposé de quatre ions O, (b) : parallélogramme CuO
2
, les diagonalesonstituentles haînes OCuOorientéesselon[110℄ ou[
¯
1
10℄,lesdistan es interioniquesproviennent de laréféren e[14 ℄.
(laténorite). Nousavons hoisi d'étudier laténorite arle nombre d'oxydation du
Cu dans et oxyde est le même que dans le uprate La
2
CuO4
auquel je me suisintéressé pendant ma thèse. La valen e de Cu est de +2 et elle de O est de -2.
Les ongurationséle troniquesrespe tivesdesdeux élémentssontdon :[Ar℄3d
9
pour leCuet[Ne℄pourl'O. Sastru ture mono linique(grouped'espa e 15,C2/ )
est représentée gure1.4 ave [99℄:
a = 4, 6837
± 0, 005
Å,b = 3, 4226
± 0, 0005
Å,c = 5, 1288
± 0, 0006
Å, etβ = 99, 54
± 0, 01
.CuO est un isolant dont le gap optique a été évalué entre 1,4 et 1,7 eV [20℄.
Il présente un ordre AF longue distan e au-dessous de
Θ
=230 K, sa températurede Néel [50℄. Lesions Cu
2+
o upent le entre d'o taèdres très distordus omposé
d'ions O
2−
. Les ions des deux espè es forment des haînes OCuO reliées entre
elles par les O. Ces haînes traversent la stru ture dans les dire tions [110℄ et
[
¯1
10℄, gure 1.4(a). Lesdeux orientations alternent dans ladire tion [001℄ etsontempilées par type selon [010℄ ave une distan e interréti ulaire de 2,7 Å. Chaque
haîne de type [110℄ ou [
¯1
10℄ est liée à deux haînes de type [¯1
10℄ et [110℄,res-pe tivement, par ha une de ses extrémités. Les éléments de base dans le ristal
CuOsontlesparallélogrammesCuO
2
onstituéspar labasedeso taèdres.Ilssontsouvent assimilés à des arrés par sou i de simpli ité et pour omparaison ave
oxydes supra ondu teurs dans lesquels ils sont le siège de la supra ondu tivité.
Lesdistan es interatomiques des parallélogrammes CuO
2
sont les plus faiblesdesstru turesdon ,leseetsde orrélationy sontlesplusforts[14℄,voirgure1.4(b).
Leur onguration éle tronique laisse un éle tron élibataire sur les orbitales
e
g
,touslesautresétantappariés.Ilenrésulteunedistorsionde JahnTellerimpor-tantequientraîneune diminutionde lasymétrie du site.La symétriequadratique
réorganiselesdeux niveaux
3d
initiauxen quatreniveaux d'énergie ommeillustrésur lagure1.1( ).L'éle tron élibataire est de plusà l'originedes spins
S
de1/2
par ionCu
2+
.CuO, omme d'autres matériaux orrélés, est onnu pour tenir en é he la
théorie des bandes depuis 1937 [27℄. Mais, depuis la n des années 1980, il y a
une re rudes en e d'études le on ernant, en lien dire t ave la dé ouverte des
supra ondu teurs àhaute température ritiquepar J.G. BednorzetK.A.Müller
en 1986.D'autres al uls sontvenus onrmer queles modèlesmonoéle troniques
ne peuvent pas dé rireCuO [43℄.Les al uls permettantde prendre en omptela
répulsion oulombienne sont alors proposés [35, 42℄.
Dès 1980, des simulations de spe tres XANES ave des al uls ab initio
per-mettentàR.A.BairetW.A.Goddard[10℄deproposeruneinterprétationàpartir
de la ombinaison linéaire des ongurations nominale en
3d
9
et de transfert de
harge en
3d
10
L
pour l'état fondamental. Ils ont postulé que ette dernière était
appli able àd'autres omposés de Cu et de métaux de transition.
Plus ré emment, des mesures d'absorption polarisées au seuil K du Cu [14℄
ont montré que les états donnant naissan e au pi quadripolaire dans le spe tre,
avaient une symétrie majoritaire
d
x
2
−y
2
. Les orbitales se situent dans les plansCuO
2
ommuns à CuO etaux uprates. Uneétude RIXS au seuil L3
du Cu dansCuO [44℄ a ompagnée de al uls multiplets a mis en éviden e les ex itations de
hamp ristallin à 1,7 eV audessus de l'état fondamental.H. Modrow et al. [90℄
ont publiéen 2003 des simulationsde spe tres XANES sur les monoxydes de
mé-tauxde transitiondontCoO,NiOetCuO.Les al ulssontbaséssurune appro he
monoéle tronique auto ohérente où les eets multiéle troniques sont traités par
despotentielsdans l'étatnaletune énergieauto ohérente omplexe.Les al uls
reproduisent semiquantitativementtoutes les stru tures des spe tres.
La stru ture mono linique de CuO ne permet pas de le omparer aux autres
monoxydes (CoO,NiO)dontlastru ture est de typeNaCl. Lesfortes orrélations
éle troniquesrendentdéli atsles al uls.Denombreuses étudesluisont onsa rées
ar la ompréhension de sa physique au sens large et plus parti ulièrement de sa
supra on-1.5 la famille des uprates LSCO
La famille des uprates LSCO a pour formule himique La
2−x
Srx
CuO4
. Leomposé parent de toute la série est La
2
CuO4
, qui dopé au Sr ou au Ba devientsupra ondu teurendessousd'unetempérature ritiqueT
C
etdansunintervallededopagedépendantdu dopant.LafamilleLSCOfutl'une despremières àêtre mise
au jour dès 1986 après que les re her hes systématiques de J. G. Bednorz et K.
A.Müller de phénomènesde supra ondu tivité àhautetempérature ritiquedans
des oxydes métalliquesont permis de trouver un omportement supra ondu teur
de e type dans lesystème LaBaCuO [12℄.
Les paramètres de maille de la stru ture non dopée (La
2
CuO4
) sont [72℄ :a = b = 3, 7873
Å etc = 13, 2883
Å à 295K. La maille de référen e pour toutel'étude est lamaille tétragonale, 'estàdireque les axes[100℄ et [010℄sont selon
les liaisons CuO dans les plans CuO
2
. La stru ture (simpliée) de La2
CuO4
etde ses dérivés est vue omme un empilement de blo spérovskites dé alés les uns
par rapport aux autres de
(a + b + c)/2
ommel'illustre la gure 1.5(a).Les ionsCu o upent le entre d'o taèdres formés par les ions O. La valen e nominale de
ha un des ions dans le omposé non dopé est : +3 pour La, +2 pour Cu et -2
pour O. En onguration 3d
9
, Cu, ne possède qu'un seul trou dans son orbitale
3d
x
2
−y
2
, toutes les autres sont pleines. Cette asymétrie de remplissage en fait unionJahnTeller.Leso taèdres CuO
6
delastru ture sontallongésdansladire tionperpendi ulaireauxplansCuO
2
.Cettedistorsionlèveladégénéres en eduniveaue
g
en deuxniveauxnon dégénérés:3d
3z
2
−r
2
est stabiliséet3d
x
2
−y
2
déstabilisé,voirgure 1.1( ).
Etant donné que lerayon ionique de Sr
2+
est très pro he de elui de La
3+
, les
paramètresde maille hangentpeu ave
x
[19℄. Ave ledopagelastru ture devientorthorhombique etl'image de l'empilementdes blo spérovskites n'est plus
appli- able.
WarrenE.Pi kettdonne,danssonarti lederevuede1989[96℄,uneexpli ation
détaillée du diagramme de phase de La
2−x
Srx
CuO4
en fon tion du dopage au Srx
etde latempérature représenté sur lagure1.5. Voi ilesprin ipalesara téris-tiques des deux phases tétragonale etorthorhombique observées.
Ahautetempérature(audessusde 500K),lastru ture ristallinedeLa
2
CuO4
esttétragonale entrée,detypeK
2
NiF4
,appartenantaugroupepon tuelI4/mmm
.Lareprésentationsimpleestunempilementdeblo sdepérovskiteLaCuO
3
dé alésde (
a
/2,b
/2,c
/2) d'unblo àl'autre,voirgure1.5(a).Cet empilementajouteunatome de La et d'O par unité de formule par rapport à la pérovskite. Il est aussi
(a) (b)
Fig.1.5 Stru ture et diagrammede phase de La
2
CuO4
(a): stru ture [26 ℄.Lesè hespositionnent lesplans CuO
2
, lesa olades indiquent lesblo spérovskites entrésalternativement surles ationsLa ou Sr et Cu.(b) : Diagrammede phasede Keimer et
al.[74℄.
(0,0,0)en symétrietétragonale (
4/mmm
).Ilssont fortementliésauxquatreionsO dans le plan (x,y) (O
xy
), 'estàdire situés à (±
1/2, 0, 0) et (0,±
1/2, 0). Ladistan e les séparant est de 1,89Å. Les O o upant les deux sommets audessus
etau-dessous de la base des o taèdres (O
z
) sont eux à une distan e de 2,43 Å del'ion Cu.
LesionsO
z
etlesions Lasontsituésàdes sites(0,0,z
)de symétrie4mm
dontleparamètre
z
n'est pas xé par symétrie. Plusieursétudes donnent une positionen
z
égale pour les ions La àz
(La)=0,362c
et pour les ions Oz
une position dez
(Oz
)≃
0,182c
.TouslesionsLaétantéquivalentsdanslastru ture,l'ionLasituéà(000,362
c
)est équivalentà eluisituéà(0,5a0,5a0,138c
).Ledé alageenhauteurentre les ions La et O
z
se porte à (0,187-0,138)∼
0,6 Å. Les plans LaOz
sontdon très ondulésdans ette phase.
Endessous de 500 K, La
2
CuO4
subit une transition stru turale de la phasetétragonale (T) vers une phase orthorhombique (O) dont une seule fa e est
en-trée, soit, une stru ture
Abma
,Bmba
ouCmca
. Cette transition de phase TOpeut être très simplement vue omme la formation d'un superréseau
√
2
×
√
2
.Les nouveaux paramètres de maille sont
a
′
=b
′
=√
2a
etc
′
=c
. An de onserverl'axe orthorhombique
c
' parallèle à l'axe tétragonalc
, W.E. Pi kett a hoisi lapour ette symétrie. La distorsion onsiste prin ipalement en une rotation rigide
de 5des o taèdres CuO
6
autourde l'axetétragonal [1-10℄.Leso taèdres voisinsalternent leur sens d'in linaison autour de l'axe
c
. La symétrie diminue. Les ionsLa bougent le long de l'axe
a
′
dans la dire tion d'un ion O
z
d'un o taèdre qui atourné vers lui.
Les paramètres de maille dans la phase One sont pas relié àla symétrie,
plu-sieurs estimations ont été ee tuées à température ambianteave des diéren es
mineures dues àla st÷i hiométriedes é hantillons étudiés. Parailleurs, la
distor-sion des o taèdres implique qu'ils ne sont plus onne tés les uns aux autres. Les
fa es entréesne lesontplusselon unedire tion simple,ellesetrouvedansleplan
b
′
c
′
.Lorsque La
2
CuO4
est dopé au Sr, la température de transition TO baisse etpour lesdopages supérieurs à 0,20, ette transitionn'est plus observée [37℄.
Dansnos dis ussionsultérieures,nous onsidéreronsunestru turesimpliéede
La
2
CuO4
et de ses dérivés. La rotation des o taèdres sera totalement négligée demêmequebiensouventdesions La
3+
etO
2+
z
seront onsidérés ommeformantdesplans parallèlesaux plans CuO
2
.La
2
CuO4
possède unordre antiferromagnétique(AF)à longuedistan eà deuxdimensions(2D)danslesplansCuO
2
forméspar labasedes o taèdresetapparais-sant endessous de sa température de Néel
Θ
N
=330 K. Le moment magnétiqueportépar haqueionCu
2+
estde
µ
=0,20,5µ
B
[31℄.Latempératurede Néelbaissetrèsviteave ledopageauSretplusau unordreAFn'estobservépourdesdopages
en Sr supérieurs à
x
=0,015, voir gure 1.5(b). A dopage plus élevé et toujours àbassetempérature,unverrede spinapparaît:lesspinsn'ontplusd'ordreàlongue
distan e mais onservent lo alementune orientation déterminée. Cette phase est
en oretrès mal onnueetdé rite.Puis,en augmentanten oreledopage,des
om-portements supra ondu teurs sont visibles pour un dopage égal à
x
=0,056, à unetempératurepro he de 0Kd'abordpuis àplus hautetempératureave
l'augmen-tation du dopage. L'évolution de la température ritique passe par un maximum
pour un dopage d'environ
x
=0,15 ave TC
égale 38 K et redes end jusqu'à equelasupra ondu tivitédisparaisse omplètementàun dopagede
x
=0,32.Aplusfort dopage, le omposé se trouve dans une phase appelée "métal normal". Les
domaines de dopage les plus étudiés ont été eux des phases d'ordre AF ar les
phénomènesquiprésident àl'arrangementdesspins nesontpas ompriset,
supra- ondu tri eandemettreau lairlespropriétésdetransport.Ces hangementsde
phasene sontqu'àdestempératures inférieuresà40K.Dèsquel'ordreAFlongue
distan e est détruitpar ledopage, les omposés LSCO deviennent métalliques.
Depuis 1986, l'annéede ladé ouverte de lasupra ondu tivité dans le système
LaBaCuO puis LaSrCuO, de très nombreuses études ont été menées. Des
Augmented Plane Wave) [88, 127, 72, 96℄, des spins polarisés auto ohérentenon
magnétique et magnétique ave un moment
µ
=0,37µ
B
[52℄ ou de luster [35℄.Ces travaux ont permis, dès le départ, de mettre en éviden e l'importan e des
orbitales
3d
x
2
−y
2
du Cu pointant vers les orbitales2p
x,y
des ions O2−
xy
dans lesplans CuO
2
. Les premiers états vides sont onstitués d'orbitales3d
du Cu et2p
des O
xy
fortement hybridées. Ce résultat pla e le omposé La2
CuO4
parmi lesisolants de transfert de harge. Lamodélisation des spe tres expérimentaux reste
en oredi ile[79℄.Diérentes étudesd'absorptionXASauseuilKdu Cu[119,78℄
ont été interprétées de façon diérente, j'y reviens en détail au hapitre5.
Des mesures de neutrons ont montré que lesréseaux AF pouvaientêtre
onsi-dérés ommeunempilementde réseauxAFà2D,indépendantslesuns desautres,
ontenus dans les plans CuO
2
formant la base des o taèdres de oordination desions métalliques [110℄. Le dopage au Sr du omposé La
2
CuO4
induit un manqued'éle trons dans la stru ture, 'estàdiredes trous. Ces trous se retrouvent dans
lesplans innis CuO
2
oùils sontà l'originede lasupra ondu tivité.Depuis sadé ouverte, l'intérêt porté à la familleLSCO n'a pas faibli. Les
me-suresré entes s'oriententvers la dynamiquedesex itationspar des mesures RIXS
auseuil K [1,76,77℄ etauseuil L
3
[44℄.1.6 Les ni kelates
Les ni kelates de formule La
2−x
Srx
NiO4
sont des omposés isostru turaux desuprates malgré des propriétés éle troniques diérentes. Contrairement aux
u-prates,quelquesoitledegréde dopageetlatempératureauxquelssontsoumisles
ni kelates, ils ne présentent au un omportementsupra ondu teur. Les omposés
de la famille ne deviennent métalliques qu'à un dopage au moins égal à
x
=0,8[33, 103℄.
La substitution du Cu par le Ni engendre des modi ations de la stru ture
pérovskite : Ni
2+
possède une onguration
3d
8
HS. Ses deux orbitales les plus
élevéesen énergie,
3d
x
2
−y
2
et3d
3r
2
−z
2
,sont ha une àmoitiéremplie.Lesspinsdesdeux éle trons élibataires sont parallèles onformément au prin ipe d'ex lusion
de Pauli. Commedans NiO, haque ionNi porte un spin total
S = 1
.Cetteon-guration éle tronique symétrique implique une déformation des sites métalliques
o taédriques moindre que dans les uprates : Ni
2+
n'est pas un ion JahnTeller.
Les paramètres de maille pour le ni kelate non dopé sont :
a = b = 3, 9
Å etc = 12, 54
Å à température ambiante[62℄. La distorsionde l'o taèdre est donnéepar la omparaison des distan es des ions Ni et O dans le plan ethors plan : Ni
O
x,y
=1,88 Å et NiOz
= 2,25 Å [56℄.Fig. 1.6 Diagramme de phase de La
2
NiO4
. Sour e: M. Hü ker et al. [62 ℄. LTT :phasetétragonalebassetempérature(LowTemperature Tetragonal),LTO:phase
ortho-rhombique basse température (LowTemperature Orthorhombi ), HTT: phase
tétrago-nalehaute température (High Temperature Tetragonal).
de neutrons [81, 101℄ rée tivité [100℄, spe tros opie Raman [15℄ et par al ul
[131℄. Plusieurs omposés sont stables LaNiO
3
,La2
NiO4
, La3
Ni2
O7
etLa4
Ni3
O10
.Ilexiste troisphasesselonlatempératuredansLa
2
NiO4
( f.gure1.6):unephasetétragonale basse température (LTT), une phase orthorhombique basse
tempéra-ture (LTO)etune phasetétragonalehaute température(HTT)[62℄. La
2
NiO4
nondopé présente deux transitions stru turales : la première, à T
≃
770 K, letrans-forme d'une phase tétragonale (
F 4/mmm
) à une phase orthorhombique (Bmab
)et la deuxième, à T
≃
80 K, de la phase orthorhombique vers une autre phasetétragonale (
P 4
2
/ncm
) [101℄.La
2
NiO4
est un isolant AF dans la LTO en dessous de sa température deNéel
Θ
N
=328±
1 K [131℄. Les spinsS
=1 portés par les ions Ni2+
sont organisés
en réseau AF à trois dimensions ave des omportement 2D marqués [2, 11℄. Ils
formentdes plansAF NiO
2
équivalentsà eux formés parlesspinsS =
1
2
des ionsCudansLa
2
CuO4
.LemomentmagnétiquemesuréparionNi2+
estde1,58
±
0,1µ
B
[101, 131℄.
Desétudesd'absorptionauseuilKduNi[103,104,56℄,auseuilL[80℄,
d'absorp-tion optique [66℄, ou de photoémission [33, 66℄ ont permis d'armer le ara tère
hargede gapenviron4eV[33℄,son étatfondamentalestdé ritpar une
ombinai-son linéaire de la onguration éle tronique nominale
3d
8
et elle de transfert de
harge
3d
9
L
[103℄. La distan e interatomique NiO
z
se réduit sous l'inuen e dudopage[104, 56℄.Lesparamètresde hamp ristallin10Dq=1,60eV,4
Ds
=0,7eVet
Dt
=0 eV reproduisent lesspe tres expérimentauxau seuil2p
du Ni[80℄.V. I. Anisimov et al. [6℄ ont al ulé, par la méthode de LDA+U, les
densi-tés d'états totales et partielles de toutes les bandes d'énergie impliquées dans la
bande de valen e de La
2
NiO4
. Ils en on luent que haque site Ni présenteobli-gatoirement un spin
S
=1, la ongurationS
=0 n'étant pas stable. Les al uls enutilisant le modèle de Hubbard à trois bandes permettent de reproduire quelques
uns des phénomènesd'ordreobservés dans lesni kelates dopésmais l'a ordn'est
pasparfait [128℄.Des al ulsde densitélo alede spinsontpar ailleursmontré que
les propriétés magnétiques et éle troniques de La
2
NiO4
dépendaient du rapportentre les distan es NiO
z
et NiOxy
, 'estàdire de l'intensitéde ladistorsiondel'o taèdre NiO
6
[52℄.1.7 Con lusion
Lesdiérentsé hantillonsont tous en ommun une bande
3d
in omplèteetunordre AF longue distan e. CoO et CuO sont audessus de leur température de
Néel
Θ
N
respe tivement de 292 et 238 K à température ambiante. La répulsionoulombienne et les orrélations éle troniques font d'eux des matériaux orrélés
pour lesquels la physique est en oreinsusamment omprise.
Dans nos études, les é hantillons ont eu des provenan es diverses. Les
é han-tillons de CoO et de NiO sont des mono ristaux de hez MateK GmbH. Le
mo-no ristal de CuO nous a été prêté par Roger Ward du Clarendon Laboratory
d'Oxford (RoyaumeUnis). Enn les é hantillons mono ristallins de La
2
CuO4
etdeLa
1,927
Sr0,073
CuO4
ontétésynthétisésparS.W.CheongduDepartmentofPhy-si sandAstronomy,Rutgers,TheStateUniversityofNew Jersey,auxEtatsUnis.
Nos é hantillons La
2
NiO4
et La1,9
Sr0,1
NiO4
ont été synthétisés par GuyDha-lenneauLaboratoirede Physi oChimie de l'EtatCondensé, ParisXI, Orsay.Les
ni kelates sontdes omposés dénisà températurede fusion ongruente (bienque
le diagramme de phase La
2
O3
NiO ne soit pas onnu) : à la st÷ hiométrie xée( omposédéni),laphaseliquidepossèdelamême ompositionquelaphasesolide